Il n'en est pas question ! [PV]

Camille devait absolument parler à sa sœur. Le problème c'est que, comme d'habitude, quand il la cherchait, il ne la trouvait jamais, alors que lorsqu'il ne la cherchait pas, elle était tout le temps là ! Et cela ne lui était pas propre, c'était toujours comme ça. D'où l'expression comme quoi on trouve toujours ce que l'on cherche dans la dernière poche où on fouille. Une réflexion pleine de sagesse, mais quand les poches étaient un château avec de multiples endroits, cela pouvait très vite virer à l'agacement.

Au bout d'une quinzaine de minutes, il mit enfin la main sur elle, et ce littéralement. Il lui empoigna l'épaule et y fit pression pour qu'elle se retourne vers lui. Il avait déjà été de meilleure humeur, même s'il n'était pas un bout en train déjà en temps normal.

« Tu peux me dire ce que sont ces conneries exactement ? » Le ton était sec, voilà longtemps qu'il ne s'était plus disputé avec sa sœur. Depuis qu'il avait avoué qu'il aimait Alix en fait. Tout n'était pas toujours rose, mais il n'y avait pas eu de gros clash, or, là, c'était sûr que cela n'allait pas se passer comme ça. Il lui mit une lettre sous le nez, une lettre de leur mère. Il était dit que Nina comptait arrêter prématurément les études et qu'elle était inquiète, du coup, il l'était aussi, mais bien avant ça, il était surtout furax. Alix partait dans quelques mois, si sa sœur le lâchait aussi, qu'est-ce que ça allait être que ça, hein ? Il allait se retrouver comme un gland avec juste Gale comme compagnie c'est ça ? (car Ella, elle aussi, est plus âgée ~~il fallait se faire des amis de ton âge mon grand~~)

« Je savais que tu n'aimais pas l'école, mais à ce point, il faut vraiment être stupide en effet ! » La colère de Camille était aussi rare que dévastatrice. Dans toutes leurs disputes précédentes, c'était Nina qui craquait en premier et se mettait, souvent, à lui hurler dessus. Et lui, il répondait toujours avec froideur et sarcasme. Là, il n'était pas loin de crier, ce qui était vraiment rare de sa part. Qu'elle sorte avec Benson, passe encore, même si c'était un crétin de vipère sournois et menteur. Il avait décidé que les affaires de cœur de sa sœur devait rester du domaine de sa sœur, histoire qu'elle n'incendie pas le lit d'Alix un de ces quatre... mais là, elle dépassait les limites de la patience de Camille. Sûrement qu'il était trop sérieux, mais la vrai raison à cette colère était peut-être, et avant tout, qu'il ne supporterait pas d'être séparé de Nina. Après tout, ils avaient toujours été ensemble, pas vrai ?

Loin de Nina l’idée de vouloir échapper à son frère. C’était seulement que, comme d’habitude, elle n’était pas là où l’on pouvait s’attendre qu’elle soit. Si elle avait su ce que Camille lui voulait la blondinette se serait pourtant certainement mieux cachée mais comme elle ne pouvait lire dans ses pensées – surtout quand il n’était pas en face d’elle – la jeune femme ne put rien faire contre son frère qui l’attrapa par l’épaule, ce qui n’était jamais bon signe. La lionne s’était d’abord préparée à riposter, pensant qu’on l’attaquait mais elle s’était détendue en voyant qui été le coupable, détente qui ne devait pas durer bien longtemps.

- Hein ? Quoi ? demanda-t-elle d’abord sans comprendre pourquoi Camille semblait de si mauvaise humeur et encore moins de quoi il pouvait bien lui parler. A sa connaissance, Nina n’avait rien fait qui puisse lui valoir de telles remontrances, en tout cas pas depuis longtemps.

Tout s’expliqua quand Camille lui mit sous le nez une lettre. Nina la prit dans ses mains pour la parcourir rapidement, en diagonale. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre de quoi il en retournait, d’autant plus que son frère en remit une couche une fois sa lecture terminée. La blondinette poussa un grand soupir. Le moment était venu, semblait-il. Ca n’était certainement pas le meilleur – elle aurait préféré attendre encore un peu – mais on ne lui laissait pas le choix. Ce qui l’embêtait encore plus était d’être dans la galerie des armures et non bien installée dans un canapé de la salle commune. Là, comme ça, debout, ce n’était pas la place la plus confortable pour discuter.

- Qu’est-ce que tu croyais ? demanda-t-elle calmement en essayant de ne pas répondre à la colère de Camille, ce qui n’aurait en rien servi sa cause. Que j’allais rester indéfiniment à étudier les deux matières qu’on me laissera ? Et encore, deux matières, c’était beaucoup. Si Nina était à peu près sûre de pouvoir atteindre l’Effort Exceptionnel en Soins aux Créatures Magiques elle ne pariait pas sur une telle note en Défense contre les forces du mal ou en sortilèges. Pouvoir passer un examen que je n’aurai jamais ?

Voilà, c’était dit. Nina n’était en général pas défaitiste (ni réaliste) mais pour le coup, elle avait réfléchi. Ca n’était même pas une question de ne pas aimer l’école, de ne pas vouloir se battre, il était simplement trop tard. Trop tard pour commencer à rattraper tout son retard dans toutes les matières, trop tard pour avoir envie de le faire.

- Je n’ai pas pris cette décision à la légère, ajouta-t-elle doucement. J’ai réfléchi. Longtemps.

Longtemps, pour elle du moins mais c’était vrai : Nina avait pesé le pour et le contre, plusieurs fois. Elle savait ce qu’elle allait perdre en quittant Poudlard, que ce soit à la fin de l’année (ce qu’elle ne comptait pas faire cependant) ou après sa sixième, ou lors de ses dix-sept ans. Toute sa vie était à Poudlard et passer une année loin de Camille, d’Estelle, d’Alek… ce serait dur, elle n’en doutait pas, dur de travailler aussi – pour de vrai, du coup – mais c’était sans aucun doute la meilleure chose à faire. Nina ne gagnerait rien à rester plus longtemps à Poudlard.

« Oh je t'en prie hein, arrête tes simagrées ! Tu n'es pas plus bête que moi, tu pourrais parfaitement y arriver si tu t'en donnais la peine ! Et d'ailleurs, indéfiniment, c'est trop fort, il reste deux ans Nina, deux ans ! C'est quoi ton problème à la fin ? » Camille était en colère, ça, ça se voyait à l'éclat inhabituel de son regard (plutôt flegmatique d'ordinaire, il était plus doué pour le moue désapprobatrice que pour l'air échauffé), mais il était aussi clairement paniqué. Être séparé d'Alix, c'était une chose, être séparé de sa sœur, cela en était une autre. Depuis qu'il avait été adopté par les Moreau, et il n'avait alors que trois ans, il était tout le temps avec Nina. Ils vivaient ensemble, s'amusaient ensemble, allaient à l'école ensemble, jamais ils n'avaient été séparés plus de quelques semaines presque aussi loin que remonte ses souvenirs. Elle ne pouvait pas lui faire ça ! Alors oui, hein, qu'ils aient des histoires d'amour chacun de leur côté, ça, ok. Ils n'étaient plus des mômes. Ni l'un ni l'autre n'approuvait le choix de la personne qui s'immiscer dans leur cercle, mais tout au moins cela ne remettait-il pas en cause leur fraternité. Qu'elle parte, ça, en revanche, c'était un énorme problème pour Camille. C'était comme une rupture, comme si elle n'était plus sa sœur. Il était peut-être grand pour son âge, mais il n'était pas préparé à cette séparation. Tout ceci étant dit, le serait-il un jour ? Sa relation avec la sœur adoptive qu'on lui avait donné était fusionnelle au possible. Même s'il aimait Alix de tout son cœur, Nina aurait toujours une place particulière pour lui. Il avait besoin de sa sœur, sans elle, il lui manquerait une partie de lui-même, un manque bien différent de la simple absence. Sans Nina, était-il encore Camille ? ~~Philosophiquement parlant, évidemment~~

« Tu ne crois pas que c'est un peu tard pour réfléchir justement ? Tu ne pouvais pas le faire les millions de fois où je t'ai dit que tu ne réussirais jamais ta scolarité en baillant aux corneilles ? Parce que tu sais ce que ça veut dire si tu t'en va ? Hein ? Est-ce que tu le sais ? Ça veut dire que tu me quittes, que tu t'en vas, qu'on va être séparé ! » Heureusement pour Nina (ou pas, selon le point de vu) Camille était trop fier pour pleurer dans un couloir où on risquait de le voir. Qu'un élève de passage le voit sortir de ses gonds était déjà en soi un problème, mais pour l'instant, il s'en fichait. De toute façon, même quand il était comme d'habitude, des ragots circulaient sur son compte, alors autant que ce soit pour quelque chose. Pourtant, même si de larmes, il n'y en avait point, sa voix s'était brisée.

« Tu ne peux pas me laisser... » Visiblement si, mais la colère passée, restait le désarroi.

Les arguments pourtant totalement rationnels de Nina ne semblèrent pas convaincre Camille sur le fait que la blondinette n’avait rien à faire à Poudlard deux ans de plus, s’embêter à passer les ASPICs pour rien étant dans sa tête la pire bêtise qu’elle pouvait faire à Poudlard. Ce serait une perte de temps comme d’argent et si la jeune femme n’était pas à l’aise à l’idée d’entrer dans le monde du travail aussi tôt cela vaudrait toujours mieux et serait plus utile que traîner à Poudlard toute la semaine pour quatre petites heures de cours. Certes, l’essentiel de sa vie était au château mais Nina avait confiance en ses capacités à se faire de nouvelles connaissances, bien qu’elle non plus n’ait pas plus envie que ça d’être séparée de Camille.

- Merci du compliment mais ça ne change rien : il est trop tard. Que ça soit ma faute ou pas n’est pas ce qui compte, petit frère.

Camille ne tarda pas, en effet, à le confirmer mais en ajoutant quelque chose qui mit une boule dans le ventre de Nina. Elle le savait, évidemment, ce qu’impliquait quitter Poudlard avant la fin de sa scolarité, avant Camille mais dit comme ça, en face d’elle, ça n’était pas pareil. Y était-elle vraiment prête ? C’était tout de même un sacré saut dans l’inconnu. L’inconnu ne lui faisait pas peur tant qu’elle avait des amis – qu’elle avait Camille – avec elle mais là…

- C’est pas sympa ça, Camille…

Dans l’idéal, Nina aurait voulu se laisser tomber sur un canapé de la salle commune pour parler de tout ça tranquillement, pour lui dire que non, elle ne voulait pas le lâcher, que lui serait dans le boulot jusqu’au cou, qu’il n’aurait pas le temps de penser à elle qui s’ennuierait toute seule dans le château pendant qu’ils trimaient tous pour leurs ASPICs. Seulement, ils n’étaient pas dans la salle commune mais en-dehors, dans la galerie des armures, un endroit où il n’y avait même pas un siège pour se poser et être confortablement assise. Bref, Nina se voyait tout à fait désemparée, elle ne savait pas vraiment quoi faire ni quoi dire ce qui l’embêtait quelque peu. Il faut dire que Camille avait utilisé l’argument suprême, celui contre lequel elle ne pouvait riposter, à moins que…

- Moi non plus, je ne veux pas mais… elle soupira, sa voix se brisa quelque peu et c’est misérable qu’elle reprit les propres mots de son frère. Ce n’est que deux ans…

Leur relation pourrait-elle vraiment survivre à deux ans de séparation quand ils avaient l’habitude de se voir tous les jours depuis si longtemps ? Il était à craindre que non, les rencontres qu’ils avaient, chacun de leur côté, faites à Poudlard ayant déjà clairement modifié la structure de leurs échanges. Peut-être que c’était ça aussi, grandir, se séparer des gens… Nina n’avait déjà pas franchement envie de devenir grande, ça n’allait pas s’arranger mais pour autant elle ne pensait pas pouvoir supporter d’être élève encore deux ans même si, en fait, elle ne comptait pas quitter Poudlard à la fin de cette année, à moins que ses parents ne l’y autorisent, ce qui n’était clairement pas gagné.

« Alors qu'est-ce qui compte dis-moi ? »

« Parce que m'abandonner c'est sympa hein ! La bonne blague ! »

« Deux ans, c'est vingt-quatre mois Nina, à l'échelle de notre vie c'est énorme. Et tu sais quoi ? Après l'école, ce sera trop tard... On ne pourra plus être ensemble... ce que tu es en train de préparer... c'est une séparation prématurée. On... On ne pourra pas passer toute notre vie ensemble, je le sais bien mais... je ne suis pas prêt. »

{545}

- Que je n’aurais rien à faire à Poudlard pendant deux ans ? osa Nina. Pourquoi Camille avait-il tant de mal à comprendre que la place de Nina, une fois les BUSEs passées, n’était plus à l’école de sorcellerie ? Plus à l’école tout court, d’ailleurs. Oui, sans doute qu’elle n’avait pas assez travaillé avant, elle ne le niait pas une seule seconde mais maintenant ils n’y pouvaient plus rien et de toute façon, même si elle en avait eu la possibilité, Nina n’était pas sûre qu’elle aurait voulu continuer ses études à Poudlard après ses BUSEs. Elle n’aimait pas l’école, ça n’était pas nouveau et elle estimait qu’elle n’avait rien à lui apporter ; ce qu’elle ne se retint pas de dire à son frère.

- Qu’est-ce que ça va m’apporter, à quoi ça va me servir, deux ans de plus ?

Bon, elle ne doutait pas que Camille aurait quelque chose à lui répondre à ce sujet, il avait toujours quelque chose à répondre, pire qu’une fille mais que pouvait-elle vraiment y faire ? Pour une fois, c’était elle qui avait les arguments rationnels. Utiliser la pitié, l’amour sincère que Nina portait à son frère pour la retenir, en revanche, ça c’était un coup bas qu’elle n’aurait pas cru de la part de Camille.

- Je n’utilise pas ça pour te faire chanter.

Parce que oui, c’était du chantage pur et simple que lui faisait Camille, ça rendait plus difficile une décision qui l’était déjà bien assez. La complainte de son frère était cependant loin d’être terminée : alors qu’il venait de lui dire que deux ans à passer à Poudlard, ça n’était rien, il ajoutait ensuite que c’était finalement énorme, à n’y rien comprendre même si Nina comprenait à peu près où il voulait en venir. Il avait raison sur ce point, évidemment qu’il avait raison mais ça n’empêchait pas que Nina n’avait pas la moindre envie de passer les deux ans qui venaient sur les bancs de l’école, fût-ce Poudlard. Qui, d’ailleurs, avait parlé de deux ans ? Nina, certes, mais elle n’avait pas commencé.

- Mais d’ailleurs, j’ai jamais dit que je voulais arrêter à la fin de l’année. J’vais au moins attendre d’avoir dix-sept ans.

C’était bien beau, en effet, d’être diplômée de Poudlard si elle ne pouvait pas utiliser la magie chez elle pendant les sept mois qui séparaient la rentrée scolaire de son anniversaire. Par ailleurs, elle songeait à ne pas partir en plein milieu de l’année mais bien en juillet de l’année prochaine, après sa sixième année. De son point de vue, c’était déjà assez (trop) faire d’effort par rapport à ce que Poudlard pouvait lui donner. Restait un problème à régler dans cette discussion, une fois les choses remises en place sur l’aspect temporel, celui de leur séparation.

- Oui oui ! JE SAIS CAMILLE (elle avait craqué finalement, avec une chaise pour poser ses fesses, ça ne se serait sans doute pas passé ainsi) ; mais, reprit-elle calmement, tu ne crois pas que c’est mieux, finalement ? De pas attendre, de pas avoir encore l’espoir ?

Camille l’avait dit, ils ne pourraient rester tout le temps ensemble, plus maintenant. Il était très amoureux d’Alix, elle était avec Alek, cela faisait un certain temps déjà que leurs chemins affectifs s’étaient séparés. Et pourtant, ne restaient-ils pas frères et sœurs, presque jumeaux ? Pourquoi était-ce si compliqué ?

[567 mots]

REVISIONS
TOUS COMPTES

« Probablement à rien, c'est vrai, mais au moins, tu serais avec nous, moi, Hugh, tes amis... Tu sais parfaitement ce que je veux dire par là ! » Il avait bien conscience de la contradiction de ses paroles, mais il ne pensait pas que deux ans à l'école soit si intolérable comparé à une séparation. Déjà, Alix partait, alors si Nina s'y mettait... et puis, au moins, Alix n'avait pas le choix, sans compté qu'elle en était presque plus traumatisé que lui. Puisque Nina n'avait même pas pris la peine de lui en parler, c'est que ce n'était pas si important pour elle pas vrai ?

« Oh arrête hein ! De la part de quelqu'un qui m'a fait la gueule pendant plus d'un mois parce que j'étais parti deux malheureuse semaines en vacances, c'est très gonflé de m'accuser de chantage au sentiment ! Je n'essaie pas de te faire chanter, j'essaie de te faire comprendre que tu es en train de tout casser ! Tu aurais au moins pu prévenir merde ! Ce sont les parents qui me l'ont dit ! Est-ce que tu te rends compte du choc ?!!! » La tristesse n'était pas loin de l'étouffer tellement il souffrait à l'idée de cette séparation. Camille était quelqu'un de plutôt lisse, il était calme, pragmatique, simple à certains égards, alors toute émotion compliquée le laissait dans un tourbillon qu'il n'était pas capable de maîtriser, surtout qu'il n'avait pas eu le temps de réfléchir, de se faire à l'idée, il était encore sous l'impulsion qu'avait provoqué la lecture de cette lettre.

« Oh... » Si elle attendait ses dix-sept ans, cela lui laissait encore un an, la situation vu sous cet angle paraissait un peu moins désespérée (et désespérante). Cependant, comme il n'était jamais totalement en accord avec Nina, c'est elle qui s'échauffa.

« Peut-être, ou peut-être pas... je suppose que se séparer dans un an va être mieux pour moi que se séparer dans deux mois, mais j'aurais préféré que nous puisions continuer à faire semblant plus longtemps. » Il s'approcha de Nina, la pris dans ses bras un court instant et l'embrassa sur la joue en silence. Ensuite, il remit une mèche de cheveux de sa sœur derrière l'oreille de celle-ci et sans un mot, il tourna les talons. Tout était dit maintenant que pour le meilleur ou pour le pire, le mal était fait.

{Terminé pour Camille}

Oui, Nina savait. Depuis le début, encore une fois ; Camille ne faisait que lui crier des vérités, des évidences à la figure même si en l’occurrence c’était plutôt Nina qui haussait le ton. Toujours est-il que ce n’était certainement pas ça qui allait la faire flancher. Oui, Nina voulait rester toute sa vie avec Camille, avec Estelle, avec Alek mais un an, qu’était une pause d’un an là-dedans ? Certes, beaucoup de choses pouvaient changer en un an mais tout de même… ils pourraient encore se voir malgré un an de séparation et d’ailleurs, il y avait aussi les sorties à Pré-au-Lard qui permettraient de se voir. Non, ça ne serait pas facile, personne n’en doutait, surtout pas Nina mais il fallait parfois savoir forcer les choses.

- Essaye un peu de comprendre, Camille, dit-elle d’une voix redevenue douce. Oui, si je le pouvais, je resterais tout le temps avec toi mais tu sais très bien que c’est pas possible et en plus… j’en peux plus de Poudlard.

La seule perspective d’y passer un an de plus l’ennuyait mais Nina avait bien compris que ses parents ne la laisseraient pas partir maintenant et que trouver un emploi en n’étant pas majeure serait très difficile. Malgré toute sa mauvaise volonté, Nina savait donc qu’elle devrait faire sa sixième année, au moins en partie mais il n’y avait aucune raison pour qu’on l’oblige à rester pour la septième si elle n’y tenait vraiment pas, ce qui était le cas.

Nina ne montra aucun signe de culpabilité, que cela concerne le fait qu’elle ait fait la tête à Camille après qu’il était parti chez Davidson ou le fait que ce soient leurs parents qui aient avertis Camille. En revanche, elle avait une excuse pour ce dernier point, une raison ; quelque chose pour s’expliquer même si elle était toujours persuadée d’avoir fait le bon choix.

- Je savais bien que je n’aurais rien dû dire. Tu vois comme tu réagis ? Tu n’essayes même pas de me comprendre. Alors non, je ne t’ai rien dit, j’attendais d’être sûre, d’avoir pris ma décision seule, comme une grande.

En train de tout casser ? Mais casser quoi ? Ca n’était pas Nina, qui râlait, à ce qu’elle savait. Enfin, si, elle râlait mais ce n’était qu’une réponse à la colère de Camille. Pour une fois, elle n’avait rien commencé. Peut-être, d’ailleurs, qu’elle aurait dû le faire mais ça n’était clairement pas l’impression qu’elle avait.

Camille se calma tout d’un coup. Il lui sortit une dernière tirade, bien moins agressive puis il la prit dans ses bras et l’embrassa, sans rien ajouter. Quelques secondes de plus et il était parti alors que Nina restait encore debout dans la galerie, songeuse et quelque peu énervée même si le rythme était retombé sur la fin du débat.

Enfin, elle détourna elle aussi les talons, non sans avoir émit un juron. Voilà qui compliquait bien les choses ; et maintenant, Nina était de mauvaise humeur. Gare au prochain qui allait l’embêter.

[TERMINE]

» Question
» Petitr question
» [Pv Mike] So ? You have a question ? Ok, I'm listen...
» La question qui me taraude [PV]
» - Question de point de vue - PV