Ξ Sujet: Regarde comme je progresse ! PV Lun 30 Mar - 9:23
PV Max
Depuis plusieurs années, Linwood était très amie avec Max. Mais le fait était qu'elle avait pas mal d'amis dans Poudlard et qu'elle ne pouvait pas parler à tout le monde avec la même constance, surtout quand l'ami en question a un an de plus et n'est pas dans la même maison. En plus, il s'était fâché avec Ava pour elle ne savait trop quelle raison ce qui avait encore un peu plus compliqué le réseau de communication car, bien entendu, Linwood passait pas mal de son temps libre (si on peut appeler comme ça un boulot de préfète) avec sa collègue. Mais là, elle l'apercevait au loin et elle était bien contente car elle avait justement un peu de temps devant elle avant son prochain cours (c'était la pause de midi). Elle traversa le parc à grandes enjambées et elle tapota l'épaule de Max pour qu'il se retourne, lorsqu'il le fit, il se retrouva face à la rouquine qui lui souriait avec simplicité. « Coucou toi ! Tu vas bien ? » Elle avait traversé plusieurs moments difficiles depuis la rentrée mais elle commençait doucement à remonter la pente grâce à la présence de ses amis. Elle avait encore un peu de mal à vivre l'absence de Connor mais s'il fallait être honnête, elle avait fini par s'y habituer, surtout qu'elle avait eu pas mal de choses à penser avec ce qui s'était passé avec Terence, d'ailleurs elle s'était fixée des objectifs qui – une fois n'est pas coutume – n'avaient aucun rapport avec Connor. Elle savait depuis quelques temps qu'elle avait à peu près dompté sa maladie. Ce n'était pas parfait, mais elle avait bien analysé la question avec les médecins qui la suivaient depuis l'enfance et il semblait évident que si elle ne s'était pas évanouie lors de son accident avec Terence, c'était qu'elle commençait à avoir une certaine maîtrise. Toucher les objets à main nue la dégoûtait toujours un peu, de même que les personnes, mais c'était devenu dans l'absolu, et plus de manière systématique. Elle ne tournait plus de l’œil pour autant même si elle continuait à se protéger. De toute façon, après dix ans passés à porter des gants en permanence, sans, elle se sentait un peu nue. Comme son plan consistait à appliquer tous les efforts qu'elle avait fait pour Connor à l'ensemble de ses amis, elle enleva un de ses gants et tendit la main à Max, le regard pétillant.
« On se sert la main ? Je t'aurais bien fait la bise mais j'aurais peur que Ava m'étripe. » La jalousie de sa collègue n'était pas un secret même si les deux préfètes n'en parlaient jamais. Linwood acceptait facilement de parler de ses propres problèmes de cœur, mais elle n'oserait jamais se mêler de la vie sentimentale des autres. Enfin, ça, c'était la théorie car elle venait effectivement de lancer une petite taquinerie, mais elle n'irait pas trop loin si elle sentait que Max n'était pas à l'aise. Surtout qu'elle comptait plutôt l’impressionner avec ses progrès fulgurants ! S'ils devaient parler amour, elle devrait admettre qu'elle commençait à baisser les bras pour Connor. Elle voulait se déclarer quand il reviendrait mais elle ne savait même pas par quoi commencer. Elle savait qu'elle l'avait poussé à accepter d'aller là-bas parce qu'elle croyait qu'il serait champion. Finalement, il ne l'était pas, et du coup elle s'était sentie abandonnée, surtout quand elle avait eu son problème avec Terence. Bref, elle espérait sincèrement que le sujet des relations amoureuses en resterait aux trucs un peu superficiels. A la limite, s'ils ne parlaient pas de Terence, c'était mieux aussi, mais elle n'était pas sûre que ce soit aussi facile car Max étant l'un de ses rares amis garçons, il avait certainement été un peu choquée qu'elle ne se soit pas confié. Mais c'était compliqué, elle avait vraiment pensé que ça s'arrangerait tout seul. Et puis, elle se souvenait comment Connor avait réagi quand il l'avait su, elle avait eu peur que les autres garçons de son entourage (sauf son frère évidemment) soient aussi en colère, et elle ne savait pas vraiment comment elle était supposée gérer ça. Car à la base, elle aurait préféré ce genre d'humiliation secrète. Sauf que désormais tout le monde le savait. Elle s'était tue pour rien, elle le voyait bien maintenant. Mais comme on ne ré-écrirait pas l'histoire, elle se contentait de faire avec les événements comme ils s'étaient déroulés et elle essayait de regarder vers l'avant.
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Maximilien Bowman
Parchemins : 629Âge : 23 ans {26/08/1992} Actuellement : Poursuiveur dans le Club de Flaquemare Points : 0
Maximilien avait été bouleversé d'apprendre ce qui était arrivé à Linwood. Il était devenu évident que plusieurs types de tyrans régnaient sournoisement dans les couloirs de Poudlard. Grayson - et ses sbires - n'étaient pas exactement des flèches. Grosse brute décérébrée étaient probablement le terme le plus adapté pour qualifier le jeune homme qui avait apparemment disparu de la surface de la Terre ? Sans doute pulvérisé par un mouvement de Krav-Maga particulièrement puissant de la part de Nasira. Il faisait usage de ses poings à la première occasion venue - ce que Max' détestait plus que tout -, mais au fond, Grayson restait une petite brute telle qu'il en existait toujours à leur âge. Il était prévisible. Quant à sa troupe de joyeux lurons, elle ne valait pas beaucoup mieux que lui. Au fond, Max' ne pensait même pas que Rudy soit réellement mauvais, par exemple. Du moins n'était-il pas le diable incarné. Juste un type gigantesque et pas très futé. Mais il s'avérait que face à cette première catégorie, en existait une bien plus vicieuse et répugnante. Les individus comme Terence. Une raclure de lavabo qui avait fort heureusement été viré de l'école, mais qui méritait bien, bien pire aux yeux du blond. Et il s'en voulait incroyablement de ne pas s'être aperçu de ce qui se passait à temps.
Maximilien connaissait Linwood depuis longtemps à présent, leur première rencontre se résumant à un échange tout simple et somme toute banal à la bibliothèque de l'école. La jeune Poufsouffle étant également proche de sa petite-sœur, elle avait ainsi toujours au moins gravité dans son cercle proche, même s'ils ne se voyaient pas forcément de manière régulière. Il avait beaucoup d'affection pour sa cadette, qui lui rappelait parfois Alex' - bien que les deux filles soient très différentes physiquement et même psychologiquement - et n'avait jamais saisi pourquoi elle avait le malheur d'être ciblée à ce point par leurs camarades. L'idée qu'on puisse se montrer aussi intolérant envers quelqu'un qui se conduise soi-disant de manière 'différente' dans une école où l'on enseignait la magie et où l'un de leurs professeurs possédait des sabots et une queue lui était toujours apparue comme incongrue, et révoltante. C'était du pur délire. Bien qu'occasionnellement cassant et trop porté sur le sarcasme, il n'avait lui-même jamais été trop soumis à des maltraitances de la part de ses camarades. Ses prouesses au Quidditch lors de ses plus jeunes années lui avaient garanti une certaine popularité au sein de Serdaigle et de sa promotion, et en dehors des habituelles confrontations précédant les matchs de grande envergure, il s'en sortait finalement assez bien. De la même manière, on aurait pu penser qu'accéder au poste de préfète - qui était donc une position d'autorité - aurait garantie à Linwood une certaine immunité, mais ça n'avait malheureusement pas été le cas.
En ce début de mois de janvier, Maximilien avait décidé de braver le froid hivernal qui touchait l'Ecosse - au bout de dix-sept ans on finissait par s'y être habitué de toute façon, si, si ! - et s'était installé sur un banc, dans le parc de l'école. Il s'était emparé de l'unique exemplaire d'Il volait comme un fou - la biographie de Dai Llewellyn, le célèbre joueur de l'équipe des Catapultes de Caerphilly - à la bibliothèque, et en avait déjà dévoré un bon nombre de pages le jour précédent. Certes, il aurait pu se pencher davantage sur le devoir de Métamorphose que les septième années avaient à rendre pour la semaine suivante, ou les recherches à faire pour son prochain cours d'Etudes des Runes (parce que oui, Maximilien était le genre d'individu suffisamment péteux pour aimer annoncer qu'il savait traduire les runes, même si admettons-le, dans la vie courante ça n'avait pas grand intérêt. Mais c'était une faculté qu'il se targuait d'avoir, point final), mais fidèle à ses habitudes, il s'était désintéressé de sujets qui l'intéressaient peu pour se focaliser sur une seule chose. Et comme souvent depuis qu'il avait appris l'existence du monde magique, cette chose était le Quidditch. Pour sa défense, le prochain match de l'équipe de Serdaigle approchait, et c'était sa dernière année à Poudlard. Dernière occasion de briller, dernière opportunité de laisser une petite marque au sein du monde du Quidditch amateur. Après ça, finie la pratique du sport. Il conserverait ses neurones restants pour tenter de se faire une place au Ministère de la Magie, et occuper un rang d'influence parmi les sorciers dédiant leur temps à son sport favori.
Alors certes, lire la biographie d'un bonhomme qu'on surnommait le 'Dangereux' (ce qui, du point de vue de Max', forçait à la fois l'admiration et un brin de commisération) et qui avait connu un sort tragique - à savoir, dévoré par une chimère lors d'un voyage à Mykonos true story - n'était pas forcément ce que le commun des mortels pouvait visualiser comme une bonne manière de se préparer stratégiquement pour un match de Quidditch, mais le blond n'en avait pas grand-chose à faire. Ce type était fascinant. Il aimait prendre des risques, et ses performances sportives s'en ressentaient. Or, Max' adorait les gens qui sortaient du lot, qui avait un petit quelque chose de différent. Ils étaient intéressants. Et c'était typiquement le genre de personnes dont il adorait lire les exploits. Les récits complètement loufoques des sorciers d'antan lui apparaissaient comme bien plus intéressants que bon nombres de cours théoriques qu'il avait suivis au cours de sa scolarité.
Il en était à un passage particulièrement captivant, où Dai tentait une acrobatie incroyablement périlleuse pour éviter un cognard - mentalement, Max' visualisa Alexandra en train de tenter la même chose, s'appuyant sur ses nombreuses années de gymnastique, et comme souvent il avait à la fois envie de grimacer d'effroi et de s'enthousiasmer devant ce dont sa petite-sœur pouvait se montrer capable - lorsqu'il sentit une petite main lui tapoter l'épaule. Il se retourna et se redressa en réalisant qu'il s'agissait de Linwood, souriant devant l'air plutôt serein que lui adressait sa cadette. « Oh, salut Wood ! » Comme souvent depuis qu'il avait appris l'ampleur de ce qui était arrivé à la rouquine, Max' hésitait un peu sur la démarche à adopter. Il avait l'impression d'avoir failli à son amitié envers elle, en ne prenant pas conscience de ce qu'il se passait. Il aurait tellement voulu qu'elle lui en parle. Certes, il n'était pas exactement la personne à laquelle on pensait lorsqu'on cherchait un protecteur. Il était grand pour son âge, et plutôt sportif grâce aux entraînements de Quidditch, mais il n'était pas franchement impressionnant, ou doué pour se battre. Oui mais, ils étaient à Poudlard. Et ils étaient des sorciers. Dans ce monde-ci, son manque d'aptitude au combat au corps à corps comptait moins. Il était bon dueliste, et il était convaincu qu'il aurait pu faire quelque chose contre cet affreux personnage qu'était Terence. Mais à côté de ça, il savait très bien que tout ça n'était pas à propos de lui. Il n'était pas celui qui avait eu à gérer tout ça, il n'était pas celui que Terence avait torturé pendant tout ce temps. Il aurait juste voulu que Wood sache qu'elle pouvait toujours compter sur lui.
« Je vais bien oui ! Petite pause lecture. » dit-il en désignant le livre qu'il tenait à la main et qu'il venait de refermer soigneusement. Pas besoin de se faire étriper par la vieille Pince parce qu'il avait froissé un coin de page. « Et toi ? » interrogea-t-il avec sollicitude, espérant qu'elle comprendrait à travers ses mots qu'il référait à un peu plus que simplement l'avancée de ses cours ou le déroulement de son petit-déjeuner. « Tout va bien en ce moment ? » reprit-il après quelques secondes d'hésitation, décidant finalement que la méthode directe était toujours la plus probante. Pas la peine d'y aller par quatre chemins, en espérant qu'elle interpréterait son regard de Chat Potté comme une invitation à se confier. Bon, après, il n'était pas non plus son psy, et il n'était pas le plus doué quand il s'agissait d'interactions sociales - ses problèmes récents avec McCornick le démontraient amplement -, mais il était là quoi.
Il observa sa cadette enlever l'un de ses gants avec une curiosité non dissimulée, avant de lever un regard surpris vers elle quand elle lui proposa de lui serrer la main. Sans même parler du fait qu'elle se mit à mentionner Ava, ce qui était la valeur sûre pour lui faire perdre ses moyens, surtout en ce moment. Il lui adressa néanmoins un sourire en coin amusé, tendant la main à son tour pour la lui serrer avec bon cœur. Clairement, Linwood avait fait son petit bonhomme de chemin en six années passées à l'école, et ce malgré toute l'adversité à laquelle elle avait pu être confrontée. « Elle ne t'étriperait pas ! » répondit-il avec simplicité, sentant qu'il était de son devoir de défendre la préfète contre toute rumeur faisant d'elle une furie sanguinaire mais bon on ne va pas se mentir McCornick, on sait très bien comment Hanna a fini à l'infirmerie, hein ! Il avait conscience que c'était complètement stupide, mais il aurait limite préféré que le contraire soit un tout petit peu vrai. Seulement il semblait que la seule raison pour laquelle McCornick se montrait irritée à l'égard de Hanna était la perspective qu'elle puisse blesser le blond *kof kof* pardon, chat dans la gorge, rien d'autre. Franchement, il ne s'y retrouvait plus très bien. Mais dans tous les cas, elle n'irait certainement pas en vouloir à Linwood ! Surtout lorsque voir celle-ci faire la bise à un autre élève relevait quasiment de l'inédit. « Je pense qu'elle serait plutôt aussi impressionnée que moi, Wood. » ajouta-t-il en souriant avec sincérité. « Enfin, on se reparle à peine... Et je ne peux pas parler à sa place, mais... Bref, je ne vois pas pourquoi elle ne partagerait pas mon avis là-dessus... » continua-t-il avec moins d'aisance, et surtout vaguement embarrassé. Par Merlin, que c'était gênant. Mais bon, il reparlait à Ava, ce qui était déjà un miracle en soi, et ça valait donc le coup d'être noté. Même si leur discussion dans les escaliers n'était pas exactement passée inaperçue.