PV l Help, i need somebody's help...

Wilhelmina Kilgarvan

Dwayne était une pile électrique, tout le monde savait cela, et ce n’était de toute manière pas bien compliqué de le remarquer. Il ne restait pas en place plus de cinq secondes, avait énormément de mal à se concentrer sur ses livres de cours et sur ses devoirs, et lorsqu’il était forcé à rester ses petites fesses sur une chaise, il changeait de position toutes les trois secondes, faisant souvent beaucoup de bruit et manquant de tomber de son siège trois fois sur dix. Il sortait des cours en courant aussi, clamant sa liberté enfin retrouvée et il fallait avoir les nerfs bien accrochés ou une patience digne d’un moine Shaolin pour pouvoir le supporter à longueur de journée. Alice Orwell, sa meilleure copine, en était dotée. Ou alors, il fallait être comme lui, comme l’était Opaline, une jeune Gryffondor de première année en qui Dwayne avait trouvé une sorte de sœur jumelle, un compère hors pair pour faire les quatre cent coups. Ils avaient beau avoir un an de différence, ça ne posait pas vraiment de problèmes, Dwayne étant très gamin dans sa tête et dans son corps. Dès qu’il y avait une bêtise à faire, si ce n’était pas Roy Bradley et son équipe –qui comprenait sa copine Jules, ce Poufsouffle avait trop de chance !- vous pouviez être sûr que les deux gamins s’en chargeaient avec joie. Bon, depuis que sa grande sœur était devenue préfète, Dwayne devait y aller doucement sur les bêtises, parce que même si sa sœur était l’amour de sa vie, qu’elle l’adorait tout autant et qu’elle le choyait comme s’il avait encore quatre ans –quoi que niveau âge mental c’était plutôt le cas- il ne pouvait pas risquer de faire perdre des milliers de points à sa maison… Déjà qu’il n’en faisait pas gagner des masses, mieux valait éviter hein !

Alors que le mois de décembre approchait à grand pas, la vie somme toute banale de Dwayne Stocker prenait des airs de course contre la montre. N’étant qu’en deuxième année, il était impossible pour le jeune Serdaigle de s’aventurer à Pré-Au-Lard, le village purement sorcier qui se trouvait juste à côté. Il ne pouvait donc pas se ravitailler en bonbons dès qu’il le voulait, ne pouvait même pas aller fureter dans les allées pour espionner sa sœur qui sortait avec son petit ami, encore moins faire les boutiques de cadeaux pour trouver quelque chose pour Alice, qui serait sa cavalière au bal, maintenant qu’il avait pensé à lui demandé, quand il avait entendu un élève plus âgé demandé à une fille qui trainait dans le coin et donc, il ne pouvait pas se trouver de costume. Mais il était sûr et certain que Maïlie, en grande sœur chérie et parfaite, se chargerait de cela pour lui, donc il ne s’en inquiétait pas trop. Pour Alice, et bien il allait devoir réfléchir encore un peu, mais il finirait bien par trouver quelque chose, ça ne faisait aucun doute.

Assit dans la salle commune des Serdaigle, aux côtés de Moïshe, qui s’évertuait à lui faire comprendre que non, le sortilège de Lévitation n’était pas très utile pour embêter un garçon qui tournait un peu trop autour de sa sœur, qu’il s’en chargerait lui-même, ou que oui, la potion d’Enflure n’était pas jolie à voir et qu’il le tuerait sans aucune pitié si jamais Dwayne venait la tester sur lui –ce qui pouvait être fort possible, étant le seul des grandes années de Serdaigle à qui il parlait sans aucune gêne, et que, si jamais il lui arrivait quelque chose, Maïlie aimerait quand même de tout son cœur… Un nez un peu gonflé ne la ferait sûrement pas changer d’avis, il fallait le reconnaitre ! Enfin bref. Moïshe s’éclipsant, visiblement blasé de voir que Dwayne était irrécupérable –ou peut-être avait-il rendez-vous avec la sœur du petit Serdaigle, c’était fort possible aussi- Dwayne se retrouva tout seul, comme un gamin abandonné. Par Merlin merci, il y avait un bon nombre de Serdaigle présents, dont une jeune première année que Dwayne avait déjà remarqué mais pas encore approché, trop occupé qu’il était avec ses bêtises diverses et variées.

« Salut ! T’es en première année hein ? Tu t’appelles comment ? Moi c’est Dwayne, mais on m’appelle aussi « La Pile » ! Après, Elena m’appelle chaque jour différemment, mais il ne faut pas l’écouter, elle est trop nulle Elena. Tu apprends tes cours ? Moi j’y arrive pas, Moïshe essayait de m’aider, mais il est parti, je crois que je lui fais un peu peur… »

Dwayne prit place à côté de la demoiselle avant même qu’elle n’ai pu répondre quoi que ce soit ou l’empêcher de le faire. La salle commune, c’était sa troisième maison, après la maison de sa famille d’accueil et celle de son cousin. Bientôt, il pourrait même habite définitivement chez Indiana, mais cela prenait du temps, de changer des papiers administratifs !

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Âge : 21 ans (31/07/95)

La triste situation de la non moins triste Wilhelmina Kilgarvan ne s’était guère améliorée, depuis la rentrée. Certes, elle connaissait désormais les noms de certains de ses camarades avec lesquels il lui arrivait même, les jours fastes, d’avoir des conversations plus fascinantes que le sempiternel « Tu as fait ton devoir de métamorphose ? Oui ? Pas moi… J’ai rien compris à la troisième question », mais elle avait fait trop mauvaise impression, lors des premières semaines de cours, pour être très appréciée des autres élèves aussi avait-elle généralement le sentiment d’être parfaitement transparente à leurs yeux. Ce qui lui convenait tout à fait : au moins, ils ne la regardaient plus avec des envies de meurtre clairement affichées (« Pardon ? Tu viens encore de faire perdre cinq points à Serdaigle ? Fais gaffe à toi à la sortie, si je te choppe, t’es morte ! »).

Elle avait bien fait, à force de persévérance, quelques maigres progrès en cours pratiques, mais elle continuait néanmoins à provoquer des catastrophes chaque fois que Flitwick les laissait s’exercer à un nouveau sortilège. La veille encore, elle avait manqué de noyer toute la première rangée de la classe après qu’un puissant jet d’eau fut sorti, sans qu’elle sût comment, de l’extrémité de sa baguette . Soucieux d’épargner la sensibilité de la fillette, à deux doigts de fondre en larmes, Flitwick avait minimisé l’incident en lui assurant qu’elle était simplement trop nerveuse et qu’il ne doutait pas de sa capacité à lancer convenablement un sortilège si seulement elle voulait bien se détendre. L’explication n’avait convaincu ni Wilhelmina ni ses camarades qui, trempés jusqu’aux os, semblaient ne pas comprendre qu’une nullarde pareille eût pu être acceptée à Poudlard.

En réalité, Mina était si mauvaise qu’elle avait même été dispensée de cours de vol pour la fin du trimestre, leur enseignante frôlant l’arrêt cardiaque chaque fois qu’elle la voyait s’élever dans les airs. On ne manquait pas de lui rappeler que c’était une première dans l’histoire de l’école. Wilhelmina passait donc les heures de vol à se geler le derrière dans les tribunes, tandis que ses camarades enchaînaient les prouesses aériennes.

Car à la somme des petites misères qui pourrissaient le quotidien de la jeune sorcière, il fallait ajouter la rigueur de l’hiver écossais. Wilhelmina avait déjà cumulé deux grippes et trois chutes sur le verglas de la cour de récréation, depuis le mois de Novembre (l’infirmière l’accueillait désormais avec une sorte de résignation désolée). Elle avait le bout du nez constamment rouge et ne sortait plus de la salle commune sans une paire de moufles, une grosse écharpe, un bonnet et, éventuellement, plusieurs couches de pulls. Sa réputation de simplette ne s’en était guère améliorée, mais, au moins, elle n’avait plus besoin d’aller quémander de la pimentine un matin sur deux.

Ce jour-là, le blizzard avait été si mordant que Wilhelmina n’avait pas eu le courage d’enlever son accoutrement pour faire ses devoirs, aussi se trouvait-elle pelotonnée au fond du fauteuil le plus miteux de la salle commune, son livre de métamorphose ouvert sur les genoux, emmitouflée dans sa cape comme si elle craignait de mourir de froid. Depuis le début de la soirée, elle marmonnait à mi-voix la leçon qu’ils avaient à apprendre pour le prochain cours de métamorphose, sans se soucier de ce qui se passait autour d’elle. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’elle ne vît pas Dwayne se ruer sur elle pour l’assommer d’un flot de paroles.

- Hiii ! couina-t-elle, en sursautant violemment, quand il la tira brusquement de ses pensées (*La transformation humaine est la forme la plus complexe et la plus dangereuse de la métamorphose. On distingue trois formes de métamorphose humaine et quatre types de destinataires… Euh… Euh… C’est quoi la suite déjà ? Mais ! Je le savais il y a à peine deux minutes… Concentre-toi, Wilhelmina, concentre-toi !*).
Elle avait été si surprise par l’arrivée de Dwayne qu’elle avait levé son livre à la hauteur de son visage, comme si elle cherchait à se protéger de quelque agression. Elle avait des circonstances atténuantes : personne ne venait jamais lui parler, dans la salle commune, aussi sa réaction était-elle tout à fait justifiée. D’autant plus que Dwayne n’était pas sans lui évoquer une petite tornade qui se serait soudain déclarée dans son coin de la salle commune.

Un peu sonnée par le véritable débarquement de son camarade, Wilhelmina, les yeux écarquillés comme des soucoupes, le regarda s’installer sans ménagement à ses côtés.
*Mais... C’est qui ce garçon ? Pourquoi il vient me voir ? C’est une blague ? Il a fait un pari avec les autres Serdaigles ? Les filles de mon dortoir l’ont payé pour qu’il vienne m’embêter ?*
Suspicieuse quant aux intentions de Dwayne, Wilhelmina rabaissa prudemment son livre et le serra contre sa poitrine avant de dire d’un ton hésitant :
- Euh… Oui euh…. Euh… J-j-j-je suis Wil-Wil-Wilhelm-m-m-mina, bredouilla-t-elle. Comme à chaque fois qu’elle était prise au dépourvu, son bégaiement était revenu l'enquiquiner.

- Euh… Euuuuuuh… Euuuuuuuuuuuuh…. Poursuivit-elle, avec un manque d’éloquence déplorable, car elle voyait mal ce qu’elle pouvait bien répondre aux propos de Dwayne, si ce n’était qu’il faisait, effectivement, un peu peur, mais ce n’aurait pas été très poli, aussi préférait-elle s’en abstenir.
- Euh… Oui euh… M-m-m-m-moi non p-p-p-p-p-plus je n’arrive p-p-p-p-p-pas t-t-t-t-trop à t-t-t-t-travailler seule, fut tout ce qu’elle trouva donc à déclarer.

Bien malgré elle, elle gratifia le jeune garçon d’un coup d’œil curieux : elle pensait être la seule Serdaigle à galérer sur les devoirs. Si elle écoutait les filles de son dortoir, les devoirs, c’était plutôt : « Oh, chic, une dissertation de Potions pour demain ! Cœur, cœur, papillon et étoiles dans les yeux ! Huhuhu, et après, je vais essayer de faire quelques questions de BUSEs blanches ! C’est bien de s’y préparer à l’avance ! ».

*C’est quand même bizarre que je ne l’aie pas vu plus tôt… Soit c’est un Gryffondor infiltré qui vient mettre le bazar dans notre salle commune, soit c’est bel et bien un piège…* Réalisa-t-elle, en cherchant un moyen de mettre le plus de distance possible entre Dwayne et elle. Malheureusement, la disposition des sièges était telle qu’elle se trouvait coincée entre le manteau de la cheminée et le fauteuil que son camarade avait pris d’assaut. Gloups !

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