THEME - La revanche d'une rousse - PV

Opalyne avait tout pour être au paradis. Elle éatit super belle (c’était là le point le plus vital de son existence), elle avait un petit ami aussi canon que sympa (super important aussi, mine de rien) et elle n’avait pas prévu de se prendre la tête avec ses problèmes familiaux d’ici… le mois prochain. Voilà. Tout aurait dû être parfait donc, ce jour là. Cependant un truc clochait. Elle se sentait sur les nerfs, vivement agacée. Elle était prête à démarrer au quart de tour pour un oui ou pour un non. Elle se sentait sur le point d’exploser, il ne manquait plus qu’un petit quelque chose et BOUM. L’irrémédiable aurait lieu. Elle ne comprenait pas pourquoi elle était aussi à cran, mais une chose était plus que certaine : mieux valait ne pas l’embêter. Pas si on tenait un tant soit peu à sa vie, en tout cas… Inspirant bruyamment, elle tenta de retrouver son calme, sans grand succès. C’était agaçant cette frustration, cette tension constante… décidant que ça finirait par se tasser au fil de la journée, la rouquine quitta son dortoir, avec plus ou moins de motivations pour affronter cette (terrible ??) journée qui allait avoir lieu.

La Rouge et Or arrivait dans la grande salle, descendant les escaliers menant au réfectoire quand son chemin croisa celui de Corey, alias son ignoble ex petit ami qu’elle ne supportait plus (depuis qu’il l’avait méchamment larguée pour une salle c*nne de Serpentard…). Certes, Ena était la cousine d’Emeric (son petit ami, donc). Mais il n’y avait pas photo ! Entre Ena et Emeric le seul point commun c’était le E du début de leur prénom et leur maison, et un peu de sang, et les cheveux et…. Bref, en tout cas, Corey n’aurait jamais (mais alors vraiment JAMAIS) dû l’abandonner pour cette espèce de sale petite garce prétentieuse et puante (oui bon elle pue pas, mais faut bien lui donner des trucs négatifs, histoire de la haïr d’avantage encore).

Puisqu’il était mal vu de s’en prendre à cette sal*pe, parce que c’était la cousine d’Emeric, qu’Emeric l’aimait bien et que la jeune pierre rousse tenait à son petit couple parfait, elle jugeait préférable de s’en prendre à Corey. De toute façon, il l’avait bien cherché. Aussi, alors qu’elle le jugeait méchamment dans les escaliers, toute cette colère, cette fureur et son agacement qu’elle ressentait depuis son réveil se regroupèrent sournoisement, grimpant sans scrupule jusqu’à sa jolie bouge rosée et elle jeta avec froideur et dédain :

« Tiens Corey, tu feras gaffe, tu as un truc extrêmement moche qui te suit partout… »

Et esquissant un sourire aussi sournois que malicieux, elle reprit, l’air faussement navrée attitude typiquement de la bonne petite garce de service :

« Oups. Non, autant pour moi ce n’est que ton sac… Toujours aussi ringard à ce que je voie. Le progrès ce n’est pas pour maintenant de toute évidence. »

Il aurait pu être à la pointe de la mode ou totalement hors sujet, ses répliques auraient été les même. De son point de vue (on ne peut plus objectif prétendrait-elle), il était ringard. Point barre. En plus, il avait des goûts de m*rde. Il lui avait préféré cette petite c***e de Vipère à deux mornilles !!!! Ena… Non mais n’importe quoi. Franchement… Looser un jour, looser toujours, telle était la devise. Et qu’il se tienne prêt, Opalyne avait de la colère à déverser, ce n’était que le commencement.

On ne la lui faisait pas comme ça ! Mine de rien, Opalyne avait pas mal de trucs planqués sous ses jupons et elle pouvait être plutôt étonnante quand elle le voulait. Et les choses en question n’étaient pas uniquement de spots de vernis et des kits de soins pour la peau et les cheveux même si ça constitue une grande majorité de sa collection personnelle. Et derrière ses allures de petite princesse aux petits soins pour sa personne se cachait (aujourd’hui en exclusivité, mesdames, mesdemoiselles, messieurs) une véritable tigresse. Après tout, il n’y a qu’un pas entre une lionne et une tigresse… Non ? On dira que tous les deux sont des félins, quoi !

Corey l’attaquait sur son esprit. Bien sûr. La rouquine ne pu que sourire, pas vexée pour un sous. Elle savait pertinemment qu’elle n’était pas vraiment une tête de classe encore que tout dépend du sens dans lequel on consulte le classement, en soit *sort très très très loin*, mais elle, au moins, elle n’avait pas que son esprit pour elle dans la vie heureusement d’ailleurs, sinon ça reviendrait à dire qu’elle n’avait absolument rien pour elle *paaaf*. Pas choquée pour un galion (il lui en fallait teeeeeeellement plus pour l’atteindre !), elle se contenta de jauger l’ennemi (ouai carrément, aux grands maux les grands remèdes) avec sarcasme :


« Tssss. Moi au moins je n’ai pas que ça qui joue en ma faveur dans la vie, Heap. »

Ouai tiens, me^me plus Corey prends-toi ça dans la face sale petit vermisseau !!! *Opalyne est sur le ring, elle vient d’enfiler ses gants, elle est au taquet la rouquine aujourd’hui !!!! Attention aux yeux, les filles, quand ça s’énerve, ça peut griffer certes avec les gants ça peut être difficile mais on s’en fout, faut pas chipoter quoi !!!. Et parce qu’il était absolument hors de question pour elle de s’arrêter là, elle enchaîna :

« C’est vrai que je ne suis pas la première de ma promotion, mais moi, au moins, je sais me mettre en valeur. Sans parler du social où tu n’es pas le moins du monde à la hauteur. Mais ce n’est pas ta faute, tu préfères ta pathétique petite vie fictive… je comprends, quand on est un moins que rien dans la réalité, il faut sûrement tenter de compenser avec son imagination. »

La rouquine était méchante et elle en avait parfaitement conscience. Elle se comportait comme une garce. Mais elle était incapable de s’arrêter. Il y avait toute sa colère qu’elle n’avait jamais pu évacuer à l’encontre de Corey. Mais aussi celle qu’elle cachait au fond d’elle, contre sa demi-sœur Jade… mais pas seulement !! Contre ses parents, sa sœur jumelle aussi, Ruby. Elle était furieuse. Elle était dans un état tel qu’elle avait un besoin plus oppressant de tout rejeter en dehors. Une bonne fois pour toute. Et puisque Corey était passé devant elle avant les autres concernés et bien soit. C’était lui qui se prendrait tout en pleine figure !

La rouquine était à présent à la hauteur de Corey. Du haut de son mètre soixante dix, elle était grande pour son âge. Et elle se sentait doter d’une confiance certaine qui pouvait en destabiliser plus d’un. Mais certainement pas Corey, d’un parce qu’il la connaissait bien (trop bien même à son plus grand regret) et de deux, parce qu’aujourd’hui un truc clochaient et même si tous deux en avaient conscience c’était beaucoup plus fort qu’eux. Ils avaient besoin de s’agresser, c’était presque vital. Et c’était aussi libérateur qu’inquiétant.

A la réponse de Corey, la rouquine ne pu réprimer un sourire moqueur signifiant clairement ‘à d’autres’. Elle savait qu’elle dépassait les bornes, mais parallèlement, elle était incapable de s’arrêter. Elle avait trop emmagasiné, elle devait tout recracher, et c’était sur Corey que c’était tombé. Tant pis pour lui ! Quant au fait qu’elle soit à la fin du classement, étant donné que ça n’avait jamais franchement dérangé Opalyne d’être moins doué que les autres pour ne pas dire un poil stupide (faut de tout pour faire un monde, elle, elle a opté pour le clan des jolies filles, voilà, elle laisse les neurones aux autres, elle s’en fiche ! *paf*), elle haussa les épaules, guère affectée par la pseudo insulte de Corey. Si c’était là tout ce qu’il savait faire, elle avait un peu pitié de lui. Si intelligent et si eu de bonnes réparties…

La rouquine revint rapidement sur cet avis cependant, en entendant la suite… Là, c’était un peu beaucoup abusé ! Elle le dévisagea avec une fureur à peine contenue (elle n’a de contenue que le simple fait qu’elle se soit retenue de le gifler, et pourtant, sa main la gratter furieusement !!!). Tapiner ??? Ca veut dire quoi s’il te plait, Corey ? Tu sais, je suis bête alors…. Il n’avait certes pas attaqué sa plus grande faiblesse (qui était sans conteste ses soucis familiaux et surtout son père et Jade) mais il commençait à lever le niveau, là. Opalyne fulminait, aussi répliqua-t-elle rapidement, partie pour faire du mal.,, cette fois ci. Vraiment.

« En attendant je suis séduisante et désirable, moi. Tandis que toi… regarde toi, enfin. Pas un seul petit muscle à l’horizon, de dos, si tu cachais ta coupe de cheveux… J’ai di que tu avais besoin de passer chez le coiffeur, d’ailleurs ? On croirait voir une fille. Tu es tout maigrelet, c’est ridicule. A croire que tu as oublié de devenir un homme. »

Et comme elle savait qu’il était plutôt complexé à ce sujet, elle avait mis le paquet. C’était extrêmement mesquin sans conteste. Et jamais, en temps normal, elle n’aurait osé faire ça. Seule jade méritait autant de haine (et encore ?). Et pourtant, ne venait-elle pas d’insulter Corey à l’instant ? Ne venait-elle pas d’user, très lâchement, de ses connaissances le concernant pour jouer contre lui. C’était bas. Très bas. Mais elle était incapable de s’arrêter c’était plus fort qu’elle, elle était partie pour être méchante et les paroles glacées coulaient sans fin de son cerveau à ses lèvres sans qu’elle ne puisse vraiment intervenir dessus.

Si pour l’instant la Lionne était occupée à l’insulter, elle demeurait très différente de ce qu’elle était ‘censée’ être dans son état normal. Bien que consciente de la chose, ce n’était pas pour autant qu’elle parvenait à retrouver ses idées et son état normal. Rien n’allait correctement c’était certain. Elle faisait tout de travers et elle allait s’en vouloir… Pas maintenant mais cela ne saurait tarder, elle en avait légèrement conscience, là, tout au fond, derrière ce flot incroyable de haine et de colère condensés dans son cœur.

Elle était allée trop loin en avait parfaitement conscience, mais elle n’avait pas pu s’en empêcher, c’était tout simplement beaucoup plus fort qu’elle. Elle qui avait toujours appris à se contenir venait d’exploser, elle n'avait jamais jusqu’alors montré autant de haine, autant de colère comme ça. Pas même devant son père qu’elle détestait tant ou jade qu’elle haïssait d’avantage encore. Et quitte à choisir une personne qui la mettait vraiment hors d’elle, Corey n’était pas le premier de la liste (il était dans la fameuse liste malgré tout mais pas au sommet non plus). Elle aurait dû réfléchir, mais elle en était incapable. Son sang était en train de bouillir dans ses veines, et la colère s’insufflait inlassablement en elle.

L’attaque de Corey, ou plutôt s’agissait-il d’une mise en garde la fit frémir. Mais elle répliqua avec hargne :

« Tu crois peut-être que tu m’intimides ? »

Pourtant, il était évident qu’elle ne désirait pas le moins du monde qu’il parle de ses soucis (très nombreux) avec sa famille, le sentiment rejet qu’elle avait toujours ressenti et qui jamais ne s’était atténué. Mais elle n’était pas du tout en état de réfléchir à ce genre de chose, elle bouillait sur place, et elle transpirait la colère par tous les pores de sa peau. Être si agressive n’était pas dans ses habitudes, mais elle n’arrivait pas à se raisonner.

Elle ne remarqua pas qu’il serrait la rampe de l’escalier. Elle ne faisait pas attention aux détails, tant la fureur lui brouillait les sens. Quant à poursuivre plus tard, elle le dévisagea avec autant de froideur que de mépris. Sans doute en viendrait-elle à s’en vouloir de sa réaction exagérée, mais pas pour le moment… Elle répondit avec agacement :

« C’est ça, va pleurer dans les jupes de ta sœur, pour changer. »

C’était aussi une chose qui l’énervait prodigieusement. Lui, il avait une famille si soudée. Tandis qu’elle, elle ne pouvait compter sur personne. Ni ses parents, ni ses sœurs. Certes, elle avait ses amis, mais elle aurait aimé avoir une vraie famille aussi. Comme Corey. Quant à se souvenir des paroles des enseignants, la rouquine ne put s’empêcher de rire méchamment avant de répliquer avec froideur :

« Comment veux-tu que je m’en souvienne ? Tu as oublié que j’étais débile ? Enfin, Heap, tu devrais quand même te souvenir de ce que tu racontais il y a cinq minutes toi qui est siiiii supérieur, si intelligent. »

Oui elle était mauvaise, hein ? Et puis, lasse, elle répliqua :

« Tu me gonfles. »

Et elle le laissa là, sans se douter qu’elle avait échappé à une bonne gifle (c’est naïf les lions quand ça s’y met !). Elle était loin d’être apaisée, aussi décida-t-elle d’aller prendre une bonne douche et si jamais quelqu’un avait une critique à formuler, et bien qu’il la formule, mais elle n’en ferait qu’à sa tête, aujourd’hui. Et si certains ne le voyaient pas sous cet angle, ce serait bien dommage, mais elle s’en ficherait royalement !

Oubliant ce pourquoi elle avait descendu les escaliers (manger en l’occurrence) elle retourna aux dortoirs, bien décidée à s’isoler. Alors qu’elle s’éloignait, sa colère apaisait et des larmes de regrets se mirent à couleur sur ses pâles joues rosies par son ressentiment.