Cap' ou pas cap' ? [ PV ]

Cap' ou pas cap' ?

Estefanía & Alexandre

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Cap' ou pas cap' ?
Bien souvent dans la vie d'Estefanía, ces quatre petits mots avaient été la source de moult ennuis - impliquant souvent, mais pas toujours, ses frères. Et il semblait que cette occasion en particulier ne ferait pas exception à la règle.

Il était évident, maintenant qu'elle y réfléchissait un peu plus calmement tandis qu'elle dévalait les escaliers menant au parc de l'école, que Gabriel avait tenté, et réussi avec brio à se débarrasser d'elle. Mais qu'y pouvait-elle, franchement ? Ce n'était pas comme s'il était agréable pour elle non plus que Derek Bradford - alias l'Amour de sa (courte) vie - se trouve être de la même promotion que lui. Avec son caractère de cochon dinde et le (précieux) nom des Kostas déjà salement entaché par les pitreries de Quino, avoir Gabriel partager l'année de Derek n'était pas un cadeau. Si ce n'est car il y a toujours un mais que ça lui permettait d'obtenir des informations en catimini sur le Serpentard. Quand Gabriel voulait bien se montrer coopératif, ce qui n'avait pas été le cas en ce triste jour.

Ayant vraisemblablement la capacité d'attention d'un chihuahua sous acide la caractéristique principale des Kostas, donc, il n'avait suffi à Gabriel que de lui balancer quatre fatidiques petits mots pour qu'elle se redresse brutalement de la table où elle était venue le rejoindre, un air féroce sur le visage. "Cap' ou pas cap' d'aller dans la Forêt Interdite et ramener Aragog de quoi le prouver ?" C'était gratuit, sorti de nulle part et totalement puérile. Et elle avait foncé dedans sans la moindre hésitation ni la moindre présence d'esprit caractéristique principale des Gryffondors et de deux Kostas sur quatre. Evidemment, elle voulait quelque chose en retour. Ce n'était pas pour rien que le Choixpeau avait hésité à l'envoyer à Serpentard, après tout. Elle voulait des mèches de cheveux de Derek pour son philtre d'amour informations sur le blond, et elle les aurait, foi d'Estefanía. Le seul endroit où ils avaient actuellement la moindre chance d'interagir à nouveau - et où elle se trouva un minimum dans son élément - était le terrain de Quidditch. D'autant plus que le Serpentard était devenu Capitaine au cours de l'été - normal, puisqu'il était très bon ! Oui on l'a perdue, c'est officiel. Mais avant de l'impressionner en faisant l'étal de ses capacités extraordinaires au Quidditch, il fallait qu'elle le connaisse un peu mieux ! Et pour ça, elle avait Gabriel et un plan infaillible.

Etape numéro un: survivre à la Forêt Interdite. Etape qui paraissait bien aisée tant qu'elle se trouvait dans le confort et la chaleur de la Grande Salle. Beaucoup moins maintenant qu'elle était arrivée dehors par un après-midi frais de Septembre et qu'elle apercevait au loin la masse sombre d'arbres se dressant devant son Destin comprendre épouser Derek, pour ceux qui n'auraient pas suivi les détails subtils du drame en cours. Elle n'avait pas besoin d'aller si loin que ça, supposait-elle. La requête de Gabriel restait plutôt vague - juste assez pour ne plus se coltiner ses bavardages et ses requêtes, mais pas assez pour qu'elle meure assassinée par un Troll des Forêts et que les parents Kostas le trucident lui aussi à son tour. Si elle pouvait trouver un crin de licorne, ou une plante spécifique à la Forêt vers l'orée de celle-ci, ce serait par-fait. Car pas question pour elle de se défiler: le Cap' ou pas Cap' était sacré, et les règles en étaient très claires.

Prenant une inspiration au cas où l'air serait toxique dans la Forêt, elle avança jusqu'à la lisière avec appréhension, commençant franchement à remettre en question ses choix de vie. Et là, l'aubaine: une distraction. « Hé ! Tu fais quoi ? » Car en effet, un jeune élève se trouvait à quelques mètres d'elle, seul lui aussi. Elle le reconnut comme étant l'un des nouveaux Gryffondors et sentit une pointe de culpabilité la traverser, ce qui n'empêcha pourtant pas les paroles suivantes de quitter sa bouche:
« Cap' ou pas cap' d'aller dans la Forêt Interdite ? »

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Alexandre avait toujours fait preuve d’une interprétation des mots « courage » et « bravoure » particulière. Cela lui venait de sa mère qui semblait n’avoir jamais peur de rien. Il ne l’avait jamais vu pleurer autrement que de rage, quand la colère lui montait tellement au cœur qu’elle avait les yeux qui brillaient de quelques larmes. Alex’, lui , n’était pas colérique. Il n’était même pas bagarreur. Parce que s’il avait suivi les enseignements de sa mère avec assiduité (on ne pouvait pas, à ce titre, prétendre qu’il avait eu le choix), il avait aussi souvent écouter les sages paroles de son père (Alexis, pas Damian hein!) qui lui avait appris que la violence n’était jamais la réponse à un conflit.

Toutefois, en ayant une mère qui pouvait se battre contre la chef de Magicis Sacra sans paraître plus que ça troubler sur le moment – elle avait été plutôt vexée de ne pas avoir réussi à la tuer, ça, il en avait assez entendu parler pendant l’été ! -, Alex’ était attiré par le danger du moment que celui-ci ne concernait que lui. Et il aimait les défis. Il était assez fier, bien que plusieurs de ses connaissances le fassent passer pour un petit joueur à cet égard (coucou Jensen!), alors quand on ne faisait même que supposer qu’il pourrait fuir devant quelqu’un ou quelque chose, il prenait la mouche.

Au début, il ne fut pas question de ça. Il était allé se promener du côté de la forêt interdite parce que cette simple appellation attisait sa curiosité. En plus de ça, c’était aux extrémités du parc qu’il avait le plus de chance de réussir à trouver son faucon, Icare, qu’il n’avait pas pu prendre avec lui, ces animaux n’étant pas dans la liste de ceux autorisés à Poudlard. Sa mère avait pu garder le sien à son époque mais l’ancien directeur était plus souple que le professeur McGonagall. C’est en tout cas ce que racontaient les adultes de sa famille à son sujet. Donc il scrutait les arbres en espérant qu’Icare apparaisse. A la place, c’était une fille un peu plus âgée que lui qui arriva, sans salutation préalable, elle lui adressa la parole. Alexandre n’était pas habitué à si peu de formalisme mais on l’avait prévenu qu’à Poudlard, il y avait des tas de sorciers différents de ceux qu’il avait fréquenté jusqu’ici. Il sourit donc à la demoiselle et lui désigna le haut des arbres qui bordaient l’entrée de la forêt. « Je surveille si mon faucon arrive ou non. Mais j’ai l’impression que ce ne sera pas pour aujourd’hui, il a peut-être été distrait par quelque chose en chemin. » Icare était un faucon pèlerin mais comme tout animal enchanté, il était un peu différent de ses congénères vivants chez les moldus. Aussi, Icare avait tout à fait pu, de son propre chef, décidé qu’aller voir son maître serait amusant qu’essayer d’attraper un petit oiseau qu’il aurait vu passer. Et non, ce n’était pas du cannibalisme car les faucons pèlerins mangeaient des oiseaux, c’était dans leur nature de rapace. Encore qu’Alex’ eut toujours eu dans l’idée que, quelque part, ils faisaient ça pour frimer, comme ils étaient bien plus rapides que la plupart des êtres à plumes !

Alex’ avait beau être grand pour son âge, il se doutait que la fille savait qu’il était en première année, c’est pourquoi il fut un peu surpris qu’elle lui demande s’il était capable d’aller dans la forêt interdite. Puis, la première surprise passée, comme Icare n’arrivait pas, il afficha un petit sourire provocateur : « Cap’ évidemment, mais et toi ? Parce que tu n’y es pas encore entrée. » Alors que ce devait être pour ça qu’elle était là, non ?

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Stef pouvait être beaucoup de choses, mais elle n'était pas une dégonflée. Elle n'était pas la meilleure des élèves - ni celle qui avait le plus confiance en elle, incidemment -, elle n'avait pas toujours un tempérament facile, et elle pouvait parfois se montrer sacrément réservée. Mais si on lui lançait un défi, alors elle le menait à bout, coûte que coûte. D'autant plus lorsque celui-ci provenait de l'un de ses frères, et que des informations concernant Derek Bradford étaient en jeu. Aller dans la Forêt Interdite ? Les doigts dans le nez façon de parler, mieux valait quand même garder ses mains disponibles, en cas d'attaque.

Cependant, la fillette perdit quelque peu de son assurance lorsqu'elle arriva enfin devant ladite Forêt. Qui était, comme dit précédemment, interdite. Oh, elle n'avait pas peur de Rusard Kostas oblige. Elle préférait éviter les retenues, c'était sûr et certain, et elle aurait probablement dû retenir quelques larmes si le concierge de l'école débarquait et commençait à lui vociférer dessus. Mais ce n'était pas ce qui l'arrêtait en cet instant. C'était plutôt les bruits un peu inquiétants qui lui semblaient provenir des tréfonds de la forêt, et le fait que si à la lisière, tout allait bien, il suffisait de pousser le regard un peu plus loin pour que tout devienne sombre et vaguement alarmant.

Mue par une inspiration enfantine, elle alpagua sans réfléchir un Gryffondor qu'elle aperçut quelques mètres plus loin. Il n'y avait pas de doute sur le fait qu'il était plus jeune qu'elle. C'était peut-être pour cela qu'elle se permit de lui demander avec autorité ce qu'il faisait aussi près de la forêt ? Il n'était pourtant pas dans ses habitudes de s'adresser inopinément à des inconnus. Qu'il la trouve bizarre ou pas, son cadet répondit tout de même à sa question, qui eut exactement l'effet espéré: celui de la distraire. « Tu as un faucon ? Mais c'est interd- oh. Il vit dans la forêt, du coup ? Tu y es déjà allé ? » interrogea-t-elle par curiosité, mais également intérêt. Si un petit première année se baladait dans la Forêt Interdite sans y perdre un œil, alors elle n'avait sans doute rien à craindre. Bien qu'à vue de nez, celui-ci n'ait pas l'air bien plus jeune qu'elle, qui du haut de ses douze ans n'était pas exactement la plus impressionnante des élèves de deuxième année.

Puisqu'il était vraisemblablement dans l'habitude des Kostas d'entraîner d'autres gens vers le fond avec eux, Stef ne mit pas bien longtemps à propager les termes de son Cap' ou pas Cap' auprès de l'autre Gryffondor. Quitte à toucher le fond, autant le faire à plusieurs, non ? Devise écrite au-dessus de leur cheminée. La réponse de son cadet eut cependant de quoi lui faire hausser les sourcils, presque offensée, avant de sourire à son tour. « Bien sûr que j'suis cap' ! » répliqua-t-elle avec une assurance sortie de nulle part (et pas entièrement justifiée pour une sorcière qui avait du mal à lancer un Lumos Wingardium Leviosa), avant de s'avancer vers la l'orée de la forêt. Un soupçon de présence d'esprit la poussa tout de même à sortir sa baguette magique - au cas où, -, tandis qu'elle faisait quelques pas supplémentaires. Satisfaite de cette première progression,  elle se tourna fièrement vers son cadet. « Tu viens ou pas ? D'ailleurs, tu t'appelles comment ? T'es nouveau, non ? Je t'ai aperçu à la cérémonie de répartition. Moi c'est Stef. » Les présentations effectuées, elle se mit à observer les alentours, en quête d'une preuve à ramener à Gab. Si une licorne pouvait s'être baladée à proximité récemment, ce serait par-fait.

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Les faucons ne faisaient pas parti des animaux autorisés à Poudlard. Mais Icare n'avait pas besoin de vivre dans la forêt interdite, il était chez sa mère à Pré-au-lard et, pour un oiseau, la distance était négligeable entre Pré-au-lard et Poudlard. C'est à peu près ce qu'il répondit à sa camarade de maison quand celle-ci l'aborda et se montra intriguée par ce choix original d'animal de compagnie. Encore qu'en fait de compagnie, Icare soit plutôt du genre grognon. "Il vit chez mes parents, mais c'est pas très loin d'ici alors il vient me rendre visite. Enfin... quand il y pense. Les faucons sont un animal sauvage, même quand ils sont dressés, ils n'en font un peu qu'à leur tête. Tout ça pour dire que non, je n'ai pas eu l'occasion d'aller dans la forêt interdire encore..." Il fronça les sourcils en regardant le ciel désespérément dénué de toute présence de rapace, d'ici à ce qu'Icare une fois libéré ait décidé d'aller faire un tour pour se payer une souris, il n'y avait pas des kilomètres... Laissant tomber sa contemplation, il répondit à la proposition de la jeune fille, y ajoutant même une pincée de provocation.

"Alexandre, mais tu peux m'appeler Alex', c'est plus court." Répondit-il tout en lui emboitant le pas avec entrain. "Je suis en première année oui, mais ça va, je ne suis pas trop dépaysé vu que j'ai pas mal de famille ici. Et toi ? Tu connaissais du monde à Poudlard au départ ? Des fois je me dis qu'un peu d'anonymat ce serait pas mal." Entre les Montgomery et Viska, il avait déjà de quoi passer au moins une heure par jour à dire bonjour et prendre des nouvelles de chacun des membres de sa famille. Il supposait que c'était une bonne chose qu'ils ne le snobent pas... Et il avait quand même des amis dans son année, enfin, en réalité, il n'en avait qu'un mais il fallait bien commencer quelque part.

Il regarda autour de lui, pour l'instant, la forêt interdite n'était pas très différente des autres endroits avec des arbres et de la mousse partout. Il observait le tout avec curiosité et finit par dire : "On m'a raconté que c'était à cause des créatures dangereuses qui y vivaient qu'on ne pouvait pas aller dans la forêt, mais c'est plutôt calme en fait. C'est peut-être mieux de nuit ? Encore que comme je ne suis pas armé et que je ne sais presque aucun sort utile, il vaut peut-être mieux que ça reste comme ça. Enfin, toi, tu es plus vieille, tu dois connaître des sorts cools !" Il parlait ainsi parce qu'il se disait que toutes les filles plus âgées étaient peut-être comme Viska, à apprécier les compliments sur leur soit disant maturité. Quand il s'agissait de ces demoiselles, il suivait les conseils de son père et se montrait prudent : il savait mieux que personne que quand une fille de sa famille, quelle qu'elle soit, n'était pas contente, il fallait se mettre aux abris. Sa mère n'était pas forcément la pire, les filles Montgomery avaient un sacré caractère aussi... et heureusement, qu'elles, elles n'avaient pas de poignards. Tout ça pour dire qu'Alex se tut et suivit Stef sans rien ajouter, il avait déjà assez parlé.

Stef écouta attentivement les explications de son camarade concernant son faucon apprivoisé, d'une part parce qu'elle trouvait ça intéressant, et d'autre part, parce que ça lui fournissait la parfaite excuse pour ne pas se lancer immédiatement dans sa petite balade champêtre-potentiellement-mortelle. Bien sûr, Gabriel ne l'aurait pas envoyée dans une complète mission suicide, mais ses frères pouvaient parfois avoir une notion toute à eux du 'danger', surtout dans le contexte d'un pari et surtout lorsqu'il s'agissait de tourner un des membres de leur fratrie en ridicule. Stef en avait déjà fait les frais par la passé - moins que Quino, certes, mais son frère tendait à plonger dans les pièges que lui tendait Gab' -, et elle était consciente d'avoir potentiellement reproduit aujourd'hui une erreur qu'elle s'était pourtant promise de ne jamais réitérer.

« Oh, tu viens d'Ecosse alors ? » déduisit-elle avec intérêt, ayant elle-même grandi à Londres et étant d'origines plus 'exotiques' que le Royaume-Uni. « Oui je vois ! C'est dommage pour un animal de compagnie, de ne pas pouvoir souvent passer du temps avec lui, non ? » Elle haussa les épaules: après tout, ce n'était que son avis. Quant au fait que le garçon ne s'était ainsi jamais rendu dans la Forêt Interdite, elle en fut déçue mais ne le montra pas. Elle ne voulait pas passer pour une peureuse.

Elle sourit à celui qui s'avéra effectivement être son cadet, avant de faire quelques pas de plus dans la forêt. « Estefanía, mais tu peux m'appeler Stef. C'est plus court, et plus simple à prononcer. » répondit-elle avec amusement, même si elle doutait que le jeune Gryffondor soit aussi agacé par son prénom qu'elle l'était par le sien. Ce n'était pas qu'elle ne l'aimait pas. Elle n'appréciait simplement pas qu'on le prononce mal, et préférait tout aussi bien recourir à un surnom plus facile d'usage. « C'est vrai ? Qui ça ? Je les connais peut-être ! Ne me dis pas que tu es un Montgomery toi aussi. Moi il y avait déjà mes frères oui, ils sont en troisième et en sixième année maintenant. Et c'est clair qu'un peu d'anonymat n'aurait pas fait de mal, surtout au vu de leur réputation... » avoua-t-elle en levant les yeux au ciel avec une légère pointe d'exagération. En disant cela, elle pensait surtout à Quino, qui évidemment, avait su s'illustrer par bien des frasques en une seule année passée à Poudlard avant l'arrivée de sa merveilleuse sœur.

Tenant sa baguette en avant tout en étant consciente qu'elle ne pourrait essentiellement que lui servir à essayer d'éborgner la première bête féroce venue, la fillette acquiesça d'un hochement de tête aux paroles d'Alexandre. « T'as raison, c'est plutôt calme. Pourtant mes frères en faisaient tout un foin ! Peut-être qu'ils voulaient juste me faire peur. » Elle fronça les sourcils, mais ne put retenir un reniflement incrédule en entendant les paroles suivantes du Gryffondor. « Ha ! Si par "sort cool" tu entends le Lumos alors oui, je dois être la sorcière la plus cool de l'école. Non vraiment, si on croise une bête, je te garantis que la meilleure chose à faire sera de prendre t-Oh ! Regarde Alex' ! Je crois que j'ai vu quelque chose ! » Par quelque chose, elle entendait un éclair blanc derrière des fourrées, qui dans sa tête ne pouvait qu'appartenir à la robe d'une licorne tombée à point nommé. Elle se précipita en avant tout en tâchant de faire le moins de bruit possible pour ne pas l'effrayer, sa baguette l'encombrant plus qu'autre chose.

Plusieurs mètres et plusieurs minutes plus tard, la fillette s'immobilisa. A son grand désespoir, il n'y avait pour ainsi dire aucune licorne en vue, pas un même un petit bout de crin tombé inopinément, ni de hennissement au loin. Elle soupira, et jeta un œil inquiet en arrière. « Alexandre ? » Faites qu'il ne m'ait pas abandonnée, faites qu'il ne m'ait pas abandonnée... Elle était consciente de ne pas s'être éloignée tant que ça, ce qui était un bon début. Et elle avait déjà eu à s'orienter en forêt à cheval, mais dans ces cas-là elle s'y préparait en amont. La situation était tout à fait différente: elle avait couru comme une idiote après un mirage, et elle se retrouvait seule et désemparée, armée d'un bout de bois dont elle ne savait pas faire grand-chose. Au moins restait-il un bon moment avant que le soleil ne se couche, songea-t-elle en observant les alentours avec perplexité. On se rassure comme on peut.

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