Fredericke était prête. Elle n'avait pas eu le temps de prévenir Vincent de l'opération, il était à sa formation pour devenir auror, et l'oiseau pouvait encore s'envoler. D'après le dernier rapport du père de Zane et des hommes de main des Maiden, il commençait à se sentir surveillé, il avait comprit que Fred' allait bientôt savoir. Il voulait partir, s'enfuir, s'échapper... il n'en aurait pas le luxe. Fredericke ne le laisserait pas faire. Jamais. Elle le haïssait du plus profond de son être.
Pour cette attaque, elle s'était déguisée. Il s'était réfugié dans le monde moldu, on lui avait volé sa baguette plus tôt dans la journée, il avait peur. Grand bien lui fasse. Il n'aurait jamais aussi peur qu'elle lorsqu'elle s'était sentie tombée, lorsqu'elle avait pensé à son bébé.... STOP. Il ne fallait pas qu'elle y pense, sinon, elle allait se mettre à pleurer, ce n'était pas ce qu'elle voulait.
« Allons y. » C'était elle qui commandait. Elle était la Duchesse Maiden, le chef du clan depuis la mort de son oncle. Elle n'avait pas toujours été très emballée par le fait d'être dans la noblesse. Cela avait des avantages financiers, cela apportait aussi un certain pouvoir, mais cela pouvait être contraignant et dangereux. A une époque, elle en avait voulu à Roze d'avoir abandonné le titre, maintenant, elle gardait la tête haute en toute circonstance. Il y avait eu un avant et un après l'accident. Fredericke avait changé. On s'en était pris à elle parce qu'on voulait son pouvoir, sa place, et cela avait eut le contraire de l'effet recherché. Elle avait eut peur, c'était vrai, mais elle avait aussi senti pour la première fois ce qu'était le devoir d'un chef de clan comme celui des Maiden. Vu de l'extérieur cela n'avait peut-être l'air de rien, mais toutes les personnes qui vivaient là-bas, au château, ou dans les manoirs appartenant à la famille, tous ces gens, ils comptaient sur elle pour les protéger. Elle n'avait pas su être la mère qui sauverait son bébé. Elle ne savait pas ce que Vincent en pensait, mais elle aurait préféré mourir et que son fils survive...
Mais puisqu'elle était vivante, elle allait se battre pour être heureuse à nouveau. Elle sortit de la voiture, déguisée pour qu'on ne la reconnaisse pas, une arme moldu dans le dos et sa baguette à portée de main. Elle n'avait jamais été doué en magie d'attaque, elle avait trop bon fond, ce n'était pas grave, il était désarmé, et elle n'était pas seule.
Elle laissa ceux qui l'accompagnaient d'ouvrir la porte par magie. Elle entra. Il était à la fenêtre, il surveillait, mais il cherchait une blonde, pas une rousse. Elle prononça son prénom et enleva sa perruque.
« Dummer Sack ! » Sans pouvoir s'en empêcher, elle se jeta sur lui et lui donna un coup de poing de la main qui tenait le flingue. Cela faisait plus mal qu'une baguette. Elle aimait bien les armes moldu. Ce n'était peut-être pas aussi efficace qu'un sortilège de mort, mais au moins ça ne conduisait pas à Azkaban selon leurs lois. Non qu'elle compte le tuer. Son plan de base comprenait qu'elle le laisse en vie une fois que Vincent aurait pu se passer les nerfs dessus à son tour. Le seul problème serait justement d'empêcher Vincent de le battre à mort, mais ce n'était pas la préoccupation principale de Fredericke. « Comment as-tu pu faire ça à un membre de ta famille... Salaud ! » Elle lui cracha dessus et s'essuya les lèvres, une haine sourde brillant dans son regard. Elle espérait pouvoir un jour retrouvé la chaleur, la joie, qu'elle avait perdue à cause de cet homme.
« Emmenez-le. » Elle laissa tomber l'arme et la métamorphosa. L'arme à feu, c'était juste pour le decorum, pour voir la peur dans ses yeux, elle ne voulait pas la garder. De toute façon... elle n'était pas le plus grand danger pour son cousin.
Moins d'un quart d'heure plus tard, ils étaient chez elle. Elle le fit attacher sur une chaise de la salle à manger du loft qu'elle avait loué pour Vincent et elle. Celui-ci ne devrait pas tarder à arriver. Elle regarda l'heure et se fit un café sans un mot. Comme il criait dans la pièce à côté, elle fit un signe las de la main... et on le baillona. Si Vincent voulait écouter ce qu'il avait à dire, il le ferait, elle, elle n'avait rien envie d'entendre. Rien ne pouvait excuser ce qu'il avait fait.
Un peu plus tard encore, les clefs tournèrent dans la serrure. Vincent entra. Avant qu'il puisse s'étonner de la présence des gardes du corps de Fredericke (qu'elle refusait, la plupart du temps), elle s'approcha de lui et planta son regard dans le sien. « Je l'ai trouvé. Il est dans la salle à manger. » Du geste, elle l'invita à aller voir... et assis sur une chaise, Vincent put voir celui qui leur avait fait tant de mal : Romuald Wagner, cousin de Fredericke par sa mère et ex fiancé de Roze.
Invité
Ξ Sujet: Re: Haine & Vengeance [PV] Mer 9 Mai - 21:54
Haine & Vengeance
Vincent & Fredericke
L'idée de pouvoir trouver le criminel lui avait échappé et avait fini par s'envoler. Pour être honnête, il en était clairement venu à se dire qu'ils n'y arriveraient pas. En plus, il n'avait plus trop le temps pour faire les choses, il s'était vite rendu compte qu'il ne pouvait pas mêler vie d'étudiant et vie de justicier. Bien sûr que dit comme ça, c'était trop gros. Comme s'il n'en était pas conscient tiens. Il n'était pas un justicier, disons juste qu'il était sincèrement conscient que si personne ne se bougeait, le criminel resterait en liberté. Mais pour le moment non, il n'y arrivait pas et c'était un peu comme la fin du monde pour lui. On n'allait pas lui en vouloir non plus, ce n'était quand même pas de sa faute après tout, disons juste que c'était la seule chose qu'elle pouvait faire. Voilà tout. Et on aurait beau faire ou dire ce que l'on voulait, ce n'était pas ça qui allait vraiment changer grand chose dans tout ça. Un soupir s'échappa doucement de ses lèvres alors qu'il était installé à la table, durant son cours. Son voisin de table se tourna doucement vers lui mais avec un regard haineux, Vincent n'eut absolument pas la moindre difficulté à le calmer. Et c'était souvent mieux comme ça. Et c'était assez.. Evident en fin de compte. Peu importait l'endroit où il se trouvait, les gens avaient tendance à le craindre. Il était large d'épaule, plutôt bien musclé et sur son visage, il avait ce regard pénétrant et glacial. Donc oui, ça jouait beaucoup. Et ce n'était clairement pas lui qui allait s'en plaindre ou qui allait faire le moindre scandale avec. Oui voilà, et c'était sans doute mieux comme ça de toute façon. M'enfin bref, hors de question pour lui de s'en plaindre. C'était le meilleur moyen pour que les gens ne nous tapent pas sur les nerfs de toute façon, donc autant faire avec. C'était même plutôt parfait, si on voulait être honnête sur le sujet.
Le cours finit par se terminé. Heureusement d'ailleurs. Dans un énième soupir, il nota les devoirs qu'il avait à faire et il finit par quitter la salle, une fois après avoir ranger ses affaires dans son sac et une fois que son sac fut bien installé sur son épaule. Et voilà oui, le tour était joué, et maintenant, il était juste temps de ne plus trop y penser et de se concentrer sur ce qu'il fallait à tout pris faire. Et c'était mieux comme ça. Il ne s'attarda pas et il finit alors par prendre le large. Et c'était mieux comme ça de toute manière. A chaque fois, c'était pareil, il n'avait qu'une seule hâte, c'était de courir chez lui pour voir Fredericke. Courir était un bien grand mot bien sûr. Il ne fallait surtout pas s'en emballer.
Lorsqu'il pénétra chez lui, il sentit tout de suite que quelque chose n'allait pas. Il n'était pas du genre à trop se prendre la tête avec ça mais à côté de ça.. Vincent devait bien avouer que là, l'ambiance était froide. Et lorsque son regard tomba sur les gardes du corps, il sut que quelque chose clochait. Fredericke eut beau être rapide, elle ne le fut pas suffisamment. Il la regarda alors, au fond des yeux et y vit que quelque chose n'allait pas bien sûr. Elle était magnifique, une pensée qui la traversait toujours bien sûr, mais qui ne changeait pas grand chose au fait que oui.. Ca n'en restait pas moins différent et compliqué, oui voilà. Point barre. Il était plutôt calme jusque là, mais au moment où elle se mit à lui dire qu'elle avait trouvé le coupable. Il péta un plomb. Il essaya oui, il essaya de garder son calme mais pour être honnête, c'était parfaitement impossible. Et là, il savait qu'il avait besoin de solitude s'il ne voulait pas s'en prendre à elle. D'un geste de rage, il frappa contre le mur le plus proche, où il fit une bien belle marque ( mais ses jointures se mirent alors à saigner ). « Bordel Fredericke, tu n'es vraiment pas croyable.. ». C'était vraiment du grand n'importe quoi, genre insupportable et difficile à gérer. C'était horrible, et débile, et insupportable et tout ça. Et il y avait tellement de chose à en dire que.. Bah ouais, que ça pouvait aller très loin. Genre vraiment. « Mais bordel tu t'attends à quoi ? A ce que je saute de joie parce que tu y as été toute seule ? Parce que tu m'as caché ça ?! ». En colère ? C'était le cas de le dire oui. Et en grosse rage en plus, si on voulait vraiment tout savoir.
Mais malgré tout, il ne put pas se résoudre à aller voir. Et encore moins à coller son poing dans le visage du responsable de tout ça. Un défouloir oui, voilà...
Invité
Ξ Sujet: Re: Haine & Vengeance [PV] Jeu 21 Juin - 9:16
Fredericke ne comprenait pas pourquoi Vincent était de mauvaise humeur, mais voilà plusieurs années qu'elle avait arrêté d'essayer de suivre son caractère tumultueux. Tant qu'il ne tuait personne après tout... Oui, oui, elle en était là, la pauvre, surtout que la plupart des gens avec qui Vincent se battaient avaient toujours été ses amis, alors vraiment, elle préférait ne pas s'en mêler, elle ne faisait toujours qu'envenimer les choses. Ce qui était plus inédit, là, tout de suite, c'était que Vincent lui en voulait à elle, et ça, c'était assez embêtant. Fred' était encore anesthésiée par sa propre violence et son propre chagrin, remonté à la surface à cause de Romuald, elle n'en était pas moins gênée que son petit ami se montre aussi... bizarre.
Comme elle avait toujours émis une certaine réserve sur le fait que Vincent ne la frapperait jamais (elle était enfant de parents qui la battaient tous les deux et elle avait eu son lot de coups quand elle était à l'école, elle avait du mal à croire qu'on puisse s'empêcher de taper sur quelqu'un, même Vincent sur elle), elle resta à une distance raisonnable de lui. Elle restait aussi étrangement calme. Fred' n'était pas quelqu'un de calme, c'était une fille sensible, énergique, dont les émotions se lisaient sur son visage. Malheureusement, en perdant son enfant, elle avait perdu un bout d'elle, et elle espérait qu'en attrapant Romuald, elle le retrouverait... à moins que seul le temps puisse la guérir, dans ce cas, il ne passait pas encore assez vite.
« Je ne t'ai absolument rien caché. Pas volontairement du moins. J'ai reçu l'information quand tu étais déjà en cours et cela disait aussi qu'il allait quitter le pays pour une destination inconnue dans la journée. » Elle soupira et s'adossa à un meuble. Évidemment, une part d'elle avait envie de courir vers Vincent pour le soigner, il s'était fait mal, elle n'aimait pas ça... sauf qu'elle savait d'expérience qu'il ne la laisserait pas faire pour l'instant, quant à elle, elle n'avait pas la force de lutter sur tous les fronts. Elle était comme usée. Avoir retrouvé le meurtrier lui apportait une forme de soulagement, pourtant, comme Vincent ne le partageait pas, elle se sentait replonger peu à peu dans sa léthargie devenue habituelle.
Depuis la mort du bébé, elle était plus souvent en crise qu'avant. Tous les progrès qu'elle avait fait s'étaient envolés, elle s'endormait n'importe où, n'importe quand, parfois pour un ou deux jours. Les parents de Zane pouvaient s'occuper d'elle lorsque Vincent était en train d'étudier (et elle tenait à ce qu'il ne loupe pas sa formation!), ce n'était donc pas si grave... là, l'adrénaline passée, elle recommençait à se sentir un peu engourdie. Rien d'inquiétant à cela cependant, même elle, elle savait que son corps n'était pas plus malade qu'avant, que c'était seulement son esprit qui était... disons fatiguée.
« Je sais que tu aurais préféré être là, mais je ne pouvais pas venir te chercher, pas avec des tas d'auror et d'apprenties auror autour de toi. Les lois de la sorcellerie allemande ne sont pas exactement les mêmes qu'ici, en Angleterre c'est interdit de faire justice soi-même. » En Allemagne aussi, dans le sens où Fredericke ne pouvait pas tuer elle-même Romuald, mais elle pouvait demander à ce qu'il soit exécuté après procès par le clan. Peut-être que se faire voler son âme à Azkaban était pire, elle n'en savait rien, mais elle le voulait mort. Elle qui n'avait jamais voulu de mal à personne au monde haïssait de toutes ses tripes son cousin.
« Il nous a fait trop de mal, il fallait que j'aille l'attraper avant qu'il parte je ne sais où. Et j'ai fait tout mon possible pour n'inquiéter personne, je te le promets. » Elle se retint de bailler parce que cela n'aurait pas été poli en pleine conversation sérieuse, mais ses yeux s'humidifièrent. Cette montée d'énergie, froidement calmée par la colère de Vincent, l'avait épuisée. Son corps n'avait plus l'habitude. Elle tourna le dos à Vincent et se servit un verre d'eau dans lequel elle ajouta un cachet qui fondit lentement en petite bulle blanche. Quand elle le prit, elle tremblait tellement qu'elle le lâcha et qu'il se brisa au sol. « Mince... » Elle ne dit rien de plus, elle qui aimait tant parler d'ordinaire ne savait pas du tout quoi dire de plus, sur le verre cassé, sur son état à elle, sur Romuald enfermé à côté. Alors elle se baissa pour ramasser les morceaux de verre et elle pleura. Son cousin l'avait poussé dans les escaliers et avait tué son bébé. Pour répondre à la première question de Vincent, elle ne savait pas à quoi elle s'était attendu... mais elle se rendait bien compte que même la vengeance ne la guérirait pas de son chagrin, ni de sa lassitude... La noirceur du monde l'attirait une fois de plus dans l'inconscience, mais ils étaient en pleine conversation, et même si la colère de Vincent lui avait toujours fait peur (à cause de son père), elle luttait pour ne pas s'endormir, surtout que dans une telle situation, qui pouvait savoir quand elle se réveillerait ensuite ?
Invité
Ξ Sujet: Re: Haine & Vengeance [PV] Mer 27 Juin - 17:54
S'il était en mesure de comprendre ? Non, là tout de suite, il n'en était absolument pas capable, et il ne voyait même pas sur quel point il aurait pu être en accord avec elle. Il était en colère oui, ça, c'était même plutôt bien évident, si on voulait tout savoir. Mais là, tout de suite, la seule chose qu'il ne soit véritablement en mesure de sentir, c'était la colère qui, en lui, ne cessait de grandir encore et encore et de se montrer de plus en plus brûlante et intenable. Vincent n'en pouvait plus et là, oui, pour la toute première fois, il se faisait peur, il avait peur de lever la main sur Fredericke, sans même le vouloir un seul instant, mais il avait beau dire ce qu'il voulait, il ne pouvait pas s'en empêcher et il se sentait mal, i les sentait vraiment mal, et il en avait le cœur brisé, brûlé même, si on désirait vraiment tout savoir. Mais oui, là tout de suite, il n'était pas une seule seconde en mesure de se calmer, là tout de suite. Et oui, peut être qu'elle n'avait pas fait tout ça pour lui déplaire, c'était absolument possible et il ne le niait pas un seul instant, mais elle l'avait fait et que cela lui plaise ou non, Vincent trouvait plutôt normal de prendre tout ça pour une traîtrise, pour une attaque personnelle et le visant lui et lui seul. Alors oui, il le vivait mal, et cela n'avait rien de vraiment étonnant non ? Il était plutôt normal pour lui de vraiment mal le prendre non ? Parce que là, oui, il souffrait, il souffrait ouvertement, d'ailleurs, si on voulait vraiment tout savoir. « Je me moque bien de savoir tout ça, je n'y porte pas le moindre intérêt d'ailleurs, si tu veux tout savoir. Tout ce que je vois, là, c'est que tu as agi sans m'en parler et c'est une trahison, oui. Tu as agi toute seule, sans m'en parler alors qu'il s'agissait de quelque chose que l'on devait voir ensemble. Tu prends mes cours comme excuse ? Ce n'en est pas une. Je vois seulement que tu en as profité pour sauter sur l'occasion et foncer dans le tas, seule. Sans moi ». Et oui, il le vivait mal, et là, par contre, pour le pardon, il en faudrait bien plus que ça, parce que la trahison était pure et dure, insupportable et étouffante. Donc oui, il avait du mal. Du mal à la comprendre, ainsi que du mal à l'accepter. Là, il n'en pouvait juste plus, en fin de compte. Plus du tout.
Il se foutait de ses excuses, là tout de suite, elles ne l'intéressaient pas. Lui, tout ce qu'il voyait, c'était qu'elle s'était moquée de lui, à ne rien lui dire, à ne pas avouer quoi que se soit. Et lui, avec le temps ,il avait fini par vraiment se rendre compte de tout ça, que la justice que l'on rend soi-même n'est pas la meilleure solution, même si la justice réelle n'était pas si simple que ça, pas simple du tout d'ailleurs. Et puis même, soit, elle voulait faire justice, très bien, mais elle aurait dû lui en parler. « Et tu ne pouvais pas attendre ? Pourquoi, parce que dans ton milieu tu as toujours eu tout quand tu le voulais ?! ». Il se montrait mécha,t il en était conscient, mais lorsqu'il était vraiment en colère, il ne savait pas ce qu'il était censé faire et il ne parvenait pas à se contrôler. Là, tout de suite, la seule chose qu'il savait, c'était qu'il détestait ce qu'il avait fait aujourd'hui et et que cela était en train de l'amener à la détester, aujourd'hui. Bien sûr qu'il l'aimait, mais là, maintenant, la haine dominait beaucoup trop pour qu'il puisse faire abstraction de tout ça, pour qu'il puisse faire autrement, une seule seconde.
Oui, il voyait très bien qu'elle se sentait mal là, et que la pousser à bout n'était probablement pas la bonne solution, mais à côté de ça, il ne niait pas le fait que les choses n'étaient pas si simples que ça et que là, tout de suite, même si elle allait mal, il ne parvenait pas à se calmer une seule seconde et plus les secondes passaient, plus il s'énervait encore et encore. Donc bon, ce n'était pas vraiment comme s'il allait pouvoir faire autrement, en faite. Mais il essayait, il faisait vraiment de son mieux, même si c'était loin d'être facile, en fin de compte. « Tu as échoué. Tu as agi bêtement. Point barre ». Il tentait de se calmer, mais il n'y avait rien à y faire. Si les choses s'étaient avérés compliquées, elle aurait pu y laisser sa peau, et il n'aurait même pas été là pour la protéger. Alors oui, il était en colère. Et le terme n'était même pas suffisamment fort.
Elle le laissa parler sans l'interrompre. Elle n'avait pas la force nécessaire pour lui ré-expliquer depuis le début. Au demeurant, à quoi bon ? Il semblait qu'il n'avait rien compris dans la logique ou dans la chronologie des événements. Comme d'habitude, il se mettait en colère bien avant de réaliser ce qu'il était en train de faire. Toutefois lorsqu'il eut complètement fini de parler, elle resta elle-même silencieuse un bon moment. Elle pourrait lui rendre méchanceté pour méchanceté... après tout, s'il avait été là pour le bébé et elle au lieu de s'amuser à Poudlard, ils n'en seraient pas là ! Mais cela aurait été, justement, de la pure méchanceté, elle n'en avait jamais voulu à Vincent d'être resté à Poudlard, pas plus qu'elle ne le jugeait responsable de l'accident, elle n'avait aucune envie de commencer maintenant.
Alors, elle resta assise par terre à ramasser les morceaux de verre brisé, luttant contre sa maladie, comme elle était obligée de le faire depuis son enfance. Ne pas s'endormir, garder les yeux ouvert et l'esprit clair... comme elle ne supportait pas le stress, depuis qu'elle avait perdu le bébé, c'était devenu compliqué. Elle avait l'impression de ne plus savoir comment s'accrocher, ou comment être heureuse. Comment faisait-elle avant ? Elle avait Vincent, voilà comment elle faisait...
Il était grand temps de crever l'abcès. « Je n'ai pas échoué. Que mon action te semble bête est une chose, mais j'ai atteint mon objectif, et celui-ci comprenait que je ne laisse pas tes enseignants s'en mêler. Et je pensais que tu serais content qu'il ne puisse plus me faire de mal. Si tu préfères, tu n'as qu'à le libérer. Personne ne t'en empêchera. Alors vas-y, après tout, tu es d'accord avec lui, non ? » Elle le releva la tête, le fusillant du regard. « Je ne suis qu'une gosse de riche, j'obtiens toujours tout ce que je veux, non ? Ce n'est pas ce que tu viens de dire ? Donc comme je peux m'acheter n'importe quoi grâce à mon 'milieu' on peut essayer de me tuer. Une noble est tellement détestée qu'après tout, ce n'est pas grave si elle meurt, on la remplacera par l'héritier suivant de la liste... »
Elle se releva pour de bon et se dirigea vers la poubelle où elle laissa tomber les morceaux de verre. Elle était trop fatiguée pour lui crier dessus, certes, mais elle n'avait jamais laissé Vincent la piétiner, elle ne commencerait pas maintenant. Calmement, elle reprit la parole.
« Au cas où tu ne l'aurais pas compris, je n'accepte pas que tu me parles ainsi Kaïser. Je suis toute prête à m'excuser si je t'ai blessé mais c'était involontaire, alors je ne mérite pas que tu me traînes dans la boue. Tu sais mieux que personne tout ce que j'ai enduré pour être là où j'en suis maintenant. Je ne suis pas de ceux qui obtiennent tout ce qu'ils veulent avec facilité. » Elle se coucha sur le canapé, non sans difficulté, et elle ferma les yeux. Il pouvait continuer à crier s'il voulait, elle ne lui répondrait pas tant qu'il ne se serait pas calmé. Elle réalisa qu'elle n'avait pas pu prendre son comprimé. Ah bah ça, c'est sûr, c'est la belle vie d'être de la noblesse, on a des gênes pourris à cause des mariages entre cousins !!! Il aurait fallu qu'elle se lève mais c'était au-dessus de ses forces. Elle se concentra sur sa respiration. A ce rythme, elle serait dans le coma avant que Vincent soit assez calme pour poursuivre cette conversation. Le coma...Oui, cet état lui était familier. C'était un sommeil lourd... Un soupir s'échappa de ses lèvres. Cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas disputée avec Vincent. Cela ne lui avait pas manqué.
Elle n'allait pas bien. C'était toujours pareil, à chaque fois que la conversation n'allait pas dans son sens, elle allait mal. C'était du gros délire. Et honnêtement, il commençait à en avoir marre. Il l'aimait bien sûr, il l'aimait plus que tout et il lui était parfaitement impossible de songer un seul instant à la quitter hein. Mais pourtant, à côté de ça, il devait bien avouer que ça tournait au ridicule. Il allait vraiment finir par croire qu'elle le faisait exprès. Et voilà qu'elle lui proposait de le relâcher ou une connerie de ce genre. Non mais sérieusement, ne pouvait-elle donc pas réfléchir un peu ? Il avait vraiment cette impression que tout ça devenait du gros délire. Enfin.. Bref. Un soupir s'échappa doucement des lèvres de Vincent, il était fatigué. Certes, il était content que ça s'arrange, mais là, qu'elle n'en ait fait qu'à sa tête, ça le gonflait sérieusement. Oui, il avait peut être sale caractère mais par instant, il avait l'impression qu'elle le dépassait. Ce qui était assez dur à imaginer, bien sûr. « Je pense que tu te fous de la gueule du monde. Ou de la mienne surtout. Tu mélanges tout et tu mets tout de ton côté. C'est moi le méchant, alors que c'est moi que tu as mis de côté pour agir sans réfléchir. ». Non, il ne lâcherait pas l'affaire.
De toute façon, cette situation ne rimait à rien et il était absolument hors de question pour lui de se prendre la tête davantage. Elle pensait avoir raison, il était persuadé qu'elle se trompait. Mais là, tout ça, au final, c'était juste n'importe quoi, oui voilà, c'était la seule et unique chose dont il était certain, au milieu de tout ça. Alors voilà, hors de question pour lui de faire comme s'il s'était trompé, comme s'il avait faux alors qu'il était parfaitement sûr de ce qu'il était en train d'avancer, de toute façon. « Oui, peut être. Mais pour le reste, je ne peux pas me prendre la tête avec tout ça. Ecoute, j'ai besoin de prendre l'air. Tu m'as déçu, genre.. Vraiment, et si tu ne t'en rends pas compte, c'est qu'il y a un problème. Je ne reviendrais que quand je serais calmé, je pense que ça sera demain »
Certes oui, partir alors qu'ils n'étaient pas vraiment en accord et qu'ils étaient en pleine dispute, ce n'était pas franchement malin, et ce n'était pas lui qui allait se mettre à le nier, ce n'était pas son genre, il avouait ses erreurs. Là, il savait que ce n'était pas la chose à faire mais il savait que s'il restait, il allait finir par se montrer insupportable et c'était bien là la toute dernière chose que l'on voulait. Alors il était hors de question pour elle de se prendre la tête avec ça. Même si ce n'était pas vraiment évident. Il s'avança vers elle, d'un pas gauche et mal assuré et déposa un baiser sur son front. Il ne put se résoudre à ne pas soupirer après ça. « Ca me fait mal, de t'imaginer en danger alors que je me la coulais douce en cours. ». Il bassa la tête, inspira un grand coup et transplana. Hors de question pour elle de rester là plus longtemps, ce n'était pas son genre, de toute façon, et il était absolument hors de question de se prendre la tête, oui voilà. Et c'était sans doute mieux comme ça, de toute façon. Dans un sens, du moins, après, il n'allait quand même pas se mettre à dire qu'il ne s'en remettrait jamais, mais pour le moment, oui, il lui fallait du temps, et c'était toujours mieux comme ça. Il était toujours conseillé de laisser à Vincent la possibilité de prendre l'air. Pourquoi imaginer ça autrement, de toute façon.. ?
Terminé pour Vincent. Je sais, c'est super court, mais je t'avoue manquer cruellement d'imagination pour ce sujet. Je ne vois pas Vincent restait alors qu'il s'énerve et qu'il pourrait finir par s'en prendre à elle.. Tu le connais;)