Chez nous pour la première fois [PV]

Chez nous pour la première fois

Carry & Asher

J'aimerais me réveiller sans mémoire, redécouvrir ce que je sais déjà. Cherche Iris qui n'a pas vu la Rose, je veux brûler encore une fois au brasier des premières fois. Croisons nos mains, joignons nos pouces.

Sur les conseils de Damon (ou les non-conseils, tout dépendait comment on voyait les choses), Charisma s'était ouverte à son petit ami sur leur situation. Si elle n'avait pas vraiment réussi à aborder le sujet d'Axel (sujet sensible, même pour elle, car elle avait beaucoup souffert à cause de son ex), en revanche elle était parvenue à obtenir qu'ils étaient tous les deux d'accord sur une chose : vivre séparément n'était plus très utile, et il serait mieux pour les enfants qu'ils aient un chez eux pour tous les quatre (cinq en comptant l'elfe de maison Dorémi).

« Où dois-je mettre les cartons de monsieur Erik, mademoiselle Charisma ? » Lui demanda d'ailleurs l'elfe qui venait de transplaner au côté de sa maîtresse. Comme tous les elfes sous contrat, elle portait un assemblage de torchons propres qui lui tenaient lieu de vêtement. Un jour, Carry avait proposé de lui donner de vrais vêtements, de la libérer autrement dit, mais sans que cela ne signifie qu'elle ne la voulait plus près d'elle. En fait, Carry avait vaguement proposé de la payer, mais Dorémi s'était mise à réagir comme le font beaucoup d'elfes : en pleurant. Alors l'anglo-russe avait cessé de chercher à comprendre (elle qui avait appartenu à Andrew ne comprenait pas qu'on puisse aimer la servitude, mais en même temps Dorémi était comme une mère de substitution pour elle, elle ne voulait pas la blesser). A défaut de vêtement, quand elle avait choisi leur nouvelle maison pour Asher, les enfants et elles, elle avait pris la peine d'en choisir une avec une petite pièce qui servait autrefois de grand cagibi, et l'avait transformé en confortable petite chambrette pour son elfe. Elle tenait à dormir près de la cuisine, alors il n'y avait pas eu d'autres espaces possibles, sinon, Carry aurait volontiers travailler plus pour faire aménager les combles ou prendre plus grand.

La petite maison qu'ils avaient choisi était en banlieue et elle était très mignonne. Les pièces n'étaient pas très grandes, mais Carry en avait fait quelque chose de chaleureux et de douillet. Les enfants partageaient une chambre, Charisma ayant souhaité qu'ils gardent une pièce en plus (actuellement un bureau) pour plus tard… soit quand les garçons seraient adolescents pour qu'ils aient chacun une chambre, soit pour accueillir un troisième enfant dans leur famille, ce qui était un projet à plus long terme auquel elle ne s'était pas encore ouverte à Asher.

Il n'était pas nécessaire de mettre la charrue avant les bœufs après tout, et ils avaient déjà deux superbes (et bruyants) garçons. Sauf que techniquement Erik n'était que son fils à elle, et Asher ne pouvait même pas l'adopter en son nom vu que Axel l'avait reconnu, et le problème était le même avec Liam, le fils d'Asher. Un enfant à tous les deux, ça plairait à Charisma… mais d'abord, il fallait finir de s'installer et apprendre à vivre tous ensemble pour de bon ! Car cela demanderait forcément quelques ajustements, surtout avec le travail dangereux de Carry. Elle ne se faisait pas d'illusion, c'était forcément plus facile pour Asher de ne pas se faire de soucis quand il ignorait tout simplement où elle était, maintenant, il serait au courant quand elle partirait en mission. Au moins, Dorémi ne serait plus la seule à se faire du mauvais sang.

Un bruit fit se retourner la brunette qui venait de répondre à son elfe de mettre les vêtements de Erik dans l'armoire la plus au fond de la chambre des garçons. « Asher ! » Elle se leva, elle était en train de trier et de ranger les livres, ce qui mettrait fin à l'installation de la pièce à vivre, un petit salon où elle avait soigneusement mise des photos d'eux tous, mais aussi de leurs proches, comme Damon et Faith (mais pas seulement).

« Tu aimes la décoration ? » demanda-t-elle en s'approchant gracieusement de son petit ami, un sourire discret aux lèvres. Une fois à son niveau, elle l'embrassa. « Je pense qu'on va être bien ici. » La preuve, c'est qu'elle arrivait déjà à l'y tutoyer, chose qui ne lui venait pas toujours naturellement quand elle n'était pas dans des endroits où elle était à l'aise.