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 Protectrice des faibles et des opprimés (ou pas) PV

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Ξ Sujet: Protectrice des faibles et des opprimés (ou pas) PV   Protectrice des faibles et des opprimés (ou pas) PV EmptyMar 21 Oct - 9:32


Mina & Line


Quoi que l'art humain puisse faire, le tempérament précède toujours la raison. [Rousseau – Émile ou de l'éducation]


    Parmi les connaissances d'Opaline, il y en avait une qui se distinguait des autres. Il s'agissait de Wilhelmina Kilgarvan, une élève de troisième année de la même maison que Daryl. Discrète et travailleuse (en même temps, elle était chez les aigles, hein! Bien qu'elle soit aussi très maladroite, ce qui était un peu plus Poufsouffle comme comportement, mais bref...), Mina ne parlait quasiment à personne dans l'école. Opaline détestant singulièrement qu'on mette les gens de côté se permettait régulièrement d'aller parler à la jeune fille, n'hésitant pas le cas échéant à la déranger lorsqu'elle travaillait. Même si Opaline pouvait être très fatigante (ce n'était pas sa sœur aînée Anabelle qui dirait le contraire), l'idée de départ partait d'une bonne intention. Elle remettait en place les idées de Mina qui, parfois, se fâchait. Sauf que Line se moquait comme d'une guigne de l'opinion de la Serdaigle (et de celle de tout un chacun hein, elle ne fait pas de discrimination), donc elle revenait toujours, l'air de rien. A tel point qu'elles passaient même pour de vraies copines aux yeux de certains, remarquez, ça n'en était pas loin, parce que Opaline était sûrement l'une des seules personnes à qui Mina parlât d'autre chose que de son dernier devoir de potion (mais là encore, ce n'était que son avis, vous savez combien elle est égocentrique).

    Justement, ce jour là, elle était en plein dans un moment où elle avait bien l'intention de s'occuper de la jeune serdaigle qui, en plus de s'être encore isolée lors de l'étude, avait le mauvais goût d'être attifé comme un as de pique. N'allez pas croire que Opaline était complètement obsédée par les apparences, ça, c'était réservé à Arwenn, la petite princesse de la mode des Gryffondors une sœur spirituelle de Lavande Brown, mais elle avait entendu des garçons se moquer de sa camarade et ça ne lui avait pas plu. Sauf qu'au lieu d'aller s'en prendre à ceux qui se moquait, elle comptait aller dire deux mots à Mina. Logique. Au moins pour Opaline.

    «  Wilhelmina ! » Sa camarade ne s'arrêta. « Mina ! » râla-t-elle, déjà agacée avant même d'avoir parlé à la Serdaigle. Piquant un petit sprint, elle attrapa Mina par l'épaule et la tourna vers elle sans ménagement. Ce volte face maladroit failli entraîner la chute de Mina, heureusement, Opaline la soutint suffisament pour qu'elle garde l'équilibre. « Pourquoi est-ce que tu ne m'as pas dit que les garçons se moquaient de tes fringues ? Et plus généralement de toi ? C'est scandaleux ! Est-ce que tu leur réponds au moins ? Tu veux que j'aille leur casser la figure ? Je peux demander à Daryl de m'aider, tu sais ! Tout comme tu devrais me demander de l'aide si tu as encore du mal avec la mode sorcière… mais ce n'est pas le plus important ! » Elle balaya donc sa dernière phrase d'un geste agacé de la main, il était claire que Mina – née-moldu qui avait mis des mois à ne serait-ce qu'accepter le fait d'être sorcière – n'était pas à la pointe de la mode. Mais c'était un point donc Opaline pouvait se charger plus tard, dans un premier temps, elle voulait absolument savoir pourquoi Mina ne lui avait pas dit qu'il y avait des personnes qui se moquaient d'elle, surtout des garçons. Elle détestait l'injustice et qu'on s'en prenne aux autres, en ceci, elle n'avait pas changé depuis le jour de leur rencontre. Ce qui n'avait pas changé non plus c'était l'impulsivité et le mauvais caractère de la rouge et or qui était toujours prête à lancer l'assaut contre ceux qu'elle jugeait coupable. Elle était tout autant furieuse contre Mina que contre les camarades de celle-ci ce qui avait pour conséquence que quoi que dise la jeune fille, elle comptait bien faire un sort à ces imbéciles de Serdaigle en compagnie de son meilleur ami Daryl. Être des garçons ne leur donnait pas le droit de juger les filles, et puis, qu'est-ce qu'ils y connaissaient à la mode, hein ? Mais voilà qu'elle se perdait dans ses pensées, sa colère mélangeant un peu tout dans son esprit, il fallait qu'elle se calme, c'était impératif.
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Wilhelmina Kilgarvan
Wilhelmina Kilgarvan
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Ξ Sujet: Re: Protectrice des faibles et des opprimés (ou pas) PV   Protectrice des faibles et des opprimés (ou pas) PV EmptyMar 21 Oct - 18:26

A la vérité, Wilhelmina se moquait de son apparence comme d’une flatulence d’hippopotame. Elle avait bien essayé de faire quelques efforts, au début de sa scolarité chaotique à Poudlard, mais avait très vite abandonné. De toute évidence, elle était hermétique aux subtilités de la mode sorcière et, pour tout dire, elle avait même plutôt tendance à considérer ses semblables comme de sympathiques excentriques. Le mélange des couleurs vives, l’enchevêtrement complexe des tissus et le délicat agencement des accessoires, dont elle était témoin chaque fois qu’elle se rendait sur le chemin de Traverse, la laissaient toujours perplexe et vaguement nauséeuse. Comment pouvait-on rester crédible et de bon goût quand on arborait des robes bariolées et des colifichets scintillants ? Tel était le mystère que la jeune fille  avait renoncé à percer. Sans doute était-ce une question de génétique : elle aurait beau faire, elle aurait toujours l’air, dans les tenues sorcières, d’un clown venu faire la promotion du cirque. On ne pouvait pas lutter contre la nature.

De cette constatation avait découlé un laxisme résigné de la Serdaigle en matière de tenue vestimentaire. Oh, elle n’était pas une souillon – ses parents avaient, merci Merlin, su lui inculquer un minimum de principes d’hygiène (« On met ses chaussettes au sale tous les soirs ! ») – mais ses cravates étaient toujours un peu trop de travers (« Nœud d’cravate, nœud d’cravate… Qui sait faire des nœuds de cravate à treize ans, franchement ? »), les manches de ses chemises un peu trop jaunes (« Professeur, Professeur ! J’ai encore  trempé ma manche dans de la bile de tatou ! »), ses collants un peu trop filés (« Mais vous l’aviez-vu, vous, le buisson de ronces ? ») et ses capes un peu trop effilochées (« Mais ce n’est quand même pas de ma faute, si elles se prennent tout le temps dans des morceaux de trucs et de machins qui dépassent de partout ! »). Quant au reste de sa personne… Lorsque elle parvenait à relever sa tignasse rousse sans avoir le sommet du crâne tellement bosselé qu’une piste noire ne le renierait pas, on pouvait estimer qu’elle avait fait un effort. En réalité, quoi qu’elle fît, Wilhelmina avait toujours l’air plus débraillée que les autres. Elle en était presque venue à croire que l’école elle-même cherchait, par le truchement de l’uniforme, à lui faire comprendre qu’elle n’était pas vraiment à sa place en son sein.

Toute cette situation avait gêné Wilhelmina un temps - elle aurait tellement aimé s’intégrer avec aisance dans la communauté sorcière ! – puis, elle s’était inclinée face à la force du destin qu’elle croyait être le sien : elle ne faisait pas, et ne ferait sans doute jamais, une très bonne sorcière, personne ne voudrait l’embaucher à la fin de sa scolarité et elle n’aurait plus qu’à postuler pour des emplois moldus payés au lance-pierre, dans l’espoir de ne pas se retrouver à la rue avant ses vingt ans. Savoir qu’elle n’était pas programmée pour passer le reste de sa vie dans le monde magique l’aidait, dans une certaine mesure, à supporter les moqueries et les brimades quotidiennes dont elle était la cible : une poignée d’années encore et elle quitterait tous ces odieux personnages pour de bon. En attendant, il lui faudrait bien composer avec eux. Qu’on ne s’y trompe pas : cette indifférence volontaire à l’égard de ses camarades ne devait rien à une quelconque grandeur d’âme. Il s’agissait bien de la faiblesse presque lâche d’une jeune fille préférant se boucher les oreilles chaque fois qu’on la raillait plutôt que d’affronter ses détracteurs ou d’affirmer sa volonté de changer.

Ce jour-là, donc, elle n’avait pas prêté attention plus que de coutume aux commentaires désobligeants qui avaient pu lui être adressés au détour d’un couloir ou au sortir d’une salle de classe. D’ailleurs, on ne pouvait pas en vouloir à ses camarades de remarquer qu’elle avait encore des marques de boue sur ses chaussures, un col de chemise mal mis et des doigts tellement tachés d’encre qu’on aurait pu croire qu’elle avait écrit directement avec au lieu d’utiliser une plume. Aussi fut-elle très étonnée quand Opaline lui fonça dessus à la fin de l’étude, manquant de peu de la faire tomber. Elle qui vaquait tranquillement à ses occupations (travailler, se lamenter sur son sort, travailler encore un peu) sans déranger personne, voilà qu’elle se retrouvait subitement face à une Opaline qui la dardait d’un regard furibond, tout en baragouinant quelque chose au sujet des garçons. Hein ? Quoi ? Quels garçons ? Il y avait des garçons dans cette école ? Peinant à comprendre de quoi il en retournait, Mina battit furieusement des paupières, comme si Opaline venait de la tirer d’un profond sommeil et qu’elle s’apprêtait à lancer le fameux : « Houlàlà, mais dites donc, où-suis ? Est-ce vous, mon Prince ? » Fort heureusement pour elle, deux neurones un peu point atteints que les autres parvinrent à établir une connexion avec le monde extérieur avant qu’Opaline n’explose.

- Ben… Commença-t-elle maladroitement, tout en lançant des œillades frénétiques autour d’elle, tel le petit animal traqué, c’est-à-dire qu’il n’y avait pas que les garçons.
Elle parut comprendre, a postiori que ce n’était sans doute pas la bonne réponse, et renchérit presque aussitôt :
- Enfin, je veux dire… C’est pas grave, hein ! J’ai l’habitude… En fait, je ne remarque même plus qu’on raconte des choses sur moi… Tu sais, tant que les professeurs ne font pas des commentaires sur mon uniforme…
Elle laissant sa phrase en suspens, mais on devinait facilement que, si elle n’avait pas encore été convoquée dans le bureau des Autorités Compétentes pour port inapproprié de l’uniforme, c’était que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
- Et puis ils ont raison de dire que je suis débraillée, continua-t-elle d’un timbre parfaitement indifférent, j’ai vraiment mis des chaussettes dépareillées, aujourd’hui… Les autres étaient sales… Je crois que les chaussettes propres disparaissent mystérieusement durant la nuit… Mais je pensais que les sorciers n’avaient rien contre les amalgames de couleurs… Ou alors c’est juste certaines couleurs ? S’enquit-elle, avec moue qui pouvait aussi bien signifier « j’ai rien compris, c’est ça ? » que « vraiment, ils ne savent pas ce qu’ils veulent ».

Wilhelmina souleva alors légèrement le bas de son pantalon – de toute façon devenu bien trop court pour elle, mais ceux qu’elle avait achetés durant l’été étaient, eux aussi, au sale, et elle n’avait plus un collant correct à se mettre (les paires qui lui restaient étaient plus des trous aux collantes que des collants troués) – et dévoila deux chaussettes qui n’auraient jamais dû se rencontrer : la gauche était jaune et des petits canards multicolores étaient brodés sur le liseré, l’autre était bleu roi et, dessus, des fleurs grossières s’étalaient dans un orange criard.
- Tu vois bien, conclut-elle sur le ton de l’évidence, moi aussi je dirais des bêtises sur mon compte si je me croisais par hasard dans le château. Mais c’est gentil de proposer de les taper, rajouta-t-elle tout de même, parce que, même si elle détestait la violence, on lui avait appris à être polie.
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Ξ Sujet: Re: Protectrice des faibles et des opprimés (ou pas) PV   Protectrice des faibles et des opprimés (ou pas) PV EmptyLun 27 Oct - 14:32


    « Pas que les garçons ! » L'exclamation furieuse d'Opaline résonna dans la cour de Poudlard, faisant se retourner plusieurs élèves de passage. Ces derniers ne demandèrent pas leur reste car, déjà, la brunette les fusillait du regard. Naïvement, Opaline s'était imaginé que l'incident auquel elle avait assisté était anecdotique, qu'il ne s'était jamais produit auparavant et qu'elle pouvait étouffer dans l'oeuf ces méchancetés. La réaction blasée de Mina lui apprenait qu'elle était loin du compte. Le fait n'était pas nouveau et Mina subissait (sans rien dire par Merlin!) ces brimades depuis assez longtemps pour les considérer comme part négligeable. Le sens profond de la justice d'Opaline (qui, sous ses airs assurés, était une grande idéaliste) en était outré mais, aussi, un peu blessé. Cela durait depuis quelques temps et Mina n'avait pas jugé utile de l'en informer.

    « Le problème ce n'est pas tes chaussettes Mina ! Que tu sois mal habillée ou non, on te doit le respect ! Sinon cela signifie que tu acceptes que l'on juge ce que tu es vraiment en fonction de ton apparence ! » De la part de la fille qui se glorifiait de venir d'une famille de beaux/belles gosses, c'était peut-être un peu fort de café... Toutefois, elle le pensait réellement. Elle était fière d'être riche, belle et respectée (même si parfois hypocritement) mais elle ne jugeait pas la valeur d'autrui sur ces critères, sinon elle ne vaudrait pas mieux qu'un Mangemort pensant que le sang fait la qualité du sorcier. Opaline était extrêmement tolérante. Pas assez pour être une Poufsouffle (elle avait bien envie d'attraper sa camarade par les épaules et de la secouer), mais suffisamment pour trouver l'auto-critique de Mina inacceptable. Certes, ses chaussettes étaient dépareillées, et alors ?! On s'en moquait, non ? (Sans vouloir jouer sur les mots)

    « Et puis de toute façon nous sommes dans un pays libre, tu mets ce que tu veux... même si je préfère mes chaussettes aux tiennes. » Concéda-t-elle finalement en baissant les yeux sur le bas de sa tenue. Elle portait une jupe bleu marine au-dessus du genoux accompagnée par des chaussettes blanches hautes qui lui arrivaient en haut du mollet et se terminait par de la dentelle. L'ensemble était complété par des souliers vernis, une chemise blanche (qui était celle de l'uniforme soit dit en passant), et une capeline assortie à la jupe (elle n'aimait pas les capes ou les jupes longues qui entravaient sa marche souvent rapide, voire précipitée). La tenue était somme toute relativement simple mais à côté de Mina on aurait pu la croire prête à monter sur un podium ! Franchement, c'était quoi ce pantalon trop court ?! Si Mina n'avait plus de vêtements à sa taille, il fallait qu'elle le dise : Opaline possédait d'excellents catalogues par correspondance.

    « Ce n'est pas gentil, c'est normal, on n'insulte pas les gens devant moi, encore moins mes amis ! » Ok, Mina et elle n'étaient pas proches-proches, mais elles l'étaient quand même plus que de simples connaissances au bout de deux ans et demi à se côtoyer. Presque des amis autrement dit, même si le terme pouvait sembler inapproprié (mais le vocabulaire manquait cruellement d'un intermédiaire).

    « Bon... Si je ne les frappe pas, je fais quoi ? Tu veux que je t'aide à te constituer une garde de robe sorcière ? Encore qu'à mon avis ce ne soit pas le problème mais bon... » Oui, là, elle ne savait plus trop quoi faire donc elle se la jouait à la Arwenn en tentant de régler le présent soucis par les fringues... Mais elle n'abandonnait qu'à moitié l'idée d'aller taper les moqueurs. Parce qu'on sait tous comment ça se passe, on commence par des moqueries et on finit par des brimades ! (Opaline ou de l’exagération... Le nouvel Emile, la notion de harcèlement en plus.)
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Wilhelmina Kilgarvan
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Ξ Sujet: Re: Protectrice des faibles et des opprimés (ou pas) PV   Protectrice des faibles et des opprimés (ou pas) PV EmptyLun 27 Oct - 15:55

Pour la deuxième fois en l’espace de quelques minutes, Mina frôla l’arrêt cardiaque quand Opaline exprima avec fougue son mécontentement. A l’instar des élèves les plus proches d’elles deux, la Serdaigle avait sursauté, surprise par l’exclamation scandalisée de sa camarade, et laissé échapper, bien malgré elle, un couinement de souris qui viendrait de comprendre que l’alléchant morceau de gruyère sur lequel elle s’est jeté n’a rien, en réalité, d’un cadeau du ciel. Dans sa panique (* Mayday, Mayday, vous êtes en train d’attirer l’attention sur vous. Intervention ! Je répète : intervention ! *), la pauvrette faillit lancer un « chuuuuuut ! » fébrile à la Gryffondor. Fort heureusement, elle se rappela à temps que brimer Opaline revenait à signer son arrêt de mort et que, chaussettes dépareillées ou non, elle tenait à la vie. D’ailleurs, il n’aurait pas été très malin de sa part de vexer l’une des rares personnes de l’école qui acceptait de lui parler de son plein gré (« Allez, les enfants, aujourd’hui on va travailler en groupe… Comment, Miss Kilgarvan ? Vous êtes encore seule ? ll va vraiment falloir que vous fassiez un effort d’ouverture, mon petit ! »). Rougissant cependant à l’idée que toute la cour pût être en train de les fixer d’un air narquois, Wilhelmina, sans grande considération pour le cuir déjà bien malmené de ses chaussures, gratta distraitement le sol de la pointe du pied, écartelée entre sa volonté d’en finir au plus vite et sa crainte d’éveiller la susceptibilité d’Opaline.

- Ben oui, argua-t-elle maladroitement, car elle ne comprenait pas vraiment les raisons de cet éclat de colère, mais c’est normal aussi : tout le monde commence toujours par juger tout le monde sur l’apparence, parce que, s’efforça-t-elle de poursuivre, dans un effort louable de justification, c’est la première chose que les autres nous livrent d’eux. Et d’ailleurs, continua-t-elle, gagnant en aplomb au fur et à mesure qu’elle parlait, c’est souvent un bon indicateur du caractère, tu ne crois pas ? Même moi, je juge, avoua-t-elle enfin, sur le ton de la confidence, comme si elle était en train de dévoiler quelque crime abominable. Bien entendu, c’est rarement un jugement négatif, précisa-t-elle encore. Après tout, ce serait plutôt malvenu de ma part de critiquer les tenues des autres, conclut-elle, sans parvenir à éliminer toute pointe d’amertume de sa voix.

Que la majorité des élèves de Poudlard ne parût pas tentée, quand il s’agissait de sa personne, d’aller au-delà des apparences, ne semblait pas la déranger outre mesure, d’une part parce que, n’ayant pas une très haute opinion d’elle-même, elle n’était pas convaincue de valoir plus que ce que son air négligé laissait deviner de sa personnalité, d’autre part parce que communiquer avec autrui n’avait jamais été son point fort, aussi était-elle très contente de ne pas être invitée à participer aux bavardages de ses camarades. Oh ! Bien entendu, elle était quelquefois souvent un peu très envieuse des petits groupes qui se formaient çà et là, pouffant derrière leurs mains ou chuchotant entre eux avec des airs de conspirateurs, et les soirées lui paraissaient un peu beaucoup trop longues, dans la Salle Commune mais, lorsqu’elle parvenait à saisir des bribes de conversation, elle était extrêmement soulagée d’en être tenue à l’écart. Qu’aurait-elle bien pu trouver d’intéressant et de spirituel à dire sur la dernière coupe de cheveux de machine (« Gné ? Machine a une nouvelle coupe de cheveux ? C’est qui, Machine, d’abord ? »), les pronostics du prochain match de Quidditch (« Mais alors moi, je n’ai toujours pas compris : le vif d’or, c’est l’anneau central des buts ou le surnom qu’on donne au joueur le plus rapide de la saison ? ») ou bien encore l’injustice prétendue de leurs enseignants (« Ben oui mais c’est normal s’il t’a enlevé des points : ta réponse est fausse ! »). Non, vraiment, le monde des humains était bien trop compliqué pour qu’elle y participe, merci beaucoup.

Elle n’en éprouvait pas moins une gratitude proche de la vénération à l’égard d’Opaline, qui continuait, envers et contre tout, à lui parler. Certes, les choses n’allaient pas toujours d’elles-mêmes car les deux sorcières avaient des caractères radicalement opposés, et Wilhelmina avait toujours envie de mourir de honte quand elle repensait aux longues séries de bégaiements incompréhensibles qui avaient rythmé leurs premiers échanges mais, au moins, elle arrivait désormais presque toujours à tenir des propos cohérents et en lien avec le sujet quand elle était avec la Gryffondor. En fait, Opaline donnait à Mina le sentiment qu’elle n’était pas encore devenue complètement invisible. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’elle rosît de plaisir lorsque la jeune fille l’inclut dans le large groupe des « amis ». Oh ! Mina n’était pas assez naïve pour ne pas deviner qu’il s’agissait plus là d’une formule de rhétorique que d’un réel sentiment, mais elle n’en était pas moins reconnaissante encore la Gryffondor de l’avoir utilisée. D’un coup, elle se sentit franchement piteuse, dans son pantalon étriqué et ses chaussettes dignes d’un enfant de trois ans : si elle continuait de la sorte, même Opaline finirait par la laisser tomber, comme… Hé bien oui, comme une vieille chaussette ! Et on ne pourrait pas l’en blâmer, réalisa-t-elle, en contemplant d’un œil admiratif la tenue impeccable de sa camarade : qui aurait envie de mettre sa réputation à mal en étant vu à ses côtés ?

- Euh… Dit-elle gauchement, touchée par la proposition d’Opaline, tu sais… J’ai aussi des uniformes à ma taille mais je les envoie tout le temps à la laverie trop tard… Expliqua-t-elle, avec une grimace contrite. Et pour le reste, rajouta-t-elle, désignant par-là tous les moments où les élèves n’étaient pas tenus de porter l’uniforme, j’ai mes vieux habits moldus… Je veux dire… Je ne comprends pas ma mode des sorciers… C’est trop… Bizarre, acheva-t-elle, faute de trouver un meilleur terme.
Bien sûr, elle mourait d’envie de dire à Opaline que oui, oui, oui, elle voulait tout apprendre des mystères de la mode magique, mais elle était bien trop timide pour l’avouer, et elle ne pouvait s’empêcher de croire que la jeune fille l’avait surtout suggéré pour être gentille, sans vraiment y penser. Après tout, même elle devait savoir que Mina était une cause perdue.
Ce ne fut qu’à ce moment précis qu’elle réalisa subitement ce que la Gryffondor venait de sous-entendre et qu’elle demanda, les yeux écarquillés de perplexité :
- Attends… C’est quoi le problème ?

[1070 mots]
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Ξ Sujet: Re: Protectrice des faibles et des opprimés (ou pas) PV   Protectrice des faibles et des opprimés (ou pas) PV EmptyMar 28 Oct - 22:58

    Opaline se fichait comme d'une guigne d'attirer l'attention sur elle, elle avait toujours été comme ça, un petit électron libre. Sa position de benjamine d'une nombreuse famille dans laquelle sa plus jeune sœur avait tout de même douze ans de plus qu'elle n'aidait pas. Même si Anabelle (la cadette) n'était pas de ceux-là, elle était globalement gâtée par ses aînées qui ne lui refusaient rien et lui prêtait toujours une oreille attentive, même lorsqu'elle avait des idées très farfelues. Finalement, avoir de l'attention, c'était son ordinaire. Elle vivait donc bien mieux que Mina le fait qu'on les regarde (même si elle ne tarda pas à les envoyer paître d'un coup d’œil mauvais). On pouvait même aller jusqu'à dire que, socialement parlant, Opaline vivait bien mieux sa vie à Poudlard que sa camarade. Line comprenait pas pourquoi, elle était très gentille Mina, un peu agaçante parfois à ne jamais savoir comment se comporter, mais ça faisait parti de sa personnalité. Elle ne comprenait pas pourquoi on l'ostracisait ainsi de la vie poudlardienne. Il y avait des nés moldus qui s'intégraient très bien, y compris dans la maison de Mina ! Il faudrait qu'elle demande à Daryl de veiller un peu au grain pour elle au sein de la salle commune des aigles, là où elle, aussi Montgomery soit-elle, elle n'avait aucun pouvoir.

    « Il ne faut jamais juger sur les apparences, mon frère le dit toujours, et pourtant ma belle-soeur était mannequin avant alors il en connaît un rayon sur les jolies filles. » La parole de Christian était parole d'évangile, normal, il l'avait élevé. Quant à son discours sur l'apparence, elle le nuançait par rapport à Ash' parce que certes il s'était marié à une très belle femme, mais il ne l'avait pas épousé pour ça, c'était aussi parce qu'ils étaient amoureux. Un concept un brin abstrait pour notre jeune lionne, toutefois, elle comprenait l'idée général qui était que c'était l'intérieur qui comptait. « Par exemple, j'ai une de mes sœurs, elle est vraiment belle dans le genre tige maladroite, sauf qu'en fait c'est une sale peste. Donc l'apparence, tu vois, c'est trompeur, il ne faut pas s'y fier. Tu devrais prouver aux autres que tu vaux mieux que tes chaussettes ou ton pantalon. » Parce que c'était quand même un peu triste quand on y pensait de résumer tout ce qu'on était à une pauvre paire de chaussettes malencontreusement dépareillées faute d'avoir eu le sens du timing pour la lessive. On remarquera quand même qu'elle avait un peu de mal à s'expliquer et qu'elle s'y perdait un peu entre ses références à Anabelle, à Christian et à Ash'. Opaline n'avait rien d'une grande oratrice, elle était plutôt dans l'action, ce n'était pas pour rien que sa première idée était de taper les imbéciles qui se moquaient de Mina, puis, éventuellement, après, s'occuper de lui apprendre la mode (ce qui était tout le contraire de ce que ferait Arwenn, une jeune fille que Mina devait absolument rencontrer car en plus d'être adorable elle était bien plus apte qu'Opaline à parler chiffon).

    Joignant la parole à la pensée, elle soumis l'idée à Mina. « Je ne suis pas forcément la mieux placée pour te parler de mode, je mets ce que m'achète mes tuteurs ou mes autres frères et sœurs, au mieux j'accorde les couleurs entre elles, c'est tout. Mais je connais une fille dans ma maison qui est un an plus jeune que nous qui est super calée en mode que ce soit sorcière ou moldu. Je pourrais te la présenter si ça t'intéresse, elle est vraiment très gentille et bien plus intelligente que les cloportes que nous avons croisé tout à l'heure. » Car qui insultait ses proches se retrouvait automatiquement au bas de l'échelle des animaux, le cloporte étant pour elle le summum, mais elle pouvait sûrement en trouver d'autres du même goût dans le même esprit. C'était tellement petit de se moquer des vêtements des gens franchement ! Au-delà de toute considération de mouvance et d'harmonie, tout le monde n'avait pas les moyens de se payer des fringues de créateurs (ce qui était le cas d'Opaline, on l'aura compris). Si on devait juger sur les vêtements, cela voulait dire que ceux de la classe sociale dont elle faisait partie valait mieux que les autres ? Eh bah... quand elle voyait le ramassis d'imbéciles qu'elle croisait dans les soirées caritatives... ce n'était pas prouvé, loin s'en fallait !

    « D'une manière générale la mode sorcière ce n'est pas si compliqué, ça consiste juste à porter des capes et des chapeaux en plus d'une tenue ordinaire, certains portent aussi les robes longues... je ne suis pas très fan, ce n'est pas pratique pour bouger. » D'où la capeline au lieu de la cape aussi. Elle n'avait rien contre les jupes (elle était habituée à être coquette) mais elle aimait être libre de ses mouvements, surtout qu'elle pratiquait pas mal d'activités sportives : équitation à la maison, quidditch et danse à Poudlard. Parfois danse à la maison quand aller à l'école de d'Adrien ne signifiait pas voir Anabelle (qu'il persistait à appeler « Belle » en dépit de tous les efforts d'Opaline pour lui prouver que ce surnom n'était absolument pas adapté).

    Mina tiqua ensuite sur la notion de problèmes. Opaline se mordit la lèvre (à défaut de la langue), peu à l'aise à l'idée d'expliquer à la jeune fille ce qui se tramait dans les pensées tordues de certains de leurs camarades. « Et bien, le problème c'est que normalement ce n'est pas à toi de t'adapter à eux mais à eux de s'adapter à toi, malheureusement la tolérance n'est pas toujours... de mise dirons-nous. Ils commencent par se moquer et ensuite ce sera quoi ? Je m'inquiète un peu pour toi Mina, certains élèves subissent des brimades dans cette école, et je voudrais éviter que tu en fasses partie. » Ce qui était difficile puisque 1) elle n'était pas en permanence avec Mina, 2) elle avait beau être pleine de bonnes intentions, on ne pouvait rien contre la bêtise humaine. Elle pourrait toujours mener des expéditions punitives si jamais le pire devait arriver (sachant que pour Opaline, même bousculer Mina serait déjà de trop), sauf que cela ne résoudrait les choses que de manière superficielle. Et il pourrait y en avoir d'autres. Mina ne devait pas devenir la cible de ces gens-là, à aucun prix, et en même temps, Opaline n'avait pas envie qu'elle change pour se faire accepter. Bref, le voilà le problème, et il était insoluble aux yeux de l'adolescente.
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Ξ Sujet: Re: Protectrice des faibles et des opprimés (ou pas) PV   Protectrice des faibles et des opprimés (ou pas) PV EmptyJeu 30 Oct - 20:42

Tandis que, au fond de l’arrière-boutique d’Ollivander, Anabelle Montgomery était probablement en train de se gratter vigoureusement les oreilles en redoutant l’arrivée imminente d’une otite carabinée (sans doute le cadeau d’un de ses – beaucoup trop – nombreux neveux), Wilhelmina, elle, fixait Opaline d’un air de perplexité polie, visiblement peu convaincue par les explications empiriques de sa camarade. Si elle admettait parfaitement qu’il était impossible de connaître quelqu’un en le réduisant à sa simple apparence, elle n’en demeurait pas moins persuadée que celle-ci donnait une assez bonne idée de la personnalité des uns et des autres. Bien entendu, il y avait toujours le risque que ce premier jugement ne devînt définitif, mais la majorité des gens n’était pas assez bête pour tomber dans le panneau de la superficialité. Non. Sûrement pas. En tout cas presque jamais. Ou alors seulement de temps en temps. Mais certainement pas au quotidien et dans le moindre rapport humain. N’est-ce pas ?

Wilhelmina sentait que ses certitudes commençaient à vaciller. S’efforçant de faire le point, elle fronça les sourcils et se mit à loucher légèrement, comme toujours lorsqu’elle se concentrait, ce qui lui donnait des airs de simplette qui n’étaient pas pour arranger sa réputation. Contrairement à ce que la Gryffondor semblait croire (mais, là encore, ne disait-elle pas cela uniquement par pitié ?), Mina n’était pas persuadée de valoir plus que ce que ses airs négligés annonçaient. Pourtant, à bien y réfléchir, que disait sa manière de s’habiller à son sujet, sinon qu’elle était une petite gourde mal à l’aise ? Pas grand-chose. Ses chaussettes avaient beau être dépareillées, en aucun cas elles ne brandissaient une pancarte « attention, humaine dangereuse, ne pas approcher » : alors pourquoi personne ne lui parlait jamais ? Qu’on la prît pour une gentille nigaude et qu’on s’adressât à elle avec une condescendance mal déguisée ne la dérangeait pas, car elle était la première à reconnaître qu’elle n’était pas très maligne, mais elle commençait à s’étonner de ce que sa manie de porter des habits élimés soulevât l’hostilité de certains de ses pairs. Se pouvait-il donc qu’Opaline fût dans le vrai ? Ou alors était-ce simplement l’assurance de la jeune fille qui rendait ses arguments recevables ? A moins, bien entendu, que Wilhelmina, si peu habituée à converser aussi longtemps avec ses camarades, ne se révélât particulièrement influençable dans ses opinions ?

L’espace d’un instant, la Serdaigle se surprit presque à en vouloir à Opaline d’être venue la tirer de ses pensées : quelques minutes plus tôt encore, elle ne se souciait pas le moins du monde de ce que les autres pouvaient chuchoter sur son passage, et voilà que maintenant, elle sentait monter en elle la honte, le désarroi et, par-dessus tout, l’impression tenace de ne pas avoir sa place à Poudlard. Tant bien que mal, Wilhelmina tenta de refouler la vague de tristesse qui menaçait de l’étrangler mais elle ne parvint qu’à déglutir en produisant un petit bruit humide. La gorge nouée, Mina n’avait plus qu’une envie : courir se cacher dans son dortoir pour pleurnicher tout son saoul, la tête enfouie sous son oreiller. Mais pas avant d’avoir mis ses chaussettes à brûler. Hélas ! Tout tentant que fût cet horizon, elle ne pouvait pas planter Opaline comme une malpropre afin de mieux se lamenter sur son sort, pas après tous les efforts que la Gryffondor avait déployés pour se montrer gentille avec elle. Wilhelmina n’était peut-être qu’une geignarde mollassonne, elle n’en était pas pour autant une ingrate.

Ainsi, elle remit à plus tard son programme « plaintes et jérémiades » et répondit à la jeune fille, d’une voix mal assurée :
-Je… Je... Enfin… Je ne sais pas… Je veux dire… Je… Je veux bien qu’on me donne des… Euh… Conseils mais… Tu crois qu’elle va avoir le temps ? Parce que… Ben… Je veux dire… Elle… Euh… ne me… euh… connait pas… Acheva-t-elle avec maladresse. Elle avait voulu dire qu’elle n’était qu’un cas désespéré dont une fashionata émérite n’avait probablement pas envie de s’encombrer, mais elle n’était pas arrivée à le formuler sans paraître trop mélodramatique. Et puis tu vois, rajouta-t-elle d’un ton résigné, je ne sais pas si ce sera très utile… En fait, même quand mes vêtements sont normaux, je finis toujours par les abîmer ou les salir bêtement... Pourtant je te jure que j’essaie de faire attention… Mais c’est comme si j’avais la poisse ! ça ne m’arrivait pourtant jamais, avant… Assura-t-elle, faisant ainsi référence aux années qui avaient précédé son entrée à Poudlard.

C’était, réalisa-t-elle subitement, la plus stricte vérité : elle avait bien fait quelques mauvaises chutes qui avaient abîmé ses pantalons, ou étalé de la peinture sur ses affaires, mais ni plus ni moins que les autres enfants de son âge. Or, depuis qu’elle était arrivée à Poudlard, les taches et autres déchirures semblaient être devenues sa marque de fabrique : à croire qu’elle subissait les conséquences d’un maléfice !  * Oh ! Ne sois pas sotte ! * Se morigéna-t-elle aussitôt. * Comme si quelqu’un s’était vraiment amusé à te lancer un mauvais sort… Pffff ! Ma pauvre fille, tu dérailles complètement… Continue comme ça et tu vas sortir de cette école négligée et paranoïaque, quel programme ! *

Malheureusement pour Wilhelmina, la suite des événements ne l’aida pas à calmer sa psychose naissante :
- Des… Des brimades ? Répéta-t-elle en écarquillant les yeux d’un air affolé. Mais… Ici ? Je veux dire… Cette année ? Je veux dire… Enfin… Je n’ai rien remarqué ! S’exclama-t-elle. La jeune fille tombait visiblement des nues, ce qui en disait long sur son implication dans la vie de l’école, et paraissait soudain très fébrile : savoir qu’on riait de ses collants filés était une chose, mais redouter d’être attaquée dans les couloirs en était une autre, et, avec ses piètres performances en classe, Mina se savait incapable de lancer un maléfice efficace à un agresseur potentiel. Ce qui, de toute façon, était rigoureusement in-ter-dit. Quant aux quelques piastres qu’elle avait en sa possession, elles ne suffiraient pas à lui assurer les services de gardes du corps zélés… Misère ! Etait-elle donc condamnée à être négligée, paranoïaque et défigurée pour parfaire le tableau ? Ah ! Que la chouette qui avait apporté sa lettre d’admission à Poudlard ne s’était-elle perdue, se lamenta la Serdaigle, tandis que la vision fugitive de ses anciens camarades de l’école élémentaire, tranquillement assis dans des salles de sciences ou d’anglais, lui traversait l’esprit. Enfin… Balbutia-t-elle encore, C’est… C’est… C’est très grave ! Et personne ne fait rien ? Les… Les professeurs ? Les préfets… Ils sont censés veiller à ce genre de choses, non ? Ils ne sont pas impliqués dans ces affaires ? Ils ne couvrent quand même pas les coupables ! S’offusqua-t-elle, prête à tout entendre. Elle inspira profondément avant de poursuivre, très sérieuse : Dans ce cas, je suppose que c’est à moi d’aller dans leur sens si je ne veux pas de problème… Je veux dire… Si ce ne sont pas des gens très conciliants, il va falloir que je le sois, moi, conciliante, parce que je ne suis pas de taille à les intimider, termina-t-elle, lucide.

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Ξ Sujet: Re: Protectrice des faibles et des opprimés (ou pas) PV   Protectrice des faibles et des opprimés (ou pas) PV EmptySam 1 Nov - 19:00


    « Si je te la présente, elle te connaîtra. » Balaya Opaline avec son assurance habituelle, en plus elle ne connaissait pas encore Arwenn mais dès qu'elle la rencontrerait, elle verrait que c'était une fille géniale. Il y avait tout un tas d'abrutis finis à Poudlard et dans le reste du monde, mais il y avait aussi des gens très biens. Arwenn en faisait parti et Mina aussi même si visiblement le reste de l'école n'avait pas l'air très pressé de le découvrir. Peut-être que c'était aussi parce que Mina n'était pas franchement ouverte comme fille. Opaline s'était souvent fait la réflexion.

    « Il suffit que tu ais assez de vêtements pour te changer souvent. » Comme ça plus de problèmes : dès qu'elle abîme ses vêtements, elle en change ! Facile, non ? Peut-être un peu trop ? Bah, ce n'était qu'une proposition, elle n'avait aucune idée du montant de l'argent de poche de sa camarade, elle-même étant un peu coupée de ce genre de considérations terre à terre. Elle avait nettement plus de vêtements qu'elle ne pouvait en porter, et elle en aurait bien volontiers donné quelques uns à Mina si elles avaient fait la même taille, mais ce n'était pas le cas et elle était très nulle en couture. En plus, il était possible qu'elle le prenne mal si Opaline avançait ce genre de proposition, après tout, elle-même était vraiment très orgueilleuse et très fière. Elle n'accepterait pas de porter les affaires de quelqu'un d'autre même si sa vie en dépendait ! Du moins est-ce ce qu'elle dit lorsque sa vie n'est pas en jeu « Et puis, tu ne peux pas être si maladroite que ça. A mon avis, tu as peur de tes propres bêtises alors tu angoisses et fatalement tu fais une bourde. Tu devrais prendre exemple sur moi, je me fiche complètement de me planter, après tout je suis Opaline Montgomery. » Elle ponctua sa phrase d'un jet de cheveux très Ernie Macmillan et posa un poing sur sa hanche. « Et toi tu devrais leur montrer qui est Wilhelmina Kilgarvan une bonne fois pour toute. » C'est à dire une chouette fille, peut-être pas très à l'aise dans le monde des sorciers, mais gentille et sérieuse.

    C'était le seul moyen d'éviter que la jeune fille ne tombe dans le club des opprimés de cette école où, à force de vivre les uns sur les autres, les adolescents pouvaient facilement finir par en venir aux mains. L'internat, ça noue des liens, mais pas que des positifs. Après tout, ça avait quand même fait croire à Christian qu'il pourrait un jour se marier avec sa cousine Opaline n'était pas étonnée que Mina ne soit pas au courant des brimades parce qu'elle n'écoutait pas assez les potins pour ça (qui iraient les lui raconter d'ailleurs ? Opaline les apprenaient seulement à Sterne elle!). « Personne ne se vante d'être une victime, et les imbéciles ne sont quand même pas assez bêtes pour le crier à tue tête. C'est normal que tu ne le saches pas, n'empêche que ça arrive souvent, surtout de la part des Serpentards, mais il ne faut pas croire, chaque maison a son lot de crétins. » Même si elle aimait bien Sebastian et qu'il n'était pas capable de faire du mal à une fille sans défense comme Mina, il était l'un des plus gros fauteurs de troubles de l'école et il passait son temps à se battre. Ce n'était pas spécialement intelligent, surtout que la plupart du temps il tapait et il réfléchissait après aux conséquences. Opaline aussi en venait aux mains si elle le jugeait utile, elle pouvait même le faire en bande organisée (ce qui était une circonstance aggravante) toutefois elle pesait toujours le pour et le contre avant. Elle ne connaissait personnellement aucun cas de Gryffondors harceleur/violents vraiment gratuitement, mais ça devait sûrement exister, sauf qu'elle n'avait pas ce genre de relation, un point c'est tout.

    « Oh, non, non, personne ne couvre personne, sauf que certains préfets sont dans le lot des victimes, et les professeurs ont du mal à être partout en même temps. Beaucoup de choses se passent loin de leur regard, et parfois ceux qui sont harcelés ne veulent pas en parler… les cas dont j'ai eu connaissance, je les ai appris parce que leurs amis sont avec moi au club et qu'on est tous pareils, on essaie de protéger nos amis. Comme moi j'essaie de te protéger en te mettant en garde... » Elle avait cependant réalisé qu'elle avait surtout réussi à paniquer Mina. Alors qu'elle voulait juste qu'elle soit vigilante lorsqu'elle traînait dans les couloirs, et tant qu'à faire qu'elle envoie se faire paître chez les Gobelins ceux qui se moquaient de ses fringues. C'était compliqué d'aider les gens contre leur grès, elle le réalisait de plus en plus au fur et à mesure de sa conversation avec Mina. Merlin seul savait pourtant combien elle était motivée ! Même si elle ne passait pas tout son temps avec la serdaigle, elle prenait son bien être avec le plus grand sérieux depuis qu'elle avait réalisé lors de leur première année que la jeune fille était un peu isolée dans l'école et qu'elle n'était pas très à l'aise avec son nouvel environnement. Opaline essayait depuis lors de l'aider, mais comme elle était du genre trop directe, ça ne donnait jamais le résultat qu'elle escomptait. Elle prit les épaules de Mina et les pressa amicalement. « Écoute, tu ne dois pas t'inquiéter, si quelqu'un ose seulement te toucher du bout du doigt, je lui règle son compte. Tu es en sécurité, mais ça ne doit pas t'empêcher d'être vigilante et d'exiger un certain respect de la part de nos camarades. D'ailleurs pour la lessive, ça t'aiderait si je demandais à une de mes copines serdaigle de mettre ton linge à laver en même temps que le sien ? » Elle essayait d'éloigner le sujet du harcèlement et du danger histoire de ne pas inquiéter outre mesure Mina (même s'il était potentiellement déjà trop tard). Elle ne connaissait pas beaucoup de filles à Serdaigle, Eden la préfète de la maison et Alice, une des deux pouvaient probablement venir au secours de Mina pour sa gestion du linge par les elfes. Le vrai soucis avec son amie c'était qu'elle ne demandait jamais d'aide (et finalement c'était ce qui inquiétait le plus Opaline dans le cas où il se passerait quelque chose de grave), car il y avait sûrement plein de filles sympas pour aider Mina… pour peu qu'elle prenne la peine de faire savoir qu'elle avait besoin qu'on le fasse.
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