Petit coucou [PV]

Opalyne Hummingbird abonnée d’or au club hyper sélectif (ou pas) des bisounours hyperactifs vivait sa vie comme elle l’entendait. Petite tornade rousse (petite par l’âge uniquement, puisqu’en réalité, elle faisait parti des plus grands de son âge avec son mètre soixante huit), la jeune sorcière était archi connue (et reconnue) pour ne jamais tenir en place (et quand on dit jamais il n’y a (hélas) aucune exagération !). La sorcière n’avait de cesse de courir à droite à gauche, vivant sa vie de petite fille superficielle à deux cent à l’heure. Parce que si on devait lui reconnaître une seconde chose (après son hyperactivité) c’était qu’elle était, sans nul doute, la reine de la superficialité. N’ayant d’yeux que pour les jolies choses (et surtout les jolies personnes), la rouquine avait carrément fait de la beauté un mode de vie à part entière. Elle était capable de s’éveiller des heures plus tôt que ses petits camarades juste pour se coiffer une chance qu’elle ne se maquille pas encore, parce que le jour où elle va commencer, on ne sera vraiment pas sorti des trois balais….

Aussi trouver Opalyne n’était pas toujours une mince affaire et la suivre… C’était une toute autre histoire ! La jeune fille avait pas mal d’amis, malgré son caractère particulier (il fallait lui reconnaître, parmi ses nombreux défauts qu’elle était aussi très ouverte d’esprit et extrêmement sociable, ce qui arrangeait un temps soit peur ses affaires mine de rien…). Parmi ses amis se trouvaient, entre autre Joy avec qui elle jouait régulièrement à la poupée dans les dortoirs (soit le sien, soit celui de sa copine…). Bonnie avec qui elle parlait coiffure (et avec qui elle coiffait Joy, d’ailleurs), Ava, une rouquine de première année de Poufsouffle avec laquelle le courant était immédiatement passé (les deux filles étant aussi surexcitée l’une que l’autre, forcément, c’était le grand amour !). Il y avait aussi des garçons comme Tarek à Gryffondor ou Rhys, à Poufsouffle. D’ailleurs, ce fut ce dernier qui parvint à la retrouver ce jour là Pâques version sorcier : trouvez Lyne dans le par cet attrapez la !.

Quand la sorcière entendit son ami, elle se tourna vers lui, ses prunelles azur étincelant de bonne humeur. La rouquine était occupée à contempler une fleur qui passait par là (parmi les jolies choses : les fleurs, bien entendu). Et quand Rhys se mit à danser, elle en oublia jusqu’à l’existence des fleurs et battit des mains en rythme (ou pas… C’était assez dur à savoir là…), et toute enchantée qu’elle était de la proposition de Rhys, elle s’exclama :

« Oh ouiiii !!! »

Sans plus réfléchir une seule seconde de plus de toute façon la réflexion n’entrait pas dans ses capacités primaires… sauf si elle concernait l’apparence en règle générale… elle prit la main de Rhys et dansa joyeusement avec lui. Opalyne, de prime abord était la joie de vivre incarnée. L’œil vif, le sourire aux lèvres, et le rire résonnant contre les murs du château, elle était une fillette qui vivait pleinement sa vie. Aussi répondit-elle toujours aussi joyeusement à son ami :

« Je vais très bien !!! Comme toujours ! Et toi ??? »

Puis d’une voix plus aigue que la normale (voix caractéristique de la surprise, chez elle), elle s’étonna :

« Ha booooon ??? Fallait crier ! »

Chose que Lyne faisait facilement pour interpeller une personne sans jamais éprouver la -moindre gène (c’était un truc qu’elle ne devait pas avoir d’inscrit dans sa génétique : la gène et elle, ça faisait trois. Jamais de sa vie, Lyne n’avait le souvenir de s’être un jour sentie vraiment gênée…). Aussi la sorcière ne comprenait-elle pas bien pourquoi certaines personnes n’osaient pas. Pour elle, la vie ne valait le coup d’être vécue qu’en osant, encore et toujours. Sinon on rate beaucoup trop de chose !

« Vu qu’il faisait beau j’avais envie de prendre l’air, et j’ai trouvé de jolies fleurs !!! C’est trop chouette le printemps, j’adore voire toutes les fleurs éclorent… C’est aussi beau que la neige en hiver ! »

Pour le côté ‘classe’ Lyne n’était pas bien sûre que ce soit un adjectif approprié à la situation, mais elle n’était pas du genre à chipoter, aussi offrit-elle un sourire, un vrai (dévoilant ses dents légèrement trop écartées qu’elle détestait tant) à Rhys. Avec lui, tout était toujours trop bien (de toute façon, à bien y réfléchir, mis à part Caleb il n’y avait personne avec qui ça n’allait pas, ici, à Poudlard… Du moins pour Lyne elle-même, les autres après… c’était une toute autre histoire ! Ils vivaient comme ils l’entendaient, elle, elle s’en fichait !)

Quant au côté ‘charmant’, elle ne réagit pas, parce qu’elle estimait toujours normal qu’on la trouve mignonne (quoi ? la modestie ??? Quand on passe des heures à se faire jolie, Lyne estime qu’on est en droit de ne pas feindre se trouver juste ‘pas mal’. Non, la rouquine jugeait qu’elle avait le droit de se savoir jolie, sinon elle ne passerait sûrement pas autant de temps à se préparer par Merlin !). Elle n’ajouta donc rien à son sourire qui suffisait amplement pour cette situation, de toute façon.

Et lorsque les cris furent envisagés, la sorcière se mit à rire avec force bonne humeur. Halala, ce Rhys !!! Toute joviale, comme à son habitude, ses prunelles brillant de mille feux en étant une des nombreuses preuves (si on oublie son sourire, son rire et sa façon générale de se comporter, en fait…)

« Faut demander aux tableaux sinon ! Ils savent tout ! »

Une vraie mine à potin, ces tableaux, soit dit en passant. Parce que les gens ont souvent tendance à les oublier et c’est là une erreur qui peut s’avérer être fatale ! Surtout avec la commère qui règne dans les parages !!!! Quant à ces faits et gestes…

« Eu… J’imagine que je me contente de mettre un pied devant l’autre et basta ? Je n’aime pas rester au même endroit, ça m’ennuie. Et j’aime pas bien m’ennuyer, en plus… »

Ben quoi ? Mieux valait préciser, certaines personnes peuvent (peut-être) se complaire dans l’ennui ? Et pour la fleur, la rouquine s’exclama vivement, plus que convaincue par ses dires :

« Un peu qu’elle est belle !!!! C’est une Dryas octopetala Dryade à huit pétales ! »

Fleur pas rare du tout, mais celle-ci avait comme qui dirait ‘taper dans l’œil’ d’Opalyne. Ce qui était amusant avec cette dernière, d’ailleurs, c’était qu’elle pouvait avoir de gros coups de cœurs parfaitement incompréhensibles pour toute autre personne qu’elle-même.

« Et en parlant de joli, tu ne sais pas si Emeric a enfin larguer l’autre là ? »

Parce que tous les beaux garçons étaient pris et c’était vraiment pas juste… Faisant cliqueter son bracelet d’argent qui ne quittait plus son poignet droit depuis Noël (pas par choix mais plutôt par obligation, puisque ce dernier ne daignait plus s’ouvrir…), elle passa sa main droite dans ses cheveux roux gonflés par le vent.

« Et d’ailleurs ! J’y pense, vous formiez un très joli couple avec Romily au baaal ! Enfin, déjà, Romily est trop belle, et elle avait une super jolie robe en plus ! »

Parce que c’était là encore, une caractéristique d’Opalyne : la jalousie n’était pas dans ses habitudes. Elle savait reconnaître quand une autre fille était belle et le lui accordait sans rechigner. Surtout quand il était évident que cette dernière passait du temps à se faire jolie (ce qui était très certainement le cas de Romily qui était toujours parfaite).

Opalyne qui vivait dans un univers magique depuis sa plus ‘tendre’ enfance n’avait pas de soucis pour s’exprimer avec les fantômes ou les tableaux. C’était le genre de choses qui faisaient parti de son quotidien depuis absolument toujours et qu’elle n’avait donc jamais trouvé bizarre. Elle s’était d’ailleurs toujours demandé à quel point on pouvait être étonné lorsqu’on était un né moldu et qu’on arrivait à Poudlard… parce que si pour elle c’était banal de manger des confiseries qui bougent ou de voir des meubles bouger tout seul, pour les nés moldus ça devait être super bizarre (dans le cas de Lyne c’était plutôt le fait de voir un tableau inerte qui était étrange…). Elle haussa les épaules pour toute réponse. Lyne n’était pas une fanatique de débats (exceptés lorsqu’on touchait à SON domaine de prédilection : la beauté. Là, dans ces moments là, elle ne se la fermait jamais et exposait chacun de ses arguments !). Finalement tout sourire, elle hocha vivement la tête, toute contente :

« Oui, c’est ce qui compte !!!! Moi je suis suuuuper contente que tu sois là, parce que la fleur elle était belle, mais toi tu es quand même bien plus drôle qu’une fleur !!! »

La blague de Rhys sur les chaussures passa très largement au-dessus de la tête de la rouquine qui prit la remarque au pied de la lettre et répondit, toute pensive (et très sérieuse [ce moment où on commence à vraiment avoir peur[/strike]) :

« Oh je ne crois pas que j’utilise plus de chaussures que Ruby ! Pourtant elle se bouge pas beaucoup, elle… Enfin, je trouve… »

Ce n’était pas une vilaine remarque, aucunement, simplement une constatation, tout comme elle aurait pu dire : elle est blonde ou elle a les yeux bleus. Bref, elle constatait. Et quand il lui demanda ce qu’était, au juste une dryade à huit pétales, Lyne s’exclama, l’air éberlué :

« Noooooon !!!! »

le fixant intensément de ses yeux couleur opale, elle avait l’air de le prendre pour un fou en cet instant précis (marrant quand même de la part de la rouquine super excitée l’hôpital qui se fout de la charité :

« Ben c’est çaaaaa, voyons !!! »

Et elle lui désigna la fameuse fleur (qui était plutôt banale, pas très grosse ni forcément magnifique, si ce n’est que tous ses pétales étaient en parfaits état et qu’elle se dressait fièrement dans l’herbe du parc, tâche blanche dans l’étendue verte).

« N’est-elle pas absolument magniiiifiiiiiique ??? »

Quant au sujet Emeric, Lyne hocha fébrilement la tête quand il lui demanda confirmation :

« Ouiii, c’est luiiii !!! »

Et plus que ravie par la réponse de Rhys (elle ne se doutait pas qu’elle avait été taillée pour lui faire plaisir), al rouquine s’écria, ravie qu’il partage son avis :

« Bien sûuuuur ! Lana est vraiment trop superficielle… »

*kof kof…*

« Et puis franchement elle est pas si belle que ça. Le blond c’est tellement fade ! Les rousses sont bien mieux. Même les brunes, à la rigueur, si ce n’est pas une rousse… mais une blonde…. N’importe quoi ! »

Les prunelles de Lyne s’illuminèrent telles un ciel étoilé quand Rhys al complimenta pour sa tenue du bal. Totalement enchantée et très touchée, elle s’exclama :

« Ouiiii !!! C’est çaaaa !!!! Ooooh, merciiiiii, ça me fait trooop plaisiiiir !!! »

Tout naturellement, elle déposa un bisous sur la joue de Rhys (Lyne étant une demoiselle plutôt tactile elle avait tendance à rapidement distribuer des étreintes ou des bisous…). Quant à Keith (alias le cavalier d’Opalyne) la rouquine cligna des paupières en se demandant bien où il voulait en venir… Répondant mécaniquement :

« Si, Keith il est très cool !!!! Il est super beau comme garçon !!! Et il avait refusé à plein de les filles d’y aller avec elles !!! Tu te rends compte la chance que j’ai qu’il m’ait di oui à moi ??? Bon, je sais bien que je suis plus jolie que la moyenne, mais je le mérite aussi, je travaille dur pour être mignonne !!! Mais je ne suis quand même qu’en deuxième année et lui en cinquième année !!!! C’est dans ces moments là que je suis contente d’être aussi grande pour mon âge !!!! »

Si elle était à la ramasse ??? Totalement, oui…

Le contraste entre les deux personnalités qui s’affrontaient dans ce parc était des plous évident. D’un côté se tenait le garçon rationnel qui tenait toujours des propos logiques, réfléchis et savait de quoi il parlait, et à côté se tenait la folie à l’état pur. Des histoires sans queue ni tête, des discussions décousues souvent incompréhensibles. C’était à se demander comme Rhys et Opalyne parvenait à avoir une conversation… Et pourtant, ils communiquaient. Oui oui !

Comme souvent (pour ne pas dire toujours) la rouquine ne comprit pas l’humour dans la réponse de Rhys (si la demoiselle riait volontiers, elle n’était pas du genre à comprendre les phrases lorsqu’elles entraient dans un degrés autre que le premier…). Elle battit donc des cils, toute curieuse, et répondit avec un naturel souvent déstabilisant :

« Ben oui…. Parce qu’elle, elle ne parle pas… Alors que toi si ! Et puis je t’aime bien moi, tu sais Rhys. »

Oui, elle trouvait le garçon super gentil, super rigolo et en plus il était trop cool (cf leur toute première discussion dans la neige !). Bref, il était génial ! Puis il lui expliqua que la remarque touchant les chaussures était une blague et commença même à la lui expliquer avant de se raviser, finalement. La rouquine, elle, le dévisageait de ses grands yeux bleus, toute étonnée par cette révélation :

« Oh… Je n’avais pas compris ! »

Non sans dec’ ! Et quand elle lui montra la fleur, la rouquine ne vit même pas que Rhys manquait de persuasion. Lyne n’était pas très compliquée, pour ça. Elle prenait les choses comme on les lui donnait ! Elle aimait les jolies choses, et puisqu’elle était profondément persuadée que tout le monde devait voir les choses comme elle, jamais, elle n’avait pu imaginer qu’on ne partage pas son avis. Aussi s’exclama-t-elle toute radieuse :

« Ouiiiii c’est vrai heiiiiin !!!! »

Et quand il parla d’ombre, elle allait s’empresser de se déplacer jusqu’à ce qu’il précise sa pensée et que les prunelles de la rouquine s’illumine d’un coup :

« Ooooooh ! »

Rosissant légèrement (elle adorait les compliments, surtout avec tous les efforts qu’elle faisait pour être la plus jolie possible !!!! Qu’on le lui reconnaisse l’enchantait continuellement).

« Merciiiii Rhys, tu es troooop gentiiiiil !!!! »

Quand il affirma qu’elle avait raison, la sorcière hocha vigoureusement la tête (qui demeura mystérieusement sur ses épaules) :

« Ben oui j’ai raison ! »

Ben quoi ? C’était vrai à la fin ! Et si Rhys était perturbé par le baiser de Lyne, cette dernière n’en remarqua rien. Elle était bien trop centrée sur sa petite personne pour vraiment voir ce qui se passait autour d’elle… Ce n’était pas qu’elle avait un mauvais fond, pourtant, mais elle était… comme ça depuis toujours. Et elle n’avait jamais eu conscience que cela puisse être dérangeant pour une tierce personne… Pour ce qui était de Keith, la rouquine gloussa (oui oui bien sûr, elle glousse !) :

« Hoooo non il était vraiment trop beau et en plus il dansait tellement bien !!!! »

Pardon, Rhys parlait de caractère, lui ???? C’était typiquement le genre de choses que Lyne ne regardait pas, elle. Souriante, elle ajouta :

« On rentre ? Je trouve que ça commence à faire sombre ! »

Elle n’avait pas du tout envie que sa jolie coiffure (des cheveux tous lisses) soit abimée par la pluie !