La grande demande - PV

Comment pouvait-on décrire Ruth et Peter ? Pris séparément, c’était extrêmement simple, pas besoin d’avoir fait de longues études pour être capable de les cerner. D’un côté se trouvait un grand garçon romantique, discret, maladroit, timide et adorable, très serviable… De l’autre un véritable garçon manqué, souvent décalé, sans manière, à tendances fortement violentes… Mais mis ensemble, ces deux individus qui formaient, avouons-le sans ciller : un couple plus qu’improbable, changeait du tout au tout. Ils étaient adorables (bon ok, pour Peter ça ne changeait pas grand-chose, au fond). Ils vivaient leur histoire sans se soucier des autres (ça pour Peter ça change !). Ils étaient aussi improbables qu’adorables…

Ruth n’avait eu qu’une seule vraie histoire dans sa vie, et elle était représentée par Peter Andrews. Le seul et unique dont elle soit tombée amoureuse. Son cœur n’avait jamais autant battu pour un autre. Ils étaient faits l’un pour l’autre, aussi étrange cela puisse-t-il paraître, ils étaient parfaits ensemble.

Ils vivaient en Australie depuis quelques temps, le départ avait surtout été causé par Ruth qui voulait changer d’environnement et avait saisit une opportunité de poste de vente pour la glisse, toujours, mais non plus en Angleterre cette fois-ci. L’Australie les avait fort bien accueillis, malgré quelques craintes primaires des plus légitimes.

Aujourd’hui, Ruth rentrait chez eux. Elle était vêtue très simplement. Ses longs cheveux roux étaient attachés en un chignon ‘bo#délique’, des mèches rebelles glissaient dans son coup, encadrant son visage d’un joli teint halé (pour une rousse, quoi !). Elle portait un vieux T-shirt blanc qui dévoilait son ventre plat et de jolis abdominaux, et un short en jean déchiré qui ne cachait rien de ses jambes musclées. Ruth était sportive, et il n’y avait pas besoin de la questionner pour s’en rendre compte, son compte s’exprimer pour elle (au moins pour ça !). Loin d’être sur son trente et un, donc, la rouquine poussa la porte de leur ‘chez eux’ sans avoir, pour le moment, la moindre idée de ce qui pouvait bien l’y attendre…

Quand elle entra, elle ne fut pas au bout de ses surprises. Si Peter, lui, était un romantique endurcit, on ne pouvait pas vraiment dire que c’était le cas de sa chère et tendre. Ruth Winchester n’était branchée ni romantisme, ni galanterie (sûrement était-ce un temps soit peu lié à son côté garçon manqué). Le fait était que le coup des roses qui se baladaient, elle ne pensait vraiment pas qu’on le lui ferait un jour (alors que Luca pourrait menacer Erwan de le tuer si il ne lui faisait pas de jolies surprises romantiques, Ruth était à mille lieues de cela… En réalité ça avait plus tendance à la mettre mal à l’aise qu’à la faire trépigner le joie… #qui a dit que les jumelles étaient identiques ???#).

Le décor semblait tout droit sorti d’un film oups là, désolée me suis plantée de chez moi je crois, excusez moi, je pars…. Peter en costume semblait être très loinde Ruth qui était presque vêtue de guenilles. Elle le dévisageait en silence, sans trop parvenir à ajouter un avec un pour obtenir le résultat deux… Elle en était encore au premier chiffre qu’elle ne parvenait pas à ingurgiter. Et finalement… (sans tarder du tout), il lui fit une déclaration… Rapidement la surprise devint sourire et le sourire devint baiser. Glissant ses bras autour du coup de son bien aimé, la rouquine déposa ses lèvres sur les siennes.

« Ok, jvais me décapsuler une bière et on v causer de ça tranquille sur le canap’ chéri, ça roule ? »

Elle lui sourit derechef, tandis qu’elle encrait ses prunelles brunes aux nuances chocolatées dans celles de son petit ami et répondit, sans l’ombre d’une hésitation :

« Tu es le seul et unique mais là j’ai vraiment une sèche mortelle, tu veux pas te pousser que j’accède au frigo ?, et je ne veux pas d’un autre, ni aujourd’hui, ni demain, ni jamais. »

Et histoire que ce soit bien clair (on se méfie un peu !) :

« Oui… Mille fois oui, Peter !!! »

Et parce que sans ça, Ruth ne serait plus Ruth :

« Mais le costume… Tu étais obligé ? »

Elle sourit, l’air entendu. Ils se comprenaient.

Les mains moites, le cœur qui battait la chamade, Peter était là, devant sa chère et tendre et il attendait qu'elle se mette à parler, qu'elle se mette à lui répondre et qu'elle lui dise alors ce qu'elle pouvait bien penser de tout ça. Il se sentait débile là, dans une salle qu'il avait mis en place, avec toutes ces pétales, dans son plus beau costume.. Il se trouvait ridicule, il était persuadé d'en avoir beaucoup trop fait et il se sentait vraiment pathétique en faite. Il avait envie de disparaître en faite. De se creuser un trou pour pouvoir y rester genre.. Éternellement. Il voulait juste ne plus être là, ne plus avoir à attendre qu'elle se mette à dire comment est-ce que les choses étaient en train de se passer. Mais il ne pouvait rien faire, si ce n'était attendre justement. Il n'allait quand même pas se permettre de prendre la fuite là, d'un seul coup, alors que c'était bien là la toute dernière chose qu'il fallait faire, en fin de compte. Oui voilà. Mais il ne voulait pas partir. Autant l'envie le tiraillait, autant il voulait à tout prix cette réponse. Ce qui se trouvait être vraiment le plus important, au final. La chose la plus importante qui soit et genre.. Vraiment en faite. Ce qui se révélait être la chose la plus importante. Point barre. Il se sentait stupide et il n'osait, d'ailleurs, plus ouvrir la bouche, depuis qu'il avait sorti son petit discours. Il avait cette incroyable impression d'être le plus stupide des hommes, de s'y être pris comme un manche. Trop bizarre, cette sensation de nullité que l'on pouvait éprouver, par moment.. Insupportable.

Mais lorsqu'à son tour, elle se mit à parler, les petits papillons qui se trouvaient dans son estomac se firent plus ardents, plus excités encore. Parce que d'après ce qu'il était en train d'entendre là, tout de suite, elle était assurément en train de répondre positivement à sa demande en mariage. Il en aurait sincèrement pu pleurer. Parce qu'elle disait oui, parce qu'elle acceptait de se marier avec lui alors que par moment, il se trouvait être la personne la plus banale qui soit et il s'en trouvait complètement pathétique alors. Il était carrément en train d'halluciner, en train de se demander si c'était bel et bien ce qu'il venait d'entendre, s'il n'avait pas modifié ses paroles pour les transformer selon son bon vouloir. Il la prit dans ses bras, la serra plus fort que de raison. Là, tout de suite, il était sans nul doute l'homme le plus heureux du monde.  « Oh bordel Ruth tu me rends si heureux !! Je t'aime ! Je t'aime tellement !! ». Et il l'embrassa encore et encore.

Lorsqu'il la posa et qu'elle lui posa cette fameuse question à propos du costume, il en rit à cœur joie. Normal, après tout, elle n'aurait pas été Ruth si elle ne s'était pas mise à lui poser cette question, de toute manière. Parce que oui, il s'était senti obligé, pour vraiment marquer le coup, pour lui donner l'illusion d'être le plus romantique possible.. Ce genre de chose quoi. Enfin bon, il l'était vraiment ( romantique ), du coup, il avait voulu mettre les petits plats dans les grands, faire ça bien. Et sa future femme (oh mon dieu, il ne s'en remettrait jamais) savait comment il était donc bon..  « Je.. Je voulais marquer le coup, faire ça bien quoi.. ». Il se mit à rougir doucement, du coup, il était en train de se persuader qu'il en avait sans nul doute fait un peu trop. Il avait tellement voulu l'éblouir que voilà, il avait fini par en faire trop. Enfin bon, ce n'était pas pour autant qu'il allait d'un seul coup se mettre à regretter par contre. Bordel.. Il aimait tellement cette fille..