Crime & conséquences [ PV ]

Crime & conséquences
Roy & Silah

© Belzébuth

Roy était décidé à se faire virer commettre le maximum de méfaits possibles cette année. Depuis sa dispute avec Joy, quelques semaines plus tôt, sur le pont suspendu, il se montrait plus imprudent que jamais. Il multipliait les coups fourrés, les sorties après le couvre-feu, et l'usage d'objets pourtant clairement inscrits sur la liste des objets interdits (et il avait de la marge, vu qu'elle en comprenait plus de 400). Mais l'adrénaline, la vraie, ne pointait son nez que lors des courses poursuites à travers le château. Courir jusqu'à ce qu'il ne sente même plus ses jambes, esquiver Peeves, qui était prompt à la délation, découvrir de nouveaux passages secrets afin de gagner du temps. A côté de ça, ses études lui passaient complètement au-dessus de la tête.

Seulement, cette fois, il s'était fait choper. Le plan paraissait pourtant raisonnable. Il avait créé une diversion, celle sur laquelle il travaillait depuis des jours à présent. Appâter Miss Teigne ne fonctionnant pas, tenter de la dresser ayant été un effort vain, il avait tout simplement recouru à la ruse. Et après on dit que les Poufsouffle sont innocents. Le brun s'était débrouillé pour faire passer une Praline Longue Langue (et une seule !), dans la gamelle de croquettes que Rusard lui remplissait tous les soirs. Et Merlin savait que cette étape avait déjà été suffisamment compliquée comme ça. La panique s'en étant suivie (surtout étant donné que ladite praline n'était pas destinée aux animaux, à la base) lui avait permis de s'introduire dans le bureau du concierge tandis qu'il embarquait sa précieuse créature à l'infirmerie (Madame Pomfresh allait être ravie !). A sa place, Roy se serait automatiquement adressé à Hagrid, qui était après tout, spécialiste des créatures magiques, mais Rusard semblait oublier que Miss Teigne n'était pas tout à fait humaine. Il s'accorda une seconde pour trouver cet état de fait particulièrement triste (et un brin alarmant), avant de se mettre en quête du Frisbee à dents de serpent que le concierge lui avait confisqué deux ans plus tôt. Il était temps pour lui de récupérer son bien !

Son regard passant distraitement sur la liste affichée à l'un des murs, il s'en approcha avec intérêt. Et s'il modifiait un peu cette fameuse liste des objets interdits ? Rusard en serait vert. Et il devrait se mettre à confisquer des livres de cours et du dentifrice, au lieu de farces et attrapes. (Bon, ok, ce n'était pas comme si Roy avait les capacités pour jeter un maléfice au bout de parchemin et obliger son possesseur à appliquer tout ce qui y était écrit, mais qui sait !). C'est cet excès de machiavélisme qui lui coûta la succès de sa mission. Ayant flairé l'arnaque, Rusard était repassé dans son bureau pour s'assurer qu'il avait bien fermé la porte à double tour. Pris la main dans le sac. Le passage d'un professeur Flitwick alerté par les beuglements du concierge, lui permit d'éviter de se retrouver accroché au mur d'un cachot par les gros orteils. En revanche, il ne put aucunement échapper à une bonne semaine de retenue, et la promesse de se faire tuer dans son sommeil par Miss Teigne.

Désormais habitué à ce manège, Roy alla dîner plus tôt que ses camarades, étant donné qu'il n'était jamais certain de l'heure à laquelle Rusard daignerait le libérer et qu'il n'avait pas franchement envie de récurer le sol le ventre vide. Au moment où il quittait la salle, un jeune élève vînt lui remettre un mot le sommant de se rendre directement dans la galerie des armures. Les lieux étaient sans dessus dessous. Il était de notoriété publique que Peeves aimait tout particulièrement venir y faire des dégâts. Rusard était debout à l'entrée. A ses pieds se trouvaient un seau, un balai serpillière, et... quelque chose qui ressemblait à un plumeau ? D'après le regard qu'il lui lançait, l'effraction n'était pas encore pardonnée. « Commence à nettoyer, en attendant que l'autre vandale daigne arriver. La retenue prendra fin lorsque cette salle sera aussi ordonnée qu'au premier jour. » Il lui lança un regard mauvais. Roy se retînt de lui demander si 'au premier jour' référait à la date de la création de Poudlard, parce que dans ce cas là ils risquaient d'avoir un sérieux problème. Le visage de Rusard se fendit en un sourire qui était clairement un mauvais présage. « Évidemment, pas de magie. » ajouta-t-il, avant de récupérer la baguette du Poufsouffle d'un air satisfait. Il en avait pour des siècles ! Soupirant, il contourna le seau, et fit quelques pas en direction d'une armure dont la tête avait été éjectée près de la porte menant vers la salle des trophées. Cette soirée s'annonçait fun, fun, fun.

Depuis que Silah avait été dans la forêt interdite avec sa meilleure amie Ehawee en début d’année, elle accumulait les non-respects au règlement intérieur de Poudlard. Il ne fallait qu’un petit coup de pouce au final pour que le papillon vole de ses propres ailes…En plus d’aller de plus en plus souvent dans la forêt interdite en l’explorant à chaque fois plus en profondeur –elle avait ainsi pu remarquer que les animaux dangereux n’étaient pas tellement fréquents mais cela dit elle ne s’était pas encore aventuré jusqu’au fin fond de la forêt- et elle s’en fichait bien qu’on lui dise que c’était dangereux. Elle était une Gryffondor que diable ! Le danger ne lui faisait pas peur, ça la grisait au contraire mais elle était assez maligne pour ne pas se laisser prendre. Son jeu favori était de poser le plus de pièges posés à cette saleté de Miss Teigne. Si Rusard et Peeves l’esprit frappeur étaient faciles à repérer, ils s’entendaient à des kilomètres et si l’Irlandaise était en train de préparer une quelconque bêtise ou en train de se balader dans le château après le couvre-feu, elle pouvait facilement se cacher. La brunette n’était pas particulièrement discrète de nature, elle était plutôt du genre à se faire remarquer, sans le vouloir, par ses bavardages incessants et le bruit que faisaient ses innombrables bracelets qu’elle portait toujours à ses poignets mais là, dans la précipitation, avec le danger juste à côté, elle y arrivait et ne s’était jamais fait choper. Mais la chatte du concierge…c’était une autre histoire. Elle était si silencieuse, les bruits de ses pas ne s’entendaient pas et la jeune lionne avait toujours énormément de mal à la repérer. Aussi, après avoir essayé de mettre Peeves de son côté pour qu’il pourrisse la vie de ce chat de malheur –tentative qui se solda par un échec puisque ce saleté d’esprit frappeur préférait agir tout seul et faillit même la dénoncer elle au concierge desséché nommé Rusard (sa tête faisait toujours rire Silah ce qui n’était pas évident quand elle se retrouvait par malheur face à lui)- elle essaye de le faire toute seule. Mais ce n’était pas évident du tout et alors même qu’elle avait préparé un plan génial –elle devait balancer des bombabouses sur le chat pour que son sens de l’ouïe ne soit plus à son maximum afin qu’elle ne furette plus partout et ne débusque plus les élèves qui cherchaient simplement à s’amuser délinquante Silah ? si peu !- elle se fit repérer par ce crétin de Peeves en train de jeter un sort aux tableaux pour qu’ils insultent Rusard à chaque fois qu’il passait dans le couloir –et c’était pas facile comme sort !- et il prévint le concierge. Pourquoi l’avait-il dénoncé ? Malheureusement les voies de l’esprit frappeur étaient impénétrables…

Ainsi, elle fut contrainte à une semaine de colle complète. Génial. Elle allait s’amuser cette semaine…Elle se rendit donc de mauvaise humeur vers la salle des trophées où elle devrait faire elle ne savait quoi et croisa le vieux concierge en chemin qui lui retira sa baguette et en quoi exactement consistait sa retenue. Elle allait devoir nettoyer la salle. Heureusement –bien que son camarade de retenue lui ne devait pas être heureux- elle aurait de l’aide dans sa tâche. Elle était déjà sûre qu’elle s’en sortirait comme un manche alors n’importe quelle aide serait la bienvenue.

Quand elle entra, elle tomba sur Roy, l’ex petit copain d’Ehawee et accessoirement un mec assez sympa. Elle lui adressa un sourire –c’était Silah hein ne l’oublions pas- et alors qu’elle prenait un des balais disponibles, elle lui adressa la parole : « Tu es là pour quoi toi ? » Qui sait, peut-être qu’ils pourraient monter un plan tous les deux contre les trois terreurs de l’école de sorcellerie alias Rusard, Peeves et Miss Teigne !

Roy était plutôt habitué aux retenues. Lorsqu'il avait commencé à vadrouiller dans le château, étant plus jeune, il s'était fait attraper à plusieurs reprises par Rusard, ou occasionnellement des préfets - qui tendaient à être plus cléments. Mais cette propension à se faire punir s'était réduite l'année précédente, où il avait davantage été préoccupé par sa relation avec Ehawee, et ses répercussions sur son entourage. Il était préférable qu'il évite les ennuis, afin que ses parents ne reçoivent pas de lettre gratinée de l'administration de l'école, mais pour l'instant, c'était loupé, et le truc, c'était qu'il s'en fichait. Ce qui le frustrait n'était pas la semaine de nettoyage gratis de l'école aussi connu sous le nom d'esclavagisme mais le fait d'avoir été à deux doigts de s'en sortir sans le moindre blâme.

Alors que Rusard lui confisquait sa baguette, et que Roy se mettait bon gré mal gré à l’œuvre, il repensa à ce que venait de lui dire le concierge. L'autre vandale ? Il n'aurait pas à retaper toute la galerie des armures tout seule ? Admirons tous sa rapidité de déduction. Le brun se demanda de qui il pouvait s'agir. Un élève de son âge peut-être. Nina Moreau avait - à sa grande déception - quitté l'école, alors ça ne pouvait pas être elle - et puis, elle était trop forte pour se faire punir. Rose avait déjà collaboré avec lui par le passé pour l'un de ses méfaits, alors peut-être elle. Il verrait bien. Il saisit la tête de l'armure et s'écroula sous son poids et songea qu'on leur demandait vraiment tout et n'importe quoi, dans cette école. Lorsqu'il revînt vers le possesseur de la tête, il vit avec surprise que sa camarade de retenue était arrivée.

Il s'agissait de Silah, la meilleure amie d'Ehawee. Il lui sourit aussitôt, alors que l'armure lui reprenait sa tête des mains. Il sursauta, et fit un pas sur la côté. La bête semblait lui en vouloir à lui alors que c'était Peeves le responsable de sa décapitation. Y a plus de justice ! « J'avais essayé de deviner avec qui je serais en retenue, mais je dois t'avouer que tu ne figurais pas sur ma liste ! » lança-t-il en retrouvant un peu de sa bonne humeur traditionnelle. Il aimait bien Silah. En même temps, il aime tout le monde. Elle lui rappelait beaucoup Ehawee. Il haussa les épaules d'un air un peu piteux quand elle l'interrogea sur l'origine de sa présence en ces hauts lieux. « Je me suis fait choper par Rusard alors que je cherchais, dans son bureau, le Frisbee à dents de serpent qu'il m'avait confisqué, et que je modifiais sa liste des objets interdits. » avoua-t-il à la fois fier de son entreprise et furieux contre lui-même de l'avoir fait échouer. « Ah, et j'ai fait manger une Praline Longue Langue à Miss Teigne, en guise de distraction. » Roy Bradley, disponible pour vos expérimentations sur vos animaux de compagnie. Tarifs à discuter ajouta-t-il sur le ton de la conversation. Une soirée normale, en somme.

Il fit quelques pas, attrapa un balai à son tour, et s'arrêta pour scruter le visage de sa camarade avec intérêt. « Et toi, t'as fait quoi ? » Si ça se trouve, il pourrait faire d'elle une alliée. Il devenait évident, avec le temps, qu'opérer seul était trop délicat. Les jumeaux Weasley, par définition, étaient deux. Sa propre jumelle n'adhèrerait jamais à l'idée, alors il lui fallait recruter d'autres gens. Si Silah avait du potentiel, et du cran, elle était la candidate idéale. En plus elle était à Gryffondor, donc elle accepterait sûrement de se sacrifier pour eux deux si jamais ils étaient pris. Ah, ces martyrs !

Silah rageait. Et c’était un sentiment qu’elle éprouvait quand même rarement. Silah c’était la joie ambulante, toujours un sourire planté sur ses lèvres, rayonnant de chaleur, un vrai soleil en forme. Mais là le soleil faisait grise mine. Il fallait dire qu’elle était vraiment en colère contre elle-même et contre Peeves pour s’être fait attraper de la sorte. Elle avait veillé, depuis la rentrée, à ne jamais aller en retenue –ce n’était pas que ça lui faisait peur ou quoique ce soit mais ses parents n’auraient pas été contents et ça aurait du temps de perdu qu’elle aurait pu passer avec ses amis ou à réfléchir à d’autres plans super diaboliques- et paf, là elle se faisait cueillir comme une bleue Raaaah ! Oui elle était vraiment en colère. Surtout que son humeur ne s’était pas arrangée, bien au contraire lorsqu’elle avait su quelle punition l’attendait. En effet elle devait nettoyer les dégâts de l’esprit frappeur –pourquoi justement lui ? pourquoi devait-elle arranger les bêtises de celui qui l’avait vendue ?- dans la salle de trophées. Génial. Tout ce qu’elle avait l’habitude de nettoyer c’était sa chambre chez elle dans sa maison à Dublin et c’était déjà assez énorme comme ça alors vous pensez bien la salle des trophées, ravagée par Peeves en plus… ! Normal que la jeune rouge et or soit aussi furieuse donc.
Silah était évidemment bien contente d’avoir de l’aide dans sa tache, elle aurait eu du mal à tout faire toute seule bien qu’elle était certaine que l’autre collé, lui, n’était pas content. Mais quoi de plus normal ? Elle aussi était furieuse de s’être fait pincé. Enfin, elle n’était pas le genre de fille à déverser sa mauvaise humeur sur tout le monde et elle avait fait comme si tout allait bien. Et puis finalement, plus tôt que tout le monde, elle avait été mangé, le cœur lourd. Elle savait qu’elle devait au moins manger un petit peu avant sa retenue parce que celle-ci durerait super longtemps et qu’elle se sentirait mal à un moment si elle n’avait pas mangé avant.
Enfin, après avoir pris son diner, elle se rendit jusque dans le couloir près de la galerie des trophées et donna sa baguette à Rusard puisqu’évidemment, le nettoyage devait se faire sans magie (Enfer et Damnation !) C’est là qu’elle découvrit que son compagnon de galère était en fait Roy Bradley, un Poufsouffle de cinquième année et accessoirement l’ex petit copain d’Ehawee. Elle lui sourit et aussitôt, il prit la parole. Elle aimait bien Roy. Il était sympa et son gros plus c’est que c’était un grand bavard, tout comme Silah. Suite à sa remarque, elle le taquina : « Vraiment ? Quoi je ne fais pas assez délinquante c’est ça ? » Elle eut un sourire amusé avant d’ajouter : « Enfin je décide de prendre ça comme un compliment, tu dois sûrement pensé que je suis trop maligne pour me faire choper c’est ça ?! » Elle le taquinait mais ce n’était pas bien méchant. D’ailleurs, la brunette était incapable d’être méchante, et certainement pas volontairement.
La jeune lionne interrogea le garçon sur la raison de sa présence ici et elle eut tout de suite un sourire admiratif sur son visage. Modifier la liste des objets interdits par Rusard ! Ca c’était une vraie bonne idée. « C’est chouette ton idée !! J’arrive pas à croire que la liste des trucs interdits soit si longue…En plus j’arrive jamais à passer des trucs en douce !! Et tu as un Frisbee à dents de serpent ?? Pour de vrai ? J’ai toujours rêvé d’en avoir un !! Seulement mes parents ont toujours refusé de m’en acheter un… » Ah ces parents…Ils étaient tellement pas marrants… « Excellent l’idée de la distraction pour cette saleté de chat…Pour m’en débarrasser j’avais opté pour la méthode forte : je voulais la rendre sourde à coups de bombabouses mais j’ai pas eu le temps de réaliser mon plan… » Elle soupira avant de reprendre le sourire et d’expliquer à Roy la raison de sa présence : « J’essayais de jeter un sort aux tableaux, je voulais qu’à chaque fois que Rusard passait, les personnages l’insultent…Peeves m’a dénoncé avant que ça soit bien fait… » Et foi de Silah Jolivet, elle allait lui faire payer !!
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Roy savait qu'il pouvait compter sur Rose - la meilleure amie de Romilly -, ou Arthur son apprenti pour comploter de temps à autres, et il savait qu'à l'époque où elle était encore à Poudlard, Nina Moreau était une sacrée délinquante. Il avait aussi en tête les noms de plusieurs anciens élèves dont il avait dû trier les dossiers une fois, lorsqu'il était en retenue avec Rusard. Certes, Silah et Ehawee étaient connues pour se faire courser à travers le château par Moreau homme, leur préfet, mais Roy n'en avait pas pour autant déduit que l'une des deux pourrait posséder son penchant pour les farces et attrapes. Apprendre qu'il partagerait sa retenue avec Silah était donc une heureuse surprise. « Avoue que c'est pas flagrant ! » répliqua-t-il, amusé à son tour. C'est vrai quoi, si on la voyait comme ça, on ne s'attendrait pas à ce qu'elle s'attire des ennuis avec le concierge décrépi de l'école, elle avait l'air innocente. Bon certes, en soi, Roy ne ressemblait pas à un bandit non plus mais c'était un détail. « Il y a de ça aussi. Cela dit, moi j'ai bien fini en retenue donc ça induirait quoi me concernant ? » interrogea-t-il en scrutant le visage de sa camarade avec intérêt. Eh, même les malins se faisaient attraper parfois ! Surtout lorsqu'ils avaient les yeux plus gros que le ventre. Mais il n'était pas froissé le moins du monde, il trouvait juste amusant de voir comment réagirait sa camarade.

Suite à la question de Silah, Roy ne se fit pas prier pour lui faire le récit de ses propres aventures. Certes, ça s'était soldé par un échec, mais ça restait quand même une belle expérience comment ça 'il est complètement détraqué' ? Il fut ravi de voir que la jeune fille était conquise par l'idée. Décidément, cette fille lui plaisait bien: elle avait du potentiel. Il est encore temps de fuir, mon enfant. « Ouais plus de 400 objets, c'est dingue quand même. Il vise l'exhaustivité je crois mais ça relève carrément de la pathologie là, comme s'il n'avait que ça à faire... » commenta-t-il, un peu exaspéré. Il se sentit aussitôt un peu coupable, comme c'était toujours le cas lorsqu'il disait du mal de quelqu'un. Ce n'était pas dans ses habitudes, même s'il s'agissait du concierge tant redouté - malgré le fait qu'il n'avait plus peur de lui depuis bien longtemps. « Il est vraiment gé-nial, mais Rusard me l'a confisqué il y a longtemps maintenant, j'étais trop négligent. Je l'ai payé moi-même moi, avec mon argent de poche. » ajouta-t-il dans un haussement d'épaules. Ses parents ne le lui auraient probablement jamais acheté. Il avait économisé son argent de poche pendant plusieurs mois pour pouvoir se l'offrir et ça en aurait valu le coup, si on ne le lui avait pas confisqué.

Il lança un regard impressionné à la Lionne lorsqu'elle lui fit part de sa solution pour se débarrasser de Miss Teigne. Tous des psychopathes, ces gosses. La jeunesse se perd ! « Oh, j'avais pas du tout pensé à cette solution ! Et pour la farce, c'est brillant. Les tableaux sont assez coopératifs en plus, si on sait les caresser dans le bon sens du poil. Peeves est une plaie par contre... » admit-il tout en commençant à balayer le sol (oui parce que c'est pas tout ça, mais ils avaient quand même un job à accomplir !). Certes, il admirait la vivacité et l'originalité dont faisait preuve l'esprit frappeur pour mettre le bazar dans l'école, mais pas lorsque c'était au prix d'une de ses farces à lui. A croire qu'il voulait conserver le monopole ! On racontait que la seule fois où il avait montré du respect envers qui que ce soit, c'était lorsque les jumeaux Weasley avaient quitté Poudlard en fanfare.

On n’aurait pas dit comme ça, en la croisant, comme l’avait très justement fait remarquer Roy, que Silah avait l’âme de quelqu’un de ‘délinquant’ sur les bords mais elle avait vraiment en exècre les règlements. Elle, elle était libre et elle comptait bien le rester et ce n’était pas de stupides règles qui allaient lui dicter sa conduite. Alors certes, elle avait cherché les représailles en imaginant tout ce plan avec les tableaux mais c’était tellement amusant aussi ! Vraiment, elle ne voyait pas pourquoi elle aurait dû ne pas tester de le faire, la vie sans risques ne valait pas le risque d’être vécue selon elle. Cela dit, elle risquait de se faire tuer par ses parents quand ils sauront qu’elle s’était fait collé mais peu importe, ce n’était pas exactement le moment pour penser à ce qu’ils allaient bien pouvoir faire pour la punir. Elle avait sa propre punition à faire déjà là. « Certes mais tu n’as pas spécialement la tête d’un délinquant toi non plus ! » Preuve qu’avoir une tête de délinquant ou d’ange n’était absolument pas indicateur de quelque chose. De quoique ce soit.

Elle sourit à sa remarque avant de dire : « Que tu aimes bien trop Rusard pour penser à te planquer ?? » Elle eut un rire amusé avant de dire, sérieusement cette fois ci : « Non je ne sais pas, tu es trop pris par le moment, par ce que tu fais, le risque que tu prends et tu te fais attrapé…Tu sais ça arrive à tout le monde ! » Elle le rassura d’un grand sourire. Après tout, elle-même s’était fait prendre et elle était pourtant très rapide et discrète. Mais il fallait croire que cela n’était pas suffisant. Pas tout le temps du moins. Et puis si Peeves n’était pas là pour cafter –on se demandait bien pourquoi il le faisait d’ailleurs après tout les élèves ne faisaient qu’embêter Rusard et sa chatte adorée ce que lui-même faisait- ça serait plus facile. Mais ça, c’était un autre sujet.

« Sérieusement, je pense qu’il n’a que ça à faire. Entre deux fenêtres à récurer, il doit s’ennuyer. » Elle soupira. Le concierge de l’école de sorcellerie était dingue. « Mais je confirme, quatre cent objets…C’est du n’importe quoi total, c’est beaucoup trop… » Et la professeure et directrice MacGonagall était bien trop stricte pour empêcher Rusard de bannir le moindre objet qui lui paraissait suspect alors qu’il était totalement inoffensif. Mais que voulez vous, ce vieux machin n’avait que ça à faire, pourrir la vie des élèves ça devait l’éclater. « Mes parents ne me donnent que rarement de l’argent mais je crois que je vais commencer à économiser, un frisbee à dents de serpent ça me plairait vraiment d’en avoir un ! »

La jeune rouge et or prit elle aussi un balai et commença sa tache alors que le jaune et noir lui répondait : « Si cette teigne –comme quoi son nom est particulièrement bien trouvé-serait sourde, elle nous lâcherait et tout serait beaucoup plus simple. » Elle haussa ensuite les épaules lorsque Roy lui dit qu’elle était brillante : « Tu n’es pas trop mal non plus toi tu sais… » Elle lui jeta un sourire amusé. « Mais ouais, les tableaux sont trop naïfs et vraiment coopératifs, c’est trop génial ! » Elle soupira une nouvelle fois quand son ainé parla de cette plaie de Peeves : « J’aimerais me débarrasser de lui…Pourtant, il ferait une super recrue pour embêter Rusard et compagnie s’il le voulait mais non, il préfère nous casser les pieds… » Et ça, c’était clairement quelque chose qu’elle ne comprenait pas.

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Roy haussa les épaules, un sourire malicieux aux lèvres quand Silah lui fit remarquer qu'il n'avait pas l'air d'un délinquant lui non plus. Eh, c'était là tout l'intérêt, non ? Son air innocent l'avait sorti de bien des galères, surtout lorsqu'il était plus jeune et encore peu expérimenté dans le domaine du grand banditisme. De l'exagération ? Où ça ?. A présent, ça marchait un peu moins, parce que les profs, et surtout Rusard le connaissaient, et il avait suffisamment fait de conneries pour être fiché. Il pouvait toujours tenter l'air naïf et le sourire angélique, mais clairement, ça ne marcherait pas sur le concierge de l'école. Flitwick, à la rigueur, pourrait peut-être se montrer plus clément s'il le caressait dans le bon sens du poil il est de notoriété publique que les gobelins ont une pilosité plus développée que la normale, mais ça s'arrêtait là.

Silah induisant que Roy était surpris de sa présence en retenue car il la pensait trop ingénieuse pour se faire attraper, le brun lui demanda en plaisantant ce que ça révélait le concernant lui. Il était bien en retenue là, et ça n'était pas la première fois. En aucun cas n'avait-il mal pris ce que la taquinerie de la Lionne pouvait impliquer, cela dit. Si sa cadette lui répondit d'abord par une nouvelle plaisanterie - à laquelle il éclata de rire, il faisait évidemment tout ça pour pouvoir passer plus de temps en compagnie de son cher Rusard -, elle se dépêcha ensuite de le rassurer avec plus de sérieux. Le garçon lui adressa un sourire amusé. « Ouais, là c'était entièrement de ma faute, j'ai dévié de mes plans alors que j'avais pas le temps pour ça. Et je ne m'en fais pas ! Les jumeaux Weasley ont fini des dizaines de fois en retenue. C'est un peu un rite de passage. » nota-t-il avec bonne humeur, pas plus traumatisé que ça. En plus, ce n'était même pas comme s'il se retrouvait à devoir récurer les cuvettes des toilettes en tête à tête avec Rusard. Là pour l'instant, il avait Silah avec lui, et c'était bien plus divertissant qu'il ne l'avait imaginé.

A l'évocation du concierge, le Poufsouffle jeta un regard précautionneux à la sortie qu'il avait empruntée quelques temps plus tôt, pour quitter la pièce. On ne savait jamais, à Poudlard, les murs avaient des oreilles. Littéralement. Les tableaux étaient plus que bavards, tout comme la majorité des fantômes, et parfois, même les armures s'y mettaient. Il n'avait pas franchement envie de se taper une semaine de retenues supplémentaire pour avoir dit du mal de Rusard dans son dos. « C'est quand même triste, quelque part, non ? Pas que j'éprouve de la compassion pour lui, là tout de suite. » Il désigna la serpillière dégoûtante qu'il tenait à la main pour attester de ses propos. « Mais, je veux dire qu'il n'a pas l'air d'avoir une vie super marrante. » commenta-t-il avec neutralité, pas sûr de savoir où il allait avec ça. Il repensait à ce qui s'était passé après qu'il ait fait manger la praline à Miss Teigne, en fait. Rusard l'avait emmenée à l'infirmerie. Il n'avait qu'un chat rabougri pour seule amie - à sa connaissance -, c'était pas très fun.

Il acquiesça en soupirant en ce qui concernait la liste des objets interdits. C'était stupide, mais c'était comme ça. Certains objets n'étaient même pas si dangereux que ça, parmi les quatre-cents... Et puis, ils étaient dans une école de sorcellerie. Des trucs dangereux, ils en avalaient au petit-déj', ce n'était pas un malheureux frisbee qui allait achever qui que ce soit. « Tu devrais vraiment, je suis sûr qu'il te plairait ! Pour l'utiliser ici par contre, c'est un peu tendu... » avoua-t-il pour ce qui était de l'objet à cause duquel il s'était retrouvé en retenue en premier lieu. Il faudrait y instaurer un système de sécurité, quelque chose qui permette au frisbee d'échapper au regard aiguisé de Rusard. S'il se transformait en un artéfact totalement inoffensif lorsque le concierge mettait les mains dessus par exemple, ou qu'il s'envolait au loin en cas d'arrestation, ça serait sacrément plus pratique. A méditer.

Roy sourit au compliment de la Lionne, songeant que la retenue se passait plutôt bien, finalement. Il ne restait plus qu'à espérer que Rusard ne les laisserait pas moisir ici pour toujours, et qu'il finirait effectivement par les laisser regagner leur salle commune respective. Pour ce qui était des tableaux, le Jaune et Noir était totalement d'accord avec sa cadette, mais en ce qui concernait Peeves... Il n'était pas sûr d'adhérer à cent pour cent. « Quand j'y réfléchis, Peeves ne me dérange pas tant que ça. Evidemment, il adore mettre des bâtons dans les roues des élèves, et il peut vraiment être chiant quand il s'y met, mais il est plutôt drôle, non ? Et puis de toute façon, il parait qu'il est impossible de se débarrasser de lui. » Il haussa les épaules, posant le balai serpillière contre un mur pour réarranger une autre armure ayant vraisemblablement souffert des méfaits de Peeves. C'est pile ce moment-là que choisit Rusard pour faire son retour dans la pièce, l'air féroce. « Vous n'êtes pas là pour prendre le thé, mais pour récurer, bande d'affreux morveux. Alors on s'active, et plus vite que ça ! » s'écria-t-il, son regard passant rapidement de Silah à Roy, prenant vraisemblablement son rôle très à coeur. « J'étais parti vous chercher ça. Vous ne pensiez tout de même pas que j'allais vous laisser roupiller pendant deux heures, et revenir uniquement pour vous autoriser à partir ? » Le ça en question, était un vieux chiffon, qu'il balança à Roy d'un air joyeux, avant de saisir un tabouret et d'aller s'installer dans un coin de la pièce, Miss Teigne à ses côtés. Adressant un sourire à Silah, le brun se remit à la tâche, songeant qu'ils n'étaient vraiment pas sortis de l'auberge. Et maintenant que Rusard était là, ils ne pourraient même pas se changer les idées en discutant. Allez, hauts les coeurs !

Une fois que le concierge fut à court de corvées à leur refiler - et avec la promesse qu'il n'en manquerait pas d'ici le lendemain, pour la deuxième retenue du brun -, Roy quitta la galerie des armures aux côtés de Silah, éreinté, mais aussi enthousiaste: il avait une idée en tête. Avec des coéquipiers, il serait en mesure de voir tellement plus grand ! Il désigna les escaliers du doigt, lui indiquant qu'il devait descendre, pour pouvoir rejoindre sa salle commune. Mais avant qu'ils ne se séparent... « Hé, ça te dirait qu'on fasse équipe un de ces quatre ? J'ai deux amis à Serpentard avec qui je m'organise parfois, et je pense qu'à plusieurs, on pourrait vraiment faire un truc énorme. Et on aurait beaucoup de moins de risques de se faire prendre, en plus ! » proposa-t-il, les yeux pétillants. Arthur était plus jeune, donc moins expérimenté, et Rose manquait souvent de spontanéité pour monter des plans. Avec Silah, ils seraient quatre et formeraient une équipe solide. Elle n'était pas obligée d'accepter tout de suite, il pouvait comprendre qu'elle préfère se la jouer solo. Mais tout seul, on gagnait rarement. Les Weasley étaient deux, c'était un minimum. Souriant à son amie, il lui adressa un petit signe de la main, avant de se mettre à dévaler les escaliers avec bonne humeur. La balle était dans son camp !