- Radar supperficiel : enclenché ! - PV

La coupure entre le monde et Poudlard n’était pas forcément un drame du point de vue d’Opalyne… Enfin, tout était à prendre à demi mesures. Car si elle se fichait royalement de pouvoir communiquer, ou non avec ses géniteurs (à dire vrai ils ne communiquaient jamais ensemble, aussi cela ne changeait absolument rien pour elle), elle était quand même plutôt embêtée de n’avoir plus la moindre nouvelle de Rhys… Oh, elle ne s’inquiétait pas vraiment pour le jeune homme, elle était persuadée que tout devait (plus ou moins) bien se passer pour lui, mais bon, tout de même… Elle aurait aimé pouvoir parler un peu avec lui. Le drame, le seul et unique (mais pas franchement négligeable lorsqu’on est Opalyne Hummingbird et qu’on ne peut pas vivre autrement qu’en prenant soin de soit…) c’était qu’elle ne pouvait plus recevoir ses magasines de beauté (supra important !!!) et ses produits de sorcièrcoiff… C’était (sans exagérer le moins du monde) un désastre des plus complet cette situation… Mais bon, à part ça, tout va bien !

Nous étions en février, début février. Cela ferait bientôt un an que la jolie rouquine sortait avec le préfet de Serpentard (et demi vélane, oui oui certains jugeront que ce n’est qu’un vague détail, mais ces derniers sont des abrutis finis. Parce qu’on peut comprendre, rien qu’à cette précision que le jeune homme est juste super canon). La jeune fille, très superficielle, trouvait toujours son petit ami à tomber (ouai en plus elle est méga objective…). La Saint Valentin approchait, aussi réfléchissait-elle au cadeau qu’elle allait pouvoir faire au jeune homme… Sans pouvoir sortir depuis la fin des vacances de décembre ni pouvoir communiquer avec l’extérieur… Comment dire, ça réduisait ATROCEMENT les possibilités… Que pouvait-elle bien lui donner sans rien pouvoir acheter ??? Pensive, la rouquine marchait, pleine d’assurance, dans les couloirs de Poudlard.

En réalité, Opalyne n’était pas une beauté fatale. Bon, elle ne piquait pas les yeux non plus, mais ce qui al rendait vraiment belle c’était sa capacité à se mettre en valeur, et à effacer ses petits défauts. Grande et plutôt maigre, elle avait une certaine grâce qui lui permettait de ne pas lui donner une allure de squelette ambulant. Elle possédait de très beaux cheveux de couleur de feu qu’elle soignait avec attention, elle était toujours très savamment coiffée, avoir une mèche de travers, ce n’était pas du tout son genre. Elle possédait de grands yeux d’un joli bleu qu’elle savait mettre en valeur sans trop user de maquillage pour autant. Le reste de son physique était plutôt banal à vrai dire… peu de poitrine, elle ne trouvait pas ses pieds jolis, mais aimait bien ses doigts, longs et fins. Elle portait, ce jour là, son uniforme, affichant les couleurs de Gryffondor qui juraient quelque peu avec ses cheveux roux. Ces derniers étaient relevés en un savant chignon, quelques nattes entourant le dit chignon du quel s’échappait, volontairement, de belles anglaises qu’elle avait prit le temps de dessiner ce matin là.

Nous étions aux environ de 13h30. Les prochains cours étaient dans une demi heure, elle avait fini de déjeuner et s’était brossé les dents. Elle revenait de son dortoir, direction le parc, afin de prendre un peu l’air. Arrivée au hall, elle ne pu que s’arrêter devant une petite Serpentarde, assise sur un banc, au calme, en train de lire un magasine que la rouquine ne connaissait que trop bien. Et comme Opalyne n’est pas du genre à être gênée, elle apostropha sa cadette sans guère hésiter :

« Oh, toi aussi tu lis Coif & Sort ! Dire qu’on ne peut toujours pas recevoir notre numéro de février !! Je suis trop dégoutée, il y avait un dossier spécial soins nourrisants en plus… j’espère qu’on va vite pouvoir recevoir des hiboux … »

La rouquine ajouta dans un sourire :

« Moi c’est Opalyne. J’aime bien ta coiffure, très bon rendu. »

Ben quoi ? Entre superficielles il lui semblait assez évident qu’on pouvait se comprendre !

Ce jour là, Candice ne savait pas vraiment si elle était heureuse ou au contraire totalement déprimée. Oui, c'est dur de ressentir les deux opposés en même temps, sauf quand on s'appelle Candice Ells. Alors oui, elle était heureuse : elle n'avait plus ses frères sur le dos, et ça lui convenait parfaitement. De plus, elle avait enfin retrouvé son magazine préféré "Coif & Sort". Seulement, ce n'était que le numéro de décembre. Alors qu'on était au mois de février ! Alors pour ça, Dice était en colère. Poudlard isolé du reste du monde ! Quelle horreur ! Plus aucun contact avec sa grand-mère chérie ! Bon, ça, elle pouvait s'en passer, même si c'était un peu déchirant. Mais ne plus recevoir son magazine préféré ! Alors là, c'était un vrai drame...

Pour passer le temps, Candice avait essayé de nombreuses coiffures devant le miroir. Finalement, elle avait opté pour une simple natte (mais en laissant quelques mèches autour de son visage, bien sûr). Les cours allaient bientôt commencer, alors mieux valait se tenir près des salles de cours. Quand elle lisait "Coif & Sort", elle ne voyait pas le temps passer. Surtout qu'elle n'avait lu que le début pour l'instant, car à peine livré par un hibou, à force de l'emporter partout, Dice avait fini par l'oublier à la bibliothèque...

Elle s'assit sur un banc (bien à la lumière, pour que les gens voient son magnifique gloss pailleté briller au soleil) et entama sa lecture. Tiens ! Voilà une nouvelle idée pour maintenir ses cheveux sans barrette ! Il fallait qu'elle retienne tout. Demain, elle essaierait ! Mais pour tout retenir, il fallait être au calme. Elle ne voulait surtout pas être dérangée. Sauf par quelqu'un qui lui parlerait de coiffure. Mais ça, ce n'était pas souvent. Sauf ce jour là.

A la question de la rouquine, Dice faillit répondre "Ca se voit, non ? Tu as vu la couverture !" Mais si elle avait dit "aussi", c'est que l'aînée était dans le même cas que la petite vipère. Alors, il n'y avait aucune raison de lui parler méchamment.

"Oui, c'est mon magazine préféré ! Je suis trop dégoûtée aussi... J'en ai marre que le château soit isolé !"

Candice répondit au sourire de la Gryffondor.

"Et moi, c'est Candice. Merci ! J'aime beaucoup tes cheveux, aussi. Ca se voit que tu lis Coif & Sort, tu as bon goût..."

Ah bah enfin une personne qui allait bien avec le petite vipère ! Certes, elle était plus âgée qu'elle, mais leur passion pour les cheveux les réunissait. Elles auraient pu avoir 30 ans d'écart, ça n'aurait rien changé.

Dès qu’elle avait vu le magasin (si célèbre mais que de nombreuses personnes ne lisaient pas *et pourtant ça ne pouvait vraiment pas faire de mal à quelques unes… bref), Opalyne avait sentit qu’elle allait pouvoir s’entendre avec la petite vipère. Oh, il pouvait certes y avoir quelques points de mésententes mais les filles, les vraies, celles qui pensent cheveux avant de penser bouffe se font vraiment rares de nos jours (on se demande vraiment qui a pu pousser la gent féminine avoir des centres de priorité si faibles… Comme si le menu du soir importait d’avantage que d’avoir de beaux cheveux h24 !!! Non mais vraiment…), aussi très rapidement, la rouquine obtint une réponse des plus satisfaisante de la part de sa cadette. Elles étaient d’accord !!!! C’était un véritable drame que ce problème de communication avec l’extérieur…

« On est d’accord… J’espère qu’on va vite avoir les derniers numéros, là ça devient insoutenable. »

Tout le monde sait bien, après tout, qu’on ne peut pas survivre avec un même numéro pendant des mois, bon sang… Vivement que tout rentre dans l’ordre. Sans plus hésité (non en fait elle n’avait même pas hésité du tout), la rouquine s’installa aux côtés de sa cadette sur le banc qu’elle occupait toute seule jusqu’alors. Elles allaient pouvoir discuté un petit moment, alors autant s’assoir, non ? Opalyne n’avait pas besoin de ‘grandir’ (réplique qu’on lui faisait si elle restait debout quelques temps), elle faisait déjà un mètre soixante dix, c’était plus que suffisant (même si elle n’avait rien contre atteindre la taille mannequin…). Au moins, là elle allait pouvoir se présenter à miss Angleterre peut-être, non ?

« Enchantée Candice ! »

Et alors que la vipère la complimentait à son tour sur ses cheveux, la rouquine ne pu que lui sourire de nouveau. Elles s’étaient parfaitement trouvées (un magasine ne peut mentir de toute façon, Opalyne abordait les filles qui lisaient les bons magasines, mais celles qui se focalisaient sur Mag-Quidditch avaient assez peu de chance d’entrer dans ses bonnes grâces (pas via le dit magasine en tout cas)).

« Merci ! On se repère assez rapidement de toute façon, ici… Il y a tellement de filles qui n’ont rien compris à la vie ici, je trouve… »

Oh, en soit ce n’était pas vraiment le problème d’Opalyne, ça lui laissait, ainsi, les plus beaux garçons (comme Emeric), mais bon, c’était un peu pathétique quand même… Heureusement, certaines faisaient quelques efforts, du coup, on ne pouvait pas trop leur jeter la pierre… Mais d’autres ne faisaient strictement rien à rien, et là c’était catastrophique… Ni plus, ni moins. La rouquine enchaîna, ne manquant aucunement d’assurance :

« Tu as vu le numéro de cet été ? C’était celui de juin, je crois. J’ai adoré leur dossier spécial soin après solaire. Il était très complet, et ça m’a permis de bien protéger mes cheveux pendant l’été… Tu imagines si tu te retrouves avec des brins de paille à la place de tes cheveux ??? Merlin, mais quelle horreur… Je ne sais pas comment on peut en arriver à ce stade là… C’est dégoutant. »

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CALME

Enfin ! Candice avait trouvé quelqu'un à qui parler... enfin quelqu'un à qui parler de sujets qui l'intéressent, de vrais sujets importants ! Parce que des gens, il y en avait, à Poudlard, mais déjà, si on enlève les garçons, ça fait beaucoup moins, et si en plus on enlève certaines filles qui sont incapables de prendre soin de leur apparence (c'est-à-dire plein de filles car même si certaines essaient, le résultat n'est pas terrible alors autant ne pas les compter, non ?), eh bien il ne reste plus grand monde. Heureusement, Opalyne Hummingburd avait trouvé Candice, car la vipère n'aurait pas bougé son derrière (ni même son petit doigt, mais à quoi servirait de bouger le petit doigt ? Ce n'est pas un doigt qui montre le chemin, non ? Hum hum, bref...) pour la trouver. Mais bon puisqu'elles s'étaient trouvées, ça ne servait à rien de réfléchir à autre chose qu'à "Coif & Sort".

"Oui, c'est horrible... ! Par la barbe de Merlin, si le Ministère ne fait rien, mes cheveux vont commencer à ressembler à ceux des filles dragonologistes ou des joueuses de Quidditch..."

Que Poudlard soit isolé, d'accord, un petit problème, ça peut arriver. Mais ça commençait à faire longtemps, quand même ! Le Ministère n'en avait rien à faire, ou quoi ? De toute façon, au bout d'un moment, les parents et la grand-mère de Dice allaient débouler au Ministère et le Ministre allait avoir mal ! Sa grand-mère ne savait pas discuter calmement, alors elle frappait. Avec sa canne. Sa canne en ébène. Autrement dit, ça fait trèèèèès mal.

Lorsque la rouquine s'installa à côté de Candice, ses cheveux flamboyaient. Comme la vipère aurait aimé avoir ses cheveux ! Les siens étaient vraiment banaux. Au moins, elle s'en occupait bien, alors ils brillaient, mais Dice avait toujours aimé les cheveux roux.

"Ca c'est sûr, il suffit de voir les filles qui passent leur temps sur des balais, ou dans des arbres ou alors qui passent leurs journées à la bibliothèque ! Comme si on avait pas assez de devoirs ! Il ne nous reste pas beaucoup de temps pour se faire belles, et certaines filles préfèrent rester enfermées devant des bouquins ou alors faire les andouilles au stade de Quidditch..."

Eh bien, Opalyne et Candice s'étaient bien trouvées ! Elles étaient d'accord sur de nombreux points...

"Oh oui ! Ce numéro m'a beaucoup aidée ! Et j'ai pu éviter les "brins de paille à la place des cheveux" ! L'été est rude pour les cheveux, mais l'hiver aussi ! Mes cheveux ne vont pas tenir juste avec le numéro de décembre... ! Il est grand temps que les hiboux puissent revenir au château !"

Si dans la vie, de nombreuses filles ne comprenaient rien à rien (et elles étaient bien plus nombreuses qu’elles ne le laissaient paraître, sans oublier qu’en plus ce n’était pas celle que l’on pensait, au premier regard) Candice n’appartenait certainement pas à cette catégorie de fille là, et c’était une très bonne chose (pour elle, mais aussi pour le monde plus généralement !). L’univers manquait cruellement de filles comme les deux midinettes qui étaient plongées en pleine conversation superficielle à l’heure actuelle. C’était Opalyne qui l’affirmait ! La rouquine eut un frisson de dégout à la mention des cheveux des joueuses de Quidditch et, pire encore, de celles qui s’occupaient de dragons. Dans le genre laid on ne faisait guère pire, c’était une évidence !

« Quelle horreur… »

Et que dire de plus, n’était-ce pas là une remarqua parfaitement adaptée à cette situation, vraiment affreuse, qu’exposait la jeune Vipère ? Opalyne conclu donc dans un soupire exaspéré :

« Merlin, faîtes qu’ils soient efficaces, pour une fois. »

Tout ce qu’affirmait Candice à Opalyne transpirait de vérité. Voilà, enfin, une fille qui avait absolument TOUT compris dans la vie ! Merlin merci, Lyne commençait à croire qu’elle était seule au monde, expatriée, loin de toute civilisation normalement constituée (car il est évident qu’elle est normale et que ce sont les autres qui ont un problème, aucunement l’inverse !!!)

« Tu as tout compris, toi ! C’est clair qu’il faut être vraiment stupide, pour tout laisser en plan, comme ça. Comme si prendre soin de soit était sans intérêt ! C’est la base même d’une vie saine et équilibrée que d’avoir des cheveux parfaitement soignés et un physique qui suit, évidemment. »

Pourquoi tant de filles s’entêtaient à ne rien comprendre, bon sang ??? Et alors qu’elles parlaient numéros parus et soins des cheveux en fonction de la période de l’année, Opalyne acquiesça vivement :

« Han, les brins de paille ! LE classique de l’été. Et dire qu’elles osent sortir comme ça, sans avoir conscience des dégâts… C’est pathétique. Et pour l’hiver, je suis complètement d’accord avec toi ! Les cheveux souffrent de l’électricité statique en ce moment, ça m’agace, j’ai beau faire, il y a toujours un cheveu qui fait le rebelle ! C’est usant. »

Bref, vivement que les hiboux se remettent à circuler normalement histoire d’avoir enfin ces numéros qui sont juste essentiels à la survie en ce bas monde qu’est la jungle écolière !!! Décidant de changer doucement de sujet, la rouquine s’enquit :

« Bon, et sinon heureuse d’avoir été répartie à Serpentard ? »

Opalyne aurait bien aimé y aller aussi, si Gryffondor ne lui avait pas ouvert ses portes, il y avait tellement de beaux garçons à Serpentard !!!