Ces incapables du Ministère et autres nouvelles !

Candys avait deux fois plus de travail en tant que préfète maintenant que le vase avait été découvert. Tout le monde semblait vouloir partir à la chasse aux artefacts magiques, quand bien même personne ne savait si ce vase –ou coupe, ou peu importe- était le premier d’une longue lignée ou tout simplement le seul et unique moyen de déterminé la pureté du sang pour un sorcier. A chaque fois qu’elle surprenait des élèves –souvent dans les premières années- essayant de faire leurs preuves par quelconque moyen plus stupide l’un que l’autre, elle les aiguillait gentiment vers Viska et Prudence. Si elle n’avait pas spécialement apprécié le fait que Viska veuille donner son cher Lucas en pâté à la coupe, elle devait cependant reconnaître que sans le petit groupe qu’elle avait monté, ils n’auraient sûrement jamais rien trouvé d’intéressant dans le château.  

D’un autre côté, c’était ses peines de cœur qui lui prenaient beaucoup de temps. Ou du moins, ses pseudos peines de cœur, que la Plume Empoisonnée lui inventait toutes les trois semaines. Si elle avait d’abord été montrée comme une croqueuse d’hommes, avec Cole, Bartley, Oliver et Derek –rien que quatre élèves, elle poussait un peu, la Plume !- on lui prêtait désormais des sentiments pour Bartley et Derek. Autant dire que les deux garçons étaient le jour et la nuit et que Candys ne savait absolument pas ce qu’elle ressentait pour ces deux-là. Si Bartley était important pour elle et qu’elle s’entendait très bien avec lui –et que certes, elle rougissait parfois à ses sourires- elle était sûre et certaine qu’il n’y avait rien de ne serait-ce semblable avec Derek. Ils avaient eu beau faire la paix lors du bal, ils n’étaient pas devenus de très bons amis pour autant. Alors une relation amoureuse ?! C’était mettre le sombral avant la calèche, si vous vouliez l’avis de la préfète des vert et argent.

Assise à la table de sa maison, seule pour une fois, Noé n’étant pas dans les parages et Oliver la laissant étrangement tranquille –on lui avait supposé l’idée qu’il était jaloux, mais elle ne voyait pas de quoi- elle sirotait un thé sans vraiment faire attention à ce qu’il se passait autour d’elle, trop inspirée par son devoir de potions. Elle leva cependant les yeux quand elle entendit son prénom. « Salut Line, ça va et toi ? Tu es toute seule ? » Ou était Daryl ? Ou même Mina ? Sa tante-sœur était aussi seule qu’elle à cet instant, s’en était presque étrange. « Ah oui ? Je n’ai pas lu la Gazette encore, montre voir. » Elle tira le journal vers elle et parcouru l’article. « C’est bizarre… Echapper à tonton Quentin, ça ne doit pas être facile pourtant… » Inconsciemment, elle se dit que le suspect avait forcément reçu de l’aide de l’intérieur du Ministère, mais de ce qu’elle avait compris, ledit Ministère se remettait rarement en question.

« Je pense, je lui envoie les élèves qui se prennent pour des héros dans les couloirs déjà… Sauf ceux qui poussent vraiment trop loin. Mais Bartley, Cole et Louis seront en sixième année, ça sera déjà ça… » Et elle serait en cinquième année. Et avec trois préfets dans le lot, leur petit groupe s’en sortira sûrement ! Concernant Viska, qui était un peu de leur famille à ce qu’il paraissait, Candys haussa les épaules sans trop savoir quoi en penser. Elle se demandait si Alexandre maniait vraiment les couteaux comme elle avait pu l’entendre ou si cela était juste une tactique de sa tante Myrielle –qui n’était en soit pas vraiment sa tante, mais bon, dans sa famille, l’arbre étant tellement compliqué, Candys faisait dans la facilité- disait simplement cela pour qu’on laisse son petit chéri tranquille… « C’est bizarre non, que personne ne l’ai su avant ? Je veux dire, c’est dommage pour Viska quoi… » Au moins, elle avait gagné une grande –très (trop ?)- famille avec cette découverte, mais bon… « Oh, ne m’en parle pas, la Plume Empoisonnée m’énerve ! Et Cole dit qu’on ne peut vraiment rien faire à propos de ça… Tu as vu comme elle s’en est pris à cette pauvre Joséphine ? Elle vient à peine d’arriver ! » Sans parler des calomnies à son sujet, bien entendu, mais comme elle savait que ce n’était pas vrai, elle s’en fichait presque. En tout cas, pour la rumeur la concernant avec Opaline, elle s’en fichait, c’était faux ! Elle en avait voulu à sa tante un moment, mais ça lui était passé depuis belle lurette !

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Si Line était seule, que Candys le soit également était d’autant plus étrange. Généralement, son frère était collé à elle –ou elle était collée à son frère, les deux marchaient. En tout cas, la raison donnée par sa tante la fit sourire. « C’est pour ça que tu es à Gryffondor et eux à Serdaigle ! » plaisanta-t-elle, en tirant malicieusement la langue à sa tante. Opaline était bien loin d’être idiote, mais il fallait avouer qu’avoir pour meilleure amie et petit ami des Serdaigle, c’était risquer des repas seule à cause de la relation étrange que les Serdaigle partageaient avec la bibliothèque.

Reposant son regard sur la Gazette, Candys eu un frisson. « Je n’aime pas ça. Comme si ça n’était pas suffisant que des élèves se fassent manipuler ou oublietter… Tu as vu dans quel état est Payton ?! » Payton était une amie, avant qu’elle n’oublie jusqu’à sa propre famille. Et Candys n’arrivait pas à comprendre comment on pouvait en arriver là, à attaquer des enfants, sans réelles défenses. Même si elle était plus âgée qu’elle, Payton n’était pas une sorcière aguerrie, avec un niveau digne d’être une Auror ! Elle était encore jeune et apprenait… Maintenant, elle devrait tout réapprendre. Et si les membres de Magicis Sacra avaient infiltré le Ministère, Candys était persuadée que le tout allait mal se passer comme à l’époque du Seigneur des Ténèbres. Si elle n’était pas née à l’époque, elle avait lu des livres qui en parlaient et cela faisait froid dans le dos. Quant au fait que sa tante-sœur ne serait plus de la partie, elle voyait exactement ce que cela voulait dire « Viska va en profiter pour prendre des cobayes… » Parce qu’elle était quand même à deux doigts de laisser Lucas se piquer le doigt au-dessus de la coupe, sans savoir ce qu’il pourrait advenir de lui !

Elle n’avait absolument rien contre Viska, elle était même contente, au fond, de savoir qu’elle était un peu de sa famille, mais il y avait des fois où la blondinette secouait un peu trop ses pairs. Le plus touché était sans doute Jensen, qui, contrairement à Candys, avait des idées plus vieillottes sur les sorciers et la pureté du sang. S’il tentait de faire un minimum bonne figure pour s’intégrer correctement, Candys savait qu’il était moins honnête qu’il ne le laissait paraître. « Mais maman et papa sont géniaux, ça aide aussi. » Bien évidement, sa vision des choses était biaisée et elle devait admettre que ça n’avait pas du être facile tous les jours, mais quand même, Opaline avait eu de la chance, non ? Pour ce qui était de Viska, ce n’était pas vraiment la même chose, elle avait grandit sans les sorciers et sans vraie famille…

Lorsqu’elle parla de la Plume Empoisonnée, Candys leva les yeux au ciel.  « Ne m’en parle pas…Je ne sais même pas pourquoi, je n’ai rien fait à personne que justifie cela ! » Boudant à moitié, Candys bu une gorgée de thé avant de reprendre : « Mais non enfin ! Enfin, je n’en sais rien, mais je sais qu’il n’y a rien avec aucun des quatre garçons. C’est du n’importe quoi. La prochaine fois, je suis sûre qu’elle dira que je suis amoureuse de Daryl… » Certes, certains des quatre garçons se détachaient légèrement du lot… Mais quand même !

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« Non mais ça, c’est comme dire que tous les Serpentards sont méchants, c’est un mythe ! » La preuve ? Elle se tenait devant Opaline ! Est-ce que Candys était méchante ? Non ! Noé ? Non plus ! Alors certes, il ne fallait pas les pousser dans leurs retranchements, mais de nature, ils étaient tout ce qu’il y avait de plus avenant ! Candys allait même toujours au contact, même si elle ne connaissait pas spécialement les gens ! Et elle était aussi préfète, donc si elle était vraiment méchante, elle n’aurait pas pu avoir ce poste, pas vrai ? Comment quelqu’un de méchant pourrait aider les premières années à s’en sortir, franchement ? « Après, peut-être que le Choixpeau boit un peu trop de Whisky Pur-Feu avant les répartitions des fois… On ne saura jamais… » Elle esquissa un sourire suite à sa plaisanterie. Il était commun d’entendre ce genre de phrase lorsqu’un élève se retrouvait dans une maison qui ne semblait, à première vue, pas du tout faite pour lui. Mais Candys faisait confiance au Choixpeau, il voyait plus loin qu’eux ne le pouvaient. Après tout, il était un chapeau magique et doté d’esprit ! Ce n’était pas rien !

« Maman et Cordelia ont dit que je pourrais passer quelques après-midi avec elle à la pâtisserie cet été si ses parents étaient d’accord. J’espère qu’elle voudra bien aussi, même si elle ne se rappelle plus trop de nous tous… » Le bon côté de la chose était que Pénélope et Jason connaissaient Candys bien avant qu’elle n’entre à Poudlard et qu’elle devienne préfète, mais s’ils se méfiaient désormais des gens autour d’eux, peut-être qu’ils ne la laisseraient pas faire. Pourtant, Candys avait passé de nombreux après-midi dans la pâtisserie à faire des gâteaux avec Payton, et de ce qu’elle savait, la jeune fille aimait plutôt bien ce domaine… Enfin, quand le sujet retomba sur Viska et le pouvoir calmant de Candys, cette dernière haussa un sourcil perplexe. « Si elle a parlé avec Jensen avant, c’est mal parti… Ils passent leur temps à se crêper le chignon. Jensen n’est certes, pas de tout repos lui-même, mais quand même… » Elle devait bien avouer que son cousin était particulier et étroit d’esprit, mais elle doutait fortement que le côté rentre-dedans de Viska aidait à quoi que ce soit. Elle convenait cependant que la situation de Viska n’était pas à envier. Ni même sa famille, quand bien même elle aimait passer du temps dans la boutique de Myrielle. Elle avait entendu certaines choses à propos de poignards, et croyez-le, Candys espérait bien en rester le plus loin possible, pour son propre bien !

« N’importe quoi. Et puis de toute façon, Derek est trop obnubilé par Julian et Bartley par ses études. » Elle ne parlait même pas de Cole qui passait le plus clair de son temps avec Bartley ! Bref tout ça pour dire qu’elle n’était pas du tout d’accord avec sa tante. Finissant son thé sans poser un œil sur son aînée, elle finit malgré tout par lui poser la question fatidique : « Comment tu as su que tu aimais Daryl ? » Elle adorait son… Oncle ? Qu’on ne s’y méprenne pas, elle voulait juste quelques infos supplémentaires !

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