[THEME] Family & Montgomery !

Family & Montgomery

Family is not an important thing. It's everything.
by Wiise

Line avait plutôt bien commencé son année. Elle avait distribué ses tracts pour Sterne et avait obtenu un nombre suffisant d'inscriptions pour être certaine de pérenniser une année de plus le club. Il allait falloir qu'elle forme sa remplaçante… elle pensait à Candys, mais comme sa nièce était préfète, elle avait déjà fort à faire. Elle avait donc laissé de côté cette question pour l'instant, rempli les formulaires pour que la salle de Sterne soit toujours la salle de Sterne et avait aussi repris son poste de capitaine de l'équipe de Quidditch. Entre ça et ses rendez-vous avec Daryl, autant dire qu'elle n'avait pas vu les quinze premiers jours passer.

Maintenant que tout était un peu plus calme, elle commençait à se souvenir de ce qui s'était passé au mois d'août. Ce n'était pas qu'elle l'avait oublié seulement qu'elle avait évité d'y penser. Elle n'avait pas été sur le Chemin de Traverse à ce moment là, et de toute manière, maintenant qu'elle était majeure, elle n'aurait sûrement pas été enlevée. Mais tous ses neveux du côté de Quentin avaient subitement disparu. Même si, depuis, les enfants avaient retrouvé leurs parents, Opaline se faisait de plus en plus de soucis. Elle sentait que quelque chose n'allait pas et que ça allait au-delà de ce qu'ils savaient de La Menace. Etant absente ce jour-là, elle avait à peine pu grapiller quelques informations. Victoria lui avait dit que tout était rentré dans l'ordre et qu'elle ne devait pas s'en mêler. Sa sœur aînée avait pris un ton inhabituellement autoritaire avant de lui demander d'aller lui acheter des baskets. Vickie était souvent malade dernièrement… et l'idée qu'elle veuille mettre des baskets était… désemparant. Christian lui avait assuré qu'à priori cela n'annonçait que des bonnes choses – en ajoutant qu'il ne voulait pas trop s'avancer – mais Opaline restait dubitative.

Elle se sentait tellement mise à l'écart par tous ses frères et sœurs qu'elle en était venue à se demander si elle ne devrait pas aller frapper à la porte d'Anabelle. Notons qu'elle avait renoncé en se disant qu'il y avait peu de chances que sa plus jeune sœur (qui avait quand même douze ans de plus qu'elle) ne lui soit d'une grande aide. D'habitude, elle comptait toujours sur Victoria mais visiblement tous les élèves de Poudlard était exclu des conversations de « grands ». Parce qu'elle s'était un peu renseignée, et personne ne savait plus qu'elle ce qui s'était passé ce jour-là à part que La Menace avait enlevé les enfants, causé, et on ne sait ni pourquoi, ni comment, les enfants étaient revenus. La Gazette avait à peine fait un entrefilet rassurant sur la question dans ses pages, comme si c'était anodin qu'une vingtaine de mômes – au bas mot – disparaissent comme ça pour réapparaître !!!

« Ah, tiens, Candys, tu es là ! » Dit-elle en arrivant à la table des Serpentards où la Gryffondor s'installa sans se gêner. Certains élèves respectaient toujours la convenance qui disait qu'il fallait rester à sa place : pas Opaline. Sa famille était éparpillée dans trois maisons, son petit ami et sa meilleure amie étaient à Serdaigle, quant à son autre meilleure amie, elle était à Serpentard. Et puis il y avait Sterne qui l'obligeait à mener de grands conseils de planification pendant les repas. Non, vraiment, une table par maison c'est complètement has been.

« Figure-toi que je viens encore de me prendre un vent par Victoria. J'écris à tout le monde et personne ne veut me dire s'il y a un risque pour que La Menace enlève de nouveaux tes cousins. Autrement dit mes neveux. Je suis leur tante quand même moi aussi. Et puis c'est quoi cette maladie bizarre que Vickie a attrapé ? On dirait que ça lui a changé le caractère ! Dire qu'elle était si… cool ! Christian a une très mauvaise influence sur elle. » Opaline ou comment voir le monde à travers des lunettes déformantes. Toutefois, bien que certaines évidences lui aient échappée, son inquiétude pour ce qui était de La Menace était tout à fait légitime et justifiée. Est-ce que Quentin ne devrait pas aller ré-emménager au manoir avec Susan et les enfants pour être plus en sécurité ? Susan pourrait continuer à venir travailler en transplanant ! Le Manoir avait toutes les magies de sécurité standard et à tous ils pouvaient encore les intensifier !

Pourtant, personne ne voulait parler avec elle de ce qui s'était passé et de ce qui pourrait arriver plus tard. C'était bien simple, elle faisait face à des murs. Et il fallait bien qu'une oreille attentive supporte ses frustrations. Pour aujourd'hui, ce serait sa nièce la plus âgée. Qui sait si demain ce ne serait pas Daryl !

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Quinze jours déjà, que l’école avait repris. Candys ne savait pas trop quoi penser de sa quatrième rentrée. La première semaine s’était relativement bien passée. Elle avait aidé Bartley à se faire au poste de préfet, avait du se rendre à l’évidence que Cole ne serait jamais bien loin de Bartley, mais qu’elle s’en fichait pas mal puisqu’il était plutôt sympa et qu’un deuxième garçon, même officieux, chez les préfets ne faisait pas de mal. Puis à partir du dimanche, tout avait un peu été chamboulé. Derek Bradford avait rejoint le clan des Serpentard et Candys n’arrivait pas à le cerner. Cela faisait une semaine qu’il était avec eux, et disons qu’elle ne savait pas trop s’il l’appréciait ou s’il préférait qu’elle se tienne loin de lui. Ils ne s’évitaient pas encore, mais clairement, la tension était parfois palpable. Peut-être était-ce à cause de sa blague stupide sur la Menace lorsqu’il était arrivé, mais Candys restait un peu sur ses gardes. Et comme Derek ne semblait pas être le plus social des Serpentard, disons que le tout avait un effet boule de neige conséquent.

Bref. Concernant la Menace justement, Candys ne savait absolument rien de plus que ce qu’on avait bien voulu lui dire et ce qu’elle avait pu lire dans la Gazette du Sorcier. C’est-à-dire… Absolument rien. La Menace avait frappé lors du mois d’août, les enfants avaient soudainement disparus du Chemin de Traverse, ses propres cousins avaient été enlevés ce jour là et pourtant… Rien, absolument rien ne filtrait de la part des adultes. Candys avait eu beau questionner ses parents et sa tante Victoria après l’incident, elle s’était heurté à des murs. Elle avait même tenté d’amener le sujet en Défense Contre les Forces du Mal, sans succès. Malheureusement pour elle, et pour tous les autres élèves, ils semblaient en être au même point qu’après les découverte faites l’an passé dans la bibliothèque. Rien de bien folichon en somme.

Alors qu’elle était dans la Grande Salle, à grignoter une tablette de chocolat qu’elle avait reçu de la part de sa tante Emily, qui gérait Honeydukes, sa grande soeur -ou plutôt sa tante, mais elle avait plus l’habitude de la voir comme sa soeur que comme sa tante- fit irruption juste devant elle, la faisant légèrement sursauté. Il fallait dire qu’elle était relativement seule à la table des Vipères, les autres étant… Et bien elle ne savait où, mais clairement pas ici. « Line, coucou ! » La brunette referma le livre de potions sur lequel elle était penchée quelques secondes plus tôt et tendit sa tablette à la Gryffondor « Du chocolat ? C’est de tata Mily. » Alors qu’elle avalait elle-même un nouveau morceau, Opaline s’insurgea après Victoria, qui ne lui répondait pas quant au sujet de la Menace. Candys pouvait comprendre que la septième année s’insurge. Elle était majeure mais n’avait rien pu faire au mois d’août, car elle n’avait pas été présente. Et de ce fait, elle était autant mise à l’écart que les autres élèves.

« Je n’en sais pas plus que toi Line. J’ai essayé de demander à Papa et Maman, même en cours de DFCM, mais rien du tout. A croire qu’on ne veut pas nous impliquer… Ce n’est pas comme si les premiers visés avaient des élèves… » Concernant sa tante Victoria, elle avait aussi remarqué qu’elle semblait mal en point. Elle en avait parlé rapidement à sa mère qui lui avait dit de ne pas s’inquiéter. « Maman a dit qu’elle avait été malade comme tata Victoria deux fois, mais que c’était passé après… Elle a peut-être attrapé un mauvais rhume ? Avec le chaud du dehors et le frais de la maison… Mais si Papa est confiant, tu devrais le croire. » Son père était l’homme de sa vie. Elle adulait son père, passait généralement énormément de temps à ses côtés quand elle était au manoir Montgomery et adorait lire les histoires qu’il écrivait, quand il lui permettait de les parcourir. Cependant, elle espérait quand même que Léno, les jumeaux et Artie n’allaient pas être de nouveau la cible de la Menace. Elle aimait trop ses cousins pour les voir être pris en otage une nouvelle fois.

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« Ah, oui, du chocolat ! Pourquoi pas ? » Même si Line était préoccupée, elle ne refusait jamais une petite douceur, elle se servit avec un merci glissé entre deux bouchées et en vint directement au sujet qui la préoccupait : La Menace. Quoique, non, ce n'était même pas ça qui préoccupait la brunette, en fait, ce qui l'ennuyait profondément c'est que jusqu'ici, elle s'était entendu plus ou moins bien avec les diverses membres de sa nombreuse famille, mais au moins il n'y avait jamais eu de secret. Ok. Peut-être qu'avec Anabelle la communication n'était pas parfaite, cela dit, en grandissant, Line avait aussi mis de l'eau dans son vin, et elle avait la sensation que c'était aussi le cas de sa sœur, moins hargneuse que dans les souvenirs qu'elle gardait de sa petite enfance. Tout ça pour dire que : une intervention de La Menace, OK, zéro communication familiale, pas OK. Surtout avec Vickie qui avait toujours été la grande sœur complice qui l'aidait à cacher ses bêtises tandis que Christian faisait figure de père pour elle, ce qui rendait leur rapport parfois plus compliqué, surtout quand Opaline avait commencé à sortir avec Daryl. Christian avait été son tuteur (elle était maintenant majeure), mais il n'était pas son père, il était son frère. D'ailleurs, même s'il avait été vraiment son père, elle ne voyait pas de quoi il se mêlait ! Mais là, on s'éloigne un peu du sujet, on y reviendra si cela tombe dans la conversation – ce qui est probable, c'est un sujet d'agacement récurent pour la jeune fille -.

« Hum… ça doit avoir un rapport avec ce qui s'est passé sur le Chemin de Traverse, tout le monde était complètement paniqué. J'étais avec Vickie ce jour là, et quand je l'ai rejoint, elle était… pas comme d'habitude. Sans parler de Quentin et Susan. Bon, en même temps, de ce qu'on sait, La Menace s'en ait pris aux enfants, donc c'est normal qu'ils aient été secoués. » Opaline ou l'art de réfléchir tout haut. « Je suis un peu inquiète, peut-être que tout le monde devrait aller vivre au manoir. Il est assez grand pour loger les parents et les enfants et comme ça il n'y aurait qu'un seul endroit à renforcer au niveau des défenses magiques, et toujours des adultes de présent pour veiller sur les plus jeunes. Je crois que notre éparpillement actuel n'est pas une bonne chose… Mais ils ne voudront jamais revenir vivre tous ensemble, même si j'arrivais à faire entendre raison à certains d'entre eux, il y en aurait toujours comme Anabelle pour refuser ! Sans parler de Vickie qui vit dans sa bulle et qui passe tout son temps collé à Damian. Depuis quand est-ce qu'ils ont viré couple gnangnan ces deux là d'ailleurs ? Moi, je suis même pour qu'on demande de l'aide à Myrielle, Alexis ne sert à rien avec sa santé, c'est un fait, mais elle, c'est une sorcière puissante et j'ai entendu des trucs sur elle… elle pourrait être utile même si elle n'est pas une Montgomery. » Parce que pour Opaline il y avait les Montgomery et les autres, et elle avait un peu pris comme un affront personnel que Myrielle refuse de se marier avec Alexis et de prendre leur nom. Mais encore une fois, il y avait beaucoup de choses que la jeune fille ne connaissait pas sur ses cousins – Alexis est son cousin par sa mère donc Myrielle aurait été sa cousine par alliance si elle avait accepté le mariage -, et aussi sur toutes les histoires qu'il y avait eu quand elle était encore trop petite pour avoir des souvenirs. On notera que ce n'était même pas vraiment ça qui la préoccupait en ce moment mais bien que sa famille ne soit pas du tout soudé. Ils étaient nombreux et très représentés dans le monde sorcier (même si Anabelle et Victoria avaient changé de nom), mais chacun vivait sa vie de son côté, y compris dans la fatrie…

Et Opaline était angoissée par tout ça. Elle avait l'habitude des dissensions familiales mais elle ne cessait de se souvenir de la chanson du Choixpeau l'an passé à Noël qui appelait à l'unité. Il n'y avait pas que les maisons qui devaient s'unir : sa famille aussi !

Heureusement, le sujet dériva très légèrement, passant de ses angoisses à ses incompréhensions. Candys n'avait pas l'air plus au courant qu'elle de ce qu'avait pu attraper Vickie mais ça ne paraissait pas l'inquiéter. C'était peut-être parce qu'elle était sa fille pour de vrai ou simplement parce qu'elle était plus jeune, mais ce côté de Candys à toujours penser que Christian avait raison était à la fois attendrissant et… agaçant. Opaline aimait énormément son tuteur/frère aîné, et elle considérait aussi Ash' comme sa mère, mais Christian serait incapable de vivre sans sa femme. Cela n'en faisait pas vraiment un très bon exemple, si ?

« Je n'arrive pas à partager ta confiance en lui, en eux même. Mais pour Vickie, tu as sûrement raison, ils n'ont vraiment pas l'air de s'en faire, même pas Damian, alors c'est que ce doit être passager. » Voilà au moins un point de réglé et les deux filles finiraient par avoir le fin mot de l'histoire quand le cap des trois mois serait passé.

Line soupira : déverser ses inquiétudes auprès de Candys ne lui apportait aucun soulagement. Toutefois, elle se souvint brièvement de l'opération à la bibliothèque l'an dernier. « Peut-être que je devrais aller reparler à Prudence et Viska, elles continuent peut-être à enquêter et comme je suis nettement plus âgée, peut-être qu'elles auront besoin de moi. » Même si Candys était préfète, elle savait qu'elle ne vendrait pas ses camarades plus jeunes pour leurs initiatives. Même si ça n'avait conduit qu'à une seule et toute petite découverte, aller à la bibliothèque l'an passé avait quand même eu l'effet de leur donner l'impression de n'être plus totalement passifs et emportés par un courant qu'ils ne comprenaient pas. Ce n'était pas grand-chose mais si elle se remettait là-dedans, elle se sentirait peut-être moins frustrée…

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Candys partageait volontiers ses sucreries. Surtout avec Opaline, qu’elle considérait bien plus comme sa soeur que comme sa tante. Parce qu’elles avaient grandit ensemble, sans écart d’âge monumental et qu’elle était sous la tutelle de Christian, à l’époque. Il en était de même pour Noé. Les jumeaux de toute manière, faisaient pratiquement tout de la même façon, donc il n’y avait aucune raison pour que Noé ne voit pas Opaline comme sa grande soeur plus que comme sa tante ! Pour Chiara, c’était peut-être un peu différent… A vrai dire, Candys n’avait jamais cherché à savoir comment sa petite soeur voyait les choses. Elle était plus stupéfiée de la voir grandir bien trop vite à son goût. Surtout qu’en étant neuf mois de l’année dans un internat, on ne pouvait pas vraiment dire que la demoiselle avait une vision journalière de sa petite soeur. Preuve en était, la petite dernière de la famille allait bientôt entrer à Poudlard. Certes, c’était dans trois ans, mais quand même ! Quand Candys pensait qu’elle en serait à sa dernière année, le tout lui serrait le coeur. Heureusement, sa soeur d’amour aurait ses cousins pour être avec elle lors de sa scolarité.

« Ce n’est quand même pas une raison pour nous mettre dans l’ignorance. Ils oublient ce qu’à vécu Serpentard l’an dernier ? Et Erin, et Julian ? » Bon, elle ne connaissait pas Julian plus que cela, mais comme elle était préfète, elle avait forcément une idée de qui il était. Surtout avec Derek qui ne voyait plus que part lui, comme s’il s’agissait d’un dieu vivant. Elle avait beau adoré son jumeau et ses cousins, Candys n’était pas aussi extrême que Derek l’était avec Julian. « Vivre tous ensemble au Manoir ? Oh, ça serait trop bien ! Il y aurait beaucoup plus d’animation ! Et Chiara se sentirait sûrement moins seule avec nos cousins à la maison… Mais oui, je ne pense pas que tout le monde accepte… » Elle savait que les relations entre les différents membres adultes de sa famille pouvaient être tendu parfois, elle avait bien senti l’éloignement de sa tante Ana, et même si la proposition d’Opaline était clairement alléchante, elle était sûre qu’il fallait plus qu’un enlèvement de la part de la Menace pour que tous acceptent de vivre sous le même toit. Dommage, si vous vouliez son avis, mais bon… Concernant sa tante Vickie et son mari Damian, Candys haussa les épaules, ne sachant pas quoi répondre. « Myrielle ? Tu as entendu quoi sur elle ? » La curiosité de la brunette avait été piquée à vif et forcément, elle voulait en savoir plus. Elle était parfois trop curieuse pour son propre bien, mais la façon dont Opaline avait eu de formuler la chose ne pouvait que lui donner envie d’en savoir plus !

« Tu te fais trop de soucis pour pas grand chose. Je suis sûre que tata Vickie va aller mieux très vite ! Tiens, tu savais que tonton Lexy allait être papa ? Maman me l’a dit avant qu’on revienne à Poudlard ! Ca va être trop bien ! C’est une fille et je crois qu’elle va naître à la fin de l’année, ou tout début de l’an prochain ! » Bon, en soit, Lexy n’était pas son oncle, mais il l’avait toujours couverte de cadeaux comme si elle était une petite poupée qu’il fallait bien habiller. Et elle avait toujours entendu sa mère lui parler de « tonton Lexy » et de « tata Dawn » donc elle n’avait pas pu faire autrement que de dire exactement la même chose. En tout cas, ce qui était sûr, c’est qu’elle avait hâte que sa nouvelle cousine soit née ! Enfin bref.

Quand Opaline lui parla de Viska et de Tempérance, Candys dressa l’oreille, tout en se penchant un peu plus vers sa tante. « Tu ne crois pas qu’on pourrait essayer de refaire quelque chose comme l’an passé ? On pourrait demander à Bartley de nous aider peut-être aussi…» Elle avait chuchoté tout cela pour éviter que des oreilles mal intentionnées ne l’entende, mais quitte à refaire une virée dans la bibliothèque ou peut-être autre part, autant mettre toutes les chances de son côté non ? « Peut-être la Salle sur Demande ? Il parait qu’elle peut apparaître comme un vrai grenier, on y trouverait peut-être quelque chose ? » Bien entendu, Candys spéculait complet, mais autant essayer de voir tout ce qui était possible d’aller voir, non ?

Voyant Daryl passer au fond de la salle, le regard de Candys s’illumina d’un coup et elle fit un grand sourire à sa tante- grande soeur. « Oh, tu sais, j’ai vôté pour toi au concours ! Et pour Daryl et toi ! Mais chut, c’est un secret, hein ! » Candys avait forcément voté pour sa famille. Qu’aurait-elle pu faire d’autre ? Et puis, elle aimait bien Daryl, elle avait pu embêter Opaline avec ça il y a quelques années, et ça l’avait bien fait rire. Depuis qu’ils sortaient officiellement ensemble, elle ne pouvait plus l’embêter, mais du coup, elle avait voté pour eux pour le plus beau couple de Poudlard. Certes, cela n’avait rien à voir avec le reste, mais Candys n’avait pas pu s’en empêcher.

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Il était vrai que Opaline ne s'était jamais comporté comme une tante avec ses neveux, avec Candys, Noé et Chiara, cela ressemblait plus à une relation fraternelle car ils avaient grandi dans la même maison avec les mêmes référents parentaux, avec ses neveux extérieurs au manoir mais dans les mêmes âges, elle avait plutôt un rapport de cousinade parce qu'elle avait joué avec eux quand ils étaient petits. Les choses seraient sûrement différentes avec l'enfant à venir de Victoria (pour peu que Line comprenne un jour ce qu'il se passe avant qu'on lui présente le bébé en question), et peut-être que Izzie et Ana' auraient un jour des enfants aussi l'espoir fait vivre mais il est bien plus facile d'être une tante accomplie à 17 ans passé qu'à 4 ans. Sa position intermédiaire en terme d'âge dans la famille avait au moins l'avantage qu'elle pouvait s'adresser à n'importe quel membre des Montgomery. Sauf peut-être ses grands-parents, Christian avait toujours l'air de les tenir un peu à distance, alors Line avait naturellement adoptée en grandissant la même attitude que lui.

« Je crois qu'ils ne traitent que les données qui les intéressent et oublient les autres. Ce que je veux dire c'est qu'ils ont l'air de penser qu'on a une mémoire de poisson rouge et qu'on est déjà passé à autre chose par rapport à l'année dernière. » Elle était septique mais bon… vu les murmures et les conversations à demi-mots, elle ne doutait pas une seule seconde que ce soit ainsi que ça se passe. Le passé était le passé et il n'y avait pas de corrélation entre leur capacité à supporter ce qui se passait à Poudlard et ce qui se passait en dehors de Poudlard. Visiblement, pour les adultes, tout ce qui avait lieu en dehors des murs de l'école ne les regardaient pas.

« Ils sont tellement têtus ! On ne sait même pas pourquoi ils sont fâchés en plus ! » Râla-t-elle. Fâché était certainement un terme un peu fort, mais clairement, à part Edward et Roze qui venaient les voir de temps en temps avec Lucas et Psychée entre deux concerts/tournées et Victoria qui avait vécu jusque très tard au manoir, le reste de la fratrie vivait de son côté, ne se réunissant que pour certaines fêtes à moitié obligatoire comme Noël ou, parfois, l'anniversaire d'Opaline ou d'un autre des enfants. Opaline espérait que ce n'était pas ça être adulte, car sinon, ça craignait.

Quant à Myrielle, Opaline posa un coude sur la table et soutint sa tête dessus, toujours l'air boudeur, mais jamais à court de commérages : « Apparemment, dans sa famille, on apprenait autrefois à tuer en alliant des méthodes moldus et de la magie dès le plus jeune âge. Ici, à Poudlard, elle a gardé une certaine réputation auprès des plus anciens professeurs. Il paraît que quand elle était jeune, elle était assez instable et dangereuse, mais qu'elle a changé au fil des années quand elle s'est éloignée de sa famille pour se rapprocher de la nôtre. De ce que j'ai compris, les Symphonie apprenaient à tuer dans le seul but de servir de garde du corps ou quelque chose de ce style pour les Malefoy, mais comme Myrielle et l'héritier Malefoy sont amis, elle a été libre de faire ce qu'elle voulait, ce qui expliquerait aussi pourquoi on ne nous parle jamais de ses facultés un peu spéciales… mais tu parles d'un super secret, pendant que j'étais dans la salle des trophées, j'ai commencé à poser des questions sur elle au professeur Flitwick et il m'a répondu sans même se demander pourquoi je ne savais rien sur la compagne de mon cousin. Je crois qu'il commence à se faire vieux. » Bon, en même temps, l'histoire des Symphonie devait sûrement être notée dans les livres sur les familles de sang pur, donc ce ne devait pas être un super secret, seulement un truc dont on ne parlait pas trop parce que maintenant Myrielle était une femme comme il faut avec une boutique à Pré-au-Lard et une clientèle haut standing.

Quant à Lexy, elle en avait vaguement entendu parler, mais elle n'y avait pas prêté plus attention que ça. Les bébés c'était bien une fois que c'était né ! « J'espère qu'on pourra participer à une fête de naissance alors ! J'adore les fêtes ! » Pour la présidente de Sterne, quoi de plus normal ? Voilà qui lui faisait d'ailleurs repenser qu'elle devrait passer la main l'année suivante… même si elle avait du temps, elle se demandait toujours qui choisir. Assez naturellement, elle aurait pris Candys si celle-ci ne croulait pas déjà sous les occupations. Même chose pour Payton qui était une ancienne du club mais qui était aussi préfète et joueuse de Quidditch. Il lui fallait quelqu'un qui ait moins de charge de travail… peut-être quelqu'un de plus jeune ? Après tout, l'âge ne fait pas la valeur ! Mais il fallait que ce soit vraiment quelqu'un avec un bon niveau de danse pour écrire les chorégraphies ! Aaaaaah ! Le casse-tête ! Est-ce que ça avait été aussi compliqué quand on l'avait nommé elle ?

Elle abandonna cette préoccupation pour en revenir au sujet, plus grave et plus important, de La Menace. Prudence et Viska avaient lancé des trucs l'an dernier, formant un groupe d'action et de recherches… les examens les avaient ensuite freinés, mais ils pourraient sûrement s'y remettre. Sauf qu'Opaline préférait que ce soient les deux pionnières de l'opération qui gardent les rênes : en tant que septième année, elle trouvait vraiment encourageant que la flamme de la rébellion soit entretenue par des plus jeunes qui seraient encore là les années suivantes ! Par contre, elle était toujours prête à utiliser sa magie plus avancée pour la cause.

« On pourrait essayer de demander à la Salle sur Demande au moins un endroit pour faire nos recherches… ou simplement monter des plans. Il faut que j'arrive à voir les filles. Mais ce ne devrait pas être compliqué, Viska est à Sterne, elle fera le relais avec Prudence. » L'idée de la Salle sur Demande était à approfondir même si c'était un lieu bien connu des professeurs donc moyennement discret. Toutefois, rien n'interdisait les groupes de travail à l'école, même si celui-ci était particulièrement hétéroclite (c'était ce qui faisait son charme de l'avis de la lionne).

Candys passa tout à coup à un autre sujet, celui des élections. Opaline sourit : elle espérait bien avec ses chances de gagner vu qu'elle était en septième année et que, quand même, elle n'était pas n'importe qui ! « Ok ! J'espère que je vais gagner, ce serait une belle façon de terminer ma scolarité, tu ne trouves pas ? Moi, j'ai voté pour toi, après tout, tu es préfète en plus d'être ma nièce ! »

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Candys ne se documentait pas du tout sur les gens qui faisaient partie, de près ou de loin à sa famille. Elle savait qu’il y avait sa famille, les Montgomery (tout court), les Montgomery-White et les époux et épouses de tout ce petit monde. Et si Les Montgomery-tout-court ne parlaient plus aux Montgomery-White, ou inversement, peu importe, la préfète des Vert et Argent ne s’en portait pas plus mal. Elle ne les avait de toute manière jamais connu et se fichait pas mal de ce qu’ils pouvaient devenir. Elle avait cependant entendu des bruits de couloir disant que l’un des membres des Montgomery-White était un vampire. La chose l’avait surprise et un poil effrayée, et quand elle en avait demandé plus à sa mère, cette dernière avait balayé la question en disant qu’il valait mieux pour tout le monde qu’ils restent loin de ce côté de la famille. « Ah oui ? Je ne suis pas sûre que ce soit vraiment une bonne idée… Enfin, c’est toi qui voit… » En ce qui concernait le professeur Flitwick, elle ne voyait pas trop quoi dire. Il était vieux, on ne pouvait pas le nier. Mais sa mère lui avait une fois raconté qu’un professeur s’était une fois endormie et le lendemain matin, son fantôme avait été donner son cours comme si de rien n’était. Peut-être que la même chose arriverait au professeur de Sortilèges un jour ? Enfin, elle préférait ne pas y penser, bien évidement, mais la possibilité existait visiblement.

Si elle était ravie que son oncle Lexy devienne papa, elle ne savait cependant pas si une fête allait être organisée. Disons qu’elle n’avait pas pensé à demander à sa mère si c’était le cas. Enfin bref, ce n’était pas vraiment grave, car elle était sûre que si fête il y avait, elle serait forcément invitée puisqu’elle accompagnerait sa mère. Concernant la Menace et le fait qu’ils allaient tout de même faire quelque chose pour avoir un peu plus d’informations. Et éventuellement, savoir ce qu’il s’était passé cet été. Non pas que cela contrariait réellement Candys, mais elle n’était pas particulièrement ravie de ce qu’il se passait en ce moment même dans le monde magique. « Au cas où, je pourrais parler à Viska, on est amies tu sais ! » sait-on jamais que sa tante ai oublié que Candys parlait à beaucoup de monde.

« Oui, ça serait un joli cadeau ! Oh, c’est vrai ? C’est gentil ! » Elle prit un nouveau morceau de chocolat et regarda un peu autour d’elle. Elle aperçut Derek, attablé, bien évidement, avec le grand amour de sa vie, Julian. Candys leva les yeux au ciel puis marmonna plus pour elle-même que pour sa tante. « N’importe quoi. » Puis elle reprit, plus fort cette fois. « Dis, tu crois qu’on risque quelque chose cette année encore, comme l’an passé ? Je veux dire, les élèves manipulés et tout ça ? » Parce que si tel était le cas, Candys préférait se mettre en condition… Enfin, juste au cas où quoi… Elle espérait bien que cela ne recommencerait plus, mais on ne pouvait jamais être sûr de rien ces derniers temps.

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La famille Montgomery comportait en réalité trois branches, la principale à laquelle appartenaient Candys et Opaline, et les deux secondaires qui étaient nées des aventures du grand-père de la lionne (le père de Claire donc) : celle de Julien et Alexis à laquelle ils parlaient encore, et celle de Megara, Maera et Shawn à laquelle plus personne ne parlait, même pas Anabelle alors que Christian lui avait dit une fois qu’en tant que seuls Poufsouffle de la famille, Shawn et Ana avaient été proches à une époque. Les relations avec les Montgomery-White et les Montgomery-Carewell n’étaient donc pas du tout les mêmes et Line avait toujours senti qu’il était douloureux pour son frère de parler de ses cousins auxquels ils ne parlaient plus. Pour ceux-là, elle n’avait jamais posé de questions, alors qu’elle s’était bien immiscé dans les histoires de toute la famille. Opaline aimait tout savoir, elle était plutôt curieuse de nature, et puis, comme elle était d’une génération intermédiaire, cela lui permettait de se sentir moins exclue. Elle n’était pas sans savoir pour autant que sa nièce n’avait pas le même intérêt pour la chose.

Elle haussa donc les épaules face à la réponse de normand prudente de Candys. Elles laissèrent aussi de côté le sujet de la fête de naissance dont elles pourraient toujours voir les détails le moment venu. « Oui, tu peux faire ça. Et puis parler à Erin aussi, ça ne doit pas être facile d’avoir été ensorcellée par La Menace même si maintenant c’est terminé. » Ce qui n’était pas le cas de Julian mais elle trouverait bien une occasion de parler au Serdaigle à un moment ou à un autre car, après tout, il jouait au Quidditch avec Daryl. Tout à ses pensées, elle réagit tardivement au sujet du vote pour Miss Poudlard mais revint réellement sur terre quand Candys lui demanda si elle pensait qu’ils étaient en sécurité. Il était certain que personne ne voulait revivre les incertitudes de l’an passé…

« Maintenant qu’on sait comment ils ont fait, je ne pense pas qu’ils utiliseront le même stratagème. Mais je vais écrire à Vickie pour savoir ce que le Ministère prévoit pour la protection de Poudlard. » C’est alors qu’elle aperçut son petit ami non loin qui lui faisait signe. « Je te laisse, Daryl veut me parler. On se voit à la première répétition de Sterne, ok ? » Elle piqua un dernier morceau de chocolat et s’approcha avec un grand sourire heureux de son petit ami. Certes, ils avaient encore plein de problèmes et les adultes leur faisaient bien des cachotteries, mais ils allaient réussir à s’en sortir, quitte à se débrouiller tout seuls comme l’an dernier. Elle espérait juste qu’au-delà des mystères autour de La Menace, les Serpentards ne seraient plus menacés, car sinon ce serait de nouveau une année difficile pour Candys et Noé…

Ce n’est qu’une fois à la table de Daryl qu’elle se souvint que Candys avait eut une réaction bizarre à un moment en regardant le nouvel élève. Elle nota dans un coin de sa tête qu’il faudrait approfondir tout ça plus tard… et accorda ensuite toute son attention à Daryl.

{Thème terminé}