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| Rencontre avec Wilma Verity [PV] | |
| Auteur | Message |
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Lisa Turpin
Parchemins : 315 Âge : 32 ans Actuellement : Pigiste et auteur Points : 0
Ξ Sujet: Rencontre avec Wilma Verity [PV] Mar 17 Jan - 1:24 | |
| Lisa trouvait qu'elle s'en était toujours bien sortie quand il avait fallu qu'elle impose ses propres règles, certes elle était une personne qu'on pouvait considérer comme effacée ou juste discrète, mais elle n'avait pas sa langue dans sa poche et si vous lui marchiez sur le pied, il était probable que vous l'entendiez, vous dire pardon, mais au moins vous l'entendiez. Le problème était que Lisa était généralement bien plus habile lorsqu'elle n'était pas prise par surprise, lorsqu'elle pouvait pondérer les choses, réfléchir à la meilleure façon d'exprimer son refus, le plus généralement à l'écrit. Il était probable que ses éditrices chez Coeur Sorcière aient bien saisi ce trait si caractéristique de l'ex-Serdaigle. Car si Lisa fouillait dans sa mémoire, à chaque fois qu'on avait voulu lui demander quelque chose qu'elle aurait pu refuser si on lui avait laissé un morceau de parchemin et une plume, on lui avait demandé de « passe[r] au bureau » c'est comme ça qu'elle s'était retrouvée à écrire cette correspondance mièvre pour Con Migo et c'est comme ça aussi qu'on l'avait convaincu de participer à une séance de dédicace.
Lisa avait écrit Heabrians Black fiévreusement pendant des jours, ne quittant sa machine à écrire que pour prendre une douche de temps en temps, et encore, il lui était arrivé de sortir en courant de celle ci pour aller noter une idée. Elle n'avait jamais été aussi prolixe, Con Migo avait pris des mois à être terminé et cette fois en à peine quelques semaines le premier jet avait été terminé. Lisa savait très bien à quoi était dû cet élan créatif, elle l'admettait difficilement et minimisait complètement la chose, mais laissez moi vous dire que Lisa Turpin était complètement amoureuse. La relation en elle même était complètement platonique mais le coeur de la jeune femme débordait complètement à la seule pensée...d'Ernie MacMillan ! Ils se retrouvaient régulièrement au Chaudron Baveur pour partager un souper et quelque verres, leurs conversations toujours animées, sur des sujets aussi divers que les pingouins à dent de sabre, la politique magique américaine concernant les moldus ou encore la dernière chanson de Canal Spark, les emmenaient souvent jusqu'à la fermeture du pub où ils se quittaient souvent à regret. Enfin pour Lisa tout du moins. Mais elle se résonnait à chaque fois que le sujet de Wilma Verity revenait dans la conversation ( et pour un homme de trente ans passé qui prétendait avoir juste survolé son premier roman, Ernie était VRAIMENT très intéressé par l'identité secrète de l'auteur vedette de Coeur Sorcière) Lisa se disait qu'il était impossible qu'elle tente quoi que ce soit pour faire comprendre ses sentiments à l'employé ministériel, car cela signifiait qu'il faudrait révéler que c'était elle Wilma Verity et qu'elle avait menti et on ne pouvait pas construire une relation amoureuse sur un mensonge et puis il ne voudrait certainement pas embarrasser sa carrière avec une auteur à l'eau de rose. Comme toujours Lisa avait versé sa passion et sa frustration dans l'écriture et si les retours des premiers lecteurs étaient honnête, le livre allait être tout aussi brillant que son prédécesseur. Ce qui expliquait sûrement pourquoi ses éditrices avait absolument tenu à ce que la sortie de Hebrians Black soit marquée par la première apparition publique de Wilma Verity. Lisa avait tenté de négocier, de faire engager une actrice qui jouerait le rôle de Wilma et signerait les livres. Mais les éditrices avaient argumenté qu'elle seule serait capable de répondre aux questions des lecteurs. Et si Lisa était effectivement mortifiée à l'idée d'être reconnue par qui que ce soit, elle était paradoxalement impatiente de rencontrer ses lecteurs.
La jeune femme avait passé un temps infini devant le miroir de sa salle de bain à expérimenter avec des sortilèges de métamorphose corporel avant d'arriver à quelque chose ou quelqu'un plutôt qui ressemblait à une lointain cousine mais avec laquelle elle restait confortable. Wilma Verity avait les cheveux blonds et bouclés coupé au carré au niveau des oreilles, Lisa n'avait pas touché à ses grands yeux marrons, mais portait une paire de lunettes rondes, son nez était retroussé et des taches de rousseur parsemaient ses joues et son nez. Elle avait aussi troqué sa garde robe classico-classique pour une robe rouge à pois blanc façon années 50. Ses éditrices l'avait trouvé adorable et méconnaissable. Elle leur faisait moyennement confiance mais espérait que cela suffirait. Les libraires de chez Fleury et Bott disaient n'avoir pas vu autant de monde depuis la sortie de Moi le magicien de Gilderoy Lockhart. Lisa inspira profondément et s'efforça se mettre dans la peau de Wilma Verity avant d'aller s'installer à la table des dédicaces et de sourire à la première personne dans la file. Ce n'était pas si terrible, après tout, quel pourcentage de chance avait-elle que quelqu'un qu'elle connaisse soit là, hein ? |
| | | | Ernie MacMillan
Parchemins : 683 Âge : 37 jets de cheveux (7 Octobre 1979) Actuellement : Adulte [Département de la coopération magique internationale] Points : 0
Ξ Sujet: Re: Rencontre avec Wilma Verity [PV] Ven 20 Jan - 22:29 | |
| Ernie était aussi fébrile qu’une adolescente pré pubère sur le point de rencontrer sa pop star favorite, ce qui n’était pas loin d’être le cas, à ceci près que la pop star était l’auteur à succès de deux ouvrages, que les mauvaises langues n’hésitaient pas à ranger dans la catégorie « romances pour midinettes en mal d’amour », et l’adolescente pré pubère un très digne ministre de la magie employé du Ministère. Ce jour-là, toutefois, sa dignité importait peu à Ernie MacMillan. Enfin il allait savoir ! Enfin le fantôme protéiforme qu’il traquait depuis des mois allait s’incarner en un être de chair et de sang ! Il en tremblait littéralement d’impatience, tandis qu’il se dirigeait d’une démarche chaloupée vers la librairie Fleury et Bott. Pour la énième fois depuis qu’il avait quitté son modeste appartement londonien, il tâta la poche intérieure de sa robe de sorcière d’un mauve vulgaire : ses petits doigts boudinés effleurèrent le carnet dans lequel il regroupait toutes ses notes sur « l’affaire V », comme il se plaisait à l’appeler, et il esquissa un sourire, qui dévoila une rangée de dents irrégulières.
Comme il s’apprêtait à entrer dans la librairie, déjà envahie par une foule dense, le jeune homme marqua un arrêt, et prit le temps d’observer son reflet d’un œil critique. La vitrine du magasin lui renvoya l’image d’une femme entre deux âges, boulotte et courte sur pattes, malgré les chaussures à talons hauts qu’elle portait, et qui lui conféraient une étrange ressemblance avec un ballon de baudruche promené au bout d’une ficelle. Ernie tapota d’un geste satisfait ses cheveux, dont les boucles grises encadraient son visage rubicond, et ajusta le bibi qu’il avait perché au sommet de son crâne. Il était méconnaissable. Rassuré par son examen, le Poufsouffle pénétra enfin dans la boutique, les mains serrées autour du sac à main léopard, qui contenait encore une dose du polynectar qu’il avait…Hé bien disons, « emprunté » au bureau des Aurors, une semaine auparavant.
Le jeune homme était un peu honteux de la manière dont il était parvenu à se procurer le polynectar – abuser de la naïveté d’un jeune stagiaire pour pénétrer dans la réserve à potions des Aurors durant leur pause déjeuner, ne constituait pas le moment le plus glorieux de son existence – et il s’inquiétait un peu du frisson d’excitation qu’il avait éprouvé pendant qu’il accomplissait son méfait (bien qu’il refusât encore d’admettre que son obsession pour Wilma Verity avait peut-être légèrement dépassé la mesure), mais il se sentait assez fier du résultat. Certes, il aurait préféré que la poignée de cheveux qu’il avait subrepticement ramassée sur le sol d’un salon de coiffure moldu, dans lequel il avait pris rendez-vous trois jours plus tôt, ne se révélât pas, après coup, appartenir à la sœur cachée d’Ombrage, et il n’avait pas particulièrement apprécié l’enthousiasme avec lequel son bourreau le coiffeur avait fait usage de sa tondeuse pour « rafraîchir » sa coupe, mais un simple sortilège de repousse avait permis de réparer les dommages que ce maniaque de la cisaille avait infligés à ses précieuses boucles blondes, et, surtout, il avait obtenu ce qu’il était venu chercher : un moyen infaillible de passer incognito.
Ou, du moins, infaillible tant qu’il n’oubliait pas de prendre la seconde dose de polynectar dans - et il jeta un coup d’œil à sa montre pour s’assurer qu’il ne se trompait pas – exactement trente-deux minutes et vingt-sept secondes. Après cela, il aurait encore droit à une heure auprès de la femme de sa vie son idole, puis il serait obligé de s’enfuir, telle une Cendrillon des temps modernes. Peut-être même qu’il se payerait le luxe d’abandonner un de ses souliers sur le pas de la porte, il n’était pas encore totalement fixé sur ce sujet. Toutefois, bien loin de tenter de se frayer un chemin à travers les groupies de Wilma, qui avaient pris d'assaut la librairie, le jeune homme commença par chercher, au milieu des visages qui trahissaient divers degrés d’euphorie, celui de Lisa.
Il savait pourtant qu’il ne la trouverait probablement pas parmi les clients qui se pressaient devant la table, où l’auteur du moment signait ses autographes : la jeune femme lui avait bien fait comprendre, lors de leur dernier rendez-vous au Chaudron Baveur, qu’elle n’avait aucune intention de se joindre à la troupe des fans hystériques prêts à tout pour approcher leur coqueluche. Malgré tout, il avait espéré qu’elle aurait changé d’avis. Depuis des mois, en effet, il partageait les théories les plus folles sur l’identité de Wilma Verity avait elle, et il se sentait un peu vexé de constater que la jeune femme se désintéressait finalement du mystère, qui les avait si longtemps tenus en haleine. Que pouvait-elle avoir de mieux à faire ? Aller à un cours de claquettes ? Se lancer dans le rangement de sa bibliothèque ? Préparer des centaines de macarons pour le mariage d’une lointaine cousine ? A moins… Grand Dieu… Etait-il possible que la jeune femme eût un rendez-vous galant ? Voyait-elle quelqu’un ?
A cette pensée, le jeune homme ressentit ce qui ressemblait fort à un pincement de jalousie mêlé d’un soupçon de panique. Au cours des semaines passées, il en était plus ou moins venu à se persuader que Lisa éprouvait autre chose qu’une simple amitié à son égard mais, chaque fois qu’il avait cherché à faire un geste dans sa direction, il avait eu le sentiment qu’elle se figeait, sans qu’il parvînt à déterminer si c’était sa propre timidité qui le trompait – il n’avait pas eu d’histoire sérieuse depuis Juliette, et redoutait de gâcher par sa maladresse ce qu’il considérait comme la meilleure chose qui lui fût arrivé depuis des années – ou si la Serdaigle était effectivement rebutée à la perspective de voir leur amitié se transformer en quelque chose de plus romantique. Quoi qu’il en fût, il ne lui avait jamais traversé l’esprit que la jeune femme pût être courtisée par quelqu’un d’autre. Il réalisait, à présent, à quel point il avait été stupide : Lisa était belle, intelligente, et incroyablement drôle… Bien entendu qu’elle était le centre d’attention de tout célibataire doté d’un tant soit peu de goût.
L’espace d’un instant, Ernie fut à deux doigts de faire demi-tour pour courir jusque chez Lisa de toute la force de ses petits mollets dodus, et la supplier de lui laisser une chance, mais il fut bousculé par une bande de jeunes filles gloussant à qui mieux-mieux, et se retrouva propulsé jusqu’à la table derrière laquelle se tenait Wilma Verity, entourée d’une centaine d’exemplaires de son dernier ouvrage : - Oups… Pardon, chevrota Ernie, d’une voix suraiguë. Visiblement très ému de se trouver soudain face à Wilma, il rougit violemment et, dans sa fièvre adoratrice, renversa la pile de livres alors qu’il cherchait à s’emparer de l’un d’eux. Houlàlà, s’exclama-t-il, mortifié, me voilà bien maladroit... Sans réaliser qu’il venait de compromettre sa couverture, le jeune homme se pencha pour essayer de réparer les dégâts… Hélas, il ne fit que chanceler dangereusement sur ses talons. Bon sang, comment était-on censé se mouvoir avec des engins pareils ? Il grimaça et, cherchant une parade, prononça à toute vitesse : - Merlin mes pauvres vieux genoux ne sont plus ce qu’ils étaient, pourtant j’étais championne de gymnastique, dans ma folle jeunesse, ah ça, laissez-moi vous dire que j’en ai tâté, des chevaux d’arçons… Le tueur de trampolines, qu’on m’appelait, à l’époque… Sauf que dans mon cas, c’était plutôt la tueuse, ‘videmment… J’ai toujours eu une forte musculature, alors ça prête parfois à confusion… Mais bien entendu, c’était il y a longtemps et j’ai plus ou moins arrêté en entrant à Poudlard… Peut-être avez-vous pratiqué vous-même, Mademoiselle ? Un sport très sain, la gymnastique…
Il savait à peine ce qu’il déblatérait, et dans sa rage de se sortir indemne du traquenard dans lequel il s’était lui-même fourré, il adressa à Verity un sourire qui se voulait assuré, mais qui ne faisait que prêter des traits de folle furieuse à la pauvre moldue qu’il incarnait. |
| | | | Lisa Turpin
Parchemins : 315 Âge : 32 ans Actuellement : Pigiste et auteur Points : 0
Ξ Sujet: Re: Rencontre avec Wilma Verity [PV] Lun 23 Jan - 20:01 | |
| Lisa n'avait jamais eu d'admiration débordante pour quelqu'un de vivant. La plupart des auteurs qu'elle adorait étaientt en effet décédés depuis plusieurs décénies voir plusieurs centaines années. Elle chérissait ses livres comme des reliques, mais ne possédait pas de poster grandeur nature de Stary Nasokov (grand auteur sorcier du début du XIXe ) par exemple. Elle n'avait pas de passion débordante pour une quelconque chanteuse. Si bien que les mouvements de foule ou les théories élaborées provoquées par son alias la surprenait toujours un peu. Elle s'en amusait et prenait cela comme un jeu. Surtout lorsqu'ils en discutaient avec Ernie, elle n'arrivait pas vraiment à déterminer si l'ancien Poufsouffle était véritablement sérieux ou s'il faisait cela pour rigoler.
Lisa avait vaguement envisagé qu'il pourrait pousser la blague jusqu'à venir à la dédicace avant de se raisonner en songeant au fait qu'un employé ministériel, tiré à quatre épingle comme il l'était toujours, aurait particulièrement détonné dans la foule de Fleury et Bott et elle doutait qu'il osa. C'était à moitié de l'auto persuasion, mais ça avait suffisamment bien fonctionné pour que Lisa n'y pense plus. Il l'avait bien sûr questionné sur sa venue et Lisa avait dû mentir à nouveau, invoquant sa peur des foules et une visite prévue de longue date à son cousin à Pré-au-Lard. Lisa détestait mentir à Ernie, déjà parce qu'elle était une très mauvaise menteuse et qu'elle avait l'impression qu'à chaque fois qu'elle le faisait ça se voyait comme un éruptif au milieu d'un troupeau d'hippopotame. Mais aussi parce qu'elle savait que plus elle mentait plus révéler la vérité au jeune homme serait difficile. Elle se disait parfois qu'elle aurait dû être franche dès le début, mais il était bien trop tard pour cela à présent et elle soupirait souvent d'affliction en y songeant.
Les visages se succédaient et Lisa avait l'impression d'être prise dans un tourbillon, pourtant tout le monde était absolument adorable avec elle. Ses lecteurs, des lectrices en majorité, lui tendant leur livre comme si elles partageaient un bout d'elle même. Lisa était très touchée. Elle avait toujours eu le sentiment d'être un peu invisible et ça depuis son plus jeune âge, perdue au milieu d'une énorme fratrie de filles, ni l'aînée, ni la plus jeune. Ni la première ni dernière. Elle n'avait jamais eu l'impression d'être unique de quelque façon que ce soit. Mais tout ces gens était là pour elle, enfin pour Wilma et c'était étrangement rassurant. « Merci beaucoup miss Verity » dit une jeune fille en s'éloignant avec sa copie de Hebrians Black dédicacée. Soudain une des immenses piles de livres monté par les libraires s'éffondra quasiment sur elle, bousculée par une dame, elle même bousculée par un petit groupe de jeunes filles surexcitée. Lisa se leva à la seconde, pour voir si la vieille dame avait besoin d'aide. Enfin vieille, peut être pas forcément, mais les boucles de cheveux gris, le bibi d'un autre âge et les vêtements semblant sortis d'une vieille malle rangée au fond d'un grenier depuis une cinquantaine d'année, n'aidaient pas vraiment à la rajeunir.
Lisa offrit son bras à la dame et lui proposa sa chaise, interprétant le teint rougeaud et les divagation gymnastique pour un malaise dû à la chaleur et à la foule. « Asseyez vous, je vous en pris, madame ? » La Serdaigle s'accroupi à son niveau, l'air vaguement inquiète, en plus de la gymnastique elle semblait avoir des soucis avec ses pronoms, mélangeant masculin et féminin à tout bout de champ. - Je n'ai jamais fait de gymnastique, non. J'aurais plutôt pu servir de perche pour le saut à la perche, Plaisanta-t-elle. Je ne doute pas que la gymnastique soit un sport sain, un peu moins dangereux que le Quidditch en tout cas. Si vous saviez... Elle se retint au dernier moment de mentionner en détails tous les accidents de quidditch qui avait eu lieux pendant ses années à Poudlard (et qui concernaient quasiment tous Harry Potter). -les accidents auquels j'ai pu assister lors de certains matchs. Finit-elle en remontant ses lunettes sur son nez. Maintenir son identité secrète était un combat de chaque instant. - Vous êtes vraiment rouge, vous êtes sûre que ça va aller ? Lisa sorti sa baguette conjura un verre et murmura « aguamenti » afin d'offrir un verre d'eau à la pauvre dame. |
| | | | Ernie MacMillan
Parchemins : 683 Âge : 37 jets de cheveux (7 Octobre 1979) Actuellement : Adulte [Département de la coopération magique internationale] Points : 0
Ξ Sujet: Re: Rencontre avec Wilma Verity [PV] Sam 28 Jan - 19:43 | |
| Dans les jours qui avaient précédé « l’événement littéraire majeur de la décennie », comme il se plaisait à appeler la séance de dédicaces à laquelle Wilma Verity avait consenti, Ernie avait élaboré un gentil petit scénario, qu’il avait crû infaillible, et dont il tirait, d’ailleurs, une certaine fierté. Naïvement, le jeune homme avait pensé que se procurer le polynectar, et la fausse identité qui allait avec, constituait la partie la plus risquée de sa mission. Le reste - clopiner jusqu’à la librairie sur ses talons hauts, faire signer son exemplaire de Heabrians Black, s’en aller ensuite bien tranquillement - relevait de la promenade de santé. Mais, à présent qu’il s’efforçait d’aider son idole à ramasser les livres éparpillés sur le sol (« Hihihi ! Sa main a effleuré la mienne ! Le génie m’a touché ! Je ne vais plus jamais me laver ! »), le jeune homme avait le sentiment très net que la situation lui échappait, sans qu’il parvînt pour autant à arrêter le massacre. Aussi, alors que son instinct lui hurlait de déguerpir au plus vite, il continuait à jacasser sur ses rêves brisés de gymnaste olympique. - Une fracture ouverte du tibia, déblatérait-il, tandis qu’il suivait Wilma d’un pas chancelant (« Hihihi, elle m’a pris le bras ! ça y est : je suis sa meilleure copine ! »). Abominable… Du sang partout… Ah ça, il faudrait me payer cher pour que je remonte sur une poutre, mon petit, vous pouvez me croire… Merci, z’êtes bien aimable, rajouta-t-il, comme l’écrivaine l’enjoignait de s’asseoir. Il posa son auguste derrière sur le siège, tendit ses petites jambes dodues devant lui, et fit claquer sa langue d’un air de satisfaction profonde. - Ah ! Soupira-t-il, en minaudant outrageusement, ça va mieux… C’est qu’il y en a, du monde, à votre petite sauterie ! Enfin, c’est bien normal d’attirer les foules, quand on a votre talent… et votre goût pour le secret… Il laissa sa phrase en suspens et, pour la première fois depuis que les forces du mal adolescentes hystériques avaient précipité sa rencontre avec Wilma Verity, il dévisagea franchement la jeune femme qui se trouvait en face de lui.
Il ne put s’empêcher d’être déçu. Lui qui avait toujours soutenu que Wilma Verity n’était qu’un brillant nom de plume découvrait, en lieu et place d’une Hermione Granger, d’un Cornélius Fudge ou d’une Irma Pince, qui, après des mois d’une enquête minutieuse, lui étaient apparus comme les auteurs les plus probables de Con Migo, la figure ouverte d’une illustre inconnue. Quand il pensait qu’il avait poussé la plaisanterie jusqu’à passer toute une après-midi à Sainte-Mangouste, en compagnie d’un Gilderoy Lockhart qui avait absolument tenu à lui signer plus d’autographes qu’il n'en fallait pour retapisser entièrement son appartement, il se sentait trahi, et élaborait déjà de nouvelles théories pour relancer ses investigations. D’ailleurs, à scruter ainsi le joli minois de Wilma, il éprouvait un étrange malaise, comme si une partie de son cerveau poussait l’autre du coude pour lui faire remarquer qu’un détail clochait. Il aurait volontiers mené plus avant ses observations (« S’cusez-moi, M’dame, ça vous ennuie pas si j’vous enlève vos lunettes ? Et vos papiers d’identité… Vous pouvez me les montrer, s’vous plaît ? »), mais redoutait que l’auteure ne fît appeler le service de sécurité, s’il continuait à la dévorer ainsi du regard, aussi cligna-t-il rapidement des yeux et, gloussa : - Enfin, je suppose que vous tenez à votre tranquillité… Personne n’aime voir ses plates-bandes piétinées tous les quatre matins par des afficionados déchaînés… Une belle pelouse, ça demande tellement d’entretien ! Mais peut-être n’avez-vous pas de jardin ? Demanda-t-il, l’air de ne pas y toucher. C’est vrai que vous, les stars, vous avez tendance à vous regrouper dans les grandes capitales, c’pas…
Pour se donner une contenance, le jeune homme lissa précautionneusement sa robe de sorcière, dont les bourrelets de son ventre mettaient les coutures à rude épreuve (« Respire pas trop fort, respire pas trop fort ! »), et en profita pour jeter un coup d’œil à sa montre. Si ses calculs étaient justes, il lui restait encore une grosse vingtaine de minutes avant de prendre la seconde dose de polynectar. Machinalement, il passa la main dans son sac, cherchant du bout des doigts la petite fiole qui contenait la potion, d’abord discrètement, puis de plus en plus tumultueusement, au fur et à mesure que la panique l’envahissait. Car à farfouiller ainsi dans un sac quasiment vide – hormis le polynectar, il ne contenait que sa baguette, un sachet de menthes poivrées et un porte-monnaie en imitation peau de serpentard – il devait se rendre à l’évidence : la fiole n’était plus là. Ernie fut pris d’un éblouissement, et la chaleur qui régnait dans la librairie lui parut tout à tout-à-coup insoutenable : - Merlin, balbutia-t-il, en rougissant violemment, v’là t’y pas que j’vais me sentir mal… Il attrapa un exemplaire de Heabrians Black sur la table et - crime ignominieux s'il en est ! - s’éventa avec, en soufflant bruyamment. Il se souvenait avec précision avoir mis la fiole dans le sac, avant de partir de chez lui, et était persuadé qu’elle avait dû tomber, quand il avait été déséquilibré. Sans se soucier un seul instant de passer pour un fou furieux, le jeune homme se pencha en avant, dans l’espoir d’apercevoir le flacon sur le sol. Hélas ! Les centaines de personnes qui piétinaient dans la librairie rendaient sa tâche difficile. - Ah crotte, marmonna-t-il entre ses dents, crotte, crotte, crotte, crotte, crotte…
Il souffla encore, se redressa pour gratifier Wilma d’un sourire ultra-bright - ou, du moins, de ce qui aurait été un sourire ultra-bright si sa moldue n’avait été affublée de chicots dont l'implantation était capable de pousser tout un cabinet de dentistes à la démission – et, s’efforçant de prendre un ton dégagé, déclara : - S’cusez, c’est qu’on n’est pas habitué à une telle foule, dans ma campagne galloise… Un p’tit verre d’eau, ça s’rait pas d’refus, pour sûr ! Il tenta de rejeter la tête en arrière, se souvint que la permanente de son identité secrète ne lui permettait pas d’obtenir un jet de cheveux digne de ce nom, et gloussa de nouveau d’un air embarrassé. Merlin ! Il fallait absolument qu’il quitte cet endroit avant… Oui, vingt minutes tout pile maintenant ! Pendant qu’il s’efforçait de mettre au point une retraite stratégique, Ernie s’empara fébrilement du verre que Wilma venait de remplir et le porta à ses lèvres… Avant de suspendre son geste, les yeux rivés sur la baguette de la jeune femme. Il était convaincu de l’avoir déjà vue quelque part. Lentement, le Poufsouffle laissa son regard remonter jusqu’à la figure de son idole. Il lui vint alors à l’esprit que, s’il avait opté pour un déguisement afin de se rendre à Fleury et Bott, d’autres que lui avaient peut-être eu la même idée. Oubliant momentanément la situation périlleuse dans laquelle il se trouvait, Ernie avala une gorgée d’eau. - C’est une jolie baguette, que vous avez là, M’dame, dit-il prudemment. C’est quoi, comme bois ? |
| | | | Lisa Turpin
Parchemins : 315 Âge : 32 ans Actuellement : Pigiste et auteur Points : 0
Ξ Sujet: Re: Rencontre avec Wilma Verity [PV] Lun 30 Jan - 22:21 | |
| Si Lisa évitait toujours de dire à voix haute du mal de qui que ce soit, sauf madame Pince, mais elle avait une place spéciale dans son coeur. Elle s'était toujours dit qu'elle était acariâtre uniquement avec les élèves, mais qu'elle se réchaufferait un peu au contact d'une collègue, c'était faux. Rien que de penser aux longues heures de silence gênant qu'elle avait passé en sa compagnie lui donnait la chair de poule. Et elle ne se privait généralement pas pour cracher sa bile sur la vieille bibliothécaire avec ses anciens camarades de Poudlard et notamment avec Ernie. Mais c'était vraiment la seule et l'unique personne dont elle parlait en mal. Ça ne l'empêchait parfois, plus souvent qu'elle n'aurait aimer l'admettre en vérité, de penser en mal aux gens qu'elle côtoyait. Très récemment ça se jouait entre elle même, pour avoir eu l'idée idiote de vouloir publier sous un nom de plume et ses éditrices, pour l'avoir forcer à participer à cette séance de dédicace. Parfois elle essayait de faire ressurgir cet ouragan intérieur, devant son reflet le matin elle fronçait les sourcils et tentait d'avoir l'air menaçante, outrée, en colère, c'était peine perdu, les émotions négative n'avaient aucune prise sur son visage. Elle pouvait, tout au plus, avoir l'air légèrement contrariée.
C'était parfois pratique.
Par exemple à ce moment même, Lisa affectait un sourire à la fois poli, compatissant, voir même concerné pour le bien être de cette pauvre femme. Mais en vérité elle était horriblement mal à l'aise, avait des élans de répulsion presque physique face à cette physionomie vraiment peu flatteuse et maintenant qu'elle était au même niveau que son visage elle n'arrivait pas à savoir si c'était à cause de l'horrible dentition ou de la peau rubiconde et luisante, ou encore de cette répugnante odeur de naphtaline ou si c'était un effet global mais clairement les jours de gloire gymnastique de la dame étaient terminés depuis un sacré bout de temps et on avait vraiment l'impression qu'elle avait cessé de s'occuper d'elle même depuis qu'elle était descendue de sa poutre la dernière fois. Et puis cette histoire de blessure et de sang, c'était à lui faire vomir les chouquettes qu'elle avait chipé dans la panière pour ses lectrices. - Oh je comprends, ça à l'air terrible, ânonna-t-elle. Lisa garda pour elle la réflexion que c'était sûrement elle qui devrait payer pour qu'on la laissa se serait-ce que s'approcher d'un gymnase. Enfin la dame cessa ses divagations sur la gymnastique et commença à minauder sur Wilma. Les minauderies rappelaient toujours à Lisa l'année affreuse où ils avaient dû supporter ceux de Dolores Ombrage. Le sourire qu'elle adressa à l'ancienne gymnaste était à quelques degrés de la grimace, mais le compliment l'adouci un peu, après tout elle était venue jusque ici pour elle cette pauvre petite dame. - C'est gentil. Pour ce qui est du secret, elle réfléchi quelques secondes avant d'avouer, je pensais que c'était nécessaire, vous voyez. La Serdaigle hésita, repensant à tous ses doutes sur la nécessité de garder son identité secrète et les secrets que cela avait engendré, elle songea à nouveau à Ernie et son coeur se serra un peu. Je ne suis plus si sûre, admit-elle finalement.
Elle fixa son interlocutrice pour voir se qu'elle en pensait et la surpris entrain de la dévisager. Le rose lui monta aux joues. C'était son truc à elle d'observer les gens et voilà qu'elle était sous la loupe de cette parfaite inconnue. Lisa songea que son expression n'était pas tout à fait celle qu'elle aurait pu attendre, la vieille dame paraissait, déçue ? Croyait-elle pouvoir la reconnaître ? S'attendait-elle à quelqu'un d'autre ? Est ce que Wilma n'était pas à la hauteur de ses attentes ? Gênée Lisa ferma les paupières histoire de cacher son trait le plus distinctif et remonta une fois de plus ses lunettes sur son nez, comment faisaient les gens qui devaient en porter à longueur de journée ? C'était parfaitement insupportable. La dame la relança sur les raisons qui la poussait à garder le secret.
- Je ne dirait pas que ce soit une question de tranquillité, c'est plutôt pour protéger les autres. Même si je ne leur ai pas vraiment demandé leur avis, plaisanta-t-elle. En fait il était plutôt question de se protéger elle même mais elle préférait ne pas trop admettre devant salle comble qu'elle avait un peu honte d'avoir écrit certains passages de Con Migo.
Soudain, et alors qu'elle avait eu l'impression d'avoir réussi à calmer la vieille dame, celle ci sembla à nouveau s'agiter. -Vous avez perdu quelque chose ? Je peux vous aider?Demanda-t-elle. Peut être que dans la bousculade elle avait perdu sa tête ou son portefeuille, ou pire, sa baguette. Lisa jeta un oeil au sol pour voir si elle n'apercevait pas un quelconque objet abandonné, mais avec la foule il était impossible de voir quoique ce soit. Elle fit une grimace désolée à la vieille dame qui la gratifia, d'un de ces sourires de pub pour dentifrice qu'Ernie sortait parfois. Lisa gloussa légèrement en y repensant avant de froncer les sourcils à l'apparition d'une idée plus que saugrenue. Serait-il possible que? Non, il n'aurait pas osé quand même ? C'était bien trop abracadabrant, même pour Ernie, se raisonna-t-elle, elle chassa l'idée comme elle était venue. - De l'amandier, répondit-elle par réflexe Mais, aussi nonchalamment qu'elle avait posé la question, lorsque la vieille dame lui demanda des détails sur sa baguette, l'idée revint, comme un VRP qu'on chasse de sa porte d'entrée et qui revient toquer au carreau, histoire de, si jamais on avait changé d'avis, au cas ou je vous laisse ma carte de visite... -Vous pourriez peut-être utiliser la votre, de baguette, pour appeler ce que vous avez perdu, non ? Tenta-t-elle
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| | | | Ernie MacMillan
Parchemins : 683 Âge : 37 jets de cheveux (7 Octobre 1979) Actuellement : Adulte [Département de la coopération magique internationale] Points : 0
Ξ Sujet: Re: Rencontre avec Wilma Verity [PV] Ven 3 Fév - 17:06 | |
| Ernie fronça les sourcils, conférant ainsi un air sérieux au visage qu’il avait fait sien le temps d’une séance de dédicaces, et qui transpirait davantage la bêtise que la réflexion. Premier indice de sa métamorphose à venir ou simple coïncidence, l’espace d’un instant, l’image de la bécasse qu’il s’efforçait d’incarner parut s’effacer derrière celle de l’employé pondéré du Ministère de la Magie. La mention de l’amandier avait mis tous ses sens en alerte, et sa mémoire affolée cherchait désespérément à associer le bois à un sorcier de son entourage. L’idée saugrenue lui vint que sa propre sœur se cachait peut-être sous les traits de Wilma Verity, mais il la chassa presque aussitôt, d’une part parce qu’il savait pertinemment que la baguette d’Ophélia était en bois d’orme, d’autre part parce qu’il était intimement convaincu qu’il pourrait la reconnaître sous n’importe quel déguisement. Il n’en restait pas moins qu’il était persuadé d’avoir déjà vu la baguette de Wilma quelque part. Si seulement il avait montré un tant soit peu d’intérêt pour l’art délicat de la baguetterie, il n’en serait pas réduit à de vaines conjectures !
- C’t’un bois original, ça l’amandier… commenta-t-il d’un ton insidieux, on n’en voit pas tous les jours, des baguettes comme la vôtre… Vous l’avez depuis longtemps ? Le jeune homme n’avait plus vraiment le temps de finasser, aussi espérait-il que, malgré la grossièreté de sa ruse, Wilma "Verity-toute-la-Verity-mais-pas-trop-en-fait", prise au dépourvu, répondrait honnêtement à la question, lui donnant ainsi quelque indice supplémentaire sur son âge réel. Tandis que son esprit échafaudait déjà tout un plan d’attaque pour tirer la substantifique moelle d’une telle information (interviewer Ollivander, consulter les registres des anciens élèves de Poudlard, traquer tous ceux qui auraient pu entrer à l’école en même temps que Wilma), il s’empara de l’arme du crime, de l’outil du génie, de l’instrument sacré, bref, de la main de l’écrivaine, qu’il se mit à tapoter d’un geste maternel : - Allons, allons, vous vous faites du mouron pour rien, mon pauvre petit ! Protéger les autres ? Quelle étrange idée ! A vous entendre, on croirait que vous êtes la tête pensante de cette abominable Menace, et non l’auteure la plus brillante de vot’ génération… C’la dit sans vouloir vous flatter, ‘videmment ! M’enfin, de quoi qu’vous voulez les protéger, les autres, comme vous dites ? De celle que vous êtes réellement ?
Il accompagna cette sortie d’un petit rire haut perché, relâcha sa proie Wilma, avant que celle-ci ne fît appeler la sécurité pour tentative d’enlèvement, puis se laissa aller dans le fond de son siège, et, visiblement très satisfait de lui-même, lança une œillade entendue à son idole. Le sentiment de triomphe qu’il éprouvait fut toutefois de courte durée, et l’angoisse l’envahit de nouveau lorsque la vedette du jour lui suggéra de tirer sa propre baguette de son sac. Il ne parvint à contenir le tressaillement qui le parcourut bien qu’il tentât de le dissimuler sous un sourire qui était à l’ultra-bright ce que Lockhart était à la littérature. - J’vous d’mande bien pardon ? Demanda-t-il machinalement, j’ai rien perdu, c’est juste vot’ chaise qui m’agresse le fondement, si vous voyez c’que j’veux dire… Et, joignant le geste à la parole, il se tortilla de manière éloquente. Jouer la comédie ne l’aidait cependant en rien à retrouver sa sérénité. Son cœur avait manqué un battement, et il avait le sentiment que Wilma n’était pas dupe de son petit manège (note pour plus tard : circonscrire les recherches sur Wilma aux anciens Serdaigles). Se pouvait-il qu’elle suspectât quelque chose ? Qu’elle eût flairé l’entourloupe ? Voire reconnu que c’était lui, le futur Ministre de la Magie Ernie MacMillan, qui se cachait derrière ce masque hideux ? Incrédule, le Poufsouffle scruta la figure de Wilma, à la recherche d’un signe qui lui indiquerait qu’elle l’avait percé à jour… Une lueur dans le regard, un sourire en coin… N’importe quoi marquant que « je sais que tu sais que je sais… ».
Si l’impassibilité de Verity ne lui apprit rien, les soupçons d’Ernie se trouvaient néanmoins confortés par l’attitude de cette dernière : la mention de sa baguette n’était qu'une basse attaque, et pour que Wilma l’osât, il fallait qu’elle se sente acculée. Après tout, on ne suspectait jamais mieux l’imposture qu’en était soi-même un imposteur. La certitude grandissante que Wilma était belle et bien Celle-Dont-On-Ignorait-Le-Nom, renforçait sa frustration d’avoir égaré sa seconde dose de polynectar : il réalisait que, s’il cherchait à pousser son avantage plus avant au lieu de fuir Fleury et Bott dans la poignée de minutes qui le séparait encore de la transformation, il allait se retrouver subitement prisonnier d’une robe dont il n’était pas assuré que les coutures supporteraient le choc de sa croissance accélérée. A la pensée de se révéler presque nu devant une foule aussi dense que celle qui avait envahi la librairie, il sentit son front se couvrir de sueur. Personne n’oublierait jamais un tel scandale : la presse en ferait ses choux gras pendant des semaines... Il deviendrait la risée du monde sorcier... Et alors il n’aurait plus qu’à tirer un trait sur ses ambitions ministérielles.
Pourtant, il n’envisageait pas encore de récupérer magiquement sa potion : non seulement il ne voulait pas courir le risque que quelqu’un reconnût le polynectar, mais en plus il redoutait que sa baguette ne le trahît. Pour ce qu’il en savait, le mieux qu’il avait à faire était de filer sans demander son reste. Il s’y refusa toutefois sans avoir tenté, au préalable, une dernière attaque. Il se leva et, fixant Wilma dans les yeux – un exploit au vu de sa petite taille – croassa d’un air terrible : - Et vous, vous ne voulez pas enlever vos lunettes, qu’on rigole cinq minutes ? Parce que cinq minutes, c’était sensiblement tout ce qui lui restait avant l’humiliation publique… |
| | | | Lisa Turpin
Parchemins : 315 Âge : 32 ans Actuellement : Pigiste et auteur Points : 0
Ξ Sujet: Re: Rencontre avec Wilma Verity [PV] Lun 6 Fév - 0:39 | |
| Lisa était au moins à 75 % sûre qu'il s'agissait d'Ernie en costume de vieille bonne femme dodue et repoussante qui se tenait devant elle. Ses autres options étaient très limitées et faisaient beaucoup moins sens. La première étant Theresa, sa soeur, qui avait à peu près 15 % de chance d'essayer de la confondre. Si elle avait un pourcentage si bas c'était pour plusieurs raison, la plus importante étant que Theresa avait autant d'affinité pour la lecture qu'Irma Pince pour les soirées endiablées, la seconde étant que Theresa vivait en Californie et Lisa doutait qu'elle recevait la newsletter de Fleury & Bott là bas. La troisième personne sur sa liste était Susan Montgomery-Bones, mais la jeune femme imaginait plutôt que son amie serait très excitée par la nouvelle de la savoir auteur plutôt que de cherchant à démasquer qui était caché sous le pseudonyme de Wilma Verity. Aussi le fait qu'elle ait à sa charge 3 (ou était-ce 4 elle ne se souvenait jamais) enfants, faisait qu'elle avait sûrement d'autre hippogriffes à foutter que de passer une après-midi déguisée en petite vieille. Il aurait aussi pu s'agir d'un inconnu mais, ce sourire, c'était un peu la marque de fabrique de l'employé ministériel préféré de Lisa. L'ancienne Serdaigle ne pu s'empêcher de sourire, amusée, lorsque la petite dame dodue lui demanda des précisions sur sa baguette -Oh, comme tout le monde vous savez, depuis mes onze ans. Elle se demandait tout de même comment il s'était débrouillé pour avoir cette apparence. La métamorphose humaine était certes abordée en cours, mais elle permettait plus le camouflage que la transformation corporelle complète, pour ça il aurait fallu autre chose, du genre polynectar et Lisa refusait de croire qu'Ernie avait fabriqué du polynectar. Si elle se souvenait correctement de ses cours de potions de sixième année, ils avait uniquement eu un cours théorique sur le polynectar car celui ci prenait des semaines à fabriquer. Est-ce que l'obsession d'Ernie pour le mystère entourant Wilma Verity aurait pu le pousser à cet extrémité ? Lisa en doutait fortement, après tout il travaillait au ministère et cela avait l'air d'être une tâche suffisamment prenante pour ne pas fabriquer du polynectar dans sa cuisine en rentrant chez soi le soir, non ? Elle fut interrompue dans sa réflexion par le contact des mains de la vieille femme avec les siennes, elle avait la peau à la fois sèche et moite qui donnait envie à la jeune femme de retirer sa main immédiatement mais en considérant qu'il s'agissait peut être effectivement d'Ernie MacMillan sous se déguisement elle profita du contact qu'elle ne s'était jamais laissé avoir avec le jeune homme. A la fois pour rentrer dans son jeu, mais aussi pour aiguiller le jeune homme dans son labyrinthe mental, car il ne semblait pas encore avoir fait la connexion, elle décida de se laisser aller à la confidence.
-Ah ah non rien de si important heureusement, mais voyez-vous, et vous gardez ça pour vous, n'est-ce pas ? Il y a ce jeune homme qui me plaît excessivement, il est charmant et drôle et très obstiné, elle insista sur se dernier point et il a un poste important au ministère, je ne voudrais pas lui porter préjudice.
Elle eu un regard faussement dramatique vers le lointain et faisant semblant de sortir de sa torpeur se redressa vivement.
-Oh la la mais je vous embête avec mes histoires alors que vous avez sûrement plein d'autre chose à faire.
Elle reporta brièvement son attention sur la file de jeune filles qui attendaient plus ou moins patiemment leur tour alors que cette horrible vieille femme avait pris en otage leur auteur préféré. Lisa s'excusa platement pour le contretemps, regardant toujours du coin de l'oeil Ernie dans son costume de vieille femme prétendre que la chaise était inconfortable avant de revenir à la charge et de demander carrément à Wilma Verity d'oter ses lunettes. Lisa fut complètement désarçonnée par cette demande, elle n'avait pas songé que qui que ce soit puisse aller jusque là et elle était quasiment certaine que si on l'avait pas reconnu jusque là ses yeux donneraient définitivement de change. Par Merlin elle était dans une impasse ! Le coeur de la jeune femme frôlait la tachycardie, qu'allait-il se passer si elle enlevait ses lunettes ? Était-il possible de lancer un sortilège de confusion à la vieille dame sans que personne ne le remarque ? Où était la sortie la plus proche ? Elle songea que très peu de choix s'offraient à elle, elle pouvait faire semblant de s'évanouir à cause de la grande émotion, de la foule, de peut importe, elle pouvait dire à la vieille dame que si elle croyait qu'elle allait enlever ses lunettes elle pouvait s'enfoncer le doigt dans l'oeil jusqu'au coude ou alors elle pouvait enlever ces fichus binocles et clouer Ernie de surprise dans Fleury & Bott avant de s'échapper en courant.
- Ah ah ah, dit elle avec un rire qui puait la panique. Enlever mes lunettes, comme vous-y allez. Plaisanta-t-elle avec une voix si haut perché qu'elle était à la limite de l'ultra son. Est-ce qu'on vous demande de retirer votre bibi à l'intérieur du magasin à vous ? Souhaitez vous que je vous dédicace un exemplaire de Hebrians Black ? Parce que si non j'ai bien peur de devoir reporter mon attention sur ces jeunes femmes.
C'est ça, gagner du temps, détourner l'attention, avec un peu de chance, elle laisserait tomber l'affaire.
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| | | | Ernie MacMillan
Parchemins : 683 Âge : 37 jets de cheveux (7 Octobre 1979) Actuellement : Adulte [Département de la coopération magique internationale] Points : 0
Ξ Sujet: Re: Rencontre avec Wilma Verity [PV] Mar 7 Fév - 15:49 | |
| Ernie jura intérieurement. Damned ! La bougresse était habile, et avait esquivé sans trembler la question de la datation au carbone 14 de sa baguette. Il commençait à croire qu’il avait affaire à un maître de la dissimulation… Peut-être même un auror ou une Langue de Plomb ? Le jeune homme se promit de s’intéresser davantage aux activités de ses collègues, malgré le peu de sympathie qu’il éprouvait, par ailleurs, à l'égard des Langues de Plomb, dont la manie de se déplacer dans les couloirs du Ministère, comme s’ils détenaient les secrets de l’univers, l’irritait au plus haut point. Pour l’heure, il se contenta de gratifier Wilma d’un sourire qu’elle pouvait tout aussi bien interpréter comme un aveu de défaite que comme la promesse d’une revanche prochaine et, laissant échapper un petit gloussement, caqueta : - J’vois qu’on tient à jeter un voile pudique sur son âge… Mais n’vous bilez pas, ma p'tite, vous faites encore toute jeunette… Sans doute que vous n’pouvez pas avoir plus de vingt-cinq ans, badina-t-il encore, l’air de ne pas y toucher. Faudra m’donner la marque de vot’ crème de jour, elle a l’air r’dument efficace : z’avez une peau de pêche ! C’est un produit de la marque MacMillan ? Vous utilisez leurs shampooings ?
Il adressa une série de clins d’œil malicieux à l’auteure, donnant ainsi l’impression qu’il était à deux doigts d’être terrassé par un terrible crise de convulsions ou qu’il souffrait d’une sévère allergie à la poussière, et s’apprêtait à rajouter une ânerie supplémentaire sur les cosmétiques sorciers (« Trois gallions pour un minuscule pot d’anti-rides, c’pas du vol, à votre avis, hum ? Ils nous prennent pour des souris blanches ou quoi ? C’est qu’j’en ai, de la surface à couvrir, moi ! »), quand l’allusion de son idole à un fringant employé du Ministère l’arrêta net. Merlin ! Un indice ! Enfin ! Les pensées se bousculèrent dans la tête d’Ernie, à tel point qu’il parut un instant dépassé par la révélation de Wilma. Ses petits yeux porcins papillotèrent d’un air un peu stupide, tandis qu’il s’efforçait de remettre ses idées en ordre. Wilma avait donc des liens au Ministère ! Et avec les grosses pontes, encore ! Mais, pourquoi se laissait-elle ainsi aller aux confidences alors qu’elle avait si savamment évité de saisir toutes les perches qu’il lui avait tendues jusqu’à présent ? Etait-elle en train de le balader ? Alors comment expliquer qu'il avait le sentiment qu’elle cherchait à lui faire passer un message codé ? Se put-il qu’elle l’eût reconnu ? Les effets du polynectar avaient-ils cessé ? Non… Il était toujours court sur pattes et boudiné dans son affreuse robe qui sentait la naphtaline. Pourtant, Wilma donnait l’impression qu’elle savait parfaitement à qui elle s’adressait… Voire qu’elle était gentiment en train de le mettre en boîte…
Toutefois, qui pouvait être suffisamment aveugle pour le décrire de manière si laudative oser une telle sortie au futur Ministre de la Magie ? Hormis Ophélia, l’unique personne qui n’hésitait pas à se moquer de lui était Lisa, sa Lisa, la seule femme qu’il regardait, ces derniers temps, et pour laquelle il irait jusqu’à se raser le crâne et s’arracher les dents si elle le lui demandait (mais c'était mieux si elle n'exigeait jamais ce sacrifice de lui, tant qu'à faire). Lisa qui avait quitté son emploi à Poudlard, mais vivait néanmoins confortablement. Lisa qui, en sa compagnie, échafaudait des théories fumeuses sur l’identité réelle de Wilma Verity, mais avait cependant refusé de l’accompagner pour la rencontrer en chair et en os. Lisa qui avait précisément un exemplaire de Con Migo sur elle quand il l’avait revue quelques mois plus tôt… Oh bon sang ! Et soudain, l’épiphanie. Une lueur d’intelligence illumina le visage bovin de sa moldue, tandis qu’il reculait précipitamment de quelques pas, manquant au passage de trébucher sur la chaise qu’il venait de quitter. Il chancela, se raccrocha maladroitement à l’étagère la plus proche, et, les yeux écarquillés, fixa Verity, comme s’il cherchait à reconnaître la femme de sa vie son amie derrière les lunettes et la robe à pois.
- Co... Comment ? Quoi ? De qui ? Où ça ? Enfin, j’veux dire… Si je m’attendais, hein ! Ben je ne me serais pas déguisé en vieille harpie rondouillarde, pour commencer, j’aurais plutôt opté pour un mannequin bodybuildé, balbutia-t-il d’une voix au moins aussi haut perchée que celle de Wilma-Lisa. Il inspira lentement et tenta de se rattraper aux branches, priant pour que, malgré les apparences, Lisa ne l’eût pas parfaitement identifié (*Adieu sex appeal, adieu crédibilité, adieu rêve de mariage, elle ne me verra jamais plus que comme une grosse poule à bouclettes !*). M’enfin, r’tirer mon bibi ? Jamais d’la vie ! C’très impoli et en plus, ça m’évite d’exposer ma pelade à tout va… Vous n’voudriez tout d’même pas que j’fasse fuir vot’ clientèle ?
Il laissa échapper un ricanement qui se voulait amusé, mais qui s’acheva sur un gargouillis étranglé, quand il réalisa avec horreur que sa voix était en train de changer de manière plus flagrante que celle d’un adolescent en pleine mue. Merlin’s beard ! Le polynectar montrait ses premiers signes de faiblesse : il ne pouvait pas rester dans la librairie une minute de plus. D’ailleurs, n’était-ce pas ses cheveux qu’il sentait pousser sur sa tête ? Dans le doute, Ernie plaqua une main affolée sur son front, et, d’une voix de fausset, balbutia à toute vitesse : - Holàlà, j’viens d’réaliser qu’j’avais oublié mon porte-monnaie… J’peux pas payer vot’ chef-d’œuvre… J’suis t’y bête, c’t’à pas y croire, j’vous jure ! M’reste plus qu’à m’rentrer pour aller le chercher ! Il plia maladroitement les genoux, afin de dissimuler le fait qu’il était en train de grandir, et, parce qu’il refusait de laisser Lisa-Wilma s’en tirer aussi facilement, conclut, sur une forme d’avertissement entendu : - Mais j’suis sûre que nous nous r’verrons très vite ! M’ttez-moi un exemplaire de côté, s’pas !
Puis, d’une démarche de canard souffrant de colique, il se précipita vers la porte de la librairie pour transplaner jusque chez lui aussitôt arrivé dans la rue. Prochaine étape : torturer cuisiner Lisa. |
| | | | Lisa Turpin
Parchemins : 315 Âge : 32 ans Actuellement : Pigiste et auteur Points : 0
Ξ Sujet: Re: Rencontre avec Wilma Verity [PV] Jeu 9 Fév - 18:21 | |
| Ça peut paraître bizarre, mais Lisa n'était jamais autant elle même que lorsqu'elle était en compagnie d'Ernie, même malgré les mensonges. Et c'est cela qu'elle trouvait le plus désagréable, qu'elle soit incapable de l'être jusqu'au bout. Dans toutes les discussions qu'ils avaient pu avoir sur l'identité de Wilma Verity, Ernie n'avait jamais envisagé à haute voix que Lisa ait pu être cette dernière. Et une partie de la jeune femme songeait que c'était peut être justement dû au fait qu'elle semblait tout lui dire. Elle se sentait monstrueuse de cacher sa terrible et véritable nature à Ernie, elle avait essayé pourtant de le mettre discrètement sur la voie, afin qu'il fasse seul le rapprochement entre Wilma et elle, mais elle avait beau faire il semblait que la dense masse de cheveux du jeune homme empêchait les informations d'arriver jusqu'à son cerveau, ou de tisser des liens logiques entre les deux évènements. Plus le temps passait et plus Lisa avait songé que sa seule solution pour qu'il comprenne soit qu'elle lui fasse une révélation en bon et dû forme avec preuve à l'appui etc, et elle ne pouvait pas supporter de faire ça pour l'instant.
Car la révélation, il pouvait la faire seul chez lui, relisant pour la huitième Con Migo, passer par toute les émotions dans le confort de son fauteuil de lecture, pour finir sans surprise par accepter l'information. Mais si elle avouait... Il faudrait affronter sa réaction en face. Et s'il lui riait au nez ? Et s'il était vexé ? Et si enfin, et elle frissonnait de terreur à chaque fois qu'elle y pensait, si il était en colère contre elle ? Lisa avait imaginé Ernie, choqué et déçu, quittant les Trois Balais sans même lui dire un mot et pour ne jamais y revenir, et ça lui avait brisé le coeur. Jusqu'à ce qu'elle se souvienne que c'était simplement son imagination.
Mais, alors qu'elle signait une copie de son nouveau livre, s'excusant à foison pour l'attente et gardant toujours un oeil sur la vieille dame, elle vit, aussi clairement que si les rouages sous le bibi s'étaient enclenchées, Ernie faire la connexion entre Wilma et Lisa. Son souffle se coupa dans une inspiration effrayée. Le voyant trébucher en arrière sous la puissance de la révélation elle tendit les mains vers lui avec une expression désespérée, dans un effort vain de l'empêcher de se cogner, mais aussi de reprendre cette idée qu'il venait d'avoir. Leurs regards se croisèrent un instant et elle vit dans ses yeux qu'il l'avait reconnu. Elle devint à la fois livide et rouge de honte.
Les balbutiements de l'ancien Poufsouffle dans son costume de vieille dame, lui arrachèrent un rire. Mais il ne disait rien, pourquoi ne disait-il pas qu'il l'avait reconnu, pourquoi ne lui tapait-il pas sur l'épaule en disant « ah ah ça alors, ma bonne vieille Lisa, tu m'as bien eu ! ». Il ne s'approchait pas, il s'éloignait même, restant toujours dans son personnage il prétexta avoir oublié son porte monnaie pour filer à l'anglaise. La jeune femme était abasourdie, il était parti, il l'avait abandonnée sans cérémonie, alors qu'il avait compris, alors qu'il savait. Elle battit furieusement des paupière pour s'empêcher de verser une larme, les yeux fixés sur la porte d'entrée de Fleury et Bott, espérant de tout son coeur qu'il repasse le seuil. Une main entra dans son champ de vision et la rappela à la réalité. Il y avait encore beaucoup de monde dans cette librairie qui comptait sur elle, mais la seule qui comptait pour Lisa était partie et peut-être pour toujours ?
[Terminé] |
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Ξ Sujet: Re: Rencontre avec Wilma Verity [PV] | |
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