Entre cartons et installation [PV]

PV. Keira Williams

Harrison fixa le camion de déménagement et tous les innombrables cartons à l’intérieur se demandant une énième fois ce qu’il faisait ici. Et comment il avait pu se faire rouler par ce crétin de Crowford. Il le connaissait pourtant. Depuis longtemps désormais. Il savait combien le brun était manipulateur. Et pourtant il s’était laissé prendre comme un bleu. Plus tôt dans la journée, le photographe l’avait appelé, lui avait indiqué une adresse et lui avait demandé de venir l’aider lui assurant qu’il lui revaudrait ça. Sauf que quand Harry s’était pointé à l’adresse indiqué, il avait juste vu le camion de déménagement. Au bout de cinq minutes, il avait du se résigner, le brun ne viendrait pas. Il aurait dû s’en douter. Il était plutôt normal qu’il se défile d’une corvée telle que porter des cartons et aider des amies à emménager dans un nouvel appartement. Mais foi de Casanova-Renucci, il allait se venger. Parce que si son traitre de meilleur ami pensait s’en sortir comme ça, c’était qu’il était moins intelligent que le jeune homme ne le pensait. Parce que oui, on ne plaisantait pas avec les Corses. Jamais.

Soupirant, Harry observa une nouvelle fois les cartons qu’il allait devoir se trimballer tout seul parce qu’Abell les avait lâché et qu’Elyna et Keira –les deux nouvelles propriétaires de l’établissement qui emménageaient aujourd’hui- n’allaient pas porter grand-chose. Elles n’avaient pas vraiment de force et comme leur nouvel appartement se situait dans le Londres moldu, interdiction été d’utiliser la magie. La brune et la rousse se connaissaient depuis peu, Abell les avaient présentées l’une à l’autre quand il avait sut qu’Elyna cherchait à se partager un appartement, il lui avait dit que Keira, qui était à l’hôtel à l’époque, serait une bonne colocataire. Harry connaissait lui-même la brune depuis pas longtemps. Il se demandait encore ce qui poussait une aussi sympathique fille à rester avec un type comme Abell. Surtout que leur couple n’avait rien de très normal, de très conventionnel. Le brun s’estimait comme célibataire et considérait la jeune brune comme une amie avec qui il couchait de temps en temps comme d’autres filles en leur temps. Le jeune Auror appréciait beaucoup son meilleur ami –enfin beaucoup moins là, maintenant, tout de suite- mais Ely méritait mieux. Il la connaissait depuis peu d’accord mais il la trouvait vraiment charmante comme fille, elle aurait pu avoir mieux qu’une aventure avec le photographe. Enfin, elle devait sûrement avoir ses raisons pour avoir accepter les conditions d’Abell pour être ‘en couple’ avec lui. Pour ce qui était de Keira…Il ne l’avait pas vraiment vu depuis leur rencontre surprise sur le Chemin de Traverse, lorsqu’il sortait de la Gamme d’Or. Tout ça pour dire qu’évidemment si ça n’avait pas été pour ces deux jeunes filles, Harry se serait taillé vite fait sans aider –il ne fallait pas abuser non plus !

Harrison, en polo bleu et jean brut –il faisait chaud aujourd’hui- se baissa pour prendre plusieurs cartons. Il les souleva, passa la porte de l’immeuble et commença à monter jusqu’à l’appartement des deux jeunes filles. Il poussa la porte avec son épaule et rentra à l’intérieur où seule la rouquine était présente. Il déposa les cartons, qui contenaient de la vaisselle, des poêles et autres ustensiles pour préparer à manger, dans la cuisine. Une fois ceci fait, il fixa la jeune fille et demanda : « Elle n’est pas là Ely ? » Il était un peu bougon là, et un peu de mauvaise humeur mais après tout, Keira l’avait déjà vu comme ça voire de plus mauvaise humeur à l’époque où ils étaient tous les deux à Salem et où Harry n’avait jamais été sympa avec la jeune rousse. Penser à ça d’ailleurs le mettait un brin mal-à-l’aise. Il était toujours honteux de sa conduite passée. Et justement, il ne tenait pas à ce que la jeune fille supporte son mauvais caractère de nouveau aussi essaya-t-il de se contrôler un minimum et d’être plus sympa. Après tout, Keira n’était pas responsable de sa mauvaise humeur. « Au fait, avant de nous lâcher, Crowford m’a dit qu’il fallait que je te demande si le système de sécurité était efficace et surtout si tu avais un garde du corps personnel… » Harry eut un sourire amusé. Apparemment, l’ancien appartement de la rouquine était au top niveau sécurité et Abell craignait surement que son amie soit plus en danger dans le nouveau –en danger pourquoi, ça, il ne savait pas en revanche ce qu’il savait c’était que son meilleur ami était ultra parano et protecteur avec celle qu’il considérait comme une petite sœur-. Harrison, lui, promenait son regard sur l’ensemble de l’appartement, il était plutôt chouette et il était certain que les deux jeunes filles qui y habiteraient sous peu sauraient le rendre très agréable à vivre.

Keira était enfin en train d’emménager !!! Ou plutôt de déménager. Tout ce qu’elle avait stocké dans un garde meuble migrait à présent dans son nouveau chez elle… Enfin ‘tout’ se résumait en bien peu de choses à dire vrai, car l’appartement qu’elle avait occupé avec Kaïn était rempli de meubles en commun… Elle avait laissé l’appartement, et pour les meubles, il avait juste payé sa part (plus ou moins) et tout gardé… Aussi, Keira avait-elle surtout des cartons de vêtements, et d’objets décoratifs divers (qui n’avaient pas forcément eu la place qu’ils méritaient quand elle vivait avec Kaïn d’ailleurs). Sans oublier ses (très nombreuses) peluches. Pour le reste, elle comptait acheter sur le tas… Quitter l’hôtel était une bonne chose, bien que Rowen, par exemple, lui ait proposée de vivre avec elle et Michael, Keira ne s’en était pas sentie le courage, elle avait besoin de son indépendance, malgré le fait qu’elle soit cruellement dépendante de son entourage.. Parfaite contradiction qui correspondait parfaitement à la personnalité tourmentée de la jeune femme.

Abell devait venir aider les filles pour le déménagement… mais visiblement, il avait réussi à se défiler et c’était ainsi qu’Harrison était arrivé, seul. Keira avait secoué la tête, d’un air pseudo contrarié et avait soupiré, comme si c’était à la fois évident et inévitable :

« Huuuum, Mister Crowford s’est défilé ? Attends que je le croise, il le paiera, crois-moi. »

Et il ne fallait en aucun cas douter du pouvoir de persuasion de la rouquine, elle était bien plus douée qu’elle ne le laisser penser de prime abord. La jeune femme ajouta :

« Ely devrait pas tarder je pense, je crois qu’Indiana est passée la chercher avant de nous rejoindre. »

Indiana, alias la petite amie de Keira à l’heure actuelle (qui serait peut-être sous sa forme masculine pour déménager, notons… Dans tous les cas, Keira l’acceptait telle qu’elle était, c’était toujours la même personne de toute façon, femme ou homme, qu’importait ! La jeune femme releva ses longues boucles rousses en un chignon simple duquel s’échappaient quelques boucles qui encadraient son joli visage.

Alors qu’Harrison interrogeait la sorcière sur la sécurité de l’appartement, question d’Abell, évidement, la jeune femme répondit, souriante :

« Ha, il t’a demandé de me demander ça ? Attends, une seconde… »

Saisissant son téléphone portable, la jeune femme appela le photographe et, comme il devait la filtrer pour ne pas venir aider, elle laissa un message vocal :

« Salut beau gosse ! Harrison m’a posé une question de ta part, et sache qu’il n’aura pas la réponse. Si tu la veux, tu viendras la chercher. Je t’aime mon choupinou, à très bientôt ! »

Coupant la communication, la rouquine reporta son attention sur Harrison et lui offrit un large sourire amusé :

« Tu as l’air tout grognon mon grand, ça ne va pas ça… »

Elle l’embrassa sur la joue, tendrement :

« Te fais pas de bile, tu ne seras pas tout seul, ma chérie vient nous aider. Et si il faut je prends qui tu veux dans la rue. Je suis très persuasive. »

Ne jamais sous-estimer le pouvoir du charisme. Surtout pas celui de Keira Williams.

Evidemment Abell s’était défilé, c’était tellement typique de sa part…Il disait qu’il ferait n’importe quoi pour ses amis…Mouais mais alors rendre service ça il ne connaissait pas…Ce qui énervait grandement Harrison –et un Corse en colère ce n’était jamais bon-. Mais bon il aurait du le deviner, après tout son meilleur ami était comme ça…Mais bon, le savoir n’empêchait pas sa colère. Il fallait dire aussi qu’un rien pouvait l’énerver. Il était comme ça Harry, caractériel mais pas bien méchant –enfin il ne fallait pas le chercher non plus sinon là…vous étiez foutus-. Heureusement, Keira était là et comme le jeune homme n’avait pas vraiment envie qu’elle se tape sa mauvaise humeur –elle en avait déjà vu assez lorsqu’ils étaient à Salem- il arrivait à se contrôler. C’était déjà ça.

« Tellement étonnant lorsqu’on le connait n’est ce pas ? » répondit-il, sarcastique, à la phrase de la jeune fille. « Non je pense que c’est parce qu’il ne veut pas montrer à tout le monde qu’il est moins fort que ce qu’ils pensent… » Il sourit. « Oh oui un plan de vengeance ! Je veux en être, je suis très fort lorsqu’il s’agit de me venger… » Et oui parce qu’en plus d’avoir un caractère fort et explosif, il était super rancunier le Harrison ! En tout cas, un sourire amusé fleurissait désormais sur son visage. Apparemment, la rouquine avait un pouvoir apaisant sur le jeune Auror. Etonnant lorsque l’on pensait que lors de ses études, elle était la personne qui l’énervait le plus. Si on lui avait dit en ce temps là qu’il en viendrait à apprécier la jeune rousse, il ne l’aurait absolument pas cru. Mais Keira avait tellement changé depuis cette époque…Elle était plus joyeuse, pleine de vie et pétillante telle une bulle de champagne…Elle avait toujours le mot pour vous faire sourire, c’était agréable d’être en sa compagnie. Comme si le monde était soudainement plus rose.

« Non Indiana va venir ?? Ça fait un bail que je ne l’ai pas vu… » Indiana Stocker…alias le type dont tout le monde se moquait à Salem, alias le type qu’essayait de défendre Harry tant bien que mal parce qu’il détestait l’injustice et l’intolérance…alias la nouvelle petite amie de Keira –Harry avait été un peu surpris la première fois qu’il l’avait vu embrasser une fille même s’il n’avait rien contre le fait qu’elle soit bisexuelle-. Le jeune Corse n’avait pas vu Indiana depuis la période de l’école soit un moment…Ce serait marrant de la retrouver après tant d’années… « J’espère qu’il viendra sous sa forme de mec parce que ce n’est pas que ça me dérange de trimballer tous les cartons à moi tout seul mais un peu d’aide serait la bienvenue et je n’ai pas l’impression que toi ou Elyna soient assez fortes pour porter pleins de lourds cartons…Surtout toi d’ailleurs… » Il lui adressa un sourire taquin. Il aimait bien taquiner tout le monde et la charrier elle était très amusant.

Lorsque la rouquine lui demanda si Abell lui avait bien demandé ça pour la sécurité de l’appartement, Harry soupira avant de répondre : « Tu sais combien il peut être parano concernant ta sécurité… » Comme quoi parfois son meilleur ami était un vrai cinglé…~~j’en connais certains qui vont approuver ces paroles~~. Un nouveau sourire amusé vint orner les lèvres du jeune homme lorsque Keira sortit son téléphone et composa le numéro d’Abell. Il s’agrandit lorsqu’il entendit ses paroles. « Mon choupinou ? » répéta-t-il, amusé, lorsqu’elle eut raccroché. « Et après tu te moques de moi lorsque je te révèle le surnom secret de Pénélope… » Ouais parce que si vous voulez son avis, mon choupinou, en matière de surnoms débiles, ce n’était guère mieux que Penny d’amour. Remarquez c’était peut-être pour énerver le jeune photographe qu’elle avait dit ça parce que s’il y avait bien une chose qu’il détestait, c’était les petits surnoms de ce genre là. En tout cas il était bien clair qu’il ne mettrait pas les pieds dans cet appartement tant qu’il ne serait pas certain qu’il n’y aurait plus de cartons à porter.

Quand Keira vint lui faire un baiser tendre sur la joue, Harrison cacha sa surprise. Il n’avait pas vraiment l’habitude de tous les gestes tactiles qu’elle pouvait avoir et puis c’étai Keira quoi ! Ça lui faisait toujours un peu bizarre qu’ils soient presque proches désormais…Néanmoins, il lui retourna son sourire et son baiser également avant de répliquer d’un ton amusé : « Genre tu ne m’a jamais vu plus grognon que ça… » Son sourire s’agrandit. « Et puis c’est soit un Harry grognon soit pas d’Harry du tout, il y a que ça en magasin alors à toi de choisir… » Il était désormais complètement détendu comme quoi parfois sa mauvaise humeur ne durait pas. « Tu sais que tu es vraiment minuscule...Je l'avais jamais remarqué avant... » observa-t-il, amusé, après qu'il est du se pencher pour lui retourner son bisou.

« Ouais heureusement qu’Indy est là parce qu’avec Elyna et toi comme aide je n’aurais pas été très vite… » lui répondit-il, la charriant de nouveau. « Tu sais que tu n’es qu’une tricheuse Keira Williams ? » dit-il ensuite, tout sourire. Il avait appris aussi pour son charisme surnaturel. Elle dégageait déjà quelque chose lorsqu’elle était normale alors Harry n’osait pas imaginer ce que ce serait si elle utilisait son don. « Et puis moi je suis certain que je peux aussi très bien persuader quiconque de m’aider…et sans pouvoir particulier ! » Il avait son sourire arrogant désormais clairement affiché sur son visage. « Bon évidemment mon charme naturel ne semble pas avoir beaucoup d’effets sur les mecs…mais bon il y aussi des filles super fortes qui seraient beaucoup plus utiles que toi… » Il la taquinait de nouveau mais en même temps il n’avait pas tout-à-fait tort, elle avait vraiment une force de moineau !! Ce qui lui faisait penser à autre chose…Fronçant les sourcils il l’examina et lui demanda, soudain un petit peu plus sérieux : « Tu as mangé quelque chose ce matin ? » Non parce que Harry savait aussi qu’elle s’alimentait trèèès mal et s’il y avait bien un sujet sur lequel il en rigolait pas, c’était bien celui de la nutrition.

La rouquine observa un instant son ami (puisqu’elle pensait pouvoir ainsi le qualifier à présent) tandis qu’il parlait de vengeance. Etrangement, la façon dont il mentionnait les faits n’était pas nécessairement pour plaire à la jeune femme qui répondit, plutôt méfiante, il faut bien l’avouer :

« Je n’ai pas confiance en toi quand tu prends cet air là… »

Elle fronça les sourcils un instant et poursuivit, comme si elle confirmait ce qu’elle avait potentiellement supposé avant :

« Oui, vraiment pas confiance. »

Quant à la mention de la présence d’Indiana la sorcière acquiesça doucement :

« Oui, elle ne devrait plus tarder je pense maintenant, d’ailleurs… »

Enfin ça pouvait potentiellement être ‘il’ aussi, mais Keira sortait plutôt avec La Indianna (et non Le), mais après ça ne changeait pas grand-chose pour elle non plus. C’était la personne qu’était Indianna qu’elle appréciait dans son ensemble. Femme ou homme… Cela importait peu en soit. Bien que depuis qu’elle n’était plus avec Kaïn, la rouquine ait un penchant plus prononcé pour les femmes plutôt que pour les hommes… Donc pour la forme dans laquelle allait venir la petite amie de la rouquine… c’était une bonne question :

« Je ne sais pas, je pense qu’elle sera en femme… Mais qui sait ! »

Quant aux critiques sur les muscles des deux nouvelles colocataires, la jeune femme arqua un sourcil :

« Tu as des doutes sur mes capacités peut-être Renucci ? »

Croisant les bras, l’air plutôt provoquant pour le coup, elle reprit :

« Je peux te parier que je suis capable de tout déménager plus vite que toi. Et sans user ni de ma baguette, ni de mes bras. »

C’était beau d’être aussi charismatique, elle avait un pouvoir certain de persuasion, mine de rien, allier à un charme plus que certain. Quant à Abell et sa paranoïa, la jeune femme leva la main en l’air, sous entendant par là qu’elle se fichait pas mal des soucis paranoïaque de leur ami commun. C’est bien beau de s’en faire maintenant, mais c’est un peu tard, c’était avant qu’il aurait fallu la protéger. Bien que ça, elle ne le pensait pas et était encore moins à même de le formuler à haute voix. Keira avait appris (à ses dépends) à faire attention. Et ce n’était pas à un poisson qu’on pouvait apprendre à nager après tout.

Alors elle appela Abell pour lui faire part du fond de ses pensées et releva, finalement, les propos d’Harrison une fois qu’elle eut raccroché. Haussant les épaules, la rouquine répliqua sans l’ombre d’une hésitation :

« Correction : d’un : ce surnom n’a rien de secret et n’est même pas destiné au seul usage d’Abell. De deux, moi j’utilise toujours des surnoms. Et de trois : ton surnom à toi fait bien plus tâche que le mien, justement parce que toi tu n’en donnes jamais. »

A la connaissance de la rouquine en tout cas ! Elle se permit donc de conclure posément :

« CQFD : tu n’as rien à dire sur ce surnom mon lapin ! »

Et elle acheva le tout en lui tirant la langue. Parce que c’est bien connu, Keira Williams est l’incarnation même de la sagesse et de la maturité. Quand Harrison lui retourna le baiser qu’elle venait de lui donner en le charriant gentiment, la rouquine fut étonnée. Qu’elle embrasse tout le monde à la pelle n’avait rien de bizarre, dans le sens où c’était Keira, quoi. Mais Harrison Renucci ???? L’embrassant elle qui plus est ! Elle releva plutôt la pique sur sa soit disant petite taille, levant les yeux au ciel :

« Pffff, je ne répondrais rien, tiens ! Grand dadet ! »

Et quant à l’accusation de tricherie, la rouquine répliqua, sans l’ombre d’une hésitation :

« N’importe quoi ! Je ne triche pas, j’utilise ce que la nature m’a donné tout comme toi tu utilises les muscles qu’elle t’a donné. Chacun son truc mon trésor. » [/color][/b]

Elle se mit à rire, amusée.

« Commence pas à te prendre pour un Apollon, tu veux ! Je suis sûre que des filles vont t’envoyer valser mais que certains mecs n’auraient rien contre toi… Si tu voies ce que je veux dire. Dans tous les cas je sais très bien que j’aurais plus de succès que toi. Tu ne peux pas lutter. »

Quant à la question alimentaire, elle fronça les sourcils :

« C’est quoi cette question ? »

Si on aurait dit à Harrison, lorsqu’il était encore à Salem, qu’un jour il commencerait à apprécier Keira Williams et à la considérer comme une amie –puisqu’il pouvait décemment le faire maintenant alors que cela faisait déjà quelques temps qu’ils s’étaient revus- il ne l’aurait évidemment jamais cru. Ce qu’il avait pu être con alors à cette période…Bien sûr, aujourd’hui, il était toujours aussi fier, c’était même la caractéristique principale qui le définissait mais il avait appris à moins juger les gens et surtout à éviter d’en vouloir à quelqu’un pour une chose aussi stupide que ‘elle m’a envoyé bouler la méchante’. Oui, il avait changé, c’était comme ça, on changeait avec le temps qui passe. Et d’ailleurs, la rouquine avait elle aussi bien changé, elle n’avait même limite plus rien à voir avec la fille que le jeune Corse avait connu à l’école de sorcellerie américaine. Ceci dit, ‘connu’ était un vague terme, à l’époque il considérait que Keira n’était qu’une peste insupportable et méchante gratuitement, il n’avait pas vraiment un avis très objectif sur sa personne donc peut-être avait-elle été sympathique parfois mais il ne s’en était pas rendu compte, buté comme il était –et comme il est toujours, il y a des choses qu’on ne changeait jamais-.

Lorsque la jeune fille lui dit qu’elle ne lui faisait pas confiance lorsqu’il arborait son air de ‘je vais prendre ma revanche faites attention à vos fesses mouahahaha’. Il eut un sourire encore plus mesquin. « Parce que tu me fais confiance en temps normal ? T’es vraiment bizarre toi ! » Ses yeux brillaient de la malice qu’il contenait. Il plaisantait bien sûr parce que, et il le pensait en toute objectivité bien sûr, il était plutôt un individu en qui on pouvait avoir confiance, quelqu’un sur qui on pouvait se reposer dans n’importe quelle circonstance ~~il n’était pas Abell Crowford lui~~. D’accord, il fallait pouvoir le supporter, il avait franchement un caractère de merde et il l’avouait lui-même, il avait une tendance portée sur la violence et il avait en obsession les armes blanches ~~il en avait même cachées sous son lit rendez-vous compte !~~ mais il était quelqu’un de loyal, jamais il ne trahirait un ami car les amis, c’était sacré, on pouvait donc aisément lui faire confiance. « Allez crois moi, mon plan de vengeance est super élaboré tu verras, tu ne t’en sortiras pas sans moi de toute façon… » Harry n’avait en fait qu’une vague idée de comment faire pour que son meilleur ami regrette le fait même d’être né ~~attendez il les avait abandonnés –surement pour draguer quelques filles d’ailleurs- il méritait bien ça !!~~ mais il aimait bien taquiner Keira, c’était quelque chose qui l’amusait fortement.

Quant à Indiana… « J’ai hâte de la voir ! » Remarquez qu’Indy pouvait très bien aussi ne pas se souvenir de lui mais bon… « Non mais si elle se ramène en femme ça va pas être possible là, elle sera certainement plus utile que toi d’accord mais les gros cartons ça va être moi qui va me les coltiner…Ah la la, t’as vraiment de la chance que je sois super sympa et que je dispose d’une musculature de rêve sinon je ne sais pas comment tu aurais fait ! » déclara-t-il en prenant un air hautain tout en n’empêchant pas un sourire taquin de naître sur son visage.

Harry s’empêcha d’éclater de rire lorsque la rouquine leva un sourcil, elle avait franchement une tête marante là ~~ouais il trouve que t’as l’air ridicule Reira mais rien de méchant hein !!~~ et se contenta de dire, taquin : « En même temps tu es vraiment aussi maigre qu’une crevette Williams ! » Son sourire éclatait de malice. « Et mon nom entier c’est Casanova-Renucci je te prie !! » Ben ouais, ce n’était pas parce que Renucci était son nom usuel qu’il ne pouvait pas être appelé par son nom complet ~~et puis Casanova c’était marrant comme nom c’est d’ailleurs uniquement pour ça que je l’ai choisi~~. Lorsque Keira se mit à lui dire, avec un petit air provocant qui ne fit ni chaud ni froid à Harry, qu’elle était capable de tout déménager toute seule sans baguette ni muscles, Harrison eut un sourire franchement amusé. « Primo tu ne peux pas utiliser tes muscles puisque tu n’en a pas et secondo, vas-y, utilises ton mystérieux pouvoir de charisme surhumain que je me marre. » Le jeune homme ne mettait pas en doutes les capacités de sa nouvelle amie, la magie l’entourait depuis son plus jeune âge et il n’avait pas pour coutume de remettre en question un pouvoir quelconque, non, lui, il demandait juste à voir. La capacité de Keira l’intriguait, Abell et Lena lui avait déjà fait un topo sur les effets que pouvait avoir ce pouvoir mais il n’avait jamais vu la jeune fille en action et ça attirait sa curiosité.

Le message laissé par la jeune rouquine à Abell le fit rigoler. Pour ce qui était de toute cette histoire de surnom, le jeune Auror écouta Keira déblatérer sans rien dire avant de répliquer, tout en s’angoissant secrètement qu’un jour, la jeune fille ait l’idée saugrenue de l‘appeler ‘mon choupinou’ ~~si tu savais~~ : « Pourquoi le fait que tu donnes des surnoms ridicules à tout le monde ne m’étonne même pas ? » Il sourit, amusé. « Et qu’est ce que tu en sais que je n’utilise pas des surnoms tous les jours hein ma petite biquette ? » Hum. Oui mais non. Vraiment des fois sa spontanéité lui jouait des tours. « Euuuh celui là est pourri mais bon, je t’en trouverais un mieux ! » dit-il tout en essayant de reprendre contenance. Ma petite biquette ??? Franchement il ne savait pas ce qui lui prenait des fois. Keira avait peut-être déjà activé son charme remarquez ce qui expliquait pourquoi il avait l’impression de se sentir comme un gros débile après avoir prononcé son ‘super’ surnom pour la jolie ~~oui maintenant il la trouve jolie, il faut dire qu’elle a bien meilleure mine que quand elle se droguait~~ rouquine. Merlin merci, celle-ci répondît et le surnomma ‘mon lapin’ –ça y est, son pire cauchemar se réalisait !! pauvre de lui, il était coincé avec une folle qui adorait les surnoms pourris-. Bon, ça, ce n’était pas obligatoire, hein, le surnom ridicule. « Le ‘mon lapin’, c’était vraiment obligé ? » dit-il en grimaçant. Il était comme son meilleur ami pour ça, les surnoms stupides, il n’aimait vraiment pas ça. Il préférait largement ‘Harry’ comme surnom. C’était simple, court et il n’y avait pas de risque qu’il se tape la honte lorsqu’on évoquait son surnom.

Harrison eut un sourire amusé lorsque Keira lui tira la langue. « Tsss espèce de gamine va ! » Son sourire s’agrandit avant qu’elle ne l’embrasse sur la joue puis qu’il lui retourne son baiser. Il s’aperçut de sa surprise. Quoi ? Il n’avait pas le droit d’être un minimum poli et de lui retourner ses attentions ? C’était pas parce qu’il était grand, beau et viril qu’il n’avait pas le droit de l’embrasser quand même ! Bon, le Corse avait parfaitement conscience que cela pourrait paraître bizarre parce que si Keira était d’un naturel très tactile avec n’importe qui ~~dépravée va~~ lui l’était quand même beaucoup moins et surtout en prenant en compte le fait qu’il avait détesté la rouquine pendant leur scolarité –c’était surtout ça qui était étrange en fait-. Ne relevant pas sa surprise, il sourit lorsqu’elle le traita de ‘grand dadet’. Il avait eu pire comme critiques sur sa taille. « Eh, je ne fais qu’un mètre quatre-vingt quinze, ce n’est pas énorme non plus ! » répliqua-t-il, ironique. Il savait très bien que pour la plupart des personnes, sa taille était vraiment super grande mais c’était comme ça, dans sa famille on était tous grands. D’ailleurs, il avait charrié Keira mais elle n’était pas non plus super petite, elle était même plutôt grande lorsqu’on pensait aux autres filles –d’ailleurs Elorah, sa petite amie devait avoir quelques centimètres de moins que la rousse-.

« Les muscles c’est moi qui me les ai fait tout seul figure toi ! Cela n’a rien à voir avec ton super pouvoir ! » Il sourit. « J’aime bien ‘mon trésor’. » commença-t-il, plaisantant. « Par contre Elo ne risque pas de bien apprécier si elle entend que tu m’appelles comme ça un jour… » Sa petite amie avait un gros caractère, c’était bien pour ça qu’elle avait plu –et plaisait toujours- à Harry.

Harrison sourit lorsque Keira parla puis, laissant éclater son sourire le plus charmeur, il s’approcha de la jeune rousse et se pencha vers elle tout en disant, d’une voix sensuelle : « Mais je suis un type charmant, un Apollon chérie !! Et tu te trompes, les jolies filles craquent toutes pour moi ! » Il la fixa un moment avant de se redresser, ses yeux bleus brillant d’un éclat de défi. « Je te parie que je suis capable de réussir à séduire n’importe quelle fille avant toi. Bien sûr, faut pas que tu t’utilises ton petit talent personnel sinon c’est pas drôle !! » Il sourit. « Arrêtes de te croire supérieure à moi sur le plan de la drague ma belle, je pourrais bien te surprendre ! » Il lui adressa un clin d’œil. Bien sûr, il était très joueur et fier comme il était, il n’accepterait pas de perdre, jamais. « Et bien si tu as mangé ce matin, tu auras plus de forces pour trimballer des cartons avec moi ! » Il lui sourit. Il avait beau trouvé qu’elle ne s’alimentait pas assez, il ne lui ferait pas la morale ~~pas tout de suite~~ il avait beau la considérer comme une amie, il n’était pas assez proche d’elle pour ça ~~mais ça viendra, tu verras Reira, il te forceras à manger ah ah ah !! tu ferais mieux de fuir pendant qu’il en est encore temps !~~

Keira observait Harrison non sans une certaine nonchalance tandis qu’il affirmait qu’elle était ‘bizarre’. Tout ça simplement parce qu’il était (peut-être) envisageable qu’elle puisse lui faire confiance en temps normal (et non pas en période de guerre comme celle qui s’annonçait sous peu). La sorcière esquissa un sourire qui, sans être sarcastique, était particulièrement amusé. Non pas moqueur, mais… Il y avait un petit quelque chose dans son expression qui semblait lancer un défi à son interlocuteur :

« Parce que tu ne le remarques que maintenant ? »

En général, les gens se rendaient très rapidement compte que Keira n’était pas vraiment ‘normale’. Elle avait toujours été très spéciale (à prendre dans le sens que vous désirez). Ceci étant, aussi cinglée puisse-t-elle être (ou semblait être), elle n’avait pas vraiment envie de connaître le ‘fameux’ plan du jeune homme :

« Non, ça ira… Je vais me débrouiller toute seule, je t’assure. »

Et elle n’en démordrait pas de toute façon. Pas qu’elle soit du genre entêtée, mais presque voyez-vous… Pour ce qui était d’Indiana et de la réplique d’Harrison à son sujet, la rouquine se contenta de hausser les épaules, répliquant :

« Ne fais pas ta mijaurée, je t’en prie, mon lapin. Je sais très bien que tu es enchanté à l’idée de montrer à nous toutes, pauvres femelles ô combien tu es plus musclé que nous… ce qui soit dit en passant se passe de quelconques félicitations. Parce qu’il faut vraiment le faire exprès pour être moins musclé que moi, de toute façon. »

Ce à quoi, elle répondit par un sourire accompagné d’une grimace moqueuse. Non mais ! C’était vrai quoi… Alors qu’il la reprenait sur son nom ‘entier’, elle se mit à rire, moqueuse :

« Haha ! Tu y tiens tant que ça à ton nom entier ? »

Elle l’observait, non sans malice. Attention à ce que tu souhaites, petit scarabée… La sorcière n’était pas à classer avec les femmes mystérieuses, pourtant Keira Williams avait un quelque chose qui pouvait en perturber plus d’un. Sans être un gouffre à mystères, elle avait un certain nombre de secrets qu’elle cachait plus ou moins ardemment. Et elle était particulière. Vraiment très spéciale dans son genre. Il était assez difficile de décrire la rouquine. Elle-même avait souvent le sentiment qu’elle ne se connaissait pas… Alors comment les autres pouvaient-ils ne serait-ce que prétendre la connaître quelque peu ? On la fréquentait, on la connaissait dans les grandes lignes mais elle restait imprévisible. Nul ne pouvait décrire précisément ses réactions, tant ces dernières pouvaient être abracadabrantes…

Alors qu’il se moquait de sa musculature inexistante (elle ne pouvait guère le renier sur ce coup…), la rouquine soupira, l’air presque las… Puis il fit référence à son pouvoir… ou plutôt avait-elle jeté la première pierre et avait-il enchaîné sur le sujet. Redevant alors très sérieuse, la rouquine fit un pas vers lui, ses yeux azurs plantés dans ceux du Corse :

« Réfléchis bien avant de demander ce genre de choses, Harrison. Tu pourrais le regretter. »

Keira maîtrisait parfaitement son don, et heureusement, elle n’était pas douée de mauvaises intentions (ou plutôt ne l’était-elle plus, car à une époque, il en avait été bien autrement…). Son don lui ouvrait bon nombre de portes et elle pouvait en user et en abuser. Mais de là à demander à en être une victime… pas qu’il soit particulièrement ‘violent’ au sens premier du terme, mais Keira commençait à s’interroger sur les réels effets de son pouvoir… Elle avait peur qu’il ne soit parfois plus puissant que ce qu’elle pensait initialement. Sans ôter la volonté à autrui, il lui permettait de les ‘commander’ plus ou moins, de leur imposer ses propres décision, si elle insufflait suffisamment de pouvoir dans ses demandes. Elle pouvait être irrésistible. Et elle commençait à en avoir peur, il lui avait fallu du temps pour comprendre… Et si elle l’avait assimilé plus tôt, peut-être cela lui aurait-il évité quelques ennuis. Son soudain sérieux, alors qu’elle répondait à Harrison avait quelque chose d’effrayant. Sachant que Keira n’était que très rarement vraiment sérieuse, la voir ainsi pouvait pousser à réfléchir à deux fois avant de confirmer la demande.

La rouquine afficha un air particulièrement sceptique, alors que son grand dadet d’ami l’appeler ‘biquette’. Soupirant, elle répliqua sans l’ombre d’une hésitation :

« Ben oui, bien sûr… Ca se sent que tu es inspiré dans tes surnoms toi. Ca démolit tout ‘ma biquette’. Chapeau ! »

Riant, elle enchaîna :

« Ha ouai ? De toi à moi, trouver mieux ne devrait pas être trop compliqué… »

Elle lui adressa un clin d’œil moqueur. Quant à son propre surnom à lui, la rouquine répliqua :

« Oui, ça te va très bien ce surnom. »

Et la décision était immuable. Et toc ! Quant à la discussion sur sa taille, elle préféra ne pas relever, agitant la main signifiant quelque chose comme :

« Oui oui, cause toujours, tu m’intéresses… »

Quant à l’avis de la petite amie d’Harrison, très honnêtement… La rouquine se fichait qu’elle aime ou non la façon dont elle s’adressait à lui. Ce qu’elle ne se gêna pas de faire remarquer :

« J’ai bien peur de ne pas pouvoir y faire grand-chose. C’est bien dommage si ça la dérange, mais je n’ai pas pour habitude de changer mes façons de faire pour faire plaisir aux autres. C’est à prendre ou à laisser. »

Quant à craquer pour lui, la jeune femme répliqua sans l’ombre d’une hésitation :

« Ha ouai ? Tu es sûr ? Parce que moi je n’ai jamais craqué pour toi. Désolée de te décevoir, tu n’es pas le centre de l’univers mon chéri. »

Oui oui, elle s’était naturellement incluse dans la joyeuse clique des ‘jolies filles’. Ben quoi ? Quant à la drague, la sorcière répliqua :

« Mon talent personnel, comme tu dis fait intégralement partie de moi. C’est comme si je te demandais de draguer sans ta tête. Ce n’est pas possible. Et je suis donc gagnante, tu ne peux pas lutter. C’est tout. »

Non mais ! En attendant, il allait être temps de se bouger… Indiana arriva par ailleurs, sous forme masculine, ce qui ne dérangeait plus trop Keira qui s’était précipitée vers elle/lui pour l’enlacer tendrement. Déposant un baiser sur ses lèvres en guise de bonjour. Puis le déménagement approcha… la journée allait être longue !
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Keira n’était pas une femme comme les autres, c’était le moins que l’on pouvait dire. Elle était spéciale en son genre. Un peu bizarre, un peu cinglée aussi. Remarquez que cela ne dérangeait absolument pas Harrison, qui avait de toute façons vécu avec une tarée –en l’occurrence sa sœur Giulia- jusqu’à ce qu’il s’envole en Angleterre pour ses études d’Auror. Et puis la bizarre attitude de la rouquine faisait son charme aussi. Et puis ça la rendait marrante. Bref, tout ça pour dire que lorsqu’Harry s’amusait à lui dire qu’elle était plus qu’étrange, ce n’était pas vraiment une insulte. Pas du tout même. De toute façon, les insultes entre Harry et Keira, ce n’était plus au programme, il l’avait assez embêté à Salem comme ça et il le regrettait toujours d’ailleurs…

« Non, non, j’ai remarqué que tu l’étais deux minutes après que l’on se soit revus. » dit-il en riant. « Mais ça m’amuse toujours autant que tu sois aussi folle. » Il lui adressa un clin d’œil charmeur tout en affichant un sourire clairement amusé.

Dommage, visiblement Keira ne voulait rien savoir de son super plan de la mort qui tue pour se venger d’Abell qui les avait lâchement abandonné alors que pour une fois, on avait besoin de ses services –merci mais quand même cela n’arrivait pas tous les quatre matins-. C’était surtout dommage parce qu’il venait justement d’avoir un éclair de génie ~~oui oui ça lui arrivait parfois~~ et qu’il savait parfaitement comment ils pourraient se venger de leur ami photographe… « Et bien comme tu voudras Williams, Fais ton petit plan toute seule dans ton coin… » répliqua-t-il alors qu’elle s’entêtait à ne pas vouloir de son aide. « C’est bête pour toi, j’avais une super idée à base de Lena… » Harrison doutait que la jolie rouquine n’ait pas remarqué la relation pour le moins ambiguë qu’entretenait Abell et Lena, après tout, elle les connaissait depuis plus longtemps que lui. Harry, lui, n’avait pas de suite vu quelque chose entre les deux mais plus le temps filait, plus ils semblaient que les deux se rapprochaient et Harry avait finalement constaté que quelque chose de spécial se passait entre les deux même si les principaux concernés ne le distinguait pas eux ~~ce qui était toujours le cas de toute façon~~.

« Je n’ai pas besoin de faire l’étalage de mes muscles d’habitude pour charmer une fille. » fit-il remarquer en haussant les épaules. Il était musclé oui mais en soit cela n’avait rien d’exceptionnel. Son père était militaire et si Harry n’avait pas été diabétique, il l’aurait été également, et de plus il était Auror. Alors peut-être que oui, les sorciers n’avaient pas besoin que d’autre chose que de la magie pour arrêter des mages noirs mais Harrison avait tenu à avoir une bonne préparation physique quand même. D’accord les muscles étaient un gros plus avec les femmes mais bon, il n’en faisait pas non plus toute une histoire. Puis tout d’abord, il n’était pas non plus un gros dragueur même s’il aimait charmer les filles. Enfin, il sourit lorsque Keira dit qu’il fallait le faire exprès pour être moins musclé qu’elle. Il était vrai qu’elle n’avait vraiment pas de force mais bon, même s’il n’arrêtait pas de la taquiner avec cela, il ne considérait pas cela comme un défaut et puis tant pis Indy et lui ferait le sale boulot de transporter les cartons, c’était ce pourquoi les hommes avaient été crées *paf*.

Quand Keira lui demanda s’il tenait tellement à son nom entier, il l’observa lui aussi, perplexe devant son expression mystérieuse. Harrison ne connaissait pas encore vraiment bien la rouquine même s’il pensait pouvoir la considérer comme une amie désormais mais il avait déjà remarqué plusieurs fois qu’elle était tout sauf prévisible. Non pas qu’il n’aimait pas cela chez une femme mais là il flippait un peu de ce qu’elle pourrait lui sortir s’il répondait ‘oui’ à sa question. Il avait déjà eu nombre de moqueries par rapport au ‘Casanova’ de son nom et son père avant lui également. Sauf que son père avait de suite convaincu son chef de régiment lorsqu’il avait commencé sa carrière de ne l’appeler que ‘Renucci’ pour éviter toutes les blagues que ne manquerait pas de faire ses futurs camarades en apprenant son nom entier. ~~Et puis surtout son père n’avait jamais eu à faire avec une cinglée rousse dont on ne savait jamais ce qu’elle allait dire.~~ « Bah, Renucci tout court me convient très bien. » répondit-il faussement nonchalant, se demandant silencieusement s’il n’avait pas fait une erreur en révélant son nom complet à Keira.

Puis, la jeune fille devint étrangement sérieuse –et il avait pu remarquer, durant les dernières semaines où ils s’étaient vus, que cela n’arrivait pas souvent- lorsqu’il parla de son pouvoir. Ancrant lui aussi son regard clair dans celui de la rousse, il dit posément : « Je veux seulement voir moi. Hors de question que je sois ta victime, je n’aime pas que l’on joue avec moi. » Il aimait jouer certes mais il y avait certaines limites qu’il se posait. Il ne prenait jamais les personnes pour des idiots et il espérait que cela soit la même chose pour les autres envers lui.

Quant à cette histoire de surnoms… : « Ferme la Williams, c’est comme ça que j’appelle mes sœurs ! » répliqua-t-il, les sourcils faussement foncés, en plaisantant. Comme si Sarah et Giulia se laisseraient jamais appeler de cette façon…Quoique Sarah s’en ficherait probablement mais sa sœur la moins âgée, Giu, péterait sans doute un câble. Elle avait exactement le même caractère que son frère cadet ce qui faisait que cela explosait parfois entre eux mais jamais sérieusement. « Ouais bon ça va Kei’ tu vas pas non plus me vanner longtemps avec ça… » râla-t-il –ouais il lui en fallait peu- tout en plaçant sa nouvelle trouvaille en matière de surnoms dans sa phrase. Et il trouvait personnellement que Kei’ s’était quand même carrément plus mignon que ‘ma biquette’ ou tiens que ‘mon lapin’. « J’étais sur que tu ne tarderais pas à me donner un super surnom… » dit-il ironiquement. Il ne répliqua pas pour la taille, jugeant la discussion clause, se contentant de sourire. Par contre, il jugea nécessaire de répondre lorsque Keira parla de sa petite amie : « Et bien tu fais comme tu veux hein, mais si Elo’ t’explose la tête parce que tu as osé me surnommer ‘mon trésor’ ou ‘mon lapin’, tu ne diras pas que je ne t’avais pas prévenu. » Il pensait que c’était utile de la prévenir m’enfin après, la rouquine faisait ce qu’elle voulait hein…

« Oui mais toi tu es bizarre ma belle ! » répliqua-t-il lorsqu’elle dit qu’elle n’avait jamais craqué pour lui elle. Il soupira lorsqu’elle dit qu’elle ne draguait pas sans son pouvoir, que cela faisait partie intégrante d’elle. Elle était –presque- aussi bornée que lui c’était dingue ! Et ouais ça l’agaçait un peu tout autant que ça le faisait marrer… « M’en fiche, je suis certain que je peux plaire à une fille plus rapidement que toi ! » Et lui non plus n’en démordrait pas…

Enfin, ce n’était pas le tout de discuter mais il fallait peut-être se bouger à un moment…Indianna arriva sous sa forme masculine ce qui ravit Harrison qui, au moins, n’allait pas se trimballer les cartons tout seul. Il salua Indy d’une pognée de main ferme avant de descendre chercher quelques boîtes contenant les affaires d’Elyna et de Keira. Et c’était parti pour une grande journée de déménagement…

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