Victoire Weasley
Parchemins : 1802 Âge : 17 ans ★ 2 mai 2000 Actuellement : 7ème année Points : 0
Ξ Sujet: Re: Thème ★ Won’t you say something ? ★ Ted Dim 20 Sep - 23:56 | |
| Quand elle était enfant, Victoire était toujours fourrée chez ses grands parents, au Terrier, où elle retrouvait tous ses cousins. Elle aimait passer du temps avec eux, lancer des parties de Quidditch endiablées où James et elle réussissaient miraculeusement à ne pas s’écharper, tout simplement vivre dans ce bouillon d’énergie qui animait constamment le Terrier. Elle avait tellement de bons souvenirs dans cette maison...c’était aussi la maison où avait grandi son père, celle où ses parents s’étaient mariés. Victoire avait hâte que ses cousins continuent d’arriver à Poudlard. Elle avait été tellement contente que James les rejoignent enfin, Teddy et elle ! Elle aimait l’enquiquiner, et le compter parmi les lions (même si ce n’avait pas été une grande surprise) la ravissait. « Ça va être drôle c’est sûr. Je souhaite bien du courage aux préfets. » Fred, notamment, était bien le fils de son père. Ce petit malin s’amusait à enchaîner les bêtises, nullement refroidi par les sermons de mamie Molly. Ça éclaterait bien Victoire, de vivre Poudlard sous le joug de Weasley, avant d’en partir aussi, pour rejoindre Teddy. « J’ai du mal à le voir à Gryffondor. Et en même temps, il serait bien capable juste pour embêter James » souligna Victoire, tout en faisant la moue. Elle ne trouvait pas Albus tellement plus tempéré que son grand frère, même si la vrai terreur de la famille, c’était bien Lily, en tout cas aux yeux de Victoire (alors que Teddy la voyait encore comme l’ange qu’elle n’était certainement pas.) Il paraissait en tout cas logique aux yeux de Victoire qu’Al tente d’éviter son frère, un peu comme Mini s’évertuait à le faire avec elle. Elle ne le voyait pas vraiment à Poufsouffle, malgré le lobbying de Teddy pour sa maison, et pas beaucoup plus à Serdaigle. Restait Serpentard, ce qui conforterait certainement James dans l’idée que son frère n’était décidément pas comme lui. Merlin, elle avait hâte de le voir débarquer avec Rose et Scorpius, le meilleur d’entre tous, leur présence au château serait une bonne distraction pour oublier l’absence de Teddy “mais non vous n’êtes pas mes bouches trous, pas du tout voyons. Oh une lettre de Teddy ! Dégagez et laissez moi la lire !!”
« J’aurais presque l’impression d’être avec toi » répondit Victoire au sujet des lettres en haussant les épaules. C’était faux, elle le savait bien. Même s’il lui décrirait, avec le maximum de détails possibles, ses journées (ce qu’elle, elle comptait bien faire), ce ne serait pas pareil que maintenant. Elle ne pourrait pas le voir. Il lui manquerait à en crever. Il lui restait encore quelques mois à profiter de Teddy, certes, mais après, ce serait l’enfer n’ayons pas peur des mots. Une longue traversée du désert qui ne se terminerait que lorsqu’elle pourrait enfin le retrouver.
Victoire s’était bien calmée. Elle était un peu montée dans les tours, mais au vu de la trahison de Teddy la demi mesure c’est pour les autres, la lionne trouvait qu’elle prenait vachement sur elle. Comme quoi, sa grande résolution de prendre en maturité ne s’était pas effondrée en un instant finalement. Ne serait-ce qu’un an auparavant, elle aurait refusé d’écouter les arguments de Teddy et lui aurai fait la tête (bien qu’elle n’avait jamais réussi à le bouder plus d’une heure, soyons honnêtes). Là, elle acceptait même l’idée qu’il se rende au bal de Noël -pourtant leur tradition elle ne lâchera pas l’affaire- avec une autre fille et se contenter de passer après. C’était peut-être leur nouvelle normalité spoiler : non. Devenir des meilleurs amis un peu plus classiques, qui n’étaient pas sans cesse collés l’un à l’autre, pour que leur relation cesse d’être aussi bizarrement tendue.
Elle eut un sourire un peu triste, un peu amer, lorsque Teddy lui lança qu’elle faisait ce qu’elle voulait. Non, elle ne pouvait pas. Car si elle écoutait son cœur, elle serait en train de poser ses lèvres sur celles de Teddy, terriblement tentantes, en ce moment même, pas en l’écoutant sagement lui raconter qu’il préférait passer une soirée en compagnie de sa copine plutôt qu’elle on ne parle pas de mauvaise foi pour rien avec elle. Vic lâcha un léger soupire, et se força à ne pas répondre, à la remarque de son ami sur Alfie. Visiblement, elle ne pouvait rien dire pour le défendre en même temps il est indéfendable. Finalement, c’était un peu pareil lorsque Teddy tentait d’aplanir les choses entre Jo et elle. Aux yeux de Victoire, Jo était une vrai dinde dingue, et Teddy pensait qu’Alfie n’était qu’un pervers dont le seul objectif dans la vie était de se servir des filles c’est pas faux cela dit. Ils ne tomberaient jamais d’accord. Ils étaient trop jaloux pour ça, et si Victoire avait toujours eu une conscience aiguë de sa propre possessivité, elle apprenait à peine que Teddy, lui aussi, était aussi jaloux. « Non, c’est pas évident. La preuve, je n’en avais aucune idée. » Si elle l’avait su, est-ce que cela aurait changé quelque chose ? Lui savait bien à quel point elle ne supportait pas les filles qui étaient trop proches de lui, elle lui avait carrément avoué, à grands renforts de cris un jour banal pour Victoire, à la fin de sa quatrième année. Alors que lui s’était toujours montré beaucoup plus mesuré. Sans doute qu’il cachait mieux ses émotions qu’elle. Qu’il les maîtrisait mieux. Parce que l’aveu qu’il lui confia, c’était bien la dernière déclaration à laquelle s’était attendue Victoire, spécialement en ce moment, alors qu’il était en couple.
Le temps s’était arrêté. Il n’y avait plus que lui, plus qu’elle. Plus d’elfes de maison, plus de cuisines. Plus rien à part ses mots dans sa tête. “Je suis amoureux de toi Vic.” Elle aurait aimé qu’il les redise, au moins une fois, juste pour être sûre qu’elle n’avait pas halluciné, mais il n’avait pas, pas à un seul moment, détaché son regard du sien. Il regardait au fin fond de ses yeux, par delà la mer et l’orage, et elle savait, au plus profond d’elle, qu’il lui disait la vérité. Elle le connaissait par cœur. Parfois, elle avait même l’impression de le connaître mieux qu’elle ne se connaissait elle même. Elle savait qu’il était sincère.
Comme Teddy s’interrogeait sur le sens de sa question, elle aurait voulu préciser : “Pourquoi tu m’aimes ? Pourquoi pas Jo elle n’en démordra jamais, Tempérance ou Erin ? Pourquoi moi ?” Elle le rendrait fou, c’était sûr. Elle le rendait déjà fou d’ailleurs. Mais Teddy la prit de court, et finalement, elle se dit que ce n’était pas plus mal. Elle aurait bien été en peine d'expliquer pourquoi exactement elle l’aimait lui et pas un autre. Juste que ça avait toujours été évident pour elle qu’il était le seul et l’unique à ses yeux, et qu’elle avait juste mis beaucoup de temps à comprendre qu’on ne ressentait pas ce genre de choses pour un ami normalement, même si c’était un ami qui avait toujours fait partie de votre vie. « Je sais Han Solo style » dit-elle simplement avant d’attraper sa main et de l’emmener loin des dizaines de paires d’yeux d’elfes qu’elle sentait braqués sur eux c’est vous les taupes de la Plume Empoisonnée avouez tout. « Tu verras, se contenta-t-elle de lui glisse, laconique. Fais moi confiance. » Une demande -un ordre- qui n’annonçait généralement rien de bon, et traditionnellement suivis par des propositions d’aventure ou de blagues farfelues : “mais non James ne prendra pas mal qu’on lui mette une araignée dans son lit, ça lui donnera juste l’occasion de prouver son courage. George m’a toujours dit que Ron le remercie régulièrement pour lui avoir fait le même coup.”
« C’est le minimum. Tu m’abandonnes pour le bal je te rappelle » blagua Victoire après avoir traîné conduit Teddy jusqu’à une salle de classe elle préfère les promesses d’amour éternelles sans public. « Non, c’est une blague. James a pensé que ça pourrait être drôle de te tourner ainsi en bourrique. » Vic leva les yeux au ciel. Il était sacrément bête quand il le voulait toujours plus d’amour, mais elle l’aimait. « Sérieusement ». Elle lui jeta un autre regard. Son sourire devait refléter sa propre béatitude et elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’ils devaient être beaux, tous les deux, dans cette salle vide, à se mater de manière aussi niaise. Comme deux idiots. Comme les deux idiots qu’ils étaient.
Teddy avait atteint un niveau affolant sur l’échelle de l’éloquence pourrie, ce qui montrait bien son trouble. Cela amusait Victoire, même si ça l’irritait un tout petit peu (on ne l’a changera pas). L’essentiel était qu’elle comprenait en substance ce qu’il lui déclarait. Et si elle interprétait mal, tant pis pour lui. Elle secoua sa tête blonde et répliqua, amusée : « Tu m’as déjà vu changer d’avis pour quoique ce soit ? » Non, il était coincé avec elle maintenant. Il était trop tard pour se débiner bon courage Ted. Vic s’avança d’ailleurs d’un pas, puis un autre vers lui. Elle savait qu’il ne l’embrasserait pas, et elle non plus. En dépit de toutes ses crises, elle respectait son couple avec Erin et j’ai failli écrire Erik. Elle respectait Erin. Elle se contenta donc de passer ses bras autour de sa taille fine et de poser sa tête sur son torse. Leurs cœurs tambourinaient à plein régime, et on aurait presque dit qu’ils accordaient leur rythme. « Je m’en fiche d’où on va. Tant que tu es avec moi. » Elle l’aimait tant. Mais un peu plus de temps ne pourrait pas leur faire de mal. Vic savait qu’elle manquait encore de maturité, elle lui avait infligé une crise parce qu’il avait proposé à sa petite-amie, et non à elle, de se rendre au bal il y avait à peine quelques minutes, et elle avait peur de l’étouffer. Teddy était amoureux d’elle, elle n’aurait jamais cru ça possible, et il était hors de question qu’elle fasse tout foirer. Et puis, ils avaient mis des années avant de se rendre compte que leur lien dépassait la simple amitié. Des mois avant de se l’avouer. Ils pouvaient bien attendre quelques semaines de plus. Même pour la très impatiente Victoire, cela ne paraissait pas insurmontable. Pas insurmontable du tout.
Vic ferma les yeux, et s’autorisa à soupirer un long moment. Dans les bras de Teddy, elle aurait toujours l’impression d’être invincible. Qu’ils étaient tous les deux invincibles. Ils n’avaient pas tout réglé, pas tout à fait, mais ils s’étaient enfin dit les mots qu’ils retenaient depuis si longtemps. Les mots qui avaient bouffé leur relation pendant des mois. Révélé le secret qui l’avait tant tendue. Le reste n’avait (presque) aucune importance.
Terminé pour Victoire |
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