[Chaudron et Apoticarius] - Bienvenue ! - PV

Dmitri n’était pas toujours au boulot (en fait il sèche tous les jours, mais chuuuut). Cependant, il restait assez attentif (dans les grandes lignes en tout cas) des évènements qui se produisait au sein de son entreprise. Il l’avait hérité de son père, qui lui-même l’avait hérité de son père et il espérait qu’un jour (lointain, mais un jour) sa fille prenne le relais. Bien qu’il ait encore beaucoup de mal à la voir comme une jeune femme et qu’il soit encore plutôt bloqué au stade ‘bébé’ (enfant à la rigueur mais certainement pas encore ‘ado’), il pensait lui en parler l’été prochain. Si, dans tous les cas, il respecterait le choix de sa fille (je m’en fous, tu prends la suite, point barre), il espérait quand même bien qu’elle soit motivée à l’idée de prendre la suite de l’immense entreprise familiale. Elle qui était partie de trois fois rien était devenu un empire à présent ! La famille Vodianovski était très fière de sa réussite : un dur labeur se cachait derrière la fortune familiale ! Et Dmitri espérait sincèrement que sa fille acceptera de reprendre le flambeau, quand l’heure sera venue…

A l’heure actuelle, Dmitri était sur Londres. Il y avait divers sièges pour son entreprise, et en général, il s’arrangeait pour être au moins une fois par moi dans chacun d’entre eux, afin de parler avec les responsables dans le pays considéré, et de voir comment tout se passait au sein de l’entreprise. Evidemment, il était très loin de connaître tous ses employés. Rien que les cadres, il ne les connaissait pas tous de vue. A ses yeux, c’était le plus gros inconvénient d’avoir une si grosse entreprise, cependant, il avait confiance en ses employés, déjà parce qu’il faisait en sorte que ceux chargés du recrutement soient on ne peut plus dignes de confiance.

Alors que le sorcier sortait de la première réunion de la matinée, il passa devant la salle de pause, réservée au personnel en même temps qui, à part le personnel et quelques commerciaux peut bien venir ici ?? il vit qu’une personne était présente un gros flemmard qui veut pas faire ses heures, à tous les coups *paaaf*. Puisqu’il n’était pas pressé, il décida de faire une halte, histoire de parler un peu avec cet employé. Dire qu’il ne ‘lavait jamais vu semblait avoir tout son sens, il ne pouvait pas voir tout le monde individuellement, humainement ce n’était pas possible. Cependant, il aimait connaître quelques personnes, et sait-on jamais, si elles lui semblaient intéressantes, il pouvait bosster leur carrière. Il n’était pas de ceux qui croient au hasard ou au destin. Dans la vie, il y a des occasions qui se présentent et qui n’attendent que d’être saisies. Libre à nous après de les attraper au vol ou de les laisser filer.

Passant le seuil de la porte, l’homme sourit à celui qui était déjà sur place. Il semblait être extrêmement jeune, il devait avoir une vingtaine d’années… sans doute pas plus de vingt cinq ans à tout cassé.

« Bonjour, je ne te dérange pas ? »

Oui, oui, il tutoyait, il était comme ça, dans l’entreprise, tout le monde se tutoyait de toute façon, c’était la règle de base sinon tu es viré, tu choisis !. S’avançant dans la salle, il le rejoignit, tendant la main :

« On ne s’était jamais vu avant, je crois : je suis Dmitri. »

Il s’abstint bien de donner son nom, c’est beaucoup moins naturel quand on sait qu’on parle au big boss…

Bienvenue !
Tomas & Dmitri

© Belzébuth

Tomas travaillait énormément en ce moment faut pas croire, soutenir les murs de la salle de pause, et appuyer sur les boutons de la machine à café, c'est du boulot !. Il voulait s'investir sérieusement dans sa relation avec Helena, être quelqu'un sur qui on pouvait compter. Ils n'étaient plus à Poudlard à présent, un jour il devrait éventuellement assumer des responsabilités, et il se disait que s'y mettre un peu plus tôt ne lui ferait aucun mal. Il ne pouvait pas se montrer oisif éternellement. Il essayait de se projeter dans l'avenir. Ce n'était pas du tout dans ses habitudes - il était plutôt de ceux qui vivaient dans l'instant, et laissaient le futur là où il était -, mais il n'y avait aucun doute sur la question. Il était très investi dans son poste de stagiaire à Chaudron et Apoticarius - dans le siège situé à Londres - parce qu'il voulait montrer de quoi il était capable, et pouvoir accéder à un poste plus important et payé, accessoirement parce que le bénévolat c'est pas trop son truc. Seulement il avait aussi conscience de voir Helena de moins en moins souvent, malgré le fait qu'ils habitaient ensemble. Elle bossait au ministère, et lui dans cette firme, et c'était prenant.

Lui qui était un flemmard de première, le voir se diriger vers un domaine centré sur les potions, voire la botanique, avait de quoi surprendre. Il n'avait jamais fait partie des meilleurs élèves de sa promotion dans ces matières. Pourtant, ce n'était pas dû à un manque de capacités de sa part, juste un manque d'investissement. Il était trop détaché et nonchalant vis-à-vis de la majorité des matières que l'on enseignait à Poudlard. Il était suffisamment égocentrique pour se juger au-dessus de tout ça, parce qu'après tout, une fois arrivés dans le monde réel à quoi ça leur servirait, de savoir faire danser une théière ? S'il s'investissait, il était capable de grandes choses, mais il avait souvent été trop blasé, pendant sa scolarité. Il faisait ses devoirs, obtenait des résultats globalement bons - encore que ça dépendait des matières - mais autrement, ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Maintenant, il faisait tout pour se dépasser, et rattraper son retard. Son job comptait pour lui, il ne pouvait pas rester stagiaire toute sa vie. Et même s'il sentait qu'il s'éloignait un peu d'Helena, il ne voyait rien d'alarmant là-dedans pour l'instant. Il faisait ça pour eux.

Soupirant, l'Allemand quitta le bureau qu'il partageait avec un sorcier plus vieux, qu'il jugeait plutôt empoté. Il avait besoin d'un café. Certes, il provenait d'une famille de sang-purs allemands, mais ça ne l'empêchait pas d'apprécier certaines inventions moldues à leur juste valeur. Il avait été pilote pendant deux ans après tout, c'était bien parce qu'il raffolait des bolides créés par les moldus. Il en allait de même pour le café: ça lui était devenu vital ces derniers temps. Gobelet à la main, il vit volte-face et cria comme une fillette avant de projeter l'intégralité du liquide brûlant dans la tronche de Dmitri et s'aperçut qu'un homme venait d'entrer à son tour dans la salle de pause. A vue de nez, il avait la trentaine. Il dégageait quelque chose d'impressionnant, qu'il mit sur le compte de sa carrure, même s'il sentait que c'était plus que ça. « Bonjour. Non pas du tout, je prenais juste un café. » indiqua-t-il d'un ton aimable. De base peu sociable, il lui arrivait même d'être carrément désagréable, pendant ses premières années à Poudlard, mais ça s'était un peu tassé avec l'âge, et au contact d'Helena, ou de Giada. De toute façon, il faisait toujours en sorte d'être poli, et puis c'était un peu différent quand on était confronté à un adulte. Il avait l'habitude des collègues de son père.

A voir son aîné, il n'aurait jamais pensé qu'il s'agissait en vérité du grand patron. Il était quand même sacrément jeune pour être à la tête d'une firme multinationale en soi, il pensait plutôt à un vieux, ou au minimum quelqu'un de l'âge de ses parents antique, donc. Il ne connaissait pas tant de monde que ça dans l'entreprise, il était encore nouveau, et par nature, ne cherchait pas trop à se faire des 'amis'. Du coup, il ne s'attendait pas franchement à ce que le nouveau venu commence à lui faire la causette. Conservant un air neutre, il serra la main que lui tendait son 'collègue'. « Tomas. Non, en effet. Tu ne travailles pas à cet étage, si ? » interrogea-t-il sur le ton de la conversation. Il était plutôt solitaire, donc prendre sa pause tout seul ne le dérangeait pas plus que ça, mais après tout, maintenant qu'ils étaient là: pourquoi pas. Il voyait peu Helena en ce moment, et c'était encore pire en ce qui concernait Giada. Un peu de compagnie ne le tuerait pas. Pour ce qui était du tutoiement, certes Tomas trouvait ça bizarre - il était quand même plus âgé que lui visiblement - mais il aurait trouvé ça fichtrement plus ridicule s'il s'était mis à le vouvoyer, comme s'il s'agissait d'un prof à Poudlard, ou d'un parent. Autant la jouer naturel, c'était plus crédible.

Malgré ses origines plus qu'aisées, Tomas n'était pas un garçon particulièrement difficile. Certes, il avait été totalement déboussolé durant l'année de la disparition de la magie, mais il avait fini par apprendre, et s'était depuis intéressé de plus près à la technologie moldue. Il était ouvert aux nouveautés. Et il en allait de même lorsqu'il s'agissait de son alimentation, il avait beaucoup voyagé avec ses parents, et goûtait toujours de tout. Par conséquent, il était loin d'être offensé par le goût du café qu'on leur proposait dans l'entreprise. Il avait connu pire, et il avait connu mieux, tant que ça se buvait, ça lui allait pour l'instant. « Il n'est pas trop mauvais, il fait son office en tout cas. C'est tout ce que j'attends de lui. » reconnut-il en en buvant une gorgée, tandis qu'il observait son collègue se servir. Besoin d'aide papy ? C'est vrai que le café ne se préparait pas comme ça jadis !

S'asseyant à son tour, Tomas interrogea le nouvel arrivant concernant sa présence en ces lieux. Certes, il ne prêtait pas forcément attention à tous les détails, mais il était quasiment sûr de ne jamais l'avoir vu ici. Peut-être qu'il venait remplacer le vieux que l'Allemand se coltinait depuis son arrivée ? « Oh, je vois. Ça fait plusieurs mois maintenant, depuis septembre exactement. » répondit-il toujours avec neutralité. Il avait toujours été avare de mots, ça n'allait pas miraculeusement changer. Qui plus est, son interlocuteur ne s'étalait pas particulièrement sur sa propre occupation, il n'allait pas se mettre à faire le récit de son existence en retour. Objectivement, le type lui inspirait plutôt confiance, il avait de la gueule et il semblait particulièrement à l'aise à chaque fois qu'il prenait la parole.

Il adressa un demi sourire amusé à Dmitri - quelque chose lui disait que lui non plus n'était pas à cent pourcent anglais -, lorsque celui-ci commenta la qualité de son café. Eh, Tomas ne lui avait pas menti: buvable, mais pas exceptionnel. On n'attendait généralement pas plus du café en poudre proposé dans les bureaux. Il acquiesça d'un hochement de tête, ne voyant néanmoins pas de raison d'ajouter quoi que ce soit. Certes, il aurait pour sa part volontiers échangé les dosettes contre une véritable machine à expresso, rapide et efficace, mais au fond, est-ce que ça intéressait vraiment Dmitri ? Il était déjà surpris que son collègue semble aussi bavard - ou du moins, qu'il s'interroge autant le concernant. En soi, personne ne l'avait attaqué à coups d'agrafeuse quand il était arrivé dans l'entreprise encore heureux, mais il n'avait pas non plus particulièrement sympathisé avec qui que ce soit. Et d'un seul coup cet homme apparaissait et lui posait des questions sur lui. Alerte à l'espion ! « Je suis stagiaire à la comptabilité en ce moment, j'ai toujours été bon avec les chiffres. Et toi ? En dehors du fait que tu bouges pas mal, je ne sais toujours pas ce que tu fais... » lui fit-il remarquer judicieusement. C'était pas tout ça, mais ce type commençait à l'intriguer à présent.

Tomas fronça les sourcils, pris de court par la nouvelle question de son interlocuteur. Pourquoi était-il venu ici ? C'était pas vraiment ses oignons, si ? Si ça se trouve, il travaillait au recrutement, et venait vérifier que le petit nouveau n'était pas un glandeur de première, venu juste pour dévaliser leur réserve de café en se tournant les pouces. Dans le doute, l'Allemand opta pour la franchise. « C'est plutôt un hasard, à vrai dire, je n'avais pas prévu de bosser dans ce domaine, à la base. Je connaissais l'entreprise pour sa réputation, évidemment, et j'ai postulé. » Il marqua une pause, ramenant les yeux sur son café suite à la remarque de Dmitri le concernant. « Je m'en doute ! Non c'est surtout que j'avais besoin d'un emploi. Reste à faire mes preuves, à présent. » avoua-t-il en haussant les épaules. Et puis il y avait la localisation du siège dans lequel il bossait aussi. Helena était au Ministère, et lui ici, géographiquement parlant, ça l'arrangeait bien.