Niveau Débutant/Intermédiaire - "Othila"

Exceptionnellement, pour ses premiers cours de l’année, Nicolas avait demandé à Charisma son avis. Elle avait en effet eu l’occasion de côtoyer la plupart de ses élèves, anciens comme nouveaux. Après concertation avec son amie, il avait choisi de faire un premier cours commun à tous les élèves en dessous de la cinquième année, et un autre à celui des années au-dessus, avec des élèves ayant eu leur BUSE en étude des runes.

Carry n’était venu que pour le cours des confirmés, plus tôt dans la journée, mais elle l’avait quand même aidé à préparer le cours pour le groupe des débutants et des intermédiaires. En temps normal, ils n’étaient pas rassemblés, cela dit, il avait été plus simple pour démarrer de les rassembler : surtout qu’ils allaient parler d’une rune que certains connaissaient par leur stage au ministère, la rune Othila.

« Bonjour jeunes gens, allez-y, installez-vous. » Invita-t-il nouveaux et anciens élèves à entrer. « Pour ceux qui ont été au stage de cet été au ministère, nous allons parler d’une rune familière, la rune Othila. Quelqu’un a-t-il une idée de son sens symbolique et de comment elle se lit dans un texte ancien ? » Car même s’ils allaient commencer l’année par parler d’une rune en particulier, il fallait quand même rappeler que les runes servaient surtout à lire des textes magiques. En effet, c’était le seul alphabet commun à tous les sorciers. Normalement, il démarrait l’année par un petit point général sur l’alphabet runique mais il n’y a pas assez d’inscrit pour ça au final, c’était le stage qui avait motivé son envie de faire autrement cette rentrée. En effet, il trouvait important de revoir cette rune en particulier comme ils l’avaient déjà utilisée pour certains d’entre eux (plutôt nombreux s’il s’en référait à la liste fournie par Carry). Il verrait bien si cela suscitait ou non leur intérêt.

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Consignes
Dans votre premier poste, vous racontez l’arrivée de votre personnage en cours. Vous pouvez aussi répondre à la question de Nicolas si vous le désirez.

Alan Carmichael entra dans la salle de classe, la mine basse, le regard rivé au sol. L'incident des toilettes l'avait profondément marqué et depuis, le sorcier n'était plus le même. Alan s'assit sur une chaise tout au fond de la salle, ce qui ne lui ressemblait pas. Il en oublia même de saluer le professeur.
Depuis son agression, l'Irlandais s'isolait de tout le monde : il prétextait à Quino qu'il voulait être au calme pour réviser ses BUSEs, il  invoquait à Prudence des raisons toujours plausibles, tels que la préparation d'un entraînement de Quidditch, et aux autres il avançait des excuses plus ou moins vraies. Le Poufsouffle n'oubliait jamais de ponctuer ses fins de phrases par un sourire des plus factices qu'il savait être salvateur : préserver les apparences était devenu sa priorité. Il fallait qu'on croit qu'il allait bien.
La vérité était que quand Alan ne révisait pas, il s'éclipsait à l'orée de la forêt interdite pour passer du temps avec les Sombrals de l'école, loin des gens.
Il ne pouvait pas les voir, certes, mais ça ne l'avait pas empêché de finir par les trouver et de leur apporter un peu de nourriture toute droit sortie des cuisines gâteau au chocolat et tarte à la citrouille à fréquence régulière. Leur présence lui faisait du bien : il aimait leur compagnie, il aimait être à l'écart du bruit, des élèves, des angoisses liées à eux.
La présence des étudiants de l'école était devenue une nouvelle source d'anxiété pour Alan : il redoutait de croiser des gens qu'il ne connaissait pas, de peur qu'on le montre du doigt et qu'on ne parle de lui dans son dos. Maintenant, il baissait les yeux pour ne voir personne. Mais il craignait aussi d'approcher ses propres amis : on le lui avait fait comprendre, ils étaient en danger. Pas un danger immédiat certes, un danger qui méritait qu'on les protégea à grand renfort de  Protego, mais un danger plus latent, sournois, qui incluait ses propres actes à lui et qui le rendait bien plus machiavélique. Il n'était pas libre d'être ce qu'il était et la dernière chose que voulait Alan, c'était qu'on s'en prenne à ses proches.
Le sorcier évitait donc autant que possible ses congénères : dès qu'il le pouvait, une fois ses longues heures de révision passées, il s'éclipsait dans le parc. Être seul le faisait oublier, et par la même ses problèmes devenaient un peu plus léger. Ils revenaient toujours au triple galop quand il fallait faire la queue devant une salle de classe avant d'entrer, - là, réuni avec  d'autres étudiants plein de ragots et de rumeurs - mais le silence relatif imposé durant le cours par le professeur était salutaire. Ne restait que les regards omniprésents en classe, que le capitaine faisait taire en s'asseyant – et c'était la grande nouveauté – maintenant toujours au fond.

Le cours d'études des runes commença et le sorcier daigna enfin lever ses yeux vers le professeur. Autant il était une boule de stress en classe, autant la présence d'un membre du corps enseignant amenait en lui beaucoup de paisibilité.
Alan leva la main : il savait certaines choses sur la rune Othila, mais était bien incapable de savoir si ça répondait vraiment à la question du professeur Jones. De toute façon, ce n'était pas perdu, mieux valait faire un hors-sujet que de ne rien dire du tout. Il haussa les épaules, pour lui-même et répondit :

- C'est l'héritage. Elle est souvent la dernière de l'alphabet runique, car elle symbolique le chemin parcouru et ce qu'il nous laisse en récompense, en héritage. Elle est liée aux ancêtres, à ce qu'ils nous lèguent, à leur patrimoine spirituel.

Alan baissa les yeux vers sa table à la seconde où un de ses camarades s'aventura à jeter un regard vers lui : il était hors de question de créer un contact visuel avec qui que ce soit, il avait trop peur de ce qu'il pourrait y lire.
Pour l'heure, la seule chose qui comptait était sa réponse, il espérait ne pas être passé à côté, comme la plupart de ses interventions en Etudes des runes : c'était une matière compliquée – une des options les plus dures, à son sens – qui demandait une extrême concentration. Il voulait ne pas passer à côté de sa BUSE, cette année.

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Eurydice avait choisi des matières en option qui ne nécessitaient pas la parole. Elle galérait déjà bien assez comme ça pour compenser son handicap avec les matières obligatoires. De la même manière, elle avait arrêté les cours de vol pour cette année, de façon à se concentrer sur l’essentiel. Mais elle était quand même ravie de ses choix et elle était sûre que l’étude des runes serait un moment très sympa. Le professeur était quelqu’un d’assez gentil qu’elle croisait souvent pendant les heures d’étude obligatoires, quant à la matière en elle-même, c’était principalement de la traduction : elle était sûre que ce serait à la portée de la Serdaigle qu’elle était. Après tout, même si elle n’entrait qu’en troisième année, étant muette de naissance, elle se trouvait quand même dans l’obligation de maîtriser les sortilèges informulés alors que c’était du niveau des sixième années ! Évidemment, ce n’était pas sans mal, et dans certaines matières – les métamorphoses principalement -, elle devenait nulle faute de devoir se concentrer sur trop d’éléments à la fois. Contrairement à une majorité d’élèves, les cours qu’elle préférait étaient ceux sans baguette, ou du moins sans formule, comme par exemple l’histoire de la magie. Au moins, apprendre les cours, c’était à sa portée ! Pas que faire des sortilèges ne le soit pas, mais cela lui demandait tellement plus de travail que ses camarades… son ami Nate disait qu’à force elle finirait par y voir des avantages, surtout quand ce serait aux autres d’apprendre les sorts informulés alors que pour elle c’était déjà la norme, mais cela lui paraissait bien loin comme perspective de se dire qu’elle allait sûrement encore galéré pendant trois ans…

D’où les runes. Avec une certaine confiance, elle entra dans le cours qui était noté comme exceptionnellement destiné aux niveaux débutant et intermédiaire. Elle se chercha une place du regard et finit par choisir de s’installer à côté d’une camarade de maison, Ivalyana. Elles n’avaient jamais eu l’occasion de réellement faire connaissance, mais Eurydice était quelqu’un d’assez amicale en dépit de sa timidité.

Comme toujours, avant de réellement poser ses affaires, elle signa son bonjour au professeur qui lui répondit du même geste. Notre petite muette sortit ensuite manuel, parchemin, plume et encrier avant de s’asseoir et de se tourner vers sa voisine avec un sourire. Se doutant qu’Ivalyana ne devait pas connaître la langue des signes, elle prit son écritoire et le posa sur son front pour faire apparaître une phrase toute simple : « Bonjour, je m’appelle Eurydice Foster. J’espère que je ne te dérange pas ? » Elle se doutait que non car il restait encore de la place de l’autre côté si un ou une ami(e) de son aînée souhaitait s’installer.

Quelques instants plus tard, le cours commença. Eurydice était impressionnée par les connaissances d’Alan. Comme elle débutait seulement dans la matière et qu’elle n’avait pas non plus participé au stage du ministère, elle ne connaissait rien au sujet de cette rune donc elle se contenta de prendre sagement des notes en attendant que le voile se lève sur Othila.

« Salut tout le monde ! » La préfète de Gryffondor entra avec assurance dans la salle de classe et alla s’installer au fond, avec Alan. En ce qui la concernait, s’installer au fond n’était pas une nouveauté : si elle se fichait d’être devant, elle ne voyait pas l’intérêt d’y être puisqu’elle suivait tout aussi bien en étant loin du professeur. En plus, quand elle était installée là, elle pouvait voir absolument tous ses camarades et elle aimait beaucoup observer les petits jeux humains qui avaient lieu au sein de Poudlard. « Je te tiens encore compagnie Carmichael. » Dit-elle avec un clin d’oeil à son voisin. Elle s’entendait bien avec le capitaine de Poufsouffle mais ils n’étaient pas non plus très proches. La nouvelle préfète n’engagea donc pas la conversation : il faut dire qu’elle avait besoin de   s’attacher les cheveux avant le début du cours. Elle faisait parti de ces filles qui ne supportaient pas d’avoir les cheveux qui tombaient sur son visage quand elle écrivait. En attendant que le cours commence pour de bon, elle sortit donc un petit miroir de poche qu’elle cala contre sa trousse et elle se fit une queue de cheval. Ses cheveux étaient toujours violets, elle aimait bien le rendu même si ça n’allait pas forcément très bien avec le rouge de son uniforme. Comme elle avait une réputation d’originale à tenir, il faudrait quand même qu’elle change bientôt avant que tout le monde ne pense que le violet était définitif.

Pendant son opération de coiffure, elle repéra Ivalyana qu’elle n’avait pas vu avant (mais son amie ne l’avait pas repérée non plus). Foster s’était assise avec elle, elle supposait que c’était un duo qui pouvait fonctionner vu qu’elles étaient plutôt douces toutes les deux. Au moins ce n’était pas Foster qui empêcherait Iva’ de se concentrer, même en dehors de la considération de son mutisme, cette fille n’était pas vraiment du genre bruyante.

Finalement, elle rangea prestement son petit matériel et le cours commença pour de bon. V prit quelques notes. Elle se souvenait de cette rune, elle était nécessaire pour utiliser le sortilège d’invisibilité. V mordilla le bout de sa plume pas très hygiénique mais chacun ses petits vices, réfléchissant à comment la rune devait se lire normalement. Alan avait répondu sur le sens de la rune, donc il manquait encore à répondre à la deuxième partie de la question du professeur Jones. Elle se débrouillait pourtant bien en rune mais la réponse ne venait pas. Elle prit son dictionnaire runique et tenta d’y chercher la réponse : au moins cela lui donnait une contenance. Elle n’aimait pas rester à rien faire, même en cours. Dans ceux dans lesquels elle avait un peu d’avance, il arrivait qu’elle travail sur son invention en même temps qu’elle prenait des notes. Ici, en runes, elle ne se le permettait pas parce qu’elle y était plutôt bonne mais ne montrait pas non plus de don inné. Il fallait croire que la traduction de langue étrangère ce n’était pas trop son truc. Quand elle était en primaire, elle n’était pas douée en français non plus. Pensive, elle continua de parcourir distraitement son dictionnaire pendant que le cours se poursuivait.

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