Dos au mur, Charlotte était face à un dilemme. Postée en plein milieu de la salle commune, le Moine Gras - le fantôme de Poufsouffle - flottant vaporeusement au dessus d'elle, la jeune fille négociait, semblait-il en vain. Elle était révoltée qu'il n'écoute même pas ce qu'elle avait à dire.
- Mais...
A peine le mot Peeves avait été prononcé que le fantôme des jaunes et noir s'était débiné. Comme si le seul nom lui rappelait la mort, ou une intense torture. Franchement, qu'est-ce qu'il se passait ? Depuis quand le moine gras ne pouvait pas aider son prochain par peur ? Et ça prônait la loyauté, ça ? Ils n'étaient pas des Gryffondor, certes, mais ce n'était pas non plus une invitation à la couardise, tout de même ! Puis il ne risquait rien a priori, il était déjà mort. Elle non pas encore.
- Je suis désolé Miss Follet, je ne peux pas vous aider. Adressez-vous peut-être au Baron Sanglant ? - Ben oui, pourquoi pas à la directrice, tant qu'on y est ? Lâcha t-elle, malgré elle, très agacée.
Elle ne parvenait pas à comprendre pourquoi Peeves traumatisait autant tout le monde : alors oui il était enquiquinant, mais même Charlotte, du haut de son mètre deux, n'avait pas peur de lui. Elle était juste très réaliste sur le fait qu'elle ne pouvait pas seule, lui faire face : il était plus malin, plus têtu, et surtout – à ses yeux, c'était le premier inconvénient – il volait et traversait les murs. C'était quand même plus compliqué de pister quelqu'un qui avait tout ces avantages là, tout de même.
La jeune fille regarda le fantôme de Poufsouffle s'éloigner et disparaître derrière une tapisserie, manifestement désolé ça se paiera !!!. Elle était révoltée : ses cartes de Chocogrenouilles comptaient beaucoup pour elle, et elle s'en voulait maintenant de les avoir sorties dans le couloir à la vue de tous. A la vue de Peeves, surtout, parce qu'a priori dans Poudlard personne n'était assez fou – ou stupide – pour lui voler les cartes dans les mains ET en plein jour.
Ça lui rappelait une histoire terriblement injuste qu'elle avait vécu dans une vie antérieure son école primaire Américaine : Ses copines et elle avaient pour habitude de trouver de tout petits insectes et de les punaiser sur une planche de bois, puis de les laisser en plein soleil jouer à la corde à sauter ensemble dans la cour de récréation : elles étaient trois, relativement discrètes, relativement tranquilles, et Charlotte avait souvenir que ses amies tout comme elle n'aimaient pas trop se faire remarquer comme une Victoire, ou une Joséphine par exemple : Un beau jour le fils du professeur était venu leur parler pour leur demander s'il pouvait les aider à faire tourner la corde. Les jeunes filles, timides, acceptèrent. Charlotte se rappela encore avec effroi comment le garçon lui avait arraché la corde des mains une fois l'extrémité attrapée. Il éclata de rire devant la tête déconfite de la petite fille (qui était pour le coup bien plus petite que maintenant) – elle était déjà tout aussi démonstrative que maintenant - et partit à l'autre bout de la cours, la corde à sauter dans les mains. Trop pétrifiées pour oser de plaindre à la maîtresse, les jeunes filles parlèrent de leur problème à leurs autres amis et – personne – n'osa – les – aider. Après tout, il était le fils de la maîtresse !
- Vengeaaaaaance !! Ça ne se passera pas comme ça.
Charlotte gardait les cartes de Chocogrenouilles depuis sa tendre enfance : elle avait toujours adoré tenir cette collection. Ce qu'elle aimait par dessus tout, c'était échanger des cartes avec son cousin Lysandre, qui adorait ça autant qu'elle. Elle pouvait à présent se vanter d'avoir la collection presque complète : elle avait beaucoup de doubles, mais ils lui servaient parfois à faire des échanges plus importants. Parfois, aussi, elle les offrait, gratuitement. Le fait est que sa large collection était maintenant dans les mains de l'esprit frappeur de Poudlard : seules quelques unes étaient tombées par terre au moment de l'agression l'escroquerie mais le plus gros était perdu. Elle avait couru un temps après Peeves, mais rien n'y avait fait : il volait vite, l'ignorait royalement, et riait à s'époumoner si fort qu'on entendait à peine sa voix fluette. Il lui fallait quelqu'un pour l'aider, seule elle n'y parviendrait pas.
Résignée à revenir dans les sous-sols avant de perdre définitivement la trace de l'esprit frappeur (peut-être avait-il lâché les cartes et qu'elle les retrouverait par terre ? Oh mon Dieu, et si c'était le cas, peut-être que quelqu'un les avait déjà prises pour lui ?!), la jeune fille passa les tonneaux qui marquaient la salle commune de Poufsouffle. Les sourcils froncés, marquant son inquiétude on parle d'un truc sérieux là, ok ?, elle se retrouva nez-à-nez avec quelqu'un qui entrait juste dans la salle commune au même moment. C'était Ash. Oh mais Ash, qu'est-ce qui nous arrive ?
- Oh, coucou ! Lâcha t-elle, surprise. Elle ne l'avait pas vu de la journée et ne s'attendait pas à voir quelqu'un arriver en face d'elle.
- Tu vas bien Ash ? Demanda t-elle, gênée : d'un côté elle était soucieuse de savoir comment allait son ami – son ami devenu préfet, d'ailleurs pardooonn du peu, monsieur ! – d'un autre elle n'avait qu'une envie, c'était courir de l'autre côté des sous-sols, direction les cachots, pour ne pas perdre Peeves de vue. Il fallait faire vite. Et elle aurait juré qu'Ash avait remarqué son agitation. Elle se confia, incapable d'exclure son ami de ses préoccupations.
- Je, je.... Peeves m'a volé toutes mes cartes de Chocogrenouilles et, et, j'ai demandé de l'aide au Moine Gras, qui n'a pas voulu m'aider, et... on dirait qu'ils ont tous peur de lui ! Et c'était la collection que j'avais depuis que je suis toute petite, celle que j'ai eu avec mon cousin Lysandre. Il a tout pris, il ne m'a rien laissé. Lâcha la jeune fille au bord des larmes : ce n'était pas tout à fait exact, mais comment pouvait-elle s'en inquiéter ? Avoir une demi-douzaine de cartes sur les centaines qu'elle avait collecté, était risible. A ses yeux, Peeves lui avait tout pris Tu as pris ma vie Peeves, MA VIE ! Tu le paierais, un jour où tu ne t'y attendras pas, je te ferai souffrir comme tu m'as fait souffrir!!.
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Dernière édition par Charlotte Follet le Mer 25 Nov - 20:18, édité 1 fois
Ash Lloyd
Parchemins : 573Âge : 15 ans • 23 mai 2002 Actuellement : 5ème année Points : 0
I got all these thoughts, running through my mind all the damn time and I can’t seem to shut it off. I thing I’m doing fine most of the time. I say that I’m alright, but I can’t seem to shut it off. But all my friends, they don’t know what it’s like, what it’s like. They don’t understand why I can’t sleep through the night.
Ash & Charlotte
Ash ne se distinguait définitivement pas par sa bonne humeur ces derniers jours il ressemble de plus en plus de manière flippante à Dada celui-là. D’abord, ses insomnies avaient redoublées de manière inexpliquée en janvier. Une période où il avait donc très peu dormi, perdant sa concentration lors des cours et contribuant à le rendre plus irascible que d’ordinaire, Lucrecia avait d’ailleurs subi de plein fouet sa mauvaise humeur. Ensuite, il avait glissé sur une plaque de verglas lors de la dernière sortie à Pré-au-Lard merci encore Dominique. Et enfin, et c’était le pire, le meilleur ami de Lucrecia dont elle parlait très souvent et qui l’avait assassiné du regard (si, si, il vous assure) lorsqu’il avait rencontré l’Argentine avait débarqué de Castelobruxo –franchement, les transferts en plein milieu d’année devraient être purement et simplement interdits- il y a quelques jours à peine. Qu’est-ce qui criait plus je t’aime que de traverser l’océan Atlantique grâce au transplanage, au réseau de cheminées ou en Portoloin mais c'est un détail en février pour rejoindre un vieux château écossais ? Rien, évidemment. Maintenant, Lu passait tout son temps accroché au bras bien trop musclé de ce type qui faisait facile deux Ash –en hauteur et en largeur. Ça crevait les yeux que la brune en pinçait pour le garçon et pourquoi ça n’aurait pas été le cas ? Il n’y avait qu’en portant une étiquette Parfait garçon pour Lucrecia Castillo que ce Thiago aurait pu être plus parfait encore pour Lu. Il était beau garçon, débordait d’assurance, dansait le tango, était le confident de la jeune fille depuis des années, et pour le peu que Ash avait pu constater lors d’un cours commun, plutôt intelligent. Ash ne s’était jamais imaginé avoir la moindre chance avec Lucrecia, mais devoir apercevoir son rival collé à la Serpentard (et en plus ils étaient dans la même maison !) tous les jours le rendait malade.
C’était avec cette image imprimée sur la rétine, en revenant du parc, il avait aperçu le duo dans les escaliers et s’était dépêché de rejoindre le couloir desservant les cuisines pour éviter de les croiser dans le hall et de devoir leur parler, qu’il entra dans sa salle commune. Il avait auparavant fait un arrêt aux cuisines et avait d’ores et déjà englouti son muffin à la myrtille. Il avait la ferme idée de s’enfermer dans son dortoir, histoire de n’y croiser que ses camarades de dortoir, et de s’évader avec un bon roman, mais il tomba nez à nez avec Charlotte. « Salut Charlotte. Ça peut aller et toi ? » Il n’avait parlé à aucun de ses amis des sentiments qu’il éprouvait pour Lucrecia, même pas à Stef qui était la cousine de cette dernière, parce qu’il savait très bien que c’était ridicule et qu’ils ne seraient jamais réciproques. En plus, Ash voyait bien que Charlotte semblait préoccupée et d’ailleurs, elle confirma aussitôt sa présomption. « Tu te baladais avec toute ta collection de cartes de Chocogrenouilles dans les couloirs ? », s’étonna-t-il, incrédule, d’abord. Ash était lui-même un fervent collectionneur, et un amateur de chocolats, et son nombre de cartes dépassait les cinq cent, avec de multiples doublons d’Albus Dumbledore et d’Harry Potter. Quand il les emportait pour les faire voir ou en échanger certaines avec d’autres élèves, il n’en emportait qu’une dizaine à chaque fois. « Je suis désolé en tout cas, c’est nul. Mais ça m’étonne pas que le Moine Gras n’ait pas voulu t’aider. Comme tu l’as dit, la plupart des fantômes ont peur de Peeves, ou en tout cas, gardent leurs distances avec lui. » Lui-même avait développé la même philosophie vis-à-vis de l’esprit frappeur : plus il restait loin de lui, mieux il se portait.
Charlotte était remontée comme un coucou : ça ne lui ressemblait certes pas - elle la douce et docile petite Poufsouffle que tu crois- mais les circonstances étaient particulières on venait d'enlever le poulet du menu du jour. En plus d'avoir perdu sa collection entière de cartes de Chocogrenouilles, la boite dans laquelle elle était rangée comptait beaucoup pour elle. C'était la boite que Michael lui avait offerte quelques années plus tôt : une boite en bois toute simple, joliment sculptée, qu'elle avait destinée à contenir – toute sa vie, ou du moins jusqu'à ce qu'elle soit pleine – ses cartes de Chocogrenouille ; Et il y'en avait ! Michael lui avait offert à la base pour ranger ses pinceaux, mais hélas avec le temps la boite était devenue trop petite. Peeves avait de surcroit copieusement insultée la Poufsouffle – ce qui était loin de ne pas être familier, chez lui - et ça l'avait un peu touchée. Déjà qu'elle en prenait toute la journée plein la figure avec Douglas lors des cours commun avec Serdaigle, elle allait finir par croire qu'elle n'était destinée qu'à devenir le souffre-douleur de tout un tas de personnes Karen arrive. Et ça, elle l'acceptait moyennement Douglas oui, Peeves non.
Quand Ash - sur le palier fleuri de la salle commune de Poufsouffle, qui desservait plus bas des canapés faisant face à la cheminée et sur les côtés l'accès aux dortoirs et aux salles d'études - lui demanda comment elle allait ; elle lui répondit franchement. Une certaine paisibilité semblait l'habiter dès qu'elle passait l'emplacement secret des tonneaux donnant accès à la salle commune de Poufsouffle – une salle commune parfaite en tout point – mais ce n'était pas pour autant qu'elle était capable de laisser tous ses problèmes derrière la porte. Pour la première fois de sa vie – l'incident étant de surcroit tout frais – Charlotte se sentait à fleur de peau. Elle n'allait pas tarder à se calmer, mais pour l'instant elle était encore pleinement dans ce qui venait de se passer : ça l'avait remuée.
Un peu déstabilisé devant autant de bêtise, Ash demanda très calmement à son amie si elle avait pris l'intégralité de sa collection de cartes en dehors de la salle commune. Alors oui, c'était sûr qu'après pareille disconvenue, ça paraissait saugrenu d'avoir tout pris. Mais en soit ce n'était pas si fou. Charlotte n'avait aucune raison de se sentir en danger dans Poudlard, et jamais ô grand jamais elle n'avait quitté la salle commune la boule au ventre sauf pendant les bals de Noël, mais c'était là qu'elle était le plus proche de son bourreau, aussi..., elle n'avait donc aucune raison de craindre quoi que ce soit. Ses cartes de Chocogrenouilles étaient rangées dans une belle boite en bois, fermée. Qui s'amuserait de toute manière à voler quelque chose d'aussi peu important à la barbe de quelqu'un ? Une petite fille de surcroit ? Quelqu'un qui n'avait rien à perdre, peut-être ?
- Oui.. Répondit-elle, un peu penaude. Maintenant qu'on les lui avaient volé, ça paraissait idiot, oui. Je voulais tout montrer à Eléonore. Vu qu'elle n'a pas accès à ma salle commune, je n'avais pas d'autres choix. Entre ça ou faire entrer quelqu'un de Gryffondor dans la salle commune de Poufsouffle, c'était vite choisi. Puis, encore une fois, Cha' était loin de s'imaginer qu'elle courait le moindre risque, surtout avec Léo' : sa cousine était toujours très prompte à la protéger du danger. Charlotte n'avait pas à préciser qui était Eléonore : ses amis savaient tous que la petite sorcière n'était pas venue à Poudlard seule (et heureusement d'ailleurs, sinon elle aurait été encore plus angoissée qu'elle ne l'était déjà si, c'est possible !). A l'instar de Dominique qui avait sa grande sœur Victoire et la totalité de sa famille dans l'école, ou de Valentina qui avait ses grands frère ,sa grande sœur et sa cousine, dans d'autres maisons les pauvres, Charlotte avait été accompagnée. Son cousin Jaimie et sa cousine éloignée Eléonore (la fille de sa directrice de maison, de surcroit) faisaient partie du voyage, tout comme – plus grand cette fois – son ami d'enfance Michael. Elle leur parlait assez souvent d'eux pour que tout le monde ait bien compris qui ils étaient. Comme c'était d'ailleurs le cas dans l'autre sens : tout le monde dans sa 'famille' (ce qui incluait aussi Mike) connaissait Valentina et Dominique.
- C'est un peu bête quand on y pense... Charlotte s'était souvent fait la réflexion : que pouvait bien craindre un fantôme ? Je ne vois pas bien ce qu'il risque.
L'enfer éternel ? La damnation à perpétuité ? L'absence de sommeil? Charlotte avait du mal à imaginer ce qu'un Peeves pouvait vous infliger à quelqu'un qui était déjà mort Bon alors, on ne vous a pas dit, mais en fait la mort, c'est pas encore. Vous avez une période d'essai de 600 ans : si vous tenez jusque là, vous aurez droit à aller au paradis – ou en Enfer, c'est selon. Et oui Baron, désolé, héhé – mais uniquement si vous tenez. Votre seule contrainte, c'est de ne JAMAIS vous approcher d'un esprit frappeur. C'est tout. C'pas compliqué, hein ? En tout cas, il ne risquait pas de leur piquer leurs cartes de Chocogrenouilles, à eux !
- Il faut que j'y aille... Lâcha Charlotte contrite. Elle fit un pas vers la porte circulaire qui donnait dans les sous-sols : elle n'avait hélas pas le temps de s'appesantir d'avantage : plus elle parlait, plus Peeves filait dans le château on ne savait où. Et elle avait envie de le retrouver avant qu'il ne laisse ses cartes de Chocogrenouilles quelque part où elle ne les retrouverait jamais dans la salle de révision d'un Gryffondor, donc. Elle pourrait – difficilement – se remettre de la perte de son impressionnante collection, mais il lui faudrait du temps, assurément. Ça faisait tellement longtemps qu'elle s'amusait à les collectionner, à demander à des adultes de les lui garder, à recevoir des grenouilles vivantes en chocolat en cadeau : bref, depuis toute petite c'était son passe-temps préféré. Dire en plus qu'il lui en manquait si peu pour parfaire sa collection ! Cha' n'était pas du genre à demander à Ash de la suivre : déjà elle ne voulait pas le déranger, de deux il n'avait pas forcément l'air d'aller très bien à toi aussi on t'a volé tes cartes de Chocogrenouilles ?, et de trois, elle n'y avait même pas pensé.
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Ash Lloyd
Parchemins : 573Âge : 15 ans • 23 mai 2002 Actuellement : 5ème année Points : 0
Ξ Sujet: Re: Frappons l'esprit frappeur [PV] Dim 17 Jan - 13:38
Ash n’allait pas mentir : que Charlotte lui confirme qu’elle se baladait avec toutes ses cartes de Chocogrenouilles dans les couloirs du château le surprenait tout de même beaucoup. Auprès de qui avait-elle pu montrer toute sa collection ? « Mais tu en as combien au juste ? » Et qui aurait pu avoir besoin de voir des dizaines, voire des centaines de cartes d’un seul coup ? Mais passons, il était peut-être un peu déplacé qu’il s’attarde autant sur la raison pour laquelle Charlotte se baladait avec l’intégralité de sa collection dans Poudlard et il devait plutôt se concentrer sur ce qui venait de lui arriver : à savoir que Peeves, sans aucune surprises, avait encore trouvé le moyen de terroriser une élève. Ash supposait qu’en tant que préfet, il était censé combattre et punir l’esprit frappeur pour ses nombreuses frasques, d’autant s’il s’amusait à s’attaquer aux élèves qu’il représentait mais Ash devait avouer en toute sincérité qu’il préférait rester loin, très loin de l’affreux esprit. Loin de lui de vouloir qu’il s’attaque à lui, d’autant que comme tous les autres élèves, il avait reçu son lot d’eau glacée sur la tête et d’injures cinglantes. « Ah oui, d’accord, forcément. Tu as pu les montrer à ta cousine alors ou même pas ? » Ash commençait à bien connaître sa cadette aussi était-il familier des diverses personnes qui l’entourait et il voyait bien qui était Eléonore, une énième Montgomery mais qui était à Gryffondor celle ci. Il s’agissait aussi de la fille de leur directrice de maison et professeure de Sortilèges.
« Oh je ne doute pas que Peeves se montre particulièrement inventif pour pourrir la vie des fantômes, quand on voit comment il rit à nos dépends...Et j’imagine que quand on est fantôme, on désire la paix », supposa Ash lorsque les deux Poufsouffles se firent la réflexion que l’esprit frappeur effrayait tout le monde -élèves, Rusard, fantômes et tableaux. Et comme il ne pouvait, à priori, pas être chassé, les générations successives d’apprentis sorciers qui entraient à Poudlard étaient destinées à se le coltiner. Peut-être était-ce pour leur donner à tous un ennemi commun, en plus de l’irascible concierge et de l’aigreur incarnée, il avait bien sûr nommé Pince, et au moins un sujet de conversation lors des grands rassemblements familiaux : tous ceux qui étaient passés par l’école de magie écossaise avait au moins une fois été la cible de l’esprit frappeur. « Il n’obéit qu’au Baron Sanglant de toutes façons », souleva Ash et très honnêtement, le fantôme de Serpentard le faisait peut-être autant flipper que Peeves lui-même. Il tirait toujours la tronche et les taches sombres qui ornaient son habit translucide et qui ne pouvaient qu’être du sang n’inspiraient clairement pas confiance.
Lorsque Charlotte affirma avec force qu’elle devait y aller, et qu’elle s’avança vers la porte de leur salle commune par lequel il venait d’entrer, Ash tendit le bras devant elle de manière automatique et lança : « Attends. » Parée comme elle était, et même si elle semblait déterminée à retrouver toutes ses cartes, il n’était pas sûr qu’elle ait la moindre chance face à un esprit aussi malin que Peeves -même si on pouvait parfois croire qu’il était bête, il était rusé. « T’as un plan ? » Parce que si elle comptait juste se planter devant Peeves en lui demandant gentiment de lui rendre ce qu’il venait de lui voler, il était désolé de penser que cela ne suffirait certainement pas.