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 Le printemps renaît qui n'en a pas fini — PV A. Lloyd

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Ξ Sujet: Le printemps renaît qui n'en a pas fini — PV A. Lloyd   Le printemps renaît qui n'en a pas fini — PV A. Lloyd EmptyLun 12 Aoû - 19:11

Le printemps renaît qui n'en a pas fini



« Eh ! Mec ! Réveille-toi ! »

Qui pouvait être le putain de connard qui venait de lui crier dessus?

« Il est dix heures, frère !
Y'a pas quelqu'un qui peut lui faire fermer sa gueule? »


Il étendit son grand corps.
Douleur du matin, après un trop long rêve. Le plaisir de sentir les draps encore chauds sur les jambes nues, et de se savoir en sécurité dans un lit. Le lit avait toujours été pour Léopold le lieu du refuge, celui qui le renvoyait à l'état même de nourrisson protégé par sa famille. C'était ici qu'il se savait intouchable, inatteignable, toujours protégé par les siens, dans son cocon, en somme. Et s'il y avait bien quelque chose qu'il ne supportait pas, c'est qu'on vienne l'emmerder le matin pour l'en tirer, comme si une foutue nécessité découlant d'une débile loi quémandait que lui, Léopold Lloyd, accepte de sortir de son nid pour aller voir les horreurs du monde.
Il ouvrit les yeux. Vain. Evidemment vain, parce qu'il avait encore mal dormi à cause d'Eileen qui lui avait fait une nouvelle crise et l'avait forcé à penser à un tas de choses inutiles. Il s'était lavé, rapidement. Chaleur d'une douche qui ne lui donnait qu'envie de rejoindre ses draps. Et il s'était écroulé, pour profiter un peu de son week-end, enfin. Simplement profiter de ce qui lui faisait le plus de bien possible: être seul et envoyer chier tout le reste du monde.
Il ferma les yeux. C'était beaucoup plus confortable, quand même de fermer les yeux. A nouveau le noir envahit son regard et il ne chercha plus qu'à entrer profondément dans une nuit qui s'était terminée bien trop tôt à cause d'un abruti du type de ceux qui pensent qu'on légitimement sortir du lit un mec au beau matin sans qu'il l'ait demandé et sans qu'on lui fasse savoir d'une quelconque manière que cela tient surtout de l'impolitesse chronique. Il grogna. Sa voix rauque du matin lui fit mal et l'empêcha de se rendormir tout de suite.
Il se tourna sur le dos. Et on lui enleva sa couverture.

« Mais t'es un putain de malade, Harvey !
— Mec ! Ca va, t'es en forme ! C'est la petite Eileen qui doit en profiter ! »


Le jeune Serpentard suivit le regard de cet abruti d'Harvey qui, d'habitude, le faisait rire et vit qu'il fixait   son entrejambe qui, comme tous les matins, exprimait une forme particulièrement sportive et tendue. Il ne put s'empêcher de lâcher un petit sourire, comme tout gamin de son âge qui vit les premiers moments de puberté, et sortit un toujours rauque « Avoue, t'aimes ça, petit ! » avant de saisir l'un de ses oreillers et de le lancer sur le téméraire Harvey.
L'autre Serpentard ne se découragea pas et, oreiller comme arme principale, se jeta dans le lit de son camarade, lançant un cri de bête partie pour la chasse. Le salaud, c'est qu'il pèse lourd. Qu'il est con. L'aîné des Lloyd entoura de ses grandes jambes et de ses bras encore chauds de sommeil son camarade et l'assomma de baisers qu'il voulut aussi sportifs qu'inconfortables. « Allez, allez, avoue ! Avoue, t'aimes ça ! Trouve-toi une copine, mec, et je te montrerai comment on s'en sert ! ». Coussin sur la face, baisers lancés dans le vide, coup de coude dans les côtes. Harvey pouvait être un abruti, mais bon sang ce qu'il pouvait être drôle.
Léopold se retourna et grimpa sur son camarade qui fit mine de geindre et de supplier de le laisser en vie. « T'es trop laid pour que je t'abîme encore plus, de toute façon ! Ca te suffit comme ça comme peine à subir tous les jours. »
Harvey rit, et fit un signe que tous les deux savaient comme étant l'expression de la défaite assumée. Il lâcha la pression sous Léopold et ses membres prirent la place de ceux de Lloyd dans le lit encore chaud du jeune homme.

Les deux étaient seuls dans le dortoir des sixièmes années de Serpentard.
Bien que Harvey avait la réputation d'être un des types les plus lourds de la promotion, Léopold l'appréciait pour sa franchise. Ce n'était pas encore pleinement un ami, seul Noé pouvait le prétendre, mais jamais Noé n'aurait osé se jeter dans le lit de son meilleur ami. Et cela se comprenait. Jusqu'ici, seul Harvey avait réussi à quelque peu atteindre la carapace corporelle que Léopold avait appris à se forger avec les années. Il était le seul homme admis dans son lit, c'était dire à quel point cet abruti avec une importance pour Lloyd.
C'est qu'en plus, Harvey avait de quoi faire rire. Petit, peu brillant dans les études, ce bougre compensait en se musclant à outrance et en emmerdant les autres de son dortoir. C'était sa réputation, tout le monde le savait depuis la Première année. Ils étaient tous soudés et respectaient entièrement la personnalité de l'ensemble des membres de la fratrie, même celle de Harvey. Et même si Harvey avait l'art et la manière de s'imposer physiquement n'importe où et de balancer des remarques qui pouvaient désarçonner les mieux aguerris.
Léopold se mit à genoux.
Il baissa la tête sur son boxer ; l'entrejambe avait dégonflé. Tant mieux. C'était drôle, mais il était pudique et n'aimait pas trop qu'on rigole là-dessus. Harvey le savait et c'était la première fois qu'il faisait une telle remarque. Jamais il ne la ferait à nouveau devant d'autres garçons du dortoir. Après tout, ils étaient des jeunes hommes dont le corps avait considérablement changé depuis leur arrivée à Poudlard. C'était normal qu'ils cherchent ainsi à banaliser, à s'apprivoiser par le regard d'autres ; d'autres qui pourraient ainsi légitimer la transformation.

Il sauta sur ses jambes et descendit du lit à baldaquin, pendant que Harvey se remettait lui aussi debout. Assez joué, mec.
Le jeune Lloyd traversa la pièce et enclencha le gramophone qu'il avait personnellement apporté de Cardiff. Un bien prêté à la communauté que personne n'utilisait en son absence. Tous s'accordaient autour des musiques qu'écoutait Léopold Lloyd. C'était la règle, chacun la connaissait et tout le monde la respectait.
Ce qui ressemblait à du vieux rock sortit de la machine. Les traits de Léopold se décontractèrent et semblèrent s'apaiser. C'était bon, que d'entendre un peu de musique. Simplement la sensation de se sentir soi-même, chez soi, entouré de cette sécurité tant recherchée par tous. Un moment d'union avec les éléments, où l'on devient se sait au bon endroit. Il ferma un peu les yeux. Sensations, désir, besoin d'être entièrement seul. Il rouvrit les yeux. La musique touchait ce qu'il y avait de plus profond en lui, l'entraînait vers un jadis qui le rassurait.
Parce qu'une peur l'enchaînait toujours, celle de tout perdre. Perdre sa mère. Perdre le père aussi. Et puis ses deux soeurs, les jumelles. Il était attaché ferme à elle, depuis tout petit, avait accepté cette terrible mission de les protéger corps et âme. Et puis Ash. Il avait peur pour Ash. Que Ash ne s'en sorte pas, qu'il ne rencontre pas les mêmes personnes. Il avait peur de le voir grandir trop vite, de grandir lui aussi trop vite, et de ne pas dire les choses importantes à ceux qu'il aimait.
Besoin de sortir. Et vite.
Et Harvey se manifesta à nouveau.

« Frère, Léopold tourna sa tête et fixa de ses yeux bleus son partenaire de chambre, si la petite Gryffondor aime ce que t'as là-dedans - il désignait l'entrejambe redevenue normale - c'est moins sûr pour l'odeur. Va te laver.
Si tu la fermais, je pourrais déjà y être. Tu veux venir, petit con? »


Harvey répondit par une imitation qui avait l'art de bien faire rire Léopold ; celle d'une jeune fille amourachée d'un bellâtre et sur le point de lui sauter dessus. Lloyd fit un sourire amusé, parce qu'il savait ce qui l'attendait s'il ne partait pas rapidement.
Il disparut dans la salle de bains.

Une heure plus tard, les immenses portes de la tour de l'Horloge s'ouvrirent pour laisser passer le grand des Lloyd qui, il est vrai, aimait jouer de sa grande taille. Beaucoup, avec sa barbe naissante, le prenaient pour un Septième année. Et il fallait avouer que le fait qu'il sorte avec une Gryffondor de cinquième année faisait son petit effet à quelques demoiselles. Eileen sortait avec un grand, un Serpentard arrogant et fier, en plus.
Les pieds enfermés dans des bottines montantes beiges à lacets sentirent le poids du corps dans la neige frémissante. La sensation était agréable, celle soudainement de ce sentir pleinement et entièrement dans le monde. Léopold était seul, et la matinée d'hiver qui s'offrait là forçait la plupart des élèves à se tenir dans les coins chauds de la grande salle, de la bibliothèque et des salles communes. En plus, c'était samedi, et personne n'osait trop sortir par une telle température. Pour le plus grand bonheur de Léopold qui souhaitait par dessus tout se couper du monde. La semaine avait été longue, foutrement longue, et les devoirs qui s'empilaient sur sa table ne lui donnait que l'envie de disparaître dans l'eau ou la forêt interdite. Il ne pouvait pas, évidemment. Mais marcher dans le parc de Poudlard, un samedi matin, sans personne pour le suivre, sans Eileen et ses crises de jalousie - les filles de Septième te regardent, Léo, je le sais, et ça te fait plaisir. Idiote. Sans Eilleen et ses crises, sans le poids de surveiller ses soeurs et son frère après la Magicis Sacra, ces intégristes merdeux.
Il s'avança dans le cour et disparut par l'immense pont de bois. Il quittait le château, quelque temps, et comme toujours. Pour que personne ne le suive et vienne imposer des émotions qu'il aurait à gérer et dont il n'avait absolument rien à faire.

Il avait, depuis aussi longtemps qu'il s'en souvenait, aimé le contact de la nature. C'était un des points positifs de Poudlard, bien que l'Ecosse n'ait pas le charme de Cardiff. Il aimait s'y perdre un peu, disparaître dans le parc, loin des autres. Marcher, lire, simplement penser et débrancher sa tête qui tournait trop et trop vite. Il rêvait même de plonger dans le lac noir, mais la vieille McGonagall l'avait interdit, comme tous les intelligents et compétents directeurs et directrices avant elle lui avait rétorqué sa mère un beau matin d'Avril.
Marcher lui permettait de relâcher une pression qu'il se mettait seul sur le dos. Chaque événement, chaque conversation, chaque fait était pour lui important et il en tirait un certain nombre d'informations émotionnelles qu'il avait ensuite à gérer. C'était une affaire de famille, il en faisait pas exception, et les premières années d'enfant unique lui avaient permis de mieux le gérer tout cela seul avec panache et parfois même arrogance. Restait quand même qu'une promenade matinale, c'était bien, et c'était bon pour toutes les pensées. Eileen, Ash, les petites, les ASPIC, bientôt, la Magicis Sacra. Tout autant d'éléments de sa vie qui comptaient mais qu'il ne maîtrisait nullement. Les arbres dépouillés et plongés dans la neige lui faisaient penser à lui. Dépouillé, et les pieds dans la neige, mais pleinement seul et entouré ce qu'il aime.
Les arbres ont ce pouvoir de vous relier au ciel et de vous faire vous rappeler que même dans les plus grandes craintes il existe toujours la possibilité d'atteindre le ciel et ses étoiles.

Un peu plus tard, et un peu plus loin, le jeune homme protégé par un manteau aviateur en cuir et d'une large écharpe en laine s'approcha d'un groupe de jeunes garçons. Encore trop loin pour distinguer quels étaient les abrutis qui avaient eu la même idée que lui, ou la meilleure d'aller emmerder la neige en ce matin de janvier, il se rapprocha de son pas sûr pour leur demander de partir le plus rapidement possible. Il voulait être seul, et il le serait.
Mais la tête qu'il vit sensiblement perdue fut rapidement reconnue par le Serpentard. Ses sourcils froncèrent et, les mains dans les poches de son manteau, il continua à avancer d'un pas calme. Les autres, de dos, ne le virent pas arriver.
Ash, lui, avait déjà compris.

« A partir de quel moment vous vous êtes sentis autorisés à toucher à mon petit frère? Les deux Gryffondors, des Troisièmes années, se retournèrent. Leurs visages étaient devenus aussi blancs que la neige. Froid, haut de son mètre quatre vingt-cinq, Léopold toisa les deux minuscules et insignifiantes taches qui se tenaient devant lui. Ne m'obligez surtout pas à répéter ma question.
— I'nous a envoyés chier quand on lui a dit que c'était débile de sortir par ce temps-là !
Evidemment qu'il vous a envoyés chier. Et il a été bien sympa de le faire et de prendre le temps de vous faire sentir à quel point vous étiez insignifiants. Maintenant, vous partez. Et vous ne lui adressez plus jamais la parole. Parce que ce qui devra arriver arrivera, et que je ferai en sorte que ça arrive. C'est clair?
— Ouais. »


Les deux partirent.
Léopold ne les lâcha pas de son regard bleu, froid et arrogant et les vit remonter vers le pont de bois et la tour de l'Horloge.
Il se retourna vers son petit frère, et lâcha un glacial « Je te l'ai déjà dit, Ash. Quand t'es dos au mur, casse ce putain de truc et choisis une des cent quarante-six solutions qui se présentent à toi pour que tu t'en sortes. » Ses mots étaient presque méprisants, toujours durs. Il attendit un temps, ses yeux bleus dans ceux du petit Poufsouffle. Il l'aimait, quand même. « Ca va, ils ne t'ont rien fait? »

2329 mots
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Ash Lloyd
Ash Lloyd
Préfet de Poufsouffle

Parchemins : 573
Âge : 15 ans • 23 mai 2002
Actuellement : 5ème année
Points : 0


Informations supplémentaires
SIGNE PARTICULIER:
RELATIONS:
SORTS & ARCANES:
GALLIONS EVENT: 16
FACECLAIM: Timothée Chalamet


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Ξ Sujet: Re: Le printemps renaît qui n'en a pas fini — PV A. Lloyd   Le printemps renaît qui n'en a pas fini — PV A. Lloyd EmptySam 17 Aoû - 0:02

Ash & Léopold

Ash pouvait rester des heures dans sa salle commune. Que ce soit à rester tranquille dans une position mi-assise mi allongée sur le canapé devant un feu rougeoyant qui réchauffait agréablement la pièce, à observer les plantes qui décoraient l’endroit, à disputer une partie d’échec sorcier avec l’un de ses camarades ou à échanger des cartes de Chocogrenouilles, ou encore à discuter avec Charlotte –qui se sentait toujours d’humeur plus bavarde entre gens distingués et agréables Poufsouffles- et Dominique –qui réussissait toujours à trouver une tirade dramatique adaptée à chaque moment de leur vie quotidienne ; il avait vite adopté la pièce et l’avait classé rapidement en tant que sa pièce préférée du château, sûrement à égalité avec les cuisines. Il se trouvait néanmoins souvent dehors que ce soit lorsqu’il devait les cours comment ça on est dans une école de sorcellerie et pas un lieu de vacances ? pour se nourrir bien qu’il gardait des friandises sous son lit pour ses collations il s’agirait tout de même de ne pas trop sortir souvent ou voir ses amis qui, malheureusement, n’appartenaient pas à la même maison honte à vous ceux qui ne portent pas les mêmes couleurs que les loyaux jaunes et noirs. Ash savait bien que sa maison la meilleure des quatre soyons honnête portait avec fierté la valeur de la tolérance, il doutait quand même que deux Serdaigles et deux Gryffondors soient bien vus entre ses murs. C’est donc dans l’objectif de retrouver ses amis qu’Ash était sorti de sa tanière ce matin-là. Et aussi pour déguster un bon petit-déjeuner. Ne jamais sous-estimer l’appétit d’Ash.

Le week-end, le petit garçon sortait encore moins. Inconsciemment ou pas, sa salle commune était aussi devenu son refuge, l’endroit où personne ne semblait se préoccuper de ses maladresses ils sont habitués depuis le temps avec Tempérance Biel et où il ne sentait pas le regard de braise de Léopold ou des jumelles ou des trois se poser sur son dos. La surprotection constante de ses aînés pesait toujours autant à Ash. Avec un peu de recul, il se rendait compte à quel point il s’était senti libre lorsqu’il s’était retrouvé seul à Cardiff et que ses sœurs et son frère étaient à Poudlard. Bien sûr, Ash était ravi d’étudier à l’école de sorcellerie. Mais si ses aînés pouvaient le laisser en paix, il profiterait mieux de sa vie au château. En plus, après l’excursion de la Brigade Anti-Menace à Ilvermorny à laquelle il avait participé, les jumelles lui semblait encore plus attentives qu’avant. Ce qu’il n’aurait jamais cru possible avant.

Pour une fois, Ash avait laissé tomber ses sempiternelles robes de sorcier. S’il préférait se vêtir ainsi le reste de l’année, il avait souvent trop froid avec l’hiver, surtout au niveau des jambes. Le mois de décembre avait déjà été glacial et janvier ne semblait pas en reste pour le moment. Il enfila donc un gros pull en laine bordeaux sur un tee-shirt à manches longues blanches et un pantalon à toile ainsi que des bottes. Ash mettait rarement des jeans. Il trouvait que cela ne lui allait pas, que cela soulignait ses jambes maigres et sa silhouette fine. Au moins habillé de cette manière ne risquait-il pas de recevoir des commentaires sur sa tenue. On le prenait pour un sorcier traditionnel, adepte de la pureté du sang, juste parce qu’il était l’un des rares élèves du château à ne porter que quelquefois des habits moldus et qu’il s’était pointé au bal de Noël en robe de sorcier. Des idiots. Ash avait été réparti dans une maison à son image : patiente, tolérante, ne supportant pas l’injustice. Certains blaireaux avaient des préjugés, évidemment, mais il n’avait pas entendu une seule critique à son égard en plus d’un an. Chez les autres en revanche…Le garçon agissait comme s’il s’en fichait mais en réalité, les commentaires l’atteignaient et le blessaient profondément, faisant saigner à vif les plaies de son enfance pas tout-à-fait cicatrisées. Il avait pensé se réinventer à Poudlard. Il avait pensé pouvoir dépasser sa maladresse. Il avait pensé laisser derrière lui les moqueries. Mais s’il possédait désormais un style impeccable, il restait une vraie catastrophe qui tenait avec peine sur ses deux pieds certains jours. Il collectionnait les erreurs en Botanique et en Potions et se collait lui-même la honte. Sa carrure chétive et son jeune âge en faisait une cible privilégiée pour des enfants mal intentionnés en manque de victimes.

Il avait fallu qu’après son copieux petit-déjeuner, composé d’un porridge, d’une omelette avec du cheddar, du bacon, des haricots rouges et des galettes de pommes de terre, Ash se rende à l’extérieur du château. Qu’est-ce qui lui avait pris encore ? Il régnait un froid glacial dans le parc, les arbres s’étaient couvert de givre, et il avait beau apprécier de temps en temps une certaine quiétude ainsi que d’être seul, il craignait souvent trop de mourir congelé dans la neige parce qu’il n’avait pas réussi à retrouver le chemin du château de l’école. Ash s’était dit qu’une balade digestive après tout ce qu’il avait ingurgité ne lui ferait pas de mal. Et comme il avait la tête dans la lune, il ne s’était pas rendu compte qu’il s’était à ce point éloigné. Ash observait les environs, tentant de se repérer dans le gigantesque parc, lorsqu’il entendit des voix bien trop familières à son goût. « Bah alors bouffon, tu sors seul par ce froid ? C’est pas très malin. » Ash chercha instinctivement sa baguette mais ne la trouva pas. Merde, jura-t-il dans sa barbe. Voilà pourquoi il n’aimait pas les pantalons moldus, il avait toujours peur de prendre sa baguette et qu’elle ne se casse dans sa poche. Désormais, il se trouvait complètement désarmé devant ses bourreaux habituels : Steve Doyle et Kevin Madger les Gregory et Crabbe de leur génération, deux Gryffondors de Troisième Année qui n’avaient rien de mieux à faire de leur vie que de l’emmerder. « Et vous alors, vous êtes bien dehors. Retournez-vous les geler ailleurs et fichez moi la paix ! » s’exclama-t-il. Mais Ash se sentait ridicule. Il faisait une tête de moins que les deux cons, n’avait rien pour se défendre, était complètement isolé et surtout, possédait encore une voix aiguë de bébé qui n’effrayait personne.  

Les deux rouges et or allaient probablement lui rétorquer quelque chose. Ou lui envoyer un sort qu’il ne pourrait repousser, manque de baguette oblige. Ou lui éclater la face contre terre, en plein dans la neige. Ou les trois en même temps. Mais ils n’en eurent pas le temps. Une autre voix familière, froide, menaçante et arrogante, retentit derrière eux. Ash avait aperçu son frère de loin et pour une fois, fut bien soulagé qu’il dispose d’un instinct de protection suffisant pour venir à sa rescousse. Même s’il se détestait pour avoir autant besoin de Léopold à ce moment-là. Le Serpentard fit fuir les deux garçons et Ash leva la tête pour observer le visage de son grand frère, sceptique. Il ne croyait pas que les deux abandonneraient aussi rapidement une de leurs victimes favorites. Léopold ne pouvait pas être partout. Ne pouvait voir ce qu’il se déroulait dans tout le château.

Les mots durs de Léo lui infligèrent une nouvelle blessure, encore une. Il avait beau avoir l’habitude à force, il sentait toujours qu’il décevait son frère et c’était difficile à vivre alors qu’Ash l’admirait tellement. « Facile à dire lorsqu’on mesure un mètre quatre-vingt-cinq et qu’on est impressionnant » maugréa-t-il pour seule réponse. Ash n’avait pas besoin d’une leçon de morale. Il pouvait se l’infliger lui-même. Mais il y aurait droit quand même, il le savait. « Ça va, t’es arrivé à temps. Merci d’ailleurs » admit-il avant de lâcher d’un ton mordant : « T’aurais quand même pu éviter ton discours de grand frère surprotecteur. Maintenant, on va pas arrêter de dire que le petit et fragile Ash Lloyd a besoin de son frérot pour se défendre. » Alors certes, il était bien plus petit que Léopold –pour le moment, il ne désespérait pas de grandir par la suite, il n’était pas en sixième année et ne savait pas lancer des sorts super balèzes, il n’était pas populaire et il n’avait pas des dizaines de filles qui lui courraient après, mais il était intelligent et débrouillard malgré son agilité insuffisante. Il aurait aimé que Léo abandonne ses airs de dur une fois de temps en temps pour un ton et des paroles plus douces. Mais ce jour n’arriverait pas avant un moment, il supposait, surtout pas après que son frère ne l’ait vu dans une telle situation de pseudo détresse.  

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