Notre adorable nouveau bébé [PV]

Depuis quelques semaines, une adorable petite fille était venue illuminer le quotidien déjà bien chargé de Cordélia et Nolhan. Ils avaient aussi décidé d'un commun accord que ce serait leur dernier enfant car Nolhan en avait maintenant deux et Cordélia trois. Stephen était même majeur… Cela filait un sacré coup de vieux à sa mère qui essayait néanmoins de se dire que ce qui comptait c'était d'être jeune dans sa tête, puis, forcément, quand on a son premier à moins de 20 ans, on devait laisser l'oiseau quitter le nid de bonne heure. La famille avait accueillie l'arrivée de cette petite nouvelle avec bonheur. Teodor était ravi de ne plus être le « petit dernier » de ses parents, Cordélia était plongée dans les vêtements pour petites filles ce qui la changeait un peu après deux garçons, Nolhan était papa pour la seconde fois et était parfaitement rôdé, restait Stephen qui était moins grognon qu'à la naissance de Teodor mais toujours très indifférent. Il était venu à l'hôpital pour ne pas vexer sa mère mais elle sentait qu'il ne prêtait pas vraiment attention à sa petite sœur. Il était aussi assez froid avec Teodor qui, lui, s'obstinait avec une certaine ténacité (qu'on ne pouvait qu'admirer) à suivre son frère aîné partout pendant les vacances d'été.

« Allez ma chérie, on va voir papa. » Teodor dormait, Stephen aussi, normal, il était seulement 6h du matin. Cordélia était encore en congé maternité. Mais elle amena sa fille à Nolhan : « Mon amour, regarde qui est réveillé... » Chuchota-t-elle en montant sur le lit conjugal (ils n'étaient pas mariés mais à partir du premier enfant ça n'avait plus grande importance). Ce moment d'intimité calme contrastait avec le souvenir vivace qu'elle gardait de son accouchement, bien qu'il se soit passé plutôt bien : elle avait l'habitude !


Cordélia venait juste de sortir de la salle d'accouchement, elle attendait qu'on lui donne sa petite fille, nettoyée et couverte. Quand elle l'eut dans les bras, elle regarda Nolhan avec un petit sourire « C'est à toi de choisir le prénom Nolhan, alors, comment va s'appeler notre merveille ? », elle était toute petite et si fragile… Mais Cordélia savait qu'elle grandirait vite, bien trop vite. Stephen était un beau jeune homme désormais et Teodor commençait déjà à protester quand elle l'embrassait en public. Les enfants grandissaient trop vite… mais en ce instant, leur fille venait juste d’entrouvrir les yeux sur le monde et elle n'avait qu'eux deux. Ce ne serait que plus tard qu'elle verrait le reste de sa famille : ses frères pour commencer, mais pas seulement.


« Je suis sûre que tu ne l'avais même pas entendu pleurer. » Taquina-t-elle son compagnon en posant leur fille contre lui. Comme ces instants étaient sereins… La journée n'avait pas commencé et le silence régnait dans la maison. Cordélia avait donné son biberon matinale à la petite et ce n'était pas encore l'heure de la recoucher, il fallait qu'elle digère un peu avant. Quant aux (jeunes?) parents, ils suivaient le rythme de la nouvelle princesse de la maisonnée.

Cordélia songeait à ce qui s’était passé sur le Chemin de Traverse pendant qu’elle confiait leur fille à Nolhan. Elle souriait et cette pensée n’était là que de manière subtile, presque irréelle. Voir Payton disparaître sous ses yeux l’avait profondément affectée, mais elle n’était pas du genre à se laisser abattre bien longtemps : quand Jan l’avait laissé tomber enceinte, elle avait parfaitement su se débrouiller. Avec l’aide de sa meilleure amie, c’est vrai, mais il n’y avait que le résultat qui comptait ! D’ailleurs, depuis quelques temps, Julia était en couple avec un homme charmant, un sorcier du village qui lui avait mené une cours acharnée pendant plusieurs mois. Cordy était heureuse que son amie de presque toujours (elles s’étaient rencontrée à Durmstrang) s’occupe d’elle, et non pas uniquement de son empotée de meilleure amie, de son filleul (elle était la marraine de Stephen) ou de son travail dans leur petite entreprise. Même si La Menace planait au-dessus de leur tête, les jours s’écoulaient globalement de manière plutôt heureuse.


Il avait été décidé que ce serait Nolhan qui choisirait le nom de leur fille car elle avait beaucoup influencé celui de leur fils, piochant dans ses origines. Mais ce que son conjoint proposa lui convenait parfaitement : « Cela lui ira très bien. » dit-elle en déposant un tendre baiser sur le front de sa fille. « Bonjour Eireen chérie... » Elle leva ensuite les yeux vers Nolhan : « Tu veux la prendre ? » de toute façon, elle commençait à fatiguer. Accoucher restait épuisant, même lorsqu’on avait la forme comme elle.




« Cool. Alors Eireen, tu vas nous remplir ta couche pour que papa ait du travail, d’accord ? » Dit-elle à sa fille tout en rejoignant Nolhan. Elle ne faisait pas beaucoup de bruit car pour le moment Teodor et Stephen semblaient dormir et elle pensait que c’était mieux si cela continuait ainsi.

« Je suis un peu inquiète... » Avoua-t-elle au bout de quelques secondes d’un calme exquis. « Stephen part dans deux jours pour Poudlard et avec tout ce qui se passe en ce moment... » Même si son aîné était majeur, il restait un bébé aux yeux de sa mère qui se souvenait encore des moments qu’elle passait seule avec lui quand il faisait la taille de sa jeune sœur. Elle savait combien il vivait mal le côté famille recomposée, et qu’il ne l’acceptait que pour lui faire plaisir à elle, parce qu’il était raisonnable à sa manière. Mais ils avaient passé la moitié de sa vie à lui uniquement tous les deux, elle n’aurait jamais une relation aussi fusionnelle avec ses deux autres enfants. Ce n’était pas plus mal d’ailleurs, elle aimait Nolhan autant qu’elle appréciait le fait qu’il soit un père attentif et présent, tout le contraire du père de Stephen… son fils portait en nom de famille complet Jensen-Warldof, mais franchement, le côté Jensen aurait tout aussi bien pu être absent. Jan envoyait des cartes au début, maintenant il se contentait de chèques qu’elle n’encaissait jamais et dont elle ne parlait à personne. Elle était elle-même plutôt riche, elle n’avait pas besoin de l’argent de Jan, ni à l’époque, ni maintenant que Stephen était quasiment adulte.

Ce dont elle aurait besoin, en revanche, c’étaient de certitudes : celles que ses enfants seraient toujours en sécurité, que ce soit avec ou sans elle, et que Le Menace allait être attrapée bientôt pour que des matins comme celui-ci restent calmes pour toujours.