Ξ Sujet: [THEME] Emportée par la foule [PV] Lun 4 Mai - 0:05
Emportée par la foule
Charlotte Follet
(c) princessecapricieuse
Écrasée comme un saumon norvégien sous ses congénères sur l'étal débordant d'un poissonnier, Charlotte Follet - accompagnée de sa mère Elizabeth - n'en menait pas large dans l'ascenseur / cabine téléphonique du Ministère de la Magie. La jeune fille – qui n'était pas du genre à vraiment ramener sa fraise le reste du temps – était plus muette que d'habitude. Seul le regard fier d'Elizabeth Follet sur sa fille de 12 ans donna un peu de courage à la jeune fille durant le trajet. Bien évidemment qu'Elizabeth Follet était fière, et pas qu'un peu ! : La sorcière elle-même avait été membre de l'Armée de Dumbledore de son temps la préhistoire et n'était pas sorcière à facilement se débiner. Au contraire. Une bataille de Poudlard traumatisante et un cancer plus tard, Elizabeth était toujours debout, fièrement. Quand Charlotte avait annoncé à sa maman, peu sûre d'elle, qu'elle avait décidé de se rendre au stage du Ministère de la Magie avec Dominique, début août, la sorciérette petite sorcière n'avait pas encore mesuré l'ampleur de son engagement. Alors oui, le stage était pendant les vacances et n'allait rassembler que des élèves de Poudlard – et a priori pas Douglas, ce qui était un plus – mais il n'allait pas être synonyme de colonie de vacances pour autant. Et pourtant dans l'esprit de la Poufsouffle, ce stage n'était qu'un prétexte pour retrouver ses amis et éventuellement trouver du réconfort en la présence des plus grands Poufsouffle : Prudence, Joséphine, Joaquin, Teddy, Tempérance et Alan. Et passer un bon moment d'apprentissage, également parce qu'apprendre, c'est la vie. Foutez-moi à Serdaigle. Charlotte n'avait pas réalisé – galvanisée par sa discussion avec Dominique – que le stage aurait lieu DANS le Ministère, à côté d'adultes qui n'étaient donc pas tous en vacances en même temps, comme c'est étrange et qu'elle serait – une fois n'était pas coutume – la plus jeune comme de par hasard. Diantre, mais comment n'avait-elle pas pu penser à ça ?
Une fois une bonne centaine d'infarctus digérés ''Mon Dieu, Dominique me parle pendant que la dame auror nous parle, on va se faire gronder ! Faire semblant de ne pas l'entendre, faire semblant de ne pas l'entendre'', ''Oh pétard, on dirait Douglas, derrière Victoire. Mais non, ce n'est pas Douglas. Oh bordel, si, c'est lui. C'est Douglas. 22, je répète 22. On demande une extraction d'urgence, une extraction d'URGENCE !'', '' Nom de Dieu, où est passé Douglas ? Il était là et hop ! Seigneur, Marie, Joseph, faites qu'il ne me tombe pas dessus comme un aigle sur sa proie, par pitié. Je n'ai jamais fait de mal à personne et surtout, je suis trop jeune pour mourir !'', le repas du midi était enfin arrivé. Rongée de stress, dégoulinante de sueur, à moitié essoufflée, Charlotte aurait affronté 3 épouvantards, 6 Douglas loup-garous et 12 acromentules qu'elle n'aurait pas paru plus exténuée. Tel un catcheur à la fin d'un match, Charlotte s'éloigna du groupe pour aller se poser dans l'Atrium du Ministère avant que Douglas ne lui tombe brusquement dessus « Aha ! Je te tiens, femelle ! », bondé de monde. A peine eut-elle posé ses fesses sur un épais banc en marbre on ne se refuse rien, dis donc., qu'elle se releva d'un bond, les yeux exorbités. Tellement éreintée du stage de ce matin *Regarder l'auror. Ecouter l'auror. Comprendre l'auror. Faire en sorte qu'elle ne remarque pas que je ne suis qu'une insignifiante petite crotte. Respirer. Bien tenir ma baguette et ne pas la mettre dans l’œil de Ted Lupin Tempérance vient de le faire, damn it. Rester en vie.* et de la présence pour le moins non-désirée de Douglas McLeod aka la peste noire, à Poudlard *Eviter Douglas. Rester loin de Douglas. Passer derrière un grandas blond tout en muscles pour ne pas que Douglas me voit. Purée. Fermer les yeux. Faire mine de ne pas avoir vu que Douglas m'avait rejointe. Faire mine de ne pas l'entendre me parler. Encore. Et encore. Et encore. Lui sourire. Regarder à nouveau l'auror. Faire mine de ne pas l'entendre. Faire mine de ne pas l'entendre me respirer dans le coupsychopathe bonsoir. Ne pas rester en vie. Mourir rapidement.* Charlotte avait naturellement quitté le groupe pour se retrouver un peu toute seule vous pouvez respirer. Être seule lui faisait beaucoup de bien, à un détail près. La belle américaine était dans l'atrium du Ministère de la Magie anglais, sans Dominique, sans maman, sans adulte, sans rien. Elle avait bien sa baguette magique, mais doutait arriver à en faire une boussole, comme papa, pour rejoindre le groupe qu'elle venait de quitter. Merlin seul savait d'ailleurs où ils étaient partis manger après le stage. Attendez, la salle de stage était située où, déjà ? Merlin, Merlin, Merlin, Merlin.
Complètement engloutie par des adultes de trois têtes de plus qu'elle, Charlotte regardait vers le ciel, l'air pétrifiée, s'attendant à tout moment à ce que des trompettes ailées tournoient autour d'elle tels des vautours affamés, en hurlant « INTRUSION ! INTRUSION ! ENFANT DÉTECTÉ ! DANGER ! DANGER ! ». Se cognant à chaque homme à mallette qui passait à côté d'elle « Pardon. Je suis désolée. Pardon, vraiment pardon. Désolée. Aïe, pardon, mon pied était sous le vôtre, pardon. », Charlotte décida de se baisser un peu plus et se fit piétiner par la foule en délire. Game Over, fin de la partie, baisser de rideau, merci, bonsoir. pour se faufiler entre les gens, allant droit devant elle. Elle arriva à la fontaine de l'Atrium, qu'elle avait vu en arrivant avec maman, et monta sur le bord pour tomber à l'eau, game over, fin de la partie, baisser de rideau, merci, bonsoir.. Elle regarda dans toutes les directions, espérant reconnaître quelqu'un qu'elle connaissait. C'était obligé, d'autres camarades plus âgés qu'elle tous donc allaient sortir du Ministère pour aller manger dehors et ils allaient nécessairement passer devant. De toute manière, elle ne bougerait pas de là tant qu'elle n'aurait pas reconnu quelqu'un de Poudlard Oh putain y'a Douglas ! Cours, cours ! Piétinée, piétinée !. C'était décidé, ferme et définitif. Les larmes montèrent aux yeux de la jeune fille, mais elle les retint, de peur que quelqu'un à qui elle serait obligée de parler ne l'interpelle : un adulte du Ministère de la Magie Monsieur McMillan, c'est vous ? Je peux avoir un autographe ?.
Ξ Sujet: Re: [THEME] Emportée par la foule [PV] Mar 5 Mai - 15:34
Prudence était insupportable surexcitée. Depuis que le stage avait commencé, elle trouvait tout « absolument fantastique, hein, Alan ? Hein, hein, hein ? », et était à deux doigts de demander à Charisma de l’adopter non. Certes, elle avait éprouvé quelques craintes, au début, lorsqu’ils avaient dû se présenter à la queue leu-leu, comme des drogués en quête de sobriété (« Bonjour, je m’appelle Prudence, et je n’ai pas touché un joint chocogrenouille depuis trois jours. »), redoutant qu’il ne s’agît d’une tentative désespérée de leur instructrice pour gagner du temps (« ça vous intéresse réellement, M’dame, de savoir quel âge on a ? Z’allez vous rappeler de tous nos prénoms d’un coup ? » « Absolument pas, chère Frénégonde, mais j’ai oublié mes polycopiés et il faut qu’on tienne jusqu’à dix-sept heures… »). Heureusement, la suite de la matinée avait eu raison de ses réticences, et c’est tout juste si elle n’avait pas laissé échapper un « Ooooh, noooon ! » dépité fayotte, quand l’heure du déjeuner avait sonné.
- On fait quoi ? On sort ? J’ai pas trop envie de manger à la cantoche du Ministère : c’est un coup à se retrouver à la table d’un vieux passionné de comptabilité, qui va nous faire tout un exposé soporifique sur les tenants et les aboutissants des décisions budgétaires actuelles. Merci beaucoup, mais je me farcis déjà Binns toute l’année, ce n’est pas pour mourir d’ennui pendant les vacances ! Avait-elle dit à Alan, pendant qu'ils remballaient leurs affaires. Elle avait ensuite fait le tour de la pièce des yeux, avant de reprendre, manifestement contrariée : T’as pas vu Viska ? Sérieux, elle aurait pu nous attendre ! J’veux pas faire ma paranoïaque ni rien, mais j’ai limite l’impression qu’elle nous snobe, là ! Elle avait rajusté son sac sur son épaule, et paru prendre une décision : Bon, je te retrouve dehors, je vais voir si elle n’est pas allée faire un tour aux toilettes. Tu te charges de rameuter Quino et compagnie ? Ah ça… Ils allaient être ravis, les employés du restaurant rapide le plus proche, à les voir débarquer à vingt-cinq, surtout si la moitié d’entre eux essayait de payer son repas en mornilles et en noises ( « Tenez, ma brave dame, gardez la monna… Ben ? Pourquoi vous appelez la maréchaussée ? »).
Mais Prudence n’avait pas pour habitude de s’arrêter sur des vétilles aussi insignifiantes que la mise en application de ses projets géniaux : elle préférait laisser Alan se dépatouiller avec les détails pratiques ( « Non, Alan, ne me remercie pas, tu es mon ami, c’est normal que je cherche à te faire plaisir ! »). Elle avait donc filé jusqu’aux cabinets les plus proches, convaincue qu’elle y trouverait Viska. Hélas ! Hormis une employée, qui avait depuis longtemps dépassé la date de péremption (« Le système des retraites, c’est n’importe quoi, dans ce patelin ! »), et frôlé l’arrêt cardiaque, lorsque Prudence avait défoncé ouvert avec délicatesse la porte des toilettes en hurlant appelant Viska avec toute la discrétion qui s’imposait (« Youhou ! Vivi ! Tu m’entends ? Tu es au petit coin ? »), les lieux étaient déserts. Un peu déboussolée de ne pas avoir mis la main sur son amie (« Mais enfin, c’est dingue, cette histoire ! Ce n’est pas comme si c’était immense, le Ministère ! »), Prudence avait rebroussé chemin, pour se diriger vers l’Atrium.
L’absence de la Serpentarde l’inquiétait : et si il lui était arrivé quelque chose ? Si elle était en train d’agoniser, blessée après une tragique chute d’escaliers, dans le recoin le plus obscur du plus obscur des Départements ? Et si elle avait été kidnappée ? La jeune fille était encore en train de se demander si il fallait lancer l’alerte ou non (« D’un côté, les vingt-quatre premières heures sont cruciales, en cas d’enlèvement, mais d’un autre, ces bras cassés du Ministère risquent de prendre la chose à la légère, voire de sous-entendre que j’ai quelque chose à voir avec sa disparition… ») quand, relevant la tête, elle avait aperçu Charlotte, quasiment pliée en deux, qui cherchait à se frayer un chemin à travers la foule. Le petit manège de sa cadette était si étrange que Prue en oublia instantanément Viska sympa. Elle haussa un sourcil dubitatif et, après une courte hésitation (« Ôte-moi d'un doute : Charlotte, c’est bien celle qui porte la poisse et qui chouine tout le temps, non ? »), se dirigea vers la fillette qui, entre temps, s'était lancée dans l'ascension de la fontaine. Riche idée. - Ben alors, Chacha, qu’est-ce que tu trafiques ? T’as perdu tes lentilles ? T’as mal au ventre ? Descends de là, tu vas tomber, et je suis presque sûre que des types pas nets genre Harry Potter confondent la fontaine avec un urinoir géant ! S’exclama-t-elle, une fois rendue à la hauteur de Charlotte. Elle remarqua alors finesse psychologique : plus 100 points que la deuxième année semblait – ô surprise – à deux doigts de la crise de larmes. Bon sang, mais qu’est-ce qui se passait, encore ? Quelqu’un t’a fait mal ? Le ravisseur de Viska ? ou t’as juste les yeux sensibles ? Ajouta-t-elle, dans une tentative maladroite pour dédramatiser la situation. Elle n’en avait pas conscience, mais elle avait plongé une main dans son sac, prête à dégainer un paquet de mouchoirs « Doux, ultra-doux, une caresse sur la peau ! », au cas où Charlotte déciderait de tenter une reconstitution des grandes eaux musicales de Versailles ( « J’y suis allée avec mon père une fois. Humide. Bruyant. Hyper barbant. »).
Ξ Sujet: Re: [THEME] Emportée par la foule [PV] Mer 6 Mai - 8:07
Si Charlotte avait eut le sentiment que mourir aujourd'hui était possible : elle s'était bien vite convaincue du contraire. Depuis que Douglas McLeod était entré dans sa vie en lui assénant une tape sur les fesses « Va falloir faire du sport, c'est mou tout ça ! », l'Américaine était bien certaine d'une chose : elle savait que tout le reste de sa vie, le nombre d'anecdotes macabres désastreuses liées au sorcier n'allait cesser de croître et pour longtemps. Et comment le savait-elle ? : ce n'était pas compliqué, depuis qu'elle connaissait le Serdaigle, son stress permanent était devenu une angoisse chronique, ses péripéties devenaient des traumatismes et chaque cours commun avec les Serdaigle ressemblait au dixième cercle de l'enfer si Douglas réussissait à s'asseoir à côté d'elle. Bref, elle ne savait pas trop si c'était l'effet 'Poudlard' qui avait à ce point bousculé sa vie, mais elle savait en tout cas que l'effet 'McLeod' n'y était pas pour rien.
Ainsi, perdue dans le Ministère de la Magie pour avoir voulu fuir un Douglas trop collant « Pas la peine de courir si vite, Chacha. Je suis dans ta tête ! Je suis partout ! », ce qu'elle peinait toujours encore à comprendre « Mais pourquoi moi ? », Charlotte tentait désespérément de revenir sur ses pas en trouvant quelqu'un qui avait un peu plus le sens de l'orientation qu'elle. Quelle idiote elle avait été de sortir précipitement de la classe sans regarder derrière elle ! Dominique et Valentina allaient se demander où elle passée, et voyant qu'elle avait disparu, bienheureuses, iraient manger ensemble, entre vraies amies.
Quand la première année – future deuxième année mais nous sommes en vacances messieurs dames, donc première année. Oui en vacances, ça ne se voit pas ? - remarqua que Prudence, sapréfète arrivait vers elle, la sorcière entendit presque un chœur de chants religieux AAA-lleluia ! sortir de l'Atrium. Maman. Dieu Prudence était là. Cette histoire ne se finirait peut être pas si mal, après tout. Retenant définitivement ses sanglots quand elle remarqua que de nombreux adultes la regardait sans savoir ce qu'une mioche de 8 ans faisait là, debout sur la fontaine, je me soulage Monsieur ! J'ai le droit ? Charlotte s'avança naturellement – presque machinalement – vers la jaune et noir. Elle n'avait jamais été aussi contente de voir quelqu'un.
- Non. C'est rien. Lâcha une Charlotte honteuse de s'être autant laissée aller en public j'ai pas pu m'empêcher et moi aussi j'ai fait un petit pissou dans la fontaine : elle devait avoir l'air ridicule de pleurer à chaque fois que Prudence la voyait : elle allait vraiment passer pour une petite chose fragile et sensible ce qu'elle était. Depuis que les deux jeunes filles avaient été internées retenues ensemble à l'infirmerie durant la grippe sorcière, la première année s'était promis d'avoir l'air un peu plus solide et volontaire auprès de sa super préfète : spoiler alert, c'était raté.
- Je, Je... Commença t-elle à sangloter, comme le dernier des bébés : elle prit donc une grande inspiration, frotta ses yeux d'un geste vif de la main non je ne pleurais pas. Tu peux le prouver ? et pour se donner une contenance, essaya de bomber un peu le torse, en regardant bien Prue dans les yeux, comme faisait papa Je me suis perdue. J'ai été très bête, je suis vite sortie du stage pour une raison qui ne regarde personne et je n'ai plus retrouvé mon chemin ensuite... Quelle petite idiote elle faisait ! Déjà qu'elle avait passé sa matinée à faire de son mieux pour arriver en dessous de la cheville du plus nul des 4ème année, voilà maintenant qu'elle se ridiculisait pendant la pause repas. Décidément, elle n'en ratait pas une.
- Du coup, je ne sais plus par où je suis arrivée. Comprendre : je ne sais plus où est la salle de stage où Douglas a sûrement élu domicile avec son harem. De toute façon, même si le Serdaigle n'était pas là – chose peu probable vu sa chance en général – Dominique et Valentina avaient déjà sûrement dû partir manger ensemble, Cha le savait.
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Dernière édition par Charlotte Follet le Sam 9 Mai - 19:27, édité 2 fois
Ξ Sujet: Re: [THEME] Emportée par la foule [PV] Ven 8 Mai - 18:35
Prudence avait observé sa cadette manœuvrer, pour descendre de son piédestal, d’un œil circonspect : connaissant l’incroyable Charlotte, elle était tout-à-fait capable de se prendre les pieds dans ses propres souliers, de s’étaler de tout son long dans la fontaine, et de se noyer dans trente centimètres d’eau. Elle relâcha son souffle, quand la Poufsouffle rejoignit la terre ferme (ou, plutôt, le parquet ministériel), mais son soulagement fut de courte durée : à peine Chacharlotte eut-elle commencé à s’expliquer, qu’elle parut, dans un trémolo de voix significatif, sur le point de fondre en sanglots. Prue écarquilla les yeux de stupéfaction : bon sang, qu’est-ce qu’elle avait, encore, celle-là ? La jeune fille voulait bien essayer d’être gentille et compatissante, cependant, elle n’avait pas signé pour se trouver coincée avec une deuxième année dégoulinante de larmes et de morve, alors que 1. Viska avait disparu ( « Pardon, Charlotte, mais il y a des gens, ici, qui ont de vrais problèmes, ok ?! ») et 2. tout le monde les regardait ( « Tu vas voir que dans trente secondes, on va venir me demander si ça m’amuse, de faire pleurer les enfants oui, beaucoup, même ! »).
Gênée, la sorcière adressa un regard contrit aux quelques adultes qui semblaient hésiter à intervenir. Une petite femme, rondouillarde et courte sur pattes Molly Weasley, qui s’était arrêtée pour les fixer avec curiosité, l’inquiétait particulièrement : tout, dans son attitude, signifiait qu’elle était sur le point de voler au secours de Charlotte. Prudence s’empressa d’agiter une main en l’air, en un geste vague qui pouvait tout aussi bien signifier « Ne faites pas attention, M’sieurs dames, c’est rien, c’est Charlotte, si elle n’a pas chouiné huit heures par jour, elle estime avoir perdu son temps… » , que « Je vous jure que je ne lui ai pas piqué ses bonbons, c’est moi la victime, dans cette histoire ! ». L’employée fronça les sourcils, mais finit par repartir, en haussant les épaules ( « Bravo, Madame ! C’est à cause de gens comme vous, que le monde va mal ! Continuez à faire semblant de ne pas voir les problèmes, surtout ! »). Prudence en aurait bien fait de même : s’éloigner en crabe de Charlotte et de sa crise d’hystérie était, présentement, très tentant ( « De quoi ? Oui, j’arrive, Alan ! Pardon, Charlotte, on m’appelle… Ne bouge pas de là, surtout… »).
Un court instant, Prudence sembla réellement caresser l’idée de laisser Charlotte se débrouiller seule ( « Je le fais par amour, Chacha, tu comprends : il faut que tu apprennes à ne plus dépendre des autres en permanence ! Tu me remercieras, un jour, tu verras… »), mais, outre le fait qu’elle aurait eu le désagréable sentiment d’être en train d’abandonner un pauvre petit chiot sur une aire d’autoroute, elle se souvint qu’elle était préfète, et qu’il était peut-être temps de se montrer à la hauteur du titre que, pour une raison obscure, on avait jugé bon de lui confier. Prue grogna ( « Ma bonté me perdra… ») et attrapant Charlotte par les épaules, la secoua se pencha en avant, jusqu’à ce que son visage arrive à la hauteur de celui de sa camarade : - Non Charlotte, Souffla-t-elle, à toute vitesse, Honnêtement, ce n’est pas grave du tout ! Tiens, prends un mouchoir et souffle un bon coup dedans, ça va aller…
La fillette, pourtant, se reprenait déjà d’elle-même. Prudence ne lui en colla pas moins d’autorité un kleenex dans les mains, et lui laissa le temps de l’utiliser ( « Tu le déplies et tu mouches… C’est pas hyper compliqué, tu devrais y arriver… Non, tu peux le garder, maintenant, c’est cadeau… »), avant de reprendre, d’un ton volontaire enjoué : - Sérieux, t’as vu comment c’est grand, le Ministère ? J’suis sûre qu’il y a même des fonctionnaires qui s’égarent, de temps en temps ! Wilhelmina, par exemple, arrive toujours avec trois heures d’avance pour avoir le temps de retrouver le chemin de son Département ! C’est normal, de se perdre ! Tiens, regarde, moi, j’ai failli entrer trois fois dans des salles de réunion, alors que je cherchais les toilettes. T’imagines ? J’aurais pu me retrouver nez-à-nez avec Hermione Granger et Harry Potter, occupés à planifier la prochaine action top secrète contre Magicis sacra… C’est un coup à être accusée d’espionnage…Ma vieille, j’te l’dis, j’ai eu chaud : j’suis passée à deux doigts de la prison ! Dans son souci de rassurer sa cadette, Prue ne savait plus vraiment ce qu’elle déblatérait. Le problème, c’est qu’une fois qu’elle était lancée, elle était incapable de freiner, même quand elle voyait l’arbre arriver à toute vitesse. Enfin, de toute façon, ce serait plutôt à nous de leur intenter un procès, aha, c’est super mal organisé, leur truc, là : ils auraient pu nous fournir un plan des lieux ou j’sais pas quoi. Si ça se trouve, y’a des visiteurs qui n'ont jamais trouvé la sortie et qui se sont organisés en société parallèle, quelque part dans le Ministère… Mais où est-ce que tu voulais aller, au juste ? Tu veux retourner dans la salle de stage ? T’as mangé ? Et tes amies, Pimprenelle et Cunégone, si je me souviens bien, elles sont où ?
Ξ Sujet: Re: [THEME] Emportée par la foule [PV] Sam 9 Mai - 20:11
N'en déplaise à certaines personnes, si Charlotte était une timide compulsive et invétérée, elle n'était pas Tempérancemaladroite. Ainsi, la jeune fille descendit du bord de la baignoire fontaine avec aisance et s'approcha l'air hagard de sa préfète (qui était en vacances oui, mais toujours préfète). La revoir lui donna un peu de courage. Quand la jeune fille confia qu'elle avait été la dernière des idiotes, Prudence jugea bon de la rassurer et lui tendit même un mouchoir. Charlotte ne pleurait pas, mais elle avait les yeux humides et préférait quand même avoir l'air relativement présentable : comprendre, ne pas ressembler à un bébé de 7 ans qui chouinait toute la journée, accroché aux jupes de sa mère.
- Trop aimable. Merci.
Elizabeth et Alban Follet n'entendraient jamais parler de cette histoire : soyez-en bien sûr, Charlotte préférera se casser une jambe plutôt que de révéler à ses parents que leur fille, comme une imbécile, avait faillit se perdre dans le Ministère de la Magie. Alors, qu'elle se soit débrouillée comme un manche en se carapatant derrière Dominique pendant que les sorts fusaient durant le stage était une chose, mais qu'elle fasse des siennes en dehors des cours : non. Si elle voulait un jour impressionner un minimum ses parents, il allait falloir qu'elle arrive à leur cacher activement ses disconvenues.
La langue de Prudence sembla se délier et la sorcière partit dans un long monologue sur la taille du Ministère de la Magie, son manque d'organisation Douglas ? et comment à son sens il était complètement dément de pouvoir pénétrer dans une salle de réunion occupée par Hermione Granger elle-même tu étais sûre que c'était bien elle ? Comment ça je n'ai rien compris ?
- Oui... Lança t-elle, timidement, entre deux tirades de sa préfète. Fiou, dis donc, elle en avait des choses à dire ! Charlotte se fit la réflexion que l'Irlandaise en une phrase avait dit plus de mots qu'elle-même durant toute la matinée, c'était à se demander comment faisait Charlotte pour rester autant silencieuse Fermer la bouche, respirer par le nez, faire abstraction de tous les élèves autour de moi pour éviter de vomir
- Mais... ils les auraient retrouvés, quand même... Non ? Lança une Charlotte dubitative et tétanisée : c'était clair, à partir de maintenant, maman viendrait la chercher dans la salle de classe. HORS DE QUESTION d'arpenter seule ce Ministère de la Magie démoniaque. On avait pas idée de perdre des visiteurs dans ses locaux, enfin !
- Oui, je veux bien retourner dans la salle de stage, je ne sais pas si Perpetua et Vulfetrude Valentina et Dominique y sont toujours.
Et Douglas, aussi, mais bon, au point où elle en était, le voir lui ferait peut être même plaisir. Si elle se promenait avec lui, elle aurait peut être l'occasion de le perdre dans les tréfonds du Ministère de la Magie, à vie. Méchante. La jeune se fustigea d'avoir pensé ça, au même moment où elle se demanda comment Prue pouvait être en train de l'aider, sans avoir ni Alan, ni Joaquin avec elle toi aussi tu t'es perdue, c'est ça hein ?.
- Et toi, tu n'es pas avec tes amis ? Lança la jeune fille, candide.