- Skate et Jogging - PV

Tout se déroulait pour le mieux dans le meilleur des mondes pour Ruth Winchester. Elle avait un boulot qu’elle adorait : elle était dans un magasin de glisse et voyait donc des skates, des roller, des surfs à longueur de journée… Elle pouvait ainsi souvent discuter avec ses potes de glisse, puisqu’ils venaient généralement voir les nouveautés dans le magasin qui l’employait. Elle avait des horaires sympas, la paye suffisait pour vivre correctement, et c’était tout ce qu’elle attendait. Elle était heureuse avec Peter, vivait dans un petit appart' toute seule, mais passait pas mal de temps chez son petit ami (et vice versa). Ils ne vivaient pas ensemble et n'avaient pas encore abordé le sujet -ils prenaient vraiment leur temps dans leur relation mais pour l'instant tout allait bien pour eux et c'était bien le plus important. l'avis des autres importait peu ! Ils géraient leur couple à leur façon.-

Aujourd’hui, Ruth était de sortie glisse. Kaïn ne pouvait pas venir avec elle, mais elle l’avait vu la veille donc elle n’allait pas se plaindre. Ça devenait compliqué à gérer, tout ça d’ailleurs… Avec Peter tout allait bien… mais pour voir Kaïn, elle avait du mal. Il passait son temps à bouger, du coup, quand il rentrait, et que sa copine n’était pas de voyage non plus, ben il passait son temps avec elle. Et même si ça n’empêchait pas Ruth de voir son pote, il y avait souvent Keira avec lui et du coup, c’était plus la même chose qu’avant… Et puis bon, Keira Williams quoi… Quand Ruth avait appris que son meilleur ami sortait avec la meilleure ennemie de sa jumelle, ça l’avait totalement décontenancée (déjà le simple fait que Kaïn ait une copine et non pas juste une fille de passage c’était plutôt choquant, mais alors elle, en plus… L’avenir s’annonçait des plus compliqués…

Glissant rapidement sur sa planche, la rouquine sauta sur une rampe et glissa les quatre marches ainsi. Elle se débrouillait bien. Évidemment, pas aussi bien que Kaïn, mais elle, elle n’était pas pro, non plus ! Elle accéléra un peu, dans une descente et vit (trop tard) le joggeur qui arrivait perpendiculairement. C’était trop tard pour piler net… Elle tenta de dévier de sa route pour ne pas rentrer dans le jeune homme, et tourna donc brutalement (trop brutalement). Elle ne suivit pas sa planche qui partit dans un buisson tandis qu’elle s’écrasait (lamentablement) le côté. Elle avait la cuisse gauche, la fesse gauche et le genou gauche en feu. Sa planche était partie à sa droite, et elle était aux pieds du joggeur qu’elle avait failli percuter… ben au moins lui n’avait rien. Ce qui n’était pas son cas à elle qui sentait sa peau la brûlait. Rah et flûte, elle allait encore avoir de superbes croûtes sur la longueur de la jambe pendant des lustres… Peter allait faire une drôle de tête quand il allait la voir rentrer ! (Bien qu'il connaisse sa copine et qu'il sache bien qu'elle n'était pas un exemple de coquetterie et de féminité, depuis qu'elle le fréquentait, Ruth faisait de réels efforts pour être 'femme' (mais bon Luca menait et de très loin, si l'on comparait les jumelles...) Elle saignait aussi au coude gauche, mais elle avait trop mal au bas du corps pour le réaliser. Elle ne grimaçait pas et ne pleurait pas non plus. Les chutes et les égratignures étaient plus habituelles qu’autre chose, la sorcière s’y était très vite fait (Seul Peter avait encore un peu de mal à l’accepter, mais bon avec le temps… -paf-)

Au moins il semblait s’inquiéter un peu de son état. Ceci étant, Ruth était particulière (aussi bien dans sa façon de penser que dans son mode de fonctionnement général). C’est-à-dire que contrairement à beaucoup, elle n’aimait aps nécessairement qu’on s’inquiète de son état après une chute, c’était un peu comme se demander si elle n’était pas trop fragile pour faire ça… Genre. Oui c’était stupide, mais Ruth avait dû se faire une place dans un univers 100% masculin, alors forcément, ce n’était pas facile tous les jours. On se moque de vous, parce que vous êtes une fille, on vous rabaisse… néanmoins la rouquine avait un sacré tempérament et jamais, ô grand jamais elle ne s’était laissée marcher dessus. D’ailleurs tous les skateurs du coin (ou toute autre glisse d’ailleurs) la respectait maintenant. Et ils avaient bien intérêt.

Elle soupira et répondit donc, las agacée après elle-même qu’après n’importe qui d’autre (elle avait mal géré c’est tout) !

« Oui oui ça va… »

Elle n’était vraiment pas du genre douillette, elle en avait vu tellement d’autres en plus, dans sa vie de garçon manqué ! Quand il remarqua qu’il al connaissait, la rouquine posa un regard intrigué sur lui… Puis doucement le lien se fit quand il prononça son prénom et l’école… C’était le mec de la blondasse de préfète ! (oui le tout avec énormément de finesse… à la Ruth, quoi !).

« Ha ouai, tu était le copain de de Liechtenstein ! Je n’ai pas ton prénom par contre. Et me vouvoie pas, quoi, j’ai pas trente piges, faut pas déconner ! »

Bon elle ne se demandait pas comment il avait fait pour la différencier de sa jumelle Luca, parce que tout le monde savait (du moins dans leurs connaissances) que le garçon manqué c’était Ruth et la vraie gonzesse, Luca.

Lorsque l’ex mec de la pouffe blonde (à défaut de se souvenir du prénom du mec en question) proposa de la soigner, elle l’observa en silence, d’abord, sans trop comprendre.

« Soigner quoi ? »

Oui, faut atterrir, elle était si habituée à se déchiqueter la peau, qu’en soit ça la choquait plus du tout (par contre c’est extrêmement désagréable de se doucher quand c’est encore à vif, mais bon, on s’y fait…). Puis elle vit que si le bas du corps la chauffait drôlement, le haut, lui, saigner. Quelle idée aussi d’avoir la peau si fine (et encore, elle était plus épaisse que celle de sa frangine sans nul doute !).

« Oh m*rde, Peter va encore aire une syncope… »

Oui elle pensait d’avantage par rapport à son chéri que par rapport à elle (ou à ses connaissances). Parce que tous ses amis –y compris sa sœur- étaient habitués à son côté casse coup, pour Peter, c’était moins évident… Elle posa ses prunelles chocolatées sur le bond qui était à côté d’elle :

« Eu ben ouai, ça serait sympa... J’attends toujours que ça cicatrise tout seul, perso, mais mon copain fait des arrêt cardiaques à chaque fois qu’il me voit rentrer comme ça, je m’inquiète un peu pour lui, d’ailleurs… »

Elle eut un sourire puis haussa les épaules, façon ‘on n’y peut rien, c’est la vie’.

A la remarque de Tobais concernant son histoire avec marie, la rouquine haussa les épaules, l’air peu dérangée par la chose. Qu’elle se souvienne de lui étant déjà plutôt pas mal, puisqu’elle avait tendance à être très nombriliste et, une fois sortie de son petit cercle privé, ne prêtait aucune (mais alors vraiment aucune) attention au monde extérieur. C’était comme ça d’ailleurs, qu’elle avait réussi à ne remarquer Peter (alias l’amour de sa vie à présent –larmichette-) qu’après leurs études respectives ! Déjà qu’il était plutôt discret, elle-même ne regardant pas plus loin que le bout de son nez ne l’avait remarqué qu’une fois sur ce terrain de sport, quand elle avait reçu son ballon et qu’elle avait loupé sa figure de skate par sa faute… c’est pour dire ! Aussi répondit-elle avait la franchise qui la caractérisait :

« Oh, tu sais, je ne suis pas vraiment le genre de personne qui fait très attention aux autres, alors c’est déjà pas mal que je me souvienne que tu étais avec marie. Et si elle n’avait pas été préfète, je ne saurais même pas qui elle est… »

Surtout que la dite Marie incarnait très précisément tout ce que Ruth détestait : le ‘trop’. Trop pomponnée, trop mijaurée, trop féminine, trop saint nitouche, trop tout, quoi ! Beurk !!! Quant au côté ‘blessures de guerre’ la rouquine se mit à rire (un rire franc, direct).

« Lui ne s’y fait toujours pas. Mais je me dis qu’un jour on s’en sortira, il faudra bien, parce que je n’ai pas du tout l’intention d’arrêter le skate ! »

Elle n’avait pas non envie de faire mourir Peter d’arrêt cardiaque, bien sûr, mais ça l’ennuyait qu’il s’inquiète pour elle… Même si elle aimait le fait qu’il al considère comme une fille (pas comme Kaïn quoi, qui la considérait comme un bon vrai ‘pote’ –ce qui ne dérangeait pas du tout la sorcière non plus, Kaïn n’étant pas du tout comme Peter, les catégories dans lesquelles ils étaient ‘rangés’ différant totalement…-).

« Merci, pas de soucis, ouai. »

Elle observait et quand ce fut finit, elle s’exclama, sincèrement impressionnée (son beau frère faisait bien des merveilles, étant médicomage mais bon, Erwan il était beurk aussi, donc elle préférait faire comme si elle se fichait des choses qu’il savait faire (aussi impressionnantes soient-elles).

« Yeah, merci, tu gères ! »

Elle admira le travail l’air franchement ravie, et ajouta :

« Au fait, tu fais quoi dans la vie, toi, maintenant ? Tu viens de sortir de Poudlard là, non ? »

Aux dernières nouvelles, il était plus jeune qu’elle, ça c’était sûr ! Puisqu’elle l’aurait (peut-être) un peu plus remarqué s’ils avaient été dans la même année d’étude (on reste dans la supposition, mais bon même maison, même année, là quand même Ruth connaissait un minimum ses camarades !)

A la remarque de Tobias consernant le fait qu’on ne se souvienne de lui qu’en tant que petit ami de Marie de Liechtenstein, la rouquine haussa les épaules. Et dans un sourire du genre ‘je te l’avais bien di’ elle annonça, comme si c’était une évidence mais avec une pointe d’humour malgré tout (histoire de montrer qu’en soit, elle s’en fichait, que c’était juste une plaisanterie quoi) :

« Conclusion, on ne devrait jamais sortir trop longtemps avec un préfet. »

Surtout quand le dit préfet est une sainte nitouche imbue de sa personne qui se pavane comme si le château était sa propriété et vous regarde comme des misérables (mais bon ça elle ne jugea pas trop utile de le préciser… Au regard de Ruth, marie était le portrait type de la fille chiante à souhait. Prétentieuse, agaçante et particulièrement pénible… Enfin elle ne la connaissait pas du tout, mais ce qu’elle dégageait ne lui donnait pas la moindre envie de l’approcher !).

Ruth écouta Tobias lui parler de son point de vue et ça la fit sourire. Ceci di, elle aimait Peter pour tout ce qu’il était, y compris cette façade ‘trop attentionnée’. C’était vraiment mignon, même si ça l’agaçait un peu quand même… Elle le trouvait adorable. C’était amusant de constater à quel point Peter avait pu adoucir la diabolique (et agitée) Ruth Winchester. Ils étaient tellement différents tous les deux… leur couple était inattendu et pourtant il marchait extrêmement bien !

Ruth sourit à Tobias quand il l’eut soigné et qu’elle l’eut remercié. Il était doué, c’était certain. La rouquine, elle, était tellement habituée aux écorchures depuis qu’elle était gamine que l’idée de se soigner par magie ne l’effleurait jamais spécialement… Peut-être à l’avenir essaierait-elle de faire quelques efforts pour le petit cœur fragile de son chéri. Peut-être.

Tobias lui expliqua ensuite ce qu’il faisait dans la vie et Ruth haussa les sourcils :

« Ha oui ? Un restaurant cabaret ? D’où t’es venue cette idée ? »

Pas qu’elle la juge mauvaise, non. C’était juste original. Et dans son entourage on ne lui avait jamais parlé de ce genre de choses donc ce projet lui semblait être très inédit… Et le côté cabaret était un poil tendancieux au regard de la rouquine (pour elle, cabaret et club de striptease c’était du pareil au même). Mais bon, elle essayait (tant bien que mal) de ne pas trop juger la personne qui se trouvait en face d’elle (encore un des effets positifs d’Evian sur votre roganisme de Peter sur sa petite amie…

Pour ce qui était ‘classe’ et compagnie, Tobias et Ruth ne vivaient sûrement pas dans le même univers… Ruth était très ‘nature’. Elle n’était pas gênée si elle se promenait en ville couverte de terre, de griffures, d’égratignures ou avec des cheveux dégoutants, trempés suite à une chute inopinée dans une énorme flaque d’eau boueuse. Oh, oui c’était ennuyeux, mais certainement pas la fin du monde non plus… Pour Tobias, elle se doutait que ce devait être différent. Mais elle ne jugeait pas (qui était-elle pour se faire ?). En plus, elle était la jumelle de Narcisse réincarnée alors bon…

« Moi j’aime bien les bars. »

Etonnant, hein ? Elle eut un petit sourire entendu à l’intention de Tobias. C’était plus qu’évident qu’ils partageaient des valeurs clairement différentes (elle ne se voyait, par exemple pas du tout sortir avec quelqu’un de la trempe de la petite princesse capricieuse avec laquelle il était lui-même sorti si longtemps !).

« Et pour le restaurant, tu sais quel type de cuisine t’intéresse ? Parce que bon, il y en a tellement… »

Bizarrement, elle avait le sentiment qu’il était du genre à être branché cuisine française ! Mais bon peut-être qu’elle baigne trop dans les préjugés aussi ?

« Bon courage en tout cas, ça va demander un travail de dingue, tout ça… Tu comptes construire en plus ou acheter ou louer quelque chose qui est déjà battit ? »

Parce que quitte à aller jusqu’au bout, du point de vue de Ruth il fallait construire. Mais pour ça, il fallait quand même avoir les finances qui vont dans ce sens et ce n’est pas donné à tout le monde, évidemment (genre elle ce n’était pas à sa portée !). A la question du sorcier elle esquissa un sourire :

« Je suis dans le sport. Les sports de glisse, pour être exacte. Je vends du matériel… Là je suis sur une offre pour bosser en Australie, mais on attend avec Peter, avant de nous décider à partir, parce que ça fait quand même plutôt radical, comme déménagement… »

Surtout qu’en soit ils ne vivaient pas ensemble actuellement. Ils passaient certes du temps chez l’un ou chez l’autre mais ne vivaient pas ensemble et ça avait un côté franchement flippant de filer à l’autre bout du globe avec son chéri pour s’installer avec lui, comme ça, là d’un coup… Bref, à l’heure H c’était en pour parler, et advienne que pourra, n’est-ce pas ?

« Tu connais un peu l’Australie, d’ailleurs ? Parce que Peter n’y est jamais allé et moi j’y suis allée une seule fois dans ma vie pour surfer alors bon ce n’est pas une méga référence quoi… »

Ça ne coutait rien de se renseigner n’est-ce pas ??? Et des infos en plus ça faisait toujours beaucoup de bien, du point de vue de la rouquine.