- Because I love you - PV

Dans la vie d’Alek il y avait beaucoup de noir. Parfois il arrivait à nuancer son existence de gris, mais il ne parvenait que très difficilement à trier quelques traces de blancs dans cette étrange mode de vie qu’était le sien. Pourtant, il y avait du positif, malgré tout. Il n’était juste pas habitué à vivre avec. Pour lui, chaque dose de bonheur était forcément accompagnée d’une triple dose de malheur. C’était plus qu’évident : c’était obligatoire. Une sorte de causalité… On ne pouvait pas l’éviter.

Aujourd’hui, il ruminait dans son coin. Il pensait à l’été prochain, qui serait comme tous les étés : en pire très certainement. Personne avec lui, une grande maison vide… de toute façon, si ses parents avaient soudainement pris la décision de venir lui tenir compagnie l’été, il les aurait rejeté. Il y avait un fossé qui s’était creusé, et il se sentait incapable de s’ouvrir à eux. Il souffrait de cette solitude, et paradoxalement, il était incapable de s’ouvrir. Il avait tellement peur d’être rejeté, d’être trahi qu’il n’osait pas. Il préférait fuir plutôt souffrir encore plus.

Malgré ces ‘bonnes décisions’ il avait réussi à se faire quelques amis à Poudlard. Il avait confiance en eux. Pas totalement, il était parfaitement incapable de s’ouvrir totalement. C’était trop compliqué… Mais ça ne l’empêchait pas de sincèrement aimer ses amis. Et sa petite amie.

Nous étions vendredi soir. Les cours se finissaient d’ici une dizaine de minutes. Les Serpentards venaient d’avoir eu une heure et demi avec les Poufsouffle, tandis que les Lions étaient avec les Aigles pour deux heures. Alek avait laissé ses devoirs à son dortoir. Il était à présent en route pour attendre la plus belle de toutes les filles de l’école (en, tout objectivité oui oui). Quand l’heure sonna il était déjà devant la porte depuis cinq bonnes minutes. Il offrit un large sourire à Nina quand il l’aperçut, la rejoignant avec assurance (bien qu’elle soit avec Camille).

« Salut ! J’espère que tu es libre, j’ai prévu quelque chose de sympa, pour ce soir ! »

Il n’en dirait pas plus (d’un parce qu’il n’avait pas envie que le préfet Camille l’entende, et en plus, le frère Camille n’était pas désiré non plus, ce qui semblait être une double bonne raison de ne rien ajouter en présence du frère). En effet, Alek avait prévu une petite virée dans la forêt interdite avec sa petite amie. Parce qu’après tout, ils en avaient parlé mais ils ne l’avaient pas encore faîte !

Quittant les lions après avoir fait un petit signe de la main à Blake, ils se dirigèrent vers le parc. Alek saisit la main de Nina, la serrant doucement et l’embrassa doucement (maintenant qu’ils n’étaient plus encerclés par leurs camarades). Glissant une main sur la joue blanche de la sorcière, il lui offrit un léger sourire, la contemplant avec un amour certain (une admiration indéniable aussi).

« J’imagine que tu te doutes de notre destination ? »

Son regard brillait de malice à présent.

Les heures du vendredi soir étaient sans doute les pires de la semaine avec celles du lundi matin. Or, si les secondes étaient difficiles parce qu’elles débutaient la semaine, les premières avaient l’horrible défaut d’être horriblement longues alors que, Merlin ! elles pourraient se dépêcher d’amener le weekend et la foule de plaisirs (ou d’heures de travail mais nous savons tous quelle partie était privilégiée par Nina). Malheureusement, elles ne s’exécutaient pas et la blondinette devait patienter comme elle le pouvait, à moitié affalée aux côtés de Camille qui la regardait de manière fort peu approbatrice en attendant que le professeur se décide à leur souhaiter un bon weekend. Enfin, les paroles libératrices arrivèrent et Nina fut rapidement hors de la salle où son frère la rejoignit. Ils n’eurent cependant pas beaucoup de pas à faire avant qu’Alek apparaisse et lui propose de passer la soirée ensemble. La jeune femme lança un sourire d’excuse à Camille – qui de toute façon aurait mieux faire avec Alix qu’avec elle –, lui colla un bisou sur la joue puis, en un instant, fut aux côtés de son petit ami.

Il ne fallut pas longtemps pour que Nina comprenne où Alek l’emmenait. Si sortir avec un garçon était bien, la blondinette se rendait compte que sortir avec un Préfet, c’était mieux. Du moins, elle s’en doutait puisque sa première expérience mêlait les deux aspects. Encore fallait-il que ce soit un Préfet plutôt laxiste et pas lourdeau comme il pouvait y en avoir (qui a parlé d’Emma Carter ?). Elle fut en tout cas toute contente quand Alek lui prit la main et l’embrassa, une fois loin des regards de leur entourage. Leur relation n’était un secret pour personne mais bon, la présence de Camille gênait toujours un peu Alek et celle de Blake, dans une moindre mesure, Nina. Il faut dire qu’avec les derniers mots de la Plume Empoisonnée, quelle qu’elle soit, la blondinette voyait rouge. Pas contre sa camarade de classe, évidemment, mais contre l’inconnue qui se permettait de dire de telles choses qui n’avaient sans doute pas le moindre fondement.

- Oui, tu es plutôt prévisible.

Nina avait dit cela avec un grand sourire histoire qu’il comprenne qu’elle n’en pensait rien, ce que c’était un jeu, juste un jeu. Même si elle avait eu du mal au début de leur relation, elle était vite redevenue elle-même. En amour non plus, Nina n’était pas vraiment capable d’être sérieuse. Non qu’elle n’aimât pas beaucoup Alek, elle faisait tout son possible pour que cela marche mais dans le même temps, elle se disait que son petit ami l’aimait pour ce qu’elle était et que donc elle ne devait pas trop changer ; ce qui tombait bien parce qu’elle n’en avait pas la moindre envie.

Pressée, elle était toujours pressée de toute façon, Nina tira Alek en avant. Ils traîneraient une fois arrivés dans les confins de la forêt – ou juste à sa lisière, ça n’était pas le problème. Une balade dans la forêt interdite était en tout cas une expérience à vivre avec son petit ami. Vous ne trouvez pas ?

Alek savait très bien que Nina n’aimait pas les cours ~~il fallait être totalement à la ramasse de toute façon pour ne pas savoir à quel point Nina Moreau pouvait haïr les cours –et pire encore : les devoirs !~~. Si le jeune homme n’était pas un fana de l’école, il était quand même doté de facilités assez déconcertantes (et pouvant d’ailleurs écœurer amèrement ceux qui bossent des heures durant pour avoir au final un résultat égal –ou pire : moindre- qu’Alek qui, lui, s’y mettait toujours au dernier moment). Il savait que les vendredi soirs passaient très lentement pour Nina (en règle général c’était le cas pour tout élève digne de ce nom –ne sont donc pas inclus les huluberlus qui adorent travailler (et sont donc totalement cinglés)-.

Il offrit un large sourire à sa petite amie, sachant très bien qu’elle était contente qu’il soit passé ~~elle a intérêt sinon ça va barder~~. Ils sortirent dans le parc. Ce serait un comble de rester enfermer alors qu’ils ne bossaient pas leurs cours, n’est-ce pas ??? Et puis il ne pleuvait même pas (ce qui était très louche, du point de vue d’Alek, mais il s’abstint de le dire à Nina… Elle était fichue de lui porter la poisse après ça !!!). La vipère embrassa doucement la main de Nina tandis qu’il lui demandait si elle avait une idée de là où ils allaient. Bien sûr, elle avait tout de suite compris et sa remarque fit sourire d’avantage encore le jeune sorcier (si si c’est possible !). Hochant doucement la tête, l’air plus qu’amusé, il répondit, l’air pensif :

« Ha ouai ? Je suis ‘prévisible’ ? »

Il était tout sourire à présent et ne parvenait pas à cacher sa bonne humeur (de toute façon ce n’était pas comme s’il avait prévu de tirer une tronche de deux mètres ce soir non plus, hein !). Aussi n’ajouta-t-il rien, pour l’instant (mais ce n’était pas une remarque tombée dans l’oreille d’un sourd, loin de là !). Ils arrivèrent finalement à la fameuse forêt interdite et passèrent le seuil sans hésiter une fraction de seconde, Alek tenait toujours la main de Nina quand il siffla.

« Fenrir ? »

Ils n’eurent pas à patienter très longtemps pour que le loup pointe son museau dans les parages et sautille jusqu’à son maître joyeusement. Fenrir était un éternel joueur. Il avait aussi un sale caractère (le digne loup de son maître quoi) ce qui valait souvent pas mal de surprises à Alek. Mais il aimait l’animal. Sans conteste. Il sourit et flatta la tête de l’animal qui observait de côté Nina, peu confiant. Si il était très ouvert avec Alek (et un peu moins mais quand même ouvert avec Joy, puisque c’était la compagne d’Inga –vision loup-, il se méfiait des autres humains.) Moins de Nina que de Blake ceci dit (il avait beaucoup plus vu Nina que Blake mine de rien).

L’animal partit en galopant devant les deux sorciers, sous le regard amusé de la Vipère qui se tourna vers Nina et planta ses prunelles dans celles de la lionne. Doucement, il glissa sa main libre (celle qui ne tenait pas celle de la sorcière donc) sur la joue de la Lionne et s’approchant, il rompit la distance qui les séparer pour l’embrasser avec beaucoup de douceur. Il finit par se reculer légèrement, et murmura, sans la quitter des yeux :

« Je t’aime. »

C’était la première fois qu’il le lui disait, et son cœur explosait dans sa cage thoracique en cet instant précis.

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Nina continua de sourire mais elle ne dit rien. Elle se contenta de marcher aux côtés d’Alek, sa main dans la sienne, vers la forêt interdite, ce lieu si spécial à Poudlard, le seul qui soit invariablement interdit à Poudlard sans que personne ne sache vraiment pourquoi. On disait, évidemment, qu’il y avait du danger à y pénétrer mais tous les élèves de Poudlard ou presque s’y étaient rendus un jour ou l’autre. Nina, en tout cas, ne s’en était pas privée. Deux fois, déjà, dont une en pleine nuit et à vol de balai ; ce qui était encore plus interdit, à l’époque, la blondinette avait pénétré dans le bois censé contenir centaures et autres bestioles plus ou moins effrayantes.

Ils arrivèrent très vite au seuil de la forêt dans laquelle ils entrèrent ; c’est à ce moment qu’Alek appela son loup, puisque Nina était à présent au courant (oui, il lui avait fallu du temps) du fait que ce n’était pas un chien mais bel et bien un animal sauvage censé vivre dans la forêt. Ce qu’il faisait d’ailleurs, apparemment, et si Nina ne s’était pas toujours sentie très bien auprès de Fenrir après qu’Alek lui avait fait la grande révélation, ça allait maintenant. Que voulez-vous, les vieilles histoires ont la vie dure. Pour autant, elle ne portait pas la main vers l’animal. Il ne fallait pas rêver, elle se contenta donc de laisser courir son sourire sur son visage. N’empêche, elle se sentait encore plus en sécurité grâce à la présence de Fenrir avec eux. Non qu’elle ne crût pas Alek capable de la défendre mais elle-même, avec ses capacités limitées, se pensait plutôt limitée pour combattre un éventuel ennemi. Au pire, elle courrait.

Le loup repartit et Alek reprit l’initiative. Les deux jeunes gens s’embrassèrent (pour ne pas dire que Nina se laisse embrasser) avant de la regarder dans les yeux. Ils étaient face-à-face, silencieux. Silence que le Serpentard rompit rapidement par une déclaration on ne peut plus romantique dans le cadre où elle avait lieu et, il fallait bien le dire, plutôt inattendue. Nina rougit de plaisir, sérieusement. Bon, ce n’était qu’une rougeur légère, équivalente à celle (plus discrète vue la luminosité) qui l’avait saisie quelques mois auparavant lors du bal de Noël, là où leur histoire avait commencé. Elle l’enlaça, plaça son cœur contre celui de son petit ami et, sur la pointe des pieds, approcha sa bouche de son oreille afin de pouvoir, elle aussi, lui murmurer des mots d’amour.

- Je t’aime aussi !

Quant à savoir ce qu’il en était vraiment, là n’était pas la question. Nina croyait au moins aimer sincèrement Alek, sinon elle ne se serait jamais permis de dire cela. Mine de rien, la blondinette était directe et franche. Ca avait toujours été le cas, d’ailleurs.

L’étreinte achevée, Nina recula elle aussi pour regarder de nouveau Alek dans les yeux, son éternel sourire aux lèvres. Oh oui, elle l’aimait. Avec lui, cela faisait longtemps qu’elle gardait ce sourire de contentement. Et Nina aimait sourire, bien plus que pleurer ou râler.

[512 mots avec une fin minable]

REVISIONS
TOUS COMPTES

Que Nina réponde à sa déclaration était la plus belle chose qu’il puisse lui arriver en ce bas monde ~~après les buffets à volonté et le plaisir de mater les jolies filles au bord de la mer~~. Il lui offrit un large sourire ~~triomphal, genre : cette nana elle est à moi, rien qu’à moi !!!~~. C’est donc dans un nuage de parfaite mièvrerie qu’ils voyagèrent dans la forêt interdite (après tout il n’y a pas d’endroit mieux indiqué au niveau du romantisme et de l’ambiance générale, n’est-ce pas ?).

Fenrir galopait devant faisant parfois demi-tour pour rejoindre les sorciers et repartir de plus belle. Ils finirent par voire Inga qui observait son frère de loin, toujours aussi ‘propre sur elle’ la louve, pu constater Alek avec amusement. Si Inga était plutôt ‘soignée (enfin on parle de loup quoi), Fenrir était le plus brouillon (et crade) de la portée, sans aucun doute… Alek préférait avoir un loup chenapan qu’un qui a peur de salir son pelage, de toute façon, donc ça l’arrangeait (même s’il s’énervait souvent quand l’animal l’ignorait volontairement –ce qui arrivait souvent l’air de rien-).

Finalement, alors qu’ils s’enfonçaient dans la forêt, Alek s’arrêta net. Fenrir était immobile et ce n’était pas normal… L’animal ne bougeait plus d’un poil, et observait une ombre dans les fourrés. Les deux sorciers cessèrent donc d’avancer, Alek faisant signe à Nina de ne pas faire de bruit. Ils s’immobilisèrent et, d’un coup, l’animal quitta son refuge…

« Un lapin… décidément… »

Alek avait le don de tomber sur des lapins dans cette forêt (il les attire ?) Les deux sorciers s’étaient remis à marcher, sans plus trop faire attention à être silencieux (pour des lapins, c’est bon quoi !) quand un éclair argenté s’élança devant eux. Trop rapide pour être clairement défini, mais en argenté, dans cette forêt, ça ne pouvait qu’être…

« Tu crois que c’était une licorne ? »

Alek étant un garçon, il n’avait jamais pu en toucher une seule. Oh, ça ne le passionnait pas plus que ça (même si c’était joli), mais bon c’était frustrant d’être mis à l’écart sous prétexte qu’on n’est pas une fille (sexisme !). D’ailleurs, en allant pas là, Alek ne savait pas si Nina était le genre de fille à s’extasier devant les licornes ou non (encore que la blondinette savait s’extasier de façon moins niaise que la plupart des autres filles, ce qui était un bon pont pour elle, le jeune homme n’étant pas bien sûr de supporter une hystérique à longueur de journée ~~oui les filles sont des hystériques !~~.

Sa main toujours bien serrée dans celle d’Alek, Nina sentait son cœur battre à tout rompre. Ce moment était tout de même exceptionnel dans la courte vie de la demoiselle et, comme six mois auparavant, elle sentait bien qu’il fallait en profiter un maximum. Bien doué était celui qui aurait pu l’en dissuader, de toute façon : la blondinette appliquait déjà cela en temps normal et n’allait donc pas laisser passer une telle occasion pour des inquiétudes qu’elle n’avait pas encore (puisqu’elle mettait toujours un peu de temps à réfléchir aux conséquences de ses actes). Ils marchèrent donc côte à côte et en silence jusqu’à ce que Fenrir – bientôt imité par Alek et donc de fait, par Nina, s’immobilise. Tout de même un peu inquiète – parce qu’elle était une Gryffondor mais pas trop – la blondinette regarda son petit ami en attendant qu’il lui explique ce qu’il se passait. Si la demoiselle commençait à s’y connaître en hippogriffes, dragons et autres licornes, elle n’avait jamais spécialement étudié le comportement du loup et préférait laisser la vipère s’occuper de son animal.

La réponse ne tarda pas à venir et heureusement, il ne s’agissait de rien de dangereux. Nina jeta un nouveau regard à Alek. Elle se demandait s’il ne s’avait pas très bien de quoi il s’agissait et s’il n’avait pas essayé de lui faire peur. Toujours est-il qu’elle resserra son étreinte sur le bras du jeune homme. Elle était restée digne lors du moment de tension qui venait de se produire mais autant être aussi proche que possible du Serpentard. Elle pouvait facilement trouver une dizaine de justifications à cela. Oui, même elle pouvait trouver de quoi argumenter quand cela l’arrangeait. Elle était même plutôt bonne à ça.

Autant dire que les mouvements de branches et l’éclair argenté qui passèrent tout près d’eux ne firent rien pour rassurer la demoiselle. Il fallait qu’elle se ressaisisse : elle était déjà venue dans la forêt, et de nuit qui plus est alors qu’avait-elle à craindre ? Sans doute pas grand-chose sans compter qu’à deux et avec le loup, ils pourraient se défendre contre la plupart des ennemis. En principe, en tout cas. Quant à savoir si l’éclair était le produit d’une licorne.

- J’imagine. Je ne me souviens pas que les loups-garous soient de cette couleur.

Sans compter que s’il s’était avéré que la créature qui venait de passer était un loup-garou, ils n’auraient sans doute pas vécu assez longtemps pour le savoir. Sans en avoir jamais rencontré, Nina se doutait qu’ils n’étaient pas du genre à l’écouter bavarder pendant des heures pour au final les épargner. Au mieux, ils auraient eu le temps de courir un peu avant d’être rattrapés. La blondinette espérait vraiment qu’il n’y avait pas de telles bêtes dans la forêt interdite et, vu le nombre d’élèves qui s’y rendaient, c’était tout de même peu probable. Après, vue l’étendue du bois, qui pouvait vraiment savoir ce qu’il s’y cachait ? En la matière, Nina était la première à avouer son ignorance.

Si Nina avait formulé ses doutes à voix hautes, Alek lui aurait répondu avec franchise que non, il ne faisait pas tout pour lui faire peur (même si avec du recul, ce pourrait être une situation plutôt amusante… Mais en tout honnêteté cette idée ne lui avait jamais traversé l’esprit…). Alek n’était certainement pas aussi diabolique qu’on pourrait s’y attendre (pour un Serpentard). Monter des plans incroyables ce n’était pas son style. Il se contentait de s’énerver quand il y avait une chose qui ne lui allait pas… Et puis voilà tout. Alors monter des plans pour faire peur à sa petite amie… Ce n’était pas trop dans ses habitudes. S’il avait eu l’idée de venir ici, ce n’était sûrement pas pour effrayer Nina, non. C’était surtout parce qu’il savait que cette dernière avait envie de faire un tour dans la forêt.

Après le passage du lapin (terrifiants, les lapins, faut pas croire !), Nina resserra son étreinte autour du bras d’Alek qui fit comme si de rien n’était (surtout que bon, c’était lui l’an dernier qui avait hurlé comme une gonzesse –comme Axel le lui avait fort bien fait remarquer- alors qu’un lapin (oui encore) passait devant eux…). Ils marchèrent encore jusqu’à ce qu’une nouvelle pause s’impose, pour le passage d’une créature argentée. A la question d’Alek (savoir si c’est oui ou non une licorne) Nina répondit que les loups garous n’avaient pas cette couleur. Ce à quoi la vipère ne put que répondre, tout sourire :

« Ha mais tu n’as donc pas encore entendu parlé des loups garous nouvelle génération ? plus rapide, plus puissants, plus violents. En plus, ils se font des colorations ! Je pense qu’on devrait se méfier, quand même… Juste au cas où. »

Sauf que ce n’était pas la nuit, encore moins la pleine lune donc les loups garous n’avaient rien à faire ici, mais bon ceci relève du détail pur et simple après tout, n’est-ce pas ? Les deux adolescents poursuivirent leur petite balade (pas forcément ultra romantique, hein m’enfin… :p) et finalement, ils décidèrent de rentrer. Alek flatta longuement Fenrir qui, mine de rien était un bon garde du corps dans le coin ! Puis ils partirent, direction le château.

« Tu as quelque chose de prévu pour cet été ? Parce que je me disais que ce serait sympa si tu pouvais passer une semaine chez moi si ça te dit ? »

De toute façon, vu qu’il n’y avait personne chez lui (à part les domestiques) il savait d’hors et déjà qu’il n’y aurait jamais la moindre objection parentale quant à la venue de la jolie Nina Moreau (et quand bien même ce soit le cas, Alek serait là pour répondre. Dire qu’entre ses parents et lui ce n’était pas l’amour fou était un pur pléonasme.

La réaction toute mature de Nina à la blague d’Alek sur la nouvelle couleur des loups fut tout naturellement de lui tirer la langue d’une manière que personne n’osera qualifier de sexy. Ce n’était de toute façon pas ce que cherchais Nina ; ça n’était pas tellement son genre. Elle était restait une gamine, cela lui allait. Pourquoi grandir ? La blondinette n’avait encore trouvé aucune raison de le faire. Bref, rien de bien nouveau sous les arbres de la forêt interdite et nul doute qu’Alek était habitué à ces accès de gaminerie et de toute façon, il devait bien se dire qu’il n’avait pas tellement d’autre choix que de les accepter.

- Tu rigoles mais ça m’étonnerait même pas que des scientifiques un peu tordus, rageux de n’avoir eu que sept ASPICs, s’amusent à faire des trucs dans ce genre.

Chez les moldus, on aurait dit que Nina regardait trop la télé mais quand on vivait dans un monde de sorcellerie et de sortilèges, il fallait le faire pour étonner quelqu’un. Bon, d’accord, la technologie y parvenait bien souvent mais avec l’augmentation du nombre de sorciers qui étaient nés d’au moins un moldu, cette ignorance crasse reculait avec le temps. Toujours est-il qu’après la disparition de la magie de l’année précédente, on pouvait s’attendre à tout. Nina, en tout cas, s’y préparait, même si elle ne croyait pas vraiment qu’il y eût des loups garous argentés dans la Forêt Interdite.

- Au pire on sait se défendre. Je crois.

Ils devaient bien avoir appris quelques sorts efficaces contre les loups. Restait à savoir s’ils s’en souviendraient le moment venu.

Le tour de la forêt se termina sans autre incident et les deux jeunes gens laissèrent le loup – le vrai loup, pour le coup – dans la forêt tandis qu’ils retournaient plus ou moins discrètement vers Poudlard. C’est ce moment que choisit Alek pour lui faire une proposition qu’elle pourrait difficilement refuser. Mais parce qu’il fallait savoir se faire désirer, Nina fit tout de même mine de réfléchir avant de répondre :

- Camille va sans doute rester collé à Davidson donc je pense que je pourrai tout à fait me libérer.

Restait à savoir si ses parents seraient d’accord pour la laisser partir sachant que comme Camille le supposait, ils auraient sans doute déjà du mal à accepter l’idée qu’elle veuille partir de Poudlard avant ses ASPICs. Ca allait être deux parties dures à gérer mais Alek n’avait pas besoin de le savoir : la blondinette était en effet la seule concernée et elle ne doutait pas de pouvoir mettre la famille dans sa poche. Son frère presque jumeau serait sans doute le plus dur à convaincre mais pour ce qui était d’aller chez Alek, il n’avait strictement rien à lui dire.

Ils arrivèrent finalement dans le hall d’entrée, l’endroit où ils devaient se séparer. Après un nouveau baiser digne du cinéma, Nina entreprit de gravir les sept étages qui la menaient à la tour de Gryffondor, le tout en faisant tout son possible pour ne pas se faire attraper. Qu’elle soit dans la légalité ou non ne changeait rien sur le fait qu’elle n’avait pas particulièrement envie de voir qui que ce soit.

[TERMINE pour Nina]

Alek esquissa un sourire à l’intention de sa petite amie. Il aimait vraiment son sens de l’humour, sa façon d’être aussi… elle, tout simplement (oui Nina est un adjectif dans le cas présent !).

« Possible en effet ! Il faudra penser à creuser la question, sait-on jamais… »

Et pour ce qui touchait la défense, Alek se mit à rire, de bonne grâce :

« Ha tu crois seulement ??? Et ben mince alors ! Dire que j’étais venu avec toi dans l’espoir que tu me protèges contre les monstres qui hantent cette forêt… Ça ne va pas là… pas du tout, même ! »

Ben quoi ? Il pouvait bien rigoler un peu non (puis c’est toujours plus facile de faire le malin quand on n’est pas entouré de bestioles folles à lier qui veulent vous tuer ! Quand c’est le calme plat on rit aisément de tout ou rien…)

Ils finirent ensuite par quitter la forêt pour aller dans le parc (réputé comme étant bien plus sûr !) puis le Serpentard jugea bon de parler des vacances d’été maintenant (après ils ne seraient pas forcément seuls, l’ombre Camille roderait peut-être dans les parages… Bref !). C’est avec une certaine satisfaction qu’il entendit la réponse de Nina. Elle était d’accord !!!! Plus que ravi, il resserra doucement son étreinte autour de la main de la jolie blonde et répondit :

« Cool, alors ! »

Alek comprenait très bien que Nina ne puisse pas supporter Davidson puisque lui non plus ne l’avait jamais portée dans son cœur (raison pour laquelle d’ailleurs il ne s’était pas gêné de rapporter les racontars sur cette traînée à son pote Axel… Après tout, il méritait bien mieux que cette abrutie… manque de chance c’était au tour du frère de Nina de se coltiner cette attardée. Et si lui ça ne semblait pas le déranger, on ne pouvait pas en dire autant de Nina.)

Ils arrivèrent finalement au château et Alek offrit un large sourire à sa petite amie avant de l’embrasser. Il la serrait dans ses bras, peu enclin à la laisser s’en aller (trop tôt !!) pourtant, il se faisait tard et ils avaient tous deux à faire (pourquoi n’était-elle pas à Serpentard ???). Et il lui souffla :

« Bon ben bon soir, on reparlera de cet été demain ? »

Puis il sourit et lui murmura dans le creux de l’oreille :

« Bonne soirée, je t’aime. »

Et un dernier baiser sur la tempe de la sorcière, il s’en alla finalement… Le cœur battant à tout rompre.

-FIN POUR ALEK-

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