[Intrigue - Libre] L'arrivée de Freja !

Tempérance était terrifiée. Elle qui avait vécu dans un état de stress permanent depuis le résultat du vote - et nul doute que quelle qu'en ait été l'issue, elle aurait été dans le même état d'angoisse -, voyait ses pires craintes réalisées. Magicis Sacra prenait le contrôle de l'école. Les mêmes énergumènes qui avaient contrôlé Erin puis Julian, qui avaient rendu Payton amnésique et torturé Jo' et Noé décidément son entourage est une cible privilégiée de cette organisation, il serait peut-être temps de changer de potes était là, dans l'enceinte du château. Leurs professeurs avaient cédé elle avait bien dit qu'il ne fallait pas remplacer Flitwick par Bones, et ils étaient sans autre défense. Elle se serait bien raccrochée à ses quelques acquis issus du Club de Duel, mais quelque chose lui disait que les membres de Magicis Sacra ne seraient pas impressionnés par sa maîtrise sans faille du Rictusempra.

Debout aux côtés d'autres Poufsouffles, elle cherchait Julian des yeux. Que ressentait son petit-ami en cet instant ? Il avait attaqué Payton à cause de ces gens. Il avait voulu quitter l'école à cause d'eux. Et voilà qu'ils s'insinuaient insidieusement dans le lieu qu'on disait le plus sûr du Royaume-Uni pour un lieu réputé aussi sûr il faut admettre que Poudlard est quand même souvent en état d'alerte et/ou de siège. Elle n'était pas sûre de pouvoir le rassurer. Elle-même, qui était habituellement d'un optimisme parfois à la limite de la naïveté "mais non, je t'assure que l'énorme tâche de chocolat au beau milieu de ton pull blanc ne se voit pas du tout. Franchement, il est presque mieux comme ça!" se sentait faiblir. Mais au moins pouvait-elle serrer la main de Julian dans la sienne et essayer d'y trouver un certain réconfort.

Elle n'eut pas le temps de chercher davantage ni de pousser tout le monde pour le trouver: "Scusez moi ma p'tite dame, z'auriez pas vu un Serdaigle un peu ténébreux, l'air vaguement dépressif ?", car une succession rapide d'événements vînt la détourner de toute autre préoccupation. D'abord, Freja Blomberg fit son apparition devant les élèves, l'air presque goguenard et demandant aux membres de la Brigade Anti-Menace de se signaler. Tempérance eut l'impression que son cœur s'était arrêté. Elle était morte, ça y est. Elle avait été élevée par une mère moldue, elle faisait partie de la BAM, elle avait aidé à trouver le Vase des Sang-Purs. MS allait la trucider sans regret et balancer sa carcasse dans le Lac Noir. Sa spirale de panique fut interrompue par deux interventions qui eurent le don de la rendre encore un peu plus nauséeuse - si tenté que ça fut possible. D'abord, Alan - l'un de ses petits Poufsouffles préférés - décida de prendre la parole. Puis, comme si ça ne suffisait pas, elle vit Ted s'avancer hors de la foule des élèves. Quelle triple buse. Tais-toi, tais-toi, tais-toi. Mais son ami refusa d'entendre sa prière silencieuse. Et au fond, elle savait très bien qu'elle n'aurait pas dû s'attendre à autre chose. Malgré sa bravade, Blomberg ne laissa rien transparaître hormis une attitude mêlant toujours amusement et condescendance. Tempérance put respirer à nouveau. Et puis, Victoire raviva la flamme et l'Irlandaise songea qu'ils formaient tous une belle bande de suicidaires. Viska, et Prudence, Alan, et Victoire, Teddy... Pendant combien de temps Blomberg continuerait-elle à trouver leurs petites provocations divertissantes ? A quoi jouait-elle ? Pourquoi leur demander qui faisait partie de la BAM, puis qui était de Sang-Pur ? Avec une organisation comme la sienne, est-ce qu'elle ne savait pas déjà tout ça ? Pour sa part, Tempérance était incapable de prononcer le moindre mot. Teddy n'avait pas réussi à se faire estropier pour l'instant, et elle décidait de considérer ça comme une victoire. Elle voulait aider ses amis, mais elle n'avait pas la force de suivre leurs traces. Elle ne pouvait pas défier Magicis Sacra comme ils venaient de le faire. Elle n'était pas assez courageuse pour ça.

« Heu… S ? J’ai bien parlé anglais, rassure moi ? » Freja regardait d’un air désormais plus septique qu’amusé les élèves qui s’avançaient les uns après les autres sans qu’aucun d’entre eux ne soit sang-pur. « Ce sont des ados, leur cerveau n’est pas totalement formé. » Répondit S d’un ton sarcastique. « Je me charge de la discipline. » ajouta-t-elle avant de tendre la main ce qui eut pour conséquence de faire apparaître des serpents de pierre qui entourèrent les derniers à avoir parlé, soit Derek et Ringo. D’autres serpents jaillirent du sol et sifflèrent aux pieds des élèves, menaçants. Les serpents, bien que très froids et durs, n’étaient pas douloureux mais ils étaient des entraves solides et déjà testés plus tôt dans l’année. Le serpent était un clin d’œil à la maison des verts et argents qui avait prôné la pureté du sang à une époque. Évidemment, la vision des choses de MS était un peu différente, ils avaient un peu plus conscience que Serpentard du fait que sans le mélange des sangs, il n’y aurait plus de sorciers du tout car ils n’étaient pas assez nombreux. Se reproduire n’induisait pas nécessairement pour autant de vivre avec et de leur révéler tous leurs secrets…

Freja s’approcha de Ringo tout d’abord. Elle passa son petit carré devant le visage de la jeune fille pour avoir toutes les informations disponibles sur elle avant de lui adresser directement la parole. « J’ai demandé aux sangs-purs de s’avancer mademoiselle McConnell. Que voulez-vous que cela me fasse que vous soyez une née-moldu ? A moins que vous n’acceptiez de votre plein gré que nous oubliettons vos parents, cette information n’a aucun intérêt pour nous. Faites-vous donc un peu oublier… sans mauvais jeu de mot évidemment. » Venait ensuite Derek que Freja avait reconnu car il était aussi dans ses fichiers de Ilvermony. « Vos camarades se portent parfaitement bien monsieur Bradford, mieux que vous en cet instant en tout cas. » Elle passa rapidement sur son cas car les crises des jeunes sorciers sans arguments n’était pas vraiment ce qui l’intéressait. Si elle prenait la peine de leur répondre c’est parce que c’était tout le sens de cette entrée en grande pompe : les laisser exploser une bonne fois, découvrir qui étaient les fauteurs de trouble potentiels et ainsi pouvoir mieux les surveiller. Freja était intelligente, rien de ce qu’elle faisait n’était anodin, tout avait un but, un objectif : tout était calculé.

« Bien, mademoiselle Weasley maintenant. Vous n’êtes pas encore entravée parce que je préférerai éviter de le faire subir aux plus jeunes mais permettez-moi d’éclaircir quelques points. Premièrement, nous avons vaincu très facilement vos professeurs, alors je vous rassure, nous ne craignons pas votre brigade. Je trouve cependant admirable tant de courage et d’effronterie, si l’une d’entre vous avait été une sang pure, je lui aurais présenté mon fils pour un mariage futur. Deuxièmement, nous sommes bien conscients de la rareté des sangs purs, mais nous savons qu’il y en a. » Et en réalité, combien ils étaient n’avait aucune importance car sa question n’avait pas d’autre but réel que de faire sortir les loups du bois. Un peu de provocation et ils avaient accouru : les enfants étaient si manipulables… mais Freja ne voulait pas les décevoir en le leur révélant. Ils semblaient tous tellement fiers de lui résister. Cette idée la fit de nouveau sourire tandis qu’un serpent de pierre, poursuivant sa route, frôlait le bas de sa robe.

L'état de Julian était difficilement descriptible. Le sorcier se retrouvait enfin, et ce pour la première fois de sa vie, devant les sorciers qui avaient gâché la sienne. Entendons-nous bien, Julian était très heureux à Poudlard : il avait de merveilleux amis, Derek, son frère de cœur avait même quitté Ilvermorny pour lui et surtout, il était amoureux de Tempérance, sa petite amie. Le Serdaigle avait fait en sorte que sa vie soit agréable, maintenant, car quelques années en deçà, tout était différent.

La vie de Julian Farrow avait basculé à cause de Magicis Sacra : un beau soir d'Halloween, on lui avait - dans les ruelles de New York - greffé un bijou ensorcelé qu'il ne pourrait plus ôter avant de longues années. Le cauchemar avait commencé comme ça. Le bijou servait à l'organisation terroriste à contrôler à distance le pauvre étudiant des Thunderbird d'Ilvermorny (une espèce d'Imperium hyper puissant), le sorcier était donc impuissant. Ils forcèrent ainsi Meredith et Neil Farrow ses parents, à quitter le MACUSA pour le Ministère de la Magie anglais, sous peine de liquider dans les plus brefs délais leur fils aîné. Le plan mis à exécution, plus rien ne pouvait les arrêter : un pantin dans Poudlard et deux au Ministère anglais, ils étaient partout, on ne pouvait rêver mieux.
Meredith Farrow obtempéra quand on lui demanda d'envoyer les lettres maudites depuis Londres et son fils – contraint et forcé – n'eut même pas le souvenir d'avoir pénétré le bureau de la directrice de Poudlard et d'avoir oubliettée une étudiante (qui s’avérera être Payton, la meilleure amie de Tempérance).

Après avoir failli quitter Poudlard pour protéger les siens et passé une période très gothique sombre au château, l'arrivée de son meilleur ami à Poudlard, le soutien de son ami Cole Prinston et la présence éclatante de la plus belle Poufsouffle de Poudlard derrière Joséphine de Guise, firent sortir la tête de l'eau au sorcier américain.

Quand il vit Freja Blomberg - plusieurs mois plus tard - celle qui était à l'origine de tous ses soucis, le poing de Julian se serra dans sa poche. Puis il assista au défilé des membres de la BAM, devant la sorcière-en-chef : perturbé à l'idée que Tempérance fasse de même, il s'approcha discrètement d'elle et la prit fermement par la main. La consigne était claire : ne pas faire comme ses crétins d' amis, Teddy, Alan et les autres. Par chance, la sorcière semblait avoir un cerveau décidée à rester avec lui. Peut être pour ne pas attirer l'attention sur celui que Magicis Sacra connaissait si bien ? Julian ne savait pas, mais était soulagé de l'immobilité de la Poufsouffle

Mais quand Derek s'avança lui-même pour invectiver Freja et fut pris au piège par des serpents de pierre, la main de Julian se crispa plus encore sur celle de sa bien-aimée lui cassant une ou deux phalanges au passage. Son meilleur ami, très certainement à bout de ce que Julian avait subit, c'était senti obligé d'intervenir. La pire chose qui pouvait être, en somme. A Ilvermorny ils étaient tous deux répartis chez les Thunderbird, une maison connue pour accueillir des sorciers aventureux et intrépides. Mais à Poudlard tout était différent, Julian avait finit par s'assagir - avec le temps - dans la maison des bleus et bronze, Derek, lui par contre, n'avait semble t-il pas encore adopté le sang froid caractéristique vive les généralités des Serpentard.
Quel idiot, il savait ainsi que Julian ne pourrait pas rester sans rien faire ! Lançant un dernier regard à Tempérance «  Je t'aime ma blonde, sois forte sans moi. La vie continue, tu sais... », Julian lui lâcha la main et dépassa les élèves pour s'approcher au plus près de Derek et Freja.

- Fais gaffe, t'as des cordelettes en pierre qui te montent dessus.

Lança t-il sur le ton de la plaisanterie c'est bien le moment à son meilleur ami : les deux, même dans les pires situations, ne montraient jamais qu'ils avaient peur. Petite fierté masculine d'abord, mais surtout une fâcheuse tendance à tout dédramatiser entre eux.
Puis Julian se tourna vers Freja, évitant au passage un serpent de pierre sorti du sol, et planta ses yeux bleus dans les siens. Il était redevenu sérieux.

- Vous savez qui je suis, je suppose. Votre petit jeu a assez duré, on sait très bien que vous vous fichez de savoir qui ici est sang pur et qui ne l'est pas. A votre tour maintenant de répondre à nos questions : where is Bryan? qu'est-ce qu'allez-vous nous faire ? Parce qu'on sait tous les deux que vous allez rester au château un petit moment, n'est-ce pas...

Julian n'était pas dupe : Ilvermorny avait succombé et avait été pris en otage plusieurs mois et maintenant les professeurs de Poudlard avaient eux aussi capitulés depuis quelques heures. Les étudiants de Poudlard ne pouvaient rien faire, à part subir le programme imposé par Magicis Sacra. Et quand ils le connaîtraient, tout le monde serait peut être un peu moins sur les dents. Ou pas, bien sûr : si Freja décidait de les prendre encore pour des saucissons, ils devraient prendre leur mal en patience.