« La confidence n'est parfois qu'un succédané laïque de la confession. » [Jules Romains - Extrait des Hommes de bonne volonté]
Un grand splash résonna dans la salle de bain des filles suivi d'un juron. Nue devant le miroir, Romilly n'avait pas supporté son propre reflet, elle avait envoyé sa serviette humide dessus. Celle-ci avait mollement glissé jusqu'au sol et Romilly s'était accroupie pour la ramasser. Elle n'avait pas le moral... Plus lentement que d'ordinaire, elle passa ses vêtements et attacha ses longs cheveux bruns en une queue de cheval haute. Comme c'était un dimanche, il n'y avait pas cours. Elle avait quand même passé l'uniforme de Serpentard. Elle se maquilla, mais le cœur n'y était pas. Alek lui manquait, mais pire que ça, elle avait la sensation qu'il ne pensait sûrement pas à elle tellement il avait mieux à faire... et qu'il ne l'aimerait jamais autant qu'elle, elle l'aimait. A ceci s'ajoutait la crainte qu'il ne rencontre une autre fille. Si elle n'avait pas autant tenu à sauvegarder les apparences, elle aurait préféré rester dans son lit à se rouler en boule. Mais elle devait préparer la réouverture de Sterne et le spectacle qu'ils feraient pour Halloween. Il faudrait y insérer les nouveaux membres s'ils en avaient, et à tout le moins s'assurer que les membres de l'année précédente se souvenaient des pas. Il fallait qu'elle s'occupe de la scène, des costumes, tout ça en plus de son travail habituel en début d'année. Philosophe, elle savait qu'à tout le moins cela lui changerait les idées. Son mascara terminé de poser, elle rangea sa trousse à maquillage et observa une nouvelle fois son reflet. Elle était parfaite, pas un cheveux ne dépassait de sa coiffure, son maquillage discret était posé avec soin, sa peau était lisse, sa silhouette toujours aussi mignonne dans l'uniforme. Quelle tristesse. Auparavant, la simple satisfaction de renvoyer cette image d'elle la rendait heureuse. Plus maintenant. Elle avait changé, elle avait grandi, et elle se rendait compte que ce n'était pas si drôle que ça. Surtout qu'elle était raisonnable, alors elle gardait tout pour elle, jusqu'à ce que, comme avant la rentrée, elle n'éclate.
Soupirant, elle sortit enfin de la salle de bain et descendit dans la salle commune. A part Nicolas qui était sur le canapé et un petit groupe de première année qui jouaient à la bataille explosive à l'autre bout de la pièce, il n'y avait personne. Super. Cela signifiait qu'en plus elle devrait déjeuner seule. Et bien tant pis, elle n'irait pas manger alors ! Fronçant les sourcils, elle s'approcha de Nicolas et se laissa tomber plus qu'elle ne s'assit à ses côtés.
« Salut... » Elle étendit les jambes et s'étira, l'air sombre. Elle resta silencieuse un instant, avant d'ajouter « Dis, je peux te poser une question ? » Nicolas était un de ses amis. Ils traînaient ensemble depuis qu'elle était entrée à Poudlard. Elle avait besoin de se confier à quelqu'un, donc pourquoi pas à lui ? En plus, comme il était un garçon, il était sûrement le mieux placer pour la rassurer. Car évidemment, ce qui avait aussi semé le doute dans l'esprit de Romilly (déjà pas très fiable) c'était qu'elle était passée à l'acte avec Alek juste avant de partir pour Poudlard. Comme elle ne l'avait pas vu depuis, elle se demandait si elle avait bien fait. Elle aimait réfléchir, prendre les décisions après y avoir bien pensé, là, elle avait agi sous l'impulsion. C'était perturbant pour elle. Et ça ne l'avait finalement pas rassuré. Enfin, si, sur le moment, mais dès qu'elle l'avait quitté pour partir en internat, toutes ses peurs étaient revenues. Elle craignait d'être abandonné. Aucune relation n'est éternelle, aucune n'est parfaite, or Romilly rêvait d'éternité, d'une relation où on ne l'abandonnerait pas pour une autre comme le faisait son frère... Ceci expliquant aussi pourquoi ce n'était pas auprès de son frère qu'elle venait chercher du réconfort. En vérité, elle l'évitait même un peu par moment. Elle n'était pas très à l'aise avec Roy. Cela lui passerait sûrement, elle était seulement peu à l'aise avec les changements...
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Ξ Sujet: Re: Confidence(s) sur canapé [PV] Mar 16 Juil - 8:50
Nicolas était de retour à Poudlard. Pas forcément pour son plus grand plaisir, mais il y était tout de même revenu. Pendant l’été, Nicolas avait passé deux semaines à Londres, dans l’appartement qu’occupait son frère ainé Joseph, et il avait pu réviser les cours de droit et d’économie qu’il suivait par correspondance depuis le début de sa sixième année. Il avait eut des résultats plus que satisfaisant et avait même décroché un aller pour les Etats-Unis, en tant qu’étudiant de programme avancé à Yale, ce qui n’était pas rien, on le reconnait. Après les deux semaines passées à Londres, Nicolas était donc monté dans un avion, seul, accompagné simplement d’un garde de la famille royale parce qu’il ne pouvait pas y couper. Il aurait volontiers transplané, mais son père préférait visiblement que le jeune homme apprenne la vie des moldus... En soit, la première classe n’était pas si horrible que cela, mais le vol était long. Très long, et même trop long. Nicolas avait fini par s’endormir deux heures après le début du voyage et s’était réveillé en arrivant sur le tarmac de l’aéroport, à plusieurs milliers de kilomètres de Londres et du Liechtenstein. Il avait dormi à l’hôtel pendant un mois et demi et avait suivit son programme avec rigueur. Il voulait rendre son père fier, et il avait là une magnifique possibilité.
Le jeune homme était rentré la veille de son départ à Poudlard, et avait à peine eut le temps de se remettre du décalage horaire avant de monter dans le train qui l'emmènerait vers l’école de magie de Poudlard. Il avait fait la route seul dans son wagon, Emeric étant dans le compartiment des préfets et Adam et Ena étaient totalement introuvables. Au moins, il avait pu dormir tranquille et reprendre du poil de la bête avant d’arriver à l’école et de reprendre un rythme relativement soutenu puisqu’il passerait ses ASPICs à la fin de l’année et qu’il comptait bien les obtenir avec succès. En plus de cela, il suivait toujours des cours d’économie et de droit, donc il ne pouvait pas s’avouer vaincu trop vite et trop facilement. Il devait se battre.
Les cours n’avaient repris que depuis quelques temps, mais Nicolas s’ennuyait déjà. La rumeur comme quoi il avait laissé tombé l’équipe de Quidditch pour une raison qui était inconnue de tous -en soit, seul Emeric était au courant, Nicolas l’ayant mis au courant dès qu’il avait eut ses résultats- s’était répandue comme une trainée de poudre, et du coup, on le regardait comme s’il était un traitre. Il n’avait pourtant aucune obligation envers les autres membres de sa maison. Il avait fait de son mieux en tant que Capitaine, et en plus de cela, il partait sur une double victoire. Serpentard avait en effet gagné la Coupe des Quatre Maisons et la Coupe de Quidditch. N’était-ce pas magnifique ? Si, bien sûr que si ! Assis sur un canapé de la Salle Commune des Vipères, Nicolas jetait des regards noirs à ceux qui le regardait de travers en murmurant. Nicolas allait péter un plomb très rapidement si cela continuait encore longtemps. Finalement, ce fut Romilly qui le tira de ses pensées.
«Salut Romy.»
Romilly avait beau avoir un an de moins que lui, elle était sympa et Nicolas l’aimait bien. Ils étaient amis depuis six ans, et s’entendaient bien, surtout au niveau de la danse. Nicolas ne pouvait d’ailleurs que la remercier d’avoir repris Sterne, qui lui permettait de se défouler un minimum. La regardant avec attention, Nicolas remarqua qu’elle semblait aller mal. C’était peut-être parce qu’Alek était parti de l’école, et qu’elle devait rester là. C’était la cause la plus commune des dépressions de demoiselles dans l’école... Mais bon, elles n’avaient qu’à se trouver des mecs de leur année hein...
«Ouais bien sûr. Ca va ? T’as l’air presque aussi sympathique que moi depuis qu’ils savent que je quitte l’équipe...»
Et vu que Nicolas ne se gênait pas pour remettre à sa place chaque personne qui le dérangeait un peu trop ou qui osait chuchoter sur son passage, ça voulait dire beaucoup ! En gros, Romilly était dans le même état que lui, pour quelque chose de singulièrement différent. Bah ouais, elle ne jouait pas au Quidditch elle...
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Ξ Sujet: Re: Confidence(s) sur canapé [PV] Mar 16 Juil - 21:52
Elle laissa tomber sa tête sur l'épaule de son ami dans un profond soupir à sa question. Elle ne savait même pas par quoi commencer. Ou plutôt si, elle allait demander ce qu'elle voulait, ce serait un bon départ. Quant au départ de Nicolas de l'équipe de Quidditch, Romilly devait admettre que ça l'indifférait. Chacun faisait ce qu'il voulait, pas vrai ?
« Mouai, je ne sais pas ce que ça te fait exactement de voir les autres dans tous leurs états, mais j'ai déjà été plus en forme... C'est à cause d'eux que tu es ici tout seul ? » Tous leurs états c'était peu dire mais Romilly ne connaissait pas les détails ni à propos de Nicolas, ni à propos des autres car elle était déjà très égocentrique en temps normal, mais là c'était pire, car elle était obnubilée par ses peurs. « J'en reviens à ma question, mais bon, si jamais tu ne veux pas répondre, je ne t'en voudrais pas... » Parce qu'ils étaient proches, mais peut-être pas à ce point, cela dit, ils ne pouvaient jamais l'être si personne ne lançait le sujet approprié. Elle se redressa et enleva ses souliers pour se mettre en tailleur sur le canapé. Elle repoussa une mèche folle de cheveux derrière son oreille et elle concentra son regard sur le sol. La moquette ne lui avait jamais paru aussi fascinante !
« Disons que tu ais une relation sérieuse avec une fille. Sérieuse au point d'aller jusqu'au bout avec elle. Et que juste après vous soyez séparé à cause du travail et des études. Comment tu envisagerais ta relation avec la fille en tant que garçon ? » Sa question n'était pas claire mais ce n'était pas simple à formuler, surtout qu'elle n'était pas très à l'aise avec le sujet à la base. Romilly était assez prude la plupart des temps. Mais elle faisait confiance à Nicolas (qui avait sûrement bien compris le fond du problème, c'était assez limpide) pour garder son secret. Au demeurant, c'était un secret sans en être un, c'était plutôt privé que secret si on voulait être strict dans les termes.
« Je crois que je vais devenir folle avant de passer mes Aspics. A force de me faire des films, j'en perds le sommeil. » Termina-t-elle en se massant les tempes. Elle n'avait aucun caractère pour tout ce qui touchait aux sentiments. Elle essayait de toutes ses forces de ne pas être dépendante, mais elle n'y parvenait pas, c'était ancré trop profondément en elle. Elle enviait les filles comme Ehawee qui étaient dans la même situation qu'elle mais qui vivaient les choses de façon très sereine. Si seulement il existait une formule magique pour ça ! Parce qu'elle savait que dans l'absolu, elle n'avait rien à craindre, que Alek tenait à elle, qu'elle le verrait pendant les sorties et les vacances. Son cerveau savait tout ça, parfaitement même, mais elle se montait des scénarios catastrophes et plus le temps passait plus ils se faisaient réels. Alors elle avait envie de voir Alek pour se rassurer, sauf que c'était impossible, donc à la place, elle se jetait à corps perdu dans le boulot, pour finir épuisée, faire des cauchemars, et retour à la case départ. La bonne vieille histoire du serpent qui se mord la queue !
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Invité
Ξ Sujet: Re: Confidence(s) sur canapé [PV] Jeu 18 Juil - 19:05
Le fait que toute la maisonnée des Serpentard en veuille à Nicolas d’avoir laissé tomber l’équipe de Quidditch lui permettait de réviser tranquillement son droit et donc de prendre de l'avance dans ses études hors- Poudlard. Son séjour à Yale s'était magnifiquement bien passé et il comptait bien garder le niveau qu'il avait actuellement.
« Plus ou moins. Mais ça me permet de réviser en paix. C'est un mal pour un bien quoi.»
Esquissant un sourire, Nicolas tapota les liasses de feuilles qui trônaient sur ses genoux. Ormille ayant la tête sur son épaule, il ne pouvait pas la regarder dans les yeux. Il l'écouta donc revenir à son problème à elle. Ils n'avaient jamais été de grands confidents l'un pour l'autre, ni même de potentiels amoureux, mais Nicolas savait qu'il pouvait faire confiance à Romilly pour garder un secret et inversement. Il fut néanmoins surpris par le sujet de sa question. Loin d'être un don Juan ou un bourreau des coeurs, Nico n'en restait pas moins un garçon, avec des problèmes de garçon. Il n'avait donc pas besoin d'un dessin pour comprendre de quoi lui parlait Romilly. Cependant, la réponse n'était pas évidente à trouver. Enfin, dans un sens si, mais d'un autre côté, il était aussi pur qu'à sa naissance. Loin de porter un anneau de chasteté -c'était pour les abrutis-, Nicolas se tenait cependant à la promesse qu'il avait fait à sa mère quand il avait été en âge de s'intéresser aux filles.
« Ma mère veut que nous soyons "purs" jusqu'au mariage, mais si je passe à l'acte, j'espère que la fille en question sera la bonne. Je pensais que Caro était la bonne pour moi, tu vois? Enfin bref, c'est pas le sujet. Mais pour moi, cette fille serait la bonne, donc je resterais avec elle, même avec la distance. On est pas en prison ici, c'est facile de se voir, genre à Pré-au-Lard.»
Bien sûr, pour lui, le problème ne se posait pas. Cependant, il disait vrai quand il pensait que Caroline était la fille qu'il lui fallait. Ils étaient resté ensemble longtemps, avaient pris des vacances tous les deux. Si Nicolas avait été surpris de la voir en maillot de bain il y a deux étés de cela, cela lui était rapidement passé. Il n'avait simplement pas l'habitude. Et s'il était moins démonstratif qu'Emeric, il n'en n'était pour autant pas moins amoureux. Mais il avait cette promesse qui le retenait. Et au final, il avait bien fait, puisque Caroline avait disparue du jour au lendemain.
« Je vais peut-être me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais je pense que tu peux lui faire confiance tu sais. C'est peut-être un bagarreur, mais il est loin d'être un salaud... Perry était un salaud de première, Alek, je ne pense pas.»
Bon, Alek et Nicolas n'étaient pas les meilleurs amis du moins, loin de là, mais ils se côtoyaient souvent, et si Nico avait pu retenir quelque chose, c'était qu'Alek prenait rarement les filles pour des gourdes. Vu la force qu'il mettait à protéger sa cousine, une greffon d'or que Nico connaissait rapidement de vue, ou le mal que lui avait fait une rumeur de cette stupide Plume Empoisonnée, il était clair qu'il avait un coeur, et que de jouer de l'amour d'une fille n'était sûrement pas dans ses habitudes. Après, peut-être que la solidarité masculine l'emportait sur sa vision de voir les choses...
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OURAGAN
Invité
Ξ Sujet: Re: Confidence(s) sur canapé [PV] Mer 14 Aoû - 11:04
Si Romilly était là avec Nicolas, c'était parce qu'elle se sentait seule. Elle savait bien que c'était ridicule, mais elle ne voyait pas comment éviter de ressentir ce sentiment quand on avait son caractère et que son petit ami était très loin de là où elle-même se trouvait. Depuis la fin de l'année précédente, elle éprouvait cette sourde tristesse qui n'avait pas lieu d'être. Elle avait (à peu près) confiance en Alek, c'était seulement que Romilly avait pour gros défaut d'être très dépendante. Pendant des années, elle avait dépendu de son jumeau et cette relation était ma foi très confortable. Son brother complex avait cependant fini par s'amoindrir parce que Roy avait plus facilement qu'elle élargi ses horizons. Premières souffrances, premières désillusions... Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait espéré redevenir la petite fille qui allait à l'école main dans la main avec son jumeau. A cette époque, elle ne doutait de rien. Elle était certaine que sa vie était destinée à être pleine de grandeur, elle avait déchanté depuis. Était-elle la seule à avoir dû abandonner ses rêves d'enfant ? L'éternité était-elle vraiment inaccessible ?
« C'est une façon de voir les choses. » répondit-elle donc avec un sourire qui malheureusement ne montait pas jusqu'à ses yeux. Au moins Nicolas arrivait à trouver du positif dans sa situation. Romilly avait beau tourné la sienne dans tous les sens, à part fuguer de Poudlard, elle ne voyait pas bien comment faire pour aller mieux. Et les prochaines vacances étaient... dans des siècles !!!!
Et pour revenir à la question qu'elle avait posé, elle trouva étonnant que Nicolas ne l'ait jamais fait. Elle était persuadé qu'il s'était passé un truc avec Caroline, après tout, ils étaient restés longtemps ensemble. Quoique, même si Nico' avait un an de plus que Romilly, il était plus jeune qu'elle quand il sortait avec Caroline. Puis, visiblement, il avait promis de rester chaste. Allez savoir pourquoi, à leur époque, elle trouvait ça bizarre. Mais là encore, chacun faisait ce qu'il voulait.
« Je suppose que ma mère aurait voulu la même chose, mais ce qui est fait est fait. Puis ce qu'elle ne sait pas ne risque pas de la déranger. » Commenta-t-elle avant d'en revenir au propos de la bonne ou pas bonne personne. « Mais justement... comment savoir que c'est le bon ? » Question purement rhétorique, on ne pouvait pas savoir, c'était aussi un peu ce qui était magique dans les histoires d'amour.
« Et je sais bien que Alek n'est pas un sale type, et Poudlard pas une prison... cela dit, quand c'est moi qui me le dit, ça sonne un peu creux. Je suis quelqu'un de raisonnable, depuis que je suis montée dans le Poudlard Express j'essaie de me dire qu'il faut que j'arrête d'y penser, que ça n'en vaut pas la peine, mais je n'y arrive pas. » Elle soupira, tout ça, c'était la faute de Roy. Si, si. D'ailleurs, elle s'empressa de le confier à Nicolas. Pour une fois qu'elle se décidait à parler à quelqu'un, elle allait le faire pour de bon. Le fait qu'elle ne parvienne pas à aller mieux venait peut-être de ce trop plein qu'elle gardait pour elle. Après, c'était pas de bol pour Nicolas, ça tombait sur lui, mais elle serait ravie de lui rendre la politesse s'il en avait besoin ! « Je crois que c'est à cause de mon frère. Depuis ma naissance jusqu'au moment où il a brusquement décidé de sortir avec Ehawee, je n'ai jamais été seule, ou du moins je n'avais jamais l'impression de l'être. Pour moi, avec Roy, on n'est pas deux personnes distinctes, on forme une entité unique. On est deux, mais on est un. Enfin, ça c'était avant. En tout cas, avant ça fonctionnait, il n'y avait jamais rien eu que je ne pouvais pas partager avec mon frère. Puis, de mon côté, il y a eu Alek. Et notre histoire, elle n'appartient qu'à moi, qu'à Romilly. Et si ça ne marchait pas, je n'aurais pas Roy pour me soutenir parce que pour une fois nos sentiments ne vont pas à l'unisson. » Elle n'était pas sûre que Nicolas puisse comprendre, mais ça faisait bien d'essayer de mettre des mots sur ce qui lui faisait mal.
Nicolas savait que de nombreuses choses se disaient sur son compte. Il était resté longtemps en couple avec Caroline, ils étaient partis en vacances ensemble, plus d’une fois et peut-être était-il normal de penser qu’ils auraient passé le cap ensemble. Nicolas n’aurait sûrement pas dit non, s’il avait été plus âgé à l’époque. Car après tout, son histoire avec la vipère s’était arrêté l’an passé seulement. Il avait eut l’âge de Romilly, oui, mais tout avait capoté bien avant ça, bien avant qu’ils ne puissent passer à l’acte. Et au final, c’était quoi ? Mieux ou pas ? Nicolas s’en fichait en fait. Il savait que c’était une chose relativement importante, mais il était un mec, et en plus de cela, il était n prince. Il avait promis à sa mère, il le lui avait juré sur la bible et s’il finissait par rompre sa promesse, il préférait rester avec la fille en question. C’était peut-être stupide et démodé, loin de l’attitude des jeunes de son âge, mais il ne pouvait pas briser comme cela une promesse faite à Dieu… Il n’aurait pas finit de l’entendre jusqu’à la fin de ses jours, et il avait déjà bien assez à faire avec sa stupide sœur, plus croyante que tous les chrétiens réunis…
« C’est une façon de voir les choses. Mais dans mon cas, je ne peux pas trop faire tout ce que je veux. »
Hélas pour lui ou non, c’était la vérité. Il ne pouvait pas se comporter comme Emeric. Si l’an passé il avait flirté avec Rose, ça n’avait pas été plus loin. Ils n’avaient d’ailleurs jamais été un vrai couple. Depuis Caroline, Nicolas était plutôt dans sa bulle, et pas franchement le plus amical des Serpentard. Cependant, il savait écouter ses amis. Ena lui parlait souvent, par Merlin merci, elle évitait généralement de mentionner Caroline. Emeric lui, se contentait de lui rapporter ses exploits, que ce soit au Quidditch ou niveau filles. Il avait rompu avec Opalyne et enchaînait à nouveau les conquêtes, tant mieux pour lui. Et Romilly était son amie, si elle avait besoin de parler, il l’écouterait. Pas très doué en amour, il ne pouvait pas lui assuré de parfaites réponses, mais bon, il pouvait essayer de l’aider.
« Je doute que tu puisses arrêter d’y penser jusqu’à ce que tu le retrouves. C’est quelque chose d’important, ça ne s’oublie pas… Un peu comme le premier baiser. Mais si tu as encore besoin d’en parler, plus tard, je serais là. »
Nicolas n’avait jamais oublié son premier baiser. Une fille de Vaduz, alors qu’il allait bientôt entrer à Poudlard. C’était une sorcière, fille d’une des gouvernantes du château. Nicolas avait grandit avec elle comme amie de jeu. Et un jour, avant qu’il ne parte pour Poudlard, elle l’avait embrassé. Nicolas ne l’avait jamais revue après ça, puisqu’elle avait suivit les sorciers de leur âge à Beauxbâtons. Chassant ses souvenirs de son esprit, Nicolas écouta Romilly lui parler de son enfance et de son frère. C’était ça le problème ? Il ne pouvait pas comprendre, il n’avait pas de jumeau, mais il trouvait ça un peu triste. Roy Bradley, qu’il connaissait de Sterne et des diverses farces qu’il pouvait faire, était le point important du problème de la Serpentard.
« En fait, tu as peur qu’il ne comprenne pas ton mal-être, c’est ça ? Il n’a jamais aimé une fille ? Sincèrement je veux dire… Il reste ton frère, vous vous comprendrez toujours tu sais… Mais peut-être que s’il se trouvait une copine, ça serait plus simple, du moins, il comprendrait peut-être mieux ce que tu ressens… »
Nicolas n’avait peut-être pas de frère ou de sœur jumeau, mais Constantin était un peu comme son autre moitié. Ils avaient grandit ensemble, très proches, tous les deux reniés par Marie et Joseph… Et même si Constantin avait souvent vanné Nicolas quand il était sortit avec Caroline, il savait que son frère l’aiderait si tout finissait par aller mal. Et c’était ce qu’il s’était passé. Constantin avait forcé le Serpentard à se reprendre. Il était un prince, et un prince ne se laissait pas abattre par une rupture…