[EVENT] Apparition publique de La Menace !

Si Jason avait voulu céder à la panique il devrait prendre un ticket il aurait été loin de faire dans l'originalité. Tout le Chemin de Traverse était carrément au bord de la crise de nerfs, car tous les enfants de la ruelle avaient disparu. Jason était certains qu'ils n'étaient pas les seuls, que tous les enfants anglais sorcier s'étaient évanouis dans la nature, ce qui incluait tous les enfants de Poudlard, les autres et surtout... les siens.
La terreur s'insinua en lui quand il imagina Payton et Jaimie à la merci de la Menace et la réaction de son épouse quand elle apprendrait ça. Il allait devoir la retrouver et vite, sous peine de retrouver Penny complètement bouleversée.
Contre toute attente, c'est la réaction paniquée de Cordélia qui le sortit de sa torpeur. La voir en état de choc de la disparition de sa fille à lui un comble le força à la rassurer et à l'aider. Il était loin d'en avoir le courage, savoir Payton et Jaimie kidnappés lui faisait plutôt monter les larmes aux yeux fillette, mais il fallait rester fort et stoïque.
Cordy attrapa le bras de Jason et les deux sorciers écoutèrent le message émis par la Menace. Ils voulaient juste qu'on les écoute jusqu'au boût et que surtout on n'interfère pas. Le professeur de potions en aurait de toute manière été bien incapable, il ne connaisait pas un sort pareil. Il ne pouvait s'agir que de magie noire, un tel maléfice était trop puissant pour avoir une telle portée. L'ainé des Harris porta son regard sur Cordélia et écouta ce que désirait la Menace, car il s'agissait bien eux. Ils feraient – et ça allait de soi maintenant – tout ce qu'ils voudraient. Avec leurs enfants retenus en otage, leur faire du mal serait très aisé, ce n'était donc pas le moment de tenter le diable.

Roy se figea lorsque les individus masqués reprirent la parole. Le cœur battant à tout rompre, il observait l'apparition - qui paraissait pourtant si réelle - la plus proche, tout en écoutant le message qui était adressé à la foule. Bon. Déjà, il comprenait un peu mieux pourquoi le Serdaigle-éhonté avait disparu sous ses yeux, ce qui n'était néanmoins pas une bonne nouvelle. Il regrettait à présent d'avoir fusillé du regard le pauvre gamin. Certes, ses paroles lui avaient fait remettre en question toute son existence sans exagérer mais dans le fond, Roy était bien pire à son âge. Il disait (presque) tout ce qui lui passait par la tête, sans vraiment chercher à filtrer. En grandissant, il s'était un peu arrangé - conventions sociales exigent -, mais il réalisait à présent mieux vaut tard que jamais qu'il avait dû offenser bien de jeunes adultes en son temps.
Où étaient les enfants ? Impossible à dire pour l'instant. Il remarqua plusieurs sorciers se regrouper dans sa vision périphérique, se demandant distraitement ce qu'ils avaient en tête. Linwood était toujours là, à la terrasse du café, et il était presque sûr d'avoir entendu quelqu'un appeler son nom avant que les charmants kidnappeurs ne reprennent la parole. Les envoyés de la Menace avaient beau dire qu'ils ne leur feraient pas de mal, Roy n'avait absolument pas confiance - il avait encore de désagréables souvenirs des bouts de verre qu'il avait dû s'extirper des cheveux après que les serres aient été balayées -, et il regrettait que son ancienne préfète soit exposée à nouveau à ce genre de risques. En revanche, bien que regrettant leur présence réconfortante, il louait Merlin que Romilly et Joy ne soient - à sa connaissance - pas présentes. Il scanna malgré tout la foule des yeux à nouveau, voulant s'assurer que les deux sorcières soient, elle, en sécurité.

La détresse de Quentin était palpable : la disparition de ses 4 enfants (il ne préférait même pas y penser en fait, rien que se le dire lui donnait envie de mourir) était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Tout ces mois de stress ajoutés à la disparition de sa progéniture était trop dur à supporter pour de si petites épaules. Les larmes qui lui montaient aux yeux et le fait que Susan partait complètement en sucette avaient raison de lui. Il craquait : c'en était trop. Le sorcier prit les mains de son épouse dans les siennes et tenta de la calmer par tous les moyens en sa possession à savoir aucun. Le fait qu'elle n'hurle pas à la mort avait au moins ça de rassurant pour lui, il arrivait à contenir un peu ses émotions et ses larmes. Si Susan s'était jetée par terre en criant, bavant et tapant des poings, il aurait été incapable de savoir quoi faire. Voir sa femme aussi peu réceptive que lui à ce qui arrivait était sécurisant. Elle aussi préférait ne pas imaginer ses quatre enfants, inconscients, à la merci de la Menace. C'était plus facile.

« Chérie... »

Mais il ne savait quoi dire. Rien ne lui paraissait rassurant, convainquant, rien lui n'aurait pu le réconforter. Ses enfants venaient d'être kidnappés et ils pouvaient faire n'importe quoi d'eux les faire travailler en Inde, par exemple !! Merde ! Comment ne pas devenir fou en sachant ça ?
Quentin était en face d'une Susan déconnectée mais écoutait quand même les paroles des hologrammes. Oui, il avait bien entendu, non, il ne lancerait plus de sorts. Pour ce à quoi ça avait servi de toute manière. Ils étaient intouchables, puissants et avaient les meilleurs otages du monde. Quoi faire ? Le monde sorcier n'avait plus qu'à ramper devant eux et se prosterner. Et ils le feraient.
Quentin était complètement résigné, défaitiste, impuissant. Le peu de confiance en lui qu'il lui restait des mois précédents venait de s'effriter dans son intégralité.
Mais comment diable pouvaient-ils avoir tant de pouvoir ? Que des mages noirs transplanent et tuent tout le monde à coup de baguette, ça il connaissait, ça il savait contrer. Mais des sorciers à la consistance de fantôme qui parlaient et faisaient disparaître des enfants en un claquement de doigt, ça n'avait rien de naturel, ça n'existait pas. Même pour de la magie noire.
Soudainement, Joshua fit son apparition avec Nikolaï et Quentin n'en fut même pas surpris il s'en fichait. Son collègue et ami lui exposa la théorie du 'projecteur'. Portant son regard de sa petite femme à son ami - plusieurs fois - la détresse du policier était palpable. Il ne savait quoi faire. Pour la première fois de sa vie, il ne savait pas quoi faire. Lui, qui avait le rôle du leader devant Josh et Nikolaï, était comme le dernier des novices face à eux. Qu'elle était la procédure à suivre ? Que faire ? Même impuissant il ne pouvait pas rassurer les gens, être là pour eux :  lui même était fou d'inquiétude.

« Je... je ne sais pas Josh. Je... »

Voir Quentin indécis, pas sûr de lui, devait être très étrange pour le jeune Darkflower. Ce n'était pas dans ses habitudes. Lui qui avait un avis tranché sur tout et transpirait la confiance en lui même quand il était moralement au plus bas, dans les couloirs du Ministère, était devenu une espèce de loque amorphe et indécise. Ses enfants venaient de disparaître et il aurait tout donné, même sa propre vie, pour les récupérer sains et saufs. Lui même – policier magique qui luttait depuis des mois contre eux – était prêt à céder aux exigences de la Menace.

Linwood entendit son prénom, ou plutôt son surnom, crié dans la rue. Elle se releva mais avec une certaine lenteur dans les gestes pour que ce ne soit pas pris pour une tentative d’agression. Lorsqu'elle était enfant, on lui disait souvent qu'elle était molle parce qu'elle prenait son temps pour tout, y compris pour parler, mais maintenant, elle se disait que ce n'était pas plus mal. Entre ses gestes mesurés et son allure de jeune fille gracile, elle n'avait rien d'une menace imminente pour les hologrammes. Un fond de pensée allait vers les enfants, mais elle avait reconnu la voix qui l'appelait, c'était Connor. Elle devait le rejoindre, ne serait-ce que pour le rassurer. Elle prenait avec un calme étrange toute cette situation, peut-être parce qu'elle avait connu l'époque de la Vague Noire, mais elle n'était pas réputée pour bien tenir le stress. Si Aiden avait été là, il aurait partagé les inquiétudes de Connor.

Elle se glissa jusqu'à Roy qui était de l'autre côté de la rue, non sans jeter de temps en temps un regard inquiet vers les représentants du groupe de mages noirs. Étaient-ils vraiment tous de sang pur ? C'était pourtant de plus en plus rare… Elle se fit alors la remarque que prônait la valeur du sang ne voulait pas dire grand-chose, Voldemort le faisait en étant sang-mêlé, comme beaucoup de Mangemorts. Elle considérait juste que c'était un peu hypocrite tout ça. Elle gardait ses pensées critiques pour elle, un peu par peur des représailles sur les enfants otages ou sur elle, un peu parce qu'elle n'avait jamais été du genre rebelle.

« J'ai entendu Connor... » Souffla-t-elle à son ex-camarade de Poufsouffle en jetant des petits coups d'oeil dans la rue, espérant voir son petit ami arriver à ses côtés maintenant qu'elle était un peu plus visible. Certes, se mettre à vue n'était peut-être pas sécurisant, mais elle avait été retrouver Roy donc elle n'était pas toute seule, et surtout, ce serait moins stressant pour Connor de la trouver que si elle était restée dans l'ombre de la terrasse du café.

Pour La Menace, ça ne devait pas changer grand-chose, ils s'adressaient à tout le monde et à personne en même temps. La Vague Noire n'avait été qu'un épisode de leur vie traumatisant mais qui ne dépendait en réalité de personne, au bout d'un certain nombre de siècles, une magie se relâchait dans la nature et faisait des dégâts au Royaume-Uni, là où elle avait été contenue à l'origine. La Menace était un groupe de personnes bien réelles…  Et cela dégoûtait Wood qui pensait de plus en plus aux enfants. Qu'ils disent ce qu'ils avaient à dire et qu'ils les rendent à leurs parents. En cet instant, elle était bien contente d'être encore trop jeune pour avoir fondé un foyer, car les mères présentes devaient souffrir un martyre qu'elle ne pouvait qu'imaginer...

Connor s'arrêta un instant dans sa course. Les voix de La Menace le firent frissonner légèrement. Il n'aimait pas ça. Il prit le temps, enfin, de regarder autour de lui. Des parents se retrouvaient complètement perdus sans leurs enfants, que les mages Noirs -car il ne pouvait en être autrement dans l'esprit de Connor- avaient enlevés. Et le pire dans tout cela était que ces derniers disaient clairement qu'ils n'auraient aucun remord à s'attaquer à ces pauvres innocents. Cela mis Connor hors de lui. Il avait beau avoir vieilli, mûri un peu et s'être calmé grâce à Linwood, ses colères intermittentes faisaient toujours parties intégrantes de lui. Il aurait volontiers envoyé des sorts à tout va sur les hologrammes, mais cela ne servait à rien, puisqu'il étaient, justement, des hologrammes.

Il repéra Nikolaï, son collègue, mais aussi Joshua et Quentin, ses supérieurs. Quentin semblait perdu, et Connor compris qu'il avait également perdu un enfant dans l'histoire. Et enfin, il repéra Linwood. Heureusement, elle n'était pas seule, mais avec Roy Bradley, que Connor avait un temps vu comme son idôle des farces et attrapes. Il se mit de nouveau à avancer, sans courir mais toujours en marchant rapidement, pour ne pas risquer d'attirer l'attention de La Menace tout en retrouvant Wood le plus rapidement possible. Arrivé à la hauteur des anciens Poufsouffle, il soupira lourdement et pris sa petite amie dans ses bras. "Ca va ?" Il salua rapidement Roy, lui demandant au passage comment il allait lui aussi, vu l'ampleur de la situation. "Je n'aime pas ça. On est impuissant. On ne peux pas risquer de mettre les enfants en danger... Quelle bande de lâches." Connor sentait sa colère gonfler en lui, mais péter un plomb n'aurait pas été la meilleure solution. Entre tous les parents complètement paniqués et le Ministère impuissant, Connor ne savait que faire.

Charisma regardait autour d'elle. Elle aperçut Elyna, une bonne amie à elle de l'époque de Poudlard. Elle lui fit un petit signe pour qu'elle s'approche. Vu les circonstances, ça ne pouvait pas faire de mal de rester groupé. Évidemment, Carry ne manquait pas d'assurance (elle en avait même à revendre), mais elle s'inquiétait quand même pour Liam et Erik. C'était dans ces moments là qu'avoir un rapport distancié avec la réalité l'aidait : en dépit du soucis qu'elle se faisait, elle arrivait à observer la scène autour d'elle. Elle se doutait bien que la remarque sur « le temps qui leur semblerait bon » lui était plus ou moins destiné. Un vague sourire narquois apparut alors sur les lèvres de la très neutre Carry. Ce n'était pas forcément bon signe : en prenant ses fils même si Liam ne l'était pas vraiment, certes, ils venaient de se faire une ennemie qui n'allait pas seulement les pourchasser pour faire son boulot. Et elle détestait qu'on lui réponde. Elle valait mieux que des mages noires d'opérettes !

« Il n'y a pas plus lâche que de s'en prendre à des enfants sans défense. » Asséna-t-elle froidement, son regard étant pour une fois bien ancré dans le présent et dans le concret. Les voix ne lui murmuraient rien : la situation était trop grave. « Puisque vous voulez parler, faites-le donc, et au rythme que vous voulez. » Sa voix claquait comme un fouet, elle était la seule qui avait, jusqu'ici du moins, osé s'adresser directement aux hologrammes. Et c'était moins du à son métier d'auror qu'au fait que ses garçons aient disparu. Chez Carry, la première réaction n'était pas l'hystérie, c'était le désir de vengeance. La Menace prônait le sang pur mais connaissait visiblement bien mal les Kostovak !

« Mais j'espère que vous ne mentez pas quand vous dites nos enfants en sécurité... » s'ils avaient été présents physiquement, elle les aurait déjà attaqué, plaqué au sol, frappé et même ensorcelé. Mais dans ce cas de figure, cela aurait été complètement vain. Carry ne faisait jamais rien d'inutile… toutefois, elle avait une excellente mémoire et la rancune tenace.

La tension était palpable sur le Chemin de Traverse. Les rires, la bonne humeur des commerçants, tout avait disparu à l'arrivée de la Menace. Nikolaï gardait une main sur sa baguette, près à dégainer, mais si un membre du ministère quel qu'il soit n'avait pas réussi à toucher l'un de ces encapuchonnés, il ne voyait pas ce qu'il pouvait faire pour le moment à part attendre. Il n'était pas le seul membre de la brigade de police magique, mais était celui avec le moins d'expérience. Non loin de lui il vit que Joshua Darkflower et Quentin Montgomery étaient présents. C'était une bonne chose, il connaissait leurs capacités, mais encore une fois qui savait vraiment ceux dont ces encapuchonnés étaient capables de faire.

Le rouquin s'approcha de ses collègues doucement afin d'entendre ce que l'un d'eux disait. Finalement Joshua fut celui qui vint avec une idée ou en tout cas l'annonça comme tel. A côté de lui le tireur d'élite de baguette magique avait l'air perdu mais de ce que le rouquin comprenait, ses enfants venaient de disparaitre. Prenant son courage à deux mains, comme tout bon Gryffondor qui se respecte, Nikolaï répondit « Quel que soit ton plan je te suis, on ne peut pas attendre comme ça. » Il ne fallait bien sûr pas mettre les enfants en danger, mais pour le moment ça ne coutait rien d'écouter le plan que Joshua avait en tête.