PV | I do not fit in your world

Maïlys Di Bartolomeo

Depuis qu’il avait quitté l’école, Adam errait un peu sans savoir quoi faire. Il n’avait pas envie de devenir quelqu’un d’autre juste pour se trouver du boulot, et même s’il était vrai que son look et sa vision de la mode n’était pas vraiment les normes qui régissaient le monde, lui, il s’en fichait pas mal. Il avait toujours été ce mec là, qui se fichait des codes, de ce qu’il fallait absolument faire pour être tendance. Lui, il vivait sa vie comme il l’entendait, et il vivait très bien ainsi. Aujourd’hui, il voulait aller sur le Chemin de Traverse, pour voir s’il pouvait trouver un boulot intéressant. Les deux mois d’été, il n’avait absolument rien fait, profitant de ses derniers deux mois de vacances, avant d’attaquer sérieusement le monde du travail. Bien sûr, Traverse n’était peut-être pas l’endroit idéal pour les gens comme lui, car tout était tout de même bien quadrillé, bien organisé, mais bon… Peut-être y aurait-il des petites annonces ! Et puis au pire, il y aurait bien un tavernier en manque de main d’œuvre, qu’il pourrait dépanner le temps de trouver le job de ses rêves, non ?

Une fois prêt, dans son accoutrement habituel et décalé à coup de Dc Martens, de jean serré troué ou déchiré et de T-shirt/débardeur à tête de mort ou autres noms de groupes, Adam avait transplané, directement dans la rue commerciale la plus connue du monde magique anglais. A cette heure-ci, il y avait déjà pas mal de monde, entre les parents des jeunes sorciers qui venaient acheter des fournitures en urgence, les grands-parents qui venaient s’assurer que tout allait bien en envoyant de gros colis par la poste magique… Adam lui, errait tout simplement, les mains dans les poches de son jean, en regardant ici et là, sans vraiment faire attention à ce qui l’entourait. La seule chose qui le sortit de sa rêverie fut une silhouette fine qu’il vit entrer dans la librairie Fleury & Bott. Cette silhouette lui était familière, et s’il ne se trompait pas, il s’agissait de sa vieille copine Maïlys. Oh, elle n’était pas réellement vieille, hein, elle avait son âge, mais ils se connaissaient depuis leur première année à Poudlard et s’étaient de suite assez bien entendu. Après, lorsque le jeune homme avait débarqué avec ses tatouages, il était vrai que Maïlys n’avait pas vraiment apprécié, mais bon, c’est ce qui faisait que leur amitié était forte. Même s’ils ne s’entendaient pas sur tous les points, ils s’entendaient sur la plupart des choses et étaient donc de très bons amis !

Pénétrant dans la librairie, Adam flâna un peu, parcourant divers rayons sans trouver de livre qui serait susceptible de l’intéresser. Adam n’était pas le genre de mec à se plonger dans un bouquin toute une journée, mais il aimait tout de même lire. Enfin, encore fallait-il qu’il trouve un ouvrage qui l’intéressait, ce qui était rarement le cas. Finalement, au détour d’un des rayons, il tomba sur Maïlys. Il ne s’était donc pas trompé. Alors qu’elle semblait absorbée par la quatrième de couverture de son livre, Adam s’approcha d’elle en silence.

« Salut toi ! »

Lui faire avoir une crise cardiaque ?! Mais non, ce n’était absolument pas dans les envies d’Adam que de tuer son amie ! Mais sa réaction allait sûrement être hilarante. Puis elle se mettrait à critiquer ses tatouages, sans doute… Quoi qu’il était relativement calme ces derniers temps, puisque seul le tatouage sur son torse trouvait éternellement grâce à ses yeux !

« Ca va ? Alors, tu fais quoi depuis qu’on a quitté l’école ? Je pensais que tu serais repartie en Italie ! »

Oui, forcément, comme ils étaient amis, Adam savait que la blonde vivait en Italie. Ici, il ne savait pas trop où elle séjournait, si c’était dans une demeure familiale, dans l’appartement de ses frères (s’il se rappelait bien) ou bien à l’hôtel… A moins qu’elle n’ait fait elle-même l’acquisition d’un appartement ! Ca il n’en savait absolument rien ! Mais il était bien content de la voir !

I do not fit in your world
Adam & Maïlys

© Belzébuth

Depuis la rentrée, Maïlys avait fait ses premiers pas dans le monde du travail. Depuis toute petite, elle s'était promis qu'elle ne se reposerait pas simplement sur le nom et la fortune de ses parents pour exister. Elle se ferait son propre nom, gagnerait sa vie par ses propres moyens, et pour ça, elle avait mis tous les moyens de son côté dès son arrivée à Poudlard. Si elle n'était peut-être pas aussi recluse à la bibliothèque et obsédée par ses études que certains Serdaigle, elle n'en restait pas moins une élève studieuse, et avait obtenu ses BUSEs puis ses ASPICs avec brio. Si bien qu'à la fin de sa septième année, elle avait été engagée en tant qu'assistante au Département de la Coopération Magique Internationale, avec pour mentor pas moins que Victoria Montgomery.

Cependant, aujourd'hui, la jeune Italienne était de congé. Et même si son esprit restait focalisé sur le ministère et son boulot, elle était sortie prendre l'air sur le chemin de Traverse. C'était maintenant que tout se jouait, et elle en était bien consciente. Ça passe ou ça casse. Si un jour, elle voulait faire partie des puissants, il lui fallait parvenir à briller dès ses débuts au ministère. Et quelque part, elle était ravie d'y être enfin. Finis les cours, les professeurs, les ragots et les machinations. Sa réputation restait primordiale à ses yeux, mais elle était passée dans la cour des grands: les règles n'étaient pas les mêmes dans ce nouveau monde. Elle tâchait de garder ses crises d'hypocondrie sous contrôle, évitant plus que tout de se mettre dans des situations délicates, susceptibles de l'exposer à des germes (et Merlin savait que certains représentants qu'elle devait rencontrer étaient loin de respecter toutes les règles d'hygiène). Et elle faisait son boulot avec sérieux, accomplissant ce que sa 'patronne' attendait d'elle avec perfectionnisme.

Flânant dans les ruelles du chemin de Traverse, elle entra finalement chez Fleury & Bott. L'ambiance y était toujours la même, et elle s'y sentait toujours étrangement nostalgique. Au détour d'un rayon, elle attrapa avec curiosité un livre qui avait attiré son attention, et qui semblait traiter de runes anciennes. Elle avait étudié cette matière à Poudlard, et l'avait gardée jusqu'à sa septième année, songeant que la connaissances des runes pourrait toujours lui être utile si jamais elle devait s'intéresser à des textes ou monuments anciens. Elle n'avait pas eu le temps de s'y replonger depuis qu'elle avait quitté le château. Maï observait le dos du livre, et les commentaires ajoutés par un rédacteur de la Gazette du Sorcier lorsqu'elle sentit brusquement une présence derrière elle. Elle poussa un cri de surprise lorsqu'une voix familière retentit à ses oreilles et se retourna aussitôt, ses yeux se posant sur le visage rieur d'Adam Crawford. Crétin. « Adam Nathan Maxime Crawford ! » siffla-t-elle d'une voix un peu plus aiguë qu'à l'ordinaire, tâchant de reprendre contenance. Normal, qui ne connaît pas tous les prénoms de son prochain de nos jours ? « Complètement cinglé ! J'ai failli faire une attaque ! » continua-t-elle à marmonner en secouant la tête, d'un air qui signifiait bien qu'elle était habituée aux pitreries de son ami.

Époussetant sa robe d'un air digne, elle récupéra le livre qu'elle avait fait tomber dans un élan de terreur (elle était à Serpentard, personne n'exigeait d'elle qu'elle soit un modèle de courage, pfft !) et le reposa à son emplacement initial. « Je vais bien. Je n'avais plus de tes nouvelles depuis quelques temps ! Je reste ici à vrai dire, j'ai été engagée au Ministère de la Coopération Magique Internationale ! » avoua-t-elle d'un air ravi. Tous ses proches savaient qu'elle avait depuis longtemps visé un poste au ministère, bien qu'ayant brièvement hésité avec une carrière en tant que médicomage. Mais finalement, le ministère l'avait emporté, et elle ne regrettait pas son choix. Elle était faite pour ça. « Et toi Adam, qu'est-ce que tu deviens ? » interrogea la blonde plus sereinement, maintenant qu'elle avait retrouvé tous ses moyens. Au fond, elle le soupçonnait d'être allé se faire faire de nouveaux tatouages, mais n'en dit rien. L'idée ne l'enchantait guère, mais elle n'avait jamais pu le raisonner de toute façon.

Adam aimait beaucoup Maïlys, c’était un fait, et cela était vrai depuis le jour où ils avaient fait connaissance. Enfin presque, puisqu’il avait fallu qu’ils se cernent correctement pour éviter de s’entre-tuer, mais le résultat étant positif, tout allait bien dans le meilleur des mondes. Une chose qu’adorait faire Adam, c’était de rendre chèvre l’italienne. Et généralement -non, il ne se vantait pas, c’était la pure vérité- il y arrivait plutôt bien ! Comme maintenant, par exemple. Elle avait fait un bond, elle avait poussé un petit cri, et s’était retournée avec un de ces regards qui serait, s’il le pouvait, capable de vous tuer. Et Adam n’avait pas pu résister, il avait éclater de rire. Encore heureux pour lui qu’il ne se trouvait pas dans une bibliothèque, sinon, il se serait fait jeter comme un malpropre !

«Tu as oublié Alexandre, je suis vexé...» Adam esquissa un sourire et reprit aussitôt la parole «Je plaisante. Je ne savais pas que tu connaissais tous mes prénoms !»

A vrai dire, il ne donnait que rarement ses autres prénoms. Les membres de sa famille, et en particulier sa cousine chérie Lula les connaissaient, bien évidement, mais pour ce qui était de ses amis, il ne se formalisait pas si ces derniers ne les connaissaient pas. Mais bon, Maïlys était tellement spéciale qu’il était normal qu’elle déroge à la règle ! Alors qu’elle lui reprochait le fait qu’elle avait faillit avoir une attaque, tout en s'époussetant et en tentant de regagner sa fierté, Adam lui, souriait toujours, ravi de sa petite farce.

«Je ne t’aurais pas laissée mourir, si ça te tracasse !»

Adam n’était pas méchant, et il avait même un très bon fond. Cependant, il rêvait tellement de briller, d’être à part, unique et reconnu pour sa personne qu’il pouvait paraître un peu trop orgueilleux, un peu trop sûr de lui. Bien sûr, il était tout cela, mais avec parcimonie tout de même. Il était une personne vraiment adorable, quand on cherchait à le connaître... Encore, bien sûr, fallait-il accepter les tatouages qu’il avait. D’ailleurs, il se demandait si Maïlys scrutait son corps pour deviner un nouveau venu... Il ne se souvenait pas s’il lui avait dit que tout cela n’était que du pipeau, sans doute, c’était fort possible, mais comme elle n’appréciait pas la chose -et c’était là une source de querelles constantes entre les deux jeunes gens- elle devait sans doute oublier ce détail et se focaliser sur le mot «tatouage» en lui-même... Bon, elle était un peu barjot, mais elle était cool, donc ils s’appréciaient tout de même, et c’était ça le mieux.

« Au Ministère... La classe ! Tu voyages partout, ou tu reçois ceux qui voyagent partout ? Oh, moi, pour l’instant, je ne fais pas grand chose. Je cherche quelque chose qui pourrait me plaire, mais je n’ai pas trop d’idée... Ma peur des aiguilles m’éloignent des salons de tatouages et l’univers strict du Ministère me fait partir en courant...»

Adam haussa les épaules, légèrement dépité par ce qu’il venait de dire à son amie de Serpentard. Elle embrassait une magnifique carrière au Ministère de la Magie, sans aucun doute, alors que lui était encore là, à errer comme un idiot dans les rues du Chemin de traverse. Cela dit, il espérait bien trouver un truc sympa d’ici quelques temps... Après, il ne savait pas trop dans quel domaine. Il adorait la musique, bien évidement, mais ne se voyait pas musicien. Quant aux tatouages, il venait de le dire, les aiguilles lui flanquaient la frousse et il était persuadé qu’il serait capable de mal en réaliser un rien que de savoir qu’il avait une aiguille dans la main... Alors pour l’instant, il errait...

Adam était un des seuls individus (individus, tout à fait, quand on lui fait peur, on n'a plus le droit au titre d'"ami" !) qui, à sa connaissance, se montrait capable de résister à son regard-de-la-mort. Parmi ces (maudits) spécimens, figuraient également ses deux frères, et probablement Heaven. Tss, si un regard d'acier ne pouvait plus stopper les ricanements éhontés, où allait le monde ? En même temps, elle voulait bien reconnaître que niveau carrure, elle ne devait pas être franchement impressionnante face à Adam. Elle était toute menue et petite comparée à lui. Mais ce n'était certainement pas une raison pour la sous-estimer ! Elle plissa les yeux lorsqu'il lui dit qu'elle avait oublié l'un de ses prénoms... Il mentait ! « Ne me mens pas, Crawford, mes sources sont sûres. » Elle marqua une pause, lui adressant un regard perçant, avant d'esquisser un sourire énigmatique. « Et ne me dis pas que tu l'as déjà oublié: je sais tout ! » finit-elle avec amusement. Ok, elle exagérait, elle était loin de se croire omnisciente. Elle n'était pas mégalo à ce point !

Elle leva les yeux au ciel lorsqu'il prétendit qu'il ne l'aurait pas laissée mourir, plus amusée qu'elle n'était réellement froissée, et surtout, qu'elle ne l'aurait admis devant lui. Quoique, il faisait généralement ça parce qu'il aimait la voir s'énerver contre lui, or, s'il savait qu'en vérité, elle trouvait ça drôle, ses pitreries n'auraient plus vraiment la même saveur, si ? Oh, et puis après tout, elle pouvait bien lui accorder ça. Il faut croire qu'elle aimait bien l'engueuler pour un rien. Mais à part elle est saine d'esprit, pas de souci ! « Je n'en doute pas. » répondit-elle finalement avec un brin de sarcasme, tandis qu'elle tapotait le dos du livre de runes, tout juste restitué à sa place, et fort heureusement intact. « Cela dit, je suis capable d'assurer ma propre survie, ne t'en fais pas pour moi ! » Comme pour prouver ses dires, elle lui dévoila brièvement sa baguette, bien cachée dans son sac. L'été, et le fait d'appartenir à la gente féminine présentaient ce problème crucial: où ranger sa baguette magique. Aujourd'hui elle avait opté pour le sac à main, celui qu'elle avait pris étant adapté à cet usage, mais les bottes pouvaient aussi s'avérer être des cachettes pratiques, à l'occasion.

Maï était ravie de parler de son choix de carrière: elle avait attendu ce moment depuis si longtemps ! Elle se sentait piégée à Poudlard. Elle avait beau être entourée, et ne pas posséder de soucis particuliers en classe, elle était toujours à cran là-bas. Elle avait trop à perdre (du moins, c'était son sentiment). Quelque part, il serait probablement pire qu'elle fasse une crise d'hypocondrie maintenant, au ministère de la magie, mais elle avait au moins davantage de liberté, elle se sentait moins observée. Elle n'avait pas été sûre qu'Adam partagerait son avis concernant ce métier, en revanche, c'était tellement différent de... lui. Son mode de vie, sa pensée. Mais elle fut soulagée de voir qu'il était content pour elle. « Oui c'est génial, c'est une opportunité en or. Et un peu des deux, à vrai dire. Pour l'instant je suis surtout restée ici, je ne suis qu'une assistante après tout, mais je pense vraiment pouvoir me rendre utile lorsqu'il s'agira d'échanges avec les représentants italiens. On est plus en confiance lorsqu'on s'adresse à quelqu'un qui partage la même culture. » détailla-t-elle d'un ton presque professionnel.

Adam ne lui ayant jamais parlé d'une carrière particulière pouvant l'intéresser, elle ne savait pas trop à quoi s'attendre quand elle lui retourna sa question. Le visage de l'Italienne ne traduisit aucune émotion lorsque son ami lui dit qu'il n'avait rien en vue pour l'instant. Il n'y avait pas vraiment de quoi s'alarmer, ils venaient tout juste de terminer leurs études. Elle ignorait sur quel genre de réponse elle avait compté. Quelque chose qui correspondait à Adam, pas un truc guindé, où il se retrouverait reclus dans un bureau... Pas le Ministère quoi. Elle haussa les épaules à son tour. « Tu finiras bien par trouver ta voie. Tu sais que bon nombre de ceux qui commencent une carrière maintenant se retrouveront dans une voie complètement différente d'ici cinq ans de toute façon ? C'est pas si pressé que ça. » le rassura-t-elle, tout en continuant à réfléchir à un métier dans lequel elle pourrait l'imaginer. Elle ne s'inquiétait pas, il trouverait.

Le regard-de-la-mort de Maïlys était célèbre, et bon nombre d’élèves de Poudlard l’avaient subit quand la demoiselle était arrivée à l’école. Adam lui, pouvait s’avérer chanceux, ça ne lui faisait ni chaud ni froid, au contraire, ça avait plus le don de le faire exploser de rire qu’autre chose. Par contre, certains le supportaient moins bien et du coup, Maïlys avait cette réputation de femme des glaces, d’ice-berg sur pattes ou de « méchante fille qui fait trop peur », alors qu’en soit, elle n’était qu’un gentil petit caniche, quand on la connaissait bien et qu’on savait la caresser dans le sens du poil. Nul doute qu’elle réagirait très mal si elle savait ce qu’Adam pensait d’elle, mais bon, il l’aimait bien, c’était réciproque, et c’était l’essentiel !

« Effectivement, tu sais tout… J’avais oublié à quel point tu aimais être la commère de la maison ! »

Ah, oui, il adorait la taquiner aussi. Surtout en fait. Elle, elle s’époumonait toujours sur les tatouages du brun, et ce depuis aussi longtemps qu’il en avait, et lui passait son temps à la taquiner, à la mettre hors d’elle, juste pour le plaisir. Elle était un peu comme une deuxième sœur, come Lula sa cousine, et il fallait bien l’avouer, Adam avait un jour craqué sur la blondinette. Mais comme il la connaissait bien, il savait qu’il n’y aurait jamais rien de plus entre eux d’eux et son amourette s’était envolée comme elle était arrivée ! Au moins, leur amitié avait pu éviter le pire. Oui, parce qu’Adam croyait très peu aux amitiés magiques entre filles et garçons, évoluant en couple et terminant amis comme si rien ne s’était passé ! Non, ça, c’était bon pour les livres des gosses, mais pas pour lui ! Alors qu’elle lui montrait sa baguette magique, dissimulée dans son sac à main, Adam leva les mains, comme un prisonnier.

« Oh, tout doux Maï, je ne compte pas engager un duel avec toi ! »

De toute manière, il était persuadé de gagner, si jamais ces deux là en venait à se battre. De un/ parce qu’il était plus baraqué et plus imposant que la demoiselle, de deux/ parce qu’elle ne résisterait pas à son charme dévastateur bien longtemps ! Enfin, la dernière hypothèse restait à être prouvée, mais Adam étant sûr de lui, il se fichait pas mal de ce que la jolie blonde pouvait bien penser. Et puis, ça faisait un bail qu’il ne l’avait pas vue, alors il en profitait ! Quand vient le moment de discuter boulot, comme il s’y attendait, Maïlys lui répondit avec beaucoup d’enthousiasme. Elle avait toujours été très intéressée par son avenir, et avait toujours donné le meilleur d’elle-même pour avoir ce qu’elle voulait, donc le jeune homme n’était pas bien surpris. Mais quand elle lui affirma qu’une carrière ne restait jamais la même jusqu’à la fin d’une vie, et que dans cinq ans, beaucoup auraient changé de voie, il se demanda ce qu’elle pourrait bien faire, elle, dans cinq ans.

« Vraiment ? Et qu’envisages-tu, dans cinq ans alors ? Moi je te verrais bien mère au foyer, c’est un truc italien ça, la femme à la maison, et l’homme au travail… Encore faut-il trouver l’homme… »

Reculant d’un pas, pas trop tenté à l’idée de recevoir un coup de la part de la demoiselle, qui ne prendrait sûrement pas du bon côté la remarque du jeune homme, Adam mit donc une certaine distance de sécurité entre eux deux. Il savait qu’un garçon lui tournait autour avant, mais il n’avait aucune idée de qui cela pouvait bien être… Et il se doutait bien qu’une fille comme Maïlys ne pouvait pas rester célibataire bien longtemps… Tiens, c’était qui, son dernier copain en date d’ailleurs ?

« Je plaisante, tu n’es pas faite pour ça, tu as besoin de liberté, pas vrai ? J’ai raison n’est-ce pas ? Mais bon, il te faudra quand même un homme. Dis-moi tout, qui est-ce ? »

Adam ne se prenait que rarement la tête. Du coup, quand il avait décidé de savoir un truc, il ne cherchait pas comment le dire, il le disait, voilà tout. Et puis, il connaissait Maïlys. Elle lui dirait sans aucun doute que ce n’était aucunement ses affaires et qu’elle ne lui dirait rien… Mais il était coriace !

Si Maïlys était connue dans sa promotion pour ses regards électriques, elle l'était également en sa qualité de commère. Certes, la blondinette était toujours bien renseignée. Et alors ? Ce n'était pas un crime, si ? Elle jugeait que c'était non seulement une bonne manière de se divertir, mais aussi une sorte d'assurance. Elle était en possession d'informations qui pourraient se montrer utiles dans certaines circonstances. L'ignorance n'apportait point le bonheur. Détenir de quoi pulvériser vos ennemis, en revanche, oui. Mais elle n'était pas une vulgaire rapporteuse de ragots. Elle était bien informée, certes, mais on ne la voyait pas circuler à travers tout le château pour colporter des potins. Ça, ce n'était pas dans ses qualifications. Elle se tenait au courant, c'est tout, et notamment grâce à l'aide précieuse d'Elorah. « Moque-toi autant que tu le veux surtout ! Et toi, c'était quoi ton titre ? Le rebelle de Serpentard ? » contra-t-elle sans rougir, haussant un sourcil pour appuyer ses propos. Adam le Tatoué, ça sonnait plutôt bien. En outre, savoir comment dénicher des renseignements juteux pourrait toujours lui être utile dans sa vie professionnelle, alors non, décidément, elle n'allait pas être traumatisée par l'air goguenard du brun.

Si Maï avait montré sa baguette magique à Adam, c'était surtout pour lui certifier que oui, elle était en mesure de se défendre toute seule. Certes, niveau carrure, on pouvait juger que le jeune homme avait l'avantage sur elle (et encore, de son point de vue, elle avait ses chances: elle était plutôt sportive. Elle avait une bonne endurance. Le seul détail qui l'avait empêchée de continuer dans cette voie avait été un horrible accident des années plus tôt, et surtout, le développement de son hypocondrie.), mais sur le plan des prouesses magiques ? C'était pas dit. Elle avait toujours été douée en matière de maléfices. « Mais ce n'était pas dans mes intentions, pas de panique ! Et puis, de toute façon, j'aurais fait en sorte de ne pas trop t’amocher. Je sais que tu tiens à ton visage. » ajouta-t-elle d'un ton léger, un sourire malicieux aux lèvres. Elle aurait pu s'arranger pour faire disparaître ses tatouages par contre, eheh... C'était une idée comme une autre.

La blonde leva les yeux au ciel lorsqu'Adam prit ses mots au pied de la lettre, et en déduisit qu'elle aussi se serait réorientée sur le plan professionnel d'ici cinq ans. Tss, quel petit naïf. Quant à ses prédictions stupides comme quoi elle deviendrait mère au foyer et rien d'autre... Franchement, elle aurait dû le voir venir. « Pas du tout. Si tu veux tout savoir, je me vois occuper une position plutôt importante au Ministère. En tout cas je travaille pour. Tu peux donc aisément en déduire que je ne m'incluais pas dans mon exemple. » Elle l'observa quelques instants d'un regard perçant, estimant ses chances de survie à cet entretien. « Je ne prévois pas de devenir un stéréotype. » conclut-elle plus simplement, notant bien que son ami venait d'instaurer une distance de sécurité entre eux. Brave bête. Sage décision. Elle lui aurait au moins appris une chose pendant ces sept années de scolarité !

Cela étant, elle fut satisfaite de voir qu'il la connaissait suffisamment bien pour savoir qu'effectivement, l'Italienne avait besoin de liberté. En revanche, en ce qui concernait ses amours... Elle haussa les épaules. Elle sentait bien qu'Adam était en attente d'une révélation croustillante, mais elle n'avait rien d'exceptionnel à lui apprendre. Elle avait brièvement pensé, à un moment, qu'il pourrait se passer quelque chose avec Maiden... Mais elle s'était rétractée. Elle n'était pas prête pour ça. Qui plus est, elle ne ressentait rien d'aussi fort pour qui que ce soit pour l'instant, et elle souhaitait uniquement se concentrer sur sa carrière. C'était vraiment la seule chose qui importait à ses yeux. Le reste se ferait naturellement, un jour. Encore faudrait-il qu'elle rabatte un peu ses murs, pour ça. « Il me 'faudra' ? Depuis quand c'est une obligation ? Rien à signaler sur ce front en tout cas, désolée de te décevoir, pas de mariage à l'horizon. Et toi ? Tu as trouvé la femme de ta vie ? Ou l'homme. Pas de jaloux. Je t'accepte tel que tu es Adam tu sais ? Quelle que soit ta préférence sexuelle. Tu peux tout me dire. » jura-t-elle d'un air solennel, avant qu'un sourire amusé ne se glisse sur ses lèvres. S'il la taquinait, rien ne l'empêchait d'en faire de même. Ce serait trop facile sinon !

Le rebelle des Serpentard, ça plaisait bien à Adam comme surnom. Certains l’appelaient le Tatoué, bien évidement, et en soit, il était plus tatoué que rebelle ! Après tout, ses tatouages partaient au bout d’un mois, donc ce n’était pas vraiment ce qu’on pouvait espérer d’un rebelle ! Mais les peurs et les phobies ne se contrôlaient pas, et malheureusement pour Adam, il avait la phobie des aiguilles. D’ailleurs, il était plutôt admiratif de tous ceux qui se destinaient au métier médical. Pour lui, c’était tout simplement impossible, il tomberait dans les pommes rien qu’à la vue d’une seringue pour une prise de sang !

«Le rebelle ? Ouais, ça me plait bien ça !»

Esquissant un sourire, Adam prit un livre du rayonnage, et se mit à en lire le résumé. Mouais, bof, ça ne l’intéressait pas vraiment, les histoires de princesses. Il le reposa et se concentra à nouveau sur la demoiselle à ses côtés. Alors qu’elle lui assurait qu’elle épargnerait son visage, Adam haussa les sourcils, perplexe. Comme si elle pouvait le vaincre ! Bon, d’accord, si elle usait de ses charmes, c’était éventuellement possible, mais bon...

«Je me disais bien que c’était pas vraiment ton truc, les stéréotypes... N’empêche que ç’aurait été marrant !»

Ouais... Dans un sens, Maïlys aurait pu être le portrait craché du stéréotype féminin. Elle était folle de son boulot, au point d’en parler à tout le monde pendant plus d’une heure et toujours trouver quoi dire et rajouter du nouveau contenu, mais dans un sens, elle était aussi l’anti-stéréotype. Après tout, elle était une Serpentard ! Et les Serpentard avaient de l’ambition à revendre, donc si elle se laissait avoir avec un simple petit stéréotype, cela aurait presque été étrange... Mais bon, Adam l’apprécierait quand même, stéréotypée ou non ! Cependant, quand elle lui annonça qu’il n’y avait aucun mariage en vue, le brun fut déçu. Dire qu’il pensait faire la fête d’ici quelques temps ! Tant pis, il trouverait bien autre chose ! Par contre, quand elle lui demanda si lui avait quelqu’un dans sa vie, et qu’elle envisagea un homme, il la foudroya du regard. Elle le taquinait, bien sûr, il le savait, mais il était un homme voyez vous ! Et c’était bien connu, les hommes -hétéros- détestaient ce genre de sous-entendu, suite à leur fierté... Et les hommes de Serpentard encore plus !

«Je ne suis pas gay. Je ne sais pas, avec une blonde, peut-être... Italienne ? Je n’en sais trop rien... Oh, ne te sens pas visée, tu n’es pas mon genre ! Quoi que... Tourne voir ?»

Adam blaguait, bien sûr. Maïlys était magnifique, bien entendu, il ne le niait aucunement, mais il avait du mal à se voir en couple avec elle... Peut-être parce qu’ils étaient différents à l’extrême -ou presque- ? Bien sûr, quand il était plus jeune, l’idée lui avait traversé l’esprit, bien évidement, mais il avait été plus ou moins sûr de se prendre un râteau, et Adam n’était pas vraiment pour les causes perdues ! Peut-être que lorsqu’ils seraient plus vieux ? Mouais, il en doutait un peu, Maïlys était le genre de fille super stricte, qui voulait tout commander, et nul doute qu’elle lui demanderait sans doute d’en finir avec les tatouages... Bon, Adam avait de la chance, ce n’était que des tattoos éphémères, mais quand même !

Évidemment, cette triple buse (aussi connue sous le nom d'Adam parait-il, mais ce n'est qu'une légende urbaine !) appréciait le surnom que Maï lui avait proposé par pur sarcasme. Elle leva les yeux au ciel, faussement exaspérée. Impossible d'avoir le dernier mot avec lui. Il avait toujours réponse à tout. Si dans les premiers temps où l'Italienne avait fait la connaissance d'Adam, cette particularité l'avait fortement irritée, avec le temps, elle s'était habituée à l'idée. Et puis, c'était stimulant quelque part. « Pourquoi ça ne m'étonne pas ? » marmonna-t-elle avec indulgence. Elle le suivit des yeux quand il se saisit d'un livre, un brin surprise par la rangée sur laquelle il avait jeté son dévolu. Contes de fées moldus, vraiment ? Elle haussa un sourcil, un sourire narquois aux lèvres. « Tu n'assumes pas tes goûts littéraires, Adam ? » le taquina-t-elle tandis qu'il reposait le bouquin d'un air pas convaincu.

Maïlys ne doutait pas qu'elle était capable de battre Adam. Et ce n'était pas juste une question d'égocentrisme. Elle nota bien le regard du perplexe du jeune homme et se fit un devoir de maintenir le contact visuel, un air déterminé sur le visage. Elle ne se rétracterait jamais ! Enfin, sauf s'il venait effectivement à la vaincre dans un combat globalement réglementaire (parce que tout le monde sait qu'un duel sans un seul coup fourré, ça n'existe pas entre Serpentard). En revanche, elle haussa les épaules quand il fut question de clichés, et l'apparent désir d'Adam de la voir devenir une... femme au foyer ? « Je ne vois pas ce que ça aurait de si drôle. » objecta-t-elle sincèrement. On était au vingtième siècle qui plus est, à bas les stéréotypes ! Elle n'avait rien contre les femmes qui choisissaient de devenir des femmes au foyer, au contraire, mais elle avait pris un chemin différent, et elle ne comptait pas s'arrêter là. « Ce qui serait vraiment marrant, ce serait que tu te mettes aux fourneaux et deviennes un homme au foyer. Je parie que le tablier te va à ravir ! » ajouta-t-elle avec amusement. Et à tous les coups, ce serait vrai. Même avec un tablier décoré de charmants ornements floraux, elle était certaine qu'Adam s'arrangerait pour rester séduisant. Potentiellement ridicule, mais attirant quand même. Mère nature avait été trop généreuse avec lui, elle l'avait toujours dit.

Son commentaire sur les préférences sexuelles d'Adam eut l'effet escompté. Le sourire de l'Italienne s'élargit. Cependant, la suite de sa réponse amena la blonde à retrouver une expression plus neutre, avant de lever les yeux au ciel une nouvelle fois encore un peu et elle reste coincée comme ça. « Non merci, tu n'es pas mon genre non plus. » répliqua-t-elle du tac-au-tac, le jaugeant du regard. « En plus, d'après tes descriptions, tu cherches une femme au foyer docile et douée pour la cuisine, c'est ça ? Tu devrais passer une annonce, ça ira plus vite. » Elle fit mine de réfléchir. « Est-ce qu'il est indispensable qu'elle soit blonde ? Parce que dans l'immédiat, il n'y a que Marie De Liechtenstein qui me vienne à l'esprit, et je ne pense pas que tu aies les qualifications requises pour prétendre à demander sa main. » déclara-t-elle d'un air faussement navré. - Sans même mentionner le fait que Maï ne connaissait pas suffisamment bien Marie pour déterminer si, de son côté, elle possédait les pré-requis d'Adam -. Pour tout dire, elle avait menti. Elle n'avait pas de 'genre' en particulier. Et très franchement, Adam était un genre à part entière. Elle ne pouvait pas dire que l'idée ne lui avait jamais traversé l'esprit, mais c'était une voie clairement vouée à l'échec. En tant qu'amis, ils fonctionnaient, aller au-delà, ce serait s'exposer à l'incertain et au risque de le perdre pour de bon, tout ça parce que leurs caractères n'étaient pas compatibles.

Adam, tout sourire, fixa la blonde des yeux. Elle n’aimait pas quand il la rembarrait, quand il allait dans son sens sur une bêtise qu’elle sortait pour lui mettre la rage... Et comme il s’énervait bien difficilement -enfin, quand on était son ami, sinon, il ne se laissait pas faire- il rentrait souvent dans le jeu de la blonde, rien que pour l’embêter, comme pour l’histoire du surnom. Quant au bouquin, il haussa simplement les épaules, sans rien ajouter. Il avait fait une mauvaise pioche, voilà tout !

«Qui de te dit que je ne suis pas un pro des fourneaux ?»

Et en soit, Adam ne se débrouillait pas trop mal ! Assez pour nourrir Camille, la gamine que sa cousine avait recueillie quelques années plus tôt, relativement sainement. Bon, lui, il avait une forte attirance pour tout ce qui était asiatique. Il pouvait manger des sushhi tous les jours qu’il n’en serait pas lassé ni même écoeuré. On aurait pu croire, à le voir comme ça, qu’il était plus junk food et fish and chips à volonté, mais que nenni ! Bon, d’accord, c’était essentiellement grâce à sa mère, qui lui avait toujours fait de bons petits plats, mais l’Asie, c’était vraiment un truc qui le bottait !

Son sourire s’effaça néanmoins quand Maïlys sous-entendit qu’il était peut-être gay. A vrai dire, personne dan son entourage ne l’était -ou il ne le avait pas- et si il se fichait pas mal de la vie sentimentale et sexuelle des autres -Maï étant une exception, elle était sa meilleure amie, il se devait bien de l’embêter comme il le fallait et de l’asticoter sur le sujet-, quand ça venait à sa personne, Adam ne pouvait s’empêcher d’être blessé. Parce qu’il ne l’était pas et qu’il ne le serait jamais. Il aimait beaucoup trop les filles pour cela. D’ailleurs, ce n’était pas pour rien qu’il avait été amoureux de sa propre cousine étant petit... Déjà à l’époque, il n’avait d’yeux que pour ces demoiselles. Mais bon, c’était Maïlys, donc la colère du brun passa rapidement.

«Marie de quoi ? La préfète qu’on a eut là, la blonde ? T’es folle, elle avait encore l’air plus barge que toi !»

Et Adam n’était pas franchement suicidaire, voyez-vous ! Et puis honnêtement, il ne se souvenait même plus de la tête qu’avait l’ancienne préfète de Serpentard, cela voulait donc dire qu’elle n’était pas spécialement belle, ou du moins marquante. Après, Adam était peut-être un peu trop exigeant... Qui sait ! Enfin bref, ce n’était pas le sujet, et il ne comptait pas se mettre avec Marie ou Maïlys de toute manière !

«Et au fait, des nouvelles d’Elo ? Je l’ai pas vue du tout... Tu sais pas où elle bosse ?»

Elorah Evans, ancienne Serpentard de leur année, amie de deux vipères ici présentes. Adam aimait bien trainer avec la brune, mais depuis qu’ils avaient quitté l’école, il n’avait pas eut d’écho, comme si elle était partie à l’autre bout du monde, ou quelque chose comme ça... Maï en savait peut-être plus que lui.

Adam en cordon-bleu ? Maïlys avait du mal à l'imaginer. Elle lui lança un regard clairement incrédule, assez amusée par sa réponse. Elle se serait plutôt attendue à une réplique bien macho, pour continuer sur sa lancée. Comme quoi il y avait toujours de la place pour de l’inattendu, et elle avait trop souvent tendance à anticiper les réponses de ses interlocuteurs, parfois de manière erronée. « Je demande à voir ! » s'exclama-t-elle, plutôt enthousiaste. Certes, si on la mettait devant le fait accompli, elle serait probablement plus méfiante vigilance constante !, mais pour l'instant, elle était en sécurité. A la limite, tant qu'ils se trouvaient là, elle pouvait peut-être lui offrir un livre de cuisine ? Juste au cas où.

Puisqu'Adam prenait un malin plaisir à la taquiner, Maïlys se fit un devoir d'en faire de même. Après tout, si ça n'allait que dans un seul sens, ce ne serait pas drôle ! Ce qui expliquait aussi que cette dynamique durait depuis des années. Si l'un des deux s'était gravement vexé, ou avait cessé de répondre aux piques, au fil du temps, ça aurait fini par s'arrêter. Logique. Mais ça durait, encore et toujours. Comme quoi ils étaient plutôt tenaces, tous les deux, chacun dans son genre. C'était peut-être aussi pour ça qu'ils étaient amis, malgré leurs (grosses) différences ? Pourtant, la blonde crut pendant une fraction de seconde qu'elle avait vraiment froissé le brun, mais il n'en fut rien. L'évocation d'une blonde fit automatiquement penser Maï à à Marie, la préfète de Serpentard à leur époque, et la sœur aînée de Nicolas De Liechtenstein, mi-allié, mi-septième plaie d'Egypte dans la vie de l'Italienne. « Liechtenstein. C'est la principauté sur laquelle sa famille règne. » l'informa-t-elle avec indulgence. Il se tenait si peu au courant ! Heureusement qu'elle était là ! Parce que tout le monde sait que connaitre la généalogie de la famille de Marie est indispensable dans la vie de tous les jours

« Ne me dis pas que tu as déjà oublié notre préfète ! Et elle n'est pas barge - moi non plus, par ailleurs. C'est la meilleure amie de ma cousine. » continua-t-elle avec neutralité. Cela étant, si les rumeurs étaient vraies, il s'était passé un truc entre Marie et Roman Jones. Or, si cette information s'avérait exacte, il était possible que l'ancienne préfère ait effectivement pété un fusible. Voire quatre ou cinq. Bon ok, tout le paquet. C'était impensable. Et pourtant... Les rumeurs avaient souvent un fond de vérité, Maï était bien placée pour le savoir. En attendant, l'Italienne préférait largement parler de sa meilleure amie. Ce n'était pas Elorah qui irait sortir avec des Poufsouffle douteux, au moins ! « C'est normal que tu ne l'aies pas croisée par ici, elle part vivre à Milan. Je l'ai vue il n'y a pas trop longtemps, mais j'ai quand même peu de nouvelles. C'est plus compliqué depuis qu'on a quitté Poudlard. » constata-t-elle un peu tristement. Puis, afin de reprendre contenance, elle se ressaisit du livre qu'elle observait avant l'apparition d'Adam dans la librairie, et lui fit signe de la suivre vers les caisses. « Tu ne veux pas que je t'offre aussi le conte de fées de tout à l'heure ? N'hésite pas ! » lança-t-elle d'un air jovial, tout en sortant son portefeuille de son sac. Elle avait Adam sous la main à présent, elle ne le lâcherait pas !

[Topic terminé ! 7 mois plus tard ]