Prise dans la bagarre [PV]

Myrielle avait reçu une mission récemment. Pas de Drago, ça non, d'ailleurs, cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas vu son « maître », et comme elle n'avait pas encore réussi à se débarrasser du pacte, cela ne la dérangeait pas outre mesure. Non pas qu'elle tienne absolument à se détacher de l'héritier Malefoy, elle l'aimait beaucoup, il était un ami auquel elle tenait, mais maintenant qu'il y avait Alexandre... Elle avait peur que le pacte héréditaire ne touche son fils adoré. Mais enfin, là n'était pas la question puisque ce n'était vraiment pas de cela qu'il s'agissait. La mission venait de Makiko Shinku. En temps normal, Myrielle aurait refusé de replonger dans son ancien métier d'assassin, en quittant Poudlard et en entrant dans une nouvelle ère sans mangemort, elle s'était promis que plus jamais elle ne vivrait quelque chose comme ça. Elle avait trop souffert... lorsqu'elle était enfant tout d'abord, et que ses parents avaient été pris pour des mangemorts puis tués à la place de Lucius Malefoy, et plus tard lorsqu'elle était entrée à Poudlard et qu'elle avait du se battre, comme eux tous, pour protéger les siens et se protéger elle-même (dans son cas, moins de Voldemort que Nathan, frère de Myrielle et mangemort de son état).

Cependant, cette requête revêtait une certaine importance. Makiko était venue le lui demander personnellement, alors Myrielle avait fini par accepter, plus par esprit de paix qu'autre chose. Du coup, depuis, elle faisait des voyages la nuit, une fois que Alexis et Alexandre dormaient profondément. Elle se glissait hors de chez elle dans sa combinaison noire, ses cheveux attachés pour ne pas la gêner, et elle transplanait. Elle fouillait l'Angleterre, mais elle savait ce qu'elle cherchait et où le chercher. Il n'y avait pas tant de débits de boisson clandestin de sorcier que ça dans le pays... Ce qui la dérangeait c'est qu'elle avait appris à tuer, pas à espionner, mais bon... elle aimait autant, car le souvenir de la bataille la hantait encore parfois. Elle avait peur qu'un jour, sous un prétexte ou un autre, elle ne perde la tête et ne se retrouve à s'en prendre de nouveau à des êtres humains...

Ce jour là, cela failli arriver. Elle se rapprochait de la piste de l'homme que Makiko lui demandait de retrouver et de lui ramener (par la force, sinon, à quoi bon demander à une Symphonie), le problème c'est qu'on la reconnut, et qu'on la pourchassa. Une trop grande notoriété n'était pas toujours une bonne chose lorsqu'il fallait agir dans l'ombre. *J'aurais peut-être dû mettre une perruque* songea-t-elle tout en courant. Le périmètre autour de l'endroit empêchait tout transplanage. Ce n'était pas pour lui déplaire, elle n'était pas mauvaise à la course.

Montant sur un muret, elle s'aida d'une gouttière pour grimper sur un toit et s'enfuir le plus silencieusement possible de l'autre côté du quartier. Elle arriva bien vite aux toits plats de Londres, et lestement, se laissa descendre dans un carrefour animé. Elle défit ses cheveux pour se fondre dans la foule malgré sa combinaison. Personne ne devait faire attention à elle, et ce n'était pas simple, Myrielle avait (par caractère) tendance à susciter le regard plutôt que l'inverse. Elle marcha au milieu des gens, restant aux aguets au cas où le danger repointerait le bout de son nez. Elle pouvait désormais transplaner, mais elle préférait éviter, car elle ignorait où aller sans risque, la dernière de ses envies étant de les emmener chez Alexis.

Un plop familier aiguilla son attention alors que des tas de gens se dirigeaient vers les cafés, les bars, les boites et les restaurants de la partie de la capitale qui ne dormait jamais. Tous les sens en alerte, Myrielle attrapa la personne qui avait transplané, la repérant du premier coup d'oeil. Elle la glissa à l'écart d'un geste furtif et vif, la plaqua contre le mur et la sépara de sa baguette en moins de temps qu'il n'en fallait pour dire « quidditch ». D'ailleurs, c'était trop facile. Ses poursuivants étaient près pour la bagarre, la femme blonde qu'elle avait alpaguée avait été complètement prise par surprise. « Et merde... » Myrielle devait manqué de pratique, car elle s'était trompé. Son poignard était déjà sorti et frôlait la peau blanche de celle qu'elle avait emmené contre son gré dans la ruelle attenante à un restaurant. La rousse fronça les sourcils et enleva le poignard tout en hésitant quand même à rendre la baguette. C'était peut-être un piège non ?

« Excusez-moi, je me suis trompée de cible. » Le regard pâle de Myrielle passa de son erreur de jugement au ciel. Elle visa et envoya son poignard droit dans la jambe de celui qui l'espionnait. « Celui-ci par contre était bien là pour moi. » L'homme tomba, elle lui prit sa baguette. Elle commençait à en avoir une collection... ça lui rappelait la fois où elle avait pris celle de Harry et de Ron. « Vous êtes bonne en sortilège ? » Demanda alors subitement Myrielle à son invitée dans la bagarre, parce que maintenant qu'elle était là, qu'elle le veuille ou non, elle allait être concernée. L'homme n'était pas seule, Myrielle y aurait parié son plus beau corset !

Corann n'avait jamais été du genre à prendre la tête des gens, à les énerver ou à les monter contre elle. Ce genre de chose quoi. Mais oui, ça n'arrivait jamais, et elle préférait ça. Même s'il lui arrivait d'avoir un sale caractère, ça ne voulait pas dire pour autant qu'elle aimait se confronter aux gens et se prendre la tête avec eux. C'était très peu pour elle en faite, si on voulait tout savoir. Et elle préférait ça. Elle avait toujours préféré ça, en faite, si on voulait tout savoir. Et c'était souvent mieux ainsi, de toute façon. Elle préférait parler gaiement avec les gens plutôt que d'avoir à se prendre la tête ou ce genre de chose. Et on ne pouvait pas lui en vouloir, c'était le cas de beaucoup de personnes en faite. Enfin bref, donc ouais, quand elle s'était pointée sur le Chemin de Traverse, au début, elle n'avait pas songé une seule seconde que les choses se passeraient ainsi.

Et dire qu'au début, elle avait hésite à prendre Fantôme avec elle. Stupide hein, mais ouais, elle avait longtemps hésité, parce qu'elle aimait se déplacer avec lui, elle savait que lorsqu'il était là, à ses côtés, elle ne risquait jamais rien, elle était bien oui, elle était vraiment bien et c'était sans doute ce qu'il y avait de plus important, en fin de compte, ce qui comptait vraiment très fort à ses yeux, d'ailleurs. Mais il ne fallait pas lui en vouloir hein, il fallait juste apprendre à comprendre que les choses iraient, qu'elles iraient comme elles le pourraient, d'ailleurs, parce que c'était souvent ça qui se trouvait être le plus important, elle en était pleinement convaincue, en faite. Et c'était ça le plus important, ça et rien d'autre, en faite. Enfin bref, et au final, elle n'avait pas du tout été en mesure de le prendre avec. Elle aurait aimé, oui, mais pas sûr que le chien puisse survivre à un transplanage, donc elle refusait de lui faire subir ça, et tout irait mieux, cela allait de soit, de toute façon, elle en était pleinement convaincue, en faite. Et c'était sans doute ce qu'il y avait de plus important, de toute façon. Ca et rien d'autre. Point barre. Enfin bon, si vraiment elle y avait tenu, elle n'aurait eu qu'à ne pas transplaner mais la course étant rapide, pas la peine de trop se casser la tête. Une dernière caresse sur le haut de la tête de son loup, et elle était partie.

Et voilà qu'après tout ça, elle se retrouvait face à une folle, une déglinguée du bulbe, complètement tarée quoi. Du gros délire, du gros n'importe quoi aussi. C'était du délire oui, en effet. Du gros truc débile et insupportable, en fin de compte. Improbable, en faite. Une femme venait de lui sauter dessus avec un poignard et l'avait entraîné dans une ruelle pour le lui mettre sous la gorge. Du gros délire franchement ! Du gros n'importe quoi, en fin de compte. Mais en clair, c'était du gros n'importe quoi, du gros délire, et c'était plutôt horrible, en fin de compte. Mais pour le reste, impossible de trop y songer, en fin de compte. C'était du délire, du méga délire, en faite.  « Trompée de cible ? Et ça vous arrive souvent de vous précipiter avec une arme sur quelqu'un ? ». Si cette fille avait fait une connerie, et bien soit, ce n'était pas son problème, elle n'avait absolument pas la moindre raison de se prendre la tête avec ça et de s'en sentir offusquée ou une connerie de ce genre. La blesser importait peu. La seule chose qui soit vraiment importante à ses yeux ? C'était de ne pas être prise pour cible par des gens à qui elle n'avait absolument jamais rien fait quoi.  « Vous pouvez m'expliquer ? Je ne veux pas de problème ! ». Et surtout, elle ne voulait pas avoir à se battre avec quelqu'un si ça devait lui apporter des représailles plus tard hein ! Il n'était pas dans ses habitudes, en tout cas, de servir de cible aux gens alors qu'elle n'avait absolument rien fait. Rien ait du tout.  « Je me débrouille avec une baguette mais hors de question pour moi de m'en servir sans raison. Je ne sais pas qui vous êtes, mais je ne vous fais absolument pas confiance ». Et voilà, c'était dit.

« En mission, ça peut arriver. Ce qui compte, c'est de s'arrêter à temps. » Myrielle haussa les épaules, elle n'avait que faire qu'une petite blonde s'offusque de son comportement. Elle s'était excusée et ne lui avait pas ouvert la gorge, selon Myrielle, c'était ce qu'il fallait faire, elle ne comptait pas perdre son temps à s'excuser platement. Déjà parce qu'elle était poursuivie donc elle avait mieux à faire, ensuite parce qu'elle n'en penserait pas un traître mot si elle devait s'excuser de nouveau. Myrielle était une gentille fille, plutôt sympathique en temps normal, mais depuis qu'elle était en âge de marcher, elle accomplissait le travail de ses parents, son héritage, et elle ne comptait pas qu'on la pardonne pour ça. Cela ne lui plaisait presque jamais (sauf grosse crise de sadisme), mais c'était ce qu'elle était, point barre.

Comme la blonde voulait des explications, Myrielle décida d'en fournir, mais des rapides.

« Je suis une ex-tueuse à gages, en ce moment j'ai repris le boulot pour aider quelqu'un en attrapant un homme – pas le tuer, juste l'attraper -. Le problème c'est qu'il est protégé et que moi je suis trop connue dans le milieu, on m'a repéré et maintenant on essaie de m'attraper. C'est pas facile de prendre sa retraite dans ma famille. » Elle se pencha sur le blessé, les poings sur les hanches. Elle siffla entre ses dents, tout ça ne lui disait rien qui vaille. Elle pouvait se protéger elle, mais protéger les civils ce n'était pas exactement dans ses cordes. On lui avait appris à tuer, jamais à faire dans la protection de témoin. Elle se mordit la lèvre inférieure pour ne pas jurer. La vulgarité était inutile, il valait mieux qu'elle réfléchisse.

Finalement, elle rendit sa baguette à la blonde. Quoi qu'il arrive par la suite, il valait mieux qu'elle puisse se protéger seule, même contre elle, à la limite si c'était ce qu'elle voulait. La belle rousse n'avait pas peur de la mort si elle devait arriver au combat. Elle aimait sa vie actuelle mais jamais elle ne pourrait fuir le passé qui la hantait. La mode, la boutique, ses amis, son fils... tout ça n'avait de valeur que dans le présent. Elle resterait toujours Myrielle, l'enfant qu'on avait forgé à l'image d'une légendaire famille... quitte à faire couler beaucoup de sang, principalement le sien.

« Ne pas me faire confiance est une preuve d'intelligence, toutefois, sur ce coup là.... » Elle allait finir sa phrase lorsque les hommes qui la poursuivaient arrivèrent, ils étaient trois et ils étaient dangereux. Elle commença à se battre et en haletant elle finit par terminer sa phrase « Sur ce coup là, j'suis chez les gentils. » mais la blonde pouvait encore fuir si elle ne la croyait pas, car Myrielle faisait actuellement barrage pour qu'elle ne soit pas touchée.