Brotherhood [PV]

Le printemps était enfin là, offrant à Poudlard un parc plus que somptueux, une forêt aux couleurs vertes et un lac scintillant. Toute la neige avait fondu, et bien que l'herbe soit encore un peu humide quelques fois, les fins de journée et les week-ends, il n'était pas rare de retrouver une grande partie des élèves dans le parc occupés à s'adonner à leurs activités favorites ou bien en train de discuter entre amis. L'eau du lac commençait même à être plus au moins acceptable et les plus courageux se risquaient à tremper les pieds ou les jambes dedans. Riley, quant à lui, était assis sur un banc, et jouait de la guitare. Il n'était pas seul, bien sûr ! Plusieurs jeunes filles ainsi qu'un de ses potes étaient à ses côtés, occupés à l'admirer, tandis qu'il chantait parfois quelques morceaux de chansons. Si il jouait de cet instrument, c'était inévitablement pour impressionner les demoiselles. Et oui, on est un tombeur ou on ne l'est pas ! Il aimait être entouré et être admiré, c'était comme ça !

Mais alors qu'il passait une après-midi tranquille, il crut apercevoir au loin la silhouette de son frère, face à deux autres personnes, et une forte activité. Le sixième année ne savait pas vraiment bien voir d'où il était, c'est pourquoi il arrêta de jouer, posa sa guitare, et se rapprocha un peu plus de la scène. Lorsqu'il reconnut Connor, son frère cadet, il se tourna et déclara « Désolé les filles, le devoir m'appelle ! » avant de courir pour venir à la rescousse de son frangin. Celui-ci était en train de se battre contre deux gars, visiblement plus âgés et plus grands que lui !

Une fois arrivé à leur hauteur, Riley put identifier les deux adversaires de Connor, qui étaient apparemment des Gryffondor, ben tiens, comme par hasard. Son arrivée ne semblait avoir été remarquée par aucun des deux protagonistes, c'est pourquoi il s'approcha rapidement d'un des lions, l'attrapa par le col et lui ordonna à lui et à son pote d'arrêter et de se tirer en vitesse sinon il allait devoir s'en mêler. Il n'avait pas envie d'en venir aux mains mais après tout, la réputation de sa famille était en jeu, ainsi que celle de sa maison. Même si Connor était coriace et avait une certaine hargne, il ne tarderait pas à crouler sous les coups des deux rouges et or. Il était en infériorité numérique, après tout, et les deux garçons n'étaient pas non plus des cracottes physiquement.

Le gars que Riley avait empoigné ne semblait pas vouloir se résigner, et cracha même à la figure du Serpentard. Très mauvaise idée. Il n'en fallut pas plus pour que son poing vienne percuter la joue du jeune homme en face de lui. Sous la force du coup, celui-ci s'effondra sur le sol. Son camarade, voyant la scène, ne se sentit plus autant à son aise et n'attendit pas pour détaler comme un lièvre. Le garçon qui était à terre ne demanda pas son reste et suivit le mouvement. On ne cherche pas les embrouilles avec les Spencer, non mais ! Une fois toute la scène passée, le brunet se retourna vers Connor, les sourcils froncés, et, d'un air pas vraiment joyeux, lui dit :

« T'étais encore obligé de te retrouver dans une bagarre ! C'est évident que ces deux gars-là sont plus grands et plus forts que toi ! C'est pas parce que t'es un Spencer les plus forts que tu dois te croire supérieur à tout ! Qu'est-ce que t'aurais fait si j'étais pas intervenu hein ?! Maintenant raconte moi, qu'est ce qui s'est passé ? »

Le jeune homme était sincère, il ne souhaitait pas retrouver son frère à l'infirmerie un jour parce qu'il ne s'était pas incliné face à garçon plus fort que lui. Il y avait un moment où la santé passait avant l'orgueil. Même si il ne le montrait pas souvent, Riley tenait beaucoup à ses frères, et était toujours là pour leur venir en aide. Comme aujourd'hui par exemple, mais c'était par pur hasard et par chance. Il reprit, toujours d'un air mécontent :

« Tu pourrais pas t'intéresser aux filles plutôt que de boxer tout ce qui passe ? »

Ben oui, pour le sixième année, c'était comme une évidence. Et Connor approchait de cet âge où on commence à s'intéresser à ces choses. En revanche, le jeune homme n'était pas au courant des histoires d'amours de son cadet, si ça tombe, il en avait déjà, et lui en savait rien ! Le serpent soupira alors un coup, et essaya de se calmer. Son frère ferait bien de faire de même, d'ailleurs. Décidément, la vie à Poudlard n'était pas de tout repos !

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Qu'on soit au printemps, en été ou en hiver, qu'il en ait besoin ou pas, Connor ne quittait jamais son bonnet. Pourquoi ? Allez savoir, mais c'était comme ça, tout comme le pendentif qu'il avait autour du cou, dernier vestige de sa mère. Pourquoi le gardait-il ? Parce qu'il avait une mère, malgré tout, il n'était pas à moitié orphelin. Enfin, si, il était orphelin de mère, puisqu'il ne l'avait plus vue depuis des années, mais elle n'était pas morte. Elle avait simplement fuit et ce pendentif rappelait à Connor qu'elle avait été d'une lâcheté sans nom, en abandonnant un père qui devait s'occuper de cinq enfants, pas vraiment bien calmes. Et puisqu'à Poudlard, tout se savait rapidement, Connor se battait souvent à cause de son histoire. On le disait de la même lâcheté que sa mère, parce qu'il était dans la maison des Serpentard. Son poing partait généralement dans la demi-seconde qui suivait la fin de la phrase.

Aujourd'hui, la bagarre avait commencé dans le parc de l'école. Il commençait à faire bien meilleur, donc être dehors n'était plus une option pour une bonne quantité d'élèves. Connor en faisait partie et les deux armoires contre lesquelles il se battait également. Il était loin de faire le poids contre les deux élèves, plus âgés et plus baraqués que lui, mais Connor était têtu. Et quand il voulait défendre quelque chose ou quelqu'un, il ne se laissait généralement pas intimider par une armoire à glace, aussi grande soit-elle. Oui, il était un peu casse-cou, ou complètement stupide (mais avec un frère comme Rudy, ça pouvait se comprendre) mais il était comme ça. Il avait beau être une grande asperge pour son âge, sa force restait celle d'un gamin de treize ans, il n'était pas Hercule ! Alors qu'il se prenait un nouveau coup dans l'estomac, Connor entendit une voix familière qui lui arracha une grimace. Il n'avait pas besoin d'être chaperonner, il n'était pas faible à ce point, par Salazar !

Alors que Riley, bien plus grand et plus costaud que Connor s'occupait de remonter les bretelles des deux Gryffondors, ennemis de Connor, ce dernier posa ses mains sur ses genoux et reprit son souffle. Certes, il aurait sûrement perdu cette bataille, mais il était loin d'avoir perdu la guerre pour autant ! Ils ne connaissaient pas la malice du jeune Serpentard et tous les tours auxquels il aurait recours sans regrets pour arriver à ses fins... Les lions retournés dans le château, Connor ne lança même pas un regard à Riley, ne lui dit pas un mot. Il allait de toute façon se prendre une soufflante, il le savait. Riley avait toujours ce petit air autoritaire, comme s'il remplaçait leur père lorsqu'ils étaient à Poudlard... Foutaises !

« Je les aurais collés par terre ! Je suis pas une lavette, je sais me battre. Tu crois que je me débrouille comment quand t'es pas dans le coin ?! »

Crachant du sang sur le sol -un de ces fichus Gryffondor lui avait mis un bon coup dans la mâchoire...- Connor leva les yeux vers son frère avant de détourner le regard. Comme s'il s'attendait à ce que le petit serpent lui raconte tous ses problèmes, alors que cela n'avait jamais été le cas. Ce n'était pas pour rien que Riley ne l'avait jamais convié à ses parties de « Chasse la dinde »...

« J'en ai rien à faire des filles, elles sont trop chiantes, elles se plaignent tout le temps... »

Bon, d'accord, il n'avait pas énormément de contacts féminins, quoique... Mais des filles qu'il connaissait, franchement, ce n'était pas la joie ! Jade était insupportable depuis sa dispute avec Aélys, elle râlait tout le temps et ne laissait pas franchement le temps à Connor d'en placer une. Nasira était complètement dingue et pensait qu'elle était un ange gardien ou un truc comme ça... Finalement, à part Linwood, quand bien même elle avait des problèmes de socialisation, les filles qui l'entourait étaient toutes barges... Alors il était bien mieux tout seul !