Ξ Sujet: (libre) Z'auriez pas vu un lutin? Jeu 11 Fév - 12:29
Pathétique. Pour sa première semaine de stage, Dylan éprouvait une profonde déception. Non, il était toujours autant passionné par la faune magique, de ce côté là, rien n’avait changé. Mais son département avait un peu trop tendance à oublier que le statut de stagiaire n’impliquait pas obligatoirement une dévotion complète à toutes les tâches ingrates que ses supérieurs ne daignaient pas réaliser eux-même. L’ambiance n’était pas vraiment chaleureuse pour ces premiers jours, même si le jeune homme y mettait du sien. Le deuxième jour on lui avait demandé de trier les fiches « Incident » des dix dernières années par lot de créatures. Il avait terminé à peine la veille, et bien au-delà des heures de travail qui lui étaient prévues. Mais ça, ce n’était rien comparé aux excursions imposées dans le Ministère pour aller accomplir des missions toutes plus fastidieuses les unes que les autres. Un bizuthage. Voilà ce que c’était. Quoi d’autre ? Avec son air presque angélique et son tempérament conciliateur, il était facile de croire qu’il pouvait s’écraser face à tout ce qu’on pourrait lui infliger. Et ses collègues en profitaient allègrement.
Poudlard lui manquait. Il lui semblait que ces sept années étaient passées à la vitesse de l’éclair. La bibliothèque de Poudlard lui manquait. Celle du Ministère était trop aseptique, trop fréquentée pour qu’il puisse s’abandonner parmi les dizaines de milliers d’ouvrages qu’elle contenait. Et pourtant, il le souhaitait depuis longtemps, ce stage. Il avait fallu présenter un dossier béton, se préparer suffisamment longtemps à l’avance, et les chances d’avoir une réponse positive étaient bien maigre. Mais il avait réussi, et un stage d’un an lui avait été proposé dès son année post-Poudlard. D’abord heureux, puis impatient, sa première semaine lui avait fait bien vite oublier qu’il en avait bavé pour avoir cette place. En dépit de cette maltraitance qu’il subissait, ses ambitions professionnelles étaient toujours intactes et il espérait encore pouvoir un jour faire carrière dans ce milieu, il était trop passionné par la faune magique pour se laisser impressionner par quelques abus de pouvoir.
Et ce matin, Dylan était à nouveau victime d’une de ces missions ingrates qu’on lui infligeait depuis plusieurs jours maintenant. Les sous-sols de Sainte Mangouste étaient infestés depuis plusieurs mois par une horde de Lutins de Cornouailles, qui semblaient avoir été introduits là de façon plus ou moins malintentionnée. Le département était sur l’affaire depuis un long moment, menant enquêtes et investigations, tandis que des équipes de désinfestation avaient été envoyées sur place pour nettoyer les lieux et les débarrasser de ces trouble-fêtes. Il y avait dans le département un lieu spécial pour stocker les créatures, dans des cages, en attendant de les renvoyer (quand c’était possible) dans leur environnement naturel, ou de les éliminer quand elles remplissaient les critères adéquats, voire de les étudier. Ce lieu était bien entendu hautement sécurisé. Cependant, un lutin avait trouvé le moment idéal peu avant d’être enfermé pour s’échapper…
Bien entendu, on avait envoyé Dylan pour le trouver (dans l’immense surface que représente le Ministère de la Magier…) et le ramener. Neutraliser un lutin de Cornouailles était d’un niveau enfantin, mais le chercher et le trouver, c’était autre chose… Et voilà donc Dylan, en train de passer en revue d’abord l’étage de son département, sans trace de ce malicieux Lutin, puis, de décider de passer aux étages inférieurs. Une longue matinée, voire une longue journée l’attendait, il en était certain.
C’est dans cet état d’esprit hautement positif qu’il attendait l’ascenceur. Il contrôlerait les étages inférieurs avant de s’attaquer aux étages supérieurs, c’était ce qu’il lui semblait de plus logique. Ce lutin, malgré ses mauvaises intentions, n’avait pas pu aller bien loin. Quelqu’un l’aurait sûrement remarqué, surtout s’il était passé par l’ascenceur. Après quelques secondes interminables, celui-ci se présenta enfin devant Dylan, qui attendit l’ouverture des portes pour y pénétrer, toujours avec son air abattu. Les portes se refermèrent. Dylan réalisa alors qu’il n’était pas seul dans la petite surface que représentait cet ascenceur…
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Ξ Sujet: Re: (libre) Z'auriez pas vu un lutin? Sam 13 Fév - 19:55
Laurell était efficace. Elle avait même postulé pour le titre de Miss Efficacité mais elle avait loupé le titre in extremis Tant pis, l’année prochaine. De toute évidence le comité 2011 n’était pas très performant… Elle avait traité un nombre de dossier assez important au cours de sa petite carrière ministérielle, et ce en un temps qu’elle jugeait record (après ça n’engageait qu’elle, peut-être était-elle un escargot aux yeux de ses supérieurs, mais comme elle n’avait pas été renvoyée et qu’elle avait même été titularisée, elle ne s’estimait pas trop mauvaise dans ce qu’elle faisait…). Surtout que bien qu’elle ait très bon fond, elle n’était pas du genre facile à vivre, aussi pensait-elle avoir été retenue d’avantage pour la qualité de son travail que pour son caractère exceptionnel.
La jeune femme, ex Serpentarde, n’était pas du genre à avoir sa langue dans sa poche et lorsqu’elle avait un truc en travers de la gorge, elle n’hésitait pas à le faire comprendre très rapidement (de façon plus brutale que soft, c’était là son tout petit ‘défaut’). Son soucis actuel n’était rien de plus, rien de moins que le couple formé par Cameron et la blondasse italienne (que d’amour, que d’amour) prénommée Maïlys. Rappelons que de base, elle s’entendait plutôt bien avec cette dernière, mais si on lui piquait son mec (comment ça, elle n’est jamais sortie avec ???), et bien forcément, l’amour disparaît… Mais elle allait gérer la situation. Au pire, elle tuerait la blonde, si vraiment ça devenait nécessaire. Adam et elle étaient sur le coup, ils allaient fort bien s’en sortir. On ne rigole pas avec Laurell Heap. Cameron devrait pourtant le savoir, depuis le temps !!! Le doux naïf…
Tout ça pour dire que ce jour-là, elle avait été un peu plus lente que d’habitude et que ça l’énervait. c’était foutu pour être Miss Efficacité, le comité 2012 ne ferait jamais l’impasse sur cette baisse de productivité !! Jamais !Ce n’était pas dans ses habitudes de traîner la patte, mais elle avait du mal à rester concentrée (forcément ce n’était pas sa faute mais celle des deux autres là…). Alors qu’elle montait dans l’ascenseur, elle repassait le film de sa journée dans sa tête. Elle avait eu très envie de rester dans son plumard ce matin-là, au réveil, et à bien y réfléchir, elle trouvait que c’était une meilleure solution que d’être ici à ruminer dans son coin… Elle aurait dû écouter son instinct. Il faut toujours écouter son instinct… Il fallait qu’elle prenne l’air, qu’elle sorte. Ce soir, elle allait mettre sa baguette sous la gorge de ses trois colocs, alias sa cousine Linoah Heap, son cousin Corey Heap et la pièce rapportée (plus communément appelé Adam Crawford) et elle allait les obliger à sortir avec elle. Oui, là comme ça, vu sous son œil las, ça semblait être une excellente idée. La meilleure qu’elle puisse avoir en tout cas. Qu’ils coopèrent de gré ou e force l’importait assez peu à dire vrai. Ce qui comptait, c’était qu’elle s’amuse !
L’ascenseur amorçait sa descente quand il s’arrêta à un étage intermédiaire. Elle attendait patiemment qu’il atteigne sa destination et observa à peine le nouveau venu à bord. En fait, elle n’aurait sans doute trop rien relevé s’il n’avait pas eu l’air si… désespéré. Aussi horrible cela soit-il à dire, cela réconforta quelque peu la sorcière, pas dans le sens : ‘chouette j’adore quand les gens dépérissent sous mes yeux…’ Non, bien sûr que non… Plutôt dans le sens : ‘ha super, finalement il y a pire que moi, tape m’en cinq jeune inconnu !!!’. Et comme elle n’avait jamais peur d’ouvrir grand sa petite bouche, elle ne se gêna pas pour lui faire une réflexion. Et non, le fait qu’ils ne se connaissent di d’Eve, ni d’Adam ne la dérangeait aucunement :
« Ouaou, tu transpires la motivation… »
Oui oui c’était ironique, on s’en doute tous. Elle le jaugea rapidement, analysant son profil d’un œil absolument pas averti : il faisait jeune (oui c’est la gamine de vingt-trois ans qui le dit, tout à fait !), il devait être nouveau, mais pas assez nouveau pour être classé comme ça, puisqu’il semblait déjà être terriblement blasé… Elle décida que pour savoir, l’idéal était encore de demander ce qu’elle fit sans trop se poser de question :
« Tu es nouveau non ? Tu aimes tellement ton métier que tu es déjà blasé ou tu accumules les problèmes ? Pour information, les deux réponses sont valables, je ne suis pas ta supérieure, donc je m’en fiche pas mal si le problème vient de ton absence d’intérêt pour tes missions, ce n’est pas moi qui irait te balancer. »
Et côté secrets, elle était au point, ministère des mystères oblige.
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Ξ Sujet: Re: (libre) Z'auriez pas vu un lutin? Sam 13 Fév - 21:53
Cela faisait désormais cinq ans que Cameron était entré au Ministère de la Magie. Il avait toujours du mal à y croire quand il y repensait. Il ne voyait pas comment tant d’années avaient pu passer sans qu’il ne s’en aperçoive. Puis, quand il regardait le temps qui passait et sa vie qui avançait, il se rendait compte que tout était normal. Cela faisait désormais presque trois ans qu’il sortait avec une de ses collègues et ancienne camarade de Poudlard. Maïlys Di Bartolomeo et lui n’étaient en soit, jamais amenés à se rencontrés. Encore moins à se retrouver en couple. Et pourtant, trois ans plus tard, voilà qu’ils étaient toujours en couple. Heureux, c’était une autre chose encore. Ils étaient bien, mais Cameron ne savait pas vraiment s’il était amoureux de la blonde ou non. Pourtant, on aurait pu croire qu’après tant d’années, il s’était fait une idée. Mais leur couple était tellement différent des autres. Ils avaient déjà, au début de leur relation, mis énormément de temps pour se considérer effectivement en couple. Plus encore avant de s’embrasser. Mais cela allait à l’un comme à l’autre et le temps était passé tranquillement. Et voilà où il en était maintenant.
Dans sa carrière, tout avançait comme il le voulait. Cameron avait eu l’idée saugrenue, plus jeune, d’espérer entrer dans les hautes sphères du Ministère. Dans l’idéal, il aurait aimé être Ministre de la Magie. Mais on parlait là de rêves d’enfants. En tant qu’adulte désormais, Cameron visait un tout autre poste. Être Ministre de la Magie n’était finalement plus ce qu’il désirait être. C’était trop tout. Trop compliqué, trop risqué, trop dangereux pour l’homme prudent qu’était le jeune homme. Adolescent déjà, il faisait attention à ce qu’il disait et réfléchissait énormément pour ne parler que très peu. Un Ministre de la Magie ne pouvait se permettre un tel comportement et il le savait parfaitement. Faire des choix risqués suivant les évènements qui se passaient dans le monde magique, ce n’était pas pour lui. Aussi, il préférait largement être au service du Magenmagot. Peut-être, pourquoi pas, peut-être, devenir le président du tribunal sorcier. Il devait avouer que sa place était déjà envieuse, puisqu’il était l’assistant personnel de l’actuel président-sorcier du Magenmagot. Cela lui permettait, alors qu’il n’était qu’un pion dans l’échiquier, d’assister à de nombreux procès. Il faisait très attention à tout ce qu’il se disait, tous les signes parfois trop rapides pour les yeux fatigués des jurés.
Aujourd’hui, alors qu’il devait se rendre dans les salles d’audiences du Ministère, un paquet de feuilles volantes et de sorciers passablement dépassés l’interpellèrent. Sans qu’il ne comprenne ce qu’il lui arrive, Cameron se retrouva par terre, à moitié débraillé et complètement décoiffé. De quoi faire pester le jeune homme apprêté qu’il était. Le dossier qu’il portait était également avec lui s’était retrouvé éparpillé sur le sol. Le brun se releva en pestant, récupéra ses feuilles et se dirigea vers les ascenseurs, incapable d’expliquer ce qu’il s’était passé. L’ascenseur arriva quelques secondes plus tard et la porte s’ouvrit sur Laurell, sa meilleure amie et un autre jeune homme qu’il ne connaissait pas.
« Bonjour. » Fidèle à lui-même, même s’il était tout sauf le Cameron habituel pour le coup. La porte se referma et il s’adressa à la brune. « Salut Hell. Dis, t’as pas un truc étrange dans ton département des Mystères ? Je viens de me faire attaquer par je ne sais quoi… T’as vu l’état de mon dossier ?! »
Cameron, très soigneux, voyait rouge. Son dossier était en pagaille, lui-même était complètement débraillé et il ne savait pas ce qui lui était arrivé ! Parfois, travailler au Ministère n’était pas de tout repos !
acidbrain
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Ξ Sujet: Re: (libre) Z'auriez pas vu un lutin? Lun 15 Fév - 11:15
Les soubresauts intempestifs de l’ascenseur, qui obéissait à une trajectoire mystérieuse, instauraient une atmosphère particulièrement oppressante dans la petite surface où se tenaient les deux jeunes sorciers. Dylan contempla très rapidement la jeune fille –plus âgée que lui visiblement, mais de très peu– qui se tenait à ses côtés. Sa magnifique chevelure brune et son visage gracieux, de même que sa silhouette délicate la rendaient très agréable à regarder. Cependant, elle semblait elle aussi préoccupée et avoir besoin de vacances. Dylan n’était pas de ces hommes qui regardent les femmes avec une faim malsaine, il se satisfaisait principalement de relations douces et délicates, les échanges farouches et les plaisirs de la chair lui paraissaient bien moins alléchants qu’une délicieuse soirée en bonne compagnie à siroter un sirop de myrtille et à refaire le monde. Néanmoins, il restait un homme avec ses désirs et la beauté d’une créature humaine ne pouvait le laisser indifférent. Cela s’arrêtait bien évidemment là, mais c’était suffisant pour le déstabiliser un peu et le rendre plus maladroit qu’il ne l’était déjà par habitude.
« Je suis là depuis une semaine, stagiaire au niveau 4. »
Il esquissa un sourire. Les situations les plus critiques parvenaient rarement à chasser de son visage les quelques notes de joie qui le caractérisaient d’ordinaire. Toujours sincères, ils adoucissaient la tristesse naturelle de son visage.
« Mon département –ne me demande pas comment– a égaré un Lutin de Cornouailles, et je n’ai visiblement rien de mieux à faire en tant que bon stagiaire que de fouiller de fond en comble le ministère pour le récupérer et le ramener. Mais à part ça j’aime mon travail, je t’assure ! »
Il n’était pas question de montrer une quelconque lassitude ou de manifester un besoin d’air frais, d’autant plus quand on était en activité que depuis seulement une semaine. Dylan dissociait parfaitement les déboires qui incombaient à son statut de stagiaire et qui, sûrement, s’atténueraient les semaines passant, en même temps qu’il trouverait sa place au sein de cette équipe peu accueillante, du travail fantastique qu'accomplissaient les membres de son département. Leurs activités, toutes plus captivantes les unes que les autres, en contact avec des créatures autant mystérieuses que dangereuses pour certaines, maintenaient en lui une motivation grandissante, malgré les péripéties de son début de stage.
Absorbé par sa conversation, Dylan oublia de sortir au niveau trois, et ce n’est que l’entrée d’un inconnu (enfin, dans la mesure où il ne s’agissait que de sa première semaine de stage au Ministère, tous les membres travaillant au sein de cette immense usine pouvaient tout autant le qualifier de la sorte), au niveau deux, celui de la Justice Magique. Egalement plus âgé que Dylan, avec une certaine allure et un certain charisme, il semblait pourtant en proie à un désordre autant intérieur qu’extérieur, tenant un dossier désordonné entre ses mains. Il semblait connaître l’autre jeune sorcière puisqu’il s’adressa à elle de façon familière, après les avoir salués.
Dylan rougit alors, son visage prenant une teinte si érythrosique qu’elle n’avait rien à envier au jus de tomate. Il comprit rapidement que son lutin était la source de la pagaille qui avait motivé la détresse du nouveau venu. Il baissa les yeux au sol, tandis que la porte de l’ascenceur se referma à nouveau. La probabilité que ce lutin soit encore à cet étage était fort élevée, malgré tout, le jeune homme n’avait pas très envie de se retrouver face à une horde de sorciers lui réclamant des explications face au chaos instauré par son lutin. Il retournerait donc au deuxième niveau après que l’ascenseur ait atteint le rez-de-chaussée. Il n’osa cependant pas tout de suite intervenir pour donner les explications qui s’imposaient (même si celle qui répondait visiblement au surnom de « Hell » ne tarderait pas à faire le lien entre l’objectif de sa mission et la pagaille rapportée par ce monsieur, qu’elle semblait elle aussi bien connaître), préférant dans un premier temps s’effacer pour ne pas déranger leurs retrouvailles.
Invité
Ξ Sujet: Re: (libre) Z'auriez pas vu un lutin? Sam 20 Fév - 21:35
La façon dont le jeune homme qui se trouvait avec elle dans l’ascenseur pouvait la percevoir dépassait totalement Laurell. En effet, la jeune femme était bien trop occupée à réfléchir à sa petite personne (et aux aléas jouant sur sa vie personnelle) pour prendre le temps de remarquer qu’on l’observait de façon peut-être un brin appuyé. Il lui répondit à sa question, sans doute un brin brutale, avec franchise. La demoiselle ne put que sourire en l’écoutant. Il n’avait pas de chance, mais au moins avait-il le mérite de lui offrir un certain divertissement.
« Ha c’est une super introduction à la vie professionnelle… Bienvenue à bord, du coup. »
Au moins, côté cérémonie de bienvenue, il était agréablement servi (oui oui le tout est bien sûr ironique). La vipère reprit avec bonne humeur :
« C’est bien, au moins tu apprends que c’est la m*rde dès le début, pas de mauvaise surprise sur le long terme. Moi à mes débuts c’était ambiance copie. C’était d’un ennui… j’aurais pu tuer pour courir derrière des lutins, tu sais… »
Ben oui, quoi… Au département des mystères, quand on est stagiaires, on s’ennuie. C’est mortel. Mais elle avait tout fait pour monter les échelons et maintenant c’était bien plus intéressant. Trépignant, même. Elle adorait ce qu’elle faisait. Secret professionnel inclus (elle aimait cultiver sa part de mystères…). C’est à cet instant précis qu’une tierce personne vint rejoindre l’ascenseur du bonheur (oui oui) et c’est non sans un léger pincement au cœur que la sorcière aperçut Cameron. Elle soupira intérieurement. Elle était très partagée entre deux désirs inverses. Une part d’elle avait une envie folle de le frapper, histoire de lui remettre les quelques neurones qui se battaient en duel dans sa tête de don juan en place (ben quoi ? Elle l’a mauvaise, oui, ce n’est pas nouveau !). L’autre part d’elle avait envie de se jeter dans ses bras pour le serrer contre elle… Elle opta donc pour la solution intermédiaire. Elle lui offrit un sourire complice en le saluant, ses prunelles brillant d’une lueur étrange :
« Salut… »
Elle l’écouta la questionner et elle ne put cacher cette fois-ci un sourire devenu nettement plus moqueur que complice. Ben oui, quand même, elle avait tellement envie de rire en le voyant ainsi débraillé…
« Mon chou, tu sais bien que je ne peux rien te dire sur ce qu’il se passe dans mon département… Mystère… »
Elle laissa la fin de sa phrase en suspens, et se tourna vers le jeune homme avec lequel elle avait engagé la conversation plus tôt, elle n’allait pas le balancer pas directement en tout cas sans lui lancer une bouée de sauvetage au passage :
« Tu as une idée de ce qui aurait pu se passer… toi ? Tu t’appelles ? »
Certes, elle aurait pu y mettre un peu plus de formes, mais ce n’était pas forcément son truc, d’être diplomate. Paradoxal, au sein du ministère, n’est-ce pas ? Elle poursuivit, s’adressant à Cameron :
« Tu sais, si j’étais toi, je m’inquiéterais plus pour… moi que pour le dossier. Un sort de rangement et tout sera bon, par contre ta tenue… Je ne veux pas te vexer, mais il faudrait que tu penses à arranger un peu l’ensemble… »
La sorcière s’avança vers Cameron et se saisit de son dossier pour le laisser s’arranger de son côté. Elle ne lui demanda pas vraiment son avis, agissant plutôt naturellement. Elle n’était pas aussi mauvaise qu’elle pouvait parfois le laisser penser. Elle était directe, parfois dure, mais elle n’était pas fondamentalement méchante. Pas du tout. S’intéressant au stagiaire, elle reprit :
« Si tu veux un coup de main, je suis disponible. Je n’arrive à rien aujourd’hui, ça me changera les idées. »
Courir derrière un lutin c’était sympa pour oublier ses problèmes personnels, non ? Un peu plus que d’avoir un des point centraux de ces fameux problème à côté de soit dans un ascenseur en tout cas n’est-ce pas ?[/b][/color]