Recherches [PV]

« Parce que vous serez bien payée, et parce que je vous le demande gentiment. » Ok, niveau gentillesse, on pouvait sûrement trouver mieux dans le genre. Pour Myrielle, c'était quand même déjà pas si mal ce qu'elle avait dit, elle avait demandé en omettant les mots magiques et elle n'avait pas encore fait preuve de son abominable caractère de cochon. Elle prenait beaucoup plus sur elle depuis qu'elle était adulte, qu'elle devait s'occuper de faire tourner la boutique et qu'elle était devenue mère de famille. Elle était moins dans le clinquant et le m'as-tu-vu de ses années Poudlard. Pour autant, elle n'avait jamais eu bon caractère et elle pouvait aussi être dangereuse, deux choses que même elle, elle n'oubliait pas. Elle ne voulait plus faire de mal aux gens. Ce qui était bizarre c'est qu'avant, ça ne la dérangeait pas... et puis, il y avait eu la bataille. Même si elle n'y avait pas participé de manière active comme les membres de l'AD, elle s'était battue. Peu de personnes le savait, elle s'était déguisé pour qu'on ne la remarque pas... Serpentard avait ses valeurs après tout. Tout bien considéré, elle le regrettait. Elle n'avait jamais été du camp de Voldemort, de Nathan ou du père de Drago, elle ne voyait pas pourquoi elle s'était cachée alors que ses convictions ne la poussaient pas dans le sens de sa maison.

Peu patiente, donc, Myrielle repoussa une nouvelle fois ses cheveux en arrière, regrettant de ne pas les avoir attachés. Elle croisa ensuite les mains, son index tapotant sur le dessus de sa main pour calmer son agacement. Elle ne s'attendait pas à ce que ce soit rapide (cela aurait été trop facile) mais elle n'aimait pas attendre. « Je peux vous écrire le tarif, mais pas vous donner d'explication tant que vous n'aurez pas accepté. En revanche, je vous confirme qu'il s'agit uniquement de fouiller dans des archives, donc rien qui ne sorte de votre domaine. » On ne sait jamais, que la jeune femme s'imagine qu'elle allait tremper dans des trucs louches... Non, non, en aucun cas. Ces recherches étaient parfaitement légales (Alexander y avait veillé pour elle), c'était ce qui suivrait qui l'était moins. Une partie qui, au demeurant, ne concernait en rien Eva-Rose.

Elle acceptait. Parfait. Myrielle ne savait pas trop ce qu'elle aurait fait dans le cas contraire elle aurait forcé Alex' à chercher pour elle même si son domaine était la justice. En plus, cela l'aurait contrarié, or, elle détestait que les choses n'aillent pas dans son sens. Chez les gens normaux, la simple contrariété pouvait se passer sans heurt ou, tout au moins, dans un cadre privé. Chez Myrielle, les mauvais jours, cela pouvait dégénérer en violence incontrôlée. Si elle s'était tenue éloignée de toutes les activités traditionnelles de sa famille depuis sa sortie de Poudlard, ce n'était pas pour rien, elle ne pouvait assurer à personne que cela ne dégénérerait pas. Sans compter qu'elle ne tuait plus, du moins tant qu'elle ne perdait pas les pédales. C'était à contre cœur qu'elle avait accepté cette mission, quelque part, parce qu'elle n'avait pas le choix. Ses parents avaient tué, sur ordre de Lucius Malefoy, la sœur de Makiko Shinku et son mari. Ils n'avaient rien fait de mal, à part être contre le Seigneur des Ténèbres et tenter de lutter contre lui... ils en étaient morts. L'arme des Symphonie est impitoyable... Myrielle venait de naître, elle n'avait aucun souvenir de tout ça. Pas plus qu'elle ne se souvenait de la mort de ses parents, quelques temps plus tard, un jour de marché. On pourrait croire que Myrielle en voulait aux Shinku – à commencer par Alexander – mais en réalité, elle considérait que toutes ces histoires n'étaient pas les siennes. Seulement, ce n'était pas l'avis de la mère d'Alexander. Elle avait perdu sa sœur puis, plus tard, son père lorsqu'il avait été écroué pour le meurtre des parents de Myrielle. Assassiner des assassins, cela reste un assassinat. Elle n'acceptait pas que son fils soit le parrain de l'enfant de Myrielle, que les deux héritiers des familles ennemis soient aussi proches... alors Myrielle avait accepté ce qu'on lui avait demandé, pour que Makiko change d'avis sur elle. Myrielle avait appris l'art de sa famille, mais elle n'était pas comme eux. Même si elle n'y parvenait pas toujours, elle essayait vraiment de faire le bien.

« Je cherche un homme. J'ai reçu une autorisation pour fouiller dans les archives du département de la justice magique. » Autorisation gracieusement fourni par Alexander qui 1) ne pouvait rien refuser à Myrielle (quoique...) 2) était un fils à sa maman. « Il faut fouiller les dossiers pour retrouver tout ce qui concerne ses activités, les endroits qu'il fréquente... bref, tout ce que vous pourrez tirer de cette paperasse. » Elle fit signe à la jeune femme de la suivre. « Si cela ne vous dérange pas, j'aimerais que nous y allions tout de suite, au moins pour jeter un premier coup d'oeil. » restait à espérer qu'il n'y avait pas tout un carton estampiller « Symphonie » là-dedans.