Score : 15-love [PV Dan]

Le tintement des clés sur le meuble de l’entrée et les derniers mots que son père lui lança, soulagèrent Dan puisque cela entraînait le départ de son paternel pour son boulot jusqu’à une heure avancée de la soirée. Il ne supportait pas être dans la même pièce que son père puisque cela entraînait un état de colère constant en lui qu’il n’appréciait pas. Non au moins seul chez lui il était au calme et ne devait pas jouer les hypocrites avec cet homme qui l’empêchait de par sa bêtise de voir sa mère. Outre ça, il ne comptait pas non plus rester chez lui toute la journée pour la simple et bonne raison qu’il désirait s’éloigner de ses livres de magie pour une activité un peu plus agréable à l’instar du tennis qu’il n’avait pas pratiqué de toute l’année à l’exception maintenant depuis le début des vacances de quelques séances pour se remettre sur pied. Il s’était inscrit dans un club plutôt libre où il avait payé pour accéder aux terrains et au matériel durant les vacances d’été et généralement il y avait toujours quelqu’un avec qui joué pour s’entrainer. Il était encore jeune, donc bien évidemment la personne d’en face s’il s’agissait d’un adulte, devait un tantinet s’adapter mais parfois jouer avec un enfant permettait d’améliorer les bases de sa technique.

Il prit sa raquette de tennis, celle qu’il avait hérité de sa mère, pris les chaussures adaptés dans sa sac et plongea dans une paire de basket le temps de se rendre en bus jusqu’au complexe sportif le plus près et où le club se réunissait. Il ferma derrière lui et s’éclipsa laissant donc sa maison vide. Une fois arrivé au complexe sportif et déjà en tenue, il n’eut qu’à revêtir ses chaussures et à rapidement trouver un adversaire pour pouvoir commencer à jouer. Il s’agissait d’un homme d’une vingtaine d’année qui avait accepté volontiers d’aider Dan à s’entraîner. Lors de ses premières séances estivales, le plus dur avant sans doute été de retrouver la finesse qui faisait la perfection du jeu d’un joueur de tennis alors qu’en tant que batteur on lui demandait surtout d’être un peu bourrin dans ses coups bien que finalement il faut savoir viser dans les deux cas.

Son adversaire restait plutôt soft, en même temps à coup sur, s’il utilisait toute sa puissance, Dan serait quelque peu déstabilisé. Du coup plus qu’un match amical, ce jeu se transforma en simple échange dans le but d’entraîner l’un et l’autre. Alors que l’un (Dan plus précisément) cherchait à viser chaque coin de terrain notamment les limites qui séparait le bon coup de la faute, son camarade en face, lui, cherchait plutôt un peu de cardio en courant un peu partout histoire de faire travailler ses jambes. A la fin lorsque les deux commençaient à être épuisés, ils décidèrent de mettre fin à leur échange, mais c’est plutôt l’arrivée inopinée d’une balle de baseball qui décida complétement de l’issu de ce rendez vous.

La présence d’une telle balle qui n’était même pas arrivée par la voie des airs était perturbante, mais elle fut bientôt expliquée par la présence d’une demoiselle au visage plutôt familier qui vint à sa rencontre pour s’excuser d’avoir perturbé le match. Elle était plutôt jolie, même à son âge il savait au moins remarquer ça et sans hésiter il lui remit la balle en mains propres : « Pas de soucis on avait terminé de toute façon, mais qu’est ce que tu as dis à la fin ? » Elle avait murmuré quelques mots à peine audibles qui l’intriguaient grandement du coup. Son compagnon de jeu de loin le salua alors ajoutant par ailleurs qu’il partait ce qui fit donc penser à Dan qu’il était temps de laisser sa place sur le terrain pour éviter de gêner trop de personnes. D’un geste il invita la demoiselle à le suivre hors du terrain de tennis, près de là où se trouvait son sac, un sac de sport noir tout simple dans lequel se trouvait sa paire de basket, une banane et une bouteille d’eau qu’il n’hésita pas à utiliser après un tel entraînement : « Dis moi on se serait pas déjà vu ? » demanda-t-il après de longues gorgées. Il ne lui avait jamais parlé ça c’est certains, mais elle lui était définitivement familière. Cet air, il l’avait déjà vu quelque part et de nombreuses fois, pas qu’au détour d’une rue et pas non plus dans le complexe sportif. D’un autre coté il se rendait compte de la question impromptue qu’il venait de lui poser et il trouvait tout d’un coup qu’elle avait grandement l’air d’une phrase de drague comme il avait pu en entendre parmi les sixièmes années de sa maison lorsqu’une bouteille de Whisky pur feu était passé sous le regard hagard de Rusard. « Hey ho faudrait peut être nettoyer le terrain avant de le quitter ! » Au loin, deux adultes un peu bourges étaient scandalisés face à la présence des nombreuses balles utilisées lors de l’échange qu’avait eu Dan avec un autre joueur de tennis. Il avait alors pensé à tort que ce dernier aurait ramassé quelques balles, mais en effet ils l’avaient laissé dans un état pitoyable. « Pardon ! » lança-t-il aux deux adultes décidément gêné de sa position. « Excuses moi je vais les ramasser vite fait et je reviens. » ajouta-t-il à l’égard de cette demoiselle familière qui jouait au baseball (beaucoup de qualificatifs en soit).

Il ramassa une à une les balles jaunes pour les ranger dans les étuis correspondant appartenant au club de tennis. Une fois toutes les balles ramassés ce furent les deux adultes bourges qui les récupérèrent et Dan retourna auprès de la demoiselle : « Voilà on ne devrait pas être trop embêtés comme ça et trop les embêter non plus. » De nouveau il sentit le besoin de s’hydrater après l’effort qu’il avait fourni au soleil. Sincèrement il n’y avait vraiment rien de mieux que l’eau pour se rafraîchir. « Excuses moi, excuses moi de boire comme ça devant toi mais après tant d’effort… » Il se rendait compte qu’il ne procurait pas tant d’attention à cette fille surtout à boire autant et finalement il se décida à jeter sa bouteille d’eau dans son sac (et puis elle était presque vide alors…).

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Le joueur de tennis qui devait à peu près avoir son âge la dévisagea un instant –fichtre, que c’était embarrassant-, s’avança vers elle et lui rendit sa balle de Baseball avec gentillesse. Alexandra en fut soulagée, parce qu’il aurait tout aussi bien pu l’envoyer balader en lui criant dessus qu’elle le dérangeait en plein milieu de son super match, et qu’elle ne méritait que la lapidation sur place publique –rien que ça !-. Par malchance, le jeune garçon n’avait pas compris les dernières paroles de la Serdaigle, et lui demanda donc de répéter. Ses joues s’empourprèrent rapidement, et la blonde se cacha un petit peu plus derrière son arbre en regardant ses pieds. Elle n’aimait pas mentir. Elle le faisait parce qu’elle n’avait pas le choix, pour pouvoir continuer à faire ce qu’elle aimait. Mais en règle générale, elle disait souvent ce qu’elle pensait et préférait rester honnête. Devoir cacher des choses à Maximilien et Jérémy lui pesait déjà assez sur la conscience, il était inutile qu’elle commence à mentir à Dan alors qu’elle venait à peine de le rencontrer. D’autant plus que même s’il n’avait pas entendu la totalité, il était probable qu’il en ait saisi quelques parcelles, et puisse donc s’en rendre compte si elle changeait le contenu.

« Heu… Je disais que, heu… » allez courage Alexandra ! « Je te regardais jouer, mais je ne pensais pas vraiment à mal. »

Et voilà, c’était dit. Alexandra sentit que ses joues chauffaient de plus en plus, et préféra ne pas lever la tête pour croiser le regard de Dan –chose qui l’aurait encore plus embarrassée, très certainement-. Ce n’était pas vraiment dans son habitude d’être nerveuse face à des garçons de son âge. En général, elle agissait plutôt de façon similaire lorsqu’elle était confrontée à un ami de Maximilien ou de Jérémy. Quoique, lorsqu’on y réfléchissait, elle ne côtoyait pas tant de garçons de son année que ça non Mily, ne renifle pas de façon dédaigneuse. Il y avait Aiden, mais souvent, c’était plutôt lui qui paniquait lorsqu’il était avec des gens, donc elle pouvait en général rester naturelle. Elle était également amie avec Arthur, mais avec ce dernier c’était différent. Ils étaient amis depuis toujours, aussi ne voyait-elle pas réellement de raison d’agir de façon étrange avec lui.
Un très bref silence s’installa après qu’Alexandra ait craché le morceau. Aussi, la jeune fille ressentit le besoin de devoir s’expliquer, pour ne pas passer pour une groupie flippante et un brin louche.

« Enfin je veux dire que je suis passée par là par hasard, et je suis tombée sur ton match alors heu, je suis un peu restée pour regarder… » Vu sous cet angle-là, elle risquait en effet de passer pour une stalkeuse. Chose qu’elle était, mais pas toujours. « J’aime bien le tennis, les joueurs ont besoin d’avoir de la force, un bon contrôle, de l’habileté et doivent savoir se servir de leur tête. » continua-t-elle, pensant qu’il était encore nécessaire de se justifier. Elle esquissa ensuite un petit sourire, et regarda la petite balle qu’elle avait entre les mains, et que Dan lui avait rendue quelques secondes plus tôt. « Un peu comme le Baseball… » conclut-elle en fermant les yeux.

Car oui, finalement, tout se rapportait toujours au Baseball, avec Alexandra. A bien des égards, le Baseball et le Tennis avaient des côtés similaires. Et puis la jeune blonde avait toujours aimé jouer au Tennis lorsqu’elle était à l’école, et ne se débrouillait pas si mal que ça, d’ailleurs. Aussi lui était-il aisé de comprendre que la maîtrise dont faisait preuve Dan n’était pas juste banale. Il était bon, cela était indéniable.

Lorsque le Poufsouffle l’invita à le rejoindre en dehors du terrain, Alexandra s’exécuta docilement, et s’assit à côté du sac de Dan. Il lui demanda alors s’ils ne s’étaient pas déjà vus, et la blonde commença à réfléchir frénétiquement. En effet, à mieux le regarder, il avait peut-être une trombine familière. Au départ, elle ne s’en était pas rendue compte parce qu’elle était trop occupée à suivre la raquette et la balle des yeux. Mais lorsqu’on y repensait…

Son attention fut momentanément détournée par deux adultes qui venaient d’interpeller Dan pour lui demander de ranger le terrain. Alex fut légèrement choquée de la façon dont ils s’adressaient au jeune joueur de tennis, et s’apprêta à leur demander d’être un peu plus poli lorsque le Poufsouffle s’excusa, se leva, et parti ramasser les balles. Le temps qu’elle se lève à son tour pour aller lui donner un coup de main, le travail était déjà presque achevé. Aussi décida-t-elle de se rassoir pour attendre que le brun vienne à sa rencontre.

« Ils auraient pu dire ça de façon plus gentille… » bougonna Alexandra à mi-voix, en lançant un regard de hibou courroucé aux deux adultes qui commençaient à s’échauffer en bombant leurs torses cachés sous des polos hors de prix.

La jeune fille n’aimait pas lorsqu’on l’interpellait de cette façon pour quémander son aide. Cela arrivait malheureusement bien souvent, dans ce complexe sportif. Puisque Alexandra donnait un coup de main et se chargeait de ramasser les balles, régler les machines, s’occuper des équipements, et autres petites taches similaires, les clients ne se gênaient pas vraiment pour la traiter comme ni plus ni moins qu’une esclave. Certains restaient très agréables en voyant sa petite bouille blonde. D’autres, au contraire, ne semblaient pas avoir reçu un brin d’éducation, et lui parlaient comme à un chien sous prétexte qu’ils pouvaient se le permettre. Heureusement, Alexandra avait toujours eu une patience infinie, et ne se vexait pas facilement. Ce n’était pas pour autant qu’elle y restait indifférente.

Ceci dit, Dan ne sembla pas s’être froissé le moins du monde, et continuait de boire à grandes gorgées. Alexandra essaya de le fixer discrètement, quelque peu fascinée par les gouttes d’eau qui coulaient le long de son menton. Bon d’accord, il fallait avouer que pour une personne de son âge, il était fichtrement mignon avec ses cheveux bruns qui contrastaient avec ses yeux clairs. La Serdaigle détourna rapidement les yeux. Elle commençait un peu à avoir honte de la façon dont elle était habillée. Comme à son habitude lorsqu’elle arrivait dans le complexe sportif, elle avait revêtu ses vieilles chaussures de sport usées et un short recouvert d’un t-shirt du club trop grand pour elle. Voilà qui était bien peu féminin. Ceci dit, elle n’avait pas les moyens nécessaires pour s’acheter une tenue un peu plus « classe », et n’en avait jamais vu la nécessité, puisqu’elle était là pour travailler ou jouer, et pas pour participer à un défilé de mode. Contrairement aux deux bourges qui étaient actuellement en train de s’échauffer sur le terrain.

Après avoir pratiquement fini une bouteille, Dan s’excusa auprès d’Alexandra de boire autant. La jeune fille plissa un sourcil perplexe, et balaya sa réplique d’un geste de la main.

« Oh ne t’inquiète pas, il est important de s’hydrater après avoir fourni un effort physique. D’ailleurs, tu ne t’es toujours pas étiré. Tu veux de l’aide ? »

Et voilà que son petit côté laissezmoiprendresoindevousj’adoreça refaisait surface. A la maison, c’était sur Maximilien –et Jérémy, occasionnellement-, que ça retombait. Mais en dehors, Alexandra adorait s’occuper des joueurs qui venaient s’entraîner sur les terrains qu’elle se chargeait d’entretenir. Elle assistait d’ailleurs souvent son coach pour prendre soin d’eux. Aussi ne souhaitait-elle pas que Dan néglige ses étirements post-effort à cause d’elle. D’ailleurs, elle devait souvent réprimander Maximilien pour qu’il fasse les siens après un match de Quidditch, ce dernier étant bien trop pris par l’euphorie qui suivait chaque victoire…
Une pensée subite lui traversa l’esprit. Quidditch.

« Ah ! » s’exclama-t-elle en se tournant brusquement vers Dan. « Je me souviens maintenant ! »

Elle avait déjà vu Dan quelque part, et lui semblait aussi se rappeler d’elle. Pour autant, ce n’était pas dans cette ville qu’elle l’avait croisé… Le seul endroit qui pouvait rester était donc Poudlard. N’assistait-il pas quelques fois aux mêmes cours qu’elle ? N’était-il pas ce batteur qui jouait dans l’équipe des Poufsouffles ? Alexandra n’en était pas réellement sûre. Que faisait-il dans un terrain de tennis Moldu ? C’était plutôt rare de croiser des sorciers dans ce genre d’endroits. Etait-il un né Moldu comme elle ? Elle choisit cependant le parti de lui demander, quitte à passer pour une personne peu saine d’esprit si jamais elle se trompait.

« Je veux dire… tu ne serais pas, heu tu sais… » Elle se rapprocha de lui, comme pour le mettre dans la confidence. Le bout de sa casquette de Baseball effleura la tête de Dan et tomba en arrière. « Tu n’étudierais pas à Poudlard, par hasard ? »

Voilà qui était dit. Au mieux, c’était réellement le cas, et alors elle pourrait enfin s’assurer que ce garçon était bien le batteur de l’équipe de Poufsouffle. Au pire, il se demanderait quelle était cette école au nom étrange, sans pour autant en être choqué. Ce n’était pas comme si elle lui avait demandé de but en blanc s’il était sorcier, non ?

[ 1514 mots ]

Les paroles de la jeune fille, quand elle s'était avancée pour récupérer sa balle et qu'elle s'était excusée d'avoir possiblement interrompu le match, s'étaient avérées inaudibles sur la fin ce qui força Dan à lui demander de répéter ce qu'elle venait de dire une chose qui sembla gêner son interlocutrice. Cela dit ce qu'elle avait à lui dire fut plutôt gênant pour Dan qui se mit à quelque peu rougir. Intimidait-il la demoiselle ? Était il paru trop brut lorsqu'il lui avait poser sa question, en tout cas elle n'avait pas l'air très à l'aise et quand elle lui lança qu'elle ne pensait pas à mal lorsqu'elle l'avait regardé joué, il se dit que c'était lui qui avait peut être répondu d'une mauvaise façon : « Ah non non je m'en doute, enfin je suis sur, pourquoi est ce que je penserais que tu pensais à mal ? » demanda-t-il. Elle tenta alors de s'expliquer de manière plutôt bizarre, peut être avait-elle peur qu'il le prenne pour une folle mais ça n'aurait été le cas que si elle avait du genre dix ans de plus que lui, là elle semblait avoir son âge et en plus de ça il était sur que son visage lui disait quelque chose.

« Tu joues au Baseball ? » demanda-t-il légèrement surpris. Ce n'est pas comme si pour lui les filles restaient à jouer à la dinette ou quoi, mais le baseball était le dernier sport où il aurait pu en imaginer, enfin en tout cas il avait plus tendance à les voir à la danse, dernièrement au football aussi, mais très peu au baseball, c'est dire qu'à la télévision ils n'en faisaient pas souvent l'éloge. Il l'invita à se rendre hors du terrain pour libérer le champ à d'autres joueurs (rien ne servait de rester s'il voulait se reposer et discuter un peu avec elle), mais rapidement il se fit rappeler à l'ordre par deux adultes sur l'état dans lequel il avait laissé le terrain alors qu'il demandait à son interlocutrice, en toute innocence (certains s'en servent comme technique de drague) si par hasard il ne l'aurait pas déjà vu. Il s'excusa alors laissant cependant tout le temps à la demoiselle de réfléchir et il alla ramasser les balles de tennis trainant sur le terrain ayant servi au match précédent. En deux temps trois mouvements ce fut un travail achevé et il retourna s'assoir à côté de la demoiselle qui lui fit une remarque sur la manière dont lui avait parlé les deux adultes à présent en train de jouer : « Oh ils ont un peu raison et puis les règles sont ce qu'elles sont. » Il était loin de chercher les embrouilles et tant qu'on ne l'abordait pas méchamment pour les mauvaises raisons, il se contrefichait du reste.

Il passa les quelques minutes qui suivirent auprès de sa bouteille d'eau pour remplacer l'eau que son corps avait fait disparaitre durant l'effort physique intense dont il avait fait preuve pour ce petit match d'entrainement au soleil et face à son importante consommation d'eau, il s'excusa auprès de la demoiselle de boire autant comme ça alors qu'il discutait en même temps avec elle. « Ca va aller merci, je ferai ça avec. » La proposition de la jeune fille était plus que bizarre si bien qu'il refusa automatiquement. De toute manière ses étirements il les avait toujours pratiqué seul et il les pratiquerait encore seul. Il continua de vider sa bouteille avant qu'elle ne le stoppe dans son élan par une onomatopée qu'elle explicita ensuite par une chose qui lui était revenue en tête. Il était impatient de savoir quoi pour qu'elle s'exclame comme cela de s'en souvenir et il ne tarda pas à avoir sa réponse.

Le visage du garçon s'éclaircit à son tour d'ailleurs quand elle lui fit part de sa pensée. Deuxième fois qu'il croisait quelqu'un de son âge dans ce parc et deuxième fois qu'il s'agissait d'un jeune sorcier qui allait aussi à Poudlard. La dernière fois il s'agissait de Ryan, mais avant qu'ils ne rentrent à Poudlard et à présent il s'agissait de cette demoiselle dont le visage lui avait paru familier et pour cause : « Si en effet, mais je n'arrive pas à mettre un nom sur ton visage. Moi c'est Dan, Dan Bishop en troisième année à Poufsouffle. Et donc toi tu es ? » demanda-t-il après s'être présenté, au moins il serait fixé sur le nom de la demoiselle et saurait enfin pourquoi son visage lui paraissait familier alors qu'il ne lui avait jamais parlé.

Il rangea ses affaires dans son sac et se leva de sa place puis lui demanda : « Je pense qu'il vaut mieux ne pas trop trainer ici, un jour ou l'autre ils voudront de ce banc et je suis à peu près sur que le règlement jouera en leur faveur. » Ils, il s'agissait de ces deux adultes qui avaient pris place sur le terrain sur lequel Dan avait auparavant joué et il ne voulait certainement pas les froisser de nouveau craignant un tantinet leur courroux. Mieux valait prévenir que guérir, il préférait proposer à la jeune fille de déguerpir tant qu'il en était encore temps : « Puis, je suppose que tu n'es pas venue joué au baseball sur un terrain de tennis, cette balle doit bien venir de quelque part n'est ce pas ? » ajouta-t-il. En effet, cette petite balle qui avait démarré leur rencontre devait bien avoir eu une quelconque utilité et ce même si il était possible que la blondinette ne s'en soit servi que pour s'amuser contre un mur, mais ce n'est qu'en demandant et en orientant la demoiselle sur cette question qu'il aurait sa réponse.

Alexandra s’était bien rapidement perdue dans ses explications tendant à démontrer au jeune Poufsouffle que non, elle n’était pas louche et glauque, mais s’était simplement trouvée au mauvais endroit, au mauvais moment. Enfin bon, ce n’était pas non plus comme si elle avait fait quelque chose d’impardonnable, après tout ; épier un garçon de son âge par un total hasard, et juste parce qu’il jouait bien au Tennis, était bien moins grave que suivre volontairement un apollon plus âgé, et noter dans un carnet tous ses faits et gestes ( « 14 : 36, la cible Roy Bradley vient de courir vers une de ses camarades en imitant un lama asthmatique pour la faire rire. Je répète, Roy Bradley, lama asthmatique. Terminé. » ) Néanmoins, l’inconnu ne semblait pas lui en tenir réellement rigueur, et tenta de la rassurer, en lui posant une autre question. Qu’on se le dise, Dan ne souhaitait sûrement que la mettre à l’aise, mais son interrogation fit encore plus paniquer la jeune Serdaigle. Que devait-elle répondre ? Elle continua donc de se noyer littéralement dans son exposé loufoque, en accompagnant évidemment ses explications par de grands gestes de la main, comme si elle espérait que ce serait plus clair. Quelque chose dans son monologue interpela cependant le brun, qui lui demanda si elle jouait au Baseball.

Mazette ! Dans sa précipitation, elle en avait trop dit sur son compte. Et si ce garçon lui était familier parce qu’il était ami avec Maximilien ? Et si c’était un de ses nombreux espions, chargé de relater tous ses faits et gestes ? Etait-elle grillée ? Elle en était sûre, s’il connaissait son grand-frère, il irait tout lui répéter. Le fait qu’elle passe ses journées dans un complexe sportif à jouer au Baseball et à ramasser des balles. Le fait qu’elle suive des garçons en cachette. Enfer et damnation. Il l’inscrirait dans un couvent après ça, c’était sûr et certain. Et Jérémy le soutiendrait, bien évidemment. Alexandra, paranoïaque compulsive. Néanmoins, l’expression et l’attitude de son interlocuteur lui donnaient l’impression qu’elle pouvait lui faire confiance, et qu’il n’avait rien à voir avec les machinations diaboliques de Mily. Elle décida donc de se fier à son instinct –qui avait toujours été bon, aux dernières nouvelles-, et partagea son secret pour la première fois de sa vie.

« Moui… » répondit-elle piteusement en tordant ses mains comme un Elfe de Maison qui avouait une faute inavouable. « Mais c’est un secret, ne le répète à personne, d’accord ? » ajouta-t-elle en levant ses grands yeux bleus vers Dan, et en lui montrant sa bouille la plus Chat Pottéienne possible.

Avec ça, impossible qu’il le lui refuse. Ça marchait à tous les coups avec Maximilien, et son quota de réussite avec Rémy n’était pas non plus très mauvais. Dan allait craquer, c’était couru d’avance. Remarquant tout de même sa mine étonnée, la Serdaigle leva un de ses sourcils blonds.

« Pourquoi as-tu l’air surpris ? » osa-t-elle demander, en le regardant dans les yeux pour tenter d’y déceler quelque chose. Etait-ce le fait qu’elle veuille le garder secret qui le choquait ? Ou était-ce parce qu’avec sa carrure, elle n’avait pas du tout l’allure des joueurs de Baseball normaux ? Il était vrai qu’elle était plutôt du style crevette, et qu’il était sans doute difficile de l’imaginer manier une batte de Baseball avec ses bras frêles. Mais bon, elle ne pratiquait qu’à un niveau de collégien, et les autres filles n’étaient pas non plus bien costaudes. Ce n’était pas forcément une condition sine qua non pour être bon.

Il revint ensuite sur le sujet des adultes qui l’avaient interpellé pour ranger le terrain de tennis. Alexandra haussa les épaules en lançant un nouveau regard vers les joueurs, et en se disant que si le jeune garçon ne s’en était pas offusqué, elle n’allait pas en faire une histoire non plus. Oh et puis de toute façon, quand bien même il s’était vexé, elle ne serait sans doute pas allée les voir pour laver son honneur. Après tout, si elle pouvait éviter d’entrer dans un conflit –surtout si celui-ci ne la concernait pas directement-, elle ne s’en portait que mieux.  L’inconnu refusa également son aide pour ses étirements, et Alexandra lui adressa un sourire pour lui signifier qu’il faisait comme il voulait. Maximilien et Jérémy étaient également comme ça, même s’ils l’envoyaient balader avec un peu moins de classe et de considération (« Non Alex’, fiche moi la paix ! Je peux enlever mon blouson tout seul ! Tu veux quand même pas changer mes couches également, hein ?! ») Ah ces garçons et leur besoin de tout faire tout seul ! La blonde eut un petit rire en pensant à ses deux aînés, et son sourire s’agrandit encore plus lorsque le joueur de tennis confirma ses interrogations. Poudlard ! Un Poufsouffle, et de la même année qu’elle, en plus ! Voilà où ils s’étaient déjà croisés ! Au moins, Alexandra savait à présent qu’il ne s’agissait pas d’un espion de Maximilien quoique.

« Oh, et tu joues au Quidditch également, non ? » s’enthousiasma-t-elle en se demandant s’il n’était pas batteur ou un truc du genre. Il avait sans doute déjà joué dans un match contre Maximilien au cours de l’année précédente. C’était sûrement pour ça qu’elle avait supposé qu’il était un des amis de son frère. Elle avait associé le Quidditch à son aîné, et une chose en entraînant l’autre…
Laissant de côté Mily pour le moment, Alexandra posa une main sur son cœur et se présenta : « Je suis Alexandra Bowman. Je vais entrer en troisième année, et je suis chez Serdaigle. On a sûrement eu des cours en commun, mais on ne s’est jamais parlé. C’est drôle de se retrouver ici, hein ? »

Pour une coïncidence, c’en était une ! Il était d’ailleurs étrange qu’Alexandra n’ait jamais remarqué Dan en cours. Quoique. Elle était plutôt du genre dissipée et tête en l’air ; elle s’asseyait systématiquement dans le fond de la classe, et n’écoutait pas grand-chose lorsque la matière ne l’intéressait pas. Si Dan était plutôt du style à squatter les pupitres de devant, il n’était donc pas si étonnant qu’elle ne s’en souvienne pas. Et puis en élèves de son année, elle ne parlait pratiquement à personne à part sa bande de copines, Linwood, Aiden et –à petite dose-, Jade. La plupart de son entourage proche était plutôt dans les années supérieures.

« Si tu es à Poufsouffle, tu dois connaître Linwood Saroyan, non? Je suis amie avec elle ! » dit Alexandra en affichant un nouveau sourire rayonnant.

Avant d’avoir pu avoir une réponse, le dénommé Dan se leva du banc, replia ses affaires, et proposa à Alexandra de quitter le terrain, afin de ne pas déranger les deux adultes. La blondinette s’exécuta sans faire d’histoire, et ramassa sa casquette qu’elle remit sur sa tête. Avec un sourire, elle suivit Dan en joignant ses mains derrière son dos.

« Tu es vraiment super attaché aux règlements, pas vrai ? » devina-t-elle sans pour autant se moquer de son camarade. Après tout, cela faisait deux fois en quelques minutes qu’il parlait de règles. Ce garçon-là n’était certainement pas un Gryffondor.
Ses joues s’empourprèrent cependant de nouveau lorsqu’il lui demanda ce qu’elle faisait ici avec une balle de Baseball. Sujet épineux.

Avouer à un inconnu qu’elle pratiquait le Baseball alors qu’au vu des circonstances c’était une évidence, ne lui posait pas de problèmes. Mais lui dire qu’elle travaillait ici de temps à autres parce que ses parents n’avaient pas assez d’argent pour lui payer des cours en clubs n’était pas une chose dont elle comptait se vanter.

« Oh heu… Eh bien j’étais sur mon terrain et une personne a envoyé la balle trop loin, alors je suis venue la chercher. » répondit-elle en restant évasive.

Oui. Voilà une réponse qui pouvait être recevable. Elle ne disait pas toute la vérité, mais ne mentait pas non plus. Raisonnement purement Bowmanien. Alexandra espérait cependant que cette réponse conviendrait à Dan. Elle ne se voyait pas repartir dans tout un tas d’explications concernant le pourquoi du comment. Déjà qu’elle trouvait qu’elle parlait un peu trop d’elle. Car au final, elle n’en savait pas beaucoup plus sur son jeune camarade, pour le moment ! Et, continuant de marcher à ses côtés, la Serdaigle se demanda s’il allait un jour être plus bavard sur sa personne.

Lorsqu’il évoqua le baseball, elle paru un peu gêné de la déduction que venait de faire Dan (enfin dans le genre déduction, il était sur que Sherlock Holmes aurait fait bien mieux en devinant sans aucun soucis quelle était le rôle de prédilection de la jeune fille au baseball ainsi que combien de temps cela faisait il qu’elle jouait.) Non lui était moins doué à ce jeu là, mais au moins savait il relié les pièces entre elles. Elle parlait de Baseball, certes cela voulait peut être simplement dire qu’elle aimait regarder ce jeu, mais elle était venue récupérer une balle qui n’était rien d’autre qu’une balle de baseball. « Pas de soucis je n’en parlerai à personne, mais je trouve ça cool ! » dit-il sans retenue. Il balançait ce qu’il pensait à partir du moment où cela n’avait rien d’insultant ou de méchant, au contraire c’était un compliment qu’il faisait à la jeune fille et il espérait cela dit que ça n’aille pas trop la gêner. Ce qui le gêna par contre c’est quand elle leva sa tête vers lui, une tête suppliante faisant apparaître deux grands yeux bleus qu’il trouva des plus charmants. On n’avait cessé de lui répéter (sa mère principalement) qu’il avait de magnifiques yeux bleus, mais ceux de son interlocutrice étaient tout aussi beaux.

Il se surprit à rougir, mais c’est une autre surprise que nota la demoiselle lorsqu’il lui avait demandé si elle jouait au baseball : « Eh bien, à la télévision on ne parle jamais de baseball féminin ou peut être sur des chaînes de sport mais je n’y vais jamais. Du coup c’est plutôt étonnant. » Expliqua-t-il. Il espérait ne pas la vexer, ça n’était certainement pas son intention et puis la surprise qui l’avait habité quand il lui avait demandé si elle jouait au baseball était une bonne surprise, il aimait bien les filles sportives. Enfin bien aimé de la même façon qu’un garçon de treize ans puisse apprécier une fille. C’est à dire à partir du moment où elle peut faire un bon compagnon de jeu. « Enfin faut pas que tu le prennes mal, hein, comme je t’ai dit je trouve ça cool. » Il tenait à le préciser au cas où elle puisse mal interpréter ce qu’il disait.

Puis ce fut le sujet des deux adultes qui vint sur le terrain (jeu de mots). Il n’était pas spécialement pour un gros respect des règles, enfin à Poudlard il trouvait certaines règles trop restrictives, mais dans un sport qu’il trouvait noble quand les deux partis étaient respectueux l’un en vers l’autre, il tenait à ce que les règles soient respectées et pour cela il fallait que ça commence déjà par lui quoiqu’on en dise (il était contre ceux qui disaient que si on voulait que ces personnes respectent les règles, il fallait déjà que les autres les respectent. Tant qu’il n’avait lui rien à se reprocher, le non respect des règles des autres, c’était eux et leur conscience.) Finalement les masques tombèrent et grâce à la demoiselle, ils purent savoir l’un et l’autre que tous deux venaient de Poudlard. Il savait qu’il l’avait déjà vu, mais ne savait plus quand et ça aurait très bien pu être dans ce parc une fois, mais non il s’agissait de Poudlard, il avait toujours s’agit de Poudlard. Du coup, maintenant qu’il était libre de pouvoir révéler son identité (aussi super héros qu’il ne l’était pas) il s’empressa de demander celle de son interlocutrice.

Il s’agissait d’Alexandra Bowman, une Serdaigle de troisième année avec qui il avait déjà eu des cours communs et c’est là où il avait remarqué son visage, mais pas seulement. Bowman était le nom d’un autre élève de Poudlard que Dan connaissait, il s’agissait de Maximilien Bowman qui avait bel et bien une sœur à qui il ressemblait un peu et c’est de là d’où provenait aussi cette impression de déjà vue. Mais avant de se présenter, elle le connaissait aussi parce qu’il faisait parti de l’équipe de Quidditch de Poufsouffle et elle l’avait remarqué. Il se mordilla la lèvre : « Arf, je m’en veux, j’en connais pas autant sur toi. » répondit-il lorsqu’elle lui avait posé la question à propos du Quidditch. « Mais oui en effet je joue aussi au Quidditch. » Il esquissa un sourire gêné puis lui tendu la main pour faire officiellement les présentations : « Eh bien enchanté Alexandra ! » Il élargit son sourire afin de paraître le plus sympathique possible. Pas la peine d’effrayer la demoiselle surtout qu’à priori il n’avait rien d’effrayant et n’avait aucune mauvaise intention. « Très drôle, tu es la deuxième personne de Poudlard que je rencontre ici, la dernière fois c’était avant la rentrée en première année d’ailleurs. » et il s’agissait de Ryan Carmichael, mais les deux avaient à présent faire leur chemin chacun de leur côté et ne se fréquentaient plus trop. Pour en revenir à Poudlard d’ailleurs et comme elle savait à présent qu’il était de Poufsouffle, elle lui demanda s’il connaissait Linwood Saroyan « Bien sur et je peux dire sans me tromper j’espère qu’on est plutôt ami elle et moi. » dit-il. Linwood était de la même année que lui et il était souvent là à l’encourager concernant les problèmes de santé qu’elle avait contrairement à d’autres qui s’en servaient pour la rabaisser. De plus ils travaillaient de temps à autres ensemble donc il pouvait dire qu’ils étaient amis en espérant qu’il ne se trompait pas ou ne se faisait pas de fausses idées.

Mais avant de s’étendre sur la conversation, il fit part à Alexandra de son idée de quitter le terrain et la raison pour laquelle il désirait le faire ce par quoi elle conclu à un certain attachement de la part de Dan sur le règlement : « Pas tant que ça, mais je suis très attaché au tennis et comme on dit ne fait pas ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse. Si un jour je venais à vouloir jouer au tennis mais que le terrain était occupé par les balles de personnes qui auraient arrêté de jouer, au moins je n’aurai aucun remord à leur rappeler le règlement. » Ils quittèrent le terrain de tennis tandis qu’il lui demandait finalement ce qu’elle faisait sur le terrain de tennis avec une balle de baseball bien qu’il ait sa petite idée là dessus. « Tu…veux que je t’accompagne pour la ramener ? » demanda-t-il. Il pensait sans aucun doute que Alexandra était attendue, qui sait, peut être était ce la seule balle que son équipe de jeu avait, donc il ne voulait certainement pas trop la retenir, même si plutôt intrigué par elle, il n’était pas encore prêt à la quitter.

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Bal