PV l Princesse et amie

Marie De Liechtenstein

Aujourd’hui était un jour tout particulier, ou presque. Heaven se rendait au Liechtenstein, petit pays pas très grand où vivait sa meilleure amie et plus grande confidente, Marie. Et Marie n’était pas n’importe qui dans ce pays, non, elle en était la princesse. Alors oui, Heaven avait peut-être été la princesse des Serpentard, lorsqu’elle était à l’école, mais Marie, elle, était une vraie princesse, avec un vrai château, et une vraie couronne. Ce n’était pas rien, il fallait bien l’avouer. Heaven fit très attention à ses vêtements, comme d’habitude. Elle opta pour une robe blanche, relativement fluide, et des sandales compensées qui lui donnait bien dix centimètres de plus. Comme on était début Septembre, il faisait encore beau, alors elle n’allait pas s’encombrer avec un jean -surtout qu’elle avait toujours autant de mal avec les pantalons- et encore moins avec un pull. Une robe était donc parfaite. Une fois ses cheveux ébènes bien lissés et coiffés correctement, la brune attrapa son sac à main, y fourra son portefeuille, son téléphone portable, en vérifiant que Raphaël n’avait rien envoyé depuis son départ, puis, lorsqu’elle fut fin prête, elle transplana à Vaduz, la capitale du Liechtenstein, et lieu de vie de sa meilleure amie.

Heaven était souvent venue ici auparavant, quand Marie et elles étaient encore à l’école de Sorcellerie de Poudlard. Elles se voyaient ici ou bien en Ecosse, chez Heaven, parfois même à Londres. Depuis que la brune avait quitté Poudlard, c’était désormais au Penthouse où habitait Heaven qu’elles se retrouvaient. La brunette n’était donc pas venue ici depuis longtemps, et elle redécouvrit la capitale avec plaisir. Elle avait pensé à prendre un petit bouquet de fleurs blanches pour son amie et se dirigea tranquillement jusqu’au château. On la connaissait, bien évidement, et Marie avait sans aucun doute prévenu les gardes que son amie arrivait, aussi, elle pu passer les portes principales sans aucun soucis. Quand elle était plus jeune, c’était Nicolas, le petit frère de Marie qui se faisait toujours un plaisir de venir la chercher au portail, mais maintenant qu’il était lui aussi à Poudlard, il ne pouvait plus venir chercher Heaven. Ce fut donc un garde de Marie -ou d’un des autres enfants peut-être- qui vint chercher la brune.

L’allée principale passée, Heaven pénétra dans le château. Rien n’avait changé, si ce n’est une grande photo qui représentait la famille De Liechtenstein au grand complet, prise cet été, sans doute, puisqu’Heaven avait presque eut du mal à reconnaitre Nicolas. Finalement la blonde fit rapidement son apparition, et Heaven la prit dans ses bras en déposant une bise sur chacune de ses joues.

«Marie ! Je suis tellement contente de te voir ! Comment vas-tu ? Tiens, c’est pour toi.»

La brune tendit à la blonde son bouquet de fleurs blanches dans un sourire. Cela faisait tellement longtemps qu’elles ne s’étaient pas retrouvées ainsi toutes les deux ! Et cela faisait énormément de bien à Heaven. Elle allait bientôt se marier, la date n’était pas encore fixée, mais elle était fiancée et la bague trônait fièrement à son annulaire. Si l’an passé elle avait subit un épisode douloureux dans sa vie de couple, que Raphaël avait prit soin d’atténuer, maintenant, elle allait mieux. Cela avait prit du temps, et elle avait souvent appelé Erwan, paniquée, mais maintenant, elle allait bien et avait même reprit son travail à temps plein.

«Alors, dis moi tout ! Tu as sûrement des tas de choses à me raconter, pas vrai ? Cela fait tellement longtemps !»

Bon, bien sûr, elles s’étaient écrit, mais les lettres et les discours de vive-voix, c’était quand même singulièrement différent, pas vrai ?! Oui, tout à fait ! Et rien ne valait une bonne discussion !

Depuis qu’elle était adulte, Marie se déplaçait beaucoup. Elle étudiait principalement à Londres, mais avait aussi très régulièrement des congrès ou réunions au Liechtenstein. Elle naviguait donc très régulièrement entre son pays et les terres qui l’avaient accueillie pour ses études en sorcellerie. La belle demoiselle n’avait aucunement le temps de s’ennuyer. Entre les soirée mondaines, celles bien moins guindées d’étudiant (encore que la demoiselle ne côtoyait que des fils et des filles de, hors de question pour elle de trop se lier au peuple. Tout de même !) et sa vie politique qui avait commencé depuis sa naissance et n’était pas prête de s’achever en si bon chemin… Elle n’avait pas le temps de s’ennuyer !

Aujourd’hui, la jeune femme était au château, au Liechtenstein. Elle était montée à cheval, tôt ce matin là. Marie avait toujours adoré l’équitation et elle était une cavalière plutôt douée (malgré son dégoût pour le crotin, encore qu’avec les années, elle commençait à s’y faire *paf*). Elle aurait aimé s’entraîner un peu à l’escrime avec Joseph aussi, mais ce dernier était occupé, alors elle s’était contentée d’une longue balade en amazone dans les parcs de la famille.

Puis elle s’était douchée, bien savonnée, et s’était changée. Elle portait un élégant pantalon taille haute, beige et une petite chemisette brune rentrée dans son pantalon. Une ceinture de cuir soulignait sa taille. Elle était, comme toujours, extrêmement élégante. Heaven, sa meilleure amie, devait arriver aujourd’hui et elle l’attendait avec impatience. Lorsque la brune aux yeux vairons fut à ses côtés, la princesse lui offrit un large sourire, on ne peut plus enchanté :


« Oh Heaven ! Je suis tellement contente qu’on puisse enfin se voir ! »

Puis elle reçut le superbe bouquet de son amie et s’exclama, avec ravissement :

« Oh, elles sont fabuleuses ! Merci beaucoup ! »

Rapidement, elle demanda qu’on les mette à l’eau puis qu’on les laissa seules. Elle était vraiment très contente de voir son amie. Ca faisait tellement longtemps !

« Je vais bien, et toi ? »

Elles prirent place sur deux élégants sofa disposés l’un en face de l’autre devant une jolie petite table basse. Prochainement, le thé leur serait servi. En attendant, elles avaient des tonnes de choses à se raconter, c’était plus qu’évident ! Elles s’étaient certes maintes et maintes fois écrit, mais c’était tout de même autre chose de se voir face à face !

« Oh je ne sais pas par quoi commencer… »

Elle glissa un coup d’œil de côté, comme si elle craignait qu’on ne l’écoute et elle ajouta dans un soupire :

« Je crois bien que… Roman me plait… »

Elle rougissait rien qu’en l’évoquant et se sentait terriblement honteuse en le prononçant à haute voix, là comme ça… Aussi tenta-t-elle de se défendre, tant bien que mal :

« Je ne sais même pas pourquoi. Ca m’agace ! Il n’a pas de manières, il ne sait pas se tenir, il est... tellement… Comment dire… Tellement… Jones ! Bref, tu voies ce que je veux dire, non ? »

Oui hein ? Elle soupira :

« Et toi ? Raconte moi tout ! »

Heaven était raiment ravie de retrouver sa meilleure amie –et première vraie amie d’ailleurs- Parce que cela faisait si longtemps qu’elles n’avaient pas pu se voir –à défaut de voir Nicolas relativement souvent, à croire qu’il passait son été entier sur le Chemin de Traverse et dans toutes les fêtes Serpentardesque du monde magique- et qu’elles n’avaient pas pu discuter tranquillement. Du côté d’Heaven, la faute revenait aux préparatifs de son mariage. D’ailleurs, elle voulait justement demander à Marie d’être sa témouine, Haven ayant d’ores et déjà accepté le poste de témoin de sa chère sœur jumelle. Bien sûr, la date n’était pas encore fixée, mais bon… Mieux valait prévenir que de devoir trouver une témouine de dernière minute complètement incapable ! Keira, elle, si elle l’acceptait –et vu qu’elle n’était pas très mariage, Heaven se permettait de douter- aurait la place de demoiselle d’honneur principale. La chef des autres demoiselles, qui seraient les cousines de la brune.

« On ne peut mieux ! »

Prenant place en compagnie de la blonde dans un élégant sofa, elle se rappela les longues discussions qu’elles avaient pu avoir, toutes principalement axées sur la beauté intersidéral de Drago Malefoy, leur idole de l’époque. Heaven aimait toujours autant l’héritier Malefoy, et elle avait pu voir, au bal des sorciers anglais, qu’il s’était trouvé une compagne, qui semblait l’aimer encore plus que ne l’avait pu un jour Heaven et Marie réunies. Du coup, elle était très contente pour lui, puisqu’elle savait –sa famille étant proche de celles des Malefoy- que tout n’avait pas été très simple pour le jeune homme. Alors qu’elles allaient maintenant papoter de tout et de rien, Marie lui fit une révélation pour le moins étonnante. Roman Jones, ancien Poufsouffle, lui plaisait… Le ciel lui était-il ombé sur la tête ? Etait-elle victime d’un mauvais sort pour le moins troublant ? Ou avait-elle absorbé un philtre d’amour ? Honnêtement, Heaven n’en revenait pas… Jones était loin d’être comme les exs de Marie… Surtout bien loin de Tobias.

« Jones ? Je crois que je préférais de loin Vincent et Tobias… Je pense que tu as trop pris le soleil, ma pauvre… Jones… Rien que de parler de lui, j’en ai des nausées… Tu vaux bien mieux que cela Marie… Tu le sais. »

Loin d’Heaven l’envie de se disputer avec Marie, mais bon, elle devait bien dire ce qu’elle avait sur le cœur non ? Quand Marie n’était pas d’accord avec la brune, elle ne se gênait pas, alors pourquoi Heaven aurait-elle du se taire ? Bien sûr, Tobias était l’exemple même du parfait petit ami pour Marie. Poli, tiré à quatre épingles… Alors que Jones était franchement tout le contraire. Heaven ne l’aimait pas, et c’était réciproque. Tout du moins, elle considérait la chose comme réciproque, et ça lui allait parfaitement bien ! Donc oui, elle voyait mal sa chère petite Marie avec un rustre comme Roman Jones…

« J’ai vu des esquisses de dessins pour ma robe… Faith, la tante de Raphaël a des doigts de fées… Oh, j’en ai fait également, mais les siennes semblent tellement plus magiques que les miennes… »

En même temps, Faith Gibson avait sa propre entreprise de stylisme –elle avait même proposé à Heaven de la rejoindre dans cette dernière, mais la brune ayant déjà un contrat avec Myrielle Symphonie, elle ne voulait pas faire faux bon à son amie. Peut-être que plus tard, elle irait, qui sait !- alors qu’Heaven elle, était encore une apprentie. Bien sûr, cela faisait désormais trois ans qu’elle avait quitté Poudlard et qu’elle travaillait comme Styliste à Pré-Au-Lard, et même si elle avait déjà créé plusieurs tenues, dont une tout spécialement pour sa deuxième meilleure amie, la sulfureuse Keira Williams, elle était loin du niveau de la tante de son futur mari.

La joie régnait sans conteste dans la partie du château qu’occupaient les deux damoiselles de Serpentard à l’heure actuelle après les autres ailes, on ne sait pas et si c’est du côté de Nicolas et de son autre frère diabolique (ouai rien que ça !), cela importe assez peu à notre petite Princesse de toute façon *paf*. Les filles ne s’étaient pas vues depuis si longtemps ! Elles avaient sans nul doute des tonnes de choses (aussi bien des importantes que des vulgaires détails sans intérêt) à se raconter… Rapidement, Marie lui parla de cette saleté de Roman Jones. Evidemment qu’elle valait mieux que lui (oooh les chevilles gonflent, gonflent et gonflent encore !). Elle soupira, l’air (vraiment, attention elle ne simule pas !) désespérée :

« Je sais tout ça… C’est ça le pire ! Je sais qu’il n’a aucune classe, qu’il est plutôt vulgaire, sans grand intérêt… Qu’il n’est pas du même monde, ne sait pas se tenir et plein d’autres défauts s’alignent dans ma tête à m’en donner le tournis. Et pourtant, je te jure devant Dieu qu’il ne me laisse vraiment pas indifférente et je me sens tellement… perdue… »

Ce n’était pas normal d’apprécier Roman Jones bon sang… Ils se jetaient de la nourriture à la tête quand ils étaient adolescents ! (Comment ça les gens changent ?). Il ne savait rien de son univers et n’y avait sans aucun doute pas sa place. La vie de château, c’était… du suicide de vouloir l’y initier ! Mais elle avait beau tenté de se convaincre, rien n’y faisait… Il restait… inoubliable. C’était franchement agaçant. Marie soupira. Puis la robe d’Heaven une fois mentionnée, son attention lui fut totalement dédiée :

« J’ai tellement hâte de la voir !!!! Te connaissant ce sera, de toute façon, une pure merveille ! »

Quant aux esquisses (puisque pour l’instant la robe en était réduite à cela) la blondinette sourit :

« Tu as emmené les tiennes au moins ? »

Peut-être que celles de Faith étaient censées être top secrètes puisque c’était une grande dame de la mode (bref un truc du genre). Mais Heaven avait bien le droit de montrer les siennes à une de ses meilleure amie tout de même, non ???

« Quelle chance tu as !!! Un mariage… Tout le monde sait que c’est le plus beau jour dans la vie de chaque femme qui se respecte, le jour de son mariage ! Tu as une idée générale de la décoration ? De l’organisation ? Tu sais très bien que je suis là pour t’aider évidemment ! »

Et Marie le prendrait très mal qu’Heaven refuse son aide !

Heaven ne comprenait vraiment pas ce qui pouvait bien arriver à sa meilleure amie. Honnêtement, Jones ?! Elle avait peut-être eut de gros problèmes dans sa vie amoureuse elle aussi –on notera notamment sa liaison avec Enry, qui n’en finissait plus, celle avec Adrien, qui avait mal finie et celle avec Siegfried, qui, en plus d’avoir mal finie avait mal commencée… En bref, toutes ses relations amoureuses quoi !- mais là, Heaven ne comprenait pas… En même temps, elle n’avait jamais apprécié Roman, donc bon…

« Marie, je crois que le droit te monte trop à la tête… Tu devrais sortir un peu plus, rencontrer d’autres personnes… Jones… Sérieusement ? Je ne sais pas trop ce qu’il peut avoir de si charmant que cela… On parle de Jones tout de même… Tu pourrais m’éclairer un peu ? »

Non, Heaven ne comprenait pas. Roman Jones était le genre d’anti-héros, anti-prince, tout le contraire de ce qui plaisait habituellement à sa meilleure amie. Alors oui, elle avait du mal à comprendre. Mais bon, Marie allait sans doute l’éclairer sur les raisons qui la poussait à être séduite par cet homme des cavernes, donc elle pouvait sans aucun soucis espérer la comprendre… Ou du moins essayer de la comprendre, parce qu’elle était plus ou moins convaincue de ne jamais pouvoir réellement comprendre ce qui pouvait bien attirer Marie chez ce mec là. Alors qu’elle parlait de sa future robe de mariée, Marie lui demanda si elle avait pris ses croquis à elle. Bien évidement, Heaven n’était pas stupide et savait que Marie allait lui demander de les voir, donc elle les avait pris avec elle. Elle les sortit de son sac, et les tendit à sa meilleure amie.

« Bien sûr ! Tiens, les voilà ! N’hésite pas à faire des critiques, hein ! Qui sait, je pourrais peut-être les réaliser à l’atelier ! »

Après tout, si elle ne pouvait pas les porter, peut-être que quelqu’un d’autre le pourrait, non ? Certes, ces robes étaient des robes qui lui plairait à elle –et on oubliait le côté meringue des robes habituelles, hein, Heaven refusait de passer pour une grosse meringue le jour de son mariage. Du coup, elle avait évité de dessiner trop de froufrous et d’autres trucs comme ça ! Alors que Marie s’extasiait déjà sur le mariage – Heaven savait qu’elle portait les mariages au-dessous tout autre évènement important de la vie- la brune décida que le moment était parfait pour demander à sa meilleure amie si elle acceptait d’être son témoin lors de son mariage, aux côtés de son frère jumeau.

« Justement, à propos de la décoration et de l’organisation… Marie, accepterais-tu d’être ma témoin ? Haven sera le témoin et je voulais que ce soit toi, à ses côtés. »

Heaven esquissa un léger sourire, pleine d’espoirs. Elle n’avait pas trop de doutes sur la réponse de sa meilleure amie, parce que Marie aimait tellement les mariages et l’organisation qu’elle était presque sûre qu’elle dirait oui. Et si jamais elle venait à lui dire qu’elle ne voulait pas cette place, Heaven en serait dépitée, et nul doute que leur amitié en serait gravement atteinte ! Donc Marie avait plutôt intérêt à lui dire oui !

Poussant un soupire à fendre l’âme (ouai rien que ça !), la blondinette hocha tristement la tête, tout en répondant à son amie… Si seulement les choses pouvaient être simples, un jour ou l’autre !

« Je suis la première étonnée, tu sais… Il m’a toujours royalement tapé sur le système, tu le sais très bien… Mais parallèlement, je ne sais pas… C’est plus fort que moi. Il m’attire et m’agace en même temps. Quand je le voie j’ai envie de le gifler et de l’embrasser… »

Bienvenue dans le monde de la contradiction ! Ce n’était pas clair. Certainement pas… Et c’était ça qui rendait le tout si complexe. Chassant le tout d’un mouvement de la main, la princesse ajouta, pour clore cette discussion :

« Enfin, tu voies, moi-même je ne sais pas du tout où j’en suis, ni même ce que je veux ou ne veux pas alors… Montre-moi plutôt ton travail. »

Cela au moins, c’était ‘simple’ pour la princesse. Pas de complication. Elle aime ou elle n’aime pas. C’était plus simple avec des robes qu’avec des êtres humains… Surtout par rapport aux sentiments amoureux. Faire du shopping c’était cent fois moins compliqué qu’essayer de comprendre un homme qui vous fait royalement tourner en bourrique !

Devant les croquis de sa meilleure amie, la blonde s’extasia immédiatement. Passant du mode ‘la vie est trop compliquée, les garçons sont nuls’ à celui de ‘ô par Merlin, ça déchire grave du slip ce que tu fais !!!!!’. Les prunelles de la sorcière brillaient de plaisir devant les croquis d’Heaven. C’était plus que magnifique !!!!

« Oh Heaven… »

Marie ne trouvait même pas les mots ! Elle adorait le travail fournit !!! Ces robes étaient à tomber !

« Elles sont superbes ! Tu es vraiment excellente. Non mieux que ça même… Tu as un tel don, j’aimerais savoir faire ne serait-ce qu’un dixième de ce que tu as réalisé là… Je ne sais pas quoi dire d’autre… Mise à part que tu seras la plus belle avec une de tes créations ! »

C’était évident. Ces robes étaient parfaites. Ni plus ni moins… Marie en crèverait presque de jalousie sur place ! Sauf qu’elle n’était (étrangement) pas jalouse. Elle était sincèrement ravie pour son amie… mais pas jalouse. Peut-être était-elle enfin, en train d’évoluer ? Tout vient à point à qui sait attendre, n’est-ce pas ?.

Alors que la blonde admirait les robes tout en interrogeant son amie sur ce qu’elle avait prévu, elle entendit la question d’Heaven et ce fut, tout à coup, comme si le monde avait arrêté de tourner. Bouche bée, elle dévisageait sa meilleure amie, tandis que les larmes (de bonheur évidemment !) lui montaient aux yeux :

« Sérieusement ??? Oh mon Dieu !!!! Bien sûr que oui !!!!! Je suis tellement honorée !!! »

Elle avait serré tout naturellement la jolie brune dans ses bras. Elle serait le témoin d’Heaven avec le jumeau de cette dernière !!!! L’émotion était intense.

Si Heaven avait beaucoup de mal à comprendre comment Marie pouvait être plus ou moins attirée par Roman Jones, elle comprenait cependant entièrement la complexité des sentiments que la blonde éprouvait, puisqu’elle même en avait éprouvé des biens compliqués à l’écart de Siegfried Lethé, un ancien camarade de classe, dont elle avait été très proche. Si au début tout avait été compliqué entre eux deux, qu’ils jouaient à «je t’aime, moi non plus», avec le temps, de vrais sentiments s’étaient créés. Mais au final, entre amour, jalousie et envie, ils n’avaient pas réussis à être sur la même longueur d’ondes, et s’étaient séparés. Mais bon, peut-être que Marie réussirait à faire quelque chose avec l’ancien Poufsouffle... Après tout, il était tout de même moins vil que Siegfried n’avait pu l’être.

«Je peux te comprendre, j’ai ressenti la même chose à l’époque, pour Siegfried. Je n’arrivais pas à savoir si je l’aimait ou si je le détestait... J’ai laissé le temps décider pour moi, au final.»

Et elle avait bien fait, non ? Après tout, elle était désormais sur le point de se marier ! Elle allait épouser Raphaël Gibson, celui qui régnait sur son coeur depuis plus de quatre ans maintenant ! Et rien n’avait jamais été plus beau ! Certes, il y avait eut quelque problèmes avec le père de ce dernier, mais sinon, avec Raphaël lui-même, tout allait très bien. Ils ne se disputaient que très rarement -et souvent à cause des vêtements de la brune, que Raphaël trouvaient trop courts ou trop décolletés- Mais bon, dans l’ensemble, tout était parfait ! Alors que Marie regardait les dessins que la brune avait fait, cette dernière sirota son thé, dans lequel elle avait ajouté une cuillerée de miel. Elle n’avait plus de problème d’alimentation, par Merlin merci, et pouvait donc se le permettre sans avoir à se faire plus de mal que de bien par la suite. Alors que sa meilleure amie la complimentait sur ses créations, elle sentit le rouge lui monter aux joues.

«Merci... J’y ai passé du temps, mais je les trouvent particulières. Je veux dire, c’est mon style... Mais la tante de Faith est celle qui fait ma robe, je ne porterais aucune de celles-ci... Tu sais quoi ? Quand tu te marieras, je te dessinerais des robes, et, si tu le souhaite bien évidement, je serais ravie de te la faire...»

Elle esquissa un petit sourire. Elle espérait que sa meilleure amie accepterait, bien qu’elle se doutait qu’un tailleur et un styliste devaient déjà être présents à la cour du roi du Liechtenstein et donc à la disposition de sa fille, la princesse Marie, sa meilleure amie... Mais bon, peut-être qu’avec les temps actuels, ils pourraient faire une exception... Enfin, Marie n’était pas encore prête à se marier, elle devait d’abord se trouver un petit ami, digne d’elle ! Et si c’était Jones, Heaven respecterait son choix. La blonde n’avait rien dit pour Heaven et Raphaël... A part sur le fait qu’ils habitaient ensemble sans être mariés et qu’ils avaient fauté avant le mariage... Mais elle était croyante, elle ne pouvait pas lui en vouloir, pas vrai ? Puis la blonde accepta avec joie la demande de l’écossaise, cette dernière eut un grand sourire et serra sa meilleure amie dans ses bras. Son mariage promettait d’être parfait ! Peut-être devrait-elle inviter Nicolas ? Elle penserait à le demander à Marie, plus tard.

«Oh, Marie, merci !!! J'espérais tellement que tu acceptes ! Haven va être soulagé, il espérait bien avoir une organisatrice de talent à ses côtés... Oh Marie, ça va être magnifique ! J’ai tellement hâte...»

Dans les bras l’une de l’autre, ravies par cette magnifique nouvelle, on ne pouvait pas dire qu’elles s’étaient un jour vues comme les meilleures ennemies du monde. Et pourtant, même si elles étaient amies, elles avaient aussi été rivales. Mais maintenant, tout cela était bien loin. Elles avaient grandit, l’une comme l’autre, et savait faire la part des choses. D’ailleurs, en parlant de cela...

«Tu sais, si jamais, quand le jour du mariage sera venu, tu es avec Jones, je ne lui refuserais pas l’entrée. Il pourra venir, si c’est lui que tu as choisi...»

Et même si elle en choisissait un autre d’ici le jour du mariage -qui n’était de toute façon pas encore fixé- elle pourrait l’emmener avec elle. Parce qu’Heaven ne voulait pas que sa meilleure amie ne fasse potiche, ou qu’elle soit malheureuse à cause de l’absence de celui qui aurait son coeur à ce moment là. Parfois, il fallait savoir faire des concessions, n’est-ce pas ?

Le fait que son amie ne la classe pas directement comme indésirable rassurait quelque peu la blondinette. Oh, oui normalement on n’est pas censé jugé ses amis, hein, mais plutôt les conseiller, ceci étant, Marie aurait compris que la brune qui lui faisait face actuellement puisse ressentir du mépris à son égard… Elle-même avait tant de mal à accepter que ses amies ne suive pas la voie de Dieu… Alors qu’on la regarde de travers pour des choix qui étaient tous sauf logiques était plus que compréhensible… La jeune princesse offrit un sourire à sa meilleure amie anglaise :

« On verra bien aussi ce que le temps souhaitera faire de moi… »

Et puis de toute façon, il n’était pas encore venu le temps de trop se pencher sur cette question, elle verrait bien en temps et en heure, là ce qui importait le plus c’était le si joyeux évènement qui illuminait l’existence de la superbe Heaven Clarks : son mariage !!! Rien que d’y penser, la vipère blonde se trémoussait d’impatience. C’allait être formidable assurément !

Penchée sur les diverses robes dessinées par sa styliste de meilleure amie, la blonde ne pouvait qu’admirer encore et encore le travail de la sorcière. Elle savait bien qu’Heaven avait du talent, mais là, ça dépassait l’entendement ! Elle adorait absolument tout sur tout, rien ne clochait tout était tout simplement… parfait. Voilà, ni plus, ni moins. C’était quand même dommage qu’elle ne porte aucune de ses robes ! Quelque peu déçue, Marie s’intrigua :

« Ha bon ? Pourquoi n’en portes-tu pas une des tiennes ? »

Certes, la tante de Raphaël était aussi connue pour son travail de qualité, mais tout de même… C’était trop dommage !!! Quant à la suite, la blonde s’illumina aux promesses de son amie :

« Vraiment ??? Je serais plus que ravie de porter une de tes robes !!!!! »

ET puis ça ferait un coup de pub pour la carrière d’Heaven. Certes, elle avait des relations, mais qu’une de ses robes soit portée par la princesse du Liechtenstein ce n’était quand même pas rien. Oh oui, elle avait d’autres stylistes ou couturières pour elle chez elle… Mais elle n’avait signé aucun contrat d’exclusivité aux dernières nouvelles.

S’en suivit une explosion de sentiments, alors que la brune demandait à la blonde d’être son témoin. Comme si elle pouvait ne pas en avoir envie !!!! C’était ni plus ni moins qu’un rêve devenu réalité pour Marie. Oh, non, son plus grand rêve n’était évidemment pas d’être le témoin de sa meilleure amie, mais plutôt de se marier, mais en soit, c’était déjà pas mal, non ??? Et puis les mariages c’était la plus belle célébration qu’il puisse exister sur Terre de toute façon. Marie avait plus que hâte de voir tout ça avec Haven et, évidemment, la future mariée ! Radieuse, la blonde s’exclama :

« J’ai tellement hâte moi aussi !!! Ce sera absolument grandiose !!!! On ne va pas faire les choses en petit, tu peux y compter ! On va devoir parler couleurs, menus, décoration… Ce sera génial. »

Elle était très heureuse, là, maintenant. Oui, elle avait l’impression de vivre, réellement, pas comme si elle était emprisonnée dans des souvenirs quelconques… c’était extraordinaire ! Quant à la déclaration de la brune sur son cavalier possible en la personne de Roman, Marie sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle reconnaissait bien là, tout l’amour que lui portait sa meilleure amie ! Serrant cette dernière dans ses bras, elle chuchota :

« Oh, Heaven… Merci… »

Heaven avait eut envie de porter une de ses propres robes. Mais à peine le mariage avait-il été annoncé à Faith, la tante de Raphaël, cette dernière avait insisté pour créer la robe de la demoiselle Elle voulait lui offrir, en tant que cadeau de mariage, et malgré son amour de la mode, Heaven ne pouvait pas dire non à une telle offre. Il ne s’agissait pas, après tout, de n’importe qui ! Faith Gibson était connue dans le monde du stylisme, alors avoir une robe dessinée par cette créatrice, tout spécialement en plus, ce n’était pas juste une robe parmi d’autres, c’était la sienne, celle que Faith lui dessinait, pour elle, et rien que pour elle, oui, c’était plutôt jouissif. Heaven était d’ailleurs toute excitée à l’idée d’aller essayer sa robe. Faith lui avait donné rendez-vous quelques jours plus tard, pour prendre ses mesures. Elle avait demandé à la demoiselle de prendre un peu de poids, d’avoir un peu de formes d’ici le mariage, mais Heaven n’était pas dupe, c’était sans doute une idée de Raphaël, qui avait toujours peur que sa fiancée ne retombe dans ses anciens déboires.

«Faith veut me l’offrir, comme cadeau de mariage. Tu sais, le père de Raphaël ne m’aime pas vraiment, alors que je connais Faith depuis que je suis gamine. Elle est très amie avec ma mère, elle venait souvent au manoir, je l’appelais «tata»... Je dois bien avouer que j’étais surprise quand j’ai su qui elle était.»

La brune esquissa un sourire. Elle se rappelait de ce jour comme si c’était hier. Faith avait débarqué à l’improviste chez Samuel, lors de la veillée de Noël, et Heaven l’avait reconnue de suite, cette femme brune et pétillante qui venait au manoir des années durant, la couvrant de cadeaux et de baisers. Et elle l’avait appelée comme elle en avait eut l’habitude, plus jeune. Et là, tout le monde avait pris peur. Les Clarks étaient-ils reliés aux Gibson à une échelle plus importante qu’ils ne le pensaient au début ? Dans un sens, ils étaient forcément reliés, assez loin dans leurs arbres généalogiques respectifs, car il s’agissait de deux grandes familles de Sang-Pur... Mais là, le doute du premier degré ignoré les avait effleurer, jusqu’à ce que le doute soit balayé d’un revers de main, suite aux explications de la concernée.

«Alors je te le promets, lorsque tu te marieras, je ferais une robe rien que pour toi. Une robe à la hauteur de ton statut de princesse !»

Et une promesse était une promesse ! Pas besoin, cela dit, d’un serment inviolable pour la scellée. Heaven était prête à s’y mettre dès le lendemain, pour qu’elle soit prête lors du jour j ! Mais comme la princesse n’avait pas encore trouvé son prince charmant -elle était loin d’être en couple avec Jones pour de bon!- la brune avait largement le temps de penser à son propre mariage avant tout ! Il arriverait bien plus vite qu’elle ne le pensait... Et sa mère le lui disait souvent ! Alors que Marie la remerciait d’accepter Roman le jour venu, Heaven elle, ne put s’empêcher de rendre son étreinte à sa meilleure amie.

«Ce n’est rien... Tu m’as acceptée quand j’ai eu mes problèmes, tous autant qu’ils soient, et surtout avec Raphaël... Alors je serais toujours là pour toi.»

Après tout, Heaven n’avait pas été facile à vivre, lorsqu’elle avait eut sa passade anorexique, ou quand elle avait prit conscience de son amour pour Raphaël et qu’elle était en constante remise en question, se comparant toujours à Daphne Greengrass, qui était, à l’époque, la petite amie de son actuel fiancé. Elle avait été odieuse avec un bon nombre de personnes, s’était souvent énervée pour pas grand chose, mais Marie était toujours restée à ses côtés. Et même si Heaven avait fait de nombreuses qui allaient à l’encontre des croyances de Marie, la blonde avait toujours été là... Et Heaven ne pouvait bien évidement pas l’oublier !

Marie écouta l’explication de son amie, concernant sa propre robe de mariée et ne pu que sourire, sur l’anecdote. En effet, il y avait de quoi être sacrément surpris, même ! Elle hocha doucement la tête et répondit dans un sourire entendu, et quelque peu amusé, cela va de soit :

« En effet, j’imagine ta surprise ! Pour elle aussi, ça a dû être étrange, je suppose ? Mais c’est un très beau cadeau de mariage qu’elle te fait là. »

Une robe de mariée, non pardon SA robe de mariée, la seule l’unique, la meilleure qu’il soit (oui on sait tous que dans le monde de Marie, le divorce n’existe pas, et que des mariages on n’en fait qu’un seul dans sa vie !). Un sourire attendri, voire même plutôt touché éclaira le visage de la blondinette alors que son amie lui affirmait que pour son mariage à elle (car même si Marie était seule depuis qu’elle n’était plus avec Tobias, elle savait qu’elle allait se marier un jour, c’était dans l’Ordre des Choses. Voilà tout !), la sorcière ne pu que sourire à la brune, reconnaissante (et plutôt pressée de voir ce que sa meilleure amie Vipère pouvait bien lui dessiner pour l’occasion !) :

« J’ai tellement hâte de voir ça… »

Elle reprit, cependant, dans un petit haussement d’épaules, où pointait (peut-être) une petite once de désespoir :

« Enfin… Encore faudrait-il que je trouve un mari, avant de penser à ma robe… »

Oui, pas mal pour commencer, non ? Dire que cela faisait trois ans qu’elle n’avait pas eu d’hommes dans sa vie ! Après avoir passé toute son adolescence avec Tobias, c’était un changement plutôt conséquent pour la jeune femme qui avait peut-être un peu de mal avec son célibat, de temps à autres… Ceci dit, Marie avait la Foi (toujours), et elle savait que Dieu ne la laisserait pas seule tout le restant de sa vie (seulement fallait-il peut-être qu’elle se bouge un peu pour donner un petit coup de main au destin ?). Quant à la situation Roman (nommons cela ainsi…), la sorcière ne savait pas trop quoi penser à l’heure actuelle, parce qu’elle avait beau être vraiment attirée par lui… Elle avait du mal à envisager sérieusement cette option. Il était tellement trop… si peu… Raaaaah. Voilà, quoi ! En revanche, l’effort d’Heaven (qui détestait le jeune homme, appelons un dragon un dragon) à son égard avec quelque chose de véritablement appréciable, elle ne pouvait pas le nier. Elle sourit doucement à la brune :

« Merci quand même, ça me touche, énormément. »

Et elle ne prononçait pas ces paroles à la légère ! Aucunement. Les deux filles étaient très liées, c’était indéniable, même si elles étaient parfois trop semblables tout en demeurant farouchement opposées sur d’autres points, elles savaient qu’elles pouvaient très bien faire confiance à l’autre. Et ce, en toute circonstance. C’était ça, l’Amitié.