PV • Manoir Montgomery • And by morning, gone was any trace of you, I think I am finally clean.

Le bal de Noël avait été désastreux. Bien loin de la soirée que Noé avait initialement prévue. Une soirée qu’il aurait été heureux de partager avec Tempérance à se goinfrer des mets délicieux préparés par les elfes de maison et à discuter avec ses amis. A un moment donné, il aurait risqué de proposer une danse à la blonde. Elle lui aurait écrasé les pieds ou se serait pris les pieds dans sa robe, ou toute autre maladresse dont elle était capable. Il se serait gentiment moqué d’elle tout en pestant contre son cœur trop idiot qui la trouvait adorable bien qu’elle soit une catastrophe ambulante. Mais rien ne s’était passé comme Noé se l’était imaginé. Erin leur faisait la tête, ce qui les rendait évidemment très tristes. Le blond s’était finalement rendu compte, avec les déclarations de la brune, qu’elle éprouvait des sentiments pour lui. Cette constatation l’avait plongé dans une certaine perplexité en plus de le culpabiliser davantage sur ses propres sentiments. Erin faisait la tête à Tempérance à cause de lui. Parce qu’il l’avait invitée au bal. Parce qu’il avait eu la très mauvaise idée de s’enticher d’elle. Il avait pu avoir une discussion avec Erin au soir du bal mais il n’était pas vraiment sûr qu’ils aient réussi à arranger les choses. Lui, en tout cas, sentait son esprit encore très confus et embrouillé.

Et encore, s’il n’y avait eu que l’Affaire Erin, Noé n’aurait été qu’embêté. Non, il avait fallu qu’en plus que Julian Farrow, le petit-ami de Tempérance, trouve le moyen de se pointer au bal bien qu’il n’étudiait plus à l’école de sorcellerie depuis septembre. Déjà que le sort, Cupidon, Merlin, peu importe la force qui avait trouvé amusant de le rendre amoureux d’une fille en couple, avait bien été cruel de lui infliger ça, Noé avait dû endurer le spectacle particulièrement difficile qu’offrait une Tempérance heureuse et amoureuse accrochée au bras de l’ancien Serdaigle. Lui renvoyant inlassablement une image de ce qu’il ne pourrait jamais avoir. Et lui n’avait eu d’autre choix que d’offrir un sourire de façade, faisant tout pour que la jeune fille ne perçoive pas son chagrin. Ne perçoive pas à quel point la douleur avait été immense lorsque son cœur s’était brisé alors qu’elle embrassait, pourtant de manière pudique, son copain.

Au milieu du bruit, de la foule, de leurs camarades qui s’amusaient, Noé n’avait évidemment pu aborder sa peine avec Candys. Il ne voulait pas que les élèves en mal de potins ne les espionne de la même manière qu’il avait aperçu certains écouter la conversation animée entre Ted et Victoire. Il avait loupé sa sœur après le bal et lors du trajet retour vers King’s Cross, elle avait dû vaquer à ses occupations de préfète-en-chef enfin c’est ce qu’elle disait, elle était plutôt encore en train d’embrasser Derek dans un wagon isolé. Noé, lui, avait préféré rester seul. Après le bal, il n’avait pas eu la force de rejoindre Tempérance. Elle ne lui en voudrait sûrement pas, elle avait sûrement dû voyager avec ses amis. Par la suite, le vert et argent avait bien eu du mal à profiter du réveillon de Noël, les événements de la veille tournant en boucle dans sa tête. Alors que la fête était l’une de ses préférées, et qu’il adorait sa famille, il avait affiché un air morose toute la soirée et avait à peine décroché un mot malgré les questions de Victoria et d’Opaline qui s’inquiétaient évidemment pour lui. Heureusement, Candys les avaient distraites permettant qu’il soit un peu tranquille. Noé se serait giflé lui-même pour avoir adopté une telle conduite. Au lieu de profiter, il s’était enfermé dans la tristesse et il s’en voulait terriblement.

Pour la seconde nuit d’affilée, Noé n’avait que peu dormi. Il s’était retourné et retourné dans son lit, cherchant à tout prix un sommeil qui ne vint pas le délivrer de ses pensées qui tournaient en boucle. Quand il entendit toquer à sa porte, il ne savait pas l’heure bien que les faibles rayons de soleil qu’il entrapercevait par sa fenêtre lui indiquait qu’il était tôt. Il sut que la personne venant le voir était Candys avant qu’elle ne pénètre dans sa chambre et ne le rejoigne. Il n’y avait qu’elle pour savoir qu’il était réveillé. Il n’y avait qu’elle pour savoir à quel point il avait besoin d’elle en ce moment précis. Sitôt qu’il sentit le petit corps de sa jumelle se glisser dans ses draps, Noé déplia ses longs bras pour la serrer tout contre lui. « J’espère que tu m’as apporté une viennoiserie. Tu sais comme je peux avoir faim le matin » déclara-t-il avec malice, la voix rauque, avant de lui planter un baiser sur la joue. « Merci d’être là. » Noé savait bien pourtant à quel point elle désapprouvait ses sentiments pour Tempérance. Pourtant, il pouvait compter sur elle, il le pourrait toujours.

« Non je ne pouvais pas. Bien que tu ne m’enlèveras pas de la tête qu’une relation par distance pendant deux ans a peu de chances de survie mais même Riley et Aélys l’ont fait et ce malgré les tentatives de Tutur pour les séparer. » Noé soupira, son souffle atterrissant dans les mèches brunes de sa sœur. « Je ne voulais pas espérer. Je sais bien que Tempérance restera avec Julian. Je ne l’ai pas invitée au bal pour la conquérir, loin de là mais…je ne peux pas m’en empêcher. Je peux pas m’empêcher de penser qu’elle finira par la lâcher et que ce jour-là, elle me remarquera. C’est terrible hein ? Je suis vraiment qu’un con égoïste et sans cœur. » Une larme s’échappa de ses yeux marron. Rien que de prononcer son nom et Noé se sentait mal. « Je sais. Et je te jure que j’essaie depuis des mois de l’oublier Cands mais j’y arrive pas. Je pense à elle tout le temps. A chaque putain de moment. Son image reste collée à ma rétine. » Malgré tout ce que le blond avait pu prétendre, il s’était toujours senti un peu anormal de ne pas être attiré par les filles (ou les garçons) mais aujourd’hui, bon sang aujourd’hui il préférerait largement que personne ne lui plaise plutôt que d’être aussi malheureux. « Pourquoi il a fallu que je m’intéresse à elle ? Pourquoi il a fallu que ce soit elle qui me plaise et non n’importe quelle fille ? Toi Derek c’était réciproque, moi j’ai aucune chance. Bordel, pourquoi est-ce que ça n’a pas pu être Erin ? » Les larmes coulaient à flots désormais. Noé n’avait jamais pensé que pleurer était honteux mais sa fierté l’en empêchait souvent. Il n’y avait qu’avec sa sœur jumelle qu’il se laissait véritablement aller.

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Noé fit la moue lorsque Candys lui annonça qu’elle ne lui avait pas apporté de viennoiseries. Manger pour lui fonctionnait comme la musique sur d’autres personnes, une douceur et cela le réconfortait, un plat mal préparé et fade et cela suffisait à le rendre irascible même s’il le cachait derrière son air impassible. « Heureusement que Mman n’est pas à Poudlard, sinon elle criserait en voyant tout ce que je rapporte des cuisines. Mais avec la magie c’est plus facile de se débarrasser des miettes. » Néanmoins, dans quelques temps, les jumeaux seraient majeurs et ils pourraient alors utiliser leur baguette comme bon leur semblait au manoir Montgomery. Fini les matins où, trop flemmard pour bouger de son lit, il attendait la dernière minute pour descendre prendre son petit-déjeuner, il n’aurait plus qu’à transplaner, fini les corvées de ménage et de rangement fini le règne de terreur d’Opaline où elle pouvait le menacer de lui balancer des sorts sans qu’il ne puisse se défendre.

Candys ne l’avait pas rejoint dans sa chambre pour parler de sa tendance à engloutir toute sucrerie qui passait devant son nez mais bien du chaos qui régnait sur son cœur, en tout cas sur ses morceaux puisqu’il avait été complètement brisé, depuis le bal. Noé avait longuement évoqué ses sentiments pour Tempérance avec sa sœur. Même s’il savait très bien, avant même de lui en parler, qu’elle n’approuverait pas, il ne lui était jamais venu à l’idée de lui cacher un fait aussi important. Candys n’était pas que sa sœur. Elle était sa jumelle. Sa meilleure amie. Sa confidente. Elle ne pouvait peut-être pas complètement comprendre ce qu’il traversait en ce moment mais sa simple présence lui faisait du bien, lui réchauffait l’âme. « Malheureusement, je crois que mon cœur se fiche bien de mon propre bien. Sinon, il n’aurait pas eu l’idée saugrenue de s’éprendre de Tempérance Biel. » Noé eut un rire bref, un rire où toute l’amertume qu’il ressentait vis-à-vis de cette situation ressortit. Il n’avait jamais rien demandé à personne lui. Il n’avait pas demandé à tomber amoureux. Encore moins d’une fille en couple et d’une amie de Candys il était à ça d’adresser une lettre de réclamation au service de suivi des personnages de Bérénice pour se plaindre de son traitement. « Désespérément amoureux…C’est bien le mot. » Désespérément parce qu’il n’y avait pas d’espoir, n’en aurait jamais, qu’une relation amoureuse se tisse entre Tempérance et lui. « Terriblement mal placé, oui. J’espère juste que j’ai réussi à ne rien laisser paraître lors du bal. Il ne manquerait plus que Tempérance apprenne à son tour la teneur de mes sentiments. » Au moins Noé pouvait compter sur Erin pour ne rien dire. Elle lui avait assuré lors de leur conversation le soir du bal et il la croyait. Il savait que malgré tout le mal qu’il lui avait infligé, elle ne le trahirait jamais.

« Mman fera un arrêt cardiaque de toute façon lorsqu’on sortira de Poudlard et qu’elle se rendra finalement compte que ses deux bébés ont bien grandi et sont désormais des adultes. » Les lèvres fines de Noé se retroussèrent en un sourire amusé. Au moins leurs parents pourraient se consoler avec Chiara même s’il savait qu’ils se sentaient déjà déchirés à l'idée de la laisser rejoindre les jumeaux l’an prochain. « Je sais bien qu’on ne choisit pas. Mais je n’aurais pas dit non à une histoire plus simple désolé chouchou t’es pas tombé avec la bonne joueuse pour ça. » Candys lui parla de Derek et Noé sourit de nouveau, se souvenant à quel point les choses n’avaient pas été simples entre eux avant qu’ils sortent ensemble. « C’est vrai que personne n’aurait parié sur votre couple ça me rappelle un autre couple de Serpentards tiens. On peut dire que vous vous êtes bien trouvés et puis franchement t’as fait le bon choix, Derek c’est quand même le meilleur beau-frère au monde. » Noé enviait un peu sa jumelle pour le coup. Certes, son histoire avec Derek avait connu bien des rebondissements mais elle s’était bien conclue. Et elle n’était pas prête de s’arrêter et si Candys s’avisait de rompre Derek larguait sa sœur, il ne le laisserait pas faire sans réagir. L’Américain avait beau être son ami, il ne le laisserait jamais faire du mal à Candys impunément.

« Je sais bien. J’ai essayé de le lui faire comprendre hier, j’espère pour son bien qu’elle l’a saisi. Elle n’arrêtait pas de se comparer à Tempérance tu aurais dû l’entendre…Ça me rend malade de lui avoir fait autant de mal sans m’en apercevoir. Et le pire, c’est que je ne sais même pas si j’ai vraiment arrangé les choses. On dit toujours que parler, ça permet d’aller de l’avant. De tourner la page. Mais si c’était aussi simple que ça, il y aurait beaucoup moins de chagrins d’amour et beaucoup moins de gens malheureux. » Noé se sentait affreusement coupable. Coupable d’éprouver des sentiments pour une fille amoureuse d’un autre. Coupable de pas en éprouver pour Erin, de n’avoir rien vu, de n’avoir rien su de l’amour de la jeune fille. Mais Candys n’avait pas tort, il ne pouvait pas se forcer et peut-être que s’il était sorti avec Erin, leur couple n’aurait jamais fonctionné. On ne pourrait jamais le savoir. Cette histoire n’avait été que dans un sens pendant très longtemps et ne s’écrirait jamais avec deux points de vue.

Un rire amusé sortit de la bouche de Noé lorsque Candys évoqua Léo et Alfie et effaça ses dernières larmes. Sa jumelle avait vraiment le chic pour le réconforter. « Tu me connais mieux que personne Cands, tu me vois vraiment devenir comme Léo et Alfie ? Je crois que Poudlard a assez de dragueurs comme ça sans que je ne m’y mette. » Un sourire franc ne sembla plus vouloir quitter les lèvres de Noé avant de s’effacer quelque peu lorsqu’il dit : « Comment je vais faire pour l’oublier Cands ? Je me suis dit qu’il me fallait du temps mais du temps, j’en ai eu assez. Je ne sais pas quoi faire pour la sortir de ma tête. » Peut-être que Noé pensait effectivement à sortir avec une autre fille pour ne plus penser à la blonde mais se transformer en véritable bourreau des cœurs, très peu pour lui ! Il laissait cette noble tâche à ses deux meilleurs amis et à Harvey.

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Noé eut un rire bref quand Candys lui dit, à juste titre qu’il était trop gourmand. « C’est tout le temps l’heure de manger » répliqua-t-il. C’était une phrase du parfait glouton qu’il était et Noé l’assumait complètement.

Lorsque Candys avança l’idée qu’il aimait Tempérance parce qu’elle ressemblait à leur mère, Noé ne s’énerva pas, il ne lâcha même pas sa jumelle qu’il serait toujours dans ses bras. En revanche, il était complètement abasourdi. Il avait toujours été très proche de sa mère, comme Candys de leur père, mais il ne pensait pas pour autant avoir développé un complexe d’Œdipe. « Tempérance ne ressemble pas à Mman » déclara-t-il simplement parce que c’était la pure vérité. S’il y avait quelqu’un qui devait ressembler à leur mère à Poudlard, en dehors deux d’eux bien sûr, c’était Victoire Weasley. Victoire était aussi blonde, aussi gracieuse et charismatique que leur mère. Elle avait une bouille d’ange et dégageait ce truc que leur mère avait toujours dégagé. C’était loin d’être le cas de Tempérance, même si Noé la trouvait évidemment très jolie. « Physiquement, il n’y a que leurs cheveux qui sont pareils. Tempérance n’a pas la stature de Mman, elle tombe sans arrêt. Son sourire est solaire alors que celui de Mman est plus froid. Et effectivement niveau caractère, cela n’a rien à voir. » Comme Erin le lui avait rappelé, Tempérance n’avait pas du tout un caractère qui de base, plaisait à Noé. Il aimait le calme et l’ordre et la Poufsouffle était tout le contraire de ça. Mais peut-être que c’était justement ça qui l’avait attiré chez elle plus que des caractéristiques physiques. Après tout, Noé n’était pas superficiel et le physique, ce n’était pas ce qui l’attirait chez une fille. « Il n’y a pas de raison à l’amour mais peut-être que j’ai été attiré par elle car elle est très différente de moi. Peut-être que je cherche quelqu’un qui me complète plutôt que quelqu’un qui soit exactement comme moi, comme c’est le cas d’Erin. » Mais il avait déjà quelqu’un qui le complétait et c’était Candys. Personne ne le ferait mieux qu’elle.

« Je ne suis pas sûr qu’elle se soit rendu compte de grand-chose. On ne peut pas vraiment dire qu’elle soit très douée pour percer à jour les sentiments des autres, même si je ne suis guère mieux. En plus, elle était tellement contente de voir Julian que le reste n’avait pas d’importance. » De nouveau, l’amertume pointa dans sa voix. Noé était pourtant sincèrement heureux pour Tempérance. La voir aussi radieuse l’aurait comblé si cela n’avait pas autant brisé son cœur.

« Lorsque Chiara aura fini Poudlard, ils vont vraiment se sentir vieux. Et moi aussi je crois. Tu te rends compte qu’on aura vingt-quatre ans ? » Vingt-quatre ans...Noé avait du mal à imaginer sa vie jusque-là. Il savait qu’il travaillerait au Ministère mais pour le reste...Vivrait-il toujours au manoir ? Aurait-il quelqu’un dans sa vie ? Sa seule certitude était qu’il compterait toujours sur Candys et elle sur lui. « J’aurai du mal à ne plus vous voir ensemble. Vous êtes si heureux tous les deux. » Noé n’avait pas dit "sembler heureux" parce qu’il savait, il sentait sa sœur complètement apaisée aux côtés de Derek, une sorte d’apaisement qu’il savait qu’elle n’avait auparavant ressenti qu’avec lui. « Tu lui as dit que tu l’aimais ? » demanda-t-il sans préambule. Sa sœur n’avait pas de secrets pour lui mais il savait qu’elle ne l’avait jamais perçu comme un inconvénient.

L’esprit de Noé vogua de nouveau vers Erin et leur conversation d’après bal. « J’aimerais l’aider mais je crois bien que je suis la dernière personne dont elle ait besoin en ce moment. » Noé soupira aux paroles de sa sœur, sentant son cœur se serrer de nouveau de culpabilité. « Je sais bien que je lui ai brisé le cœur. Je m’en veux énormément mais je n’avais guère le choix. Je ne sais pas ce qu’elle espérait en ne m’en parlant pas pendant tout ce temps. Que ses sentiments allaient disparaître comme ça ? » Peut-être que ça aurait été le cas s’il n’avait pas décidé de tout faire foirer en tombant sous le charme de Tempérance. Ils ne sauraient jamais.

Par la suite, Noé se détendit quelque peu en évoquant ses deux meilleurs amis. « Ils sont très persuasifs avec leurs cibles, avec moi ils peuvent toujours essayer, ça ne marchera pas. Je respecte trop les filles pour les traiter comme des objets. » N’oublions pas que Noé avait été élevé avec deux filles, toutes deux au caractère bien trempé d’ailleurs, puis Chiara les avait rejoint. Sa mère, et même Victoria qui avait vécu longtemps au manoir, lui avait enseigné que les filles n’étaient pas des corps que l’on utilisait pour son plaisir personnel sans faire fi de leurs sentiments. Bien sûr, Vicky avait été une grande dragueuse en son temps mais visiblement, elle ne voulait pas que son neveu suive son exemple. « J’ai pensé à sortir avec quelqu’un pour l’oublier mais je suis assez exigent, je ne veux pas me mettre avec n’importe qui. En plus c’est vrai que ce ne serait pas juste pour la fille en question. » Il soupira de nouveau, pensant, alors que Candys l’évoquait, à leur tonton Lexy tu nous manques Lex qui était resté longtemps célibataire. Célibataire, c’était d’ailleurs toujours le cas de leur oncle Haven. « Je m’identifiais beaucoup à Haven avant qui est seul depuis des années alors que sa jumelle est mariée et a des enfants. Je me disais que c’était possible, que ce n’était pas grave même en étant plus vieux de n’être intéressé par personne. Mais j’aimerais connaître une relation avec quelqu’un. Comme tu as avec Derek. Comme Tempérance a avec Julian. Est-ce si mal ? » La relation de Candys et de Derek avait été un déclencheur pour beaucoup de choses dans son esprit. Le jeune homme avait toujours tout partagé avec sa jumelle et hormis le titre de préfète, c’était la première fois qu’elle connaissait quelque chose et lui non. Si au début il s’en fichait, il n’avait aucun désir de se mettre en coup pour se mettre en couple, cela avait fini par le travailler. Avant qu’il ne développe finalement un béguin impossible. Vraiment, bien joué Noé…

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Noé était complètement déprimé. Or, même s’il ne possédait pas le caractère expansif de sa jumelle, il avait en revanche toujours été d’une nature joyeuse. Rien d’étrange à cela : il n’avait manqué de rien en grandissant, et surtout pas d’amour. Il pouvait compter sur des amis fantastiques avec qui il s’amusait beaucoup. Mais le début d’année avait été compliqué. Il était tombé complètement sous le charme d’une fille, c’était une première et il avait fallu qu’elle soit en couple. Une situation qui ne pouvait que le rendre malheureux et triste. Fort heureusement, Candys était là pour lui. Elle avait senti son cœur qui se brise en même temps que lui, et sut qu’il avait besoin de lui en parler avant même qu’il ne le lui dise. Réfléchissant à la réflexion de sa sœur, il se dit que, décidément, les sentiments c’était bien trop compliqué et qu’il s’en serait bien passé. « On est souvent plus aveugles lorsque cela nous concerne. Tu étais bien persuadée que Derek n’éprouvait aucun intérêt pour toi. » Et il ne parlait même pas de Ted et de Victoire dont l’amour avait été percé à jour par tout le château, amour que ni l’un ni l’autre ne semblait pourtant percevoir. Un vrai gâchis mais c’était plus dramatique et amusant comme ça.

« Je pense que j’effectuerai un stage dans le département de la Justice Magique au Ministère. J’aurais bien aimé intégrer le cabinet de la Ministre, mais je ne crois pas qu’un tel poste soit proposé aux jeunes sorciers. » Noé avait toujours su qu’il atterrirait au Ministère, bien qu’il ne se voyait pas intégrer tous les départements. Par exemple, il avait beau être un bon duelliste, il ne souhaitait aucunement intégrer le bureau des Aurors. Ambitieux, il avait toujours collectionné les excellentes notes et réalisait ses devoirs avec le plus de sérieux possible pour que sa candidature soit acceptée. Certains, comme Kostas, tiens, par hasard, prenaient peut-être leur scolarité avec un peu trop de légèreté, ce n’était pas le cas de Noé. Il savait où il voulait aller et comptait bien tout faire pour y arriver. « Et toi ? Tu as une piste ? » Le Serpentard savait que l’avenir de sa jumelle lui paraissait plus floue que le sien mais il n’avait aucun doute qu’elle parviendrait à trouver un métier qui lui plaise. Elle était brillante et forte, elle pourrait faire ce qu’elle voulait.

Noé évoqua ensuite les sentiments que Candys nourrissait pour Derek. C’était peut-être un peu égoïste mais il lui paraissait plus simple de parler des histoires des autres plutôt que des siennes. Le jeune homme se contenta d’adresser un regard éloquent à sa sœur lorsqu’elle lui assura qu’elle ne savait pas si elle aimait Derek. Elle ne pouvait pas dire ça, pas à lui. Il la connaissait mieux que personne, leur lien gémellaire était si fort que c’était comme s’il ressentait ce qu’elle ressentait. Il avait compris qu’elle appréciait Derek avant qu’elle ne se l’avoue Nono premier shippeur officiel du Derys. « S’il prend ses jambes à son cou, je le poursuivrais et le provoquerais en duel » plaisanta Noé –mais en fait pas tant que ça. Si Derek osait faire du mal à Candys, il ferait mieux de s’enfuir loin, très loin, car Noé ne rigolait plus lorsqu’on touchait à sa jumelle adorée. « Si ça peut te rassurer, je vois comment il te regarde. Je t’assure qu’il n’y a que toi qui compte. » Noé n’était pourtant pas un expert en relations amoureuses merci de le rappeler, on aurait presque cru qu’il s’était transformé en Eros mais il voyait clair dans la manière dont l’Américain couvrait Candys du regard. Pour lui c’était aussi clair que le liquide de la Pensine : son ami était amoureux de sa sœur. Ce qui tombait bien car Candys l’aimait aussi. « Je vais pas te mentir, je sais que certains gars font ça. Mais Derek n’est pas comme ça, j’en suis persuadé. Tous les mecs ne sont pas aussi obsédés que Léo et Alfie. » Noé appréciait énormément ses deux meilleurs amis, vraiment, mais ils pensaient beaucoup trop au sexe.

« Bien sûr que non. Je ne suis même pas sûr que notre relation puisse redevenir comme avant. Il faut laisser le temps faire son œuvre j’imagine. » Noé soupira. Il aurait aimé pouvoir tout arranger d’un claquement de doigts comme Joséphine ange gardien, ne me remerciez surtout pas pour cette référence de qualité mais ce n’était pas possible, il en était conscient. « Tu as raison, tout comme se forcer à éprouver quelque chose pour Erin aurait été une erreur, se forcer à sortir avec une fille juste pour oublier Tempérance n’est pas une bonne solution. » Il était encore trop tôt pour penser à cela. Pour le moment, il devait surtout reconnaître l’ampleur de ses sentiments pour Tempérance et qu’il avait le cœur complètement brisé. Il serait temps d’avancer après.

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