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Ξ Sujet: Juste une idée (PV) Dim 27 Mar - 18:45 | |
| La veille, Eva-Rose avait mis le point final à un article qui l’avait occupée six mois durant. La question de la participation des sorciers et sorcières aux mouvements sociaux du vingtième siècle était incroyablement présente dans les archives de la bibliothèque de Poudlard, ce qui lui avait évité de se lancer dans une fastidieuse chasse aux documents, ce qui n’était pas la partie qu’Eva-Rose préférait dans son travail. Elle avait soumis l’article à quelques connaissances du milieu pour obtenir leur avis afin de l’envoyer, une fois prêt, à une revue spécialisée.
Ce n’était pas ce qui la préoccupait ce matin-là. Elle avait appris, durant sa longue formation, qu’il fallait laisser vivre les articles ; y revenir encore et encore mais laisser du temps au temps pour penser à de nouvelles choses. Non, ce qui avait tiré Eva-Rose hors du lit était une idée qui l’avait prise plusieurs semaines auparavant mais dont elle n’avait pu tirer parti tout de suite, prise qu’elle était par son métier d’enseignante, ses recherches et sa vie sociale — avec Joshua notamment.
Après un petit-déjeuner avalé en vitesse — Grande Salle était quasiment vide en ce dimanche matin — et après s’être renseignée auprès de Nick-Quasi-Sans-Tête, Eva-Rose se dirigea vers la Tour d’Astronomie où elle savait pouvoir trouver Colin Crivey ; ou du moins, son fantôme. Elle l’avait bien trop délaissé depuis son retour à Poudlard — sans parler de sa longue absence après ses ASPICs — et s’en voulait un peu. S’il n’était pas le seul élève revenu à l’état de fantôme, la compagnie de Mimi Geignarde n’était pas forcément la plus plaisante. Eva-Rose, pour sa part, l’évitait autant qu’elle le pouvait.
Colin était tout en haut, à l’extérieur. Il faisait déjà froid, l’automne commençait à étendre son emprise sur l’époque malgré un timide soleil d’octobre. Eva-Rose avait du mal à distinguer le fantôme. Elle s’approcha, prenant garde à ne pas le traverser et s’accouda à la rambarde, non sans frissonner.
« Bonjour Colin, comment vas-tu ? »
La situation était étrange ; même pour Eva-Rose qui avait l’habitude de côtoyer les morts (bien qu’elle ne leur demandât pas de répondre, en principe, et c’était ce qui lui plaisait dans l’Histoire de la magie). Ou plutôt, en particulier pour Eva-Rose ; dont la timidité n’avait pas été soignée par le fait de se retrouver à devoir parler devant une vingtaine d’étudiants et d’étudiantes plus ou moins avides de connaissances. Elle savait cependant se faire violence et beaucoup de choses étaient assez impossibles à réaliser si elle ne parlait pas. |
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