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| [THEME] Cupidon' Russian roulette [PV] | |
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Alan Carmichael
Parchemins : 1757 Âge : 16 ans [10/05/2000] Actuellement : 6ème année Points : 0
Ξ Sujet: [THEME] Cupidon' Russian roulette [PV] Mar 11 Juil - 11:19 | |
| Comme toutes les maisons de Poudlard, Poufsouffle comptait son lot d'élèves ingrats, peu sympathiques et parfois franchement insupportables. Celui de Poufsouffle le seul s'appelait Kevan Costello, il était en 6ème année, avait peu d'amis proches et on se demandait parfois s'il avait été réparti dans la bonne maison Joshua Darkflower ?. Il était incroyablement arrogant, pas gentil et tout le monde s'accordait à dire que moins on lui parlait, mieux on se portait. Dernièrement, il avait 'plaisanté' en faisant éclater une Bombabouse sur un groupe de fille de 4ème année qui révisait, attablée dans la salle commune sur un laborieux devoir de Métamorphoses. Le rire tonitruant du 6ème année n'avait eut d'égal que les pleurs saccadés des jeunes filles.
Mais comme la loi du plus fort n'est jamais la meilleure mais bel et bien celle du plus nombreux, la vie aime vous rappeler que 'qui fait le malin, tombe dans le ravin'. Adossé à la porte des dortoirs, Alan se plaisait à écouter discrètement un groupe de filles plus âgées que lui, réunies en cercle sur une des tables de la salle commune. Les sorcières gloussaient fortement et le 2ème année savait pourquoi : leur plan allait être mis à exécution, il ne fallait pas tarder. L'Irlandais se précipita devant le couloir des filles et appela Prudence à haute voix. Après plusieurs secondes de confusion générale "Tu sais si Prudence est là ?" "Oui je vais voir. Prue ? Hé, tu as vu Prue ?" "C'est qui Prue ?" "Celle de 2ème année, l'Irlandaise." "On a des Irlandais à Poudlard ? Ils n'ont pas leur école à eux ?""PRUE !" "OUI ? Qui m'a appelée ? On dirait une voix de garçon.." "Prue ?" "Alan ?", la sorcière finit par se montrer. Alan lui choppa le bras et la tira sans attendre vers la salle commune, ralentissant le pas en arrivant.
- Regarde-ça.
Alan lui montra un groupe de filles qui faisait tourner aléatoirement sur une table plusieurs petits boites fermées. Les filles semblaient prendre beaucoup de plaisir à jouer leur petit jeu, bien qu'il n'ait aucun sens pour quiconque les observait normalement.
- Tu sais ce qu'elles font ? Tu dis rien hein, c'est secret, il ne faut rien dire ! Alan s'approcha de Prue et lui murmura à l'oreille : - Elles vont faire boire un philtre d'amour à Kevan Costello. En fait, elles ne comptent pas du tout qu'il tombe amoureux de l'une d'entre elle, du moins, elles ne vont pas le décider, c'est le jeu. Elles ont piqué des cheveux à tous les garçons et filles de leur année, même les leurs, elles les ont mis dans des boites pour ne pas les reconnaître et elles les mélangent pour en choisir une. C'est un peu comme la roulette russe. Ça peut tomber sur elle comme sur un garçon, c'est le hasard. Ça les amuse énormément.
Alan regarda Prue et se surpris à rougir. En tant normal, ce grand défenseur de la liberté aurait sans tarder tout fait pour empêcher cet odieux crime. Hélas, Alan ne semblait pas disposé à s'interposer. D'un, ça ne le regardait pas, et il avait appris à se mêler de ses affaires et de deux, en son for intérieur, il se disait que Kevan l'avait bien mérité. Puis à l'inverse d'une Bombabouse à 3cm de son visage, avec un philtre d'amour il ne risquait pas grand chose. A moins que quelqu'un de très malintentionné lui fasse faire n'importe quoi, mais c'était peu probable, aucun Poufsouffle – Kevan y compris – n'était pas assez mesquin pour ça. Puis c'était rigolo, franchement ça faisait du bien de voir la salle commune dans une dynamique positive et joyeuse et par les temps qui couraient, ça faisait plaisir.
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| | | | Prudence Faraday
Parchemins : 1152 Âge : 16 ans (27/07/2000) Actuellement : 7ème année Points : 0
Ξ Sujet: Re: [THEME] Cupidon' Russian roulette [PV] Mer 12 Juil - 12:03 | |
| La Saint-Valentin était un événement qui laissait Prudence particulièrement froide, aussi s’était-elle levée, ce matin-là, sans réaliser tout ce que la journée pouvait compter d’espoirs fébriles et de grands élans romantiques pour un certain nombre de ses camarades. D’ailleurs, c’était tout juste si elle connaissait la date du jour, perdue qu’elle était dans la mécanique scolaire, qui la conduisait à répéter, semaine après semaine, et quasi à l’identique, les mêmes cours et activités. A douze ans passés, la toute jeune fille n’éprouvait encore qu’un intérêt limité pour le sexe opposé. Un garçon, c’était très pratique quand on avait besoin d’aller faire un petit tour dans la forêt interdite un sac trop lourd à porter, mais de là à se livrer à des échanges de salive et autres fluides, ce que les élèves les plus âgés semblaient rechercher avec une avidité qui n’avait d’égal que leur mépris pour les règles d’hygiène les plus élémentaires (beaucoup s’embrassaient carrément pendant les repas… Beurk, beurk, beurk !), il ne fallait pas exagérer !
La Poufsouffle n’était toutefois pas complètement naïve : elle savait pertinemment que les années à venir la plongeraient, elle aussi, dans les affres d’expériences amoureuses plus ou moins foireuses, qui sauraient assurément lui faire oublier son indifférence actuelle ( « Un baiser ? Eeeeeerk ! ») mais, en ce qui la concernait, le plus tard serait le mieux. Le malheureux exemple de ses parents l’invitait, de toute façon, à considérer avec circonspection le phénomène amoureux. Après tout, que restait-il de leur grand coup de foudre ? Leur histoire s’était achevée sur une séparation si houleuse qu’ils étaient encore incapables, près de onze ans plus tard, de faire preuve de la moindre bienveillance à l’égard l’un de l’autre. Eux qui étaient, d’ordinaire, des gens sensés et mesurés, faisaient preuve d’une inventivité étonnante quand il s’agissait de se donner des noms d’oiseaux ou de se pourrir la vie via courrier interposé. Aux yeux de Prue, qu’ils aient pu s’entendre suffisamment longtemps pour la concevoir relevait du mystère. Non, vraiment, l’amour, c’était un sale coup ! N’en eût-elle été déjà intimement convaincue que les révélations qu'Alan s'apprêtait à lui faire, auraient suffi à lever ses derniers doutes.
- Hein ? Quoi ? Qui m’demande ? Avachie sur son lit, Prudence était occupée à réécrire Rendez-vous avec la mort (elle trouvait la fin de Lady Westholme – sa préférée - beaucoup trop injuste pour s’en satisfaire), et s’interrogeait sur la légitimité de faire figurer, dans sa version du roman, un personnage de sorcier égyptien, quand Louise, sa copine de dortoir, était venue lui signaler qu’Alan braillait son nom comme si sa vie en dépendait demandait après elle Ah les hommes, incapables de se débrouiller seuls cinq minutes. Après avoir soigneusement rangé dans sa malle ce qu’elle appelait pompeusement son « manuscrit », la Poufsouffle sauta au bas de son lit, non sans éprouver un soupçon d’inquiétude, quant à la raison qui avait conduit Alan à « s’époumoner » - et le terme était de Louise, qui n’était pourtant pas connue pour son sens de l’hyperbole – dans le couloir. Il ne s’était tout de même pas encore disputé avec Magnus, alors qu’elle avait œuvré durant des semaines à leur réconciliation ?
- Ben alors, c’est quoi l’urgence ? Demanda-t-elle de but en blanc, quand elle arriva à la hauteur de son ami, On a volé ton chocolat ? La question était sérieuse : tout le monde savait que les parents d’Alan lui envoyaient régulièrement les meilleurs chocolats de tout le Royaume-Uni, ce qui n’allait pas sans susciter les convoitises, a fortiori quand on leur avait servi du haggis au déjeuner. Mais à peine la Poufsouffle eut-elle le temps de terminer sa phrase que le jeune garçon la traîna sa ménagement ("Hééééé ! Qu’est-ce que tu fabriques ? C’t’un kidnapping ! A moi ! Au secours !") jusqu’à la salle commune, où quelque chose se tramait visiblement un goûter collectif ?.
Les yeux rivés sur le groupe de filles qu’Alan avait repéré « Y’en a une que t’aime bien, c’est ça ? Tu veux que j’aille lui parler pour tâter le terrain ? », Prue écouta son ami lui expliquer leur petit manège. Contrairement à lui, elle ne trouvait pas du tout la machination amusante. - Mais c’est horrible ! S’indigna-t-elle, les joues roses d’émotion, ça ne se fait pas de jouer avec les sentiments des gens ! Même si ce sont des petites ordures finies !
Car, à l’instar du reste de sa maison, Prue ne portait pas Kevan dans son cœur. Elle trouvait son sens de l’humour déplorable et détestable la manière qu’il avait de toujours chercher à attirer l’attention sur sa petite personne, souvent de la pire façon qui soit le pauvre chéri avait dû avoir une enfance malheureuse. L’histoire de la bombabouse, sa dernière frasque en date, illustrait bien tout ce que le personnage avait de désagréable, même si, du point de vue de la Poufsouffle, la réaction des filles de quatrième année avait également été un parfait modèle d’imbécilité. Quand on était attaqué à coup de bombabouse, on ne restait pas à chouiner devant les dégâts. Non ! On poursuivait son bourreau de toute la force de sa colère jusqu’à ce qu’il demande grâce à genoux. Si c’était son devoir de métamorphose qui avait été atteint, nul doute que Kevan serait en train de chercher ses rotules derrière un canapé. Prudence avait beau n’être qu’en deuxième année, les plus âgés ne l’intimidaient pas, et elle n’avait pas peur de l’affrontement physique elle avait de très bonnes chaussures. Sa détermination à ne pas se laisser monter sur les pieds devait être sensible : à titre personnel, elle n’avait jamais eu à se plaindre de Kevan.
- Je trouve même que c’est carrément lâche, comme procédé ! Franchement, c’est un coup bas tout juste digne de lui ! A croire que sa méthode fait des émules chez ses victimes, finalement ! Poursuivit-elle d’un ton dédaigneux. Visiblement le petit groupe de conspiratrices venait de descendre de plusieurs degrés sur l’échelle de son estime. - Et puis, tu imagines le malaise, si ça tombe sur le cheveu d’un élève qui n’est même pas au courant de la plaisanterie ? C’est cruel… Ne me dis pas que tu cautionnes, ça ! Acheva-t-elle, en gratifiant le jeune garçon d’un coup d’œil suspicieux. [1058 mots] |
| | | | Alan Carmichael
Parchemins : 1757 Âge : 16 ans [10/05/2000] Actuellement : 6ème année Points : 0
Ξ Sujet: Re: [THEME] Cupidon' Russian roulette [PV] Jeu 13 Juil - 0:55 | |
| Si Prudence avait pour projet de faire culpabiliser Alan, elle allait devoir ramer un paquet d'années. Si la St Valentin était quelque chose que son petit cœur de pierre dégouté de tout ne pouvait se permettre de tolérer, Alan lui, adorait ça. C'était plein de gens qui s'aimaient, de cadeaux chocolatés à tire larigot qui trainaient sur les lits des 7ème années à la merci d'Alan des plus affamés, de cartes de vœux romantiques qui bubullaient de cœurs oui j'invente des mots et, dans le meilleur des cas, de petites crises dramatiques de jalousies exhibées en pleine grande salle. La St Valentin, ça ne pouvait pas faire de mal, surtout par les temps qui couraient. Alors un petit philtre d'amour administré pour rigoler, comme ça arrivait une bonne vingtaine de fois par année, ne donnait pas lieu à ameuter Hercule Poirot, ni la police des cœurs. Pour le coup, Prudence avec ses principes bien à elle, pour une fois, dramatisait un peu trop mais une fois n'est pas coutume, certes.
- Les sentiments ? C'est un philtre d'amour hein, ce n'est pas du vrai amour. Ne t'inquiète pas, le petit cœur de Kevan devrait bien s'en sortir.
Alan, amusé, peina à cacher ses yeux levés au ciel. Depuis quand Prue aimait Kevan ? Ce n'était pas elle qui l'avait trouvé 'franchement immature' d'avoir balancé cette Bombabouse à cette attablée de filles, lançant à qui voulait bien l'entendre que si c'était à elle qu'on avait fait ça, elle ne serait pas partie en pleurnichant minablement ? Et voilà que maintenant, le philtre d'amour devenait une plus grande punition que la perte de l'usage de ses membres inférieurs les rotules pour être exact ?
- Je ne cautionne pas ça, mais de toute façon je n'ai pas mon mot à dire, on ne va pas s'en mêler. Et puis apparemment ils sont tous au courant, oui. La plaisanterie ne devrait pas durer 150 ans. Ils ne sont pas méchants, ce sont des Poufsouffle.
Dans l'esprit de l'Irlandais, être à Poufsouffle, dans la vie, vous protégeait d'emprunter le mauvais chemin. On n'avait jamais entendu dire qu'un élève d'Helga avait mal tourné. Être à Poufsouffle, ça signifiait s'amuser, profiter de la vie, être gentil, mais jamais rire du mal de quelqu'un ou lui souhaiter du malheur. Alan était intimement convaincu que les filles ici présentes n'iraient pas pousser la plaisanterie jusqu'à humilier publiquement Kevan ou lui faire subir un sort qu'elles n'aimeraient pas subir à leur tour. De toute façon, le philtre d'amour, par définition, n'était pas là pour causer du mal, il ne pouvait donc pas être négatif. Prudence s'inquiétait pour rien.
- De quoi tu as peur, concrètement ?
Avec son imagination très fertile, le cerveau de Prudence était encore parfois pour Alan une vraie énigme. Elle avait souvent des idées si farfelues " Si on allait faire un double-suicide ensemble dans la forêt interdit, dit ?" qu'on se demandait dans quel monde elle vivait. Alan lisait aussi beaucoup de livres mais des livres avec des faits, pas de vulgaires romans fictifs, mais on pouvait parfois croire que Prue croyait les romans qu'elle lisait tous tirés de faits réels. Si pour certains c'était vrai, il ne fallait pas tout confondre. Le monde n'était pas toujours aussi fabuleux / dangereux / merveilleux / malintentionné que Prudence le croyait parfois. Peut être qu'il était naïf, mais pour le coup, Alan n'allait pas se mettre la rate au court-bouillon.
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| | | | Prudence Faraday
Parchemins : 1152 Âge : 16 ans (27/07/2000) Actuellement : 7ème année Points : 0
Ξ Sujet: Re: [THEME] Cupidon' Russian roulette [PV] Ven 14 Juil - 17:02 | |
| Les sourcils de Prudence étaient partis si loin dans les hauteurs, qu’ils menaçaient désormais de déclarer leur indépendance et de prendre leur envol Dobby est un elfe libre. Contrairement à ses habitudes, elle s’efforça néanmoins de contrôler son caractère explosif. Ce n’était pourtant pas l’envie de secouer Alan comme un prunier qui lui manquait ( « Qui êtes-vous et qu’avez-vous fait du petit Carmichael, monstre ! »). Etait-elle donc la seule personne sensée dans cette salle commune ? - Je ne suis pas d’accord, répondit-elle d’une voix sourde, ce qu’elles sont en train de faire, ce n’est pas du tout amusant. Ou alors, nous n’avons pas la même définition de la plaisanterie : normalement, une bonne farce fait rire tout le monde, y compris celui qu’elle vise. Là, c’est juste méchant, que ça dure dix minutes ou trois jours !
La jeune fille était profondément choquée qu’Alan, Monsieur Intégrité, qui n’aimait rien tant que lui rappeler le règlement intérieur chaque fois qu’elle suggérait de se livrer à une expérience un peu exaltante, n’éprouvât pas le moindre malaise face au sort que leurs camarades réservaient à Kevan. Lui qui était si prompt à s’ériger en chantre de la vertu – c’était, en tout cas, ainsi qu’elle le voyait – faisait montre d’une étonnante indifférence en la circonstance. Pire ! Il semblait même pencher du côté des filles voire attendre avec enthousiasme le résultat de leur conspiration. Elle devait vraiment avec une mauvaise influence sur lui. Visiblement peu convaincue par les arguments de son ami, Prue esquissa une moue dédaigneuse avant de répliquer : - Tourne-le comme tu veux, mais un philtre d’amour, c’est ni plus ni moins qu’une manipulation des sentiments. Et là, c’est le pire usage qu’on puisse en faire : si encore il était employé par quelqu’un qui a le béguin pour lui, je trouverais ça pathétique, mais presque excusable, sauf qu'en l’occurrence, ce n’est pas le cas. Alors oui, Kevan est un gros hippopotame décérébré qui mérite d’être fouetté en place publique, mais ce n’est pas une raison pour devenir aussi bête que lui.
La colère qu’elle essayait de contenir fit exploser deux ou trois de ses barrages mentaux quand Alan osa suggérer qu’elle avait peur. Les narines frémissantes, elle s’approcha dangereusement de son ami mais plus pour longtemps. - Peur ? Tu crois que j’ai peur ? Tu m’as confondue avec quoi, exactement ? Toi ? Une pauvre petite chose terrifiée par d’éventuelles représailles ? Siffla-t-elle, Pour ta gouverne, ce n’est pas la peur, qui m’empêche d’apprécier le spectacle, mais plutôt le sentiment de dégoût quand je constate que ce salopard est parvenu à imposer ses détestables méthodes à Poufsouffle. Quand on est confronté à la bêtise crasse, on ne s’abaisse pas à son niveau, sinon, c’est elle qui gagne. Kevan a besoin qu’on lui donne une bonne leçon, mais ça, c’est déloyal. Prudence pinça les lèvres et toisa Alan avant d’ajouter d’un air de défi : - Mais puisque cette machination a l’air tellement à ton goût, pourquoi est-ce que tu ne vas pas proposer qu’on ajoute un de tes cheveux à la boîte ? Après tout, si ça t’amuse qu’on se traîne à tes pieds, ce serait dommage de ne pas participer. Tu devrais tenter ta chance et surtout, si tu tires le gros lot, n'hésite pas à revenir me dire si tu as trouvé ça agréable !
Elle lança un regard d’autant plus noir au Poufsouffle qu’elle était face à un dilemme : elle ne pouvait décemment pas avertir Kevan de ce qui se tramait – lui comme les autres risquaient de la prendre pour son alliée et la dernière chose qu’elle voulait, c’était être associée à ce sinistre individu – mais sa conscience lui interdisait de rester les bras croisés. Bien entendu, il était toujours possible de se jeter, courroux en avant, au milieu du petit groupe occupé à sélectionner le cheveu de la vengeance, mais elle doutait d’être écoutée. Non, force était de constater qu’il ne lui restait qu’une solution valable… Et elle ne la réjouissait guère. - En tout cas, moi, je te préviens, si ça tourne mal, je vais tout raconter McGonagall ! Et pour que la Poufsouffle envisageât de faire intervenir le Professeur McGonagall, qu’elle évitait d’ordinaire à tout prix, c’est qu’elle jugeait que l’affaire était grave. [675 mots] |
| | | | Alan Carmichael
Parchemins : 1757 Âge : 16 ans [10/05/2000] Actuellement : 6ème année Points : 0
Ξ Sujet: Re: [THEME] Cupidon' Russian roulette [PV] Lun 7 Aoû - 20:01 | |
| A l'énonciation du mot 'salopard' prononcé par Prudence, Alan écarquilla les yeux si grands qu'ils se barrèrent et partirent fonder une communauté autonome, non loin des sourcils de Prudence qu'ils faillirent quitter leur orbite. Salopard ?! Carrément quoi, c'est la fête ! Plus ça allait, plus Prue se permettait des libertés orales qu'un simple élève de deuxième année à Poufsouffle n'aurait jamais dû même penser. Sans rire, qui était aussi vulgaire pour lui donner de tel exemple ? Tu m'étonnes que McGonagall ne puisse pas la saquer, si ça continuait comme ça, bientôt en plein cours on pourrait entendre la directrice se faire traiter de 'pétasse' ou va t-en savoir quoi d'autre. Prudence, c'était un peu la Gryffondor tête brûlée de Poufsouffle, en fait. Mais en dark. - Humpff, ben... quand même !Choqué devant tant de vulgarité, le petit ange innocent, proche de la perfection qu'était Alan ne savait que dire. D'un côté, Kevan méritait une bonne leçon, c'était indéniable. D'un autre côté - bien évidemment - et encore une fois Prue avait totalement raison. Même si dans l'esprit de l'Irlandais, un Poufsouffle ne pouvait – par essence – faire de mal à personne, Kevan était hélas le sorcier qui prouvait le contraire. Et force était de constater que même pour s'amuser, ces filles là s'abaissaient à son niveau. La colère engendrait la colère, et ce n'était pas la vengeance qui vous faisait gagner, bien au contraire : la vengeance faisait perdre direct les deux partis. Soudain pris de remords, Alan se sentit bête. C'était lui qui était attaché à la justice, à la base, et faire justice soi-même n'était pas ce qui était le plus droit, même si c'était le plus facile. Bien qu'elle détesta Kevan, Prue avait raison : ces sorcières là, si elle mettaient leur plan à exécution, ne vaudraient pas mieux que leur détracteur. Et c'était bien là tout le problème : si les victimes devenaient des bourreaux, au final tout le monde succombait à la violence (à plus ou moins grande échelle). Tout le monde était perdant et dans le contexte actuel, Alan avait envie de tout, sauf que des Poufsouffle succombent aux forces des ténèbres au mal. - Non merci, ça va ! Lança un Alan narquois, piqué au vif par une Prudence qui encore une fois, avait raison. Il n'aurait pas voulu mettre ses propres cheveux dans cette roulette russe infernale, c'était néfaste, et il le réalisait enfin. Qu'est-ce que lui même aurait fait si Kevan était tombé 'amoureux' de lui, grace à l'Amortentia ? Aurait-il été agacé juste, gêné, ou bien aurait-il tiré avantage de la situation ? Aurait-il utilisé Kevan pour piquer des ingrédients dans la réserve de potions, par exemple ? Aurait-il sauté sur l'occasion pour ne pas être suspecté et envoyer quelqu'un au charbon à sa place dans la mission illégale qu'il s'était fixé avec Prue ? Indigné par ses pensées, Alan trouva son propre comportement parfaitement écœurant. Ne serait-que penser à utiliser quelqu'un pour arriver à ses fins, le mettait dans la même catégorie que la Menace, ni plus ni moins, elle qui avait utilisé des gens pour faire pareil. Ce n'était ni plus ni moins qu'un Impérium vendu en bouteille, et Alan trouvait ça répugnant Non je n'ai pas deux personnalités, non, je ne suis pas fou vous savez. Bonsoir !Le sorcier continua de regarder le petit groupe de filles, cette fois plus sévèrement. C'est alors qu'il remarqua que Prudence était désemparée sa veine du front grossissait à vue d'oeil. Il s'étonnait même qu'elle ne soit déjà pas allée voir Kevan pour tout lui dire. Quelque chose devait l'en empêcher : ou son intégrité morale, ou alors la peur de se faire mal voir par les autres Poufsouffle. Dans tous les cas, Alan l'en aurait empêchée, pas question de se faire remarquer en mettant à l'eau – sournoisement – un plan qui visiblement avait pris du temps aux 4ème année. Et puis sans compter que rendre un service à Kevan pouvait être 40 fois plus problématique que de ne rien faire. Tiraillé - tout comme sa meilleure amie - Alan, plus parce qu'elle l'avait piqué au vif, se décida à agir. Non, il n'irait pas tout balancer à Kevan et alimenter encore plus fort un débat qui finirait forcément mal, non il ne resterait pas sans agir, regardant des filles sombrer dans leurs plus bas instincts dans le seul but de se venger. Il lança un regard conquérant à Prudence, un regard qui signifiait qu'elle n'était pas la seule Gryffondor refoulée de sa maison et que lui aussi – si ce n'était plus – avait fréquemment des envies de mourir jeune un sens inné de la justice. Le sorcier s'approcha du groupe de filles qui gloussait toujours et s'éclaircit la gorge pour être bien sûr qu'elles l'écoutaient toutes. - Vous savez, on m'a dit un jour que le pardon était préférable à la vengeance, qu'il fallait faire du bien à ceux qui nous persécutent. Surtout par les temps qui courent, la Menace serait ravie de voir que nous nous divisons très bien sans son aide. Ne fais jamais à quelqu'un ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse, me dit souvent maman. Alan, haut comme trois pommes par rapport à elles, regarda une à une chacune des filles et s'apprêta à tourner les talons quand il ajouta : - Vous trouvez que se moquer ou persécuter quelqu'un est la meilleure façon de fêter la fête de l'amour ? Sans se retourner, Alan fila tranquillement vers Prudence. Il espérait que si ses paroles faisaient chou blanc, les filles seraient au moins embarrassées de savoir que quelqu'un connaissait l'existence de leur plan (qui n'était pas très discret, il fallait le reconnaître). Peut être que la peur d'être balancée allait les faire changer d'avis et tout arrêter. Ou alors peut être qu'elles étaient plus bienveillantes qu'elles ne le pensaient et que – tout comme Alan – elles se laisseraient persuader que leur plan n'était pas quelque chose de bien. Dans tous les cas, Alan espérait ne pas être passé pour le dernier des fanfarons. Oser parler ainsi à son âge, surtout à des filles plus vieilles que lui, ça allait le tarauder plus d'une nuit. Inconcevable en revanche que Prudence soit au fait de son tourment : il passa à côté de son amie et arqua un sourcil, le regard sûr de lui, avec un léger mouvement de tête qui voulait dire "Et oui, j'ai osé." Il leva légèrement la tête et sans ajouter un mot, frôla Prudence au plus près et emprunta le couloir menant à son dortoir. Se dirigeant vers sa chambre, l'idée surréaliste que Prue lui courre après pour lui lancer un "WHAOU, Alan !" plein d'admiration le traversa. On pouvait rêver non ? (1119) (Terminé pour Alan) |
| | | | Prudence Faraday
Parchemins : 1152 Âge : 16 ans (27/07/2000) Actuellement : 7ème année Points : 0
Ξ Sujet: Re: [THEME] Cupidon' Russian roulette [PV] Mar 8 Aoû - 23:13 | |
| A la grande surprise de Prudence, Alan avait l’air à court d’arguments. C’était d’autant plus étonnant qu’il maniait d’ordinaire la rhétorique avec habileté, les « humph », « groumph », et autres « maiiiiiis euuuuuh… » lui étant alors réservés. Perplexe, la jeune fille écarquilla les yeux : se pût-il qu’elle eût été suffisamment éloquente pour clouer le bec à son meilleur ami ? Si tel était le cas, cette Saint-Valentin était à marquer d’une pierre blanche (« Cher journal, aujourd’hui, mon vœu le plus cher s’est réalisé : le professeur Harris a démissionné j’ai coupé le sifflet à Alan… »). Malgré son étonnement, la Poufsouffle n’hésita pas à pousser son avantage : elle redoutait qu’Alan, que la mauvaise blague de leurs camarades amusait visiblement, ne reprît ses esprits.
-Humph, ben… Rien du tout ! Répliqua-t-elle d’un ton bien plus assuré qu’elle ne l’était en réalité, C’est mal de se venger comme ça ! Elles risquent d’empirer la situation ! T’imagines ? Kevan ne saura pas qui l’a piégé… Il va se déchaîner sur tout le monde, même sur les petits de première année ! Prudence avait jugé qu’il était important de préciser qu’elle parlait de leurs cadets. Toutefois, pour être parfaitement honnête, elle aurait dû ajouter qu’elle ne tenait pas particulièrement à se retrouver face à un Kevan humilié et revanchard. Ce n’était pas parce qu’elle maîtrisait le sort de désarmement à la perfection qu’elle était très rassurée : non seulement le garçon était plus aguerri qu’elle, mais en outre, il s’embarrassait rarement de subtilité magique quand il attaquait ; avec sa taille et son poids, la violence physique ne lui faisait pas peur, et il était capable d’envoyer Prue au tapis d’une simple pichenette du revers de la main.
Terrifiée à l’idée des dégâts que les paluches de Kevan pouvaient infliger aux plus jeunes des Poufsouffles, Prudence était sur le point d’annoncer qu’elle allait trouver le Professeur McGonagall de ce pas pour arrêter les filles avant qu’il ne soit trop tard - après tout, le règlement intérieur – cette plaie – devait bien comporter quelques lignes sur les philtres d’amour, et si jamais il lui faisait défaut sur ce point, elle pourrait toujours se rabattre sur la longue liste des objets et produits interdits, dont Rusard avait littéralement tapissé son bureau – quand elle fut prise de vitesse par Alan. - Qu’est-ce que… Commença-t-elle, interloquée par l’attitude d’Alan. L’espace d’un instant, elle pensa que son ami allait réellement proposer aux élèves quatrième année d’ajouter un de ses cheveux à leur petit jeu de hasard et elle se sentit suffoquée de rage : s’il osait, alors c’en était fini leur amitié !
Cependant, aussi puissant que fût son abasourdissement, il s’intensifia encore lorsque le jeune garçon entreprit de reprendre ses arguments pour sermonner les comploteuses. Malgré elle, elle se sentit impressionnée par le culot d’Alan : les filles étaient plus nombreuses et, surtout, plus âgées que lui, et même si elle n’était pas du genre à se laisser facilement impressionner, elle-même n’aurait probablement pas osé les attaquer de but en blanc. Elle s’était d’ailleurs bien gardée d’aller les asticoter. Elle suivit avec une sorte de fascination paralysée le petit discours de son ami, priant pour que leurs aînées ne prissent pas la mouche au point de lui lancer un mauvais sort. Elles semblaient assez tordues pour oser s’en prendre à Alan. Sans même s’en apercevoir, Prudence plongea une main dans sa poche, et serra machinalement sa baguette magique, dont elle ne se séparait, pour ainsi dire, jamais. Que ces pétasses fassent mine de lever le petit doigt, et elle n’hésiterait pas à la pétrifier.
Mais il fallait croire que le petit discours d’Alan avait suffi, à lui seul, à clouer sur place les jeunes filles, car pas une ne broncha avant qu’il n’eût rejoint et dépassé Prudence. - Alors ça, balbutia-t-elle, d’une voix étrangement timide, en emboîtant le pas à son ami ça… C’était… C’était épatant ! Eût-elle été plus tactile qu’elle l’aurait serré dans ses bras. Au lieu de quoi, elle se contenta de lui proposer d’aller chercher des biscuits aux cuisines. [681 mots] [TERMINE] |
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