[Années 2 à 5] Du pus de Bubobulb, et autres élégances

Bubobulb & Compagnie
Cours - Ouvert

Plus...Premier cours de botanique destiné aux élèves de la deuxième à la cinquième année. Il portera entre autres sur le bubobulb. - 548 mots

Ce fut un grand soleil qui m’accueillit alors que je sortais du château, prenant d’un pas décidé la direction de la serre numéro 3. J’avais adoré ce trajet lors des six années qui m’avaient poussées à le faire, car il s’agissait de six ans de pratique assidue et de vigilance constante, qui tranchaient agréablement avec la mollesse bienveillante des cours de première année. Certes, ceux-ci étaient loin d’être inutiles, et j’avais pris plaisir à les assurer quelques jours plus tôt. Pour autant, il leur manque cette pointe de risque contrôlé et de défi qui faisait tout le sel de la matière que j’enseignais à mes yeux.

C’est donc le cœur empli d’une impatience contenue et de nostalgie que je franchis la porte de la serre, la laissant ouverte pour les élèves qui ne devraient plus tarder. J’ai amplement le temps de préparer mon matériel, et d’aller chercher dans l’arrière-salle (ou devrait-on dire l’arrière-serre?) quelques paires de gants en peau de dragon supplémentaires, pour les immanquables élèves tête en l’air. J’en profite pour faire un nouveau tour de la serre, vérifiant que les différents engrais, pots et outils se trouvent bien là où ils doivent être. Ne me reste plus ensuite qu’à sortir les plantes que nous allons étudier aujourd’hui, avec en première position les mal-aimés Bubobulbs. Il faut bien reconnaître que cette plante n’a absolument rien d’attirant, avec son apparence de limace huileuse et pustuleuse, mais comme souvent en botanique, ce ne sont pas forcément les plus belles choses qui sont les plus utiles.

Les premiers élèves arrivent tandis que je dispose les autres sujets d’étude sur les tables. Je les laisse s’installer à leur guise, appliquant une stratégie assez similaire avec eux qu’avec les première année. Inutile de passer pour un tyran impitoyable et sans cœur en les empêchant de s’installer par affinités -tant qu’ils travaillent, après tout, cela m’importe peu. Sur les tables, en plus des Bubolbubs, se trouvent donc deux autres plantes.

La première, bien à l’abri dans son pot de terre cuite, est par chance encore en fleurs. La tige de certains spécimens, cylindrique et cannelée, dépasse le mètre ; les feuilles oblongues, pointues et ciselées, ne sont cependant pas ce qui va nous intéresser pendant ce cours.

La seconde est cultivée dans des genres d’aquariums de faible hauteur. Sa période de floraison est terminée depuis quelques semaines, si bien que peu de choses le différencient des autres acoracées.

Une fois toute la classe arrivée, je ferme la porte d’un mouvement de baguette qui, je le sens, va rapidement me devenir familier.

Bonjour à toutes et à tous. Je suis le professeur Owen Woolahan, et je serai cette année en charge de vous apprendre l’art délicat de la botanique. Notre premier cours sera entièrement dédié à la pratique, c’est pourquoi je vous demande d’enfiler dès à présent votre tenue de protection ainsi que vos gants en peau de dragon.

Je laisse à ceux qui ne l’avaient pas déjà fait le temps de se préparer à ce cours qui ne nécessitera que peu l’usage de parchemin et de plume, puis attire à nouveau l’attention de mes étudiants.

Vous avez devant vous trois plantes. L’une d’elles est magique, les deux autres non. Pouvez-vous me dire quelles sont ces plantes, et quel est leur dénominateur commun ?

(c) Yvi

HRP : vous pouvez considérer que la parole vous est donnée lorsque vous donnez la main. Il n'y a pas d'ordre de réponse, alors faites comme vous le sentez !
Vous ne pouvez donner qu'une réponse à la fois, chaque réponse correcte rapportera évidemment des points à votre maison.

Rejoignant son cours préféré, celui de Botanique, Alan courait presque, tant et si bien que Prue venait juste de lui crier de ralentir la cadence. L'Irlandais était si impatient de faire la connaissance du nouveau professeur ! Le professeur Lorne l'an dernier était déjà très gentille et il arrivait très régulièrement à Alan de la rejoindre pour flirter avec. Non c'est glauque les week-end pour prendre soin de certaines plantes qu'il affectionnait particulièrement (coucou Voltiflor ![) Professeur de botanique était un boulot à plein temps : les serres étaient tellement pleines de plantes (qu'Alan connaissait d'ailleurs presque toute, sans avoir eu le droit d'en approcher certaines, toutefois) qu'il fallait une présence permanente pour toute les entretenir. La présence d'élèves bénévoles n'était pas superflue, donc. Et comme dis plus haut, on ne cachait pas l'attachement d'Alan à son Voltiflor préféré : la première plante dont il s'était vraiment occupé et avec qui il avait un lien particulier elle lui entoure amicalement le bras avec sa liane quand elle a faim, c'est mignon., même si effectivement un petit rosier aurait été plus agréable à regarder on ne choisit pas ses crushs, madame !.

Arrivés en classe, Alan fut ravi de constater que le prof n'était pas un énième croulant  en fin de vie façon Binns qui n'était d'ailleurs plus en fin de vie depuis longtemps. Il était jeune, plutôt beau (c'était l'arrivée de la nouvelle génération à Poudlard cette année, dis donc !) et n'avait pas spécialement l'air méchant. De toute façon, quelqu'un qui s'occupe de plantes ne peut PAS être méchant, ça n'est pas cohérent.

- Bonjour professeur !

Lança un Alan au sommet de sa forme et de son émerveillement. On n'aurait pas pu rendre le Poufsouffle plus heureux pour ce début d'année (il adorait le professeur Lorne hein, ne nous y trompons pas, mais un professeur apportait toujours son lot de spécificités et de bonnes nouveautés, comme elle l'avait fait en son temps !), les serres lui avaient beaucoup manqué et ainsi, il passa celle dans laquelle ils étaient au peigne fin, il voulait voir ce qui avait changé.

Ce qui avait changé, c'était bien évidemment les trois plantes qui reposaient au milieu des élèves et qui faisaient l'objet du cours. Si le Bubobulb était très facilement identifiable (Prue devait en faire des cauchemars la nuit d'ailleurs, une plante peu ragoûtante et odorante de laquelle on récolte le pus), et que la première fasse partie des plantes les plus identifiables au monde, Alan s'attarda sur la 2ème. Une plante dans un aquarium, ici, il n'en avait jamais vu. Le cours commença et le jeune sorcier ne put s'empêcher de s'approcher plus de l'aquarium pour réussir à identifier la bestiole celle qui n'était pas magique. Puis, comme frappé par la foudre, Alan sursauta légèrement et coula ses yeux ronds vers le professeur, tout en levant la main. L'éclair de génie, Merlin soit loué, c'était pour aujourd'hui !

- Je laisse la première à quelqu'un d'autre, parce que je suis presque sûr que la seconde est un acore odorant, ou jonc odorant. Il est clairement reconnaissable ici grâce son habitat naturel, on voit assez peu de plantes aquatiques dans les serres de Poudlard professeur ! L'autre nom de l'acore odorant est le roseau aromatique. Je crois qu'on utilise l'huile essentielle de ses racines pour faire du parfum. Et ma grand-mère se sert de l'acore pour faire fuir les punaises dans sa penderie, elle dit que c'est très efficace ! On lui prêtait des vertus désinfectantes antan, aussi.

Alan laissait gentiment la 1ère plante et j'ai failli écrire le nom à qui la voulait, elle était de toute manière beaucoup plus reconnaissable pour qui s'y intéressait un peu. Content d'avoir trouvé l'acore odorant, Alan se promit de remercier sa grand-mère dès sa prochaine lettre. Si grâce à elle il avait pu se distinguer en botanique, elle qui était si proche de la nature – elle ne s'appelait pas Rose pour rien – serait très fière de lui. Alan se fichait comme de l'an 40 d'avoir des félicitations en cas de bonne réponse, elle voulait juste avoir la bonne réponse : si c'était le cas ça voulait dire qu'il avait réussi à identifier une plante complexe, non magique, qu'il n'avait jamais vu en vrai, que ce soit dans les serres de Poudlard ou ailleurs. L'Irlandais ne pouvait ici que se confronter à la description orale de sa grand-mère : fort heureusement, des plantes aquatiques, aussi tigeuses, il n'y en avait pas 40.

Se penchant ensuite vers sa meilleure amie, il articula discrètement à son encontre :

- Tu reconnais la première hein, tu la reconnais ? Pense à Rosette...

Alan ne voulait pas souffler la réponse à Prue pour deux raisons : déjà, tricher ne faisait pas partie de ses attributions, et bien qu'il adora quand Prue faisait gagner des points à Poufsouffle ça voulait dire qu'elle rattrapait ceux perdus en métamorphoses, il ne cautionnait pas la malhonnêteté. C'était comme s'il réalisait les potions de sa meilleure amie à sa place en cours d'alchimie : en plus d'être parfaitement inutile pour Prue (elle n'apprenait rien), c'était déloyal. De plus, il savait que Prue ne tirerait aucun plaisir – bien au contraire – et répéter la réponse soufflée par son meilleur ami. L'Irlandaise était suffisamment fière et intelligente pour donner seule ses propres réponses sauf en potions bien sûr, la seule chose qu'elle donne c'est une mine dégoûtée, pour ça, Alan lui faisait entièrement confiance.

Se retournant vers le professeur et vers les 3 plantes qu'ils allaient étudier, Alan se mit à la recherche de la dernière question du professeur : il falait trouver ce qui les liait. Il savait que le pus de Bubobulb soignait les formes les plus persistantes d'acnée, mais il savait en revanche aussi que le jonc odorant ne possédait aucune propriété dermatologique. La réponse était donc ailleurs. "Leur dénominateur commun, c'est qu'elles sont toutes les trois sur cette table !".
Physiquement, on peinait à trouver formes de feuilles et de tiges plus dissemblables, la réponse n'était donc pas sur le physique, du moins au premier abord. Pour le coup – et c'était la 1ère fois qu'il le faisait depuis son arrivée à Poudlard – étudier des plantes non-magiques était vraiment très très intéressant. Il en existait en plus des milliers qu'ils n'étudiaient jamais et qui étaient aussi passionnantes qu'un Filet du diable ou une Tentacula Vénéneuse.

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Qui disait premier cours de Botanique de l'année disait théorie, révisions, et donc, seul cours de l'année où Tempérance Biel pouvait se montrer - prudemment - optimiste. Pas de nouvelle plante carnivore pouvant l'attaquer à un moment impromptu, pas de surprises, que du vu, et du revu. C'est donc dans un état d'esprit plutôt détendu, voire carrément enjoué, que la Poufsouffle de cinquième année quitta la Grande Salle ce matin-là, prête à se rendre dans les Serres sans avoir le cœur au bord des lèvres et la goutte au front un plaisir d'être à ses côtés en classe, en somme.

La porte de la serre numéro 3 était déjà ouverte, aussi entra-t-elle aussitôt, saluant leur nouveau professeur et directeur de Serdaigle d'un 'Bonjour !' enjoué, accompagné d'un sourire. Elle aperçut tout de suite Candys et Noé et se dirigea naturellement vers eux, adressant un grand sourire aux deux Serpentards. « Salut vous deux, ça va ? Tu gardes une place pour Erin, Noé ? » interrogea-t-elle en désignant les affaires du Serpentard posées sur le tabouret juste à côté de lui. Sans plus de formalités, elle prit la dernière place disponible, Erin étant de toute manière sa victime partenaire toute trouvée, ignorant tout des prières silencieuses de Noé concernant sa présence (ou plutôt, son absence) dans leur rangée. « J'espère qu'elle n'est pas en retard ! Sinon on sera obligés de travailler en trinôme mwarf mwarf mwarf. Pourquoi tu pars Noé ? » Tempérance devait se reconnaître un poil inquiète: d'un, elle espérait qu'il n'était rien arrivé à Erin qui justifierait un retard, et de deux, elle doutait qu'une autre âme charitable soit prête à se mettre en binôme avec elle si son amie était absente. Elle n'était pas un cadeau, et ça se savait désormais. La belle vie de pestiférée.

Cependant, les pensées de la blonde furent interrompues lorsque le professeur Woolahan prit la parole. Et là, ce fut le drame. Tout d'abord, elle remarqua enfin que le nouveau professeur était super sexy que des plantes étaient disposées devant lui, plantes qu'ils n'avaient pas étudiées auparavant - hors Bubobulb -, plantes qui étaient décidément là, et pas du tout théoriques. Horreur et damnation. Il s'agissait d'un cours pratique, et même pas de révision. Le visage de la jeune Irlandaise perdit toute couleur, alors qu'elle décrochait entièrement des paroles du nouveau professeur. Elle se retînt avec grande peine de lever la main et demander pourquoi ils ne commençaient pas tout bêtement par un cours théorique de révision, préférant se concentrer sur le fait que la fin était arrivée, puisqu'elle ne survivrait décidément pas à ce cours. Le professeur Chourave et le professeur Lorne avaient jusque là fait preuve de charité à son égard, elle en était consciente. Mais le professeur Woolahan n'était pas son directeur de maison, il était celui de Serdaigle. Encore un plan machiavélique des Aigles pour s'emparer de la Coupe des Quatre Maisons bisous Julian ! Comme elle était heureuse que Julian ne soit pas là pour assister à cette énième - et sans aucun doute - cuisante nouvelle humiliation. Malheureusement, Alan et Prudence étaient là, eux, et la jeune fille pensa fugitivement à des temps pas si reculés que ça où la nouvelle préfète de Poufsouffle avait dû courir jusqu'à la salle commune pour lui ramener un uniforme non enduit de terre. Plus les choses changent et plus elles restent les mêmes.

Elle comprit que le professeur attendait une réponse de leur part lorsque le silence se fit dans la serre, et l'Irlandaise se fit alors aussi petite que possible, bien décidée à appliquer sa technique habituelle: si elle se ratatinait suffisamment, on oublierait qu'elle était là, et elle ne se ridiculiserait pas plus que le strict nécessaire. Elle laissa donc successivement Noé, puis Alan, prendre la parole, tout en farfouillant activement dans son sac à la recherche d'une plume dont elle n'avait pas l'utilité et sur laquelle elle avait de toute manière mis la main du premier coup. Pour une fois qu'elle aurait préféré que son fichu sac soit mal rangé. Misère et boule de gomme.

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