Tempérance avait commis une terrible erreur. Après cinq années et demie passées à Poudlard, elle s'était crue sauve. Pire, immunisée. Comme si être en sixième année la prévenait de tout risque, la protégeait contre vents et marées. Elle s'était crue invincible. La réalité était toute autre : elle était tout autant sujette aux foudres d'Argus Rusard qu'elle l'avait été à onze ans, debout les larmes aux yeux sur les escaliers mouvants, à le supplier de ne pas lui mettre de retenue tout en lui jurant que non, il ne s'agissait pas d'une tentative d'assassinat prémédité, elle n'avait pas fait exprès de lui rentrer dedans ou de menacer son équilibre précaire au bord de la plateforme mouvante.
Les faits s'étaient déroulés ainsi. Elle s'était portée volontaire pour s'occuper de l'un des Niffleurs qu'ils étudiaient en cours de Soin aux Créatures Magiques - option qu'elle avait décidé de garder à l'issue de ses BUSEs. Elle s'était toujours bien entendue avec le garde-chasse de l'école. Il était gentil, et ses cours intéressants - bien que parfois vaguement dangereux. Hagrid avait une course rapide à faire dans la Forêt Interdite nourrir une araignée géante, donner le lait à un géant, couver un œuf de dragon et elle avait une heure de libre avant son prochain cours. Sur le papier, ça paraissait amusant. Un moyen de prolonger un peu le cours, et d'étudier plus longtemps la petite créature magique qui l'observait avec ses grands yeux noirs. Première erreur. Une fois Hagrid le dos tourné, le Niffleur s'était carapaté en moins de temps qu'il n'en faut pour dire Quidditch, droit en direction du château. Tempérance s'était lancée à sa poursuite avec des gestes de coureuse de fond, laissant sa baguette bien en évidence derrière elle.
Arrivée essoufflée dans le couloir du rez-de-chaussée, elle s'était aperçue avec horreur que la petite créature avait forcé la porte du bureau de nul autre qu'Argus Rusard, concierge tristement célèbre de l'école et ennemi juré de la jeune Poufsouffle. "Oh non non non non"... Elle s'était tout juste précipitée pour attraper le Niffleur par les pattes, lorsqu'un "Tiens, tiens, tiens" familier avait résonné à ses oreilles, la faisant frémir d'effroi. Se retournant très lentement, le Niffleur dans une main, sa dignité - lui semblait-il - dans l'autre, elle n'avait même pas cherché à expliquer la situation. A quoi bon ? Derrière la fureur d'avoir surpris un élève en pleine effraction de son bureau, elle voyait le sadisme briller dans ses yeux. C'était inexplicable, inexcusable. Hagrid l'aurait comprise. Il aurait su que les catastrophes la suivaient comme la peste, qu'elle était une étourdie reconnue pour son art. Le professeur Bones, ou le professeur Flitwick lui auraient adressé un regard éreinté mais compréhensif. Mais non, il avait fallu que ça soit le bureau de Rusard.
Le reste de la journée était passé dans un brouillard épais. Après avoir relaté les détails de sa situation à un Teddy et une Jo' hilares - merci les copains -, Tempérance s'était préparée pour la potence - au vu du regard de Rusard, il lui préparait la Mona Lisa des retenues -, prenant d'abord la route de la Grande Salle pour dîner. Au rendez-vous, pas grand-monde, si ce n'est Derek, qu'elle aperçut mais à qui elle se contenta d'adresser un signe de tête de loin. Elle n'avait pas la force de réexpliquer sa tragédie, pas maintenant, et pas à Derek. Si son opinion du Serpentard s'améliorait nettement avec les années, elle le connaissait assez pour savoir que sa pathétique course poursuite fast and furious ne susciterait nullement sa clémence.
Son dîner difficilement avalé - elle ne cessait de visualiser la tête de Rusard dans son esprit, un large sourire éclairant son visage et laissant apercevoir ses dents jaunies -, elle se tourna et se trouva quasi nez à nez avec un petit Poufsouffle lui tendant une enveloppe non identifiée. Elle avait rendez-vous dans les cachots. Décidément, cette soirée ne faisait qu'aller de mal en pis. Vérifiant qu'elle avait bien sa baguette dans la poche de son uniforme, elle soupira avant de traîner les pieds jusqu'au repère du professeur Gibson. Contre toute attente, c'était l'assistant de Défense Contre les Forces du Mal, Stevens, qui l'attendait, debout à côté de deux grands tonneaux. Elle ouvrit la bouche pour s'exprimer puis la referma, décontenancée. Pour ajouter un peu plus d'étrangeté à cette scène, des bruits de pas derrière elle lui firent tourner la tête, et poser les yeux sur la silhouette de Derek Bradford. « Qu'est-ce qui se passe ? » demanda-t-elle d'une petite voix incertaine, ramenant les yeux vers la seule figure d'autorité présente dans la pièce donc Derek. Est-ce que sa retenue était annulée ? Est-ce que Derek était devenu le nouveau concierge de l'école ? Et que contenaient ces tonneaux dont semblaient se dégager des odeurs vaguement nauséabondes ? Tempérance avait un horrible pressentiment.
Depuis un certain temps, Derek avait eu tendance à faire profil bas au sein de l'école et éviter de s'attirer des ennuis. Plusieurs raisons étaient à l'origine de ce changement d'attitude : sa nomination au poste de capitaine de l'équipe de Quidditch de sa maison, sa relation avec la préfète-en-chef ainsi que son groupe d'amis grandissant au sein du château. Tous ces évènements combinés faisaient qu'il n'était pas spécialement friand à l'idée de faire perdre des points à Serpentard, maintenant qu'il s'y sentait comme chez les Thunderbird lorsqu'il était à Ilvermorny. Dès lors, ses allées et venues en salle de retenues s'étaient largement dissipées et Bradford était maintenant un nom oublié dans le registre des mauvais élèves, registre supposément tenu par Argus Rusard, alias le concierge un peu déjanté mais que tout le monde adore qui ne semblait jamais vouloir quitter Poudlard.
Seulement, il y avait des soirs comme ça, où le dortoir des septième année chez les vipères ressemblait à Projet X. Les camarades de dortoir de Derek avaient voulu faire une petite fête pour célébrer le retour à l'école après les vacances de Noël. Ils avaient alors réquisitionné le plus de Serpentard (en majorité de sexe féminin) qu'ils pouvaient dans la Salle Commune et avaient décidé que leur petite sauterie aurait lieu dans leur dortoir. À la base, l'Américain n'y voyait pas d'inconvénients, lui-même plutôt content de revenir à Poudlard. Il s'était donc joint à la réunion des vert et argent, avait siroté une bièraubeurre subtilement introduite dans le château et rigolé des blagues de Ben, le clown de sa bande d'amis chez les serpents. Seulement, Derek avait des obligations : depuis qu'il s'était lancé dans le long et pénible processus de transformation en Animagus avec son meilleur ami Julian, il y avait des tâches auxquelles il ne pouvait pas échapper. Ainsi, alors qu'il regardait sa table de chevêt pendant un moment de calme furtif, le jeune Bradford remarqua avec effroi l'heure tardive que son radio-réveil magique affichait, heure tardive qui rimait avec la disparition imminente du soleil. Le garçon maintenait depuis plusieurs mois un agenda recensant les heures de lever et de coucher de l'astre qui illuminait la Terre. Soudain pris de panique, il se leva en trombe et pensa d'abord à utiliser les toilettes histoire de pouvoir prononcer sa formule magique dans une tranquillité suffisante. Cependant, la salle de bains était occupée par Katie, blondinette réputée pour avoir la plus petite vessie du Royaume-Uni. Derek grogna et tambourina à la porte. Pas de réponse. Il n'avait clairement pas le temps de continuer à défoncer la porte avec ses mains et la déverrouiller à l'aide de sa baguette serait forcément mal vu. Une fille avait droit à son intimité après tout.
Ni une, ni deux, le capitaine sortit du dortoir, dévala les escaliers et quitta la salle commune des Serpentard en moins de quinze secondes. Il parcourut les cachots en tapant un sprint digne d'un coureur olympique et arriva dans le Hall d'entrée. De là, il put effectivement apercevoir, par la fenêtre, que le soleil menaçait dangereusement de se planquer derrière les montagnes. Le septième année visualisa le placard à balais le plus proche et s'y enferma afin de réaliser sa routine magique dans les temps. Une fois qu'il eut repris son souffle, il prononça l'incantation en tapotant sa baguette magique contre sa poitrine. Maintenant rassuré, il entreprit de sortir de cette pièce obscure qui sentait affreusement le cadavre de cafard. Désormais capable de respirer, il décida de retourner dans l'antre des vipères avant de tomber sur Peeves ou quelqu'un capable de le retarder. Le couvre-feu n'allait pas tarder à être déclaré. Bien sûr, Murphy avait encore décidé de frapper et ce qui devait arriver arriva : l'esprit frappeur avait en effet choisi le meilleur moment pour venir enturlupiner pour rester poli Derek. Le fantôme avait visiblement fait le plein de nouveaux gadgets pour bloquer le passage du malheureux élève qui croiserait sa route, entre autres des Feuxfous Fuseboum et autres Bombabouses bien puantes. « N'y pense même pas... » siffla l'Américain en lisant la malice dans les yeux de son adversaire. Hélas, il était déjà trop tard : Peeves avait choisi sa cible et tel un cognard, il était déterminé à ne plus la lâcher. Le jeune homme aurait pu balancer tout un tas de sorts à son assaillant mais il savait comment tout cela allait finir s'il daignait sortir sa baguette : collé jusqu'à la fin du mois pour usage de la magie en dehors des cours et gnagnagna…
Sa seule option fut de fuir à contresens. Après une deuxième course effrénée dans les couloirs et escaliers du château, non sans diverses séquelles de type grosse tâches sur les vêtements, Derek avait réussi à semer le fauteur de troubles. Seulement, à son grand désarroi, le couvre-feu était maintenant déclaré et le vert et argent devrait maintenant redoubler de prudence Faraday pour rejoindre ses quartiers. Recouvert de saleté et de sueur, il tenta de finir sa soirée sans encombres. Évidemment, Murphy n'en avait pas fini avec lui et au moment-même où le garçon traversa le couloir des cachots dans lequel on pouvait observer le plus gros des dégâts causés par Peeves, un professeur décida de pointer son nez et on devine très facilement la fin de l'histoire. Derek est accusé, non seulement de déranger le château avec des objets de farces et attrapes mais aussi de sortir après le couvre-feu. Le combo gagnant, finalement. S'en suit une longue série de protestations de la part de l'Américain face à un enseignant dépourvu de compassion, des points en moins pour Serpentard et une chouette retenue qui aura elle aussi lieu dans les cachots. C'était Noël en retard et Carnaval en avance, génial !
Le jour de ladite retenue, Derek tirait forcément la tête : l'injustice s'était abattue sur lui, alors qu'il ne lui restait qu'une demi-année au sein de l'école de sorcellerie britannique. Il avait tout de même planté un bisou sur les lèvres de Candys dans la Salle Commune avant de sortir pour faire face aux vicissitudes de sa vie. Au rendez-vous, on ne retrouvait que Tempérance et le professeur Stevens. Étonnant, est-ce que ces deux élèves d'une gentillesse innée kofkof étaient les seuls qui méritaient des heures de colle dans les sombres cachots ? C'était apparemment le cas. Le septième année salua M. Stevens ainsi que la Poufsouffle lorsqu'il entra dans la pièce qui ne lui augurait rien de bon : on pouvait effectivement apercevoir deux tonneaux posés sur le sol et vu l'odeur qu'ils dégageaient, les étudiants n'allaient certainement pas se faire un festin. L'assistant de DCFM prit alors la parole. « Bonsoir à vous deux. Écoutez, je n'ai aucun plaisir à être ici mais c'est moi qui doit m'y coller coller… les heures de colle, vous l'avez ? » Avant que Derek n'ait le temps de détailler toute l'injustice à laquelle il avait fait face, l'enseignant leva la main et reprit : « Pas la peine de vous plaindre de cette retenue auprès de moi, je n'y suis pour rien. Si mes collègues vous ont collé, c'est que ça a dû être mérité, je ne remettrai pas leur parole en cause. Maintenant, je vais vous demander de me remettre votre baguette magique dont vous n'aurez pas besoin pour cet exercice. » Non sans rechigner, le jeune Bradford s'exécuta et tendit sa baguette au professeur Stevens. « Bien, je vais vous laisser à votre tâche, qui consiste en l'éviscération de ces crapauds cornus sans l'aide de la magie. » continua-t-il, tout en ouvrant les deux tonneaux pour en dévoiler leur contenu. Enfer et damnation. Les deux élèves étaient maintenant condamnés à passer une merveilleuse soirée en compagnie de cadavres d'animaux magiques particulièrement repoussants. À côté de chaque tonneau, on trouvait de grands récipients vides. « Au plus vite c'est fait, au plus vite vous pourrez partir. » conclut l'assistant, en allant s'asseoir derrière son bureau pour pouvoir faire des swipe right sur son Tinder pour sorciers en mal d'amour. Derek poussa un soupir bien audible. Pas tout à fait sûr de ce qu'il avait à faire, il s'approcha de Tempérance et lui demanda à voix basse « Dis, ça veut dire quoi "éviscération" ? ». Derek Bradford, ou la science infuse.
Dernière édition par Derek Bradford le Mer 18 Sep - 20:18, édité 1 fois
Tempérance Biel
Parchemins : 823Âge : 19 ans { 24/02/1998 } Actuellement : Assistante de Sortilèges Points : 0
Tempérance passait une année passablement compliquée. D'abord, il y avait eu le silence radio imposé par Erin, qui n'avait trouvé son issue que lors d'un bal de Noël fort dramatique #BalDeL'Apocalypse. Puis, il y avait eu le retour à l'école, la restauration de son amitié avec Erin mais qui lui apparaissait désormais comme fragilisée. Tout ça sans même parler du fait que Noé semblait à son tour décidé à l'éviter. Elle ne voulait pas se croire plus importante qu'elle ne l'était et s'inventer un sujet là où il n'y en avait pas. Peut-être se faisait-elle des idées, mais toujours était-il que pendant un temps, elle avait été proche du Serpentard, et qu'à présent c'était à peine s'il lui adressait un mot. Ou bien était-il simplement trop occupé par ses histoires amoureuses évoquées par la Plume Empoisonnée - Tempérance n'aimait pas être une commère, mais elle suivait les ragots : c'était plus fort que le roquefort qu'elle. Pour venir couronner cette panoplie de problèmes relationnels - qui lui étaient tout à fait inédits et qu'elle peinait à gérer -, il avait fallu que dès son retour de vacances, elle se coltine cette retenue, infligée par nul autre que Rusard. Comme quoi, un bonheur n'arrive jamais seul.
Posant les yeux sur Matt Stevens, la blonde ne comprit pas immédiatement dans quel pétrin elle s'était retrouvée. Il fallut l'arrivée de Derek pour que l'assistant de Défense Contre les Forces du Mal prenne finalement la parole, et résignée à son sort, Tempérance n'essaya même pas de contester sa situation. Foutue pour foutue, autant en finir. Elle eut néanmoins du mal à cacher sa moue scandalisée quand il demanda aux deux élèves de lui remettre leur baguette magique. Elle avait secrètement espéré qu'à l'inverse de Rusard, Stevens serait plus clément et leur confierait une tache pas trop ingrate. Elle semblait s'être royalement plantée.
Coulant un regard curieux vers Derek, elle se demanda ce que le meilleur ami de Julian venait faire là visite nocturne des cachots ? Cours d'aérobique clandestin ? Dans le fond, Derek n'était pas connu pour sa discrétion ou son amour du règlement, mais elle ne s'était pas pour autant attendue à sa présence. Il n'était pas l'un de ces abonnés aux retenues, réchauffant les sièges chaque soir et plus familiers du visage de Rusard que sa propre mère. La phrase suivante énoncée par Stevens lui fit pourtant perdre le fil de ses hypothèses - escapade après le couvre-feu ? Mais Candys n'aurait-elle pas pu le dédouaner ? Philtre d'amour envoyé à Julian par hibou ? ne mens pas Bradford, on sait de qui tu es vraiment amoureux - alors que le mot 'éviscération' venait se faire une place douillette dans son cerveau. « Pardon ? »lâcha-t-elle d'une petite voix choquée, s'attendant à ce que Derek remue ciel et terre pour les tirer de ce pétrin. Mais le capitaine de Serpentard demeurait silencieux, tandis qu'une odeur nauséabonde leur provenait des tonneaux et que Stevens allait s'installer gaiement derrière le bureau sadique. Oh non non non.
Se refusant à s'approcher des tonneaux, Tempérance tachait avec vaillance de se préparer mentalement à ce qui l'attendait. Elle fut interrompue dans son combat mental - "c'est dégueulasse, jamais de la vie je fais ça. Je préfère mourir vous m'entendez ? Mourir ! - par la voix de Derek. Elle se tourna lentement vers son aîné. Voilà qui expliquait son silence latent. Elle soupira avec fatalisme, trop désespérée pour reprocher à Derek son manque de vocabulaire. « L'éviscération, c'est quand tu enlèves les viscères de quelque chose. En l'occurrence, ça veut dire découper ces crapauds morts, mettre les doigts dans leur carcasse gluante, et sortir leurs organes pour les mettre dans des bocaux, je suppose. » répondit-elle d'une voix blanche, vaguement prête à défaillir. « Chouette, hein ? » parvînt-elle à ajouter, sans que son sourire n'atteigne tout à fait ses yeux. Il était loin, le sourire rayonnant synonyme de joie de vivre. Il ne lui restait qu'un seul espoir : que Derek refuse catégoriquement de s'adonner à cette pratique, et qu'elle puisse le suivre dans son sillage "ah bah si Derek ne le fait pas, moi non plus ! Question d'égalité, tout ça tout ça, en plus c'est un boulot pour deux c'est évident. Une qui éviscère, l'autre qui s'évanouit, au moins."
Contrairement à Joaquín Kostas, Derek n'était pas spécialement content d'écoper d'une retenue, encore plus quand cela était injustifié. Sérieusement, quel directeur avait eu l'idée de laisser errer dans son château des esprits frappeurs ? Qu'il y ait des fantômes qui traversent le corps des étudiants de temps à autre, à la limite, était encore marrant, mais avoir peur de se promener seul dans les couloirs à Poudlard parce qu'on pouvait croiser un esprit frappeur débilos ne devrait pas arriver. Avec toute la magie existante, il devait bien y avoir un moyen d'éliminer cette vermine. Oui, l'Américain avait en ce moment des envies sanguinaires, des envies de torturer Peeves à coup d'endoloris. En tant que capitaine qui se faisait toujours battre par Poufsouffle il avait d'autres exigences plus importantes que de faire le travail d'un concierge. De plus, après cet incident, le jeune homme en était venu à regretter les moments où il logeait dans une chambre rien que pour lui ; partager un dortoir avec plusieurs adolescents en pleine puberté était synonyme de désordre et surtout, de zéro moment d'intimité. Cependant, Derek était déterminé, et quand il se lançait dans un challenge, il le faisait à fond. Pas question de reculer alors que la fin de se phase de transformation en Animagus était proche.
Comme le sort mais pas ceux enseignés par Flitwick lol s'était encore abattu sur lui - la première fois étant lors de ses premiers jours au sein du château écossais - le septième année se retrouvait à nouveau en retenue, en compagnie de la copine de son meilleur ami, Tempérance. Alors que le professeur Stevens dévoilait aux deux délinquants étudiants le sort qui leur était réservé, on put lire sur leur visage un certain rechignage quant à l'abandon de leur baguette magique. Derek aurait bien voulu protesté une nouvelle fois mais il sentait que le karma était contre lui jusqu'au bout et qu'il ne pourrait qu'empirer son cas, déjà catastrophique : sérieusement, il avait un match contre Serdaigle à préparer ! L'assistant de Défense Contre les Forces du Mal ne pointait pas souvent le bout de son nez pendant les cours mais il semblait que ce n'était pas plus mal comme ça, vu le manque de compassion qu'il laissait paraitre face à Tempérance et Derek. Jusqu'alors, l'Américain n'avait pas eu de mauvaise opinion sur lui mais cela venait de changer à présent : l'ex-Thunderbird aurait même préféré copier des lignes plutôt que de passer sa soirée en tête-à-tête avec des crapauds puants !
L'assistant - désormais installé confortablement derrière son bureau - avait laissé les deux élèves se débrouiller face à leur supplice. Néanmoins, son énonciation du déroulement de la retenue n'avait pas vraiment eu l'impact espéré sur Derek. Bête comme il est et n'ayant pas un vocabulaire très affuté, il n'avait pas compris ce qu'ils avaient à faire : ainsi dût-il demander une explication à Tempérance, qui, à défaut d'être très maladroite, semblait en avoir un peu plus que lui dans le ciboulot. Au fur et à mesure de son explication, le jeune Bradford ouvrit grand les yeux et sa bouche afficha un air de pur dégoût. Effaré, aïe Monsieur Stevens, merci pour le tacle dans le dos Derek ne put contenir ses protestations. « Hein ?! Mais c'est n'importe quoi ! » Le ton de sa voix un rien trop élevé, on put entendre M. Stevens s'éclaircir la gorge un peu plus loin en guise d'avertissement. Le vert et argent leva les yeux au ciel avant de continuer à montrer son outrance face à cette tâche ingrate, d'une voix plus posée. « On est censé jouer les vétérinaires avec des grenouilles dégueulasses ? » Derek détestait se salir. Il était toujours soigné et prenait soin de son apparence, ainsi, la simple idée de tripoter des crapauds gluants lui donnait envie de vomir. Il se rapprocha alors un peu plus de la Poufsouffle « T'inquiète Julian, je fais de la protection rapprochée kofkof » et reprit à voix basse. « Il est hors de question que je touche à ces animaux tout gluants. Il faut qu'on trouve un moyen d'éviter cette retenue de merde, et vite. Peut-être que tu pourrais simuler un malaise et comme ça Stevens serait obligé de t'emmener à l'infirmerie ? » proposa-t-il avec un sourire à moitié amusé, presque convaincu que son plan pouvait fonctionner. Il ne cherchait même pas à savoir pourquoi la blondinette avait été collée, il voulait juste se sortir de cette misérable situation. Il fallait donc improviser, pas le choix. Et, entre les deux étudiants collés, la plus propice à finir à l'infirmerie était certainement Tempérance. On ne sait jamais, sur un malentendu, sa ruse pouvait marcher…
Tempérance Biel
Parchemins : 823Âge : 19 ans { 24/02/1998 } Actuellement : Assistante de Sortilèges Points : 0
Depuis que Stevens avait révélé l'étendue de sa perversion - viendrait-il supplanter la place pendant si longtemps tenue par Argus Rusard dans le cœur de Tempérance ? L'avenir le révélerait bientôt, bien que pour la défense de Stevens, il n'ait encore jamais menacé de la pousser par-dessus des escaliers mouvants, lui Poudlard, l'école de tous les dangers. - Tempérance pâlissait de seconde en seconde. Et pourtant, comment accepter la punition que l'assistant de Défense Contre les Forces du Mal leur avait réservé ? Le cœur au bord des lèvres depuis qu'elle avait entendu le mot 'éviscérer', Tempérance essayait vainement de se convaincre elle-même de faire a minima un pas supplémentaire en direction des tonneaux. Mais il n'y avait rien à y faire : ses pieds étaient bel et bien plantés dans le sol, et sa voix intérieure était bloquée dans un "nonononononononononononon" entêté et entêtant : musique maestro ! et sans fin. Elle avait atteint un tel stade de désarroi qu'elle en avait presque oublié la présence de Derek, et le fait que celui-ci se montrait étrangement silencieux - contrairement à ses habitudes.
Et là, la révélation, qui eût été comique si leur situation générale n'avait pas été aussi critique. Derek n'avait pas compris. Tempérance ne fut pas déçue de la réaction de l'américain, et sentit poindre un léger espoir, celui que le meilleur ami de Julian refuse catégoriquement leur punition, et qu'elle puisse surfer sur une telle vague de rébellion pour échapper elle aussi à sa peine. Peine qui, au passage, était totalement injustifiée : c'était un malheureux concours de circonstances. Mais allez expliquer à Rusard que le Niffleur avait échappé à son contrôle, ou qu'elle n'avait absolument aucun intérêt à forcer la porte de son bureau - encore moins en plein milieu de la journée, alors qu'il traînait à dix mètres de là.
« Je ne comprends pas pourquoi ça serait à nous de faire ça. C'est barbare d'y aller à la main, comme ça. Et en plus ce n'était pas de ma faute. »se lamenta-t-elle à voix basse, animée à son tour par l'éclat de voix de Derek. Si jusque là, elle avait accepté son sort avec une résignation teintée de fatalisme, elle plaçait la limite au fait de devoir plonger les doigts dans des entrailles de crapauds. Déjà, c'était dégueu. En plus, par magie, ça irait super vite. Et enfin, elle n'avait pas mérité ça. Tempérance coula un regard calculateur en direction de son compagnon d'infortune. Est-ce qu'il ne pouvait pas contacter Candys discrètement pour qu'elle leur sauve la mise ? N'avait-elle pas ce genre de pouvoir ? L'Irlandaise aurait bien compté sur ses propres préfets, mais connaissant Lucas, pas sûr qu'il soit prêt à jouer les cadors face à Stevens, quant à Prudence, elle était pleine de bonne volonté, mais Tempérance craignait un peu que sa cadette n'aille trop loin sur la diversion on fait tout péter - au risque de finir en retenue à son tour. Elle s'apprêtait à émettre son idée à moitié formée à l'intention de Derek lorsque celui-ci se mit à échafauder son propre plan.
« Hmmmm, je suppose que je peux essayer... » Elle souffla bruyamment genre hippopotame asthmatique, et ferma les yeux. Simuler un malaise. OK. Rien de très sorcier. Si-mu-ler-un-ma-laise. Ma-laise. Elle rouvrit les yeux. Comment faisait-on ça ? Un cri de biche effarouchée ? Une main sur le front et une lamentation pour qu'on lui amène des sels ? Un soupir et elle se laissait tomber à terre, au risque de s'éclater le coccyx ou le crâne ? « Je ne sais pas mentir Derek, il va me griller en deux-deux. » lui dit-elle un peu paniquée, tandis que l'horloge tournait. « Tu ne peux pas le faire, toi ? Tu dis que tu te sens mal et je t'emmène à l'infirmerie ? Tu dis... que tu fais de l'hypoglycémie. Ou une allergie aux effluves de crapauds moisis. Ou... J'sais pas ? » proposa-t-elle avec l'énergie du désespoir, scrutant le visage de Derek de ses yeux bleus. Pour un peu, elle l'aurait fait ce malaise, mais tout ce qu'elle ressentait réellement, c'était une très vague nausée à l'idée de devoir toucher aux crapauds. « On pourrait refuser pour des raisons éthiques tu connais ce mot Derek ? mais j'ai peur qu'on nous colle encore plus de retenues... » Enfer et damnation.
Ξ Sujet: Re: Pur dégoût [ Derek ] Mer 6 Nov - 20:18
Si Derek avait encore été en possession de sa baguette magique, il aurait pu mettre au point une ribambelle de plans tordus pour échapper à cette situation : donner une raison à Stevens de suspendre la retenue en provoquant un dégât des eaux, provoquer une invasion de créatures terrifiantes en provenance directe de la Forêt Interdite ou dans le pire des cas, utiliser un sortilège d'Attraction sur son balai et se faire la malle. Cependant, après réflexion, aucune de ces idées n'avait l'air sans danger : dans le meilleur des cas, il se ferait renvoyer et après tant d'acharnement et de sueur pour se forger une place à Poudlard, cela n'en valait pas la peine. De plus, l'Américain avait désormais un rôle important : il devait mener son équipe à la victoire lol diriger une équipe de quidditch qui n'était pas toujours composée des joueurs les plus dociles. Sa place était au château, du moins pour les quelques mois qu'il lui restait.
Quoi qu'il en soit, l'assistant de Défense contre les Forces du Mal avait eu la bonne idée de leur confisquer leur baguette : les deux étudiants collés étaient voués à une mort terrible et douloureuse, mort à inscrire dans une encyclopédie recensant les périls les plus stupides : asphyxié par des effluves de cadavres de crapauds cornus. Non, Derek n'en faisait jamais des tonnes, encore moins quand cela concernait quelque chose d'aussi repoussant. Tempérance semblait être du même avis que le jeune homme. Il fallait être fou pour exécuter cette corvée sans rechigner. Très clairement, la présence des deux élèves n'était pas justifiée en ce lieu de retenue. Conscient de la réputation de la Poufsouffle qui était d'avoir deux mains gauches, le septième année ne put retenir un sourire et lui demanda « Qu'est-ce que t'as fait ? T'as fait tombé une étagère dans la bibliothèque et Pince t'a pincée chopée sur le fait ? ». À en croire les mésaventures de la jeune fille, ce pouvait être un scénario plausible.
Malgré les relations que le Serpentard s'était créé à Poudlard, il n'y avait personne qui pouvait lui venir en aide face à cette situation désastreuse. Candys avait bien évidemment été mise au courant, à coup de « C'est n'importe quoi ! » et de « Tout ça parce que je suis étranger ! ». En copine merveilleuse qu'elle était, elle avait tenté de calmer son chéri, ce qui n'était pas une mince affaire. Et son poste de préfète-en-chef ne lui permettait pas (encore) de lever des retenues, ce qui était bien dommage. De plus, seulement Julian était au courant de ce que tramait le capitaine des vipères. Le révéler, même à sa petite amie, lui ferait courir des risques. Du coup, il ne voyait pas comment il aurait pu argumenter sur le fait qu'il était en dehors de son dortoir à une heure si tardive. (« S'il vous plaît, levez ma retenue, j'étais simplement en train d'essayer de devenir un animagus de manière totalement illégale. ») ne semblait pas être la justification de l'année.
Un sentiment d'espoir traversa Derek lorsqu'il constata que Tempépé voulait bien essayer de faire une diversion. Il se prépara également à entrer dans le rôle d'un personnage paniqué à la vue d'un malaise - très bien imité, sans aucun doute. Cependant, ses espoirs partirent vite en fumée quand la blondinette abdiqua avant même d'avoir vraiment essayé. Elle suggéra alors d'inverser les rôles, ce qui fit lever un sourcil au vert et argent. Il n'avait jamais été un passionné de théâtre et ne voyait pas comment il pourrait improviser une crise. « Mmmh… Pomfresh a sûrement un registre avec toutes les allergies et disons que je suis pas l'élève le plus apprécié de l'école… Ca risque de pas marcher.» L'heure tournait, il fallait qu'ils trouvent une solution, et vite. « Sinooooon… On peut simuler une dispute ? Je pense que ce sera plus plausible. » Aux grands maux les grands remèdes ! Ils devaient néanmoins décider rapidement car Stevens se rendrait bientôt compte que l'éviscération des crapauds prenait un certain retard. « Je pense que Stevens n'est pas si facile à convaincre… Mais je préférerais n'importe quelle autre retenue que celle-là… Peut-être qu'on pourrait demander une autre corvée ? » Dans le doute, ils pourraient passer leur heures de colle d'une manière un peu moins dégoutante..
Tempérance Biel
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Ξ Sujet: Re: Pur dégoût [ Derek ] Sam 16 Nov - 15:21
Quelle catastrophe. Quelle erreur monumentale. Quel cataclysme d'ordre planétaire. D'accord. Peut-être qu'elle abusait légèrement avec ce dernier point, mais l'horreur demeurait, et le sentiment d'injustice, enflant en elle et la poussant à vouloir refuser haut et fort cette punition, elle qui avait horreur de s'opposer à l'autorité (et qui déambulait pourtant régulièrement dans les couloirs du château à la recherche de vases perdus aux propriétés révoltantes, ou de passages secrets vers des écoles situées sur d'autres continents : cherchez l'erreur). Ce n'était pas seulement qu'elle était innocente, accusée à tort, jugée sans procès et condamnée à la potence. Non, en plus, son châtiment était révoltant. Partagé avec Derek, dont elle redoutait parfois les grandes tirades en faveur des Etats-Unis et à l'encontre du Royaume-Uni, mais dont elle appréciait en cet instant le soutien. Il était le meilleur ami de Julian, et peut-être l'une des seules personnes dans son entourage qui serait en mesure de se révolter contre Stevens. Et pourtant, ce n'était pas gagné.
En proie à la colère du Juste, Tempérance laissa échapper que sa punition était injustifiée, et suscita automatiquement la curiosité de son compagnon d'infortune. Son sourire en disait long sur ce qu'il pensait d'elle et de sa réputation de maladroite pathologique. Elle sentit presque un dernier bout de sa dignité se fissurer et se fracasser sur le sol froid des cachots. La vie était un calvaire (oui, certes, pas tout le temps, et même, généralement, tout se passait plutôt bien et elle n'avait rien à y redire, mais en cet instant précis, elle le pensait très sincèrement et on ne pourrait pas lui dénier son désespoir, merci). Elle soupira, sentant ses joues rougir sensiblement. « Ha, ha. » Elle se garda bien de préciser qu'un tel événement s'était déjà produit par le passé, jugeant que ce que Derek ne savait pas ne le concernait pas bisous Dédé. « C'est une longue histoire. »marmonna-t-elle en revoyant la scène défiler dans sa tête. « T'as fait quoi toi d'abord ? T'as tagué "Poudlard pue" dans le bureau de la directrice ? » suggéra-t-elle avec un sarcasme qui lui était rare. Tempérance-la-reine-du-pacifisme ne cherchait jamais la confrontation - même si en l'occurrence, ça restait tout à fait bon enfant. Sans doute sa frustration envers sa situation qui débordait légèrement d'elle.
« J'ai laissé un des Niffleurs d'Hagrid s'échapper et il a forcé la porte du bureau de Rusard. »avoua-t-elle après un instant, son naturel amical reprenant le dessus et la poussant à dire la vérité puisqu'elle avait retourné la question à Derek. Ils étaient dans la même galère, elle pouvait bien lui expliquer ce qui l'avait amenée là. « Il croit que c'était un genre de coup monté. »ajouta-t-elle bien qu'elle jugea que plus d'explications n'était pas forcément nécessaires. Rusard était un paranoïaque avéré. Bien sûr qu'il n'avait pas voulu accepter qu'il s'agissait d'un malencontreux accident, d'une coïncidence fort malvenue. Noooon, il avait tout de suite cru à l'attentat, la machination, le plan diabolique de Tempérance pour pénétrer dans son bureau et voler les cachous qu'il planquait dans son tiroir. Horrible personnage.
Alors que Stevens commençait à s'impatienter de ne pas les voir s'atteler à la tâche, les deux élèves lancèrent un brainstorming destiné à les tirer de là. Si la première idée de Derek n'était pas mauvaise sur le principe (et consistait à feindre le malaise pour s'échapper), deux problèmes vinrent s'y opposer : Tempérance était très mauvaise comédienne, et Derek avait très mauvaise réputation. Coup dans l'eau, donc. Le Serpentard proposa une dispute, et Tempérance sentit une lumière s'allumer dans son esprit. « Oh, je sais ! »Elle prit une grande inspiration, se préparant à ce qui l'attendait, non sans appréhension. « Suis mon exemple. »chuchota-t-elle avant de scruter Stevens du regard. Profitant du moment où il semblait se concentrer sur ses papiers, elle prit de l'élan, et se jeta avec force contre l'un des deux tonneaux, qui vacilla, vacilla, et bascula en avant, répandant son contenu sur le sol des cachots. L'air horrifié qu'elle afficha alors n'était pas du cinéma : c'était tout simplement dégoûtant. Mais elle n'avait pas le temps d'avoir des haut-le-cœur (qu'elle sentait pourtant poindre). C'était maintenant que tout se jouait. Elle se tourna vers Derek. « Mais ça va pas la tête ? Pourquoi tu me pousses ?! Regarde ce que t'as fait ! » lança-t-elle d'une voix forte, faisant les gros yeux à son camarade. Limite, s'il la poussait réellement sur le deuxième tonneau, ils pourraient faire d'une pierre deux coups, même si elle n'était pas sûre de vouloir finir nageant dans du liquide visqueux de crapaud pour la cause. Bien sûr, Stevens pouvait nettoyer les dégâts d'un coup de baguette, mais voulait-il vraiment leur faire éviscérer de vieux crapauds écrasés sous le tonneau qui les avait contenus ? Dans le pire des cas, elle comptait sur sa réputation qui avait suscité tant d'hilarité chez Derek pour la sauver. Il était de notoriété commune qu'elle était trop maladroite pour son propre bien. Elle aurait aussi bien avoir pu trébucher et renverser le tonneau, qu'avoir été poussée dessus. Le résultat était le même : les crapauds s'étaient fait la malle.
Comme la plupart des élèves qui arrivaient en retenue et qui se connaissaient, les deux adolescents étaient curieux de savoir la raison pour laquelle l'autre avait été puni(e). Aussi, Tempérance ne sembla pas forcément bien prendre la blague de Derek par rapport à la maladresse légendaire de la Poufsouffle, d'où le rire sarcastique. Le Serpentard regretta aussi de s'être aventuré sur le sujet. La jeune fille était quand même la copine de son meilleur ami et une bonne amie de sa copine. Il fallait qu'ils s'entendent, au moins un minimum. Au final, peut-être que la sixième année avait vraiment été victime d'une supercherie et qu'elle n'avait pas pu échapper à son sort ? En tout cas, elle n'avait pas l'air de vouloir s'étendre sur le sujet et elle retourna la question à l'Américain ne put s'empêcher d'avoir un rire bref. Derek avait maintenant des attaches à Poudlard : Candys, tout d'abord, mais aussi le quidditch, et d'autres amis. De plus, depuis leur petite escapade à Ilvermorny, son estime pour son ancienne école avait largement baissée. Voir ses anciens camarades lobotomisés défoncer les étudiants de Poudlard ainsi l'avait travaillé pendant longtemps. Pour le moment, il voulait juste profiter de ses derniers mois au château. « Moi, un classique, j'ai croisé Peeves quand il était au top de sa forme. Le prof de Défense contre les Forces du Mal m'a chopé et comme je suis étranger, il a décidé de me coller. » répondit-il, exagérant à peine. « En dehors de cet esprit frappeur de merde et de McConnell, Poudlard est sympa en vrai. » ajouta-t-il, pour contredire les paroles de son interlocutrice.
Comme le jeune homme lui avait révélé la raison de sa présence en retenue, Tempérance décida de faire de même. Derek dut se retenir de rire. Les situations dans lesquelles se retrouvait la blondinette étaient souvent provocatrices de fou rires. Cependant, le vert et argent pouvait comprendre que la Poufsouffle en ait marre que le sort s'acharne sur elle, aussi choisit-il de faire preuve d'un immense self-control. « Oui, Rusard est un rien parano. Tu devrais revoir tes choix d'animaux de compagnie, les Niffleurs ne sont pas acceptés ici, je crois ! » plaisanta-t-il, histoire de détendre l'atmosphère. Au final, les deux étudiants étaient complètement innocents dans l'histoire qui les avaient mené à ces heures de colle ! « Quoi qu'il en soit, on est tous les deux innocents et il est hors de question qu'on… euh, éviscaille, réitère ? - je trouve plus le mot mais tu m'as compris - ces crapauds dégueulasses. » Heureusement qu'il était bon en quidditch ce gaillard, parce que niveau cérébral, il y avait encore des efforts à faire…
Après avoir suggéré des propositions d'échappatoires, les deux étudiants collés semblèrent se mettre d'accord sur une idée. Tempérance mit alors son plan à exécution et après avoir avisé son partenaire de colle, se jeta sur l'un des deux tonneaux qui tomba par terre, augmentant encore l'odeur nauséabonde qui régnait dans les cachots. Derek ne réfléchit pas et du tac au tac, décida de rentrer dans le jeu. « Depuis que t'es avec Julian, il a complètement changé ! T'as pourri ma vie ! » cria-t-il, à l'aide de son plus beau jeu d'acteur. Ni une ni deux, il attrapa les mains de la blonde pour les poser sur son torse et fit mine à son tour d'être poussé en arrière, imitant son amie en renversant le chaudron putride qui alla rejoindre son compagnon d'infortune. « Qu'est ce que c'est qu'il se passe ?! » Alerté par le raffut, le professeur Stevens s'était levé de sa chaise et il débarqua en trombe sur l'endroit du crime, tandis que Derek tentait de retrouver son équilibre. « On se calme ! » dit-il, en agitant les mains vers le bas en signe de paix. « Mais c'est elle qui a commencé ! » protesta le Serpentard, histoire d'en rajouter une couche. Apparemment, l'assistant de DCFM ne s'était pas rendu compte de la supercherie. L'Américain sourit intérieurement. Reste à voir la sanction que leur réservait M. Stevens. « Bravo les gars, c'est dégoûtant. » attesta le professeur. Il se mit alors à réfléchir puis fixa les deux étudiants en louchant. « Vous avez le choix, soit vous me nettoyer ça sur le champ et vous finissez votre corvée, soit je vous colle pendant une semaine supplémentaire. » Derek interpréta ça comme une solution inespérée. Certes, il avait une équipe de quidditch à superviser mais comme elle était dernière dans le classement, ça valait plus la peine il préférait quand même passer une semaine à recopier des lignes plutôt que de toucher à ces immondes crapauds. Il coula un oeil en direction de Tempérance pour voir ce qu'elle en pensait, dans l'espoir de la convaincre (par télépathie ou on ne sait quelle sorcellerie) de choisir la deuxième option. En plus, Stevens était toujours en possession de leur baguette, donc le choix était vite fait...
Tempérance Biel
Parchemins : 823Âge : 19 ans { 24/02/1998 } Actuellement : Assistante de Sortilèges Points : 0
Tempérance était quelque peu confuse devant les explications que Derek vînt lui fournir afin d'expliquer sa présence en retenue. Essentiellement, ça ressemblait à : 1. Derek rencontre Peeves 2. Derek finit en retenue 3. Le professeur Stevens est xénophobe ? Connaissant l'esprit frappeur, et au vu de l'indignation de Derek, elle supposait qu'il s'était retrouvé accusé à tort d'un méfait que celui-ci avait accompli, ce qui le mettait donc dans le même bateau qu'elle. Accusés à tort de crimes qu'il n'avait pas commis. Un peu comme le Comte de Monte-Cristo mais en légèrement moins dramatique, et sans le besoin effréné de vengeance (du moins du côté de Tempérance, peut-être que Derek préparait un plan sur quinze ans, elle n'en savait rien). « Tu veux dire qu'il t'a accusé à tort ? » interrogea-t-elle histoire de clarifier la situation. Elle ne prédisait pas un avenir de grand romancier à Derek, ça, c'était sûr. Elle n'osait pas contredire sa déclaration grandiloquente concernant Stevens, de peur d'offenser le Serpentard. Elle ne savait pas à quel point il était susceptible on sait comment sont les Serpentards. Elle sourit à sa dernière remarque. « Contente si tu finis par t'y plaire. J'imagine que ce n'était pas une évidence, une fois que Julian est parti. » Etant donné que Derek était venu rejoindre Julian oh les amoureux, son départ aurait aisément pu signifier une haine renouvelée du Serpentard pour leur école.
L'Irlandaise raconta dignement sa propre mésaventure, reconnaissant dans le visage de Derek le même amusement maîtrisé qu'elle avait lu dans les yeux de Jo' et de Teddy - du moins, avant que ce dernier n'éclate franchement de rire. Elle fut reconnaissante au Serpentard de ne pas en faire autant. « Je suis maudite... » décréta-t-elle en adressant un mélange de sourire et de grimace à Derek, suite à sa blague sur les Niffleurs. « Éviscère. » corrigea-t-elle machinalement, lui faisant grâce de tout autre commentaire. Il n'avait pas ri à son histoire, elle pouvait se montrer tout aussi charitable. « Et je suis d'accord avec toi. » acquiesça-t-elle tout en réfléchissant très vite ça lui arrive.
Elle aboutit à un plan certes imparfait, mais qui pouvait fonctionner, et décida que dans le contexte actuel, ils ne trouveraient probablement pas mieux. Profitant de l'inattention de Stevens il regarde des vidéos de chats sur son portable, elle se jeta sur un tonneau et le renversa avec perte et fracas, consciente de jouer le tout pour le tout. Elle fut soulagée de voir que Derek suivait le mouvement sans broncher - et l'attaquait très, très rapidement concernant Julian t'aurais au moins pu faire semblant d'avoir à réfléchir Dédé. Elle haussa les sourcils, ignorant leur professeur : « Oui bah désolée si t'es amoureux de lui Bradford, il est avec moi et tes crises de jalousie deviennent fatigantes. » rétorqua-t-elle haut et fort, essayant d'émuler le ton le plus méprisant possible, s'inspirant de Joséphine lorsqu'elle était confrontée à Victoire. Cette dispute titanesque trouve enfin son utilité. De manière inattendue, Derek poussa le vice jusqu'à renverser le deuxième tonneau, et celui-ci se déversa à son tour, les éclaboussant de jus de crapaud visqueux au passage. Tempérance camoufla un haut-le-cœur alors que Stevens arrivait à leur hauteur.
« C'est - » Elle frissonna, dégoûtée. « Immonde. » déclara-t-elle en s'écartant du chantier dont ils étaient responsables. Le cœur de Tempérance battait encore très vite alors que Stevens rendait enfin son verdict. Et la réponse de l'assistant de Défense était un ultimatum. Derrière lui, Derek la regardait avec intensité, bien que visiblement incapable de lui transmettre des mots par la pensée. Muet comme une carpe, le Serpentard affichait un air de merlan frit qui ne l'aidait malheureusement pas des masses. Tempérance déglutit. Qu'est-ce qui leur garantissant qu'ils ne devraient pas éviscérer des crapauds pendant toute la semaine, même avec l'ultimatum de Stevens ? Perdue dans ses réflexions, elle sentit quelque chose couler du pan de sa robe et s'écraser mollement par terre. Un œil de crapaud. L'Irlandaise dut alors faire preuve de toute sa maîtrise d'elle-même pour ne pas vomir sur le sol déjà souillé des cachots. « La semaine. On va prendre la semaine de retenue. » dit-elle sans réfléchir, détournant précipitamment les yeux du sol. Tout plutôt que de passer une seconde de plus dans les cachots, entourée d'entrailles de crapauds morts. Elle espérait que c'était aussi la solution privilégiée par Derek, mais dans le fond, ça ne lui importait plus tant que ça : elle avait besoin de partir d'ici, immédiatement. Sinon, ce ne serait pas que les crapauds qu'ils auraient à nettoyer.
Derek n'avait pas été attrapé par le professeur Stevens, qui n'était qu'assistant, mais bien par le professeur principal de Défense Contre les Forces du Mal Stevens se plaisait sûrement trop à son poste tranquille pour tenter de monter en grade. Quoiqu'il en soit, l'Américain aimait bien se plaindre et expliquer sa mise en retenue à cause de ses origines. En réalité, qu'il soit étranger ou non, il ne se faisait pas forcément bien voir de tous les enseignants du château et du coup, ceux-ci avaient beaucoup moins de réticence à le coller quand ils le surprenaient dans des situations louches. Pourtant, depuis le début de l'année scolaire, il avait plutôt fait profil bas, prenant son poste de capitaine très à cœur ce qui n'aura servi à rien car Serpentard est dernier du classement. Cependant, pour le coup, le septième année était réellement innocent le soir où il s'était fait chopé -même si à côté de ça, il réalisait des activités totalement illégales. « Exact. » répondit-il, en acquiesçant. Il était certain d'avoir été victime d'un complot ! « Un peu comme toi. » Au final, les deux étudiants étaient dans la même panade. Difficile de vaquer tranquillement à ses occupations quand une tonne de professeurs, concierge ou autres préfets vous surveillaient ! Puis, Tempérance toucha un point sensible. L'absence de Julian se faisait évidemment ressentir, que ce soit pour sa copine ou pour son meilleur ami. « C'est sûr qu'il a laissé un vide. » Néanmoins, les deux Américains seraient bien vite réunis car Derek terminait bientôt sa scolarité.
Si Tempérance avait un deuxième prénom, le vert et argent n'aurait pas été étonné que ce soit quelque chose comme "maladresse" ou "malchance". Derek était content de ne pas avoir deux mains gauches et d'éviter en général les catastrophes, ce qui ne semblait pas être le cas de la Poufsouffle. Il se contenta de lui adresser un sourire réconfortant, espérant que la roue tournerait et que le sort arrêterait de s'acharner sur la blonde. Cette dernière fit preuve de gentillesse en ne se moquant pas du manque de vocabulaire de son interlocuteur et il lui en était reconnaissant. Il n'était pas forcément avide de savoirs, mais c'était toujours un nouveau mot d'appris. « Merci. » répondit-il simplement.
Au final, les deux élèves se mirent d'accord sur un plan pour échapper à ce cauchemar. Pour ajouter de la véracité à leurs actes, ils simulèrent une dispute. Derek fit une nouvelle fois preuve d'un grand self-control pour ne pas rire aux absurdités que Tempérance lui balançait et décida de jouer le jeu. « C'est toi qui es jalouse de notre relation ! » lâcha-t-il, à tout hasard, n'en pensant pas un mot. Il fallait que Stevens croit à une véritable discorde. Par miracle, l'assistant de Défense Contre les Forces du Mal n'y vit que du feu. L'Américain eut également un haut-le-cœur en voyant le résultat de leur mascarade et il n'avait plus qu'une seule envie, de quitter ce cachot au plus vite. Le Dieu Stevens apparut alors en leur imposant un ultimatum. La jeune fille fut la première à répondre et Derek se mit directement à acquiescer pour approuver sa décision. « Exactement, on va prendre la semaine. » répéta-t-il, tandis que le professeur les fusillait du regard. « Hors de ma vue maintenant, avant que je change d'avis. » intima-il sèchement, regrettant déjà un peu son manque d'expérience dans le métier. Il n'en fallut pas plus pour que Derek s'extirpe de cette mare de jus de crapauds dégueulasse et sorte de la salle de classe en compagnie de Tempépé tandis que Stevens effaçait l'"accident" d'un coup de baguette.
Une fois dehors, le Serpentard prit une grande inspiration et souffla bruyamment. Il avait été à deux doigts de vomir dans cette pièce. Il se tourna vers son amie en souriant et lui tendit la main pour qu'elle lui en tape cinq. « Bien joué, ton plan a fonctionné ! On l'a échappé belle. » déclara-t-il, content d'avoir évité l'enfer. Une fois qu'il eut reprit ses esprits, il fourra ses mains dans ses poches et demanda « Ca ira pour rentrer à ta salle commune ? Je peux faire un détour, si tu veux. » Sa proposition de la raccompagner n'était pas très explicite mais c'était comme ça avec lui, il fallait décoder ses phrases c'est l'anglais américain ça. En l'occurence, c'était un gros détour étant donné que sa propre salle commune se situait à peine à quelques mètres mais Tempérance était la copine de son meilleur ami et en plus de ça, elle était plutôt sympathique. Derek pouvait bien s'assurer de sa sécurité si elle le souhaitait. Après tout, la salle commune des Poufsouffle était la plus proche de celle des vipères, comparée aux autres maisons.