Ξ Sujet: Re: Les fantômes du passé [Terminé] Jeu 12 Nov - 11:46
Qu'on se le dise, le temps des révélations était venu : Alan Carmichael ouvrait enfin les yeux sur un monde qui lui avait été tenu étranger pendant de longs mois. Le retour à la réalité allait être brutal.
- Quoi ? Lança t-il, complètement fou. Tu t'es faite agresser ? Qu'on se le dise cette école n'était vraiment plus un endroit sûr Alan tombait de haut. Viska elle aussi s'était apparemment faite agresser en début d'année et elle avait – par contre – réussit à se défendre. Ça ne surprenait pas autant que ça Alan, qui savait que la jeune fille se préparait à ce genre de disconvenue depuis qu'elle était petite. Il était cependant content qu'elle ne soit pas tombé sur ses trois agresseurs à lui, mais l'un dans l'autre, leurs motivations étaient différentes et ils ne devaient pas en vouloir à Viska d'exister, eux. Quoique... Elle aussi revendiquait avoir aimé les filles. Mais ce qui était fou, c'était que Prue ne lui en ait rien dit : bon il fallait dire que le temps libre qu'il ne passait pas à la bibliothèque il le passait aves les hippogriffes et les sombrals et après il rentrait tard. Qu'il soit absent tous les jours de la Grande Salle avait aussi fait son affaire : on avait carrément fini par l'oublier, apparemment. Tant mieux ! Pour Quino, il devait très certainement faire partie des meubles : en même temps l'argentin devait en avoir plus qu'assez de lui, il l'envoyait bouler dès qu'il lui parlait.
- Je ne te parle plus ? Lança un Alan complètement scotché. Elle le prenait personnellement, c'est ça ? Je ne parle plus à personne, si tu as remarqué ! Il ajouta, tout penaud, conscient que ses actions passées devaient sembler ridicules à Viska, elle qui aurait agit dans la seconde. Mais il n'était pas Viska et avait des raisons qui lui étaient propres. Je l'ai fait pour vous protéger... Prue, Viska, Quino, tous. Et ça avait marché ! Qu'on le fasse passer pour un imbécile s'il fallait, mais aucun de ses amis n'avait eu à se plaindre d'Evan et de ses sbires. C'était l'essentiel. La Serpentard, toutefois, allait lui répondre qu'elle n'avait besoin qu'on la protège, et elle avait raison. La peur avait joué, mais la honte avait du faire un travail plus grand encore, se dit l'Irlandais...
Puis Viska lui expliqua son immunité : qu'on se le dise, Alan ne voyait pas où elle voulait en venir. Son père la cherchait depuis toujours, pourquoi fallait-il s'en inquiéter maintenant ? Il connaissait très bien le problème et savait de surcroit que depuis longtemps elle ne risquait rien. Alors pourquoi tout le monde s'affolait, maintenant ?
- Pourquoi ton père biologique t'enlèverait maintenant ? Alan se souvenait très bien que Nathan Symphonie était un dangereux psychopathe ceci expliquant celà, mais il ne voyait pas pourquoi Viska s'en inquiétait maintenant. Avait-il encore raté quelque chose d'important très certainement, oui ?
- Mais... Mais... Alan était perdu et perdait complètement ses mots. Attends... quoi ?! Il se sentait honteux, complètement à côté de ses pompes : bien évidemment que s'il avait entendu pareille nouvelle il en aurait parlé à Viska. Il se sentait tellement idiot d'avoir raté tout ça ! Comment avait-il pu se passer autant de choses depuis son agression, d'ailleurs ?! Il travaillait plus qu'avant certes, envoyait un peu péter ses amis quand ils voulaient lui parler – mais l'excuse des devoirs marchait toujours bien – mais comment on avait pu lui cacher tout ça ? Quino devait croire que Prue lui avait dit, Prue devait croire l'inverse et Viska, elle, avait pris la chose personnellement. En même temps, il y'avait de quoi. Un vaste quiproquo qui avait pris des proportions dantesques. Alan ne savait pas quoi dire, honteux d'avoir raté tout ça : il se demandait même comment son déni de la réalité avait pu être aussi violent. Il avait vécu dans la peur pendant des mois et celle-ci avait entièrement prit possession de lui. Et à cause d'elle – à cause d'Evan – il avait complètement laissé Viska à ses problèmes au moment où elle avait le plus besoin d'aide. Du moins, au moment où elle avait le plus besoin de ses amis, parce que techniquement, il n'aurait rien pu faire pour l'aider. Il était déjà à peine capable de réparer les dégâts de sa propre vie, alors...
Viska Spingate
Parchemins : 1377Âge : 18 ans (05/10/1999) Actuellement : Stagiaire à la police magique Points : 15
Ξ Sujet: Re: Les fantômes du passé [Terminé] Ven 13 Nov - 16:03
Les fantômes du passé« Bah oui… enfin bon, il s’est un peu trop fié à mon physique et pas assez à ma réputation. Il a à peine réussi à soulever un peu ma jupe que je l’avais étalé au sol. » Par contre il s’était raccroché à sa chemise en tombant et celle-ci avait été bonne à jeter. Un professeur – elle ne savait plus lequel – lui avait proposé de la réparer, mais Viska préférait encore mieux en faire des chiffons. Il lui avait déjà fallu toute la retenue dont elle était capable pour ne pas brûler son uniforme entier tellement elle avait eu l’impression qu’il dégoulinait des mauvaises intentions de ce type à son égard. « Mais comme l’a dit V, 20 % des femmes entre 15 et 29 ans se font agressées sexuellement chaque année selon une enquête de l’INSEE de 2017 même si nous sommes en 2016, donc les probabilités pour qu’il n’y ait aucun pervers dans tout Poudlard étaient plutôt faibles. » Car s’il y avait des victimes, il y avait forcément des coupables. Heureusement, ce sale type avait eu la drôle d’idée d’essayer avec elle ! Comme c’était un Serdaigle de sixième année, peut-être qu’il ne la connaissait que de très loin et qu’il ignorait à quel point c’était une mauvaise idée de s’en prendre à elle.
« Et c’était ta décision, pas la nôtre. On n’est responsable que de ses propres choix, moi je ne t’ai pas demandé de me protéger. » Elle considérait qu’elle était capable de se débrouiller seule et était bien trop orgueilleuse pour s’abaisser à demander de l’aide. Déjà qu’elle avait été se réfugier dans la maison et dans les bras de Jensen pendant les dernières vacances, et que cette exception à sa propre règle n’était vraiment pas la meilleure partie de sa relation avec son petit ami et encore tu n’as rien vu ma chérie… alors, concernant ses amis, il était bien clair qu’elle n’irait jamais leur demander de lui servir de bouclier. Elle était une Symphonie par le sang, elle était l’arme, pas la victime.
« Hein ? » Fut tout ce qu’elle trouva à répondre dans un premier temps à la question d’Alan au sujet de Nathan. Il se posait la question seulement maintenant ?! C’est pas comme si ça faisait deux semaines que c’était dans les journaux. Ah oui, mais non, c’est vrai : il la protégeait en ne lui parlant pas ! Comme si Evan et sa bande étaient plus dangereux qu’un mangemort recherché pour meurtre ! Au demeurant, il n’y avait pas de vrai réponse à la question du jeune homme : Nathan était un sociopathe et pas un psychopathe, chercher une logique trop poussée à son comportement c’était mettre la main dans un nid de vipères. « J’ai seize ans depuis octobre, avant j’étais trop jeune pour l’intéresser. » Finit-elle simplement par répondre sans prêter attention à la confusion d’Alan. Parler des tendances incestueuses de son père biologiques lui donnait la nausée et lui faisait toujours perdre le fil de la conversation. Elle n’en avait d’ailleurs parlé qu’à un très petit nombre de personnes : Jensen évidemment, Peony et Victoire. Avec Prudence, elle n’avait pas eu l’occasion d’aller dans le détail ces quinze derniers jours, Viska partait du principe que de toute façon elle en savait presque autant qu’elle sur Nathan et que ce n’était pas forcément nécessaire. C’était aussi pour cette raison qu’elle pensait qu’Alan finirait par additionner les informations : après tout, autrefois, ils étaient proches. Il n’avait rien manqué, à ce moment-là, des découvertes de Viska sur ses origines. Malheureusement, ils n’étaient plus assez proches pour qu’elle lui répète les horreurs que Nathan lui avait murmuré à l’oreille dans sa chambre d’enfant. Elle ne savait même pas si elle serait capable d’y retourner un jour sans avoir envie de vomir… mais c’était une autre histoire. 2981 12289 0
Ξ Sujet: Re: Les fantômes du passé [Terminé] Dim 15 Nov - 11:35
- Je suis désolé qu'on ait essayé de te faire du mal.
Alan réalisa là qu'il avait au final bien peu d'emprise sur ce qui l'entourait. Il avait tout fait pour qu'on ne s'en prenne pas à ses amis et au final, Viska avait subit d'autres disconvenues qui n'étaient nullement liées à lui. A croire que le ciel lui envoyait des signes on ne t'aime pas Viska : ses décisions passées étaient aussi efficaces qu'un batteur manchot.
- Je te le confirme.
Alan mettait les pervers, les racistes, les homophobes et tous ces gens là dans le même panier : Poudlard n'était composé que d'adolescents, mais les caractères bien trempés ajoutés à des hormones en folie faisaient souvent de drôles de combinaisons. Quand Alan lui confia qu'il avait fait tout ça dans leur intérêt à eux – lui n'en avait limite plus rien à faire de se faire tabasser tant que ses amis n'avaient rien – Viska lui rétorqua sans hésitation que ça avait été sa décision à lui, et pas à eux. Encore heureux, il n'avait pas à décider pour eux s'ils voulaient ou pas être impliqués !
- Oui mais j'ai jugé que vous n'aviez pas à trinquer pour mes histoires. Alan était extrêmement vexé et ému en même temps : au lieu de le remercier, Viska lui reprochait presque non, non, c'est ce qu'elle fait d'avoir voulu les protéger. Son raisonnement ne tenait de surcroit pas debout : certes elle ne lui avait pas demandé qu'on la protège, mais l'un dans l'autre elle ne lui avait pas demandé non plus qu'on lui envoie trois gaillards au QI de limace séchée pour la tabasser. Que faire, alors ? Alan trouvait le raisonnement tout à fait injuste et pas à la hauteur de ce qu'il avait vécu. Non contente de lui dire que ce qu'il avait fait avait été stupide, elle ne montrait aucune empathie envers lui. Certes il n'était pas aussi fort qu'elle – c'était très clair ! - mais ce n'était pas une raison pour le mépriser. Alan réalisa à ce moment là que celle qu'il considérait comme une de ses meilleures amies avait changé : c'était clair, jamais avant elle ne lui aurait parlé comme ça. Sans prendre la peine de l'étreindre avec chaleur, Viska n'avait jamais été aussi dure. L'Irlandais ne comprenait pas ce qu'il s'était passé pour qu'ils en arrivent là. Il se figurait juste que c'était de sa faute.
Les larmes lui montèrent aux yeux quand il comprit que Nathan avait tenté d'enlever Viska : bien sûr, il ne pleurait pas pour ça. Le fait qu'un de ses plus proches amis montre aussi peu d'empathie à l'égard de ce qu'il avait vécu lui faisait comprendre qu'il était plus seul que jamais. Il avait cru faire tout ça pour ses proches, pour eux et au final ils se fichaient carrément ce qu'il avait vécu. Il se sentait idiot, faible et lâche aussi. Ce qu'il avait vécu était peut-être grave, mais ce qu'il avait pris comme décision par la suite avait rendu la chose vide de sens. Il réalisa à présent qu'il n'était plus la victime, mais qu'il était l'auteur d'une série de crimes envers ses amis peut-être pire que l'abandon.
- Mais... Il t'a fait quoi ? Demanda le Poufsouffle, se sentant honteux de n'avoir pas été là pour Viska au moment où elle avait besoin de lui. Il se sentait surtout honteux d'avoir enduré si peu de choses – au final – alors que Viska elle, avait vécu bien pire que lui et surmontait tout ça très bien. Comment aurait-il prit lui, d'avoir un parent sociopathe qui essayait de l'enlever pour lui faire du mal ? Tu as eu peur ? Il ne voyait bien quoi dire de plus, en fait. Il essayait de se mettre à la place de la jeune fille, mais il se sentait jugé à chacun des mots qu'il disait ; Comme si 'rattraper le temps passé' ne suffisait plus : il avait perdu sa chance d'être son ami, maintenant quoi qu'il dise elle parlerait à un étranger. Puis il avait raté tellement de choses qu'il se demandait si Viska aurait la patience de lui expliquer des choses qui lui paraissaient essentiels, à ses yeux.
Viska Spingate
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Ξ Sujet: Re: Les fantômes du passé [Terminé] Lun 16 Nov - 13:10
Les fantômes du passéViska haussa les épaules sans rien dire au sujet de son agression. Alan paraissait l’apprendre – ce qu’elle trouvait étrange, mais soit -, et elle ne croyait pas qu’il en fut réellement désolé. Après tout, si ce qui lui arrivait l’intéressait un tant soit peu, il ne l’aurait pas exclue de sa vie et laissée avec ses problèmes. Heureusement qu’elle avait toujours eu d’autres amis et que eux avaient été là pour elle ces derniers mois, grâce à ça, elle n’en sortait pas particulièrement traumatisée, au moins pour ce qui concernait le sale petit pervers. Pour Nathan, c’était plus délicat, et même en étant bien entourée par ses amis, elle se sentait quand même encore assez angoissée et perdue. En plus, elle souffrait d’insomnies qui lui gâchaient la vie au moins autant que la peur de voir Nathan débarquer un bon matin.
Quant au fait qu’il ait jugé ça seul, Viska était bien loin de vouloir le remercier. Il avait agi seul, faisant exactement le jeu de ses harceleurs, et les mettant très probablement bien plus en danger en le leur disant rien : imaginons qu’Evan et sa bande de crétins décident de mettre leur menace à exécution, était-il réellement plus adapté qu’ils n’y soient pas préparés ? Un sorcier averti en vaut deux. La loi du silence n’a jamais protégé personne. Cependant, elle n’était pas stupide, et elle comprenait bien quels mécanismes de pensée avaient entraîné son ancien ami là-dedans : cela ne signifiait pas qu’ils en devenaient bons pour autant.
La Serpentard n’avait jamais été du genre à faire des câlins aux gens pour les consoler, ni à leur tapoter gentiment l’épaule, son truc à elle, c’était la colère. Même si elle se contenait désormais, vu qu’ils avaient conclu un accord, elle bouillonnait encore de rage intérieurement : elle détestait les lâches comme Evan. Mais elle avait promis de ne rien faire, et ne ferait donc rien, toute vipère qu’elle soit, elle n’avait qu’une parole.
Remarquant la mine d’Alan, au bord des larmes, elle fronça les sourcils : « Qu’est-ce qu’il y a ? Tu subis un contrecoup ? » Interrogea-t-elle, suspicieuse et vaguement inquiète pour le Poufsouffle. Il lui avait semblé s’être repris et décidé un peu plus tôt à vaincre ses harceleurs d’une manière ou d’une autre, mais peut-être qu’il flanchait ?
De toute façon, comme il lui posait des questions sur Nathan, elle n’eut pas le loisir de s’y attarder, replongée comme elle l’était dans ses propres ennuis. Seulement, elle n’était plus assez proche d’Alan pour lui confier toute l’horreur de la situation, et surtout elle n’était pas sûre d’avoir envie d’en parler au milieu d’un couloir, en fin de journée, alors qu’elle montrait déjà des signes d’épuisement à cause de ses insomnies. « Il a voulu m’emmener avec lui, pour que je sois sa compagne, à la place de ma tante. Mais ça ne tourne pas très rond dans sa tête, il a l’air de croire que c’est ce que je veux. » Elle frémit à cette idée, se souvenant des murmures de l’homme à son oreille la nuit où il était entré dans sa chambre. « Bien sûr que j’ai eu peur… je ne pense pas manquer d’aplomb en temps normal, sauf que lui il est tout sauf normal. Et il a déjà tué des gens. Je n’ai jamais eu aussi peur que quand j’ai fui pour lui échapper, le trajet a duré des heures et j’ai cru que je n’arriverai jamais vivante chez Jensen. » Elle sentit son sang se glacer dans ses veines et elle serra sa cape autour d’elle pour essayer de se réchauffer. Son angoisse désormais familière l’étreignit de nouveau et elle attrapa entre ses doigts fébriles son pendentif pour retrouver son calme. Comme toujours, elle compta à rebours à partir de dix pour calmer les battements qu’elle entendait claquer dans ses oreilles. Néanmoins, elle garda les yeux ouverts pendant l’opération, cachant autant que faire se pouvait son mal être. Elle avait envie que Jensen vienne la chercher et la ramène à leur salle commune pour qu’elle puisse dormir un peu, au chaud et en sécurité avec lui. Mais pour le moment, elle était dans un couloir froid et humide, et c’était avec Alan qu’elle discutait. Hors, avec le Poufsouffle, elle avait bien plus l’impression d’être celle qui devait le protéger que l’inverse : n’était-ce pas pour ça qu’elle était revenue le trouver dans ce couloir après tout ? 2981 12289 0
Ξ Sujet: Re: Les fantômes du passé [Terminé] Mar 17 Nov - 11:06
Alan était horrifié par les confidences de Viska : non seulement elle avait vécu une agression, mais en plus de ça son père biologique – sociopathe notoire – avait voulu la kidnapper pour en faire sa compagneVDM. Bonjour l'angoisse ! Alan avait toujours su que Nathan était dangereux et complètement fou, mais là ils venaient de passer un cap difficilement oubliable. Le sorcier en perdait ses mots, tellement la nouvelle était choquante.
Viska sembla remarquer qu'il n'allait pas bien : non, il n'allait pas bien. Son amie (du moins l'espérait-il) venait de le forcer à lui avouer la vérité qu'il leur cachait à tous depuis des mois et venait surtout de l'obliger à prendre des décisions radicales d'ici peu. Sans quoi elle s'en chargerait. Lui qui avait vécu dans une solide bulle d'isolement pendant toutes ces semaines voyait son monde chamboulé : quand il se cachait, il avait peur, mais il était tranquille, quand même. Avant le bal de Noël, Evan et ses copains ne l'avaient pas embêté une seule fois mais deux. Et l'air de rien, toutes ses révisions lui avaient pris un temps fou. Elles lui avaient permis de retrouver une espèce de routine de travail assez intense qui lui avaient occupé l'esprit : pendant qu'il révisait, il se sentait bien, productif, sérieux, volontaire. Sa fuite en avant n'avait pas été vaine : il l'avait rendue productive. Le retour à la réalité – depuis le bal de Noël – était en fait le plus dur. La peur était revenue et aujourd'hui avec Viska, la vie normale semblait retrouver un peu sa place. Du moins, c'était l'objectif qu'il devait se fixer : retrouver une vie normale.
Quand elle lui demanda ce qu'il y'avait et s'il avait subit un contrecoup, Alan tourna et la tête et essuya nonchalamment ses larmes. Passer pour une fillette apeurée alors qu'il avait 15 ans et était un garçon, était loin de jouer en sa faveur face à l'imperméable et forte Viska.
- C'est rien.
Il n'allait pas commencer à lui dire que leur amitié lui manquait : il l'avait cherché, c'était apparemment de son fait. Il se doutait bien que Viska n'allait pas lui pardonner en une seule petite discussion, il lui fallait peut-être du temps. Hélas, Alan lui, digérait péniblement la nouvelle. S'il avait toujours considéré Prue, Quino, Ted comme de vrais amis malgré la 'distance' des derniers mois, c'en était de même pour Viska. Hélas pour elle, qui avait une vie à Serpentard plus éloignée de la sienne – comprendre de sa salle commune où gravitaient tous les autres – ça n'avait pas été la même. Peut-être que sa fierté lui hurlait qu'un petit ingrat qui lui parlait moins ne voulait plus d'elle ? Prue, elle, n'avait même pas remarqué qu'il allait mal et ça lui allait très bien. Il fallait dire qu'un Alan Carmichael qui se crevait au travail n'était pas extraordinaire en soi. Il passait juste moins de temps à papoter avec les filles, ce qui il pensait, n'était pas grave puisqu'elles passaient du temps toutes les deux, quand même. Jamais personne n'était venu lui faire remarquer qu'il prenait ses distances, sinon il aurait essayé de donner au change en faisant de maigres efforts pour contenter tout le monde. Et faire fuir les soupçons, avec.
- C'est... C'est affreux.
Alan ne trouvait pas les mots : il y'avait de quoi mettre un petit temps pour avaler l'histoire, aussi ! Le Poufsouffle connaissait le père de Viska mais quand même, on n'avait pas tous un tracassé pareil dans son entourage. Il sentait de surcroit que ce qu'il disait à Viska ne servait à rien : de toute manière, quelle parole pourrait l'aider dans ce cas là ? Elle devait vivre dans la peur qu'on lui tombe un jour dessus, sans savoir quand ni comment et surtout en se disant qu'elle ne pourrait rien y faire. Alan connaissait ce sentiment là, il l'avait vécu plus longtemps qu'elle. Les mots étaient creux, il savait bien qu'elle se sentait seule dans cette galère.
Il jugea cependant que leur confrontation avait assez duré : Viska paraissait exténuée, complètement lasse et Alan comprit alors que depuis que son père était revenu dans sa vie, elle devait passer des nuits compliquées, et des journées peut-être même aussi. Ce qu'il avait pris pour la norme tout à l'heure – quand elle avait volé à son secours – était peut-être un effet de l'adrénaline, en fin de compte. La 'nouvelle' Viska était peut-être loin d'être aussi énervée 24h/24. Elle devait sûrement encaisser le choc et faire du mieux qu'elle pouvait pour se lever le matin. Il ne voulait donc pas l'embêter plus longtemps avec des soucis qui en plus de ça selon elle, n'en étaient pas. C'était maintenant à lui de prendre cette histoire en main, et d'arrêter d'être la victime. Il avait beau savoir que Viska était derrière lui – comprendre qu'elle agirait s'il ne le faisait pas – la voir comme ça lui donnait encore plus l'envie de la laisser en dehors de tout ça ; Elle n'avait certainement pas besoin d'ajouter Evan et ses copains à sa longue liste d'ennemis.
- Tu devrais aller le retrouver. Tu as assez perdu de temps avec moi. Tout comme Viska, Alan était un garçon de parole : elle pouvait compter sur lui pour tenir sa promesse. Il ne savait ni où, ni comment, mais Alan devrait s'occuper du cas 'Evan' un jour ou l'autre. Tout seul. Il fit quelques pas dans le couloir, laissant la sorcière enveloppée dans sa cape – on aurait dit qu'elle grelotait – puis se retourna pour ajouter, conscient de la lourdeur des mots qu'il s'apprêtait à sortir. - J'espère qu'on pourra redevenir amis. Il faillit partir, mais se sentit obligé d'ajouter : Merci.. Pour tout ce qu'elle avait fait aujourd'hui. On ne pouvait pas lui enlever, mais aujourd'hui Viska Spingate avait fait littéralement basculer sa vie.
[Terminé pour Alan]
Dernière édition par Alan Carmichael le Mer 18 Nov - 0:13, édité 1 fois
Viska Spingate
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Ξ Sujet: Re: Les fantômes du passé [Terminé] Mar 17 Nov - 13:11
Les fantômes du passéViska ne crut pas réellement que ce n’était rien mais comme elle n’était plus elle-même au meilleur de sa forme – l’adrénaline retombée, ne restait que la fatigue -, elle n’insista pas. Quant à commenter le côté affreux de sa situation avec Nathan, elle ne pouvait qu’approuver, après tout il hantait ses cauchemars… mais on ne pouvait pas dire qu’il ait jamais été un père modèle, avant de le voir débarquer dans sa chambre aux dernières vacances, elle ne l’avait jamais vu qu’en photo dans les albums de famille de sa tante Myrielle. Donc, certes, c’était affreux, mais Viska n’avait jamais fondé de grands espoirs en lui. Au demeurant, son beau-père (qui l’avait adoptée quand elle était bébé et dont elle portait le nom de famille) était celui qu’elle considérait comme son père. De Nathan, elle n’avait hérité que des yeux très bleus et une propension non négligeable à perdre son sang froid.
« Le retrouver ? Nathan? Jensen tu veux dire ? Oui, il doit m’attendre, je vais y aller. » Quant à perdre son temps, si ça avait pu l’obliger à se sortir de cette situation avec Evan, elle supposait que ça n’avait pas complètement servi à rien. Pas si cette conversation était suivie d’effet en tout cas. La concernant, elle n’avait pas vraiment aidé, mais c’était à attendre vu qu’Alan paraissait avoir loupé toutes les infos des six derniers mois : déjà qu’elle trouvait parfois usant d’expliquer ce qui se passait à des personnes très au courant comme Victoire… et puis, elle n’était plus assez proche du Poufsouffle pour lui dire toute l’horreur de ce qui s’était produit ce jour-là. Rien de physique, mais des mots suintants qu’elle avait l’impression de sentir dégouliner sur elle rien que d’y repenser. Frissonnant de nouveau, elle envoya un message à Peony via les Magic Mail pour la prévenir qu’elle arrivait mais qu’elle n’avait pas trop la forme. La retombée de sa colère l’avait laissée complètement épuisée, livide et frigorifiée.
« Peut-être qu’on pourra, ou peut-être pas, ça n’a jamais vraiment dépendu de moi. La balle est dans ton camp Alan. » Mais il était clair pour la Serpentard qu’un ami devait se préoccuper des autres et pas s’enfermer dans ses bouquins. S’il recommençait à faire comme si elle n’existait pas – et visiblement elle n’avait réellement pas existé puisqu’il en savait moins sur sa vie qu’un première année -, ils ne pourraient pas redevenir amis, alors que s’ils recommençaient à avoir une vraie relation dépassant les simples « bonjours » échangés le matin, peut-être. Seul l’avenir leur dirait ce qu’il en serait et on va pas se mentir, celui de Viska craint. « De rien. Bonne soirée, et n’oublie pas de parler à Prue. » Sur quoi elle prit la direction de sa salle commune avec un fort sentiment d’oppression : elle détestait être seule dans les couloirs, elle avait l’impression que Nathan l’y épiait.
Une fois qu’elle eut rejoint les autres vipères, elle alla vers Jensen et se lova contre lui sans un mot, des larmes aux bords des yeux qu’elle s’empêcha de laisser couler. Elle cacha son visage dans l’épaule de son petit ami, un bras autour de son cou, dans une posture qui la cachait à tous sauf à Jensen grâce au rideau blond que formaient ses cheveux. Elle se sentait plus fatiguée que jamais et dans une intense détresse émotionnelle après avoir parlé à Alan. Que ce soit les agissements d’Evan ou la peur suscitée par l’évocation de Nathan, nerveusement, elle n’en pouvait plus. Elle était sûre qu’elle aurait été bien mieux si elle avait pu frapper les harceleurs du Poufsouffle : au moins elle n’aurait pas encore du refouler. Mais Jensen avait un don pour appuyer sur l’interrupteur de ses émotions : autant il était capable de la faire sortir de ses gonds en trois minutes montre en main, autant il pouvait tout aussi rapidement apaiser ses angoisses. Réfugiée dans ses bras, elle reprit peu à peu son calme : personne ne s’approcha d’eux, sentant que ce ne devait pas être le bon moment pour leur rappeler que l’heure du dîner approchait. Et ce fut effectivement son estomac qui rappela à Viska qu’il fallait ressortir, ce qu’elle fit, bien qu’elle resta obstinément silencieuse tout le long du repas à fixer un point lointain à la table des Gryffondor – Evan -. Jensen, puis à sa suite Peony, n’eurent les explications de ce chagrin que plus tard dans la soirée, avec le premier quand ils s’isolèrent avant de rentrer à la salle commune (même s’il savait déjà tout, il avait entendu les potes d’Evan quand elle était partie à la recherche d’Alan), et avec la seconde quand elles montèrent dans leur chambre. Mais parler ne soulagea pas Viska, toujours morose, qui s’endormit avec encore plus de difficulté qu’à l’accoutumée…