- Pardonne moi - PV

Corey sortait de cours de potion. Jusque là, rien d'anormal me direz-vous pour un élève sérieux blindé d'options qui avait gardé presque toutes ses matières après les BUSES. Ce qui était moins normal c'était que son ex-petite amie l'aborde (poliment qui plus est) et demande à lui parler. La dernière fois qu'ils avaient essayé de communiquer, on ne pouvait pas dire que cela se soit très bien passé. Sous l'influence de l'objet, ils s'étaient dit des choses vraiment pas gentille, Opalyne ayant même été jusqu'à utiliser des choses qu'il lui avait confié lorsqu'ils étaient ensemble pour l'attaquer. Lui s'était arrêté avant de faire une bêtise, du genre parler de Jade ou, pire encore de son point de vu, la frapper. Il avait réussi à comprendre qu'ils étaient sous l'influence de l'objet maléfique et il avait lutté, mais malgré ça, ils s'étaient quitté sur une impression désagréable pour Corey. Il n'était pas en très bons termes avec son ex-copine (et première copine d'ailleurs), mais de là à se dire des choses pareilles... il y avait un monde que Corey n'était pas prêt à franchir. Et pourtant... les faits avaient joué contre eux. Heureusement, il avait évité le pire, mais depuis, il évité aussi Opalyne, car quelque part, il avait été blessé par ce qui s'était passé. Par les mots d'Opalyne, mais pas seulement, par la violence qu'il avait ressenti en lui aussi. Il se croyait incapable de tant de haine et de colère... que la magie en soit la cause principale n'était qu'un maigre réconfort à ses yeux.

« Salut... heu... bah... oui. Je suppose. » Franchement, il aurait bien répondu non mais 1) il lui devait bien ça, 2) il la connaissait, elle le lâcherait pas comme ça. Opalyne était une fille vraiment très déterminée, c'était même ce qu'il admirait le plus chez elle (bien au-delà de son physique), c'était aussi pour ça qu'il était sortie avec elle alors que c'était, dès les origines, une très mauvaise idée. Ce n'était pas qu'il ne l'avait pas aimé – à sa manière, il avait quand même éprouvé des sentiments pour elle-, mais leur relation n'était pas naturelle, aussi était-elle vouée à l'échec. Ce qui n'empêchait pas que durant le temps que cela avait duré, il avait appris à la connaître, et il savait qu'il valait mieux l'affronter que d'essayer d'esquiver la conversation.

« Tu... voulais quelque chose ? » Il en était presque à prier pour qu'elle ne désire pas parler de ce qui s'était passé la dernière fois et qu'elle veuille... il ne savait pas quoi... qu'il fasse ses devoirs par exemple ! Oh oui, s'il vous plaît, faites que ce soit qu'elle veuille de bonnes notes pour changer? ! Mal à l'aise, il se dandina d'un pied sur l'autre et remarqua à de petits détails que Opalyne n'en menait finalement pas plus large que lui. Ce n'était pas fait pour le rassurer, si elle avait eu besoin d'un service, elle n'aurait pas eu à se sentir mal à l'aise (surtout qu'elle aussi le connaissait bien, il ne savait pas dire non!).

« Mais ça c'était avant » comme dans la pub, ouai, c'est sûr, c'était vieux maintenant leur rupture. Corey aussi s'en était remis hein. En fait, il avait peut-être même moins souffert sur le moment (puisque c'était lui qui avait pris la décision de rompre) mais plus longtemps sur la durée, parce que sa mauvaise conscience l'avait beaucoup taraudé. Même s'il ne regrettait pas sa décision, il s'en était énormément voulu du mal qu'il avait fait à Opalyne, surtout qu'il l'appréciait vraiment (originellement, maintenant, c'était teinté de gêne), c'était seulement que... et bien... leur relation était sans avenir depuis le départ. Et ces excuses, là, qu'elle lui faisait, il ne savait pas quoi en penser. Il savait parfaitement qu'à l'origine de leur dispute, il y avait l'objet. Après, qu'elle le pense ou non... bah... il était vraiment un looseur après tout.

« Oui... je n'ai jamais douté que tout ceci ne venait pas directement de toi, à la fin, j'avais compris que c'était l'objet dont les prof' nous avaient parlé. Tu n'avais pas besoin de venir t'excuser, de toute façon, j'ai ma part de responsabilité là-dedans aussi, pour se disputer, il faut être deux. » S'il s'était contenté d'encaisser la première insulte et de passer son chemin, cela n'aurait pas dégénéré. D'ailleurs, c'était le comportement qu'il aurait normalement adopté si tout s'était bien passé dans sa tête, sans la magie pour lui brouiller les idées. Cela paraissait anodin une magie qui fait se disputer les gens, mais Corey avait failli frapper Opalyne ! Alors qu'il était non violent ! Surtout avec une fille nom d'un chien ! Puis son ex-petite amie en plus !

« Je ne pensais pas ce que je disais non plus... Je sais parfaitement que tu es plus qu'une jolie fille et que tu es même très talentueuse dans plein de domaines... J'ai mal réagi, je n'aurais pas dû te dire ça non plus. » Lors de leur dispute, il avait dit à Lyne qu'elle ne ferait rien de sa vie, qu'elle n'avait pour elle que son physique et, bien qu'avec des jolis mots détournés, il l'avait même traité de prostitué à un moment. Or il croyait bien qu'elle valait mieux que ce qu'elle montrait. Celle qui manquait de confiance, c'était elle, plus que lui encore. Parce que Corey complexait un peu sur son physique (beaucoup parfois) mais il savait qu'il pouvait se reposer sur ses bons côtés. Opalyne n'ayant pas la chance d'évoluer dans un milieu très sain, il n'était pas sûr qu'elle puisse en faire de même.

« Oh non... Opalyne, ne pleure pas je t'en prie... Je... Je t'assure que je ne suis pas blessé et... je travaille sur mes complexes, à défaut d'autre chose. » Il détestait voir une fille pleurer (Opalyne encore plus que les autres à cause de cette fichu rupture), du coup, il commençait à se sentir un brin paniqué à l'idée de l'avoir (encore) faite pleurer. Surtout que là, il ne savait pas bien quoi dire, parce qu'il comprenait à peine pourquoi elle pleurait. Il ne lui en voulait vraiment pas, et puis, même si c'était le cas, comme ils ne se parlaient plus, ce n'était pas bien grave, si ? Il aurait voulu lui demander si c'était à cause de ses problèmes de famille... mais il n'osait pas. Il avait peur de mettre les pieds dans le plat. Après tout, ils ne s'étaient pas parlé comme des gens civilisés depuis plus d'un an, alors c'était difficile d'amener un sujet pareil...

« Tu veux heu... un mouchoir ? » Et oui, il n'avait pas trouvé mieux...

Il soupira. S'en vouloir ne changeait rien, il n'était que trop bien placé pour le savoir. Il avait mis des mois à se remettre du fait d'avoir fait du mal à Opalyne en la quittant, et pourtant, il savait qu'il avait pris la bonne décision... et puis, l'objet, ce n'était pas eux. Certes, il y avait un fond de rancœur dans tout ça et le malaise ambiant entre eux faisait que, forcément, ils étaient des proies faciles. Mais Corey n'en avait pas voulu à Opalyne, donc il n'y avait pas de raison qu'elle s'en veuille. Le pire dans tout ça c'était qu'elle se dévalorisait. A se demander lequel des deux devait des excuses du coup...

« N... Non ! Enfin, je veux dire, bien sûr que je suis sorti avec toi parce que tu es jolie, mais c'est évident que tu l'es ! Cela ne veux pas dire que tu n'es que ça, et Emeric l'a sûrement remarqué ! Je sais très bien que j'ai fait des erreurs, je... je t'aimais beaucoup, mais je n'étais pas amoureux de toi... ça ne signifie pas que je ne m'amusais pas lorsque nous étions ensemble ! Ou que je ne m'intéressais qu'à ton physique ! J'admirais aussi ton assurance, ta manière de mener les conversations, ta gentillesse ! Il faut que tu me crois Opalyne, ce que j'ai dit la dernière fois, je ne le pensais pas, personne ne le pense ! » Ou du moins il l'espérait, parce que Corey était ami avec Emeric et il savait que le préfet était... comment dire ? Un peu particulier. Mais bon, ça, ce n'était pas ses oignons. Il était la dernière personne au monde à avoir le droit de se mêler de la vie privée d'Opalyne.

Corey était un bon gars, un type gentil, adorable même. Il ne supportait pas de voir son ex-petite amie dans cet état. Elle était très importante pour lui. Il avait beaucoup appris de leur relation, même si elle était une erreur, il était assez réfléchi pour savoir que c'était en se trompant qu'on grandit et qu'on évolue. Il éprouvait une certaine tendresse pour elle, mêlée de gêne et de culpabilité. C'est pour ça qu'il pouvait dire sans mentir qu'il ne pensait pas du tout ce qu'il avait dit la dernière fois. Même si une partie de lui voyait bien que son ex' était sur une mauvaise pente, pas que parce qu'elle pleurait, mais parce qu'elle avait du mal à faire la différence entre ce qui compte, et ce qui ne compte pas, il y avait quand même autre chose derrière tout ça. Il connaissait un peu les histoires de famille de la jeune fille. Elle était perturbée, c'est tout, et très seule aussi.

« Non ! Opalyne ! S'il te plaît attends ! » Il la regarda partir une micro seconde. « Et merde ! » Il lui courut après, attrapa son bras, et la tira vers lui. « Ne me fuis pas. S'il te plaît... je ne te ferais plus de mal... et je te protégerais quand ce sera possible. Laisse-moi être ton ami... On a toujours besoin d'un ami, tu sais... » Il ne savait pas quoi dire d'autre, c'était tellement... bizarre. Et pourtant, il était sincère. Non seulement il pensait vraiment qu'il pouvait être un ami pour Opalyne (en fait, ça aurait même dû être sa place dès le départ), mais en plus il le voulait. Et il croyait que ça l'aiderait, même juste un peu. Il savait déjà presque tout de sa vie (sauf les événements récents) alors c'était parfait, non ?

Histoire de détendre l'atmosphère (et d'essayer de la retenir sans qu'elle essaie de partir plus) : « Et puis moi aussi j'ai besoin d'une amie pour me conseiller sur mes fringues. » maintenant, il ne restait plus qu'à prier pour que ça ne finisse pas mal.

Opalyne ne savait pas si ça remontait de l’altercation qu’elle avait eu avec Corey ou si la blessure était déjà là avant, mais elle s’était beaucoup remise en question ces derniers temps, et sa dispute avec Corey avait fait remonter tout ça à la surface, l’avait poussé à fouiller d’avantage, tout au fond d’elle… Et alors qu’il lui assurait qu’il ne l’avait pas ‘aimée’ que pour son physique, et qu’il citait quelques autres qualités qu’il lui avait trouvé, elle sourit, mais c’était un sourire triste qu’elle lui offrait à présent. Elle aurait pu y croire, avant… mais à présent, elle n’arrivait plus à se berner elle-même, elle n’en n’avait plus la force. Elle soupira :

« Non. Tu te trompes. Moi je le pense. »

Elle se définissait ainsi, à présent. Elle s’était regardée, et avait bien analysait sa vie, ses raisons d’être… Et Corey avait visé très juste, de son point de vue à elle en tout cas. Et à vrai dire, elle commençait à se demander si Emeric n’en pensait pas tout autant. Elle savait qu’il ne l’aimait pas elle, pas vraiment, tout simplement, parce que lorsqu’elle était avec lui, elle n’était plus elle, mais un personnage qu’elle interprétait pour plaire au jeune homme. Elle se sentait assez perdue, pour l’instant… Elle ne savait ni qui elle était, ni où elle allait. Elle n’avait pas de trajectoire, pas d’objectifs bien précis. Ses rêves, c’était seulement de fuir sa vie actuelle, mais plus elle la fuyait, plus elle souffrait… A croire qu’elle aurait dû se taire et rester avec sa mère malgré tous leurs différents… Et elle avait beau essayé de se convaincre que cela n’était pas la faute de Jade, la sorcière ne trouvait qu’elle pour déverser sa colère. Si Jade n’était pas née, sa famille n’aurait jamais volé en éclat, et qui sait, elle serait peut-être une fille plus fréquentable, elle, maintenant…

Alors qu’elle esquissait un semblant de sourire sur un fond de larmes, elle trouva bon de se faire la belle, mais c’était sans compter la farouche capacité de Corey à vouloir s’accrocher aux choses qui n’en valaient pas la peine. La main sur garçon se refermait sur son bras, et avant qu’elle n’ait bien eu le temps de réagir, il l’avait attirée vers lui. C’en était trop. Il était beaucoup trop gentil avec elle, elle ne le méritait pas. Elle se remit à pleurer, sans parvenir à s’arrêter, reniflant et gémissant, sans pouvoir se reprendre une bonne fois pour toute.

« Tu n’as pas besoin de moi. Tu as déjà tout ce dont tu as besoin. »

Elle ajouta dans un souffle étouffé :

« Toi, tu as ta famille. »

Chose qu’elle, elle n’avait pas. Cette idée lui déplaisait, c’était une relation à sens unique. Elle ne pourrait rien lui apporter en échange, et elle ne supportait pas cette idée. Il ne fallait pas qu’il se fasse sans cesse parasiter par des indésirables comme elle.

Corey ne sut d'abord pas quoi répondre. C'est vrai qu'à côté de Lyne, il avait de la chance. Ses deux parents étaient vivants et en bonne santé, en plus ils l'aimaient, il avait aussi une sœur et deux cousines absolument adorables lorsqu'elles y pensaient, bref, il n'avait pas vraiment de raison de se plaindre. En plus, il était né plutôt intelligent, et sans être un canon, il n'avait pas de tare physique qui mériterait qu'on le maltraite à l'âge bête. Il savait qu'il était chanceux, mais est-ce que cela voulait dire qu'il n'avait pas besoin d'être ami avec Opalyne ? Il ne pensait pas. Pourquoi les gens chanceux devraient-ils laisser ceux qui le sont moins sur le carreau ? Ce devrait être le contraire justement !

« C'est vrai, tu as raison, en matière de famille, j'ai absolument tout ce dont on peut rêver... » Il soupira mais ne la lâcha pas de peur qu'elle ne s'enfuit encore. « ça ne veut pas dire que je n'ai pas besoin d'amis. On ne peut pas vivre uniquement avec sa famille, et d'ailleurs, l'amitié est quelque chose de tellement précieux qu'on dit parfois qu'il s'agit de la famille qu'on se choisit. Alors puisque tu désires si fort une famille, construit-la avec ton entourage, et tu peux commencer avec moi et aussi tes amies de Gryffondor. Il y aura toujours des gens là pour toi, il faut juste que tu apprennes à les reconnaître. » Il mettait aussi un bémol sur le fait qu'il avait tout ce dont il avait besoin. Il avait certes la vie facile, mais il manquait un peu d'assurance tout de même, et c'était une qualité non négligeable dans l'existence. Alors de là à dire qu'il avait tout, c'était un peu exagéré, et puis, comparé à Emeric (il fallait bien trouver quelqu'un et comme il sortait avec Opalyne, ce serait lui c'est tout), il n'était ni très beau, ni franchement plus fort en classe Corey a le syndrome du surdoué, il s'ennuie en classe, il avait moins d'argent, il était moins populaire. Si Corey avait voulu être envieux (mais ce n'était pas dans son caractère) il aurait tout à fait pu trouver de quoi faire avec le cousin de sa copine (et petit ami de son ex').

« J'ajouterais à ça qu'on a toujours à apprendre des autres, par le fait, on a forcément besoin d'eux. Je t'ai dit que j'admirais ton assurance, je le pense toujours tu sais... Tu es plus forte que tu ne le crois. Mais c'est normal, tu ne te vois pas comme moi je te vois, c'est dommage. » Il faudrait qu'il cherche si un sort existait sur le sujet, ça réglerait bien des soucis, mais il doutait que ça existe. Si c'était le cas, les sorciers se comprendraient mieux entre eux et il y aurait bien moins de conflits. Corey regrettait ce qu'il avait dit la dernière fois à Lyne, pas seulement parce qu'il ne le pensait pas vraiment, mais parce que visiblement ça avait créé une faille dans la carapace de la jolie rousse... Et ça c'était un gros soucis parce qu'elle avait fatalement besoin de se blinder. Heureusement, ce jour là, il avait évité le pire en ne parlant pas de Jade et du reste des secrets dont il était le détenteur.

Corey n’avait pas un mauvais argumentaire, c’était même tout à fait recevable… mais malgré le fait qu’Opalyne en ait bien conscience, elle avait du mal à faire la part des choses. Elle avait du mal à réfléchir posément à vrai dire… Elle n’était pas non plus vraiment disposée à réfléchir, elle avait surtout honte, là, dans l’immédiat… Oui, elle avait honte de beaucoup de choses : de son comportement, de ses faiblesses, mais aussi de la façon dont Corey tenait à tout prix à ‘être amie avec elle’ elle le prenait d’avantage pour de la pitié que pour un véritable élan d’affection, et elle en avait assez… C’était très gentil de la part de l’Aigle, évidemment, mais dans l’état actuel des choses, elle restait persuadée qu’il était bien mieux sans elle qu’avec elle.

Elle ne savait vraiment pas quoi dire, là sur le coup. Elle ne savait même pas vraiment quoi penser, de plus, il la retenait encore, physiquement parlant, et ça la gênait beaucoup. Elle finit par faire un mouvement du bras, pour se dégager de son emprise. Pas qu’elle soit physiquement douloureuse, mais elle préférait qu’il ne la touche pas. Elle finit par prendre la parole, le fixant de ses yeux bleus rougis par les larmes, mais secs alors qu’elle s’adressait à lui :

« Je ne sais pas. »

Certes, là, elle allait devoir développer un petit peu, si elle voulait qu’il la laisse partir… Elle ajouta donc, pensive :

« J’ai besoin d’être un peu seule je crois. »

Elle ne refusait pas de manière catégorique, mais là, elle n’était pas en état de savoir ce qu’elle voulait vraiment. Et le pire c’était qu’elle espérait ne surtout pas croiser Emeric sur le chemin du retour, elle devait être si laide, le visage barbouillé ! Elle ajouta d’ailleurs :

« Si tu pouvais éviter de raconter… ça à Emeric… »

Ce serait tellement la honte… Elle ne tenait pas à ce qu’il la regarde de travers parce qu’elle pleurait dans les couloirs ou parce qu’elle avait eu un moment de faiblesse. Elle tenait à ce qu’il ait cette image d’elle : celle qu’elle avait façonné, celle qu’elle affichait, mais certainement pas celle de cette fille faible et sans intérêt qu’elle avait été face à Corey à l’instant même… Elle inspira un bon coup, et ajouta :

« S’il te plait… »

Certes, elle ne pouvait pas faire grand-chose pour l’en empêcher, mais bon… Elle préférait le lui demander et advienne que pourra. Elle esquissa un petit sourire, assez peu crédible, par ailleurs, et s’éloigna d’un pas mesuré, recouvrant petit à petit cette pseudo assurance qu’elle affichait en permanence. Qu’importe au fond si elle était vide à l’intérieur, ce qui comptait, c’était l’image. Son image était tellement plus importante que tout le reste… Si c’était très stupide, voire ridicule pour beaucoup, du point de vue d’Opalyne c’était là tout le fondement même de son existence, de son monde. Sans cela, plus rien ne comptait, plus rien n’existait. Elle rejoignit donc son dortoir, où elle avait prévu de prendre un bain, pour laver cette disgrâce qui, momentanément, s’était appuyée sur ses épaules. Et après… Elle allait aviser.