Un premier vol avec un champion. L'ennui semblait lui faire peur, pourtant, il ne devrait pas! Il était tellement habitué à voler sur son balai que le faire pour juste se montrer ne l'intéressait même pas. Ce que je ne pouvais blâmer, mais en même temps, je ne comprenais pas qu'il n'en profite pas. C'était une occasion simple de faire le malin, de laisser place à l'arrogance naturelle, bref de jouer le jeu et de ne pas hésiter à en montrer plus sur lui-même. En même temps, il sorti sa baguette pour montrer un autre côté de sa passion: Les balles de Quidditch. A mes yeux, elles se ressemblaient presque toutes. Je ne comprenais pas leur fonctionnement, ni comment les utiliser sur un terrain, hormis en frappant du pied dedans. Une chose que j'avais vu sur la télévision d'Alexandre, mon oncle. Les non-mages étaient originaux pour se divertir, j'en savais plus sur eux que sur mes confrères.
Mon imagination tourna à plein régime pour visualiser à quoi pouvait ressembler un match. Ce n'était pas une grande réussite, je voyais bien un gardien voler sur son balai près des anneaux, que je supposais être les buts. Il devait y avoir un ou deux joueurs en défenses et combien en attaque? Je n'en avais pas la moindre idée, mais à mes yeux Jensen devait être le meilleur!
Le jeune homme se plaça sur son balai alors que je tenais un cogneur sans vie en main. Il s'envola doucement et mes yeux se mirent à briller. J'avais peut-être peur du vide à en avoir le vertige, mais voir quelqu'un voler était une première. Il réclama ma main que j'hésitais à lui donner. S'il m'embarquait sur le champ et que j'avais trop peur, il aurait la plus belle froisse de sa vie avec un basilic sur les bras! Pourtant, son expression me disait de lui faire confiance, de simplement tendre la main et de le laisser me guider. Ce que je fis plutôt vite enfin de compte! Le contact chaud était rassurant, mais c'était avec un émerveillement totale que je retrouvais cette sensation de bois résistant à la gravité.
-C'est merveilleux... Soufflais-je doucement avec des étoiles pleins les yeux.
Après sa petite boutade, il s'éloigna dans les airs. Mon cœur s'accéléra avec une sueur froide dans le dos. Il était si à l'aise, que je ne parvenais pas à m’inquiéter pour lui, malgré la hauteur qui me faisait pâlir. Son visage calme, Jensen semblait être né pour voler, moi j'en menais pas large en le regardant, avant de tomber à genou. Mes jambes tremblaient rien qu'en regardant. Qu'elle maline je devais faire! Voir un objet volé semblait si facile et à porté de tous, mais avoir ses pieds si loin du sol... Mon cerveau me disait de ne pas jouer avec le feu. Une boule se formait dans mon ventre alors qu'il volait si simplement.
Quand il revient, je restais au sol. Le lieu le plus sur au monde pour mes fesses. Il me proposa de venir voir un match. Je n'arrivais même pas à prononcer un mot en le regardant avec toute l'admiration du monde, mais aussi la crainte. Voler? Voler? Voir des gens voler? Je peinais déjà à regarder Jensen à six mètres du sol. Étonnement, avec un soulagement monstrueux, je ne m'étais pas transformée, mais je gardais la boule au ventre.
-Je... suis pas sûr... j'ai encore plein de choses à étudier...
Il était si calme, je ne parvenais pas à comprendre comment il pouvait être si calme! Mon cœur battait à tout rompre alors que mon cerveau m'imaginait dans les airs. L'air me manqua brusquement, la boule que je sentais dans mon ventre devient un tremblement de terre dans mes muscles. Le frisson qui suivi n'annonçait rien de bon. Je retrouvais soudainement l'usage de mes jambes. J'attrapais mes affaires nerveusement en tremblant. Je devais tenir un peu! Ne pas me transformer...
-Je dois... partir!
Le temps me manqua. Brusquement, ma vision se troubla. Je lâchais mes affaires avant de regarder Jensen.
-N'ai pas peur de moi... Suppliais-je.
Mon être entier vibra, j'ondulais. Mes vêtements disparurent pour laisser place à des écailles. Liana siffla en se glissant dans les livres de cours. Je grandissais rapidement, sifflant sous ma forme de reptile. Sous son nez de jeune serpentard, un basilic d'une taille modeste, mais imposante de plus de trois mètres de long pour une trentaine en largeur. Je m'étonnais même de remarquer que j'allais muer, ma vue s'opacifiait trop. Je devais donc être un gros serpent aux yeux tout blanc. Super! Avec ce changement, ma petite panique s'envola aussitôt. Je me contentais donc de poser ma tête géante au sol en m'enroulant de honte.