Le travail c'est la santé ? [PV]

« Si tu le dis. » Cette phrase prouvait qu'il n'était pas d'accord avec la Serdaigle. Il ne se rangera surement pas à son avis, malgré le fait qu'il n'était pas assez têtu pour débattre sur ce sujet. De toute façon débattre avec une personne qui n'était pas de son avis, ça ne plaisait pas Abby et elle aurait vite changé de sujet. C'est vrai qu'elle n'aimait pas parler de ce genre de choses. Non. Elle n'aimait pas parler tout court car, elle ne savait pas vraiment quoi dire. C'est surement une des raisons qui pousse la petite à repousser les gens. C'est vrai quoi ! À part dire des choses désagréables aux autres qu'est-ce qu'elle pouvait bien leur dire ? Ils étaient trop bêtes pour la comprendre -ou elle était trop bornée pour comprendre les autres. Bref voilà quoi, elle n'aimait pas discuter-enfin pas trop.

Elle lui demanda ensuite s'il était attaché à ses proches. Bon elle se dit que s'il disait qu'il les aimé bien ce serai normal. Il avait l'air d'être un garçon qui vivait bien dans sa famille et qui avait bénéficié de l'amour de ses parents depuis son plus jeune âge. La famille était une des choses à laquelle il tenait beaucoup au contraire d'Abby. Ce n'était pas qu'elle n'aimait pas sa famille, au contraire elle l'aimait ... bien mais, on ne va pas dire qu'elle tienne à eux. Elle pourrait se passer de ses parents par exemple -enfin pas de leur argent. C'est seulement qu'ils ne sont jamais occupés d'elle et quand elle entendit Corey parler, elle ne put s'empêcher de ressentir de la jalousie. Bah oui ! Ils avaient tellement de sœurs ! De sœurs ?! Vivre avec des soeurs ça devait être très fatigant non ? Quoique ... Bref, voilà quoi elle l'enviait un peu ! « T'as de la chance ! J'aurais presque envie d'être toi ». Presque car, elle le trouvait trop gentil et qu'elle avait une très grande opinion d'elle-même.

Bon ne lui en voulait pas elle était bornée et elle n'écouta pas le conseil de Corey -et elle allait peut-être le regretter plus tard. Elle le trouvait assez mature pour son âge car, même si elle ne voulait pas l'écouter elle savait pertinemment qu'il avait raison. Mais, bon elle est encore petite et elle s'en rendrait surement compte plus tard !(Ou trop tard).

« Ok.» Malgré le fait qu'elle n'était pas très convaincue pour le petit sourire elle acquiesça. Elle sortit donc de la pièce pour récupérer son journal. Les apercevant sur un banc du par cet elle se dirigea vers les petites filles. « Ce jeune homme va vous faire un beau sourire et vous me rendrez mon journal. » dit-elle avec ironie. Il lui fit remarquer qu'elle avait oublié les formules de politesse. Ce n'est pas qu'elle était impolie mais, c'était plus qu'elle ne pensait pas que ces filles vaillent la peine d'être traité avec politesse. Elle s'efforça à tout de même de glisser un « S'il vous plaît» (même si elle l'avait dit tout bas). Une des jeunes filles sortit le journal de son sac, elle avait l'air un peu gêné -elle ne s'attendait surement pas à voir le jeune homme. Elle le tendit à Abby qui le prit en serrant des dents. La jeune fille s'excusa rapidement avant de revenir à ses occupations.

Abby n'avait rien dit depuis qu'elle était partie du parc mais, elle semblait réfléchir et arrivé devant la porte de la salle commune elle se mit devant le jeune homme en fronçant les sourcils. « Je m'excuse d'avoir été fatigante, d'avoir voulu te faire devenir comme moi pendant un moment puis d'avoir été méchante aussi. » Formula-t-elle lentement. Elle épousseta sa robe puis elle continua : « Je te remercie Corey, tu m'as appris des choses et je ne me vengerai pas. Mais pas plus. » Sur ce elle se retourna puis elle entra dans la selle prête à continuer le travail comme prévu.

Corey avait conscience d'avoir beaucoup de chances. La dernière guerre avait fait des orphelins, mais comme il était américain à l'origine, il n'avait pas été concerné par ce conflit anglais, pas assez directement en tout cas, pas assez pour en souffrir. A Poudlard, il y avait beaucoup d'enfants qui avaient soit perdu quelqu'un à cette période là, soit avaient souffert d'être resté caché pendant un an. Il était bien content de ne pas avoir vécu ça (surtout que dans sa famille, tout le monde était sang-mêlé, la communauté sorcière américaine était désavantagée par l'immensité du pays). En plus, ses parents étaient encore ensemble, tout le monde s'aimait, bref, un vrai petit privilégié. Il avait un peu honte parfois, sans trop savoir pourquoi, car après tout, même si ce n'était pas ce qu'il y avait de plus évident, c'était bien d'être heureux, non ?

« Hum... oui, c'est vrai, j'ai beaucoup de chance. » Dit-il avec un petit sourire qui était sa spécialité. Celui qui veut dire qu'il en pense bien plus qu'il n'en dit. Mais comme Abby, il avait décidé de ne pas trop approfondir cette conversation pour éviter de se heurter à un mur. Après tout, ils n'étaient pas là pour se disputer, vrai ?

Cela dit, ce pourquoi ils étaient là, à savoir le devoir de métamorphose, n'avançait pas beaucoup. Quelle idée avaient ces filles de voler le journal de Abby ? Qu'est-ce que cela leur apportait ? Non seulement c'était immature mais en plus c'était méchant. Corey n'écrivait pas de journal, pour autant, il savait que c'était quelque chose de personnel qui ne devait pas être lu sans autorisation. Lui, par exemple, il n'entrait même pas dans les chambres lorsque Linoah ou Laurell décidaient d'écrire dedans ! Pas folle la guêpe.

« Merci. » Dit-il froidement aux demoiselles voleuses lorsqu'elles rendirent à Abby son bien. Ensuite, il tourna les talons, Abby à sa suite, direction leur salle commune. Corey ne disait rien, ça l'énervait le comportement de ces gamines. On ne faisait pas changer les gens en leur faisant crasse sur crasse ! C'est ce qu'il avait essayé de faire comprendre à sa jeune camarade, mais ce n'était pas quelque chose qu'elle parviendrait facilement à assimiler si les autres n'y mettaient pas un peu du leur. Il trouvait vraiment triste que cela tourne ainsi alors que Abby, dans leur conversation, semblait avoir commencé à retenir certaines choses...

Aussi fut-il bien surpris lorsqu'elle le remercia et lui dit qu'il lui avait appris des choses, dont visiblement le fait que la vengeance ne servait pas à grand chose. Il fit alors un vrai et grand sourire à Abby et se retint de lui ébouriffer les cheveux (elle n'aurait pas apprécier, il en était quasiment sûr). Il se sentit à la fois rassuré et plutôt content de lui. Abby était choupi comme tout, elle méritait mieux que de rester dans la rancoeur.

« De rien, et ravi d'avoir servi à quelque chose. » Ils se séparèrent sur ces mots car quand il entra à son tour dans la salle commune, il se fit immédiatement alpaguer par Nicolas qui voulait lui parler de quelque chose à propos de jeux dehors ou un truc de ce genre...