[Potions] Cours de soutien - Mars 2013

Jason était totalement déboussolé : continuer à travailler en étant dans une situation aussi surréaliste était la seule chose qui lui faisait croire que 'tout était normal'. Mais c'était faux, bien évidemment, rien n'aurait su être plus différent. Il quittait tous les matins sa femme en pleurs, inconsolable, sans avoir d'autre choix que de la laisser partir au travail sans sécher ses larmes. Ça lui brisait le cœur, mais rester fort était la seule chose qu'il se devait de faire par obligation, en tant que père et mari. Il le lui avait dit, la meilleure chose à faire était de ne pas chambouler le quotidien de Payton, et ne pas le chambouler voulait dire la laisser à Poudlard et ne pas l'isoler à la maison loin de ses camarades de classe. Penny voyait toutefois régulièrement Payton dans l'école, Minerva lui laissait voir sa fille aussi souvent qu'elle le voulait durant son temps libre et à l'interclasse.
Ça ne changeait visiblement trop rien : aidée par la présence quasi-constante de ses deux parents et de ses amis sorciers, Payton ne parvenait pas à retrouver la mémoire, pas même une bribe de souvenir.

C'était frustrant, mais ça n'empêchait toutefois pas Jason de travailler. Laissant sa fille aux bons soins des autres professeurs (qui s'était montrés très attentionnés envers elle et lui) et à ses camarades de classe, se noyer dans le travail était une très bonne façon d'oublier. Oublier, quel jeu de mot sordide : il était clair qu'à choisir, il aurait préféré que ce soit lui qu'on oubliette, pas sa fille.

Attendant dans sa salle de cours l'arrivée de potentiels élèves, Jason termina de préparer son chaudron et ses propres ingrédients. Il organisait ce soir là un cours de rattrapage. Il avait bien précisé que tout le monde pouvait venir, même ceux qui étaient bons en potions, le but étant surtout de créer une nouvelle cohésion entre les élèves et un lien fort avec leur professeur. Il voulait les faire parler, se confier, les aider au mieux, créer de la complicité avec eux, tout en comblant les lacunes qu'ils pouvaient avoir en potions.
Et s'amuser serait aussi de la partie : ce n'était pas un cours qu'il organisait, mais plus une table ronde qui permettrait à tous de se sentir mieux, plus à l'aise, dans un monde qui, plus ça allait, vous faisait vous sentir mal. Un 'goûter' serait même de la partie... un dessert tardif, plutôt.
Jason avait eut l'autorisation de faire ce cours après le diner, il avait promis à Minerva de ramener chaque élève un par un dans sa salle commune. Depuis que sa fille s'était faite oubliettée, il voyait le château beaucoup moins sûr que d'habitude.

*****
Pas besoin de s'inscrire pour participer à ce cours de soutien,
et tous les élèves de tous niveaux sont les bienvenus !
*****

Âge : 19 ans [22.05.1998]

Candys avait toujours aimé les cours de Potions. Allez savoir pourquoi. Sa mère n’était pas une maitre des potions, elle faisait seulement celles qui pouvaient aider lorsqu’un de ses enfants était malade et son père préférait l’écriture. Son amour des potions était donc un mystère pour tous ou presque. Elle, elle s’en fichait pas mal d savoir d’où cela venait, tant qu’on ne l’empêchait pas de s’instruire sur le sujet. Et de ce côté-là, la bibliothèque géante de de son père, de ses grands-parents et de l’école étaient d’une aide précieuse. Les cours étant chamboulés depuis que Payton avait été la victime de la Menace –qu’elle continuait d’appeler ainsi même si leur véritable nom avait été découvert- Candys avait plus de temps pour apprendre. Plus de cours de vol, plus de soins aux créatures magiques, l’agenda des élèves avait subi de grosses transformations. Si le professeur Clarks surveillait maintenant avec attention les entrainements de toutes les équipes de Quidditch et que plus un seul entrainement non surveillé était, non pas interdit mais bien déconseillé, pour ce qui se passait dans le château, c’était un peu plus compliqué. Candys faisait de son mieux, tout en étant souvent avec Lucas pour lui apprendre les ficelles du métier de préfet. Lorsqu’il avait été nommé officieusement pour remplacer Payton, Candys s’était qu’au moins, Bartley ne se sentirait plus aussi seul. Mais elle était tellement désolée pour Payton, qui était malgré tout devenue une amie avec le temps, qu’elle n’arrivait pas à sourire autant qu’avant.

Quand elle avait su qu’il y avait des cours de soutien en potion, la demoiselle avait donc décider d’y participer. Son niveau, pour son âge, était tout ce qu’il y avait de plus normal, elle était même plutôt bonne dans cette discipline, mais au moins, elle ne serait pas toute seule, dans la salle commune à se demander quel serait le prochain élève victime de la Menace et elle pourrait éventuellement aider le professeur Harris a surveiller tout ce petit monde lorsqu’il faudrait retourner dans les dortoirs. En parlant du professeur Harris, Candys se demandait comment il faisait pour rester aussi calme. Du moins, elle le voyait toujours calme, toujours très attentionné avec ses élèves. Elle se demandait, si elle avait été à sa place, si elle aurait pu continuer à être professeur, quand son propre enfant avait été oubliettée à l’école, sur son lieu de travail. Peut-être pas, mais en même temps, elle n’avait que quatorze ans, c’était très difficile pour elle de s’imaginer maman dans un premier temps, donc encore plus d’être la mère d’une adolescente dont on avait enlevé toute mémoire. La brunette ne comprenait d’ailleurs pas vraiment pourquoi on avait pu agir ainsi. Payton n’avait clairement rien demandé, et lui ôter tout souvenir de sa famille et de ce qu’elle était, c’était franchement bas. A moins qu’elle n’ai trouvé quelque chose d’important sur la Menace et que le moindre mot pouvait mettre en péril cette organisation, Candys ne voyait franchement pas pourquoi ils en seraient venus à agir ainsi. Et surtout, elle ne voyait pas, qui, dans l’école de sorcellerie, était capable d’une telle chose. La Menace devait sans doute être entrée on ne savait comment… Alors qu’elle passait la porte de la salle de Potions, elle trouva son professeur seul avec son chaudron. « Bonjour professeur Harris ! » Elle lui aurait bien demandé comment allait Payton, mais elle n’était pas sûre de la réaction que cela engendrerait par la suite.

|576 mots|

Estefanía avait été très ébranlée par l'attaque qu'avait subi la préfète de Poufsouffle, Payton Harris. Sentiment amplifié par le fait qu'elle connaissait la jeune fille, cette dernière l'ayant sauvée d'une errance éternelle (sans exagérer bien sûr) à travers les couloirs de l'école. Qui irait s'en prendre à une personne aussi gentille - et à sa connaissance - inoffensive que la jeune Poufsouffle ? Et si une préfète dont le père travaillait à Poudlard pouvait se faire attaquer, en quoi qui que ce soit était-il à l'abri ? A la rentrée, on leur avait assuré que le château était un endroit sûr, où ils ne risquaient rien. Voilà qu'une élève se faisait attaquer, et qu'on lui arrachait l'intégralité de sa mémoire, sans espoir de guérison en vue, ni d'idée sur son assaillant. Bonjour la sécurité.

Malgré leur tendance à la mettre à l'écart depuis son arrivée à l'école, Quino et Gab' tendaient désormais à se montrer plus prévenants envers elle, sans doute motivés par des lettres alarmistes de leurs parents - "Est-ce que Stef mange assez ? Comment ça vous ne l'accompagnez pas à chaque fois qu'elle va aux toilettes ? Et si on l'agressait sur le chemin ? Elle sait à peine tenir une baguette magique !" - et l'air pâle qu'elle arborait depuis plusieurs jours. Elle voulait rentrer chez elle. Poudlard ne lui semblait que porteur de malheurs et à présent, d'angoisse. Dans le fond, elle se disait qu'elle ne risquait rien. Pourquoi l'attaquerait-on elle ? Elle avait onze ans, des capacités en magie plus que limitées et était de Sang-Mêlé. Pas exactement la cible privilégiée de la Menace: elle n'aurait aucune utilité pour leur petite organisation.

Contrairement à ses habitudes depuis qu'elle avait rejoint l'école de magie - qui consistaient à fréquenter essentiellement son ami Angus, qui était le seul élève de son année à vraiment trouver grâce à ses yeux -, la fillette faisait au moins des efforts pour ne pas trop jouer les loups solitaires. C'était un risque à éviter en ces temps, et même elle en était consciente. Lorsque ses frères décidèrent ainsi qu'ils devaient tous les trois se rendre au cours de rattrapage organisé par le professeur Harris, elle ne protesta pas (trop). Le climat récent avait au moins eu le mérite d'encourager ses aînés à passer plus de temps avec elle, ce qu'elle appréciait tout en ne pouvant s'empêcher de leur en vouloir d'autant plus: il avait fallu la perspective qu'elle puisse se faire zigouiller dans un escalier pour qu'ils acceptent charitablement d'être vus en sa compagnie ? Super la famille.

« Je n'ai pas besoin de cours de rattrapage, je ne suis pas nulle, moi. » marmonna-t-elle plus par principe que réelle véhémence, alors qu'elle rejoignait Quino et Gabriel en bas des escaliers menant au Hall. Plus ils se montraient attentionnés - ce qui restait relatif avec deux drôles d'oiseaux comme eux -, plus elle se rendait compte qu'elle leur en voulait. En l'occurrence, elle vit les sourcils de Quino s'élever suite à sa pique qui lui était clairement destinée - Gabriel s'en sortait bien mieux en cours que son cadet -, mais il ne commenta pas. Elle aurait préféré qu'il le fasse. Se disputer avec son frère lui donnait au moins un sentiment de normalité, qui semblait s'estomper un peu plus chaque jour. Elle suivit ses frères jusqu'aux cachots sans plus rechigner.
« Bonjour ! » lança-t-elle d'une voix discrète en emboîtant le pas aux deux garçons, qui rejoignirent rapidement leur groupe d'amis respectif. Elle passa devant la préfète de Serpentard, Candys Montgomery, et alla s'asseoir à la place vide à côté de Quino. Silencieuse, elle tourna un regard curieux vers leur professeur, dont la fille avait après tout perdu toute mémoire - même de lui. Elle avait du mal à se mettre à sa place. Comment se remettait-on d'une chose pareille ?

[ 631 ]

Comme si la septième année n'était pas déjà un synonyme de manque de sommeil, travail acharné, pression permanente et j'en passe, la Menace, maintenant connue sous le nom de Magicis Sacra, avait décidé de repasser à l'attaque, cette fois-ci entre les murs du château, censé être le lieu le plus sûr de Grande-Bretagne. *Sérieusement, on devrait sacrifier des heures de cours pour taper une bonne sieste.* Daryl , d'un naturel sérieux et travailleur, devait avouer qu'il avait du mal à suivre la cadence. Non seulement il devait redoubler d'efforts pour rendre ses devoirs à temps, mais en plus de ça, il devait motiver une équipe de quidditch qui ne semblait pas spécialement enthousiasmée par ses récentes défaites. Ajoutons à cela les cours de danse à Sterne, la Menace avait clairement choisi le mauvais moment pour faire surface ! ~~Daryl, égoïste vous dites ?~~

Mais bon, le capitaine des aigles n'était pas du genre à rester dans son coin à ne rien faire. Bien que l'énergie de sa petite amie Opaline y soit pour beaucoup, il s'était bougé le popotin pour apporter son aide, du moins le peu d'aide qu'un élève enfermé dans Poudlard pouvait apporter. Après leur fouille de la bibliothèque l'année précédente, le groupe de ~~hors-la-loi~~ jeunes sorciers ~~« Appellez-nous les Avengers ! »~~ avait enquêté sur une nouvelle piste, cette fois-ci dans les cachots. A la suite de cette aventure souterraine, ils avaient déniché un objet, désigné comme "le vase des sang-pur", appellation qui faisait froid dans le dos. Seulement, quelques jours seulement après cette expédition fructueuse, Payton Harris avait été attaquée. La demoiselle n'était pas n'importe qui dans le château, déjà c'était la préfète de Poufsouffle, mais en plus de ça, son père était professeur à Poudlard ! Ainsi, cela parut logique que l'emploi du temps des étudiants soit chamboulé et que des cours de soutien soient mis en place. Malgré l'horreur qu'il devait être en train de traverser, le professeur Harris avait tenu à mettre en place un cours en début de soirée, pour réunir les élèves. Si Daryl n'avait aucune idée quant à ce qui les attendait pour ce cours-là, il ne s'en sentit pas moins concerné, car au final, tout Poudlard se devait de se lever contre la Menace. *Et moi qui pensais vivre des jours heureux avec Opaline à ma sortie de Poudlard…*   

Tout ce méli-mélo d'émotions ne rassurait en rien le serdaigle. Attablé à la table de sa maison dans la Grande Salle, il regardait d'un air ~~d'autoroute~~ suspect le pain de viande qu'il découpait en morceau avec sa fourchette. Il avait beau être en général exalté à l'idée de se rendre à un cours qui sortait de l'ordinaire -surtout un cours de potions-, la fatigue prenait le dessus et en cette soirée sous haute-tension (l'attaque ne datait que de quelques jours), il aurait préféré se poser tranquillement quelque part en compagnie d'Opaline plutôt que de se forcer à rester éveillé pendant un cours nocturne. Il aurait bien besoin qu'on lui administre une quelconque potion histoire de retrouver un peu d'énergie. En parlant de potions, il était temps de se rendre dans les cachots. Après tout, peut-être que Mr. Harris leur réservait un cours du tonnerre !

Une fois entré dans la classe, le septième année salua l'enseignant « Bonsoir professeur Harris ! » oui, pour Daryl, après 18h, c'est le soir *paf* et puis partit trouver une place, idéalement dans un coin sombre ~~ne jamais négliger les micro-siestes pendant les cours~~. Il passa devant Candys Montgomery, la préfète des serpentard, qu'il gratifia d'un sourire, avant de s'asseoir au fond, près des armoires contenant les ingrédients pour le cours. Une autre élève, plus jeune, avait déjà prit place, et ne semblait pas spécialement emballée à l'idée de se trouver dans cette salle de classe. Dans l'idée de retarder le plus possible sa somnolence inévitable, le garçon entreprit de se renseigner un peu sur le cours qui les attendait. Il leva le doigt à l'intention du professeur et demanda poliment « Monsieur, qu'avez vous prévu pour ce cours ? » En effet, ce sujet n'avait toujours pas été éclairci chez le bleu et bronze et il n'était pas tellement friand de l'improvisation. Son truc à lui, c'était les ~~plats~~ plans préparés.