PV • Twin, cookies & cream.

En ce deuxième jour à l’école de sorcellerie de Poudlard, Noé se sentait soucieux. Il avait senti la pression augmenter à mesure que la rentrée approchait et maintenant qu’il était enfin à Poudlard, elle n’était pas diminuée. Les évènements de cet été sur le Chemin de Traverse avaient une fois de plus prouvé la puissance et l’étendue de Magicis Sacra et Noé s’attendait à ce qu’il y ait des répercussions dans l’année. Or, l’année de ses BUSES, Noé aurait rêvé mieux comme contexte. La tension, palpable, se ressentait dans toute l’école. Même les professeurs semblaient inquiets, ce qui n’était pas vraiment de nature à rassurer, et cela se sentait dans le contenu de leur cours, spécialement en Défense Contre les Forces du Mal où consignes avaient été certainement données de les préparer au mieux à une attaque potentielle. Noé ne rechignait jamais à apprendre un sort utile pour se défendre ou attaquer mais il aurait préféré que cela soit en d’autres circonstances.

Néanmoins la Menace n’était pas le sujet qui l’inquiétait le plus ce soir-là. Ce devait être un truc de jumeaux mais Noé sentait sa sœur perturbée. Et si Candys était perturbée, Noé l’était également. Il tenait donc à se montrer présent pour elle si elle en éprouvait le besoin. Aussi alors qu’elle était de ronde, il décida de l’attendre dans la salle commune. Pas un choix étonnant de toute manière pour le garçon, celui-ci ayant l’habitude de travailler tard le soir. Son dortoir était beaucoup trop animé pour qu’il se concentre aussi préférait-il largement s’asseoir dans un fauteuil avec ses parchemins. Candys ne tarda pas à débarquer à ses côtés, prenant place sur l’accoudoir du fauteuil bien confortable qu’il s’était choisi. Il eut un sourire compatissant aux paroles de sa jumelle. Cands était devenue préfète il y a quelques années déjà et si cette position, en termes de responsabilités et de réputation, était enviable notamment quand vous souhaitez intégrer le Ministère, Noé n’aurait échangé sa place d’élève lambda avec elle pour rien au monde quel frère prévenant. Être préfet prenait énormément de temps et fatiguait, sa jumelle en était la preuve. Elle avait d’ailleurs abandonné sa place dans l’équipe de Quidditch car en ayant le poste de préfète-en-chef, elle n’aurait plus le temps, et c’était bien dommage. « Et ce n’est que le début ma pauvre…Imagines que MS sévisse encore cette année, tu auras un tas de boulot…Tu as accompli ta ronde avec Bartley ce soir ? Cole traîne toujours avec vous ? » demanda-t-il tout en continuant à lire son cours d'étude des runes.

Il se poussa un peu pour que Candys ait la place de s’asseoir à côté de lui dis tu n’as pas pris en fesses dis-donc ? et passa son bras derrière elle pour le poser sur ses épaules frêles. Il mit immédiatement de côté ce qu’il étudiait à ses paroles. A son ton, il avait eu raison de s’inquiéter. Il y avait bien quelque chose qui trottait dans la tête de sa jumelle. « Bien sûr. Tu sais que tu peux tout me dire, Candys. Tu n’es pas que ma jumelle, tu es ma meilleure amie. J’avais justement mon sens de jumeau qui s’agitait. » plaisanta-t-il avant de reprendre son sérieux. « Que se passe-t-il ? » demanda-t-il en plantant ses yeux marron dans ceux émeraude de sa sœur. Ils étaient extrêmement différents mais leur différence faisait justement leur force, leur complémentarité. Si Candys souhaitait lui parler, il abandonnerait tout pour l’écouter. Sa sœur était sûrement la seule personne qui pouvait lui faire arrêter son travail, ses révisions, même l’étude complète pour ses BUSES si jamais il lui arrivait quelque chose espérons qu’on n’en arrive pas à ça.

Il eut un petit rire à sa question. « La Plume Empoisonnée ne s’en prend jamais à moi car il n’y a jamais rien à sortir sur moi… » déclara-t-il en rigolant. « Bien que je suis assez surpris qu’elle n’ait pas fait de remarques sur Erin et moi…On ne peut être amis avec personne sans que cela ne paraisse suspect dans cette école. » dit-il d’un ton traînant avant de répondre à la première question de Candys : « Honnêtement, non, il n’y aucune fille qui me plaît. J’aime beaucoup Erin mais je ne la vois que comme une amie tu vois ? Mais des fois, j’en viens à me demander si je ne suis pas normal…tous les garçons de mon âge sont attirés par une fille ou au moins en ont embrassé une, mais pas moi. Et je n’en éprouve pas spécialement l’envie. » Il haussa les épaules, il devait être l’un des rares garçons dans ce cas. « Et alors toi ? Ta vie amoureuse est-elle plus remplie que celle de ton ennuyeux jumeau ? » demanda-t-il mi-figue, mi-raisin. Il était souvent considéré comme le frère inintéressant de la jolie, de la radieuse Candys mais il n’en avait rien à faire du regard des autres, cela ne comptait pas.

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Noé, malgré sa grande ambition, n’aurait jamais échangé sa place avec celle de sa jumelle, même si quand il la voyait aussi fatiguée due à sa fonction de préfète, il avait vraiment de la peine pour elle. Sûr qu’il n’aurait pas craché sur un titre de préfet si on le lui imposait. Cela faisait toujours bien sur un CV sorcier après tout sans compter que la salle de bain devait être hyper cool. Mais en côtoyant sa sœur tous les jours, il voyait bien tous les désavantages de ce badge. « Tu crois que si je mets une perruque et tes habits je pourrais te remplacer occasionnellement ? Cela t’évitera d’être exténuée à longueur de temps », railla-t-il. « Oh oui je vois qui c’est. Ça parait logique d’expliquer aux nouveaux comment cela se passe. Surtout qu’il y en a beaucoup cette année. » Avec les nouveaux directeurs de maison et de professeurs, les nouveaux préfets, tout cela avait conduit à un petit bouleversement à Poudlard. Noé se fit la réflexion qu’il n’avait pas recroisé Graham depuis leur voyage ensemble dans le Poudlard Express et se demandait comment le garçon s’était acclimaté à son nouveau titre.

Les jumeaux avaient tissé une relation fusionnelle dès leur petite enfance. Se retrouver blottis l’un contre l’autre dans le même fauteuil que ce soit à Poudlard ou au manoir Montgomery n’était pas rare pour eux. Ces moments privilégiés entre frère et sœur faisaient surement partie des instants préférés de Noé, sans aucuns doutes. C’était peut-être pour cela qu’il avait eu du mal à accepter l’arrivée de Chiara dans leur vie, il n’était pas prêt à ce quelqu’un connaisse une relation aussi forte avec sa jumelle. Non que Noé soit hyper protecteur envers sa sœur, d’ailleurs vu ses histoires de cœur supposés, il savait bien qu’un jour, un garçon sortirait avec elle et il n’en était pas du tout inquiet. Mais avoir une concurrence familiale, cela avait été difficile à appréhender. Enfin, il était loin de ces considérations désormais.

Il sourit lorsque Candys se plaignit que son sens jumeau fonctionnait moins bien que le sien. S’il se montrait honnête, il dirait que c’était parce qu’elle était tellement sur pile électrique qu’elle ne devait pas assez l’écouter. Mais il préféra lui répondre : « Peut-être que c’est parce que tu as plus besoin de moi que moi de toi. Du moins pour le moment. » Il ne doutait pas que le sens de jumeau de Candys se manifesterait si jamais il se trouvait mal-à-l’aise. En même temps, comme il était plus calme et qu’il contrôlait bien ses émotions, ce ne serait peut-être pas de sitôt. Pour ce qui était de sa capacité à s’épargner les ennuis, Noé en était assez fier. Il menait une vie tranquille, certains la qualifierait d’ennuyante, mais lui était plutôt soulagé de n’être pas confronté aux premiers émois qui faisaient tourner la tête de la majorité de ses camarades. « Bien sûr que je ne suis pas ennuyeux. Les gens sont stupides c’est tout ! » Il sourit à sa sœur. Il ne manquait pas de confiance en lui et ce n’était pas les racontars qui pouvaient courir sur lui qui allait changer cela. « Moi non plus. Et je doute que l’idée ait jamais effleuré l’esprit d’Erin. » Il eut un rire bref si tu savais. Mais le visage de son amie dans son esprit fut bientôt remplacé par un autre, celui d’un visage mutin, à la peau hâlée et au sourire franc. Une rougeur apparut sur ses joues. Il évita de le mentionner sur le moment à sa jumelle, elle semblait elle-même assez mal-à-l’aise et il voulait la laisser se confier à lui sans l’entraver avec des pensées idiotes. Il l’écouta donc silencieusement. Il ne savait pas trop quoi lui conseiller, lui-même ne connaissant pas ce genre de soucis. « Bartley est plutôt intimidant comme garçon. Il est plus vieux, grand et joli garçon. Je crois qu’il a charmé beaucoup de filles à Poudlard. Quant à Cole, si tu te sens toi avec lui, peut-être est-ce parce que c’est ton ami ? Tu lui fais confiance et tu te montres sous ta vraie personnalité avec lui. » Il eut un sourire lorsqu’elle mentionna Derek. « Tu sais parfois tu penses ne pas aimer quelqu’un et tu finis par l’apprécier progressivement, un peu malgré toi. Et puis de ce que tu me dis, il te perturbe vraiment. » D’où sortait-il toute cette science ? Peut-être avait-il trop écoute son meilleur ami qui s’autoproclamait expert en relations.

Il raya cependant toute bonne pensée qu’il avait envers le potentiel couple Derek et Candys lorsque sa jumelle prononça sa dernière phrase. « Pardon ? » demanda-t-il, la voix pleine de colère. Il se leva précipitamment de son siège, et Candys risqua de glisser à sa suite, et sortit sa baguette, menaçant. « Je vais aller attraper ce Bradford et le provoquer en duel ! On a pas idée de voler des premiers baisers aux jeunes filles et surtout à ma sœur car, après tout, les autres je m’en fiche ! » Quand don vous disait que seul Candys pouvait le faire disjoncter… !

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Il était certain que Noé pouvait difficilement se faire passer pour Candys, tant au niveau de leur physique que de leurs personnalités, les jumeaux étaient complètement différents et peu seraient dupes de la supercherie. « Oui, il serait sans doute préférable que je concocte un polynectar. Mais je m’attirerais sans doute encore plus d’ennuis… » Réussir un polynectar constituait néanmoins l’un des défis qu’il aurait aimé relever, tant la potion semblait compliquée à réaliser. En ce qui concernait les nouveaux préfets, Noé répondit à sa sœur : « C’est sûr, ils voulaient éviter que les préfets se baladent seuls à des heures tardives. C’est vrai que les nouveaux préfets sont jeunes, mais toi aussi tu l’étais lorsque tu as obtenu ton badge. Certains choix sont étonnants, mais j’imagine que tout est réfléchi. » Le garçon ne doutait pas que la flopée de nouveaux préfets avait été soigneusement établie par la directrice McGonagall.

En dehors de Candys, Erin était sans aucun doute la personne qui était la plus proche de Noé à Poudlard. Le fait qu’ils aient beaucoup de points communs et des traits de caractère similaires aidaient bien évidemment. Mais Noé ne voyait en Erin qu’une amie et il ne lui venait pas à l’esprit que leur relation évoluerait un jour dans un autre sens. Il était persuadé qu’Erin s’intéressait autant aux garçons que lui aux filles et il était rassurant de compter sur une amie qui ne semblait pas être la proie des hormones, comme c’était son propre cas. Il sourit lorsque sa jumelle proposa de questionner Erin. Franchement, il n’était pas certain que son interrogatoire mènerait à quelque chose. « Je pense que c’est parce qu’Erin n’est pas du genre à parler garçons, tout simplement. Mais il m’est venu à l’idée qu’elle avait peut-être un faible envers Joe. » Son aîné avait, après tout, aidé la jeune fille lorsqu’elle subissait des moqueries et des humiliations au quotidien. « Tu t’es plaint de Derek à pratiquement tout le château. » s’amusa Noé avant de reprendre d’une voix taquine : « Je trouve ça limite douteux, tout de même, que tu parles autant de Derek. Comme s’il était présent dans chacune de tes pensées. » D’accord, il poussait peut-être la taquinerie un peu trop loin, mais il n’y pouvait rien, il adorait charrier sa sœur. Que voulez-vous, c’était sa compensation pour l’entendre se plaindre toute la journée ! « Déjà parce que tu ne peux pas contrôler tes sentiments, tu les as, c’est tout. Et je ne suis pas persuadée que tout a toujours été simple entre Opaline et Daryl. Tu devrais lui en parler d’ailleurs. » Celle qu’il considérait comme une sœur comprendrait mieux la situation et serait sans doute plus utile que lui. « Peut-être, effectivement. Il a sans doute plus d’expériences que moi, en tout cas. » Ce n’était pas bien dur cela dit.

Le moment de pure tranquillité que Noé partageait avec sa sœur éclata lorsque cette dernière lui avoua que Derek lui avait volé un baiser. Or, Noé n’avait qu’une seule règle : toute amitié, ou tous sentiments, qu’il éprouvait pour quelqu’un disparaitrait si jamais cette même personne faisait du mal à sa jumelle. Il aimait bien Derek, mais il aimait encore plus Candys et il ne le laisserait pas lui voler des baisers impunément. Néanmoins, quand la main de Cands attrapa son pull et qu’elle le somma de se calmer, sa colère diminua quelque peu et il daigna écouter ce qu’elle avait à lui dire. Effectivement, elle n’avait pas tort en parlant de ce que diffuserait la Plume Empoisonnée en cas d’éventuel duel contre Derek…Et quand elle évoqua un accident, il rangea sa baguette et joignit de nouveau sa sœur dans le fauteuil. « Tu aurais pu commencer par ça. » dit-il gentiment. Cela aurait évité qu’il ne fasse une telle scène dans leur salle commune. « Et alors ? Qu’as-tu ressenti en l’embrassant ? Ce n’est pas tous les jours qu’on embrasse par accident le type qui nous agace le plus au monde. » déclara-t-il d’un ton amusé, toute trace de rage et de fureur ayant disparu de son visage.

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