Premier rendez-vous d'adulte [PV]

Première semaine en dehors de Poudlard, et Louis n’avait, pour le moment pas encore vraiment quitté le nid. Enfin… Il avait presque quitté le nid, mais pas tout a fait quand même. Sa mère avait insisté pour qu’il accepte un appartement qui appartenait à la famille de sa mère depuis des années, en proposant même qu’ils emménagent à deux avec Payton. Louis lui avait dit que même si cela faisait longtemps maintenant qu’il était avec la Poufsouffle -enfin, longtemps, tout était relatif hein, mais ils étaient jeunes, donc toute histoire de plus d’un an était forcément longue- ils n’en n’étaient quand même pas encore à ce stade. Déjà parce que Louis était tout simplement incapable de s’occuper de lui-même -et ça, sa mère le savait parfaitement- mais aussi parce qu’il savait que Payton avait un certain besoin d’indépendance. Donc emménager avec Louis et une gouvernante dès sa sortie de l’école n’était probablement pas une très  bonne idée pour le futur de leur couple, s’ils souhaitaient rester ensemble encore de nombreuses années. Bref. Louis avait donc accepté l’appartement que sa mère lui imposait, ainsi que la gouvernante qu’elle avait choisi pour garder son cher petit en forme, mais seulement, et seulement si il avait le droit de refaire la décoration. Il ne demandait pas de casser tous les murs et de rendre une vieille bâtisse cent pour-cent moderne -elle ne lui appartenait pas, il ne pouvait pas risquer de se mettre toute sa famille à dos juste pour une verrière- mais il avait demandé à enlever toute la moquette typiquement britannique pour laisser apparaître le parquet et de repeindre tous les murs. Il était donc encore en plein travaux, même si la magie accélérait grandement les changements. Heureusement, le début de son stage au Ministère ne débutait que le mercredi quinze juillet, donc il avait encore un peu le temps. Payton, elle, avait commencé son stage dès sa sortie de l’école et vivait donc pleinement sa vie d’adulte depuis déjà une semaine.

Lâchant son pinceau pour quelques temps, Louis fila sous la douche puis se changea rapidement. Après une semaine sans voir Payton, ils allaient aller prendre le thé dans un petit salon de la capitale. Sa mère étant présente et faisant office de patronne jusqu’à son départ, la tenue de Louis fut inspectée au centimètre près. Pourtant, elle n’avait rien de bien extravagant. Un jean, des baskets blanches et un polo. Ses cheveux, toujours roux, portaient ses lunettes de soleil qu’il avait pris soin de ne pas mettre à l’intérieur sous peine de se prendre une soufflante par Mary Powis. Courageux mais pas téméraire, le petit ! Glissant son porte-feuille dans sa poche arrière, il déposa un dernier baiser sur la joue de sa mère et fila aussi vite que possible.

Il arriva presque en même temps que Payton au salon de thé, et glissa un bras autour de sa taille avec un sourire en répondant à son baiser. « Hello toi. Pour le moment, dans la peinture et les ordres de ma mère… Rien de bien nouveau… Et toi ? Le stage ça va ? » S’installant confortablement avec Payton, il la suivit dans les scones, mais opta pour un thé glacé. Il était un peu trop fatigué pour boire un thé chaud sans s’endormir dans les cinq minutes. Par contre, son estomac criant toujours famine quelque soit l’heure de la journée, il était plus que partant pour des scones. Et peut-être des petits sandwiches ? Ou une part de Victoria Sponge Cake peut-être ? Il verrait bien après avoir fini les scones. « Tu es une excellente pâtissière ! Tes responsables sont sympas ? Y’en a une c’est la cousine d'une de tes tantes non ? Celle qui tient Honeydukes et Fortarôme ? Raison du gaufre financier qu'est mon compte en banque ? C’est pas ce que tu m’avais dit ? » Ou était-ce sa mère qui lui avait dit ? Louis ne s’en souvenait pas vraiment, il fallait l’avouer. Pour sa défense, sa mère parlait vraiment beaucoup. « Je te ramènerais des plats de la gouvernante quand tout sera fini. De toute façon, je suis sûr qu’elle fera largement assez pour nous deux. Par contre, je veux des gâteaux dans ce cas ! » Quoi ? Louis, ne réfléchir qu’avec son estomac ? Comme si c’était nouveau !

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Louis avait tendance a poser question après question, surtout quand il était piqué à vif dans sa curiosité. C’est pourquoi il avait posé toutes ces questions à Payton, sans pour autant se douter que cela mènerait la jeune femme à une petite crise de panique. Alors qu’elle pataugeait clairement et que Louis voyait bien son malêtre, il lui prit la main pour tenter de la calmer. « Doucement, je suis désolé d’avoir été aussi vite. On va reprendre au fur et à mesure, t’inquiète. »  Il esquissa un sourire, laissa sa petite amie aller à la pêche aux médicaments dans son sac, qu’elle prit avec une rapidité extrême. Louis lui tendit son verre de thé glacé, la fixant du regard. « Tiens, bois un peu de frais avec, ça sera mieux. » Il n’avait jamais été très regardant sur la façon dont Payton prenait ses médicaments, il savait qu’elle les prenait correctement et ne s’estimait pas nécéssaire dans le process. Au contraire, il se disait plutôt que la jeune sorcière serait relativement pincée s’il se mettait à surveiller tout ce qu’elle faisait. Elle avait, après tout, envoyé bouler plusieurs de leurs camarades lorsqu’ils étaient à l’école et qu’ils la considéraient comme une pauvre petite chose après son amnésie. Mais tout de même, si elle pouvait éviter de s’étouffer avec ses médicaments, il lui en serait reconnaissant. Par contre pour Graham, c’est l’inverse, déso Payton ! « Ashaiah, c’est la cousine d’Emily, c’est ça. Les deux doivent avoir un sacré casier de tous mes achats dans leurs boutiques… J’espère que je saurais gérer mon salaire du Ministère, je ne suis pas sûr que ma mère accepte que je me nourrisse uniquement de bonbons et de gâteaux… Et Archie m’en voudra probablement s’il n’a pas de croquettes. » Même si côté nourriture, Louis pouvait compter sur sa babysitter attitrée -majeur et indépendant, vous avez dit ?

Tout en se préparant un scone, qu’il avait d’ores et déjà séparé en deux, il écouta Payton reprendre ses questions une à une, sans qu’il ait besoin de les lui répéter. C’était un des progrès dont Payton ne semblait pas se rendre compte, mais Louis se garda bien de lui dire quoi que ce soit là-dessus. Il n’était pas l’un de ses médicomages, et elle avait sûrement assez de ses parents sur le dos de ce côté là. « Je confirme, tes gâteaux sont toujours très bons ! Mais c’était déjà le cas avant ! Tu crois que je vais pouvoir goûter toutes tes créations ? » Sa mère et sa cuisinière ne seraient sûrement pas ravies de la chose, mais Louis était un grand gourmand, il pouvait engloutir trois tonnes de nourriture, donc que sa petite amie fasse des gâteaux, vous vous doutez bien qu’il était aux anges ! Il esquissa d’ailleurs un sourire à la remarque de Payton, en haussant les épaules. Certes, sa gouvernante cuisinait très bien -elle avait été recrutée par sa mère, pardi- mais elle se bornait à lui faire des plats très sains, prenant soin de cacher toutes les réserves de sucre de l’ancien Gryffondor. « T’inquiète, c’est rien. Je n’aurais pas du te poser autant de questions d’un coup. » Pour dédramatiser un peu, il lui présenta son scone ouvert en deux, et d’un air sérieux, lui dit : « Question cruciale, crème ou confiture en premier ? » Un peu comme en France avec l’éternelle débat du pain au chocolat et de la chocolatine (bande d’hérétiques), le débat des scones et de la couche qui venait en premier était une histoire sans fin. Louis, lui, avait l’habitude de mettre la crème en premier, mais il savait que dans certaines régions, on mettait la confiture en premier. Tout cela était une question d’habitude et de tradition. « Bon, c’est pas une question de vie ou de mort, mais je crois que je ne comprendrais jamais ceux qui mettent la confiture en premier… C’est un vrai calvaire après pour mettre la crème ! » Et il ne parlait même pas de ceux qui décidaient de faire de leur scone un sandwich… Il avait beau être gourmand, jamais il n’avait fait ça… Peut-être parce que sa mère l’aurait probablement tué si jamais il s’y était essayé, certes, mais quand même…

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Tenant doucement une main de Payton dans les siennes pour espérer l’aider à se calmer, Louis s’en voulu de lui avoir presque déclenché une crise d’angoisse, de panique, il ne savait pas trop. Elle sembla s’apaiser assez rapidement avec ses médicaments, ce qui rassura le rouquin. A la remarque de sa petite amie sur le fait de tenir des comptes, il dû admettre que ce n’était pas une mauvaise idée mais Louis se voyait mal tout écrire partout. « J’ai mis une application sur mon portable, autant c’est utile pour mon compte à la Lloyds, autant pour Gringotts, c’est un peu plus compliqué. Il faudrait que je regarde s’il n’existe pas une autre application dans le genre. Je demanderai à Fiona, elle doit bien savoir ça. » Après tout, son amie était née-moldue et avait bien plus d’expérience que lui dans le monde technologique. Si Louis n’avait jamais été ferme au mode de vie des moldus, il n’avait, cependant, jamais vraiment eu l’occasion de vivre à temps complet entre ce monde-ci et celui où la magie existait. Bien entendu, quand il avait été enfant, il en avait eu plus l’habitude, mais ce temps était révolu depuis longtemps. A Birmingham, il vivait en plein cœur du centre-ville et avait l’habitude de flâner dans les rues et de dépenser de l’argent moldu.

Prenant un air faussement outré, une main sur le coeur, le jeune adulte reposa sa tasse avant de répondre à sa copine « Tous les manger, tout de suite! Pour qui me prends-tu?! » Pour le morfal qu’il était, sans aucun doute. Louis avait en effet la mauvaise manie de bien trop aimer le sucre. Encore que, dans son malheur, il avait au moins la bienséance de ne manger que des gâteaux faits maison. Tout ce qui était industriel restait généralement très loin des placards de la maison Hazzard-Powis, petite lubie de sa mère. Donc, avoir une petite amie qui adorait faire des gâteaux, c’était un peu... et bien, la cerise sur le gâteau ! « Parfait, on dédiera une chemine au Ministère pour les envois, je suis sûr qu’ils en ont plus d’une qu’ils n’utilisent pas ! » Mais comme il ne commencerait que dans une semaine, il avait encore un peu de temps à attendre afin de trouver ladite cheminée. Non, il n’abusait absolument pas.

Louis n’argumenta pas plus sur les crises de la jeune fille, il savait qu’elle n’aimait pas et c’était en partie le fait qu’il ne lui rappelait pas toutes les cinq secondes qu’elle était amnésique -contrairement a d’autres- que leur relation avait tenue et qu’elle s’était même approfondie. A sa réponse pour les scones, un grand sourire se dessina sur son visage et il se pencha vers la sorcière pour l’embrasser doucement. « Ça c’est une vraie petite amie! » Alors qu’il se saisissait de son couteau pour mettre la crème, Payton lui lança un défi. Le regard pétillant, Louis posa son regard sur la jeune femme, toujours un sourire aux lèvres. « C’est un défi? Tu me prends par les sentiments là ! » Bien que très sérieux en cours, Louis n’était pas le dernier pour s’amuser un peu. Rappelons tout de même qu’il s’était cassé le bras plus jeune, en tentant de grimper dans le Saule Cogneur. Graham mettait d’ailleurs toujours un point d’honneur à lui rappeler sa bêtise. Louis s’attela donc à la tâche, appliquant de la crème sur une moitié de sa moitié de scone. Il mis de la confiture de fraise sur la moitié restante puis ajouta la couche restante. Il avait donc un scone bi-goût, qu’il présenta à Payton « Alors, tu fais mieux ?! » Compétiteur, Louis? Si peu!

« Oui, Cole, Bartley et Ringo sont en colloc’ tu sais ? Du coup, on se voit pas trop encore, vu que je suis en train de repeindre l’appartement, mais ce n’est qu’une question de temps. On fera une crémaillère de toute façon, non? Ça serait sympa, une soirée tous les quatre ! » Et puis il les verraient durant le stage du Ministère au mois d’août, tout du moins pour Cole et Ringo, s’il se souvenait correctement de ce que ses amis lui avaient dit. « J’espère qu’on pourra se dégager du temps pour être ensemble. Pour faire un ciné ou quelque chose comme ça. Je refuse que la farine et le sucre ne t’enlève à moi! » Loin d’être jaloux, Louis avait une confiance aveugle en Payton. Mais il avait aussi envie que leur relation évolue dans le bon sens. Et s’ils ne se voyaient pas, cela risquait d’être compliqué.

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