Viens chez moi [PV]

Inviter Keira chez lui avait vraiment été un grand pas dans sa vie. Et c'était vraiment un pas important parce qu'elle était la toute première fille qu'il ramenait chez lui. Dans le fond, de toute façon, il savait très bien qu'il s'agissait d'un truc qu'elle pouvait comprendre et qu'elle réalisait que c'était déjà beaucoup. Il ne se voyait pas la demander en mariage. Et de toute façon, il savait très bien qu'elle ne voulait pas, de toute façon. Et puis en faite, lui non plus. Non pas qu'il ne l'aime pas ou ce genre de chose. Il n'était juste pas stupide au point de se marier alors qu'il ne s'agissait que d'un acte pleinement inutile et parfaitement stupide. Et il le pensait genre.. Vraiment très fort hein, que l'on ne rêve pas trop quoi. Il savait que ça ne rimait à rien. L'amour ne voulait pas seulement dire que l'on avait besoin de se marier. On avait juste besoin de la personne que l'on aimait. C'était bel et bien la seule et unique chose qui soit vraiment importante, au final. Et elle ne le savait que trop bien d'ailleurs, si on voulait tout savoir. Mais au moins, il pouvait la présenter à sa mère. Il savait que ça, c'était une chose importante pour elles d'eux. Peut être pus pour sa mère que pour Keira mais ça restait important quand même, de présenter les deux femmes de sa vie l'une à l'autre. Oui, c'était parfaitement logique, elle n'avait pas le moindre doute sur la question, de toute façon. Cela allait même parfaitement de soit, en faite, si on voulait vraiment tout savoir.

Bon, il avouait quand même que par moment, il se demandait s'il avait vraiment pris la bonne décision. Genre là, tout de suite, il avait surtout l'impression d'avoir pris la plus mauvaise décision qui soit hein. Elles étaient en train de parler d'elle, de dire des choses qu'il avait dit dans l'intimité, d'une certaine manière. Genre là, sa mère était en train de balancer à Keira tout ce qu'il avait pu dire à son sujet. Super quoi. Comme si c'était vraiment utile de faire ça dans le fond franchement ? Ridicule, genre vraiment ridicule, en faite. Oh allez quoi, Keira savait ce qu'il pensait d'elle après tout, alors il n'avait pas vraiment besoin que sa mère lui dise des trucs, surtout qu'elle allait probablement grossir les choses et leurs donner un côté un peu débile quoi. Oui, elle maîtrisait assez le sujet « foutre la honte à son fils » quand elle le voulait.  « Oh mais il m'a dit que vous étiez magnifique ! Et il n'a clairement pas menti ! Il vous dit intelligente, gentille, cultivée, drôle.. Que de qualités ma chère. Vraiment que de qualités ! Mon fils est amoureux, c'est évident ! ». Kaïn leva les yeux au ciel et un sourire en soin se dessina sur son visage. Bien sûr qu'il était amoureux, comment aurait-on pu croire une seule seconde que cela aurait pu être différent hein ? Impossible bien sûr, et ça allait plutôt bien de soit, de toute manière.

Il était vraiment dégoûté que son père ne soit pas là. Cet homme n'était jamais là et ça commençait vraiment à lui taper sur les nerfs, d'une certaine manière. C'était insupportable, et il commençait vraiment à avoir l'impression qu'on se foutait juste de sa gueule quoi. Est-ce que les choses se passaient vraiment comme on essayait de le lui faire croire. Ne jamais voir son père à la maison commençait à vraiment lui faire peur. Et il ne l'avait pas vu depuis.. Depuis une éternité, en plus de ça. Trop bizarre.  « Et où est papa ? ». Certes oui, elle lui avait déjà qu'il était en voyage. Mais il aurait tellement aimé savoir si elle mentait..  « En voyage, je te l'ai dit chéri.. ».  « Comme toujours.. ».  « Ne commence pas Kaïn... Ton père travaille beaucoup pour sa famille.. ». Et il était temps qu'il se calme surtout. Kaïn n'avait pas besoin de son argent et en plus de ça, il se demandait vraiment si c'était le travail qui le forçait à se déplacer autant, il avait vraiment beaucoup de mal à le croire, genre vraiment. Mais que pouvait-on vraiment faire avec ça hein ? Rien bien sûr. C'était juste super compliqué, d'une certaine manière. Oui voilà..

Dès que la mère de Kaïn avait commencé, la rouquine s’était exclamé :

« Hannn ! On avait proscrit le vouvoiement ! »

Keira écoutait attentivement Meredith et elle se mit à rire de très bon cœur, quand elle lui fit la liste des qualités qu’elle était censée avoir dixit Meredith via Kaïn (paraît-il). Secouant ses boucles rousses en niant d’un mouvement de tête, elle répondit sans mentir, avec une franchise qui caractérisait Keira depuis toujours (si on met de côté sa phase addiction) :

« Je crois bien qu’il t’a un peu menti quand même… Parce que je ne suis pas du tout le genre de fille qui brille par son intelligence. Mais c’est chou à toi mon chéri de vouloir me faire passer pour une fille intelligente devant ta maman ! »

Elle lui offrit un sourire sincère. C’était gentil, oui. Sans conteste. Sauf qu’elle savait qu’elle ne l’était pas. Elle ne s’en offusquait pas néanmoins… Certes ce n’était pas la chose la plus drôle d’être bête, comme elle aimait se qualifiait, mais elle avait d’autres atouts pour elle que son cerveau ! (Heureusement, d’ailleurs). Non, elle n’était pas une lumière, mais elle était sincère, elle était gentille (en temps normal) et elle faisait tout pour ceux qu’elle aimait… Ce n’étaient pas là des vis après tout ! La rousse aurait pu rougir à la remarque de Meredith sur l’amour que portait son fils à sa petite amie. Mais heureusement, elle n’était pas du genre à ‘trop’ rougir ! Malgré sa peau et ses cheveux roux ! Elle posa un regard empli de tendresse sur son petit ami. Oui, elle était totalement folle amoureuse de lui ! Elle ne le nierait pas. Certainement pas !

Le sujet du père de Kaïn revint sur le tapis et Keira n’avait pas besoin qu’on lui explique les choses pour voir à quel point le jeune homme avait des doutes sur son paternel. Elle savait très bien ce qu’il pensait… mais que pouvait-elle bien dire ? Surtout qu’elle ne le connaissait pas, cet homme. Se mordillant la lèvre, ennuyée, elle serra doucement la main de Kaïn dans la sienne, lui offrant un petit sourire qu’elle aurait aimé réconfortant et l’embrassa avec douceur sur la joue. Sans rien dire. Parce que pour une fois, dans sa vie, elle ne savait pas ce qu’elle pouvait bien lui dire… C’était une situation compliquée… Vraiment. Et bien que la rouquine ait elle-même un abonnement pour les relations familiales difficiles, ce niveau là n’était pas de son ressort (bien qu’elle doute de sa mère depuis des années déjà…) Décidant qu’il valait mieux changer de sujet, la rouquine s’enquit :

« Tu serais libres quand ? Pour qu’on aille faire les magasins ! Et puis il faudra que tu visites notre nouvel appartement, hein Kaïn ? Il est vraiment bien. L’ancien aussi nous plaisait beaucoup, mais avec nos travails respectifs, ça commençait à être embêtant de ne pas avoir de sécurité… »

Elle évita de mentionné ses propres soucis avec Louis (Kaïn en avait peut-être parlé à sa mère, elle l’ignorait, mais elle préférait ne pas inquiété Meredith inutilement)