TERMINE - Mon amour ... PV

Alix avait très mal vécu sa séparation avec Camille… Déjà pendant sa dernière année d’étude à Poudlard, la sorcière avait du mal à accepter ce fait, contre lequel elle ne pouvait pourtant strictement rien. La petite lionne, du haut de son mètre cinquante six, et avec sa maturité de fillette de douze ans aurait pourtant volontiers piqué un caprice du feu de Merlin, histoire de grappiller quelques semaines, mais à quoi bon ? Ils allaient être séparés, coûte que coûte… Et la lionne avait peur. La distance, les lettres, plus de contact, si ce n’est les très rares fois pendant lesquelles ils pourraient enfin se voir… c’était si injuste !

Et comme si ça ne lui suffisait pas, Martin aussi l’avait abandonnée. La vie était si vilaine, quand elle s’y mettait ! La sorcière se sentait seule. Vraiment très seule… Heureusement, les filles de la sororité où elle vivait, à présent, n’étaient aussi désagréables qu’elle le craignait. Au contraire, même… Si Alix les avait rejoint, c’étaient parce qu’elles étaient sportives. Les filles de sœurs avaient leur billet d’entrée, comme c’était le cas de Tosca qui s’avérait être (contre toute attente) à la fac avec Alix et dans la même sororité que cette dernière (le monde se moquait-il d’elle ???). La mère de la sorcière n’ayant jamais été membre d’une quelconque sororité, la jeune fille ne devait son entrée que grâce à ses talents de gymnaste. Parce qu’elle était douée, c’était indéniable. Et même les plus bêcheuses devaient bien lui accorder au moins cela !

Aujourd’hui, nous étions aux vacances de Toussaint, du moins pour Poudlard. Pour Alix et Tosca, les vacances n’étaient pas pour maintenant (elles étaient rentrées depuis quelques semaines à peine). C’était donc Camille qui rejoignait Alix pour cette fois-ci… La jeune fille n’était pas impatiente, non, c’était bien plus intense encore que de l’impatience ! Elle ne tenait pas en place ! Comme montée sur ressort, elle ne pouvait se concentrer sur strictement rien, tant elle avait hâte de pouvoir voir, toucher et ne serait-ce que parler, de vive voix, avec son amoureux… Alix était une fille extrêmement dépendante. Elle était très difficile d’accès, mais lorsqu’on avait son cœur, ce n’était pas pour un CDD.

Quand, enfin (après une période qui lui sembla durer une éternité alors qu’en réalité cela ne faisait que quelques minutes un quart d’heure tout au plus !) la sorcière posa ses prunelles sur la silhouette de son chéri, elle bondit rapidement dans sa direction, pour s’écraser joyeusement dans ses bras. Des deux, Camille avait toujours été (de très loin) le plus mature. Celui qui faisait ‘le plus vieux’ du couple… Alors qu’il n’était même pas majeur encore ! Alix avait souvent répété que c’était pas juste, ce qui avait le don d’amuser Camille plus qu’autre chose.

Se serrant tout contre lui et l’embrassant avec bonheur, la jeune fille chuchota, alors que des larmes de bonheur glissait le long de ses joues rosies par l’émotion :

« Ho, Camille… Tu m’as tellement manqué… »

Et ce n’était pas rien de le dire !

Alix aussi avait manqué à Camille, plus qu'il ne saurait le dire, puisqu'il n'était pas très doué avec les mots. Il avait eu l'impression affreuse que le monde était terne sans elle, que Poudlard était... vide. Le fait que ce soit la dernière année de Nina (puisqu'elle voulait arrêter à la fin de sa sixième année) n'avait absolument rien arrangé à ce sentiment. Il se sentait très seul. Certes, il y avait aussi Gale, nouvellement préfet, mais ce n'était pas pareil. Camille était très proche de son meilleur ami, mais pas autant que de sa sœur adoptive ou de sa petite amie. Il y avait Ella aussi, mais elle était en septième année aussi, donc un futur départ de plus... Il ne savait pas s'il devait y voir un signe que sa vie sociale était trop déserte ou si c'était seulement qu'il n'avait pas de chance à ce niveau.

Elle s'était presque jeté sur lui, il lui avait souri et l'avait attrapé, la pressant contre lui et déposant un premier baiser sur le haut de son crâne. Il avait deux ans de moins, mais il était nettement plus grand qu'elle. Cela faisait déjà un moment que c'était comme ça. En fait, il n'y avait dû y avoir que leur première année commune à Poudlard qu'elle était plus petite que lui, rapidement, il l'avait dépassée. Tout comme il était aussi le plus mature des deux, ce qui ne le rendait pas toujours heureux. Il aurait voulu se fâcher, crier, faire un caprice... parce qu'elle était loin de lui. Il ne l'avait jamais fait. Il pouvait dire ce genre de chose à sa sœur parce qu'il l'avait connue au berceau, avec Alix, il gardait cette retenue qui faisait qu'on le trouvait toujours distant. Et puis, il se disait qu'il fallait bien qu'un d'eux deux garde la tête sur les épaules aussi.

« Toi aussi... allez, tu ne vas pas pleurer. Je suis là maintenant. » Ok, il devait repartir dans une semaine, mais ce n'était pas le moment d'y penser. Il fallait qu'ils profitent des moments qu'ils passaient ensemble, ils étaient plus précieux que tout le reste.

Il répondit à son baiser et il soupira d'aise. Merlin ce qu'elle lui manquait... Il ferma les yeux pour savourer ce moment, mais rapidement, il se reprit et se détacha d'elle en souriant en coin. Il la contourna pour passer son bras autour des frêles épaules d'Alix, se retrouvant donc à ses côtés, direction la sortie. Il fallait bien que l'un d'eux se décide après tout.

« On va où au fait ? » Bah ouai, lui, il venait, puis ensuite il avisait. Du moment qu'il pouvait être avec sa copine hein... En plus ses parents avaient été cool, ils lui avaient laissé puiser dans les économies de ses défunts parents biologiques (son héritage, enfin sa partie, Hugh en avait la moitié) pour payer les voyages etc. Camille comptait chaque sou cela dit, car il faudrait faire ça pendant deux ans, et il voulait garder un peu de cet argent pour avoir quelques mois de loyers d'avance lorsqu'il irait à la fac à son tour. Cela lui semblait important de préparer l'avenir vu que le présent était... comment dire ? Assez merdique. Ouai. Parce que Poudlard sans Alix, ça craignait, clairement.

Malgré ses apparences de fille froide et distante, Alix était une fille particulièrement sensible. Elle ne laissait tout simplement pas tout le monde entrer dans son petit cercle intime, voilà tout. Pour al voir pleurer, il fallait compter. Quand elle vivait ses sentiments, c’était seulement ceux qui avaient de la valeur. Pour le reste, elle avait plutôt tendance à être largement au-dessus… c’était aussi pour cette raison qu’elle ne se faisait pas beaucoup d’amis, parce que bon, quand on voit que quelqu’un n’a rien à faire de nous, on n’a pas nécessairement envie de l’approcher !

Mais Camille, c’était forcément un tout autre refrain ! C’était son chéri, son amoureux rien qu’à elle ! Et dire qu’elle était très possessive vis-à-vis du jeune homme n’était vraiment pas peu dire. Alix avait confiance, évidemment… Mais elle n’aimait pas l’idée que d’autres filles veuillent le lui voler (parce que oui si une fille parle à Camille c’est forcément parce qu’elle veut le séduire, règle numéro 1 !). Nina faisant exception, puisque c’était la sœur du jeune Lion, Alix savait qu’elle n’avait pas à s’en faire.

Elle répondit donc, dans un petit hoquet à Camille, alors que ce dernier affirmait qu’elle n’avait pas à pleurer, puisqu’il était ici, à présent…

« Mais je suis tellement contente de te voir ! »

Ça c’était sûr qu’il lui avait bien manqué !!! Elle était la plus heureuse de la planète à l’heure actuelle !!!! Pouvoir serrer Camille dans ses bras, enfin, c’était tout ce qu’il lui fallait. Et à la question du garçon, elle se mit à sourire :

« On peut aller à la sororité. Mais faudra qu’on transplane ensemble directement dans ma chambre, sinon les filles vont me tuer si elles voient que j’invite mon copain alors que je ne suis qu’en première année… »

Oui, les règles de la maison n’était pas spécialement hyper drôles… Heureusement, depuis peu, Alix était en bon terme avec Tosca qui s’avérait être sa camarade de chambrée. C’était inattendu (aussi bien le fait qu’elles soient toutes les deux à la fac, qui plus est dans la même ville, et pire encore, qu’elles soient dans la même sororité ET dans la même chambre…). Et plus inattendu encore : elles s’entendaient bien maintenant. Bien que Tosca n’ait jamais rien eu de concret contre la sœur de Martin (c’était plutôt l’inverse en fait)… Mais qu’Alix ait su s’entendre avec elle relevait presque du miracle (connaissant le caractère bien trempé de la demoiselle).

« Tosca va nous couvrir, et comme ça tu vas même pouvoir la revoir, elle aussi. »

Evidemment, Camille savait qu’Alix était avec Tosca et il savait aussi qu’elles étaient en bon terme à présent (il fallait dire que la jeune fille racontait vraiment tout à son petit ami…). Prenant doucement la main de son amoureux, elle chuchota :

« Prêt pour le transplanage ? »

Ils étaient dans une rue déserte, cachée entre deux immenses bâtiments. Aucun risque de se faire remarquer en train de pratiquer la magie par ici !

« Je sais ma chérie, je sais. » Il l'embrassa sur le front, un sourire attendrit sur le visage. Il savait qu'elle était bien plus sensible qu'elle n'y paraissait, et selon lui c'était ce qui faisait son charme. Quant à sa possessivité, il était un peu pareil (en bien moins prononcé toutefois) donc il savait ce qu'elle ressentait, mais il le montrait moins. Camille n'était pas très expressif de manière général, s'il l'était plus avec Alix, on ne pouvait pas dire pour autant que cela soit très exacerbé. De toute façon, Alix n'avait aucun soucis à se faire, il ne parlait pas à beaucoup de filles. Ella, en fait, et c'était tout, puisqu'il n'avait pas non plus un cercle d'amis très étendu. Cela lui convenait très bien comme ça, il n'aimait pas assez parler pour être quelqu'un qui se socialise facilement.

« Hum... Ok. Mais on va pas rester à se cacher toute la semaine hein ? Doit bien y avoir un hôtel ou un truc comme ça dans le coin, non ? » Parce que la sororité, niveau intimité, ce n'était quand même pas ce qu'il y avait de plus idéal. Or il avait envi d'être seul avec Alix. Lorsqu'il y avait d'autres personnes (même Tosca, avec qui il était ami), ça le bloquait. Il était distant en présence d'autrui, et là, il n'avait aucun désir de se montrer distant avec sa copine... bien au contraire. Il avait seize ans maintenant, il ne fallait pas l'oublier ! (Il n'y avait qu'Alix pour l'oublier à priori)

« Parce bon, j'aime bien Tosca et je serais content de la revoir, mais je préférerais être un peu seul avec toi, sans risque que quelqu'un vienne nous embêter. » Cela dit, dans un premier temps, ça n'avait aucune importance qu'il soit à la sororité ou ailleurs. Il allait commencer par demander des nouvelles à Alix de sa vie ici, et puis, il verrait les lieux où elle vivait, tout un tas de choses nettement plus importante pour le très organisé préfet que les câlins il a des hormones mais il ne perd pas le nord.

« Prêt. » Il n'avait pas encore le permis de transplaner, donc il tenait la main de sa petite amie. Cela faisait parti des aspects très chiant de sa vie de mec de seize ans qui sort avec une fille de dix-huit. Il y survivait hein, c'était pas le soucis (surtout vu la maturité – ou l'absence de – d'Alix), mais pour le transplanage ou les visites quotidiennes, c'était un réel handicap.

Au milieu de ses larmes de bonheur rayonnait un puissant sourire enchanteur. La demoiselle était plus que ravie. Revoir Camille après avoir été séparés si longtemps (alors qu’avant ils se voyaient tous les jours, de près ou de loin…) c’était tellement formidable !!!! Elle savait que c’était bête de pleurer, pourtant, elle n’arrivait que difficilement à calmer ses larmes.

A la remarque de son petit ami sur le fait de ‘se cacher’, la demoiselle sourit.

« Oui, j’en ai trouvé un sympa ! »

Et pas trop cher, donc parfait. Elle serra doucement la main de son chéri dans la sienne, encrant ses yeux dans ceux du jeune homme. Ils étaient d’un bleu si incroyable qu’elle avait le sentiment de pouvoir s’y perdre à jamais… Son cœur battait à tout rompre. Retrouver Camille c’était encore plus intense qu’elle ne le pensait ! Souriant au jeune homme, elle hocha doucement la tête puis transplana. Puisqu’il était prêt…

Ils partirent dans un ‘pop’ sonore et atterrirent dans la chambre, comme prévu. Tosca était justement sur le point de partir. Alix lui avait demandé de les laisser seuls tous les deux, Camille et elle, pour leurs retrouvailles, mais il n’y avait pas non plus d’urgence (quoique … *paf*). La demoiselle sourit donc à sa nouvelle amie (oui oui aussi difficile soit-il à croire, elles sont bien amies à présent…).

Le couple discuta donc un petit moment avec Tosca qui, de toute façon ne pu guère tarder puisqu’elle avait un cours auquel elle devait assister. Elle laissa donc les deux tourtereaux ensemble et s’éclipsa. Alix ne tarda pas à se blottir dans les bras de Camille (même si devant Tosca ils n’étaient pas non plus à dix mètres l’un de l’autre de toute façon la chambre serait trop petite. Mais Alix étant assez réservée (l’air de rien) en public, elle préférait l’intimité qui leur était dès à présent offerte. Doucement, elle déposa ses lèvres sur celles de Camille, jute pour le plaisir d’embrasser son amoureux (oui elle est niaise que voulez-vous !). Puis finalement, la discussion (la vraie) fut engagée :

« Allez dis moi tout !!!! Comment ça va ? le trajet, au fait, ça a été ? Et Poudlard ? »

Bien qu’ils se soient un peu tout di dans leurs lettres rien ne les empêchait d’en reparler à présent qu’ils étaient l’un en face de l’autre et pouvaient, en conséquent s’exprimer de vive voix.

« Il manque une cheminée ici, ce serait tellement plus simple si on pouvait discuté un petit par cheminée… »

Elle soupira. La vie parmi les moldus, ce n’était pas toujours de la tarte !

Les mecs au pouvoir à Poudlard ? Alix aurait bien aimé voir ça ! Très peu sociable, en règle générale, la demoiselle avait néanmoins plus d’affinités avec les garçons qu’avec les filles. Sans aucun doute parce qu’elle voyait en elles des rivales potentielles… Elle n’aimait pas les filles qui avaient des ‘risques’ (ou chances selon le point de vue) de sortir avec son frère… Raison pour laquelle elle avait longtemps détesté Tosca (mais c’était de l’histoire ancienne tout cela à présent…). Quant à celles qui oseraient toucher à SON Camille, elles n’avaient pas à espérer rester en vie après. Alix était d’une jalousie et d’une possessivité plutôt maladive. Ce qui, heureusement, ne semblait pas trop déranger ni son frère, ni son petit ami, tous deux étant (à peu près) du même acabit… Après tout, il fallait bien que jeunesse se fasse, n’est-ce pas…

« Les garçons au pouvoir… J’aurais raté ça… »

Elle était pensive. Si beaucoup ne voulaient surtout pas redoubler l’école, c’était là une option qui n’aurait pas embêté Alix. Parce que le redoublement aurait été synonyme d’une année supplémentaire passée aux côtés de son chéri… Oui, c’était bête de tout centrer sur Camille, mais Alix était ainsi. Elle vivait avec des passions (Camille en était une, oui) et elle était du genre à les vivre à 200% !!!

Alix écouta Camille parler de sa sœur. Elle savait à quel point c’était dur pour lui… Doucement, elle lui tint donc la main et déposa un baiser sur les doigts de son chéri, soufflant doucement :

« Je sais que c’est dur… mais essaie de penser à Gale. Tu l’auras toujours, lui… »

Camille avait déjà parlé du problème Nina dans ses lettres et Alix avait été à moitié étonnée. Connaissant la passion de la sœur de son petit ami pour les études, c’était prévisible. Mais la nouvelle demeurait néanmoins étonnante… Laissant sa tête allait contre son petit ami, elle sourit doucement :

« Ce n’est pas pour maintenant, alors essaie de ne pas trop y penser ? »

Plus facile à dire qu’à faire, évidemment… Le sujet cheminée les mit d’accord. Ce n’était pas gagné… Halala, les histoires à distance c’était vraiment trop dur !!! Mais Alix avait parfaitement confiance en eux, en leur histoire… Elle savait qu’ils allaient être les plus forts.

Ils discutèrent encore un moment, et Alix proposa à Camille un dîner en ville, elle l’invitait, de toute façon (il avait dû faire le déplacement tout de même !!!). Le temps s’écoula paisiblement, avec amour. Elle adora chaque seconde passée avec son petit ami, jusqu’à ce qu’il fut temps, pour eux, de se séparer. Non pas sans promesses de retrouvailles…


-FIN-