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| Le tutorat de tous les dangers [PV Eurydice] | |
| Auteur | Message |
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Prudence Faraday
Parchemins : 1152 Âge : 16 ans (27/07/2000) Actuellement : 7ème année Points : 0
Ξ Sujet: Le tutorat de tous les dangers [PV Eurydice] Ven 26 Juil - 1:35 | |
| Prudence fulminait. Deux semaines auparavant, la jeune fille avait été convoquée dans le bureau de la directrice. Elle y avait passé un très mauvais moment, et pas seulement parce que le Professeur McGonagall était au moins aussi avenante qu’une porte de prison (la légende racontait qu’elle avait, un jour, proposé un biscuit à un élève, mais la Poufsouffle n’y croyait pas. Ou alors le biscuit était empoisonné). Les mots « cruelle déception », « immaturité totale » et « motif de destitution immédiate » avaient été prononcés. Apparemment, son professeur de métamorphose avait fort peu apprécié que Prue utilisât son statut de préfète pour s’approprier les pastilles de gerbe, frisbees à dents de serpent et autres tasses mordeuses de ses camarades. Les narines frémissant d’indignation, la sorcière avait qualifié ses agissements de « racket pur et simple », ce que Prudence trouvait franchement excessif : après tout, n’était-il pas dans ses attributions de confisquer les articles de farces et attrapes consignés sur la (trop) longue liste de Rusard ? Tout ce qu’on pouvait à la rigueur lui reprocher, c’était de les avoir gardés dans sa malle au lieu de les apporter immédiatement au concierge. Elle ne s’en était même pas encore servi !
En temps normal, la Poufsouffle aurait crié à l’erreur judiciaire (« J’accuse, Professeur ! J’accuse ! C’est un scandale ! On cherche à me nuire ! J’exige l’audition de mon témoin de moralité : Joaquin Kostas ! »), arguant, notamment, que son manque de zèle n’était dû qu’au terrible éloignement qui existait entre la salle commune de Poufsouffle et le bureau de Rusard, mais que bien entendu, bien entendu elle avait toujours eu la ferme intention de lui remettre le fruit de ses larcins son travail consciencieux : elle attendait juste d’avoir assez de matière pour que le déplacement en vaille la peine et, « Non, Professeur, sauf votre respect, cinq kilos bien tassés d’objets prohibés, ce n’est pas suffisant ! Rien ne saurait m’arrêter dans ma lutte acharnée contre le crime et la violation du règlement ! ». Le regard furibond de McGonagall l’avait toutefois dissuadée de protester : la directrice avait l’air à deux doigts de la transformer en extraordinaire fouine bondissante réunir le conseil de discipline. Pour une fois, Prudence, penaude et déconfite, était restée sans voix. A peine était-elle parvenue à hoqueter de pathétiques excuses qui, quand elle y repensait, lui donnaient envie de vomir. Elle avait quitté le bureau au bord des larmes, et avait catégoriquement refusé d’avouer à Alan la cause de son désespoir, persuadée que son ami aurait été capable de la sermonner à son tour (« Tu as fait quoi ? Mais t’as aucune moralité, ma pauvre fille ! Plus jamais tu me parles, c’est clair ? ») . Et puis, elle avait honte.
Hélas, son abominable petit secret avait vite été éventé quand, quelques jours plus tard, elle avait reçu une beuglante maternelle au beau milieu du petit-déjeuner. La colère d’Elanor, magiquement décuplée, avait résonné dans toute la Grande Salle, et nul, désormais, ne pouvait plus ignorer que Prudence Faraday s’était comportée comme « une parfaite petite gourde », ni qu’elle avait « sali l’honneur de sa famille, piétiné les fondements même de son éducation et révélé son ingratitude au grand jour ». Tout le monde savait qu’elle était « priée de se calmer si elle tenait à finir sa scolarité à Poudlard et sommée, au passage, de faire preuve d’un peu plus d’amabilité et de respect à l’égard de ses enseignants. » Sa mère était si furieuse que, phénomène suffisamment rare pour être souligné, elle s’était même fendue d’une lettre à son ex-mari, qui avait ainsi été alerté à son tour de l’incident. Les remontrances qu’elle avait ensuite reçues de son père faisaient état de sa « terrible déception » et de sa détermination à « venir la retirer manu militari de l’école si elle s’avisait de recommencer. » Aloysius étant moldu, Prue ne faisait pas grand cas de cette menace, mais le fait qu’il s’avérât, pour une fois, lucide quant au comportement plus que limite de sa fille était, à lui seul, de nature à l’inquiéter. Où allait le monde, si son pauvre papa, si facilement manipulable, sortait de sa bulle d’historien pour s’intéresser à ce qu’elle fabriquait pendant qu’il s’extasiait devant de vieux châteaux à moitié écroulés ? Pire : c’était la première fois en quatorze ans que ses deux parents semblaient d’accord et ça, c’était franchement mauvais pour elle.
Etonnamment cependant, McGonagall ne l’avait pas démise de ses fonctions. Prudence soupçonnait vaguement le professeur Gibson sa directrice de maison d’avoir plaidé en sa faveur, car elle avait vu les deux femmes discuter âprement, juste après que la beuglante eut (enfin) fini de vociférer. Toujours était-il que Prue était en sursis. Apparemment, le Professeur McGonagall, bien décidée à la « responsabiliser », lui offrait une chance (« la seule et l’unique, Miss Faraday, tâchez de vous en souvenir ! ») de se racheter. Elle passerait l’éponge sur l’affaire des farces et attrapes si, « et seulement si », Prudence acceptait d’aider une Serdaigle, de deux ans sa cadette, à progresser en métamorphose. Elle devrait se révéler rigoureuse et efficace dans la mission qui lui incombait, sans quoi son badge lui serait retiré et « toute autre sanction disciplinaire de nature à vous ramener sur le chemin de la raison serait envisagée, et cela inclut, notez-le bien, votre place dans l’équipe de Quidditch de Poufsouffle. » Sur le coup, Prudence, trop heureuse de s’en tirer à si bon compte, n’avait rien trouvé à redire, mais, à présent que l’heure de son premier rendez-vous avec Eurydice avait sonné, elle avait l’impression que la directrice s’était jouée d’elle. Car comment voulait-elle qu’elle parvienne à tirer quelque chose d’une gamine muette comme une carpe ? Prudence n’était même pas particulièrement douée euphémisme en métamorphose ! Si Minerva tenait tant à voir la fillette progresser, elle serait allée trouver Alan ou, mieux, Miss-Préfète-Parfaite, aka Dahlia Lloyd. Non, plus Prudence y pensait, et plus elle était convaincue que McGonagall cherchait à la piéger. Elle en concevait une colère sourde, qui ne demandait qu’à éclater au grand jour.
Aussi, ce fut avec la certitude qu’elle courait à sa perte que la Poufsouffle franchit, par une froide soirée de Décembre, la porte de la salle de métamorphose, où elle avait rendez-vous avec Eurydice. Laquelle l’attendait déjà à l’intérieur. Zut ! Prue avait espéré que la Serdaigle aurait oublié ou, du moins, qu'elle aurait eu la décence d'arriver en retard. Elle croisa les bras sur la poitrine et dévisagea sa cadette d’un œil perçant. - Alors comme ça, c’est toi, Foster, articula-t-elle d’une voix qui ne parvenait pas tout-à-fait à cacher son irritation, il paraît que tu as besoin d’un coup de main en métamorphose… C’est quoi ton problème ? Question idiote, mais Prudence était prête à tout pour repousser le moment de se mettre au travail… Et de se confronter à l’échec qui ne manquerait pas de s’ensuivre.
[1165 mots] |
| | | | Eurydice Foster
Parchemins : 396 Âge : 16 ans {09/03/2002} Actuellement : 6ème année Points : 0
Ξ Sujet: Re: Le tutorat de tous les dangers [PV Eurydice] Ven 26 Juil - 17:49 | |
| Eurydice aimait le calme et la contemplation. Deux mots qui semblaient parfaitement absents de la vie de la préfète de Poufsouffle. Quand elle avait appris que c’était elle qui serait chargée de son tutorat, la demoiselle était passée par trois phases : 1) elle s’était demandé si c’était une blague, parce que, honnêtement, ça y ressemblait, non ? 2) elle avait été voir le reste de sa fratrie dans l’espoir d’être rassurée mais ses deux aînés lui avaient seulement ri au nez en lui souhaitant bon courage vous pouvez rayer Esther et Erwin de la liste de fan de Prudence 3) et enfin, pour finir, elle s’était demandé comment une élève qui avait récemment reçu une beuglante allait pouvoir l’aider à, enfin, réussir brillamment en métamorphose. Cette dernière phase ressemblait à s’y méprendre au désespoir. Elle avait bien songé à négocier un autre tutorat avec la directrice, en faisant ses plus beaux yeux de Bambi triste, toutefois, le professeur McGonagall n’était pas connue pour être très sensible ce type d’approche, sans même compter que c’était probablement sciemment qu’elle créait cette association entre Eurydice et Prudence. La jeune Serdaigle se rendait donc à son tutorat la mort dans l’âme, absolument certaine que Prudence n’allait pas réussir à l’aider et qu’elle allait rester aussi nulle en métamorphose après ces leçons qu’elle ne l’était déjà. Tant qu’à lui donner un quatrième année comme tuteur, pourquoi pas Alan ? Il avait l’air bien plus abordable, non ? Ou Joaquin ? Elle le connaissait depuis qu’ils étaient petits ! Elle aurait bien réussi à en tirer quelque chose ! Ou à défaut, elle aurait peut-être réussi à lui faire entrer deux-trois trucs dans le crâne! En plus, Prudence, comme toute personnalité un brin affirmée, faisait peur à Eurydice. Elle ne serait qu’à moitié étonnée que la préfète lui hurle dans les oreilles, croyant qu’elle était sourde en plus d’être muette rappelons que ça, c’était plutôt ce qu’avait fait Alan à leur première rencontre. Serrant son écritoire qui lui servait à communiquer contre elle, elle entra dans la pièce et ne fut pas étonnée d’être là la première. Eurydice était toujours ponctuelle et elle méprisait le retard. Heureusement, Prudence, à défaut d’être en avance, arriva à l’heure. Eurydice l’examina en se tassant sur sa chaise à la mention de son nom de famille. Elle n’avait pas envie d’être là mais ce sentiment était visiblement partagé. Elle déglutit (ce qui était toujours une mauvaise idée car ça lui faisait mal à la gorge) et prit son écritoire. Le poser sur son front quelques secondes faisait apparaître les paroles qu’elle formulait en pensée. Un net progrès qu’elle devait à son parrain (un membre de MS, mais passons sur ce détail) qui lui faisait gagner un temps fou pour communiquer avec tous ceux qui ne parlaient pas la langue des signes : quasiment tout le monde quoi. « Je n’arrive pas à visualiser les métamorphoses complexes en même temps que je visualise la formule. Quand j’utilise les sortilèges informulés, il suffit que je vois très clairement la formule et que je projette ces mots par la pensée, là, ça ne fonctionne pas parce que je suis aussi sensée m’imaginer la métamorphose. » Encore une fois, elle émettait des doutes sérieux sur la capacité de Prudence à l’aider puisque, à moins qu’elle ne soit très en avance, elle n’avait pas encore appris les sortilèges informulés. Eurydice n’avait pas eu le luxe de s’en passer car sans eux, elle ne pouvait pas pratiquer la magie. Ça avait été son challenge le plus compliqué à son arrivée à Poudlard. Elle avait passé plusieurs mois en ratant presque tous ses sorts faute de pouvoir les prononcer. Mais elle avait pris des tonnes de ces cours en tutorat et maintenant elle y arrivait pour ce qui était des sorts, mais en métamorphose, elle ne parvenait qu’à des résultats très basiques. Comme elle préférait les potions ou la botanique, si vous saviez ! Elle qui érigeait le savoir en valeur fondamental détestait être dans les mauvais élèves. « Tu veux que je te montre ? » fit-elle apparaître à la place de son texte précédant. Elle se doutait que Prudence avait toujours su ce qu’elle était venue faire ici et quel était le problème de sa jeune élève, après tout, Eurydice était la seule enfant muette du château, mais il était temps de cesser de gagner du temps et d’avancer ! En plus, ça comblerait peut-être la gêne entre elles, car Eurydice n’était toujours pas rassurée par l’air irrité de la préfète. {757} |
| | | | Prudence Faraday
Parchemins : 1152 Âge : 16 ans (27/07/2000) Actuellement : 7ème année Points : 0
Ξ Sujet: Re: Le tutorat de tous les dangers [PV Eurydice] Dim 28 Juil - 11:02 | |
| - Hé ben… On n’est pas sorti du sable ! S’exclama Prudence, après que son « élève » (non mais quelle blague, vraiment !), lui eut exposé le fond du problème. La Poufsouffle fronça le nez. Sa contrariété n’était pas, loin s’en fallait, retombée, et ses soupçons se confirmaient : Minerva McGonagall avait bel et bien décidé de se débarrasser d’elle en lui confiant une mission impossible. Enfer et damnation, songea-t-elle, tandis qu’elle se laissait tomber sur une des chaises du deuxième rang, cette femme était la diablerie incarnée. Fixant Eurydice d’un œil torve, comme si elle estimait que la pauvrette était personnellement responsable de tous ses malheurs, Prudence demeura muette (« C’est contagieux, ton truc, non ? ») une minute. L’attitude de la Serdaigle n’améliorait pas son humeur : elle interprétait sa sérénité apparente comme de la résignation, et se sentait prise d’une furieuse envie de l’attraper pour la secouer par les épaules en hurlant « Mais paaaaaaarle, espèce de nouille ! ».
Elle s’en abstint toutefois, non seulement parce qu’elle ne tenait pas à remporter le titre tant convoité de « pire préfète de l’histoire de Poudlard », mais également parce qu’elle avait conscience que la directrice risquait de désapprouver ses méthodes de travail (« Mais je vous jure Professeur : parfois, provoquer un choc chez le patient lui permet de retrouver la parole. Est-ce que je pouvais le prévoir, moi, que ses cervicales allaient lâcher ? L’était fragile, cette petite, c’est tout ce que j’ai à dire. »). Par ailleurs, quelque chose, dans le regard d’Eurydice, la retenait dans ses pulsions meurtrières, un soupçon de… Peur ? Prue ne pouvait le définir précisément, mais son instinct lui soufflait que la jeune sorcière n’était peut-être pas plus ravie qu’elle de la situation (" J'comprends pas... Devrait se sentir honorée que j'm'occupe de son cas..."). Etrangement, elle s’en trouva rassérénée, sans doute parce qu’elle voyait soudain en la fillette une victime collatérale du plan machiavélique de McGonagall. Ce qui ne l’empêcha pas de lâcher, explosant au passage tous les compteurs de l’indélicatesse : - Pourquoi tu parles pas, en fait ? C’est d’naissance, ou t’as vécu un terrible traumatisme dans ton enfance et t’es, comme qui dirait, bloquée depuis ? Celle-là, même un gamin de trois ans, prompt à dégainer un index accusateur avant de hurler, au beau milieu du magasin « Pourquoi il est moche, le monsieur, maman ? », ne l’aurait pas tentée.
Puis, la jeune fille tira sa baguette de sa poche, et commença à la faire machinalement tourner entre son pouce et son index (encore un comportement très responsable qui venait étayer la thèse de Quino : l’administration avait un sérieux coup dans le nez, le jour où Prue avait été nommée préfète), envoyant, au passage, des étincelles rouges sur le pupitre. - Qu’est-ce que tu appelles une métamorphose complexe ? Après tout, Eurydice n’était qu’en deuxième année (autant dire un bébé), sa vision de la métamorphose complexe n’était peut-être pas la même que celle de Prudence, qui ne gardait d’ailleurs qu’un très vague souvenir de ses cours de deuxième année, probablement parce qu’elle avait passé la moitié de son temps à se demander si, oui ou non, McGonagall avait une moustache.
Si elle gardait les yeux rivés sur la Serdaigle, son regard était moins dur, à présent. Sa mauvaise humeur n’avait pas encore disparu, mais cédait du terrain face à son envie de damner le pion à la directrice (ah ! La vieille bique croyait la coincer ! Hé bien non ! Elle résisterait et elle vaincrait !), ce qui l’obligeait à s’intéresser au problème d’Eurydice. - Je veux dire, Précisa-t-elle donc, Si tu parles de métamorphoses complexes, c’est qu’il y a des métamorphoses simples que tu réussis, non ? Or, qu’elle soit simple ou complexe, toute métamorphose implique transformation, pas vrai ? Alors si tu y arrives pour certaines métamorphoses, tu devrais y arriver pour toutes… Il faut qu’on décortique le processus pour voir à quel moment ça coince, tu ne penses pas ? Tout à coup, la Poufsouffle cessa de faire tournoyer sa baguette et se redressa sur la chaise. - Vas-y, montre-moi. Elle ne saisissait toujours pas comment elle allait pouvoir se tirer de ce guêpier, mais était, maintenant, déterminée à essayer, dût-elle y consacrer toutes ses soirées à venir, et épuiser Eurydice à la tâche.
[725 mots] |
| | | | Eurydice Foster
Parchemins : 396 Âge : 16 ans {09/03/2002} Actuellement : 6ème année Points : 0
Ξ Sujet: Re: Le tutorat de tous les dangers [PV Eurydice] Jeu 1 Aoû - 8:39 | |
| Si Eurydice avait pu disparaître, aspirée par sa chaise, elle l'aurait fait. Prudence ne paraissait pas avoir réfléchi à une solution à l'avance et semblait toujours ennuyée d'être là. Au moins ne paraissait elle pas sur le point de s'enfuir, c'était déjà ça. Eurydice n'avait aucune envie de vivre une conversation gênante en tête à tête avec la directrice sur le mode du "Prudence ? Oh, je ne sais pas où elle est, vous avez regardé dans les toilettes ? Elle y est partie il y a une heure."
Pour ce qui était de mettre les pieds dans le plat en revanche... Eurydice porta la main à sa gorge, inclinant légèrement la tête pour faire un rideau de cheveux brun autour d'elle, puis, elle posa l’écritoire sur son front pour qu'apparaisse l'explication : « Je suis née sans corde vocale, je ne peux pas produire de son. Et plus globalement, toute ma gorge est malade. » Sans corde vocale, pas de vibration, sans vibration, pas de son. Eurydice regardait de temps en temps avec envie ses camarades qui pouvaient faire passer leurs pensées avec facilité. Elle avait l’habitude de son handicap, elle le gérait parfaitement bien, il ne lui permettait seulement pas d’être toujours très active dans une conversation. Pour attirer l’attention de son interlocuteur, il fallait qu’elle lui touche l’épaule ou le bras, ce qui était intrusif, sinon elle devait se contenter d’attendre qu’on la regarde pour dégainer son écritoire. Au moins, avec Prudence, elle n’avait pas ce genre de problème, la préfète la regardait bien en face malgré son agacement. Eurydice en déduisit que ce devait faire parti de la personnalité de la Poufsouffle, prompte au dialogue et à l’expression de son mécontentement.
La Serdaigle observait avec méfiance le petit jeu de la Poufsouffle avec sa baguette. Cette fille était complètement folle était dangereuse, on ne jouait pas avec les objets magiques ! C’était un coup à faire exploser quelque chose ! Heureusement, elles en revinrent au sujet qui les avait amenées dans cette salle toutes les deux : son incapacité chronique à faire la plupart des métamorphoses. « Qui nécessitent une visualisation de l’objet désiré prolongée, c’est particulièrement vrai sur les métamorphoses qui comportent un sujet vivant. La dernière fois on nous a demandé de transformer un chat en chaudron. C’est resté un chat. » Comme cela commençait à faire beaucoup de mots, ils étaient écrits plus petits. Elle s’arrêta donc là dans ses explications et chercha dans son matériel ce qu’elle allait pouvoir métamorphoser. Finalement elle trouva les allumettes qu’elle avait emmenées pour la métamorphose simple. Prudence acceptant sa proposition de lui montrer, elle posa une des allumettes sur la table et la métamorphosa en aiguille à coudre. C’était l’un des premiers cours qu’elle avait eu l’an dernier et, depuis, elle avait réussi à le maîtriser. Il avait suffi qu’elle parvienne, comme pour les sortilèges, à ne pas avoir besoin de prononcer la formule.
Là où ça se compliquait c’était pour les métamorphoses qu’ils pratiquaient depuis la fin de l’an dernier, sur de gros objets, voire sur des animaux. Non seulement Eurydice trouvait plutôt spéciste de considérer que les chats de Poudlard n’avaient rien de mieux à faire que de devenir des chaudrons, mais en plus c’était particulièrement difficile car un chat, ça bouge, ça vit, ça ne reste pas en place juste pour vos beaux yeux. Et en plus, ça demandait de penser à une forme très différente de l’objet de départ (on vous demandera le point commun entre un chat et une marmite, hein!), d’où la visualisation. Remarquez, elle voyait à peu près le rapport entre un hérisson et une éponge, elle n’y arrivait pas beaucoup mieux pour autant. Généralement son éponge gardait un petit nez et elle restait marron…
Eurydice chercha son chat des yeux. Il était planqué sous une table. Elle l’attrapa et le mit sur le bureau. « C’est mon chat, il s’appelle Flocon. » écrivit-elle sur son écritoire avant de se concentrer sur sa métamorphose. Elle échoua – évidemment, car si elle y parvenait, Prudence n’aurait rien à faire là – et ce fut même lamentable car Flocon resta exactement comme il était : gros, blanc, avec plein de poil et un petit nez rose. Même ça, elle n’avait pas réussi à le faire ne serait-ce qu’un peu foncer… « Tu vois ? » pas sûre que ça aide beaucoup son mentor du moment que d’assister à une telle démonstration mais Eurydice aura essayé. |
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